Écrire pour un blog - Paul Souleyre - E-Book

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Paul Souleyre

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Beschreibung

"Écrire pour un blog" est un livre pratique destiné à des personnes qui souhaitent quelques conseils et des exemples précis pour tenir un blog. Il est basé sur l'expérience personnelle de la tenue d'un blog consacré à Oran durant un an et demi et toujours lu à l'heure actuelle. Sur la page de gauche les conseils ; sur la page de droite les exemples. Pour ceux qui aiment Oran, on peut se limiter à lire la page de droite. Il n'y est question que de ça !

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Seitenzahl: 300

Veröffentlichungsjahr: 2021

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Pour Jean

Table des matières

Les dix règles de base d’un article

À éviter absolument

Créer du contenu

La ponctuation et les signes

Ergonomie de la page

Le rôle et la place des médias

7Les bases du référencement

8Choisir des angles de vue

Le style est une morale

Montrer la pensée en marche

1 — LES 10 RÈGLES DE BASE D’UN ARTICLE

Ces quelques règles sont basées sur l’écriture quotidienne de plusieurs centaines d’articles. Elles sont plutôt subjectives, mais j’ai parfois la folie d’imaginer qu’elles peuvent être utiles à ceux qui s’essaient à l’écriture de petites chroniques, sur leur blog ou ailleurs. En tout cas, je ne les sens pas capables de faire du mal, donc je les livre à la vindicte populaire.

Pour tous les conseils, j’ai renvoyé le lecteur à un ou plusieurs articles de Memoblog-Oran, le blog sur Oran que j’ai tenu pendant un an et demi, et qui me servira d’illustration. Un peu d’indulgence — et peut-être aussi rassurer ceux qui lisent ces quelques lignes — je n’ai pas toujours été capable de suivre moi-même les conseils prodigués. Ils me servent de pense-bête. Et dans le feu de l’écriture, je ne pense pas toujours à les suivre.

— 1 — Isoler la première phrase du texte

Elle doit être courte et intriguer le lecteur

Il faut toujours se préoccuper de la première phrase avec le plus d’attention possible.

Vous devez, dès les premiers mots, saisir l’esprit du lecteur pour ne plus le lâcher. Une question est évidemment la solution la plus simple, mais pas toujours la plus efficace. Le plus efficace, et depuis la nuit des temps, consiste à plonger le lecteur dans une certaine perplexité.

La première phrase du texte peut être une réflexion singulière, une remarque à part. « Il fait toujours beau à Perpignan » ou « j’adore manger des tomates le dimanche. » Le lecteur se demande alors pourquoi vous commencez le texte par un propos sans lien direct avec le titre. Donc il se questionne. Et la question est essentielle, car elle est le moteur de sa lecture.

La meilleure de toutes les perplexités nait invariablement d’une contradiction. La première phrase doit venir frotter contre le titre afin de provoquer l’étincelle nécessaire au questionnement. Il s’agit presque d’un questionnement philosophique dans le sens où l’Antiquité pensait l’activité d’abord et avant tout comme étonnement. Et étonnement devant l’évidence, bien sûr. L’herbe est verte, c’est étonnant.

Une idée n’existe jamais seule, au contraire, elle est le résultat du contact entre deux faits habilement juxtaposés et résulte du frottement. Elle fait le lien.

Votre travail consiste donc à créer ce frottement entre deux faits (en l’occurrence deux phrases, celle du titre et celle du contenu) pour faire surgir l’étincelle d’une idée. Même artificiellement.

Il s’agit d’abord de créer de l’étonnement devant l’évidence.

Quelques exemples

— L’article de Memoblog-Oran titré « Les vieux plans d’Oran » commence par cette phrase : On ne peut pas écouter longtemps quelqu’un parler d’Oran sans voir les rues, les montagnes, ou la mer.

Il y a collision entre le titre et la première phrase. Le lecteur se questionne : où l’auteur veut-il en venir ?

— Le dernier article que j’ai écrit (je commençais donc à être rodé…) joue à plein là-dessus. Le titre est celui-ci : « L’École des Beaux-Arts et le Musée Demaëght s’envolent » et la première phrase en est très éloignée : Dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 octobre 1985, La Biche Morte disparait.

Je pars délibérément ailleurs tout en intriguant le lecteur avec à la fois une disparition et un titre de tableau. Mais la première phrase à elle seule ne permet pas de comprendre de quoi il est question. Il faut donc avancer jusqu’à la deuxième phrase pour obtenir quelques précisions.

Et notamment que La Biche Morte est un tableau de Gustave Courbet et que le verbe « disparait » renvoie au vol par la Mafia du monde des arts.

