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Et si chaque rencontre client devenait un tremplin pour innover et grandir ensemble ?
Dans un monde où la volatilité et l’incertitude règnent, la vente ne peut plus se limiter à une simple transaction. "DRIVE Your Business" propose une approche puissante et éprouvée pour transformer votre relation client en un véritable partenariat stratégique.
Basé sur la méthode DRIVE – Découvrir, Révéler, Innover, Valoriser, Évoluer – ce livre vous guidera pas à pas pour :
• Comprendre en profondeur vos clients et détecter leurs véritables enjeux.
• Co-construire des solutions différenciantes et dépasser la simple réponse à un cahier des charges.
• Créer de la valeur tangible et démontrer concrètement l’impact de vos propositions.
• Établir des relations commerciales solides et durables, bien au-delà du closing d’un deal.
Grégory Clavé, expert en stratégie commerciale et en accompagnement des entreprises, s’appuie sur des années d’expérience dans la vente complexe et le management d’équipes commerciales pour vous livrer une méthode claire, applicable immédiatement et résolument tournée vers l’avenir.
Vous êtes en contact permanent avec vos clients ? Quel que soit votre rôle, ce livre est votre boussole pour naviguer avec succès dans un environnement en perpétuelle mutation et bâtir des relations client qui font la différence.
Prêt à révolutionner votre approche commerciale ? Embarquez dès maintenant dans l’aventure DRIVE !
À PROPOS DE L'AUTEUR
Grégory Clavé est le directeur-fondateur de Brain4Value, une société spécialisée dans le coaching professionnel. Fort d'une expérience de 23 ans en tant que vice-président au sein d'un grand groupe français, il a acquis une solide expertise en gestion d'équipes et en leadership. Cette expérience l'a conduit à développer une approche empirique du management, mettant l'accent sur le développement du potentiel humain pour atteindre la performance.
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Seitenzahl: 275
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Publishroom Factorywww.publishroom.com
ISBN : 978-2-38625-801-5
Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Grégory CLAVÉ
DRIVEYOUR BUSINESS
La méthode pour transformer votre relation client
La méthode Drive Your Business est un guide stratégique et opérationnel pour passer de la vente transactionnelle classique à une co-construction de valeur, gage de différenciation et de fidélité client.
« Tout débute par le commerce… »
Je me souviens très bien de la première fois où j’ai entendu ces mots. À l’époque, mes journées se résumaient à arpenter les couloirs d’entreprises inconnues, badge en évidence, dossiers sous le bras, prêt à dégainer un argumentaire pour décrocher la moindre opportunité. C’était une période où le contact direct était roi, où chaque café partagé, chaque discussion informelle devant une machine à café, devenait un trésor de signaux faibles. L’intonation d’un responsable, la brève confidence d’un assistant de direction, la rumeur sur un lancement de produit… Tout comptait pour approcher les clients et comprendre leurs attentes.
Au fil des années, j’ai eu l’occasion de participer à ce qu’on appelle des « big deals ». Dans ce monde, le moindre détail, la moindre phrase chuchotée entre deux portes, peut faire basculer une négociation. J’ai appris l’importance de poser des questions en amont, d’observer, d’écouter patiemment, puis de revenir au client avec une proposition « sur mesure ». En vérité, la proximité humaine tissait la toile de la relation commerciale.
Puis tout a changé. L’avènement du télétravail, la multiplication des visioconférences et le foisonnement d’outils digitaux ont bouleversé le terrain de jeu. La volatilité du marché, l’émergence constante de nouvelles technologies, l’incertitude économique ou géopolitique… Tout s’est accéléré. Les clients deviennent surinformés, méfiants, souvent submergés par les offres concurrentes. Le commercial d’hier doit désormais endosser un tout autre rôle, celui de co-créateur de valeur.
Dans ce contexte « in-certain », j’ai ressenti la nécessité d’une méthode globale, capable d’adapter l’approche traditionnelle de la vente à ces bouleversements. DRIVE your Business est né de cette conviction. Mon ambition n’est pas de proposer un manuel de « trucs et astuces », mais un véritable guide, ancré à la fois dans la stratégie et dans l’humain. J’aimerais que, grâce à ce livre, vous puissiez transformer vos interactions commerciales en véritables partenariats durables.
