Éduquer, un jeu d'enfant - Brigitte Racine - E-Book

Éduquer, un jeu d'enfant E-Book

Brigitte Racine

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Beschreibung

Pour vivre en harmonie avec son enfant, il est primordial d’établir avec lui un solide lien d’attachement et de confiance.

Cet ouvrage repose sur une équation simple : plus ses 5 besoins élémentaires (amour, compétence, liberté, plaisir et sécurité) sont nourris, plus l’enfant rayonne et a envie de s’impliquer dans la vie de la famille, de faire partie d’une communauté respectueuse et d’évoluer en tant que personne dans la société.

En dévoilant les principes de la discipline incitative, Brigitte Racine vous livrera une foule de moyens simples, concrets et efficaces pour combler les besoins élémentaires de votre enfant et l’aider à devenir responsable et empathique. Cet ouvrage vous encouragera également à privilégier la réparation plutôt que la punition, afin de renforcer les liens affectifs au sein de votre famille tout en faisant ressortir le meilleur de chacun.

En mettant en lumière le lien profond entre une discipline bienveillante et l'épanouissement familial, ce livre propose une nouvelle perspective. Oui, l’éducation peut être une expérience enrichissante, empreinte de complicité et de joie !




À PROPOS DE L'AUTRICE

Brigitte Racine est infirmière et psychothérapeute familiale au Québec. Elle travaille auprès de familles depuis plus de 20 ans et a fondé l’organisme Éducœur, spécialisé en gestion relationnelle, pour lequel elle anime des conférences et des ateliers sur l’éducation et la discipline. Elle a écrit "Le respect, une valeur pour la vie". "Éducation en petite enfance" (Éd. CHU Sainte-Justine) et "Choisissez l'autorité du cœur" (Mardaga).







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Seitenzahl: 152

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Couverture

Page de titre

À René, Jean-Gabriel et Pierre-Olivierpour ce qu’ils m’ont donné,pour ce qu’ils m’ont appris,pour ce qu’ils sont etpour ce qu’ils m’ont permis de devenir.

Introduction

Il faut bien constater que, souvent, les rêves des parents en devenir s’évanouissent devant la dure réalité qui consiste à élever des enfants débordant d’énergie ! Dans mes propres rêves, je m’étais imaginée à table avec mes enfants, nous mangions presque silencieusement, échangeant calmement tout en nous amusant. Au lieu de cela, je lançais les ordres et les contrordres : « Assieds-toi comme il faut, arrête de faire du bruit avec tes couverts, enlève tes coudes de la table… » J’avais remarqué chez les enfants des autres des crises, des désaccords et des comportements délinquants, mais je me berçais de la douce illusion que j’échapperais à cela avec les miens et que, pour les calmer, j’éviterais les répétitions, les menaces et les cris !

La maternité m’a ramenée sur terre et m’a rendue plus réaliste et compréhensive. J’ai rapidement admis qu’il me fallait d’abord reconnaître les forces et les limites des valeurs que j’avais moi-même reçues de mes parents. Je savais qu’ils avaient souhaité me donner le meilleur d’eux-mêmes, qu’ils avaient souvent douté de leurs interventions et qu’ils s’étaient plusieurs fois demandés s’ils étaient sur le bon chemin. C’est en pensant à eux, à mon admiration pour eux, que j’ai réussi à prendre conscience de mes propres limites. Non, tout n’allait pas être que douceur et tranquillité. J’étais placée dans la situation d’avoir à « faire régner la discipline » et je n’avais pour arme que des menaces de privation et des punitions.

À quand l’intervention d’une mère aimante, enjouée, qui s’exécute dans le calme et avec doigté ? Pouvais-je m’imaginer en marâtre pour les dix ou quinze prochaines années ? Comment aider mes enfants à devenir de bonnes personnes, alors que je ne transmettais rien de positif ? Existait-il un moyen d’être et d’agir autrement ?

Le père de mes enfants et moi nous sommes mis à l’ouvrage, tous deux soucieux de donner ce que nous avions de mieux. J’ai appris et éprouvé au fil des mois et des années ce que je vous propose dans ce livre.

Ce qui importe le plus, c’est l’attitude du parent. L’enfant acceptera de l’entendre et de collaborer avec lui si son attitude repose sur l’amour et la compassion. Il se laissera alors guider et influencer.

