De l’Orient brille une lumière - Lazare You - E-Book

De l’Orient brille une lumière E-Book

Lazare You

0,0

Beschreibung

De l’Orient brille aujourd’hui la lumière d’une Église vivante, capable de transmettre avec audace la joie de l’Évangile. Issu de cette jeune Église de Corée, le nouveau préfet du Dicastère pour le clergé nous partage avec franchise et enthousiasme sa vision pour l’avenir du christianisme. Dans ces pages lumineuses, il nous invite particulièrement à redécouvrir le sens profond du sacerdoce et à renouveler les relations entre prêtres et laïcs, pour une Église résolument fraternelle et missionnaire.

« Nous avons besoin d’écouter ce témoignage audacieux […], nous avons besoin de nous “décentrer”, de faire un voyage en Orient et de nous mettre à l’école d’un mode de vie ecclésial et spirituel qui peut revigorer notre foi. » (Pape François)


À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1951, Lazare You Heung-Sik est un évêque et cardinal sud-coréen. Le pape François l’a appelé en 2021 à diriger le Dicastère pour le clergé, en charge des prêtres diocésains du monde entier.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 97

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Conception couverture : © Christophe Roger

Composition : Soft Office (38)

© Éditions Emmanuel, 2023

89, bd Auguste-Blanqui – 75013 Paris

www.editions-emmanuel.com

ISBN : 978-2-38433-135-2

Dépôt légal : 3e trimestre 2023

Cardinal Lazare You

Préface du pape François

De l’Orient brille une lumière

La vision pour l’avenir de l’Église du nouveau préfet du Dicastère pour le clergé

Avant-propos à l’édition française

Lorsqu’on m’a demandé de préfacer l’édition française du livre du cardinal Lazare You, j’ai d’abord pensé que je n’étais pas la personne immédiatement la plus appropriée. En effet, « disciple missionnaire » en entreprise pendant plus de trente ans, marié, père et grand-père, j’ai plutôt reçu une formation chrétienne de terrain. Tout d’abord celle, naturelle, d’une famille catholique profondément mariale ; puis celle reçue à travers de nombreux enseignements dispensés par l’Église, notamment dans le cadre de mon cheminement et de mes services dans la communauté de l’Emmanuel. Bref, sans référence académique particulière, le parcours d’un laïc engagé dans le monde et dans sa foi.

Au fur et à mesure de la lecture de ce livre, est montée dans mon cœur une grande joie. Joie d’y trouver tant de passages prophétiques, exprimés de façon simple et profonde, à travers de nombreux témoignages personnels qui nous rejoignent si bien. C’est pourquoi je rends grâce aujourd’hui pour son auteur, évêque venu de Corée du Sud aujourd’hui responsable des prêtres du monde entier, et suis si heureux de pouvoir contribuer à le faire connaître en France.

Les mots du cardinal You, en effet, ouvrent l’intelligence et le cœur ! Dans un style concret et direct, qui nous rappelle par bien des aspects celui du pape François, il donne à méditer sur l’Église d’aujourd’hui, la formation des prêtres et le sacerdoce, les relations entre prêtres et laïcs, la place des évêques, des femmes, la mission en Église, la communion, l’importance d’un discernement qui ne s’enferme pas dans des cadres idéologiques… J’ai été notamment touché par son insistance sur le fait d’avancer « ensemble », nécessité à mes yeux tellement essentielle pour la vie et l’avenir de l’Église. D’un bout à l’autre, ce livre laisse transparaître la bonté du pasteur, la simplicité de Dieu.

Puisse cette édition française contribuer à diffuser son message d’espérance et nous encourager dans nos missions, « ensemble » au service de nos frères et sœurs, dans l’Église et dans le monde, pour y faire connaître et rencontrer le Christ.

Bonne lecture !

Michel-Bernard de VregilleModérateur de la communauté de l’Emmanuel

Préface

Après avoir attendu de longues années la consolation du Seigneur, le vieillard Siméon reconnaît dans l’enfant le Messie envoyé par Dieu. Il le serre dans ses bras et bénit Dieu d’un cœur ému, accueillant en cet enfant la lumière du salut que tous les peuples attendaient (cf. Lc 2, 30-31).