Au fil de ces pages, je vous inviterai à explorer les principes de la méthode DRIVE : Découvrir, Révéler, Innover, Valoriser, Évoluer. Nous verrons comment renouer avec une forme de proximité, même à distance, en cultivant l’écoute, la sincérité, la curiosité. Nous plongerons également dans la posture dite de l’Ecosphere Connector, cette façon de mettre en relation les acteurs internes et externes pour créer un écosystème vertueux autour du client. Nous aborderons la motivation durable des équipes, car ce serait vain d’adopter une approche co-créative si la culture d’entreprise reste dans le one-shot et le court-termisme.
Je crois profondément que la vente, aujourd’hui, ne se résume plus au « closing » d’un contrat. Elle devient un échange, un laboratoire d’innovation, une alliance stratégique où l’on réinvente en permanence la proposition de valeur. Quand l’incertitude grandit, seule la co-construction peut fonder une véritable confiance mutuelle.
C’est dans cet esprit que je vous invite à plonger dans DRIVE your Business. J’espère que vous y trouverez de quoi revisiter les fondamentaux, vous inspirer de pratiques nouvelles, ou simplement approfondir votre posture humaine et créative dans un monde désormais régi par la connexion virtuelle et l’instabilité. En somme : parce que la vente est plus que jamais le terreau de la relation client, il nous faut dépasser la logique transactionnelle et construire, brique après brique, une relation solide, « incassable », malgré les secousses du marché. Bienvenue dans ce cheminement, et sachez-le : vous êtes déjà en train d’écrire la suite de l’histoire commerciale de demain.
L’époque où l’on signait un contrat après un café pris dans le hall d’une entreprise semble parfois bien lointaine. Et pourtant, lorsqu’on repense aux mots « Tout débute par le commerce », on réalise combien ils restent justes et puissants, même si lorsque l’on évoque aujourd’hui le monde de l’entreprise, l’image qui nous vient spontanément à l’esprit n’a plus grand-chose à voir avec celle, presque romantique, d’une époque où le bureau était un espace fixe, où l’on croisait ses collègues chaque matin, où l’on savourait un café avant de rejoindre une salle de réunion tapissée de paperboards. Nous sommes désormais dans un moment historique particulier : celui que d’aucuns ont baptisé le « nouveau normal », un temps où la porosité entre la vie personnelle et la vie professionnelle s’est faite plus marquée, où le télétravail, les outils de visioconférence et la communication asynchrone ont redessiné notre manière de travailler et de collaborer.
Ce « nouveau normal » n’est pas seulement technologique : il est également psychologique, social, économique, et même philosophique. Après avoir traversé une pandémie mondiale qui a bouleversé des certitudes séculaires, nous nous sommes réveillés dans un décor incertain, miné par des crises économiques, par la hausse des taux d’intérêt, par des tensions géopolitiques parfois inextricables, ou encore par la conscience écologique qui devient, pour beaucoup de gens, un impératif catégorique. Dans ce maelström, les entreprises ont dû apprendre à manœuvrer sans boussole évidente, sinon, celle plus frêle qu’auparavant, de la quête de sens et de sécurité.
Pourtant, le constat est clair : malgré l’avalanche d’outils digitaux, malgré les transformations parfois brutales imposées par le marché, le client demeure le pivot de presque toutes les activités économiques. Dans un univers où la volatilité est devenue la norme, le client (qu’il soit consommateur final, acheteur institutionnel ou partenaire B2B) attend plus que jamais de la clarté, de la sincérité, et surtout de la valeur tangible. Il n’est plus dupe des argumentaires superficiels, des belles promesses marketing qui ne débouchent sur rien de concret. Il veut comprendre, en quelques instants, comment un produit, un service ou une solution va résoudre son problème ou accompagner sa vision de développement.
Or, c’est précisément dans cette rencontre entre l’offre et la demande, entre le vendeur et l’acheteur que se joue, selon moi, le grand défi de notre époque. Pourquoi ? Parce qu’on ne peut plus se contenter de vendre en espérant que la simple concurrence sur le prix ou la communication suffira. Désormais, la plupart des marchés sont saturés, ou sont en voie de le devenir. Les innovations naissent partout, portées par des startups agiles ou des multinationales qui réinvestissent massivement dans la recherche. Les clients, eux, ont, d’un simple clic, accès à toutes les informations dont ils ont besoin pour comparer, se renseigner, échanger des avis.
Face à cette situation, certaines entreprises adoptent une posture défensive : elles réduisent les prix, coupent dans leurs marges, rognent sur la qualité, serrent les procédures, tout en imposant à leurs équipes de vente des objectifs toujours plus élevés. D’autres tentent de prendre le contrepied et misent sur l’innovation frénétique, en lançant de nouveaux produits à un rythme forcené, parfois sans avoir le temps de vérifier l’adéquation avec la réalité du terrain.
