Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Découvrez les clés de la réussite personnelle et la transformation de votre vie dans ce livre captivant. L'auteure nous emmène dans un voyage profond pour surmonter les obstacles du passé et atteindre nos rêves. Vous apprendrez comment puiser dans votre enfance et vos blessures pour devenir la meilleure version de vous-même. Grâce à des disciplines puissantes, vous serez en mesure de vous donner les moyens nécessaires pour concrétiser vos objectifs. L'auteure partage son expérience personnelle en vous guidant à travers quatre activités qui l'ont aidé à se réaliser. Elle dévoile le secret pour transformer le stress négatif en une force positive qui révolutionnera votre vie. Rejoignez la communauté de lecteurs éclairés qui ont déjà pris ce chemin de la réussite en toute conscience. Laissez-vous inspirer et transformez votre destin en lisant ce livre qui est bien plus qu'une lecture, c'est un véritable voyage vers le succès personnel que vous ne devez pas manquer.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 242
Veröffentlichungsjahr: 2023
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
AVANT
APRÈS
Comment réussir à se réaliser malgré les difficultés du passé et aller vers ses objectifs ?
Tout au long de mon livre, vous allez découvrir comment je me suis réalisée malgré une enfance différente et un parcours chaotique.
Pensez-vous que votre âme a un physique ?
Je me suis posée cette question un jour, d’après les retours et regards des autres sur mon physique quand je leur dis que je suis éducateur sportif. Aujourd’hui, je suis capable d’y répondre. Et vous ? Seriez-vous capable de répondre et d’argumenter cette question ? Est-ce une question d’expérience, de mentalité, de spiritualité ou d’ignorance ?
Ce questionnement m’a donné davantage l’envie d’écrire mon livre, car je souhaite vous démontrer que l’habit ne fait pas le moine. Dans la vie, on a ce que l’on veut et mérite d’avoir, mais il faut savoir aller la chercher et se donner les moyens. Tout est une question de vouloir.
Je remercie toute ma famille, mes frères et sœurs, mes amis de longue date qui ont été plus ou moins présents, mais qui m’ont conduite vers ce chemin. Mes anciens collègues, sans oublier mes patrons, et mes parents.
Un grand merci à mes enfants qui ont constitué une très grande leçon de vie pour moi. À mes cousins, cousines, oncles et tantes, toutes les personnes qui ont croisé ma route un jour pour un long ou court moment. Mes mentors dans la musique (à Richard BIRMAN par ses paroles qui m’ont beaucoup inspirée et ouvert les yeux), les livres et auteurs comme ceux de Jean-Jacques CRÈVECOEUR avec l’Académie de la vie en Mouvement de vidéos)
Ces livres ne m’ont pas vraiment été conseillés, ils se sont retrouvés sur ma route de transformation par ma passion de la lecture et je les ai choisis en fonction de mes besoins, mais aujourd’hui je vous les recommande si toutefois ce sont vos besoins.
De Lady Sonia qui est une de mes grandes admiratrices auteure et influenceuse qui m’a donné l’envie et permis de trouver ce chemin. Grâce à ses vidéos, podcast, livres et formation.
À Yémouna, une ambassadrice de sport santé sur la Guadeloupe que j’ai connue sur Instagram. Bravo pour ses activités et son courage et dans sa perte de poids.
Je remercie tout particulièrement Meily CHEN notre jeune coach d’Auteur Leader qui m’a motivée dans l’écriture de mon livre. Avec toute son équipe de Mursty, rencontrée par le biais d’Instagram. Et sans oublier Maxime BAUL. Un grand merci pour le programme « Auteur leader pour écrire et éditer son livre en 90 jours » et ses vidéos.
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
MON AUTOBIOGRAPHIE
PREMIÈRE PARTIE VOICI MON HISTOIRE
C
HAPITRE
1 — UN PASSÉ QUI NOUS FAIT ÉVOLUER CHAQUE JOUR
C
HAPITRE
2 — LA DÉCOUVERTE DE MA CONFIANCE EN MOI.