Jésus est la lumière envoyée par le Père dans les nuits obscures de l’humanité. Il est l’aurore que Dieu a voulu faire surgir tandis que nous marchions encore dans les ténèbres. Il est celui qui a ouvert un passage à l’espérance lorsque nous étions perdus, illuminant les confins de la terre et jusqu’au seuil de notre cœur brisé, accablé et blessé. Il est la lumière originelle de la Création qui resplendit maintenant au milieu de nous pour chasser les ténèbres de notre vie. Jésus est la lumière du monde (cf. Jn 8, 12) et c’est pourquoi, même si parfois nous tâtonnons dans le noir et s’il nous manque la « vision », il y a toujours pour nous une espérance. Car, comme l’aveugle Bartimée, nous pouvons à tout moment crier vers Jésus et recevoir de lui un regard nouveau et lumineux.

Animée par cette espérance, l’Église, dans sa tradition théologique et liturgique, s’est toujours tournée vers l’Orient et nous invite à regarder dans cette direction car c’est de l’Orient que surgit la lumière, le soleil de justice, l’étoile lumineuse qu’est le Christ. L’Église a toujours besoin d’être éclairée par le Christ et par son Évangile car, comme une barque sur la mer souvent agitée de l’histoire, elle court le risque de ne pas être l’Église de Jésus. C’est ce que dit le vieillard Siméon à Marie et Joseph : cet enfant qui vient de naître « provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction » (Lc 2, 34). Jésus demeure un signe de contradiction qui ébranle nos sécurités. Il secoue notre cœur afin qu’il ne soit pas paralysé par la peur, emprisonné dans l’hypocrisie, endurci dans le péché. Si elle nous console et nous relève, la joie de l’Évangile n’en est pas moins une prophétie qui nous provoque, qui bouscule encore les logiques du pouvoir humain, les calculs mondains, les armes de domination, les logiques de division et d’ambiguïté. Jésus continue d’être celui qui trouble la fausse paix de ceux qui « à l’extérieur… ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures… pleins d’hypocrisie et de mal » (Mt 23, 27-28).

C’est pourquoi je suis heureux de présenter ce livre qui donne la parole à l’Église d’Orient à travers le récit, les anecdotes et les réflexions du cardinal Lazare You Heung-Sik, que j’ai rencontré pour la première fois en 2014, à l’occasion de la Journée asiatique de la jeunesse, et que j’ai appelé aujourd’hui à la tête du Dicastère pour le clergé. À sa manière aimable et affable, il nous fait découvrir les fruits d’une foi semée sur une terre de martyrs et qui a mûri simplement grâce au témoignage joyeux d’une Église vivante. De ce récit qui prend forme progressivement, nous pouvons entrevoir un chemin qui nous permettra à tous de rester une Église fidèle à Jésus et à son Évangile, loin de toute mondanité.

À travers les conversations rapportées dans ces pages, où se mêlent des éléments autobiographiques et des réflexions spirituelles et pastorales, le cardinal Lazare laisse transparaître une foi nourrie par le contact assidu avec la Parole de Dieu et avec les témoins de l’Évangile. Il brosse le portrait d’une Église jeune et entreprenante, née de laïcs, qui se fait instrument d’espérance et de compassion en prenant soin de ceux qui sont blessés. C’est le portrait d’un ministère sacerdotal qui a besoin de se laisser régénérer à la lumière de l’Évangile, en se vidant de tout cléricalisme et en se repensant « à côté » des laïcs et « avec » eux, dans des communautés synodales et ministérielles.

J’exprime ma gratitude au cardinal Lazare et à l’éditeur de ces pages. Nous avons tous besoin de cette lumière qui vient de l’Orient. Nous avons besoin d’entendre le témoignage audacieux de tous ces frères et sœurs qui, avec enthousiasme et en dépit des nombreuses difficultés qu’ils traversent, ont reçu Jésus à bras ouverts comme l’a fait le vieillard Siméon, en accueillant la prédication de saint André Kim et de nombreux missionnaires qui ont donné leur vie pour la joie de l’Évangile. Nous avons besoin de nous « décentrer » et d’effectuer un voyage vers l’Orient en nous mettant à l’école d’un style de vie spirituel et ecclésial qui peut redonner vigueur à notre foi. Et nous avons besoin de nous souvenir que, même dans la fatigue et l’obscurité, le Seigneur vient comme l’éclair. Il veut illuminer notre vie.