Mais il existe une troisième voie, plus subtile, plus profonde : celle de la co-construction de valeur. Dans ce livre (et dans cette introduction qui se veut très détaillée), j’aimerais vous emmener dans ce cheminement qui consiste à replacer la dimension humaine, écoute, compréhension mutuelle, alignement sur les besoins réels, au cœur de la relation client. C’est un parcours long, exigeant, parfois inconfortable, car il suppose de renoncer à certaines habitudes. Il demande également une remise en question de la culture managériale, des process internes, et de la manière dont on mesure la performance.
L’incertitude : toile de fond de notre « contexte in-certain »
Commençons par peindre le tableau de l’incertitude actuelle. Pour beaucoup d’entre nous, l’incertitude a éclaté au grand jour avec la crise sanitaire du COVID-19. Du jour au lendemain, des pans entiers de l’économie se sont retrouvés à l’arrêt. Les chefs d’entreprise ont découvert qu’ils devaient jongler avec des téléconférences, des annulations de contrats, des reports de projets, voire la faillite de partenaires historiques. Les employés, quant à eux, ont dû concilier vie familiale et travail depuis un logement parfois peu adapté à la concentration.
Si la crise sanitaire s’est estompée, du moins dans sa phase la plus aiguë, les répliques continuent d’affecter l’économie mondiale. L’inflation, qui était restée relativement contenue pendant plusieurs décennies, est réapparue comme un spectre perturbateur, érodant la confiance des investisseurs et la stabilité du pouvoir d’achat. Les taux d’intérêt, longtemps à des niveaux historiquement bas, remontent, générant des tensions sur le crédit et sur la gestion des dettes, tant publiques que privées.
Sur le plan géopolitique, nous assistons à une reconfiguration rapide des alliances et des rivalités. Certains pays se ferment ou se replient sur eux-mêmes, tandis que d’autres tentent de développer de nouvelles routes commerciales ou de renforcer leurs liens diplomatiques. Tout cela crée un climat de suspicion ou, au contraire, de dépendance vis-à-vis d’acteurs internationaux, ce qui se répercute directement sur les chaînes d’approvisionnement des entreprises. Du jour au lendemain, un fournisseur critique peut être bloqué pour des motifs politiques, logistiques ou sanitaires.
Par ailleurs, la prise de conscience écologique, qui avait déjà commencé à monter en puissance, connaît une accélération fulgurante. Les dérèglements climatiques ne sont plus des prévisions d’experts : ce sont des réalités tangiblement vécues (épisodes caniculaires, inondations, sécheresses extrêmes) qui poussent les entreprises et les gouvernements à réévaluer leur modèle de production et de consommation. Les clients, de plus en plus sensibilisés, exigent des garanties sur l’empreinte carbone, la provenance des matières premières, le recyclage, la transparence dans la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).
En France, la situation politique contribue aussi à ce climat d’incertitude. Les débats houleux sur les réformes structurelles, la fluctuation des mesures fiscales, et l’incapacité parfois à instaurer une visibilité à moyen terme font que nombre d’entreprises adoptent une posture de prudence. Les investissements sont gelés ou reportés, les départements financiers resserrent les dépenses, et les patrons de PME comme de grands groupes attendent des signaux plus clairs avant d’engager leurs budgets. Cette ambiance d’expectative pèse sur la dynamique commerciale : face à des dirigeants frileux, le cycle de décision s’allonge et le critère « retour sur investissement » devient plus que jamais décisif. Dans ce contexte, la quête de solutions rassurantes et véritablement créatrices de valeur n’a jamais été aussi essentielle.
Si l’on additionne tous ces facteurs économiques, géopolitiques, politiques, climatiques, sociaux, on obtient une mosaïque d’incertitudes qui impactent chaque secteur. Les décisionnaires, qu’ils soient PDG, directeurs financiers, ou responsables achats, ne peuvent plus se reposer sur les anciens modèles de planification et de projection à long terme. Tout devient fluctuant, tout peut basculer en quelques mois, voire quelques semaines. Les dirigeants et managers sont contraints de piloter leur entreprise dans la seule certitude de l’incertitude, ce que je nomme le contexte in-certain.