C
HAPITRE
3 — LE REGARD DES AUTRES FACE À MOI
C
HAPITRE
4 – MA RELATION AVEC LES AUTRES
C
HAPITRE
5 – SAVOIR SE RESPECTER ET S’AUTORISER À ÊTRE SOI-MÊME.
C
HAPITRE
6 – S’ÉCOUTER.
C
HAPITRE
7 – S’ALIGNER AVEC SOI-MÊME GRÂCE À SA SPIRITUALITÉ.
DEUXIÈME PARTIE MA MISSION COMMENÇAIT.
C
HAPITRE
8 – MA MISSION DE VIE.
C
HAPITRE
9 – LE PARDON.
C
HAPITRE
10 – MES ÉMOTIONS.
C
HAPITRE
11 – AVOIR L’ESPRIT POSITIF.
C
HAPITRE
12 – LES DIFFÉRENTS TRAITS DE CARACTÈRE HUMAINS ET SCHÉMAS COMPORTEMENTAUX.
C
HAPITRE
13 – QU’EST-CE QUE LA DISCIPLINE ?
C
HAPITRE
14 – LE SPORT
C
HAPITRE
15 – L’ALIMENTATION ET LA NUTRITION
C
HAPITRE
16 – LA CRÉATIVITÉ
C
HAPITRE
17 – GUÉRIR DES BLESSURES
C
HAPITRE
18 – LA BIENVEILLANCE
C
HAPITRE
19 – VIVRE DE SA FOI
C
HAPITRE
20 – POURQUOI AVOIR UNE SEXUALITÉ ?
CONCLUSION : APPRENDRE À S’AIMER
BIBLIOGRAPHIE
Mon projet, en écrivant ce livre, est de sensibiliser les pratiquants sportifs, les coachs, les éducateurs sportifs, les femmes et les hommes qui pensent qu’ils n’ont pas de valeur et manquent d’estime d’eux même, à voir la pratique sportive autrement. Car c’est un bon levier de réussite. Depuis très jeune, j’ai toujours souhaité devenir une éducatrice sportive et je vis d’ailleurs mon souhait aujourd’hui.
Mon parcours professionnel m’a toujours guidé vers cette voie. Même si souvent, j’ai pris des chemins similaires ou différents que je ne comprenais pas à l’époque, mais ils m’ont cependant conduite là où j’en suis. C’est ce qui m’a fait comprendre que chacun a sa propre histoire et son propre parcours.
Par exemple, ma première épreuve diplômante dans le sport à vingt ans, je l’ai échoué ! et l’ai enfin obtenue à quarante-trois ans. Donc il ne faut jamais perdre espoir, et c’est le message de ce livre.
Pendant presque vingt ans heureusement que j’avais une estime de moi assez forte et un pourquoi grâce au sport que je pratiquais, notamment le fitness, qui m’a forgé un mental d’acier au fil du temps et m’a permis de me libérer durablement. Puis ensuite le sport santé surtout avec la marche active.
Ma spiritualité a fait que j’ai pu tenir bon et rester déterminée pour aller plus loin. Sans m’en rendre compte, mes intuitions et l’écoute de mon corps m’ont guidé pas à pas. Maman de cinq enfants, bien qu’aujourd’hui j’en ai que quatre.
La perte d’un des cinq, et celui de ma mère ont été les plus grandes épreuves de ma vie. Souvent les femmes et les hommes se dévalorisent et perdent l’image d’eux même après une épreuve pareille, un décès, un déménagement, un changement professionnel, une séparation. C’est la maladie qui prend place le plus souvent. Qu’en pensez-vous ?
Moi ça a été le stress et un début de dépression, mais j’ai appris à mieux connaître ses maladies et comprendre pourquoi ils sont arrivés dans ma vie et comment les faire repartir.
