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"Cinq traités d'alchimie des plus grands philosophes" est un ouvrage fascinant qui nous plonge dans l'univers mystérieux de l'alchimie, à travers les écrits de cinq des plus grands philosophes de tous les temps : Poisson et Albert.
Ce livre nous offre une plongée profonde dans les secrets de l'alchimie, une discipline qui a captivé les esprits depuis des siècles. À travers ces cinq traités, nous découvrons les réflexions et les expérimentations de ces philosophes éminents, qui ont consacré leur vie à la recherche de la pierre philosophale et de l'élixir de longue vie.
Chaque traité est une véritable mine d'informations, dévoilant les différentes étapes de l'alchimie, les symboles ésotériques utilisés, ainsi que les méthodes et les substances employées. De la transmutation des métaux à la quête de l'immortalité, ces textes nous transportent dans un monde où la science et la magie se mêlent étroitement.
Mais au-delà de l'aspect technique, ces traités nous offrent également une réflexion profonde sur la nature de l'homme, de l'univers et de la quête de la connaissance. Poisson et Albert nous invitent à explorer les mystères de l'alchimie, mais aussi à méditer sur les limites de notre compréhension et sur les vérités cachées qui se dissimulent derrière les apparences.
"Cinq traités d'alchimie des plus grands philosophes" est un ouvrage incontournable pour tous les passionnés d'alchimie, mais aussi pour ceux qui cherchent à approfondir leur connaissance des sciences occultes et de la philosophie. Plongez dans ces pages envoûtantes et laissez-vous emporter par la quête éternelle de la vérité et de la transformation.
Extrait : "Arnauld de Villeneuve est né vers 1245 en France, comme l'attestent Symphorianus Campegius et Joseph de Haitze. Quant au lieu précis de sa naissance il est incertain. Il étudia les langues mortes à Aix, la médecine à Montpellier. Il vint à Paris pour se perfectionner ; la rumeur populaire l'accusant de nécromancie et d'alchimie, il s'enfuit à Montpellier, où il fut bientôt nommé professeur, puis régent."
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Seitenzahl: 118
Veröffentlichungsjahr: 2015
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Les sciences actuelles sont les filles de sciences mystérieuses dont l’origine se perd dans la nuit des temps, l’alchimie est la mère de la chimie, l’astrologie a précédé l’astronomie, à la base des mathématiques on trouve la cabale et la géométrie qualitative, dans le principe l’histoire se confond avec la mythologie, la médecine fut enseignée aux hommes par un dieu.
L’on ne connaît bien une science que lorsqu’on sait son histoire. Depuis l’idée mère qui fonde la science jusqu’à nos jours, que d’efforts incessants, que de tâtonnements ! Nous profitons des travaux de nos prédécesseurs, insouciamment, sans penser à la somme énorme de travail physique et intellectuel qu’ils ont dépensée pour nous frayer la voie. Beaucoup ont usé leur vie, dépensé leur fortune, renoncé aux plaisirs et aux honneurs par amour de la science. Combien sont morts martyrs affirmant jusqu’au dernier souffle la vérité éternelle !
C’est Roger Bacon, persécuté toute sa vie par des moines ignorants, c’est là savante Hypatie lapidée par la populace d’Alexandrie, c’est Averroës jeté en prison puis exilé, pour avoir avancé des idées contraires au Coran, c’est Bernard le Trévisan honni et tourmenté par ses parents furieux de le voir dépenser sa fortune dans des recherches alchimiques, c’est Denis Zachaire assassiné par son cousin auquel il avait refusé de révéler le secret de la pierre philosophale, c’est Cardan, pauvre toute sa vie et mourant de chagrin, ce sont Perrot et Paracelse, finissant leur carrière sur un lit d’hôpital, ce sont Bernard Palissy et Borri morts en prison.