Dès lors, le réflexe « classique » de la vente transactionnelle (aligner un argumentaire, pousser le produit, négocier un prix) ne suffit plus. Dans un climat où chaque euro investi doit être justifié, où chaque achat doit prouver sa légitimité et son impact positif, les commerciaux et les managers doivent apprendre à écouter plus profondément, à bâtir un vrai partenariat avec leurs clients. C’est cette posture nouvelle que la méthode DRIVE entend accompagner.
La persistance de la relation humaine, malgré la distanciation digitale
Un autre élément caractéristique de l’époque actuelle est la distanciation digitale. Les visioconférences, les e-mails, les messageries instantanées (Slack, Teams, WhatsApp, etc.) ont supplanté en partie les rencontres physiques. Bien sûr, certaines entreprises reviennent peu à peu en présentiel, organisent des séminaires, ou des rencontres client, mais la tendance générale est à la multiplication des canaux digitaux.
D’aucuns y voient une déshumanisation, un appauvrissement de la relation, le fameux « côté couloir » qui disparaît. Il est vrai qu’on ne peut plus guetter l’humeur d’un interlocuteur en voyant son visage à la machine à café, ou repérer les dynamiques d’un bureau en se promenant dans l’open space. Pourtant, je suis convaincu qu’il s’agit plutôt d’une opportunité pour réinventer notre manière d’interagir.
Ce que l’on perd en spontanéité, on peut le regagner en authenticité si l’on adopte les bonnes pratiques : laisser plus d’espace au silence, poser des questions ciblées, oser le feedback direct, prendre le temps de s’informer sur le contexte d’un client avant de lancer un rendez-vous. Tout cela demande une forme de discipline, de culture d’entreprise, et une volonté d’être réellement présent, même virtuellement.
Dans ce « contexte in-certain » digital, le client n’a pas renoncé à la proximité humaine : il en a juste redéfini les contours. Il peut apprécier la réactivité offerte par une messagerie instantanée, tout en désirant, de temps à autre, une visite sur site pour valider une solution ou pour ressentir la sincérité d’un partenaire. Le commercial, quant à lui, doit apprendre à jouer sur tous ces registres : téléconférences plus fréquentes, rencontres physiques moins nombreuses, mais plus stratégiques, envois de contenus personnalisés (démo, vidéo, mini-prototype), etc.
C’est un changement d’état d’esprit : on ne « prêche » plus face à un acheteur venu nous écouter poliment dans une salle de réunion, on co-anime un projet, on co-construit une solution, parfois en simultané avec plusieurs interlocuteurs connectés depuis des endroits différents. Cette transformation demande de l’agilité, de la curiosité, de la souplesse, mais elle est aussi très riche pour qui sait l’embrasser.
La co-construction de valeur : un impératif pour se différencier
Le terme « co-construction » peut sembler galvaudé, utilisé à tort et à travers. Pourtant, dans un environnement saturé, il devient un impératif stratégique : comment se démarquer si l’on se contente de vendre un produit standard qui pourrait être proposé, à l’identique, par des dizaines de concurrents ? Les acheteurs, qu’ils soient dans l’industrie, la distribution, la banque ou la santé, sont lassés de recevoir des présentations PowerPoint quasi identiques, vantant des promesses génériques (amélioration de la productivité, gain de temps, réduction des coûts).
La différenciation, aujourd’hui, se joue sur la capacité à investiguer, à clarifier les problèmes spécifiques du client, puis à inventer, parfois ensemble, une solution adaptée, voire inédite. Cela suppose un diagnostic initial beaucoup plus poussé qu’auparavant : on parle d’analyser l’écosystème, les parties prenantes, les tensions internes, la culture managériale, les ambitions en matière de RSE, etc. Une telle phase de découverte prend du temps, exige des compétences relationnelles et une curiosité réelle, mais elle débouche sur une compréhension fine des « points de douleur » et des « opportunités cachées ».
Ensuite, la co-construction se déploie dans la conception de l’offre : il ne s’agit plus de balancer un prix avec une fiche technique. Il s’agit de moduler, de personnaliser, de créer éventuellement un prototype ou un PoC (Proof of Concept). Parfois, il s’agit d’établir un nouveau modèle économique, comme le « paiement à l’usage » ou la garantie d’un résultat (outcome-based). Tout cela forme un puzzle passionnant, dont les pièces se trouvent autant chez le fournisseur que chez le client.
Enfin, la co-construction se répercute dans l’après-vente, ce que j’appelle la phase Évoluer dans DRIVE. Il ne suffit pas de « closer » un deal ; il faut accompagner le client, ajuster la solution au fil des retours, proposer des évolutions ou des services additionnels. Cette dimension de partenariat pérenne fait toute la différence, surtout dans un contexte d’incertitude, où le client peut changer de priorités en cours de route.