— Dernier exemple, « Le docteur Jules Abadie : chirurgien-chef à Oran. » Titre d’un article dont la première phrase est encore plus en décalage et peut laisser le lecteur perplexe : Je suis très déçu. Amazon m’a notifié qu’ils s’étaient trompés et que le premier tome d’Amédée Moreno sur le parler d’Oran avait déjà été vendu.

Là, je m’amuse avec le lecteur. Une voie dont il ne faut pas abuser, mais qui reste intéressante.

— 2 — Séparer aussi la seconde phrase

Elle est un prolongement de la première

La deuxième phrase continue d’intriguer, mais ne doit pas être longue.

On reste en suspens. Aucune réponse.

Le questionnement du lecteur est renforcé pour l’intriguer davantage encore, le frustrer. Il doit ressentir le besoin de lire la suite pour obtenir une réponse à ce qui le perturbe.

Mais tout ceci doit se dérouler dans une grande douceur, sans même que le lecteur ne prenne conscience de quoi que ce soit.

La priorité est donnée à la fluidité du texte et de la pensée, à la discrétion du questionnement, à la subtilité de l’esprit. Plus facile à dire qu’à faire, mais je parle de conditions idéales.

La délicatesse est le cœur même de la deuxième phrase puisqu’elle joue le rôle de bascule. Avant, c’est l’ouverture ; après, la plongée dans le texte proprement dit. Elle est une sorte de pivot qui permet au lecteur d’accéder au fond.

Nous sommes au bord du ravin, la deuxième phrase est une petite bouffée d’air que nous prenons pour nous encourager, sorte de dernière prière avant le grand saut à l’élastique.

Tout auteur sent lorsque son texte est sur le point de s’envoler. La deuxième phrase est dans le prolongement de la première puisqu’elle continue à jouer sur la perplexité du lecteur, et pourtant, elle est aussi le moment de la première impulsion.

C’est le « prêt » qui se glisse entre « à vos marques » et « partez ».

Quelques exemples

— L’article de Memoblog-Oran titré « La tour Eiffel des Délices de Gambetta et les monuments perdus » commence ainsi : On est quelques-uns sur cette planète à se demander ce qu’on fiche là (phrase1). Juste parce qu’on ne voit pas très bien la relation qui peut exister entre nous et l’endroit et nous nous trouvons (phrase2).

La première phrase est loin du titre. La deuxième phrase est dans la continuité de la première, mais s’approche malgré tout du contenu du texte en devenant moins métaphysique, et en introduisant surtout la notion de lieu. Dans cet article, je pousse même le vice jusqu’à continuer dans cette voie dans la troisième phrase. À éviter. Il faut sauter le pas après avoir introduit l’idée du lieu comme ancrage.

— L’article sur Aurélie Picard s’appelle « Aurélie Picard habitait Bordeaux puis s’en est allée » et les deux premières phrases sont : Il y a bien longtemps, Aurélie Picard habitait Bordeaux (phrase1). À Bordeaux, tout peut arriver, je suis bien placé pour le savoir ; c’est le point de départ de toutes les grandes aventures (phrase 2).

La première phrase n’est pas trop en décalage avec le titre. En revanche, la deuxième fait un pas de côté (première partie) tout en annonçant la plongée dans le texte, c’est-à-dire dans son histoire algérienne, à travers les notions de points de départ et de grandes aventures. Le lecteur va bientôt se trouver embarqué. Il doit le sentir. C’est le rôle de la deuxième phrase.

— 3 — Le texte commence à la troisième phrase

Elle donne une information

À la troisième phrase, le texte est lancé, et vous ne pourrez plus l’arrêter.

Vous devez tout de suite donner une information. Les lecteurs ne sont pas venus pour être frustrés, surtout dans une époque infantile où la frustration est devenue insupportable ; vous devez donner. Aucune différence entre les adultes et les enfants, il faut offrir une réponse tout de suite, sinon ça boude, et le lecteur s’en va sous d’autres cieux. Que la première phrase soit intrigante, soit, mais tout de même, il ne faudrait pas que ça dure, se dit le lecteur en son for intérieur.

La deuxième phrase est déjà de trop…

Mais elle demeurera malgré tout parce qu’elle tend la frustration à son paroxysme. La troisième ne peut plus se permettre de jouer avec le lecteur : il lui faut une réponse. Ou du moins, quelque chose qui y ressemble. Une sorte de leurre.

Parce qu’il est hors de question de fournir au lecteur la réponse à ce qui l’intrigue. Cette « réponse » ne peut être donnée qu’à la fin du texte, et encore, seulement si l’on n’a pas trouvé mieux, c’est-à-dire une pirouette pour faire un pas de côté.

J’y reviendrai.

Ici, dans la troisième phrase, on capte le lecteur avec une information précise, sa première véritable nourriture solide, mais en décalage avec la question qu’il se pose, de manière à conserver une certaine forme de frustration.

