Catéchisme d'économie politique ou d'instruction familière - Jean-Baptiste Say - E-Book

Catéchisme d'économie politique ou d'instruction familière E-Book

Jean-Baptiste Say

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Extrait : "Que nous enseigne l'économie politique ? Elle nous enseigne comment les richesses sont produites, distribuées et consommées dans la société. On peut étendre la signification de ce mot à tous les biens dont il est permis à l'homme de jouir ; et sous ce rapport la santé, la gaieté, sont des richesses."

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EAN : 9782335075878

©Ligaran 2015

I
CHAPITRE PREMIERDe quoi se composent les Richesses, et ce que c’est que la Valeur

Que nous enseigne l’économie politique ?

 

Elle nous enseigne comment les richesses sont produites, distribuées et consommées dans la société.

 

Qu’entendez-vous par ce mot les « RICHESSES ? »

On peut étendre la signification de ce mot à tous les biens dont il est permis à l’homme de jouir ; et sous ce rapport la santé, la gaîté, sont des richesses. Mais les seules richesses dont il est question en économie politique, se composent des choses que l’on possède et qui ont une valeur reconnue. Une terre, une maison, un meuble, des étoffes, des provisions, des monnaies d’or et d’argent, sont des portions de richesse. Chaque personne ou chaque famille possède une quantité plus ou moins grande de chacune de ces choses ; leurs valeurs réunies composent sa fortune. L’ensemble des fortunes particulières compose la fortune de la Nation, la richesse nationale.

Pour que les choses que vous avez désignées comme des richesses méritent ce nom, ne faut-il pas qu’elles soient réunies en certaine quantité ?

Suivant l’usage ordinaire, on n’appelle riches que les personnes qui possèdent beaucoup de biens ; mais lorsqu’il s’agit d’étudier comment les richesses se forment, se distribuent et se consomment, on nomme également des richesses les choses qui méritent ce nom, qu’il y en ait beaucoup ou peu, de même qu’un grain de blé est du blé, aussi bien qu’un boisseau rempli de cette denrée.

Comment peut-on faire la comparaison de la somme de richesses renfermée en différents objets ?

En comparant leur valeur. Une livre de café est, en France, au temps où nous vivons, pour celui qui la possède, une richesse plus grande qu’une livre de riz, parce qu’elle vaut davantage.

Comment se mesure leur valeur ?

En la comparant aux différentes quantités d’un même objet qu’il est possible, dans un échange, d’acquérir parleur moyen. Ainsi, un cheval que son maître peut, au moment qu’il le voudra, échanger contre vingt pièces d’or, est une portion de richesse double de celle qui est contenue dans une vache qu’on ne pourra vendre que dix pièces d’or.

Pourquoi évalue-t-on plutôt les choses par la quantité de monnaie qu’elles peuvent procurer, que par toute autre quantité ?

Parce qu’en raison de l’usage que nous faisons journellement de la monnaie, sa valeur nous est mieux connue que celle de la plupart des autres objets ; nous savons mieux ce que l’on peut acquérir pour deux cents francs, que ce que l’on peut obtenir en échange de dix hectolitres de blé, quoique au cours du jour ces deux valeurs puissent être parfaitement égales et, par conséquent, composer deux richesses pareilles.

Est-ce une chose possible que de créer de la richesse ?

Oui, puisqu’il suffit pour cela de créer de la valeur, ou d’augmenter la valeur qui se trouve déjà dans les choses que l’on possède.

Comment donne-t-on de la valeur à un objet ?

En lui donnant une utilité qu’il n’avait pas.

Comment augmente-t-on la valeur que les choses ont déjà ?

En augmentant le degré d’utilité qui s’y trouvait quand on les a acquises.

CHAPITRE IICe que c’est que l’Utilité, et en quoi consiste la Production des Richesses

Qu’entendez-vous par l’utilité ?

J’entends cette qualité qu’ont certaines choses de pouvoir nous servir, de quelque manière que ce soit.

Pourquoi l’utilité d’une chose fait-elle que cette chose a de la valeur ?

