Comprendre ses maux pour s'en libérer - Anne Montoya - E-Book

Comprendre ses maux pour s'en libérer E-Book

Anne Montoya

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Beschreibung

Conçu pour éveiller notre conscience à nos souffrances, Comprendre ses maux pour s’en libérer s’adresse à tous ceux curieux de leur mal-être et désirant s’en affranchir grâce à des conseils pour une autogestion face aux grandes épreuves de la vie. La quête est de dénicher la clé adaptée à chaque verrou, et ici se pose le défi du « comment agir et guérir », avec l’objectif de surmonter l’obstacle. Serez-vous prêt à entreprendre ce voyage vers l’autoguérison ?


À PROPOS DE L'AUTRICE 


Après avoir observé une augmentation de l’échec scolaire en tant que pédagogue, Anne Montoya s’est tournée vers la thérapie en psychologie clinique. Aujourd’hui, elle explore les souffrances et les mécanismes du psychisme humain, soulignant la puissance intérieure de chaque individu. Comprendre ses maux pour s'en libérer est son premier ouvrage.

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Anne Montoya

Comprendre ses maux

pour s’en libérer

Essai

© Lys Bleu Éditions – Anne Montoya

ISBN : 979-10-377-9779-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Préface

Définir la santé comme un état de bien-être parfait au cours de notre vie entière me paraît mensonger.

Je ne prétends pas dans cet ouvrage, à travers mes écrits, définir la non-maladie, mais au contraire je pense qu’il faut utiliser nos maux, sans les encourager pour autant afin de nous comprendre, de nous découvrir et savoir trouver notre chemin de guérison. Suffit-il, en effet, que l’on nous déclare pathologiquement atteint pour considérer que l’on soit définitivement malade ?

Ce livre est destiné à nous faire prendre conscience de notre état de santé. Toutefois, il ne remplace ni le diagnostic ni la prescription d’un médecin et en cas de doute, demandez conseil à votre thérapeute qui saura vous orienter, car consulter aujourd’hui n’est plus un tabou. Devenir l’architecte de sa vie, peu importe la durée dans le temps, est un avantage. Plus on se situera parmi les exemples cités dans ces écrits, plus on avancera dans nos réflexions sur nos expériences de vie personnelle. Le but recherché est d’aller vers un bonheur confortable.

Lisez, réfléchissez, trouvez-vous et progressez à travers cette lecture.

Sous forme ludique et bienveillante, il est essentiel d’ordonner certaines idées que vous trouverez développées à travers une codification étoilée.

Introduction

Il est vrai que depuis Freud la notion de névrose donne son plein sens à la notion de conflit intrapsychique en la situant entre conscient et inconscient et en l’articulant autour du mécanisme fondamental du refoulement. Tout comportement est finalement l’expression d’un conflit, soit entre l’individu et le milieu extérieur, soit à l’intérieur de lui-même ce que je nommerais conflit intrapsychique. Naguère comme aujourd’hui selon les traditions de la psychiatrie et sous l’influence de la psychanalyse, les névroses et les dépressions névrotiques sont devenues des affections psychogènes1 relatives aux traumatismes subis.

Dans les psychoses, il y aurait une rupture avec la réalité extérieure qui n’est plus reconnue comme telle, qui peut même être déniée en tout ou partie et remplacée par une néo-réalité personnelle, connue du sujet seul, incommunicable à autrui. La réalité telle qu’elle est perçue par un sujet est toujours interprétée par lui en fonction de ses expériences antérieures et de son état émotif du moment. Nous retrouverons des cas concrets explicités tout au long de ce livre.

J’avance de fait qu’il est admis que lorsqu’il y a rupture avec la réalité extérieure, il n’est plus question de névrose, mais de psychose. Toutefois, je ne vais pas faire l’apologie de la psychose, car mon but est de parcourir et d’ordonner à travers mes recherches en lectures et en compréhensions personnelles les maladies dites de premier puis de second degré. Ainsi, la psychose comme maladie prédominante a pour résultat de constituer des groupes homogènes allant de la dépression à la schizophrénie.

Ce travail méthodologique consiste à nous aider à élaborer des caractères distinctifs entre névrose et psychose, situation très délicate à faire aujourd’hui en raison de l’évolution très mouvante des cadres nosographiques explicitant la description et classification scientifique des maladies. Néanmoins, un certain consensus subsiste, que l’on garde le mot de névrose, de psychose ou qu’on le remplace par une sorte de fragmentation conceptuelle en utilisant par exemple des troubles phobiques d’états anxieux, les signes distinctifs sont à définir selon leur étrangeté2, ainsi des caractères différentiels vont apparaître et vont nous permettre de procéder à une classification qui se veut être en partie personnelle. Rien n’est simple dans toute pathologie, et par ambivalence fondamentale, toute maladie peut avoir un aspect visuel apparent qui se double d’un aspect invisible interne à l’individu.