Quelques exemples

C’est avec le temps que j’ai fini par trouver cet équilibre, donc il me faut aller chercher du côté des articles les plus récents. Dans les quelques exemples ci-dessous, vous noterez tout de suite la spécificité de la 3e phrase.

— L’article de Memoblog-Oran titré « Notre Dame de Santa Cruz se trouve aussi à Fourvière » commence ainsi : Régulièrement, Lyon vient me faire signe (phrase1). Je m’explique assez mal cette relation entre Oran et Lyon, mais elle existe, et le passage par Édouard Herriot ne suffit pas à rendre les choses plus claires (phrase2). Je m’étais déjà surpris à découvrir que Valérie Martinez avait grandi dans le quartier de La Duchère, je découvre il y a peu que la grande Vierge qui regarde Oran depuis le Murdjajo a été coulée dans le même moule que celui de la Vierge dorée de Fourvière (phrase3).

— L’article de Memoblog-Oran titré « Monsieur Chouchani et Hajj Massoud : deux juifs d’Oran » débute ainsi : Il y a une date importante à Oran : 1927 (phrase1). En tout cas dans le monde juif (phrase2). Et encore, est-ce dans mon petit monde imaginaire à moi, celui dans lequel se trouvent deux personnages absolument incontournables : Monsieur Chouchani et Prosper Chetrit, dit Hajj Massoud, dernier juif d’Oran (phrase3).

— L’article de Memoblog-Oran titré « Floralies 2013, parcs et jardins : un peu de verdure sur el-Hamri » commence ainsi : Il y a des paroles d’une grande modernité (phrase1). « Les jardins sont les poumons de la ville : respectez les plantes qui vous aident à vivre » (phrase2). Celle-ci arrive tout droit de l’ancien Arsenal de Kargentah, coincé entre trois bâtiments, et transformé le 8 mai 1958 en Jardin de la Roseraie, près du square Cayla (phrase3).

— 4 — Isoler les parties sensibles du texte

Elles permettent de montrer votre regard

La sensibilité imprègne votre texte et doit être perçue.

Ce sont des petites touches courtes dans lesquelles vous vous faites des remarques sur ce que vous avez ressenti en découvrant telle information. Il faut faire bref. Très important, sinon le texte n’est que de l’information et de nombreux lecteurs le trouveront ennuyeux. Attention à ne pas être balourd.

Et attention aussi à ne pas confondre regard et lol, mdr, ou les petits cœurs larmoyants. Les chats mignons sont pour les réseaux sociaux, vos petits chagrins et vos grandes joies n’intéressent que vous, sauf si vous êtes devenu une star internationale. On ne sait jamais. Peut-être que Madonna me lit, auquel cas, je la salue : vous êtes très bien dans Ray of light. La musique me rappelle toujours Les Yeux dans les Bleus et la coupe du monde en France de 1998.

Mais hormis ce cas très particulier, il faut éviter ce qu’on appelle le pathos. On voit trop souvent des personnes se répandre en sensibleries là où on leur demande simplement un regard subjectif. Un regard subjectif n’est pas une larme ou un rire, c’est un regard. Un angle de vue par lequel vous regardez le monde et qui permet d’en découvrir certains aspects auxquels on n’aurait pas forcément pensé.

Faites part de votre étonnement, de vos idées préconçues, de vos découvertes, de vos goûts, mais doutez toujours et montrez que vous doutez, que vous pensiez ceci, mais que non, c’est cela, et que votre regard a changé. Dirigez les projecteurs sur un coin du monde resté dans l’ombre et partagez votre émotion… Mais seulement après avoir partagé votre regard !

Quelques exemples

— L’article de Memoblog-Oran titré « Les statues de Santa Cruz » possède une petite partie « sensible » qui se réduit à une phrase par exemple : Très naïvement, je pensais qu’il s’agissait de la statue originelle.

C’est très simple et très court. Je n’en voulais pas davantage pour faire passer l’idée du sensible qui n’est pas sensiblerie. Il s’agit de montrer un regard sur quelque chose à l’intérieur du texte. En l’occurrence, celui d’un enfant de Pieds-Noirs qui ne connaît pas l’histoire de ses ancêtres, et pensait naïvement qu’on ne trouvait qu’une seule statue de Santa Cruz là où quatre exemplaires très différents sont éparpillés un peu partout en Algérie et en France. On a le choix de donner l’information brute ou, au contraire, de la glisser à l’intérieur d’un regard subjectif qui en dit bien davantage…

— Un autre exemple de mélange entre informatif et subjectif est extrait de l’article « Le débarquement des journalistes américains ». On y trouve de nombreuses occurrences subjectives : Les Américains sont de grands séducteurs, il suffit de regarder Hollywood pour s’en convaincre.