Parce que l’utilité qu’elle a la rend désirable et porte les hommes à faire un sacrifice pour la posséder. On ne donne rien pour avoir ce qui n’est bon à rien ; mais on donne une certaine quantité de choses que l’on possède (une certaine quantité de pièces d’argent, par exemple) pour obtenir la chose dont on éprouve le besoin. C’est ce qui fait sa valeur.

Cependant, il y a des choses qui ont de la valeur et qui n’ont pas d’utilité, comme une bague au doigt, une fleur artificielle ?

Tous n’entrevoyez pas l’utilité de ces choses, parce que vous n’appelez utile que ce qui l’est aux yeux de la raison, tandis qu’il faut entendre par ce mot tout ce qui est propre à satisfaire les besoins, les désirs de l’homme tel qu’il est. Or, sa vanité et ses passions font quelquefois naître en lui des besoins aussi impérieux que la faim. Lui seul est juge de l’importance que les choses ont pour lui et du besoin qu’il en a. Nous n’en pouvons juger que par le prix qu’il y met ; pour nous, la valeur des choses est la seule mesure de l’utilité qu’elles ont pour l’homme. Il doit donc nous suffire de leur donner de l’utilité à ses yeux, pour leur donner de la valeur.

L’utilité est donc différente selon les lieux et selon les circonstances ?

Sans doute ; un poêle est utile en Suède, ce qui fait qu’il a une valeur dans ce pays-là ; mais en Italie il n’en a aucune, parce qu’on ne s’y sert jamais de poêle. Un éventail, au contraire, a une valeur en Italie, et n’en a point chez les Lapons, où l’on n’en sent pas le besoin.

L’utilité des choses varie de même dans un même pays selon les époques et selon les coutumes de ce pays. En France, on ne se servait pas de chemises autrefois, et celui qui en aurait fabriqué n’aurait peut-être pas réussi à en faire acheter une seule ; aujourd’hui, dans ce même pays, on vend des millions de chemises.

La valeur est-elle toujours proportionnée à futilité des choses ?

Non, mais elle est proportionnée à l’utilité qu’on leur a donnée.

Expliquez-vous par un exemple.

Je suppose qu’une femme ait filé et tricoté une camisole de laine qui lui ait coûté quatre journées de travail ; son temps et sa peine étant une espèce de prix qu’elle a payé pour avoir en sa possession cette camisole, elle ne peut la donner pour rien, sans faire une perte qu’elle aura soin d’éviter. En conséquence, on ne trouvera pas à se procurer des camisoles de laine, sans les payer un prix équivalant au sacrifice que cette femme aura fait.

L’eau, par une raison contraire, n’aura point de valeur au bord d’une rivière, parce que la personne qui l’acquiert pour rien, peut la donner pour rien ; et en supposant qu’elle voulût la faire payer à celui qui en manque, ce dernier, plutôt que de faire le moindre sacrifice pour l’acquérir, se baisserait pour en prendre.

C’est ainsi qu’une utilité communiquée à une chose lui donne une valeur, et qu’une utilité qui ne lui a pas été communiquée ne lui en donne point.

N’y a-t-il pas des objets qui ne sont capables de satisfaire immédiatement aucun besoin, et qui cependant ont une valeur ?

Oui ; les fourrages ne peuvent immédiatement satisfaire aucun des besoins de l’homme, mais ils peuvent engraisser des bestiaux qui serviront à notre nourriture. Les drogues de teinture ne peuvent immédiatement servir ni d’aliment, ni d’ornement, mais elles peuvent servir à embellir les étoffes qui nous vêtiront. Ces choses ont une utilité indirecte ; cette utilité les fait rechercher par d’autres producteurs, qui les emploieront pour augmenter l’utilité de leurs produits ; telle est la source de leur valeur.

Pourquoi un contrat de rente, un effet de commerce, ont-ils de la valeur, quoiqu’ils ne puissent satisfaire aucun besoin ?