Rendre justice à ces grands hommes en remettant leurs travaux en lumière, en les faisant revivre dans leurs œuvres, tel a été notre but. Or, leurs ouvrages sont devenus rares, les grandes bibliothèques seules pourraient fournir aux chercheurs des documents suffisants, mais l’on sait combien il est difficile d’obtenir la permission de travailler dans une bibliothèque publique. D’autre part, se former une collection particulière est fort dispendieux et demande du temps et de la patience, souvent l’on ne trouve qu’après plusieurs années de recherches l’ouvrage que l’on désire ; enfin la plupart de ces traités sont écrits en latin barbare, d’un style obscur très fatigant à lire. Toutes ces raisons nous ont engagé à publier ces traductions. Les auteurs ont été choisis avec soin parmi les plus grands noms de l’alchimie : Arnauld de Villeneuve, Raymond Lulle le docteur illuminé, Albert le Grand, embrassant tout dans sa vaste érudition, Roger Bacon le docteur admirable, devançant son siècle et substituant l’expérience et l’observation aux creuses divagations des scolastiques, enfin Paracelse, le grand Paracelse, bouleversant les vieilles théories, alliant l’alchimie à la médecine, jamais homme n’eut une plus grande influence sur son siècle.
On a pris les traités les plus importants, quatre sur cinq sont traduits pour la première fois en français. Quant à la traduction, elle est aussi exacte que possible, les passages obscurs sont rendus mot à mot ; nous nous sommes attaché à donner à la phrase la tournure quelle a dans le texte. Enfin les traités sont précédés d’une notice biographique et d’un index bibliographique.
Nous terminons par un conseil : lire ce livre sans y être préparé, c’est s’exposer à ne pas le comprendre, aussi l’on fera bien auparavant de lire : « l’Alchimie et les Alchimistes » de M. Louis Figuier ou « les Origines de l’Alchimie » de M. Berthelot. Pour les personnes qui n’auraient pas le temps de lire ces deux ouvrages, voici en peu de mots ce que c’est que l’Alchimie : « C’est, dit Pernety, l’art de travailler avec la nature sur les corps pour les perfectionner. » Le but principal de cette science est la préparation d’un composé : la pierre philosophale, ayant la propriété de transmuer les métaux fondus en or ou en argent. La matière première de la pierre philosophale est le Mercure des philosophes. On lui donne la propriété de transmuer en lui faisant subir diverses opérations, pendant lesquelles il change trois fois de couleur : de noir, il devient blanc, puis rouge. Blanc, il constitue l’élixir blanc ou petite pierre, qui change les métaux en argent. Rouge, il constitue la médecine ou élixir rouge ou grande pierre qui change les métaux en or.
A. POISSON.
La table d’Émeraude d’Hermès Trismégiste, le Thaut égyptien est la pierre angulaire de l’alchimie. Les philosophes la citent à chaque instant, aussi importe-t-il de connaître ce document.
Elle se trouve dans tous les recueils importants de traités hermétiques : theatrum chimicum, Bibliotheca chemica mangeti, Bibliotheca contracta Albinei, Bibliothèque des philosophes alchimiques de Salmon, etc.
La traduction qui suit est celle de la Bibliothèque des philosophes alchimiques de Salmon revue et corrigée d’après le texte latin qui se trouve en tête de la Bibliolheca chemica contracta Albinei.
Il est vrai, sans mensonge, certain et très véritable.
Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, pour accomplir les miracles d’une seule chose. Et de même que toutes choses sont sorties d’une chose par la pensée d’Un, de même toutes choses sont nées de cette chose par adaptation.
Son père est le Soleil, sa mère est la Lune, le vent l’a porté dans son ventre ; la terre est sa nourrice. C’est là le père de tout le Thélème de l’Univers. Sa puissance est sans bornes sur la terre.
Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l’épais, doucement, avec grande industrie. Il monte de la terre au ciel, et aussitôt redescend sur la terre, et il recueille la force des choses supérieures et inférieures.
Tu auras ainsi toute la gloire du monde, c’est pourquoi toute obscurité s’éloignera de toi.
C’est la force forte de toute force, car elle vaincra toute chose subtile et pénétrera toute chose solide. C’est ainsi que le monde a été créé.
Voilà la source d’admirables adaptations indiquée ici. C’est pourquoi j’ai été appelé Hermès Trismégiste, possédant les trois parties de la Philosophie universelle. Ce que j’ai dit de l’opération du soleil est complet.