L’avant et l’après permettent de fournir un éclairage différent sur la présence des Américains à Oran. Sans quoi, on s’installe dans l’objectif historique qui peut rapidement tourner à l’ennuyeux. Dans le paragraphe qui suit, on regardera donc la présence des Américains sous l’angle de l’invasion qui, à Oran comme partout ailleurs, a surtout été une séduisante invasion de Chewing-gum, de Coca-Cola, et de films hollywoodiens.

Tellement séduisante qu’on n’en est plus sortis…

— 5 — Séparer les parties objectives

Ce sont les parties qui fournissent l’information

Les parties qui fournissent des informations constituent le cœur de l’article.

Ce sont donc les parties les plus longues. Mais elles ne doivent pas être trop longues non plus… Ce sont des paragraphes de trois ou quatre lignes. Ils alternent avec du contenu sensible qui permet de « faire passer la pilule ». L’information pure reste indigeste sur la longueur.

N’oubliez jamais de quelle manière les lecteurs arrivent chez vous : par les moteurs de recherche.

Donc les lecteurs sont à la recherche de quelque chose. Et s’ils atterrissent chez vous, ce n’est pas pour se détendre, mais pour trouver ce qu’ils cherchent. Je parle toujours de la majorité, bien évidemment, et non de quelques cas isolés (de moins en moins cependant) qui sont sur Internet parce qu’ils se sont perdus.

On s’installe devant un écran (et surtout devant un texte !) parce qu’on cherche quelque chose, et l’effort de lecture est aujourd’hui devenu incroyablement difficile pour beaucoup de monde, même si l’on veut nous faire croire que les personnes lisent de plus en plus. Certes, ils scannent de plus en plus Internet, mais uniquement pour trouver les mots qu’ils sont venus chercher.

En un mot : les informations !

Donc si vous désirez qu’ils restent - sans vendre votre âme au diable (c’est-à-dire sans commencer à racoler de quelque manière que ce soit) - il va falloir leur donner la nourriture qu’ils réclament. En l’occurrence de l’information.

Je ne le répèterai jamais assez…

Quelques exemples

– L’article de Memoblog-Oran titré « Le cercle militaire a disparu » commence ainsi : Longtemps, j’ai cherché le cercle militaire (phrase1). Je n’arrivais pas à savoir où il était passé, si je cherchais mal ou s’il avait disparu ; je le voyais sur les anciennes photos et je ne le voyais plus sur les récentes (phrase2). Mais ce n’est pas si simple. Le cercle militaire se trouvait sur la place d’armes, en face de l’Hôtel de ville, perdu au fin fond d’une très belle allée de palmiers (phrase3).

Il y a tout dans ce début, depuis la première phrase nettement détachée, jusqu’à la troisième qui permet au lecteur de pénétrer tout de suite dans le texte, avec une information précise. Je rappelle qu’il est venu pour ça et non pour admirer le style littéraire. Qui s’apercevra que je me suis amusé avec Proust ici ? (Pour un plaisir totalement gratuit, pour l’incongruité totale de la transposition qui me fait encore rire, parce que je n’ai pas changé depuis l’âge de cinq ans).

Je ne donnerai pas davantage d’exemples pour ce cas-là qui est juste une évidence. Le blog sur Oran est basé sur de l’information, parce que j’ai passé des heures entières à étudier la ville et son histoire. Mais cette information est entourée tous les trois paragraphes d’un regard subjectif, si bien qu’il reste digeste et agréablement accessible.

Je conseille l’article que j’ai déjà nommé un peu plus haut (« Le débarquement des journalistes américains » ou un autre « Quelques petites histoires sur les Américains à Oran ») pour une meilleure compréhension du mélange entre information et regard personnel.

Et puis j’ai passé mon temps à l’écrire au bas de chacun de mes articles : Un blog est à la fois général et particulier. Le sujet est commun ; l’angle est personnel.

— 6 — Insérer des intertitres

Ils permettent au texte de respirer

La respiration du texte est le secret de sa lecture.

Il y a bien sûr un intérêt à glisser des intertitres H2 pour le référencement Google, mais pour un texte de 350 mots, un intertitre suffit. Pour davantage, deux intertitres. Mais ne jamais ajouter pour ajouter. Le lecteur le sentira quoi qu’il arrive. Puis annoncer dans l’intertexte l’idée générale qui se dégage du paragraphe suivant.

Ce sont les bases. Mais le plus important reste la respiration du texte. Internet n’est pas le papier, et de moins en moins de monde arrivera à lire du texte sur du papier. Donc il faut aérer au maximum pour permettre au lecteur de scanner. Le secret se trouve là : il faut arrêter de parler de lecture et penser scanner. Les yeux scannent le texte à la recherche d’informations.