Du « one-shot » à la relation durable : un changement culturel
Pourquoi ce glissement vers la co-construction n’est-il pas plus rapide ou plus massif ? Parce qu’il heurte la culture ancrée dans bon nombre d’entreprises. Pendant des décennies, la vente a été pensée comme une conquête de deals. Les commerciaux étaient incités à signer le plus de contrats possible, souvent sur la base de KPI purement quantitatifs. Le management, de son côté, focalisait son attention sur le chiffre d’affaires trimestriel, la marge brute, la croissance en volume.
Or, la co-construction demande une temporalité différente. Il faut parfois investir plusieurs mois pour développer une offre sur mesure, rencontrer divers départements du client, mener une réflexion conjointe. Il faut accepter qu’un tel projet complexifie la chaîne de validation, implique des ressources internes (technique, marketing, finances), et retarde la signature. Cela va à l’encontre du modèle transactionnel « rapidité, volume, rotation » qui a dominé les esprits pendant longtemps.
Pour basculer du « one-shot » à la relation durable, il convient de réformer certains piliers de l’organisation. Par exemple, la lettre de rémunération doit inclure des volets liés à la satisfaction client, à la fidélisation sur la durée, voire à la dimension d’innovation co-construite. Les managers doivent valoriser le temps passé en diagnostic, et non le considérer comme du « temps perdu ». Les process doivent être assouplis pour permettre des PoC, des partenariats, des modèles contractuels plus originaux.
C’est un changement culturel profond, qui exige que la direction générale porte la vision, que le middle management l’embrasse concrètement, et que les équipes commerciales et techniques s’approprient progressivement cette nouvelle façon de faire. Dans un environnement incertain, cette transition peut sembler hasardeuse : « On n’a déjà plus le temps de boucler nos objectifs, comment en consacrer davantage à la co-création ? » Mais c’est justement quand l’incertitude domine qu’il faut miser sur la solidité des relations à long terme, sur la confiance mutuelle et sur la différenciation.
Un marché de plus en plus mondialisé, et pourtant fragmenté
Nous ne pouvons pas ignorer la dimension internationale dans cette introduction. Nombre d’entreprises, même de taille modeste, se retrouvent à collaborer avec des partenaires et des clients sur plusieurs continents. Les frontières commerciales sont plus perméables qu’avant, et la concurrence vient parfois d’une startup située à des milliers de kilomètres.
Cependant, cette mondialisation, qui paraissait autrefois linéaire et inéluctable, se trouve aujourd’hui freinée ou réorientée par divers phénomènes : guerres commerciales, protectionnisme, crises logistiques (blocage des ports, pénurie de containers), dépendances technologiques (certains composants électroniques produits par très peu d’acteurs), etc. Les entreprises doivent donc composer avec une réalité fragmentée : le marché n’est plus unifié, il est éclaté en zones d’influence, en écosystèmes partiellement cloisonnés.
Cela rend la relation client encore plus complexe, car le client lui-même peut appartenir à une multinationale éclatée sur plusieurs sites, chacun avec ses propres contraintes ou réglementations. L’Ecosphere Connector doit alors comprendre ces subtilités, anticiper les risques et les décalages culturels, et bâtir des propositions qui tiennent compte de la dimension multinationale.
Cette mondialisation fragmentée renforce aussi la nécessité de la co-construction : face à une logistique incertaine ou des barrières douanières, on peut être amené à rapatrier certaines productions, à externaliser d’autres, à sourcer de nouvelles matières premières. Le client recherche alors un partenaire qui ne se contente pas de fournir un produit, mais qui l’aide à naviguer dans cet océan d’options et de contraintes, en co-élaborant des solutions robustes et évolutives.
Les enjeux RSE et sociétaux : plus qu’un supplément d’âme
Un autre trait marquant de l’époque est l’attention croissante portée à la responsabilité sociétale et environnementale. De plus en plus de marchés imposent des normes strictes en matière d’émissions de CO2, d’empreinte carbone, de respect des droits humains, de diversité, etc. Les entreprises ne peuvent plus ignorer ces exigences, sous peine de perdre des clients, des financements, voire leur réputation.
Pour certains secteurs, cela peut paraître un fardeau réglementaire. Pour d’autres, c’est une opportunité de se différencier en affichant des engagements RSE concrets et en proposant des offres vertueuses (matières recyclées, économie circulaire, contrats d’énergie renouvelable, etc.). Les clients, de leur côté, comparent aussi sur ces critères, surtout s’ils ont eux-mêmes des obligations RSE à respecter.