C’est pourquoi même dans des cas très simples il y a des formes inapparentes. Les frontières entre le normal et le pathologique sont imprécises3. Potentiellement, tout être humain paraît capable de développer des troubles mentaux si un jour toutes les conditions sont réunies. Certains y sont toutefois plus exposés que d’autres, sans doute à cause de leur système nerveux central, soit à cause de particularités dans le patrimoine génétique, soit à cause d’événements défavorables survenus subitement, voire au moment de l’épigenèse (évolution embryonnaire), allant jusqu’à l’association possible de ces deux derniers facteurs pour fragiliser gravement le système nerveux central.

Il faut donc être très vigilant, car au-delà de ce que montre l’individu de réel, ce qui est sien n’est pas forcément apparent et l’individu lui-même peut ne pas en avoir conscience.

Chapitre I

Les maladies de premier degré

La dépression

Dans un très grand nombre de cas, la dépression n’est pas survenue inopinément. Elle apparaît en relation avec une situation ou un événement douloureux, on parle alors de caractère exogène qui est utilisé pour définir des dépressions provoquées par des événements extérieurs. Une défaillance d’Amour pourrait mener à la dépression. Cette même défaillance surviendrait lors de la prise de conscience d’une réalité très difficile à vivre, tant chez la femme que chez l’homme, il s’agit là d’une dépression réactionnelle ou exogène4. Pour être des créatures capables d’amour, nous devons être des créatures capables de désespoir à l’idée de ce que nous perdons, et la dépression est le mécanisme de ce désespoir. Quand elle survient, elle dégrade l’individu et finit par éclipser toute capacité à donner ou à recevoir de l’affection. Le sentiment de solitude intérieure devient manifeste et détruit non seulement tout lien avec les autres, mais également la capacité d’être en paix avec soi-même. L’amour, s’il n’est pas un moyen de prévention contre la dépression, assure une sorte de rembourrage mental qui protège l’esprit contre lui-même. Les médicaments et la psychothérapie peuvent renforcer cette protection, ce qui rend plus facile d’aimer et d’être aimé, et c’est pourquoi ils ont un effet. Lorsque leur moral est bon, certains d’entre nous sont amoureux d’eux-mêmes, certains sont amoureux de quelqu’un d’autre, d’autres sont passionnés par leur travail et d’autres encore aiment Dieu. Toutes ces passions peuvent procurer le sentiment vital d’une finalité qui est le contraire de la dépression. L’amour nous fait parfois faux bon, ou nous le laissons de côté. Lorsqu’on est en état de dépression, toute entreprise, toute émotion, la vie elle-même, perdent totalement leur sens. On peut dire que le seul sentiment qui persiste dans cet état d’insensibilité est l’absence de signification.

La vie est fertile en chagrin : quoi que nous fassions, nous finirons par mourir. Nous sommes tous prisonniers de la solitude d’un corps autonome. La dépression survient souvent à la suite d’une perte quelconque, mais il est parfois possible de s’y préparer si on sait qu’on devra faire face à un changement. La perte de sa liberté ainsi que le changement à sa routine, ou la perte de ses contacts sociaux entraîneraient un taux de dépression plus élevé à ces occasions5. Le temps passe et ce qui a été ne sera plus jamais. La souffrance est notre première expérience de la cruauté du monde, et elle ne nous quitte jamais. Nous sommes furieux d’être expulsés du confortable sein maternel, et dès que cette colère s’atténue, les chagrins d’ici-bas la remplacent. Même ceux à qui la foi promet que tout sera différent dans l’autre monde ne peuvent s’empêcher d’éprouver de l’angoisse dans celui-ci.

Une rhétorique hautement généralisée a contribué à effacer la distinction entre la dépression et ses conséquences, entre ce que l’on ressent et la façon d’agir qui en découle. C’est en partie un phénomène social, mais c’est aussi le résultat de lubies linguistiques liées à des lubies émotionnelles. La meilleure façon de décrire la dépression est peut-être de dire que c’est une souffrance émotionnelle qui s’impose à nous contre notre volonté, puis se déchaîne. Non seulement la dépression est une grande souffrance, mais trop de souffrance peut dégénérer en dépression. Le chagrin est une dépression proportionnelle aux circonstances alors que la dépression est une souffrance sans proportions avec les circonstances6. La dépression serait un démon qui vous laisserait épouvanté.

La dépression a souvent été divisée en petite dépression ou légère dépression et en grande dépression ou dépression majeure. La dépression légère est une affection progressive et parfois permanente qui mine les gens comme la rouille attaque le fer.