Si l’on ne veut pas passer à côté de son lectorat, il vaut mieux en prendre conscience, et aider le lecteur à se repérer dans la jungle des mots. Donc, dans la mesure du possible, insérer des intertitres.

Je l’ai beaucoup fait à mes débuts, principalement pour des questions de référencement Google. Et puis je suis passé aux textes qui serpentent et à l’aération des paragraphes. Les intertitres ne suffisent pas.

En revanche, les intertitres peuvent structurer votre page pour les robots de Google. Donc si vous les utilisez, pensez à les mettre en H2.

J’y reviens un peu.

Quelques exemples

— L’article de Memoblog-Oran titré « Quelques petites histoires sur les Américains à Oran » dont j’ai déjà parlé plus haut pour son mélange d’Histoire et de subjectivité est aussi celui où j’ai le plus usé des intertitres. Mais ils s’imposaient d’eux-mêmes puisque je voulais décrire les conséquences du débarquement américain selon trois échelles différentes : 1 — Rappel des faits : le 8 novembre 1942. 2 — La petite Histoire du Grand Débarquement. 3— Et puis la très petite Histoire.

Indiscutablement, les intertitres permettent au lecteur de s’y retrouver dans sa lecture, et ils manqueraient si je ne les avais pas introduits dans le texte. Et pourtant…

Et pourtant, dans des textes plus complexes et plus longs, je ne les ai pas introduits. Il faut tout de même préciser pour quelle raison. Il m’a semblé que dans le cas d’un blog sur Oran, le côté référencement n’avait une influence démesurée.

Le sujet n’est pas très attractif et j’ai assez vite compris que je n’aurai pas des milliers de lecteurs. J’ai donc préféré laisser tomber les intertitres artificiels dirigés vers Google pour me concentrer sur une respiration plus globale du texte. Sur un sujet plus général, j’y réfléchirais peut-être à deux fois.

— L’article de Memoblog-Oran titré « Je découvre par hasard la blouza oranaise » est l’un des plus lus du blog donc j’ai fini par travailler un peu le référencement et j’ai glissé un intertitre : Les caractéristiques de la Blouza.

Reste à savoir s’il est vraiment utile à autre chose qu’à une meilleure lecture du texte. Je ne sais pas.

Google me le dira peut-être un jour…

— 7 — Écrire des titres énigmatiques

Ils permettent d’accrocher le lecteur

Ce qui attire le lecteur est ce qui l’étonne.

Un titre énigmatique est toujours attractif. « De la tour Eiffel aux petits pois » est ainsi un titre énigmatique. On ne voit pas le rapport donc on va le chercher. Un titre sert avant tout à attirer le lecteur. Après, il y a aussi « 10 recettes pour ceci » ou « 10 solutions pour cela »... Tout dépend de ce qu’on veut faire du texte.

Et tout dépend aussi du blog que vous tenez.

Lorsque j’écrivais sur Oran, je ne me voyais pas poster sans cesse des titres racoleurs ou pratiques comme « 10 manières de découvrir la ville en 5 minutes » même si j’aurais pu le faire. Encore que cela demande une bonne connaissance du sujet. Mis à part le côté répétitif et ennuyeux du procédé, il faut en plus être capable de l’assurer sur des sujets compliqués.

Une solution plus générale — et sûrement plus intéressante — pour provoquer l’intérêt du lecteur dans un titre est tout simplement de faire buguer son cerveau. C’est à la fois une expression que j’aime bien utiliser avec ma fille et un petit jeu entre nous ; à celui qui fera le premier buguer le cerveau de l’autre. Rien n’est plus simple que de bloquer une cervelle, il suffit de lui présenter quelque chose comme une contradiction ou une incongruité.

Une contradiction — d’autres parleront plus précisément d’antinomie — génère instantanément un problème à résoudre, tandis qu’une incongruité — un élément totalement hors contexte — perturbe le cadre logique à l’intérieur duquel le lecteur se trouvait confortablement installé.

Un titre noble doit posséder l’une de ces deux propriétés.

Et s’il est poétique, c’est encore mieux.

Quelques exemples

Pas facile de faire autre chose que d’accumuler les titres bizarroïdes utilisés sur Memoblog-Oran pour attiser la curiosité de mes lecteurs :

— Rue d’Arzew court à Lyon-La-Soie en 2005 et termine 10e. Le plus incompréhensible. (Je rappelle qu’il s’agit d’un blog sur Oran et non sur les PMU.)

— « Escale à Oran » : un film pour métropolitains en mal d’exotisme. L’un des plus provocateurs. (Comme quoi, je ne suis pas méchant.)

— Oran : la ville qui ressemble à une araignée sans corps. Le plus horrifique. (J’aime aussi faire peur.)