Dieu merci la prière et mes émotions m’ont montré ce que je voulais vraiment. Même si à un moment donné, j’ai dû passer par un burn-out et une dépression et appris encore plus de mes ressentis. J’ai aussi appris beaucoup des autres, et de mon intuition. Très tôt j’ai entendu cette petite voix qui me disait et me faisait sentir que ma vie serait extraordinaire. Mon objectif n’avait pas changé et j’ai dû apprendre à me motiver moi-même.
J’ai fini par obtenir mon BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire et du Sport), à l’âge de 43 ans. En étant passionnée et déterminée dans le sport. J’ai opté pour des disciplines et sports santé, je me suis forgé un mental d’enfer encore plus dans la lecture, la formation et ma créativité.
Évidemment, après mes quatre grossesses, dont une gémellaire et ses périples, physiquement, je n’avais plus cette corpulence de sportif que voit tout le monde. Cependant, ma passion pour l’activité physique et mon épanouissement dans mes activités m’ont permis d’atteindre mon rêve et c’est ce que je veux partager avec vous aujourd’hui.
Garder un esprit positif n’est pas donné à tous. J’ai dû passer par le pardon, la foi, un travail sur moi, même dans la nutrition, avec le sport santé que je pratique dorénavant. Ma spiritualité, elle aussi, m’a portée vers la patience et la résilience. Ensuite, ce don de créativité et des formations dans le développement personnel m’ont permis de m’en sortir. À la suite, j’ai aussi fini par créer mon entreprise pour devenir entrepreneur avec ces quatre activités que je développe.
Par ce livre je souhaite faire connaître mon histoire, faire valoir mes talents et aider les autres de par mon entreprise. Car aujourd’hui, j’ai vu des résultats grâce à mon parcours. Une chose est sûre, c’est que je sentais où je voulais aller sans connaître ma trajectoire. Et l’écriture de ce manuel va me permettre de vous conduire vous aussi vers votre destinée.
Ce livre sera composé de deux parties, la première où je vous parlerais de mon vécu de l’enfance à l’adulte et la seconde, ou je vais vous parler du fonctionnement de mon entreprise et des différents constats qui mon amener là où je suis et qui pourrait vous servir aussi.
Je m’appelle Laurier Thérèse Florence, je suis née le 4 juillet 1972 à Fort-de-France en Martinique. De père martiniquais et mère guadeloupéenne. Dixième de la fratrie des onze. Dernière des cinq filles et entourée de six frères. Une famille nombreuse dans laquelle il n’est pas toujours facile de trouver sa place. Vous connaissez des familles nombreuses de nos jours vous ? Maman de quatre filles, dont deux, jumelles.
Aujourd’hui à cinquante-et-un ans, je pense que les épreuves de ma vie m’ont bien montré quelle était ma place. Très jeune, j’ai senti que ma vie allait être exceptionnelle et extraordinaire de par ma créativité acquise très tôt, car je créais avec tout ce que je trouvais sur la main. Mon côté spirituel s’est développé par des signes, des vécus et des synchronicités. Cette passion pour le sport depuis très jeune. Il m’a cependant fallu aller chercher ce qui m’était destiné et par quel moyen j’allais y arriver.
Les signes, les actions, l’abondance, mes croyances et ma foi m’ont porté sur un circuit très difficile, mais déterminé et heureux. Je n’ai pas eu une enfance malheureuse, car les évènements m’ont emmené vers mon monde à moi. Un monde dans lequel j’étais réservée et pleine d’observations.
Je me suis passionnée pour la spiritualité, au fil des synchronicités qui se présentaient devant moi. La créativité est un don que j’ai découvert, petit à petit. Une adolescence durant laquelle j’ai dû me prendre en main seule et assez vite, car avec des situations que j’ai acceptées et du faire face pour évoluer. Mon père n’a pas assumé son rôle d’après mes constats et ma mère très occupée à faire les deux rôles pour élever ses onze enfants seule. Je lui tire mon chapeau.