Elle se manifeste aussi par un trop grand chagrin pour des causes mineures, une souffrance qui prend le pas sur toutes les autres émotions et les élimine. Une dépression de ce type prend physiquement possession des paupières et des muscles qui soutiennent la colonne vertébrale, provoque une douleur au cœur et aux poumons en contractant plus que nécessaire certains muscles qui n’obéissent pas à notre volonté. Nous assistons ici à une dimension psychomotrice du trouble. Comme toute douleur physique qui devient chronique, cela devient pénible non pas tant parce que c’est intolérable sur le moment, mais parce qu’il est intolérable d’avoir eu mal et de n’attendre qu’une chose, avoir mal à nouveau. La dépression légère est désormais de plus en plus soignée à mesure que l’on s’y penche. Elle est très diversifiée, donc complexe.

La grande dépression est ce que l’on appelle, la dépression nerveuse. Si l’on imagine une âme de fer usée peu à peu par le chagrin et rongée par la dépression légère, alors on peut comparer la dépression grave à l’écroulement soudain de toute la structure. Il y a deux façons au minimum de mesurer la dépression : par modélisation dimensionnelle et catégorielle. Le modèle dimensionnel pose comme principe que la dépression se situe dans la continuité de la tristesse et représente une version extrême de ce que tout le monde a déjà connu et éprouvé. Le modèle catégoriel décrit la dépression comme une maladie totalement séparée des autres émotions, un peu comme un virus gastrique est complètement différent d’une indigestion. Les deux se justifient. Par un cheminement progressif ou par un déclenchement subit des émotions, on se retrouve soudain dans une situation complètement différente. Il faut du temps pour qu’une charpente métallique rongée par la rouille s’écroule, mais la rouille ne cesse de désagréger la masse, de l’amenuiser. L’effondrement, qu’il paraisse brutal ou non, est la conséquence cumulative de l’usure. Beaucoup de temps s’écoule entre la première goutte de pluie et le moment où la rouille a rongé la poutre jusqu’au cœur. Parfois la rouille se situe à des points clés qui laissent croire que l’effondrement est total, mais plus souvent il n’est que partiel : une partie s’écroule, en entraîne une autre, déplace les restes branlants de façon spectaculaire.

La dépression ne met pas en cause les capacités intellectuelles des individus qui en sont atteints, même si nous avons parfois l’impression qu’ils ont des idées fixes à la limite du délire. Ils restent capables de raisonner et de penser7. Nous n’avons pas, au contact d’un déprimé, ce sentiment d’étrangeté qui caractériserait la vraie folie. L’expérience du déprimé, tel qu’on peut la saisir de l’extérieur, ressemble au vécu de tout le monde. Si la dépression signifie désespoir, sentiment de culpabilité, perte de la capacité à évaluer, à comparer, à penser, même si c’est de manière ralentie. Il s’agit seulement d’un trouble de l’humeur, même si nous avons des difficultés à définir cette notion d’humeur8. De même, l’expérience vécue de la dépression relève des représentations que nous avons de notre activité mentale. Pour aller plus loin, il faudra renoncer à ces représentations naturelles. Ceci requiert que nous rompions avec le sens commun. Il faudra se demander ce que devient le système de pensée qui existait avant l’accès dépressif.

➢ Cas n° 19

Pierre est le deuxième fils d’une famille de trois, sans problèmes notables. Pendant les vacances qui précèdent son entrée en classe de troisième, il grandit d’une manière spectaculaire et commence à muer. Il semble accepter très favorablement cette transformation qui se produit pendant qu’il est à l’étranger, éloigné dans sa famille pour deux mois dans un camp de sports-études. À son retour, il se heurte à l’étonnement de son entourage familial, à l’hostilité de son frère aîné et à l’ironie de son père qui se moque de sa voix mal posée et qui déraille. Au lycée, il se sent étranger et réagit aux moqueries par un refus scolaire et un isolement qui s’installe insidieusement. Face à son père, il adopte une attitude d’hostilité franche et provocatrice et ne rencontre ni opposition ni compréhension contre lesquelles il aurait su ou pu lutter, mais une ironie amusée et non structurante. Le jour où, sa voix déraillant plus que d’ordinaire, son père la qualifia de châtrée, Pierre cessa de parler. Quelques semaines plus tard, un psychiatre diagnostiquera une dépression et lui conseillera une psychothérapie. Pierre, intelligent et brillant, aurait eu besoin d’un appui contre lequel guerroyer, qui aurait soutenu sa recherche d’identifications nouvelles et non pas d’un père prenant la fuite dans la dérision. C’est ce qui s’était déjà produit à l’âge œdipien de pierre, laissant le champ libre aux fantasmes de la mère.