— La délicieuse robe blanche de Mme Angèle Maraval-Berthoin. Le plus élégant. (Je rappelle aussi qu’Oran est la ville du grand maître couturier Yves Saint Laurent).

— Le chat noir du musée Nessler. Le plus mystérieux. (Là, en plus du côté superstitieux, on rencontre une certaine forme de contradiction. L’un de mes titres préférés.)

— À Oran, les Dames Africaines n’étaient pas des saintes. Le plus « jeu de mots ». (Mais l’article m’a valu des tas de critiques parce que les lecteurs n’étaient pas du tout d’accord ! Donc je retire le fond… Mais la forme est bonne.)

— La panthère noire et le chercheur d’or. Le plus… typique ! (Avec ce genre de titre, on est sûr d’attirer quelqu’un. Reste alors à écrire un bon article. Ce qui ne fut pas le cas…)

— L’ancienne préfecture d’Oran et le point zéro de l’ascension sociale. Le plus spatial. (Il y a une belle vision à la fois du bas et du haut dans une phrase. Contradiction suprême.)

— De la transmission par les croque-monsieur. Mon préféré. Et puis le sujet me plait tellement (la transmission). Et puis il y a aussi ma maman. À partir de là…

— 8 — Le vocabulaire et la phrase sont simples

Ils permettent une lecture fluide

Un texte fluide est la garantie d’une lecture aisée.

La lecture aisée est le critère essentiel de tout texte sur Internet. Avant n’importe quel conseil pour optimiser un article, pensez à le rendre fluide. La fluidité d’un texte est sa meilleure optimisation. On ne lit pas sur Internet comme sur les pages d’un livre.

Un écran d’ordinateur est une surface qui brille de mille feux et vous envoie sa lumière en pleine figure sans la moindre retenue. Vous pouvez toujours tenter de réduire la luminosité au maximum, vous n’en resterez pas moins gêné par ce scintillement naturel de 17 pouces qui est là pour vous empêcher de lire en profondeur. Je me demande parfois si ce n’est pas volontaire... Heureusement, les liseuses pallient très bien ce genre de problèmes.

Vos lecteurs ne sont pas différents de vous, donc laissez définitivement tomber les grandes phrases sur Internet, et gardez ça pour vos futurs livres électroniques. Ce sera plus utile. Sur votre blog, il faudra être particulièrement efficace, aussi bien sur la longueur des phrases, que sur l’étendue (ou la non-étendue, comme on voudra…) du lexique.

Vous devrez apprendre à réduire la taille de vos phrases, ce qui n’est pas un mal un soi, tant il est difficile de construire proprement des tournures à rallonge sans tomber illico dans le galimatias. Et par la même occasion, il vous faudra éviter d’employer le terme de galimatias pour vous limiter à un vocabulaire plus courant. Encore une fois, gardez vos ressources syntaxiques et lexicales pour un beau livre de fond.

Sur un blog : « Droit aux choses ».

Comme dirait Husserl.

Quelques exemples

Je me suis juré de toujours fournir quelques exemples à mes élucubrations, mais ce n’est pas évident tous les jours. Comment montrer que le vocabulaire est simple dans tous les articles ? Je ne sais pas.

Donc je vais glisser ici un texte un brin plus poétique que les autres qui s’appelle « Jeanne au bain ». (Notez déjà le titre intriguant…), qui est l’un de mes préférés et qui mélange sans jargon histoire et poésie.

*

J’ai toujours trouvé ce nom très beau : les Bains de la Reine.

La connotation à la fois érotique et mythologique ne peut que laisser rêveurs les rêveurs comme moi.

D’autant plus que ces Bains ont disparu.

Il ne reste guère que des photos. Donc c’est le grand mystère de la Reine au bain…

… L’histoire légendaire de Mélusine, fée du moyen-âge, qui interdit à son pauvre mari de la voir nue dans son bain le samedi. Il risquerait de découvrir son secret : ses membres inférieurs ont l’apparence d’une queue de poisson.

Et le samedi, el sábado, c’est jour de sabbat, jour des sorcières.

Mélusine la sirène. Mélusine la sorcière.

« En partant de Mers el-Kébir, la route de la corniche oranaise traverse, 3 km avant Oran, les Bains de la Reine, un petit établissement thermal. Cette source était connue des Arabes bien avant l’occupation d’Oran par les Espagnols.