Faute d’être parfaite, je suis devenue plus sensible aux demandes de mes enfants, je me suis mise davantage à leur place, j’ai moins tenu compte des jugements des autres et davantage des sentiments et des besoins des miens. Je suis devenue plus humaine, plus proche de la mère que j’avais souhaité être et, en quelque sorte, un peu plus compétente.

Être un modèle reste le meilleur moyen d’éduquer des enfants. Les comportements que nous souhaitons voir chez nos enfants, il nous faut apprendre à les adopter nous-mêmes.

Pour influencer un enfant, il est primordial d’établir un solide lien de confiance. Les besoins affectifs doivent être comblés avant tout. Lorsque l’enfant se sent aimé, valorisé et sécurisé, lorsqu’on croit en lui et que l’on partage avec lui des moments de plaisir, il a envie de collaborer, de faire plaisir, de vivre en harmonie, dans une relation où chacun fait attention à l’autre. Il est dans la nature d’un enfant de vouloir faire plaisir à ses parents. C’est aussi simple que cela : c’est un jeu d’enfant !

Ce livre contient toute une série de moyens simples, concrets, efficaces, applicables immédiatement, des moyens susceptibles de combler les besoins de votre enfant et de l’aider à devenir responsable. Si cela se fait avec le souci de prendre soin de lui et de l’amener à se réaliser pleinement, vous récolterez plus que vous espérez.

Vous souvenez-vous d’avoir été follement amoureux ou amoureuse ? Tout ce que vous imaginiez pour faire plaisir à l’autre, pour le combler et pour qu’il se sente important et aimé ! Des petits mots, des surprises, des attentions, des invitations, des moments en tête-à-tête. Il en va de même avec votre enfant. Il a besoin d’un adulte qui l’aime, qui le fasse se sentir important… et cela devient un jeu de l’encadrer, de l’aider à se discipliner et de lui apprendre à devenir responsable.

Chapitre 1De quoi les enfants ont-ils besoin ?

Être parent

Quels sont les besoins des enfants d’aujourd’hui ? Principalement de se sentir aimés. Ont-ils besoin d’obtenir tout ce qu’ils demandent ? Tout ce que les autres possèdent ? Doivent-ils tout avoir ? Peut-on être heureux, s’amuser et rire tout le temps ? On peut douter qu’il soit réaliste d’envisager la vie de cette façon.

De fait, plus tôt l’enfant apprend que la vie est composée de plaisirs et de peines, de naissances et de morts, de pertes et de deuils, plus libre sera son parcours. Comme parent, vous l’aurez préparé à accepter les revers de fortune et les désillusions, d’autant plus si vous le faites vous-même. Vous serez le modèle dont il s’inspirera.

Pour certains, les parents sont des pourvoyeurs de bonheur à tout prix… quitte à ce qu’ils s’oublient pour laisser toute la place aux enfants. Ces derniers ne se privent pas pour l’occuper, puisqu’on leur offre sans opposition tout l’espace. Dans cette situation, celle dans laquelle le parent dit OUI à tout, l’enfant peut-il vraiment accepter que les autres aient également des besoins et des désirs ? Comment comprendra-t-il qu’il n’a pas toujours la préséance et qu’il doit aussi contribuer au bien-être de son entourage ? Il faut savoir que le NON peut aussi être une réponse empreinte d’amour. Ainsi, lorsqu’on retire à un enfant ses couverts parce qu’il s’en sert pour faire du bruit à table, on lui rend service. Quelle sorte de valeur lui transmettrait-on si on le laissait faire n’importe quoi ? Comment vivrait-il en harmonie avec les autres s’il était roi et maître en tout temps ?

Brandon, 4 ans, entre le matin à la garderie en bousculant les autres et, la plupart du temps, il fait des crises pour retourner à la maison. Toute la journée, il est maussade, il ne collabore pas et il veut tout décider. Il refuse de partager et ne cède jamais sa place. Il monopolise toute l’attention de la puéricultrice qui doit intervenir constamment, lui répéter les consignes et lui rappeler les nombreuses règles qu’il enfreint. Les responsables de la garderie ont averti ses parents qu’il sera expulsé dans un mois si son comportement ne s’améliore pas.