Étant adulte, j’ai compris que ma route me menait sur un chemin d’entrepreneur d’abord dans la décoration évènementielle, puis avec tout son lot de difficultés dans le sport, que j’aime beaucoup et suis une grande passionnée.
Issue d’une famille nombreuse, j’étais l’avant-dernière des onze enfants de mes parents. Je pense être un des exemples de force pour mes frères et sœurs. De ma curiosité, mon devenir, ma différence fait de moi qui je suis aujourd’hui. Je vais vous raconter quelques anecdotes de mon parcours.
Je pense que je suis sortie du lot avec tout ce que j’avais traversé. J’ai pris confiance en moi et j’ai constaté un travail de leader depuis mon très jeune âge. L’éducation des parents a fait de moi cette femme que je suis. La façon dont ils me voyaient m’a permis d’avoir davantage d’estime de moi. Cette confiance en moi est venue de par ma spiritualité et mes dons. Durant mon enfance, je vais faire quelques allusions des évènements qui m’ont marqué et je vais vous raconter quelques anecdotes qui m’ont emmené sur mon parcours aujourd’hui et ce pour quoi j’ai écrit ce livre.
Oui chacun à son histoire et on disait de moi que j’étais une enfant sage, qui aimait être seule malgré mes nombreux frères et sœurs. Nous étions onze, je dois dire que ma place de dixième me convenait parfaitement. Le dernier était un garçon, il y a aussi une paire de faux jumeaux dans ce petit lot.
Très petite, j’étais déjà créative et débordante d’idées. Devinez ce que j’ai fait un jour, c’était une de mes premières créations. J’avais coupé une natte du milieu de ma tête pour la coller à ma poupée qui n’en avait pas. Vous voyez comment j’étais déjà dans le partage et la créativité. J’ai joué très longtemps à la poupée jusqu’à l’âge de 13 ans, car j’aimais surtout confectionner des vêtements, chaussures et sacs pour mes poupées. Sans compter les nombreux autres objets que je faisais avec du matériel de récupération. Les parents n’avaient pas forcément les moyens de nous acheter tout cela. Je faisais mes confections moi-même avec tout et n’importe quoi. Nous étions une famille modeste et nombreuse donc on faisait de notre mieux pour s’amuser ensemble.
Je récupérais l’emballage argenté dans toutes sortes de boîtes pour faire des sacs et chaussures pour mes poupées. Auriez-vous fait pareil ? J’aimais déjà ce qui brillait. Je jouais souvent avec une de mes sœurs. Elle faisait plutôt des robes et moi des accessoires, une équipe de choc, me diriez-vous ! Oui, elle était devenue styliste par la suite.
Petite anecdote : à l’âge de deux ans, j’avais failli perdre le majeur de la main gauche à cause de ma curiosité. Non, mais vous vous rendez compte ! Ma sœur avait bu dans un verre et l’avait déposé sur une table et moi curieuse, j’ai pris le verre pour le ranger à la cuisine, il est alors tombé de ma main, et c’est cassé. Je l’ai ramassé, puis en le ramassant, il m’a presque sectionné le tendon de mon doigt. Vous voyez ce qui peut arriver quand on est trop curieuse. D’un seul coup, énormément de sang avait jailli, j’ai eu droit à un pansement en pensant que ce n’était pas bien grave. Mais quelques jours plus tard, ma main avait doublé de volume. J’ai dû être transférée à l’hôpital, et ce, pendant un moment. Il y avait un cas opératoire. Vu que je pleurais beaucoup, mon séjour a dû être écourté et l’opération finale n’avait pas eu lieu. Mon doigt est resté tel quel et depuis je vis avec. Cela ne m’avait pas empêché de créer pour autant, vous vous en doutez. Je pense même que les circonstances ont joué en ma faveur depuis, qui m’a donné ce don de créativité.