Parce qu’ils ont de même une utilité indirecte, celle de procurer des choses qui seront immédiatement utiles. Si un effet de commerce ne devait pas être acquitté, ou s’il était acquitté en une monnaie incapable d’acheter des objets propres à satisfaire les besoins de l’homme, il n’aurait aucune valeur. Il ne suffit donc pas de créer des effets de commerce pour créer de la valeur ; il faut créer la chose qui fait toute la valeur de l’effet de commerce ; ou plutôt il faut créer l’utilité qui fait la valeur de cette chose.

Les choses auxquelles on a donné de la valeur ne prennent-elles pas un nom particulier ?

Quand on les considère sous le rapport de la possibilité qu’elles confèrent à leur possesseur d’acquérir d’autres choses en échange, on les appelle des valeurs ; quand on les considère sous le rapport de la quantité de besoins qu’elles peuvent satisfaire, on les appelle des produits. Produire, c’est donner de la valeur aux choses en leur donnant de l’utilité ; et l’action d’où résulte un produit se nomme Production.

CHAPITRE IIIDe l’Industrie

Vous m’avez dit que produire c’était donner de l’utilité aux choses ; comment donne-t-on de l’utilité ? comment produit-on ?

D’une infinité de manières ; mais, pour notre commodité, nous pouvons ranger en trois classes toutes les manières de produire.

Quelle est la première manière dont on produit ?

C’est en recueillant les choses que la nature prend soin de créer, soit qu’on ne se soit mêlé en rien du travail de la nature, comme lorsqu’on pêche des poissons, ou qu’on extrait des minéraux de la terre ; soit qu’on ait, par la culture et par des semences, dirigé et favorisé le travail de la nature. Tous ces travaux se ressemblent par leur objet. On leur donne le nom d’industrie agricole, ou d’agriculture.

Quelle utilité communique à une chose celui qui la trouve toute faite, comme le pêcheur qui prend un poisson, le mineur qui ramasse des minéraux ?

Il la met en position de pouvoir servir à la satisfaction de nos besoins. Le poisson dans la mer n’est d’aucune utilité pour moi. Du moment qu’il est transporté à la poissonnerie, je peux l’acquérir et en faire usage ; de là vient la valeur qu’il a, valeur créée par l’industrie du pêcheur. De même, la houille a beau exister dans le sein de la terre, elle n’est là d’aucune utilité pour me chauffer, pour amollir le fer d’une forge ; c’est l’industrie du mineur qui la rend propre à ces usages, en l’extrayant par le moyen de ses puits, de ses galeries, de ses roues. Il crée, en la tirant de terre, toute la valeur qu’elle a une fois tirée.

Comment le cultivateur crée-t-il de la valeur ?

Les matières dont se compose un sac de blé ne sont pas tirées du néant ; elles existaient avant que le blé ne fût blé ; elles étaient répandues dans la terre, dans l’eau, dans l’air, et n’y avaient aucune utilité et, par conséquent, aucune valeur. L’industrie du cultivateur, en s’y prenant de manière que ces diverses matières se soient réunies sous la forme d’abord d’un grain, ensuite d’un sac de blé, a créé la valeur qu’elles n’avaient pas. Il en est de même, de tous les autres produits agricoles.

Quelle est la seconde manière dont on produit ?

C’est en donnant aux produits d’une autre industrie une valeur plus grande par les transformations qu’on leur fait subir. Le mineur procure le métal dont une boucle, est faite ; mais une boucle faite vaut plus que le métal qui y est employé. La valeur de la boucle par-dessus celle du métal, est une valeur produite, et la boucle est un produit de deux industries : celle du mineur et celle du fabricant. Celle-ci se nomme industrie manufacturière.

Quels travaux embrasse l’industrie manufacturière ?

Elle s’étend depuis les plus simples façons, comme celle que donne un grossier artisan villageois à une paire de sabots, jusqu’aux façons les plus recherchées, comme celle d’un bijou, et depuis les travaux qui s’exécutent dans l’échoppe d’un savetier, jusqu’à ceux qui occupent plusieurs centaines d’ouvriers dans une vaste manufacture.