Ses parents prétendent n’avoir aucune difficulté avec lui à la maison. Brandon décide de l’heure du coucher, une heure tardive bien entendu. De plus, c’est lui qui choisit le lit dans lequel il se couche, et c’est souvent celui de ses parents. Il décide également de l’heure des repas, de l’endroit où ils se prennent ainsi que du menu. Lorsque les parents ont acheté une nouvelle maison, ils ont dit à Brandon que c’était « sa » maison. Tout cela pour le consoler du déménagement qu’il ne souhaitait pas. Quand les choses ne se déroulent pas comme il l’entend, Brandon les menace de les chasser de « sa » maison. Les grands-parents de Brandon et sa tante Ginette se trouvent maintenant toutes sortes de prétextes pour ne plus le garder.

Brandon n’accepte aucune contrariété. Quel choc pour lui, la garderie ! Ses parents ne l’ont pas préparé à vivre en société. Il n’a pas appris que l’autre existe et que c’est parfois à l’autre de choisir ou d’être le premier. Il n’a pas compris non plus que certains choix ne soient pas de son ressort. Quant à ses parents, ils ont décidé qu’après une journée de travail, ils n’avaient pas envie de subir de crises ou de conflits. Comme solution, ils comblent sans exception toutes les requêtes de Brandon. Celui-ci est-il prêt pour la grande aventure de la vie ?

En quoi consiste notre tâche de parent ? Apprendre à nos enfants à vivre en société, à respecter les règles, à être polis et bien élevés ? Prendre les moyens pour qu’ils développent leurs talents et qu’ils réussissent ? En fait, notre principale tâche consiste à aider nos enfants à devenir des êtres humains capables de se réaliser. Toutefois, les moyens utilisés pour y arriver changent tout. Si nos interventions sont empreintes d’humanité et préservent la dignité de nos enfants, ceux-ci avanceront dans la vie avec dignité.

« Si vous traitez une personne pour ce qu’elle devrait et pourraitêtre, elle deviendra ce qu’elle devrait et pourrait être. »

Goethe

La vision que nous avons de notre mission de parent joue un rôle fondamental dans notre façon d’éduquer nos enfants. Elle gouverne nos attitudes et nos comportements, elle développe ou limite notre potentiel de parent et nos aspirations. À titre d’exemple, voici une anecdote mettant en scène trois travailleurs sur un chantier à qui on demande ce qu’ils sont en train de faire. Le premier répond : « J’empile des briques », le second : « Je construis un mur » et le troisième répond avec fierté : « Je bâtis une cathédrale. » Il en va de même pour le rôle du parent, notamment dans les travaux scolaires. Lorsque tous les moyens sont bons pour que l’enfant fasse ses devoirs, y compris les menaces, le parent empile des briques. Par contre, si son but est d’aider l’enfant à s’acquitter de ses tâches de façon responsable, avec plaisir autant que possible, et à assumer les conséquences s’il décide de ne pas les faire ou de les bâcler, il travaille à bâtir une cathédrale.

Y a-t-il une expérience plus extraordinaire que celle d’être parent ? Quelle responsabilité que d’assumer pleinement ce rôle, qui consiste à apprendre à nos enfants à se passer de nous, à les protéger sans les surprotéger, à les encadrer sans les dominer afin qu’ils apprennent au fil des ans à se maîtriser, à incarner les valeurs à transmettre, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept… sans relâche. C’est une tâche noble, mais tellement exigeante, car elle consiste à valoriser les forces et les talents de l’enfant sans trop se projeter soi-même, à ne pas imposer ces habiletés qu’on n’a pas pu développer pour soi, à l’aimer pour ce qu’il est et pour ce qu’il devient et non pour ce qu’on aimerait qu’il soit. Être parent, c’est un défi de taille, un travail de tous les jours, une histoire sans fin d’amour et de respect.

L’établissement de règles joue un rôle majeur dans la vie familiale. Les parents doivent être constants dans leur application sinon, c’est la confusion. Comment dire non, interdire temporairement un comportement ou un jouet, comment remettre à plus tard une activité ? Comment résister à l’envie de contourner nos propres règles pour faire plaisir à nos enfants ? Comment résister à la peur et à la souffrance de les frustrer, de les choquer, de les décevoir, de ne plus être aimé… et de nous retrouver avec une crise sur les bras ? Lorsque nous disons non à l’enfant, nous lui donnons automatiquement un droit de réplique, car il va nécessairement réagir.

Les peines et les chagrins font partie de la vie, au même titre que la joie et le bonheur ; priver son enfant de cette expérience le dépouille d’une partie de sa vie, d’une partie de lui-même.