Nous jouons très souvent ensemble mes frères et sœurs et moi. C’est ce qui nous rendait soudés. Nous habitions en plein centreville et avions une tante qui habitait aussi dans cette rue, et elle commençait à ne plus bien voir. Notre jeu favori était de glisser sur du carton sur les escaliers ou sur les toits des voisins à proximité. Qui a joué à ses jeux parmi vous ? Les enfants d’aujourd’hui ne font pas ces jeux-là.
Ma mère était une femme de ménage, elle n’a pas pu exercer le métier qu’elle aurait voulu qui était celui d’infirmière ou de secrétaire médicale. Car plus jeune c’était elle qui s’occupait de la caisse et des entrées de marchandises du magasin de ma grand-mère et de son beau-père. Je l’ai su quand elle a commencé à être malade et qu’elle me racontait ses aventures de jeunesse. Je n’ai pas connu ce magasin, seulement en photo. Je pense que grand-mère l’avait vendu ou cédé à une cousine. J’ai cependant encore ce souvenir de grand-mère dans ce magasin en photo. Mon père, lui, était plombier. Il était le neveu du beau-père de maman. Il venait souvent, parait-il, et c’est comme cela qu’il courtisait maman. Quand les parents travaillaient, nous les plus jeunes, nous restions avec les plus grands. Nous jouions à imiter nos parents ou les voisins d’en face qui étaient des Syriens.
C’était trop comique, je vous avoue. Nous nous amusions à faire semblant de parler le syrien. Devinez ? Nos voisins de droite avaient une grande citerne sur leur terrasse et nous nous baignions dedans en leur absence. Notre maison était plus haute que la leur et un jour, je me rappelle que l’un de mes frères faisait semblant de me jeter du côté des voisins, mais aussi, ce n’était pas drôle, mais ce que je retiens c’est le geste qu’il avait fait.
À ce moment-là, j’avais tellement peur que je me concentrais plutôt sur ma peur de tomber. Une émotion que je vis différemment aujourd’hui. Et ce n’est qu’en grandissant que ces images me sont revenues. Il jouait souvent avec moi à des jeux intimes, d’adultes que je ne comprenais pas. J’avais entre quatre et cinq ans. Je n’arrivais pas à en parler, mais je sentais que ce n’était pas quelque chose de bien. Pendant des années, j’ai fait un déni de cette partie de mon enfance. C’est pour cela qu’aujourd’hui je tenais à en parler. Après tout le travail que j’ai dû faire sur moi et mon enfance qui fait qui je suis aujourd’hui. Je ne voulais pas que ce soit un frein à mes progrès. Heureusement pour moi, car j’étais une enfant pleine d’enthousiasme et curieuse de la vie et bénie de Dieu.
Mon déni m’avait permis de poursuivre le cours de ma vie sans y penser, mais j’avais des ressentis désagréables enfouis en moi, que j’ai pu résoudre une fois plus grande. Cette partie de ma vie a ressurgi à la mort de ma mère. Et a marqué ma scolarité. Car en maternelle, je me souviens que je ne parlais pas. Toute la classe ne comprenait pas, car j’étais une enfant pleine d’action, mais ce traumatisme m’empêchait de m’exprimer. Et le jour où j’ai décidé de parler, c’était comme un miracle pour eux. Mais ce cauchemar n’était pas encore terminé.