Quelle est la troisième manière dont on produit ?

On produit encore en achetant un produit dans un lieu où il a moins de valeur, et en le transportant dans un lieu où il en a davantage. C’est ce qu’exécute l’industrie commerciale.

Comment l’industrie commerciale produit-elle de l’utilité, puisqu’elle ne change rien au fonds ni à la forme d’un produit, et qu’elle le revend tel qu’elle l’a acheté ?

Elle agit comme le pêcheur de poissons dont nous avons parlé, elle prend un produit dans le lieu où l’on ne peut pas en faire usage, dans le lieu du moins où ses usages sont moins étendus, moins précieux, pour le transporter aux lieux où ils le sont davantage, où sa production est moins facile, moins abondante, plus chère. Le bois de chauffage et de charpente est d’un usage et, par conséquent, d’une utilité très bornée dans les hautes montagnes, où il excède tellement le besoin qu’on en a, qu’on le laisse quelquefois pourrir sur place ; mais le même bois sert à des usages très variés et très étendus lorsqu’il est transporté dans une ville. Les cuirs de bœuf ont peu de valeur dans l’Amérique méridionale, où l’on trouve beaucoup de bœufs sauvages ; les mêmes cuirs ont une grande valeur en Europe, où la nourriture des bœufs est dispendieuse et les usages qu’on fait des cuirs bien plus multipliés. L’industrie commerciale, en les apportant, augmente leur valeur de toute la différence qui se trouve entre leur prix à Buenos-Ayres et leur prix en Europe.

Que comprend-on sous le nom d’industrie commerciale ?

Toute espèce d’industrie qui prend un produit dans un endroit pour le transporter dans un autre endroit où il est plus précieux, et qui le met ainsi à la portée de ceux qui en ont besoin. On y comprend aussi, par analogie, l’industrie qui, en détaillant un produit, le met à la portée des plus petits consommateurs. Ainsi, l’épicier qui achète des marchandises en gros pour les revendre en détail dans la même ville, le boucher qui achète les bestiaux sur pieds pour les revendre pièce à pièce, exercent l’industrie commerciale ou le commerce.

N’y a-t-il pas de grands rapports entre toutes ces diverses manières de produire ?

Les plus grands. Elles consistent toutes à prendre un produit dans un état, et à le rendre dans un autre où il a plus d’utilité et de valeur. Toutes les industries pourraient se réduire à une seule. Si nous les distinguons ici, c’est afin de faciliter l’étude de leurs résultats ; et malgré toutes les distinctions, il est souvent fort difficile de séparer une industrie d’une autre. Un villageois qui fait des paniers est manufacturier ; quand il porte des fruits au marché, il fait le commerce. Mais, de façon ou d’autre, du moment que l’on crée ou qu’on augmente l’utilité des choses, on augmente leur valeur, on exerce une industrie, on produit de la richesse.

CHAPITRE IVDes opérations communes à toutes les Industries

Comment appelle-t-on les hommes qui entreprennent la confection d’un produit quelconque ?

Ce sont les entrepreneurs d’industrie.

Quelles sont les opérations qui constituent le travail d’un entrepreneur d’industrie ?

Il doit d’abord acquérir les connaissances qui sont la base de l’art qu’il veut exercer.

Que doit-il faire ensuite ?

Il doit rassembler les moyens d’exécution nécessaires pour créer un produit et, finalement, présider à son exécution.

De quoi se composent les connaissances qu’il doit acquérir ?

Il doit connaître la nature des choses sur lesquelles il doit agir, ou qu’il doit employer comme instruments, et les lois naturelles dont il peut s’aider.

Donnez-moi des exemples.

S’il veut être forgeron, il doit connaître la propriété qu’a le fer de s’amollir par la chaleur et de se modeler sous le marteau ou sous des cylindres. S’il veut être horloger, il doit connaître les lois de la mécanique et l’action des poids ou des ressorts sur les rouages. S’il veut être agriculteur, il doit savoir quels sont les végétaux et les animaux qui sont utiles à l’homme, et les moyens de les élever. S’il veut être commerçant, il doit s’instruire de la situation géographique des différents pays, de leurs besoins, de leurs lois, ainsi que des moyens de transport qui sont à sa portée.

