Descente vers les étoiles - Audrey Lavergne - E-Book

Descente vers les étoiles E-Book

Audrey Lavergne

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Beschreibung

« Aujourd’hui, je viens oser. Je viens briser le tabou autour d’un sujet trop souvent tu : comment quitter le père de ses enfants quand la cohabitation devient désagréable ? Trois mots clés me viennent en tête : Patience, Positivisme et Perspective – la règle des 3 P. »


À PROPOS DE L'AUTEURE


Audrey Lavergne utilise les mots pour guérir ses maux. Avec Descente vers les étoiles, elle retrace une expérience importante de son histoire qui aurait pu être sombre mais qui se transforme en une véritable ode à la vie et montre ainsi comment sortir positivement d'une relation toxique.

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Seitenzahl: 99

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Audrey Lavergne

Descente vers les étoiles

Roman

© Lys Bleu Éditions – Audrey Lavergne

ISBN : 979-10-377-5705-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Si on me tire vers le bas, je me relève et je me révèle !

Audrey Lavergne

Avant-propos

Janvier 2021 – Cela fait déjà sept ans. Sept ans que je suis officiellement séparée du père de mes enfants et j’ai encore des moments délicats à passer. Heureusement que mes enfants me donnent une raison de garder la tête haute mais, je le reconnais, ce n’est pas tous les jours simple ! Alors, je lutte au quotidien… à ma façon, à mon rythme. Quand bien même il y a encore des moments compliqués, je mesure à quel point j’ai pu avancer. Chemin faisant, j’ai dû acquérir de nouveaux automatismes.

En 2016, j’avais décidé de noter mes sensations, mes états d’âme par écrit pour prendre de la distance mais ce projet d’écriture avait été mis de côté ; c’est la nouvelle procédure devant le juge qui a tout fait remonter en surface. 

Seule dans ma voiture pour aller au travail, il m’est arrivé de hurler plus d’une fois contre ce monde rempli d’injustices. Il s’agissait de cris libérateurs et qui me permettaient d’évacuer tous les sentiments douloureux que parfois je devais contenir pour ne pas déborder devant mes enfants. Je préférais crier contre le vent plutôt que de pester contre leur père, pour qu’il cesse d’avoir de l’emprise sur moi !

Cela est désormais du passé car les deux convocations devant le juge sont dorénavant derrière moi et écrire me permet de transcender cette dernière étape.

***

J’ai longtemps hésité à mettre un titre sur ces quelques lignes. À l’origine, j’avais bien pensé à « merci pour ce moment » pour blaguer un peu mais… non. Sérieusement, j’avais pensé à « descente vertigineuse » mais cela n’aurait pas eu le même effet. Puis, j’ai pensé à rédiger le titre en utilisant un oxymore pour illustrer mon état d’esprit actuel et j’aime ce double effet.

Il y a des moments où des mots, des comportements, vous frappent de plein fouet sans aucun signe annonciateur. Mais maintenant, j’encaisse, et ce, sans répondre directement. En effet, il y a encore cinq ans, j’aurais pu être ébranlée dans les mêmes circonstances mais, en ce moment, j’arrive à rebondir presque instantanément et à tourner la page (au sens figuré comme au sens propre).

Depuis cinq ans, peut-être même plus, j’utilise la plume pour transformer mes maux. Aujourd’hui, je vais entamer un nouveau chapitre, plus personnel. Il est temps, je pense, que j’écrive sur cette période qui a représenté plus de dix ans de ma vie.

Les mots « Hier » et « Demain »ont une nouvelle saveur pour moi. Voici mon récit, voici ma descente vers les étoiles… Ce livre est un cri à l’écrit.

Sandrine Fillassier disait « Les mots rendent les cris vains ». Pour ma part, je rajouterai « et l’écrivain rend les mots justes et en sort vainc-cœur ».

Chapitre 1

Tristesse…

Écrire c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit.

Marguerite Duras

Un beau jour, j’ai eu l’impression de me réveiller d’un mauvais rêve. Au début, je ne comprenais pas vraiment ce qui n’allait pas. Même si, en parallèle, j’étais comblée d’avoir mon deuxième enfant, plusieurs évènements m’ont chamboulée. Cette année a aussi été synonyme de belles retrouvailles, avec une femme exceptionnelle, Annic, qui a su ôter le petit grain de sable qui gênait le mécanisme. Cela faisait déjà quelque temps qu’elle était partie s’installer dans le Morvan et paradoxalement nous sommes très proches malgré la distance.

Petit retour en arrière

Jusqu’à ce que je devienne maman, j’ai vécu une vie en demi-teinte. Je n’étais pas vraiment heureuse et pas vraiment triste non plus. J’avais l’impression de vivre sans but. Toutes les journées se ressemblaient. C’était un peu comme une histoire sans fin. Très souvent, je me demandais pourquoi j’existais sur terre. En 2004, la révélation de ma grossesse a été le premier temps fort de ma vie. Même si j’ai failli quitter le père de ma fille alors que j’étais enceinte de huit mois environ, j’ai fait le choix de rester avec lui. Je me suis dit qu’elle devait avoir la chance d’avoir ses parents unis, et ce le plus possible. Seulement, je me suis enfermée dans une bulle sans m’en apercevoir.

Cette sphère était remplie d’un Amour XXL pour cet être en devenir et plus rien d’autre n’avait d’importance. Depuis le jour de sa naissance, il n’y avait plus qu’elle qui comptait. J’ai réellement pris mon rôle de maman à cœur et j’ai essayé (et j’essaie encore aujourd’hui) de donner le meilleur de moi-même pour lui permettre de bien débuter dans la vie.