Je vais vous raconter un autre souvenir impactant, c’était un après-midi, il pleuvait beaucoup ce jour-là. Maman ne travaillait pas. Nous rentrons déjeuner tous les midis, vu que l’école n’était pas loin. Au moment de retourner à l’école l’après-midi, je ne voulais pas y aller, je sentais que quelque chose allait arriver, maman n’était pas de cet avis. Je disais aux grands « dites à ma maîtresse que je ne suis pas là parce que je suis tombé ». J’avais déjà des ressentis en moi comme une vision. Maman, elle, n’était pas d’accord, et m’obligeait à y aller. Et comme dit, à mi-chemin je suis vraiment tombé sur les escaliers qui menaient vers le canal le Vasord pour nous rendre à l’école. Pour ceux qui connaissent, il y a encore cet escalier. Ma lèvre supérieure s’était fendue. Très vite, du sang coulait sur tout mon vêtement. L’un des plus grands frères m’avait raccompagné à la maison. Je me rappelle que j’avais mis mes deux mains pour retenir le sang et que j’avais jeté le tout dans une flaque d’eau, car la pluie avait repris de plus belle. J’ai pris conscience ce jour-là que mes paroles avaient un impact sur ce que je voulais, disais et pensais.
Ce souvenir-là m’a beaucoup marqué, papa était une personne un peu violente et surtout avec maman, quelquefois avec nous, il nous punissait très sévèrement. Du genre à nous laisser en punitions à genoux pendant des heures et quand nous demandions d’aller aux toilettes, il disait « fais pipi, sur toi ». Il le disait en créole. Qui a connu ce genre de punitions ? Vous ? Cela nous a forgé aujourd’hui.
Et si nous avions le malheur de le faire, c’était la fessée assurée. Un soir nous étions déjà au lit, mais nous entendions des babillements en bas. Les grands m’envoyaient regarder. Maman faisait face à papa. Ils étaient assis tous les deux, mais papa voulait qu’elle lui tende le dos, il insistait et dès qu’elle s’est retournée, je l’ai vu sortir un canif de sa poche ! J’ignore pourquoi il avait voulu faire cela ! Qu’est-ce qu’il se passait dans sa tête ?
Je n’ai pas pu m’empêcher de crier « Maman attention, papa a un couteau dans sa poche !!! » et du coup je suis montée tout de suite, car j’avais très peur et je ne voulais pas qu’il me voie. Ce que je me rappelle par la suite, c’est que nous étions restés dans la chambre, Maman avait pu partir et alerter. Je n’avais pas compris son agissement. Pourquoi avait-il fait cela ? Je me le demande encore jusqu’à aujourd’hui. Souvent, il se disputait avec maman et souvent en pleine nuit. J’ignorais pourquoi, et en grandissant j’ai compris, des histoires d’adultes.
Je me rappelle qu’ils faisaient chambre à part. Certains soirs, il rentrait ivre. Ces épisodes se sont produits à partir du moment où grand-mère n’était plus de ce monde. Voyez-vous comment
le décès peut changer les gens ? Je me rappelle des funérailles de grand-mère. J’avais huit ans environ. Dans les années quatrevingt, les morts étaient encore exposés chez eux. Grand-mère avait 82 ans.
Je la revois, couchée dans son cercueil, et au moment de fermer la tombe je me souviens que l’on m’avait soulevé pour l’embrasser sur son front glacé pour lui dire au revoir. Comme si de rien n’était. Était-ce déjà un travail dans la spiritualité ou que maman m’avait bien expliqué ? Je n’en sais rien. Pour moi c’était normal, grand-mère n’allait plus faire partie de ce monde. Elle s’appelait Marie-Thérèse, j’ai su que c’était elle qui avait voulu que je porte ce prénom, le mien, Thérèse.
C’était une dame très sûre d’elle, forte de caractère et de corpulence. Je n’ai que peu de souvenirs d’elle. Je me souviens qu’elle était paraplégique et qu’elle passait ses journées couchée ou assise sur un lit. Cela ne l’empêchait pas d’aider maman, car c’était elle qui nous coiffait mes sœurs et moi, je m’en souviens. Un jour, j’étais couché sur ses cuisses et elle m’avait tiré tellement fort les cheveux quand j’ai bougé, que je l’avais mordue à la cuisse et bien sûr, j’avais reçu ma fessée en retour. J’étais quand même téméraire, hein ?