Cette dimension transforme la vente en un acte plus global, où l’on doit valoriser non seulement les performances économiques et opérationnelles, mais aussi les bénéfices sociétaux, la diminution de l’empreinte carbone, l’égalité homme-femme, l’inclusivité, etc. Pour réussir à Valoriser sur ces plans, il faut Découvrir en amont quelles sont les priorités RSE du client, Révéler s’il existe des freins culturels internes, Innover en concevant des services ou produits plus responsables, et s’engager à Évoluer ensemble pour tenir les objectifs fixés.
Le « back to basics » du terrain : la présence physique comme facteur de différenciation
On pourrait croire que ce livre, en vantant la co-construction et la digitalisation, ignore l’importance du terrain. C’est tout le contraire. Je suis convaincu que la présence physique, bien qu’elle soit plus rare, prend dans ce contexte une valeur démultipliée. Elle devient un acte fort de différenciation.
Lorsque tout le monde se contente d’échanger par visioconférence, se déplacer pour aller voir la réalité des opérations du client, comprendre ses flux logistiques, rencontrer ses équipes, s’intéresser à son atelier ou à son usine devient un signe de sérieux et d’implication. Il ne s’agit pas d’aller boire un café mondain, mais de mener une vraie immersion, de recueillir les signaux faibles, de sentir l’atmosphère.
Ce « back to basics » terrain s’articule parfaitement avec la dimension digitale : on ne va pas forcément rendre visite au client toutes les semaines. Mais, à des moments clés (lancement d’un projet, résolution d’un incident majeur, brainstorming sur une innovation), la rencontre physique peut jouer un rôle décisif pour nouer une confiance plus intime. Les signaux non verbaux, la spatialité, la convivialité d’un déjeuner ou d’une visite de site, tout cela crée un capital relationnel inestimable, surtout dans un univers incertain où la confiance est un actif fragile.
Présentation de l’ouvrage et de la méthode DRIVE
Cette introduction s’achève sur un aperçu détaillé de ce qui sera développé dans les chapitres suivants. Nous verrons notamment :
Chapitre 1 – Comprendre DRIVE : Nous expliquons d’où vient la méthode, ses origines, ses influences (vente consultative, psychologie de la motivation, design thinking…), et ce qui la différencie d’autres approches. Vous verrez que DRIVE n’est pas seulement une « nouvelle technique de vente », mais un cadre complet pour construire de la valeur sur le long terme.
Chapitre 2 – DÉCOUVRIR : Un bon diagnostic évite de proposer une solution superficielle. Ici, nous parlons de cartographier les acteurs (y compris la « Sentinelle »), de décortiquer l’écosystème et de questionner les enjeux stratégiques. Vous découvrirez des outils (Canvas de l’écosystème, Mapping des parties prenantes, listes de questions clés) pour explorer le terrain de façon méthodique.
Chapitre 3 – RÉVÉLER : Bien au-delà de la demande exprimée, il existe des besoins cachés ou mal formulés. Nous abordons l’écoute active, le questionnement approfondi et la matrice RPBDC (Réel, Problème, Besoin, Demande, Contrat). L’objectif : débusquer les motivations profondes. Si vous restez en surface, vous risquez de livrer une offre incomplète.
Chapitre 4 – INNOVER : Après avoir révélé le vrai besoin, il faut co-concevoir une offre qui se démarque. Nous explorons l’usage du PoC (Proof of Concept), du MVP (Minimum Viable Product), des partenariats et de la stratégie MOVE (Minimiser, Optimiser, Varier, Étendre) pour sortir du lot. L’idée : transformer l’innovation en réel avantage concurrentiel, même dans un marché saturé.
Chapitre 5 – VALORISER : Concevoir une solution ne suffit pas : il faut convaincre ceux qui décident. Ici, nous expliquons comment chiffrer les bénéfices, adapter le discours à chaque profil (DG, CFO, RSE, etc.) et créer des livrables clairs (executive summary, business case). Résultat : un ROI évident et des preuves tangibles qui justifient votre différenciation.
Chapitre 6 – ÉVOLUER : La vente ne s’arrête pas au moment de la signature. Nous abordons le suivi, la mise en place de business reviews régulières, la détection d’opportunités (upsell, cross-sell) et la construction d’une alliance de long terme. C’est souvent l’étape la plus sous-estimée… alors qu’elle est le principal levier de fidélisation et de profit sur la durée.