D’après la légende, une source aurait jailli sur l’invocation de Sidi Dedeyeb. À la prise d’Oran, le Cardinal Cisneros fit usage de ces eaux. Adoptées par la noblesse espagnole, elles doivent leur nom aux visites répétées de Jeanne la Folle, fille d’Isabel la Católica. Ce sont des eaux chlorurées, sodiques, bromurées, d’une température de 55 degrés. » (Cercle Algérianiste)

JC Pillon complète un peu le portrait :

« Jeanne « la folle », fille d’Isabel la Católica et mère de Charles V était venue soigner sa maladie de peau avec les eaux thermales qui coulaient à 55 °C. Avant la conquête espagnole, les indigènes appelaient ces bains « Hamam Sidi Deleion ». Dans la première moitié du siècle, bon nombre d’Oranais y venaient régulièrement soigner leurs rhumatismes ».

Jeanne la Folle, Mélusine espagnole, venait donc cacher sa queue de poisson dans un établissement thermal d’Oran. Peu de gens le savent.

Et puis la guerre emporta tout : Mers el Kebir se changea en base militaire antiatomique ultrasecrète et la sorcière Mélusine fut sacrifiée sur l’autel du nucléaire.

La grotte de l’Aïdour y passa par la même occasion. Il n’y eut plus de Bains de la Reine ni de Reine au Bain.

Jeanne la Folle, depuis longtemps disparue, disparut définitivement.

Et la Corniche devint la route de Bomo-plage.

*

Ou encore un article sur la vieille église Saint-Louis. Parce qu’on peut dire beaucoup de choses en restant simple.

*

L’Église Saint-Louis est une très vieille dame qui a des valeurs solides.

La vieille église Saint-Louis ne s’amuse pas à mettre du romano-byzantin là où on ne le lui demande pas, la vieille église Saint-Louis tente d’être le plus intègre possible.

Intègre ? En accord dans la pratique avec ses valeurs morales. Elle est une église catholique ; elle va se comporter en église catholique et pas autrement dans l’espoir vain de séduire par ses couleurs vives.

La grande cathédrale sort ses parures, l’église Saint-Louis s’habille de blanc.

La grande cathédrale cligne de l’œil à tout va, l’église Saint-Louis regarde droit devant elle. La grande cathédrale s’échine, l’église Saint-Louis s’élève. Question de posture : on met du fard pour attirer les grands de ce monde ou des robes blanches pour accueillir les démunis. Les valeurs sont éternelles. L’église Saint-Louis est une vieille dame qui ne craint rien du temps : noblesse oblige.

La vieille église Saint-Louis sait que les amoureux font des bêtises dans le tunnel sous ses jupons, elle les protège.

La vieille église Saint-Louis sait que la Vierge de Santa Cruz protège la ville de loin, elle protègera de près ceux qui se cachent derrière ses arcs. La vieille église Saint-Louis est une grand-mère espiègle avec les galopins qui courent dans ses ruelles et jouent au foot place de la Perle. Elle les regarde descendre les escaliers comme des furies derrière leur ballon vert et les bénit.

Son corps est vide. Il y a longtemps qu’elle n’enfante plus.

Elle est dans le sourire.

— 9 — Réduire la longueur des dernières phrases

Ils permettent de se préparer à la fin de l’article

Des phrases de plus en plus courtes amorcent la clôture d’un texte.

Le lecteur aime le sentiment d’unité.

Il lui faut un texte achevé. Pas tout à fait quand même, mais le lecteur doit malgré tout quitter l’article avec le sentiment que quelque chose vient de se produire. Il lui faut une fin… même ouverte. Réduire la longueur des dernières phrases prépare au sentiment de clôture.

Cette histoire d’unité est très importante, et depuis la nuit des temps, puisque Platon en faisait déjà les choux gras de son école de géomètres. Si vous êtes capable d’appuyer sur ce bouton-là, alors vous toucherez le lecteur là où ça le titille depuis les premiers jours de sa présence au monde, et vous aurez pas mal avancé.

On pourrait en parler pendant longtemps, mais le sentiment de la dualité est à la base de toute psychologie. Donc si vous arrivez à introduire une contradiction en début de texte (comme préconisé plus haut) et à résoudre votre problème initial en fin de parcours (pas tout à fait quand même), banco, vous tenez votre article.

Tout ceci peut paraitre très théorique (et en effet, d’un certain point de vue, ça l’est, ce qui ne signifie pas pour autant que le propos est dépourvu de sens), mais en pratique, il n’y a rien de plus simple. Il suffit de ne pas trop exiger de la vérité pour seulement fournir au lecteur les apparences de la contradiction et de l’unité en début et en fin de texte.

Offrir davantage que les apparences est un don que seuls les professionnels de la philosophie savent exercer.

Et ce n’est pas mon art.