C’était son caractère. Je n’ai pas d’autres souvenirs d’elle. Ni de photo. Mais maman me parlait un peu d’elle, une femme bien déterminée, bien plus que maman je pense, car contrairement à maman, elle était une personne qui ne se laissait pas marcher sur les pieds.
Comme elle, j’ai appris à devenir indépendante très vite, car quand on fait partie d’une famille nombreuse, les derniers sont souvent délaissés. Il fallait que je montre qui j’étais, et de quoi j’étais capable. Je considère même que je me suis élevée seule avec un papa très souvent absent, une maman qui faisait tout et assurait notre éducation comme elle pouvait, elle était très courageuse, cela dit. Pleine de sagesse. Des fois je me demandais où elle prenait cette force et cette patience.
J’ai compris en grandissant et en devenant maman moi-même. C’était surtout une femme gentille et conciliante. Elle prenait soin de tout le monde. Lors de mon premier voyage à huit ans, avec maman et mon dernier frère qui avait un an de moins que moi. Nous sommes partis en Guadeloupe pour rendre visite à mon grand-père. C’était la première fois que j’allais rencontrer mon papi maternel et tous les demi-frères et sœurs de maman. Elle avait cette sagesse de penser aux autres.
Elle était l’ainée de son père qui a eu dix autres enfants avec sa deuxième femme qu’il a épousée. Grand-père était cordonnier. Mais il vendait aussi des fruits et légumes. Je me souviens de sa bachet, nous nous asseyions derrière sur des bancs.
À notre retour du voyage, les violences de papa ne s’arrêtaient pas, nous avons dû déménager. Papa était resté dans la maison, je ne sais pas combien de temps, car le beau-père de maman avait sans doute récupéré la maison.
Financièrement c’était devenu difficile pour maman, je me souviens que certains plus grands avaient laissé l’école pour travailler et l’aider. Je n’ai pas de souvenirs de son beau-père dans toute cette histoire, seulement en photo, car je ne l’ai jamais vu vivre avec grand-mère sans doute parce qu’il avait refait sa vie. J’entrais dans mon neuvième anniversaire. Maman avait pu trouver un logement dans une cité HLM au LAMENTIN en Martinique bien sûr, où nous avons vécu assez longtemps. Maman y est restée trente-cinq ans jusqu’à son décès. Nous étions dans une école primaire pas très loin du domicile, et certains grands commençaient à faire leurs études. Et vous ? Estce que vous vous souvenez des moments opportuns de votre enfance ? Sont-ils importants pour vous ? Que révèlent-ils de vous ? Pensez-y ?
Ce déménagement avait bien changé les choses. Mais nous commençons à retrouver un équilibre malgré l’absence de maman qui travaillait beaucoup plus, pour nous donner une vie décente. L’aîné était déjà majeur, elle avait un fils qui a grandi avec nous, j’étais déjà tatie à neuf ans. Heureusement que nous avions appris à vivre en autonomie.
À neuf ans je commençais à bien comprendre notre situation et je me donnais tous les moyens pour être une bonne élève et aider maman un jour. Même si je n’aimais pas trop l’école. Car pour moi c’était une perte de temps. Ce n’était pas toujours évident vu que maman était souvent absente, nous étions livrés à nous-mêmes. Les grands faisaient de leur mieux, mais n’étaient pas toujours loyaux.
Un jour je me souviens, nous étions peu installés et maman avait mis une plante dans un vase à fleurs, les garçons étaient passés en courant, avaient jeté et cassé le vase. La jumelle qui était l’une des plus grandes présente, m’avait attrapé et m’obligeait à tout nettoyer. Tout ça parce que je passais mon temps à suivre les bêtises des garçons. Elle m’avait même tapé et j’avais pleuré jusqu’à l’arrivée de maman, car je l’avais trouvée tellement injuste. J’avais un caractère dur, et par rapport à mes frères et sœurs, ma différence montrait déjà mon caractère et ma façon d’être.