Chapitre 7 – Conclusion : DRIVE comme boussole : Un rappel de la philosophie DRIVE, qui dépasse de loin les « techniques de closing » habituelles. On y souligne l’importance d’une posture ouverte, d’une écoute sincère et d’une relation partenariale. Ce chapitre fait la transition vers l’application concrète dans les chapitres pratiques suivants.
Chapitre 8 – Responsabiliser et motiver ses équipes de vente : Sans l’adhésion des commerciaux et du management, DRIVE reste une belle idée sur le papier. Ici, nous discutons des leviers pour réformer la lettre de rémunération, la culture managériale et les incitations, afin d’encourager la co-construction et d’éviter que la pression à court terme ne détruise la démarche consultative.
Chapitre 9 – Mettre en œuvre DRIVE pas à pas : la conduite du changement : Modifier les habitudes et les process ne se fait pas du jour au lendemain. Nous décrivons comment ancrer DRIVE dans la culture (formations, comités, indicateurs) et comment gérer les freins. L’enjeu : transformer en profondeur le mode de fonctionnement pour adopter DRIVE de manière durable.
Chapitre 10 – Intégrer DRIVE dans l’Account Management : Nous voyons comment décliner les cinq étapes (Découvrir, Révéler, Innover, Valoriser, Évoluer) dans le suivi d’un compte. L’account manager ne se contente plus de « garder » un client, il devient un Ecosphere Connector qui détecte les évolutions et propose en permanence de la valeur ajoutée.
Chapitre 11 – Le Deal Shaping : façonner l’opportunité en amont : Si vous attendez la sortie d’un appel d’offres, vous risquez de subir la concurrence. Ce chapitre explique comment co-créer un projet avec le client en amont pour influencer positivement les critères de décision avant qu’ils ne soient figés.
Chapitre 12 – Gérer un appel d’offres : se démarquer malgré le formalisme : même lorsque le client lance un AO très formel, on peut appliquer l’esprit DRIVE. Nous détaillons comment rester dans la logique co-constructive et valoriser votre savoir-faire pour ne pas être réduit à un simple comparatif tarifaire.
Chapitre 13 – De l’échec au rebond : BizBounce : On ne gagne pas toujours. Que faire d’un deal perdu ? Nous proposons un process en six étapes pour analyser ce qui s’est passé et utiliser l’échec comme tremplin vers de nouvelles opportunités (chez le même client ou ailleurs).
Chapitre 14 – DRIVE dans la vente indirecte et l’écosystème d’alliances : Vendre avec des partenaires (éditeurs, constructeurs, distributeurs) complique la donne : plusieurs stratégies, plusieurs visions. Nous verrons comment la méthode DRIVE favorise l’alignement, la co-innovation et la motivation partagée, pour créer un véritable réseau de valeur.
Chapitre 15 – DRIVE et la transformation digitale du processus commercial : L’IA et la digitalisation transforment la prospection, l’avant-vente et la rédaction des offres. Nous expliquerons comment s’appuyer sur les outils digitaux (CRM, marketing automation, intelligence artificielle) sans perdre le contact humain, le sens de l’écoute et la co-construction qui restent au cœur de DRIVE.
Avec ce programme, nous espérons apporter un éclairage exhaustif sur la manière de bâtir, dans l’incertitude, une dynamique de vente solide et durable, fondée sur l’humain, l’innovation et la collaboration.
En conclusion de cette longue introduction
Nous vivons une époque de chamboulements. Dans ce décor, la vente ne peut plus être pensée comme un simple acte transactionnel. De la pression économique à l’exigence RSE, de la concurrence mondialisée à la digitalisation du quotidien, tout concourt à redéfinir la relation client. Plus que jamais, il faut écouter avant de proposer, co-construire avant de présenter un prix, innover pour se démarquer, démontrer la valeur de manière personnalisée, et accompagner le client sur la durée.
DRIVE (Découvrir, Révéler, Innover, Valoriser, Évoluer) se veut la réponse à ces défis. C’est une méthode qui puise dans diverses approches (vente consultative, design thinking, lean, psychologie de la motivation) pour offrir un cadre structuré, tout en laissant la liberté de l’adapter à chaque secteur, à chaque entreprise, à chaque culture managériale.