Et pendant tout ce temps, je ne voyais pas que mon corps m’envoyait des SOS. Je ne savais pas comment exprimer à voix haute mon véritable calvaire. Mon physique parlait pour moi mais je ne voyais rien. Avec le temps, je m’étais habituée à cette vie que je m’étais construite. Je savais, au fond de moi, que cela ne me correspondait pas mais je restais là, comme figée. Et après la naissance de mon fils, j’ai commencé à grossir encore et encore…

Je ne voyais pas que mon corps cherchait à communiquer, j’évitais les miroirs ; je fuyais mon propre regard. En fait, je n’avais d’yeux que pour mon fils et ma fille qui m’acceptaient telle que j’étais. J’ai peut-être perdu du temps. Qu’importe ! Il m’a fallu des mois, des années… pour comprendre qui j’étais mais le plus important c’est le résultat, c’est… maintenant !

En juillet 2007, pour les trente ans de mon amie, Magali, nous étions tous réunis le temps d’un week-end et j’ai revu Annic, sa maman. Avant de partir, elle m’a prise à part et m’a dit qu’il y avait quelque chose de bloqué en moi et que je devais faire la lumière sur mon passé et en parler à celui qui allait devenir mon mari l’année suivante. En effet, une partie de moi rêvait de porter son nom et l’autre souhaitait partir en courant. Mais je n’avais pas encore compris le message ou peut-être n’étais-je pas prête ? J’aurai une révélation en 2013, soit six ans plus tard.

Effectivement, en 2008, j’ai réalisé le rêve de toutes les petites filles et j’ai épousé le père de mes enfants alors qu’au fond de moi je savais déjà que je ne resterais pas toute ma vie à ses côtés. Tout cela aura été vécu intensément et m’a apporté des moments de bonheur fugaces qui étaient bons sur l’instant. Je ne regrette pas une seconde d’avoir fait ces choix.

Chapitre 2

Désillusion…

Les attentes des autres sont les barreaux utilisés pour construire sa propre cage.

Auteur anonyme

Le mécanisme enclenché, il n’y avait pas de retour en arrière possible. Je voulais sortir de cette tristesse permanente, mais comment ? C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’écrire. La petite phrase d’Annic a été le déclencheur. Elle m’a permis de me replonger dans mon passé – un passé si douloureux sur lequel j’avais fermé tous les accès depuis l’âge de treize ans. Et dès que j’ai mis des mots sur un évènement traumatique de juillet 1990, la douleur s’est envolée. J’ai alors rédigé un petit livret à l’intention de mes proches pour leur révéler la face cachée de ma vie ; c’est un très beau moment que je me suis offert ainsi. Je m’en souviens comme si c’était hier. Ce premier recueil ressemblait plus à une ode à la Vie qu’autre chose. Tous mes proches l’ont lu sauf mon ex-mari, ce qui m’a blessé sur le moment.

J’ai continué à vivoter pendant des années. Mes enfants m’apportaient une joie indescriptible et cela compensait tout le reste. Ce n’est qu’en 2013 que j’ai repris ma vie en main. J’ai eu une révélation exactement le jour des 6 ans de ma fille, comme si je sortais d’un cauchemar. Je me souviens m’être éveillée dans mon lit aux côtés d’un inconnu et pourtant c’était bien l’homme que j’avais épousé. J’ai alors eu l’impression que mon cerveau s’était bloqué le jour où j’ai décidé de rester à ses côtés (six ans plus tôt).

Entretemps, la vie avait continué et je ne pouvais pas tout balayer d’un revers de la main.

J’ai dû « ramer » seule, pour parvenir à trouver la porte de sortie. Et, sans m’en rendre compte, je voyais de moins en moins de monde. En l’espace de cinq ans, j’avais perdu tous mes amis y compris ceux de la Croix-Rouge. Je n’avais pas vu qu’en suivant ses recommandations, soi-disant pour mon bien, mon ancien compagnon m’isolait. Seuls mon frère et ma cousine étaient restés proches de moi mais ils ne se doutaient pas de ce que je vivais au quotidien et je n’osais pas leur raconter mon histoire. Leur présence m’a toujours beaucoup apporté ; ils sont d’ailleurs les parrain et marraine de mes enfants.

Après la naissance de notre fils, il n’y a presque aucune photo de moi. Mon corps était devenu une prison. Au début, je ne voyais pas qu’il me manquait quelque chose d’essentiel à la vie ; j’étais comme aveuglée. Et un jour, j’ai compris que non seulement j’entretenais ce malaise toute seule mais que mon conjoint s’en servait à son avantage. « Une petite femme bien docile qui élevait ses enfants et qui savait tenir une maison » : voici l’image qui me reste de cette période. En grossissant ainsi, je construisais une forteresse où je me réfugiais après chaque moment sombre ; je formais une carapace contre ses manques d’amour manifestes, contre son animosité, sa haine de la vie et surtout contre… ses mots. Les seuls moments où j’étais bien, c’était dans les bras de mes enfants mais cela ne pouvait durer qu’un temps ! Leur amour m’aura porté pendant toutes ces années.

Ce sont eux qui m’ont sauvée sans le savoir.

Après trente ans passés à fuir la réalité, j’ai compris qu’il fallait que je sorte de cette spirale infernale. Je n’ai jamais su mentir et mon enveloppe corporelle parlait pour moi, j’étais en souffrance. J’attendais le déclic ; et le jour où je n’ai pas réussi à courir derrière mon fils car mes jambes refusaient de me porter, c’est là que j’ai pris les choses en main. J’ai alors décidé de me faire aider par une nutritionniste. Mais même si je veillais à suivre ses conseils, je ne perdais toujours pas de poids. Il faudra attendre un autre événement majeur pour que je décolle. À cette époque, je n’avais pas encore toutes les réponses.