Cité du Vatican, 2 février 2023

Fête de la Présentation du Seigneur

Préambule

Lors de sa visite en Corée, pendant les 6e Journées mondiales de la jeunesse asiatique qui se sont déroulées du 13 au 18 août 2014, le pape François a tenu à souligner que, par sa diversité et son étendue, l’Église en Asie représente encore, pour le témoignage de l’Évangile, une frontière à franchir qui invite la communauté chrétienne tout entière au dialogue avec tous. Mais François a également affirmé clairement qu’il « ne peut pas y avoir de dialogue authentique si nous ne sommes pas capables d’ouvrir notre esprit et notre cœur avec empathie et un accueil sincère de ceux à qui nous parlons ».

Lorsqu’on rencontre le cardinal Lazare You Heung-Sik, aujourd’hui appelé par le Saint-Père à la tête du Dicastère pour le clergé, on se sent aussitôt à l’aise, accueilli dans un « espace ouvert » à une communication authentiquement humaine, sincère, directe, dénuée de tout formalisme ou cérémonial. L’empathie dont parlait le pape François lors de son voyage en Corée, fruit d’un « regard spirituel […] qui nous conduit à voir les autres comme des frères et sœurs, à “écouter”, à travers et au-delà de leurs paroles et actions, ce que leurs cœurs désirent communiquer », c’est ce que Don Lazare – ainsi qu’il désire être appelé – transmet d’emblée : par son sourire simple et ouvert, par la bonté que l’on entrevoit en croisant son regard, l’affection chaleureuse avec laquelle il accueille.

Dans cette atmosphère que sa chaleureuse simplicité parvient à créer, j’ai dialogué avec lui, en écoutant d’abord son histoire personnelle et spirituelle, en cherchant à goûter ce temps passé ensemble. J’avais la conviction que la perspective qui vient d’Orient, de cette Église jeune, vivante et fécondée par le sang des martyrs, arrive « comme un éclair » (cf. Mt 24, 27) et peut nous aider tous à changer notre regard, à ouvrir notre esprit et notre cœur pour lire et interpréter les défis de l’Église à partir de la périphérie, et à accueillir la joie de l’Évangile avec un enthousiasme renouvelé.

Francesco Cosentino

Le fil d’or d’une histoire toute simple

Nous sommes tous le fruit d’une histoire de vie, qui en dit davantage sur nous-même et sur notre personnalité que tout ce que nous avons réalisé. Vous êtes né à une époque difficile pour la Corée ; c’était juste après la guerre, les chrétiens avaient été longtemps persécutés et la foi chrétienne avait décliné. Dans les familles, le Christ était inconnu ou son message laissait indifférent. Pourtant, la joie de l’Évangile s’est frayé un passage et, avec le temps, a touché de nombreuses personnes. Vous-même avez répondu à l’appel du Seigneur en choisissant la voie du sacerdoce. On croit lire ces récits bibliques où les prophètes annoncent que le Seigneur ouvre un chemin dans le désert aride et que d’un rejeton peut jaillir quelque chose de bon, si nous marchons et cultivons patiemment la semence de l’Évangile.

Mais qui est vraiment le cardinal Lazare ?

Un jour, en Corée, mon nom est apparu sur une liste de cent personnes ayant contribué à changer le monde. Avec une description sympathique : « L’ami de tous, on est conquis par son sourire. » C’est ainsi que l’on me présentait. Je n’ai rien fait d’extraordinaire pour transformer le monde, mais un simple sourire peut parfois changer la vie quotidienne en donnant de la joie. En fait, lorsque je regarde ma vie, je pense toujours à la première interview accordée par le pape François à La Civiltà Cattolica, après son élection. Il disait qu’il était un pécheur sur qui le Seigneur avait posé son regard, puis qu’il avait choisi, appelé et surtout guidé sur son chemin, y compris à travers ses erreurs et ses chutes.

C’est exactement ce que je ressens. Je vois dans ma vie comme un « fil d’or », l’amour de Dieu, qui m’a toujours accompagné. Lorsque je dispose d’un moment ou que je peux prendre un temps de retrait, ne serait-ce qu’une heure, j’essaie toujours de ne pas me regarder avec mes propres yeux, mais je m’exerce à « voir avec les yeux de Dieu ». Je reçois toujours une grâce particulière, je vois ce fil d’or dans ma vie.