Le Chemin du Chemind’Arnauld de Villeneuve
Arnauld de Villeneuve est né vers 1245 en France, comme l’attestent Symphorianus Campegius et Joseph de Haitze. Quant au lieu précis de sa naissance il est incertain. Il étudia les langues mortes à Aix, la médecine à Montpellier. Il vint à Paris pour se perfectionner ; la rumeur populaire l’accusant de nécromancie et d’alchimie, il s’enfuit à Montpellier, où il fut bientôt nommé professeur, puis régent. En 1755 on montrait encore à Montpellier, sa maison portant sculptés sur la façade un lion et un serpent se mordant la queue. La soif d’apprendre le fait passer en Espagne, il professe quelque temps l’alchimie à Barcelone (1286) et apprend l’arabe. Il visite ensuite les universités célèbres d’Italie : Bologne, Palerme, Florence. Il revient à Paris, mais ses propositions hérétiques, ayant excité contre lui les théologiens, il s’enfuit prudemment en Sicile, où Frédéric II le prit sous sa protection. Le pape Clément V atteint de la pierre, manda Arnauld de Villeneuve auprès de lui, avec promesse de pardon. Arnauld s’embarqua pour la France (les papes siégeaient alors à Avignon).
Mais en vue de Gênes il mourut, son corps fut enseveli dans cette ville (1313). Il eut pour amis et disciples Raymond Lulle et Pierre d’Apono. Principaux ouvrages : Rosarium philosophorum, de Lapide philosophorum, Novum lumen, Flos florum, Semita semitœ, Speculum alchimiœ, de Sublimatione Mercurii, Epistola ad Robertum Regem, Testamentum novum. Tous ces traités se trouvent dans les éditions de ses œuvres complètes : Opera omnia Arnoldi de Villanova, 1 vol. in-folio. Lyon (1520). Idem (1532). Bâle (1585). Argentinæ (1613).
Notice sur le Semita semitæ : le Chemin du Chemin.
Ce traité est à quelques passages près identique au Flos florum. Il se trouve dans : 1° les Œuvres complètes d’Arnauld de Villeneuve ; 2° De Alchimia Opuscula complera veterum philosophorum. Francofurti (1550, in 4°).
C’est sur ce texte qu’a été faite la présente traduction. 3° Bibliotheca chemica Mangeti, Coloniæ Allohrogum, 2 vol. in-folio, 1702. Tome 1er, page 702.
Ce traité est traduit pour la première fois en français.
Ici commence le Chemin du Chemin traité court, bref, succinct, utile à qui le comprendra. Les chercheurs habiles y trouveront une partie de la Pierre végétale que les autres Philosophes ont cachée avec soin.
Père vénérable, prête-moi pieusement l’oreille. Apprends que le Mercure est le sperme cuit de tous les métaux ; sperme imparfait quand il sort de la terre, à cause d’une certaine chaleur sulfureuse. Suivant son degré de sulfuration, il engendre les divers métaux dans le sein de la terre. Il n’y a donc qu’une seule matière première des métaux, suivant une action naturelle plus ou moins forte, suivant le degré de cuisson, elle revêt des formes différentes. Tous les Philosophes sont d’accord sur ce point. En voici la démonstration : Chaque chose est composée des éléments en lesquels on peut la décomposer. Citons un exemple impossible à nier et facile à comprendre : la glace à l’aide de la chaleur se résout en eau, donc c’est de l’eau. Or tous les métaux se résolvent en Mercure ; donc ce Mercure est la matière première de tous les métaux. J’enseignerai plus loin la manière de faire cette transmutation, détruisant ainsi l’opinion de ceux qui prétendent que la forme des métaux ne peut être changée. Ils auraient raison si l’on ne pouvait réduire les métaux en leur matière première, mais je montrerai que cette réduction en la matière première est facile et que la transmutation est possible et faisable. Car tout ce qui naît, tout ce qui croît, se multiplie selon son espèce, ainsi les arbres, les hommes, les herbes. Une graine peut produire mille autres graines. Donc il est possible de multiplier les choses à l’infini. D’après ce qui précède, celui qui analyse les choses verra que si les Philosophes ont parlé d’une façon obscure, ils ont dit du moins la vérité. Ils ont dit en effet que notre Pierre a une âme, un corps et un esprit, ce qui est vrai. Ils ont comparé son corps imparfait au corps, parce qu’il est sans puissance par lui-même ; ils ont appelé l’Eau un esprit vital, parce qu’elle donne au corps, imparfait en soi et inerte, la vie qu’il n’avait pas auparavant et qu’elle perfectionne sa forme. Ils ont appelé le ferment âme, car ainsi qu’on le verra plus loin, il a aussi donné la vie au corps imparfait, il le perfectionne et le change en sa propre nature.