Cette introduction, volontairement longue et détaillée, vise à poser clairement les enjeux et le décor. Dans un monde incertain, nous avons besoin de boussoles, de repères concrets pour éviter de nous éparpiller. DRIVE propose une route en cinq étapes, qui, chacune, répond à une question cruciale : comment diagnostiquer ? Comment faire émerger les vrais besoins ? Comment innover avec le client ? Comment valoriser l’offre auprès de multiples parties prenantes ? Comment nourrir la relation dans la durée ?
En avançant dans les chapitres suivants, vous trouverez des exemples, des retours d’expérience et des outils pratiques. Mais n’oubliez jamais que l’esprit DRIVE, avant tout, réside dans la posture : une curiosité profonde, un respect pour la complexité du client, un appétit pour la création de valeur, et un engagement à cheminer sur la durée, malgré les aléas du marché.
Il n’y a pas de baguette magique : la co-construction demande de la persévérance, de la cohérence interne, et parfois du courage managérial pour aller à contre-courant de certaines habitudes. Mais c’est, à mon sens, la meilleure voie pour traverser ce « nouveau normal » et en ressortir plus fort, avec des clients transformés en partenaires, et des équipes motivées par le sens et l’impact de leur travail.
Sur ces mots, je vous souhaite une lecture fructueuse. Que cette introduction vous ait donné envie de plonger dans la suite, de questionner vos certitudes, et de découvrir comment, concrètement, on peut passer d’un modèle de vente transactionnelle à un modèle de co-création, même dans l’instabilité ambiante. N’ayons pas peur de l’incertitude : c’est elle qui révèle, souvent, nos plus belles ressources d’adaptation et d’inventivité.
Comprendre DRIVE
DRIVE ne sort pas d’un cahier de théorie. C’est plutôt le fruit d’un parcours de terrain, nourri par des victoires exaltantes comme par des échecs amers, par des discussions avec des dirigeants de PME comme de grandes multinationales, par des expérimentations menées en interne, autant que par des lectures ou des formations en lean, en psychologie, en sociologie des organisations.
Pour ma part, l’idée de Drive a émergé progressivement :
•Au fil de projets grand compte, où je voyais qu’un cahier des charges détaillé ne suffisait plus. On s’échinait à proposer des solutions super-techniques, mais, au final, le client voulait quelque chose de plus profond : une certitude, un accompagnement durable, un engagement capable de rassurer les multiples parties prenantes.
•À travers la collaboration avec des équipes internes : marketing, techniques, innovation. Chacun se plaignait souvent d’un manque de clarté des besoins du client, ou d’itérations tardives qui forçaient l’entreprise à renégocier au dernier moment. Je me rendais compte que nous n’avions pas de méthode structurée pour aligner tous ces départements sur une même vision.
•En observant le fossé entre le besoin exprimé (parfois très superficiel) et les irritations réelles (souvent non dites) : j’ai compris la nécessité d’une phase intense de questionnement et d’écoute, au lieu de foncer directement sur une proposition.
Petit à petit, j’ai cherché à « formaliser » ce qui, dans le feu de l’action, me paraissait essentiel : prendre un vrai temps pour investiguer Découvrir, creuser au-delà du discours officiel Révéler, imaginer et assembler Innover, démontrer la valeur de manière ciblée Valoriser, et assurer un suivi régulier Évoluer. C’est de ces pratiques éparses qu’est née la colonne vertébrale DRIVE, comme un fil conducteur capable de s’adapter à différents contextes.
Les influences théoriques et pratiques
•L’école de la vente consultative : On y trouve l’inspiration directe de SPIN Selling ou du Challenger Sale, qui insistent sur la compréhension fine du client. Cependant, DRIVE va plus loin, en déployant toute la relation sur cinq phases, dont l’innovation, la valorisation spécifique à chaque décisionnaire, et l’évolution continue.
•Le design thinking et l’agilité : L’idée d’un prototype (PoC, MVP) à co-concevoir vient de ces approches : mieux vaut montrer un embryon concret, même imparfait, que de livrer un concept trop abstrait.
•La psychologie de la motivation : L’enthousiasme des équipes (côté fournisseur) et l’implication du client se nourrissent de l’autonomie, de la reconnaissance et de la cohérence de leurs actions. DRIVE valorise la collaboration, le feedback, la progression.
•Les retours de nombreux managers et commerciaux : Beaucoup m’ont confié des anecdotes dans lesquelles un deal mal « qualifié » ou mal exploré avait échoué à cause de besoins cachés, de freins politiques internes, d’interlocuteurs mal identifiés. DRIVE apporte un cadre pour éviter ces écueils.
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