Quels sont les hommes qui s’occupent à recueillir et à conserver ces diverses connaissances ?

Ce sont les savants. L’entrepreneur d’industrie les consulte directement, ou consulte leurs ouvrages.

Ne suffit-il pas à l’entrepreneur de s’instruire des procédés de son art ?

Oui ; mais les procédés même de son art sont fondés sur des connaissances recueillies, mises en ordre, conservées et journellement augmentées par les savants.

Les savants prennent donc part à la production des richesses ?

Indubitablement. Les vérités qu’ils enseignent sont la base de tous les arts.

Qu’arriverait-il, relativement à l’industrie, si les sciences cessaient d’être cultivées ?

On conserverait pendant un certain temps, dans les ateliers, la tradition des connaissances sur lesquelles sont fondés les procédés qu’on y exécute, mais ces procédés se dénaturaient peu à peu entre les mains de l’ignorance ; de mauvaises pratiques s’introduiraient ; on ne saurait pas pourquoi elles sont mauvaises, on n’aurait aucun moyen de retrouver les bonnes ; enfin, l’on ne pourrait attendre le perfectionnement que du hasard.

Après s’être instruit de la nature des choses sur lesquelles et par lesquelles il doit agir, que doit faire encore l’entrepreneur d’industrie ?

Il doit calculer les frais qu’occasionnera la confection du produit, en comparer le montant avec la valeur présumée qu’il aura étant terminé ; et il ne doit en entreprendre la fabrication, ou la continuer s’il l’a déjà entreprise, que lorsqu’il peut raisonnablement espérer que sa valeur sera suffisante pour rembourser tous les frais de sa production.

Quelle sont les autres opérations industrielles de l’entrepreneur ?

Il doit enfin diriger les travaux des agents salariés, commis, ouvriers, qui le secondent dans la confection des produits.

Désignez-moi quelques classes d’entrepreneurs dans l’industrie agricole.

Un fermier qui laboure le terrain d’autrui, le propriétaire qui fait valoir son propre terrain, sont des entrepreneurs a industrie agricole. Dans les branches analogues à l’agriculture, celui qui exploite des mines, des carrières, pour en tirer des minéraux, ou qui exploite la mer et les rivières pour en tirer du sel, des poissons, du corail, des éponges, etc., est un entrepreneur d’industrie, pourvu qu’il travaille pour son propre compte. S’il travaille pour un salaire, ou à façon, c’est alors celui qui le paye qui est entrepreneur.

Désignez-moi quelques classes d’entrepreneurs dans l’industrie manufacturière.

Tous ceux qui, pour leur propre compte, font subir à un produit déjà existant une façon nouvelle au moyen de laquelle la valeur de ce produit est augmentée, sont entrepreneurs d’industrie manufacturière. Ainsi, le manufacturier n’est pas seulement l’homme qui réunit un grand nombre d’ouvriers en ateliers ; c’est encore le menuisier qui fait des portes et des fenêtres, et même le maçon et le charpentier qui vont exercer leur art hors de leur domicile, et qui transforment des matériaux en un édifice. Le peintre en bâtiments lui-même, qui revêt l’intérieur de nos maisons d’une couleur plus fraîche, exerce encore une industrie manufacturière.

Il n’est donc pas nécessaire, pour être entrepreneur, d’être propriétaire de la matière que l’on travaille ?

Non ; le blanchisseur qui vous rend votre linge dans un autre état que celui où vous le lui avez confié, est entrepreneur d’industrie.

Le même homme peut-il être à la fois entrepreneur et ouvrier ?

Certainement. Le terrassier qui convient d’un prix pour creuser un fossé, un canal, est un entrepreneur ; s’il met lui-même la main à l’œuvre, il est ouvrier en même temps qu’entrepreneur.

Désignez-moi quelques classes d’entrepreneurs dans l’industrie commerciale.