Quelques exemples

— L’article de Memoblog-Oran titré « La délicieuse robe blanche de Mme Angèle Maraval-Berthoin » se termine ainsi :

Je laisserai le mot de la fin à Geneviève de Ternant :

« Souvent, je me rendais à Sainte-Eugénie, je lui faisais la lecture et l’écoutais parler littérature et poésie. Elle aimait à rappeler qu’elle fut la première femme à survoler le Sahara en avion. »

Moi qui n’ai pas survolé grand-chose, et qui n’aime pas beaucoup les avions, je me rappellerai certainement cet exploit.

Et je tire mon chapeau à l’aviatrice.

— L’article de Memoblog-Oran titré « Notre Dame de Santa Cruz se trouve aussi à Fourvière » se termine ainsi :

Actuellement, des Italiens restaurent la mairie d’Oran qui menaçait de s’effondrer. De leur côté, des Espagnols restaurent les Galeries de France rue d’Arzew. Et chacun de glisser son petit drapeau national sur les échafaudages.

Mais de petit drapeau sur les lézardes de Santa Cruz, point de trace.

La statue finira bien par s’effondrer un jour ou l’autre.

— L’article de Memoblog-Oran titré « Il est temps de faire un petit détour par Tlemcen, « Perle du Maghreb » » se termine ainsi :

J’imagine qu’ils devaient s’y trouver même si rien n’est jamais sûr en la matière. Tout est possible. Il faudra chercher.

Restera finalement à retrouver les tombes au cimetière israélite.

À deux pas de la porte d’Oran.

— 10 — Varier — Varier — Varier

Le mouvement du texte est sa vie

Un texte au style varié maintient l’attention du lecteur.

Faire varier un texte sur Internet, c’est y mettre beaucoup de formes très différentes les unes des autres : des citations en italique, des photos, des vidéos, des bribes de poésie, du travail historique, des hyperliens, des objets intégrés.

Il faut juste faire attention à ne pas perdre son style parce que c’est lui qui tient l’ensemble.

On a tendance à penser que ce sont les objets médiatiques qui fixent l’attention du lecteur (les images, les vidéos intégrés, les gifs, etc.), mais c’est une erreur. Rien ne fixe davantage l’attention que le texte s’il est correctement écrit, c’est-à-dire s’il considère son lecteur — et non Google — comme la chose la plus importante au monde.

À partir de là, tout doit tourner autour du texte et en fonction de lui. J’ai écrit plus haut que le mouvement du texte était sa vie et je le maintiendrai encore sur mon lit de mort, même devant tous les spécialistes du SEO, parce que le mouvement du texte est celui de l’esprit. Quiconque maitrise le mouvement de la phrase tient le lecteur par les oreilles et l’oblige à écouter.

Cela étant dit, il ne faut pas trop dépayser le lecteur. Donc on lui donnera ses petits jouets — c’est-à-dire des images, comme quand il était enfant — ou des vidéos — comme à la télé. Mais travaillez le rythme de la phrase et glissez votre texte entre les images, les objets, et les vidéos.

Le texte est une eau qui coule entre les récifs et votre lecteur doit suivre le courant sans chavirer.

À vous de l’accompagner dans son périple.

Quelques exemples

Je crois que le fait de se tenir droit un quart d’heure tous les jours permet à l’énergie de mieux circuler le long de la colonne vertébrale. C’est ce que dit le rédacteur en chef. C’est pour ça qu’il écrit si bien. D’ailleurs, quand elles ont lu l’article d’hier, les mouettes sont revenues.

Mais les arquebuses qui connaissent bien les mouettes savaient de toute façon qu’elles reviendraient. Dans le Grand Livre que les Anciens consultent une fois par an, il est déjà fait référence à des retours de mouettes. En 1653, par exemple, les mouettes sont parties trois jours en Espagne. Lorsqu’elles sont revenues, elles n’avaient plus de plumes. Les arquebuses en rigolent encore.

Mais soyons équitables, rappelle le rédacteur en chef dans son éditorial mémorable : à la belle saison, les arquebuses ne font plus les malignes. Ah bon ? (Dis-je naïvement — je ne suis pas là depuis longtemps, c’est pour ça — je suis de Bordeaux). Oui Sahbi, me dit le rédacteur en chef, elles fondent au soleil. Mon Dieu, mais c’est horrible !

En fait, les Oranais prennent chacun un saladier et déposent les arquebuses à l’intérieur. Lorsque la Waada arrive, le soleil frappe fort sur les arquebuses qui fondent comme neige au soleil. Les habitants récoltent alors le jus pour les mariages.

Je demande au rédacteur en chef si par hasard il ne serait pas en train de se moquer de moi.

Il le prend mal.

Je décide de rentrer chez moi. Mon cabanon n’est pas loin.

Ce soir, les mouettes ont aussi fondu dans leur saladier parce qu’on était le 26 août. Apparemment, c’est leur date. Le point positif, c’est qu’il n’y a plus de bruit dehors.

On entend le clapotis des vagues.