Le philosophe dit : « Change les natures et tu trouveras ce que tu cherches. » Cela est vrai. Car dans notre magistère nous tirons d’abord le subtil de l’épais, l’esprit du corps, et enfin le sec de l’humide, c’est-à-dire la terre de l’Eau, c’est ainsi que nous changeons les natures ; ce qui était en bas nous le mettons en haut, de sorte que l’esprit devient corps, ensuite le corps devient esprit. Les philosophes disent encore que l’on fait notre Pierre d’une seule chose et avec un seul vaisseau ; et ils ont raison. Tout notre magistère est tiré de notre Eau et se fait avec elle. Elle dissout les métaux eux-mêmes, mais ce n’est pas en se changeant en eau de la nuée, comme le croient les ignorants. Elle calcine et réduit en terre. Elle transforme les corps en cendres, elle incinère, blanchit et nettoie, selon ce que dit Morien : « L’Azoth et le feu nettoient le Laiton, c’est-à-dire le lavent et lui enlèvent complètement sa noirceur. » Le laiton est un corps impur, l’azoth c’est l’argent-vif.
Notre Eau unit des corps différents entre eux, s’ils ont été préparés comme il vient d’être dit ; cette union est telle que ni le feu ni aucune autre force ne peut les séparer par la combustion de leur principe igné. Cette transmutation subtilise les corps, mais ce n’est pas là la sublimation vulgaire des simples d’esprit, des gens sans expérience, pour lesquels sublimer c’est élever. Ces gens-là prennent des corps calcinés, les mêlent aux esprits sublimables, c’est-à-dire au mercure, à l’arsenic, au soufre etc., et ils subliment le tout à l’aide d’une forte chaleur.
Les corps calcinés sont entraînés par les esprits et ils disent qu’ils sont sublimés. Mais quelle n’est pas leur déception, quand ils trouvent des corps impurs avec leurs esprits plus impurs qu’auparavant ! Notre sublimation ne consiste pas à élever ; la sublimation des Philosophes est une opération qui fait d’une chose vile et corrompue (par la terre) une autre chose plus pure. De même quand l’on dit communément : Un tel a été élevé à l’Episcopat… par « élevé » on entend qu’il a été exalté et placé dans une position plus honorable. De même nous disons que les corps ont changé de nature, c’est-à-dire qu’ils ont été exaltés, que leur essence est devenue plus pure ; on voit donc que sublimer est la même chose que purifier ; c’est ce que fait notre Eau.
C’est ainsi que l’on doit entendre notre sublimation philosophique sur laquelle beaucoup se sont trompés.
Or, notre Eau mortifie, illumine, nettoie et vivifie ; elle fait d’abord apparaître les couleurs noires pendant la mortification du corps, puis viennent des couleurs nombreuses et variées, et enfin la blancheur. Dans le mélange de l’Eau et du ferment du corps, c’est-à-dire du corps préparé, une infinité de couleurs apparaissent.
C’est ainsi que notre Magistère est tiré d’un, se fait avec un, et il se compose de quatre et trois sont en un.
Apprends encore, Père vénérable, que les philosophes ont multiplié les noms de la Pierre mixte pour la mieux cacher. Ils ont dit qu’elle est corporelle et spirituelle, et ils n’ont pas menti, les Sages comprendront. Car elle a un esprit et un corps ; le corps est spirituel seulement dans la solution et l’esprit est devenu corporel par son union avec le corps. Les uns l’appellent ferment, les autres Airain.