Maman n’était pas d’accord quand elle avait entendu les deux versions et avait grondé ma sœur. Mais celle-ci s’est sentie vexée, a pris ses bagages et est partie définitivement de la maison. Nous étions sous la surveillance des plus grands, mais eux aussi avaient des responsabilités, leurs études. L’aîné des garçons était considéré comme le dictateur, car c’est lui qui prenait les décisions en l’absence de maman.
Ils n’étaient pas tous d’accord et certains me l’ont confié, mais pour moi il n’y avait pas de problème. Nous habitions un F6 de cinq chambres, l’un des plus grands appartements de la cité. Les deux plus grands avaient leur propre chambre, ainsi que maman et les deux autres chambres, nous étions réparties entre chambre des filles, et chambre des garçons. L’aîné des garçons a dû partir très vite pour continuer ses études dans l’hexagone.
Malgré la séparation des chambres, vous vous souvenez des attouchements dont je vous avais parlé, et bien cela ne s’était pas arrêté, mais j’avais grandi et ma faculté de compréhension des choses faisait que je ne me laissais plus faire. J’avais décidé de passer à l’action même si j’avais peur. Pour moi ce n’était pas possible et il fallait que ça s’arrête.
Ce frère se trouvait par hasard quelquefois dans la chambre des filles. Je me demandais si ce n’était pas les comportements de papa qu’il imitait. Il avait toujours un prétexte pour s’y rendre. Surtout très tard dans la nuit.
Moi j’avais décidé qu’il ne jouerait plus à ses jeux avec moi. Donc j’avais caché un couteau sous mon matelas. C’était surtout pour me donner plus de force, car j’avais quand même peur. J’étais prête à tout pour que cette situation s’arrête. Parfois je m’endormais tard à cause de cela. Mais j’avais trop honte d’en parler. Un matin, maman était partie tôt et j’avais surpris ce frère dans la salle de bain, avec un autre des frères, un plus petit que lui. J’étais surprise et j’ai refermé la porte tellement vite, j’étais choquée et je n’ai rien dit à personne.
Il arrivait que je sois l’une des dernières à s’endormir. Car je le surveillais et dès qu’il voyait que je ne dormais pas il repartait. Depuis ces jours je pense que cela s’était arrêté ou peut-être de mon côté. Je me demandais ce qu’il se passait dans sa tête. Pourquoi faisait-il ça ? Est-ce parce que j’étais trop méchante ou trop gentille ? Je cherchais à comprendre. Heureusement toute cette situation avait pris fin et avec la grâce de Dieu, j’avais fini par mettre tout ce cauchemar hors de mes pensées. Je vous raconterai par la suite le travail que j’ai dû faire pour qu’aujourd’hui j’en parle et que je me sente libre de tout cela. Car tout avait resurgi à la mort de maman.
Je pense que cela se faisait du fait que maman se couchait tôt et partait tôt le matin. Comme elle n’avait pas de permis, donc pas de voiture et marchait beaucoup pour se rendre à son travail. Parfois, elle n’avait même pas le temps de nous coiffer. Un jour elle m’avait coiffé vite fait quatre nattes alors que d’habitude, elle me faisait mes cinq belles tresses. J’étais très énervée, je ne voulais pas aller à l’école comme ça, j’étais moche, j’avais pleuré pendant tout le trajet.
J’étais un peu capricieuse, diriez-vous ? Ou je savais déjà ce que je voulais. Depuis ce jour je me suis prise en main, j’avais entre neuf ans et neuf ans et demi quand j’ai décidé de me coiffer seule. Je pensais, peut-être que maman ne m’aimait plus ? J’avais décidé également que je ferais tout toute seule, que personne ne me toucherait, ne me dirait ce que je dois faire. J’apprenais à tout faire toute seule.