Si Ariane, 9 ans, réclame le même jeu qu’une amie avant la fin de la journée, ses parents le lui procurent. Pourquoi ne pas la rendre heureuse ? C’est si bon de la voir sourire. Et puis, ils n’ont qu’elle ! Chaque sortie devient l’occasion d’un achat. Pourquoi pas, ils en ont les moyens ! Pourtant, plus Ariane grandit, plus sa mère constate que cela devient difficile de la rendre heureuse tout le temps. Ainsi, Ariane s’est inscrite récemment à des cours de danse. Après seulement deux cours, elle a fait une crise épouvantable, ne voulant plus y retourner.

Il lui est impossible d’admettre que d’autres sont meilleures qu’elle. Ce bonheur-là, ses parents ne peuvent pas le lui procurer ! Alors, pour lui éviter d’être malheureuse, ils lui paient des cours de danse privés. On peut se demander jusqu’où ils iront pour faire le bonheur de leur fille, pour lui éviter tout désagrément, toute souffrance.

Besoins ou désirs ?

Quelle est la différence entre un besoin et un désir ? S’alimenter est un besoin, manger des frites est un désir. Dormir est un besoin, se coucher tard est un désir. Jouer est un besoin, vouloir rester au parc après trois heures d’activité est un désir.

En ce qui concerne les besoins physiques et affectifs, le parent qui en retarde la satisfaction risque de nuire au développement de son enfant. Ainsi, l’enfant qui manque de sommeil est maussade, impatient et intolérant, et ce manque peut aussi causer un retard de croissance. L’enfant dont le besoin d’attention n’est pas comblé comprend qu’en étant désagréable, on va s’occuper de lui. Ce comportement lui sera nuisible puisqu’il recherchera l’attention de son éducatrice ou de son enseignant de la même façon, c’est-à-dire en se comportant de façon désagréable.

Quant aux désirs, le rôle du parent consiste à les entendre et à les reconnaître sans pour autant les satisfaire intégralement.

Quelle réponse donner à Laura qui exprime le désir qu’on lui lise une histoire sur-le-champ ? « Tu en auras une ce soir avant de dormir. » À Jean, qui veut jouer tout de suite une partie d’échecs ? « Oui, samedi, ce sera possible. » À Anna qui demande un jeu coûteux ? « À ta fête ou à Noël, peut-être ». Enfin, à Laurie qui demande une petite sœur ? « Peut-être un jour, peut-être jamais. »

Les enfants apprennent ainsi à retarder la satisfaction de leurs désirs et à persévérer. Certains de leurs désirs sont satisfaits, d’autres non. Quelques-uns rapidement, d’autres plus tard ou peut-être jamais. L’enfant dont la majorité des désirs sont satisfaits rapidement n’apprend pas à attendre, à persévérer et à fournir un effort. Or, pour apprendre à lire par exemple, il faut des efforts et de la persévérance.

Si l’enfant constate que ses parents ont bien entendu ses demandes et compris ses désirs, il se sent important. Ce sentiment a beaucoup plus de prix à ses yeux que l’histoire, la partie d’échecs ou le jouet coûteux. Il accepte beaucoup mieux le refus et la limite qu’on lui impose.

Les comportements désagréables

Quand l’enfant crie, il exprime le besoin d’être vu, entendu, reconnu et respecté. Toutefois, sa façon de communiquer ce besoin est inacceptable puisqu’elle agresse la personne en mesure d’y répondre.

Les enfants qui ont les plus grands besoins sont ceux qui s’y prennent le plus mal pour faire connaître leurs demandes. On ne leur a pas appris à le faire de façon convenable et responsable. Ceux qui ont le plus grand besoin d’amour sont ceux qui nous apparaissent les moins aimables et les plus difficiles à aimer. Il nous faut beaucoup de compassion pour arriver à se mettre à la place de ces enfants et pour décoder le sens de leurs comportements dérangeants.

Dans La thérapie de la réalité, William Glasser, psychiatre et consultant en éducation, explique que tout comportement vise la satisfaction d’un besoin. Selon lui, il faut commencer dès la petite enfance à apprendre à satisfaire ses besoins et continuer toute sa vie. À défaut de quoi, on connaît la souffrance et cela nous amène toujours à chercher des moyens tout à fait irréalistes et inappropriés pour les satisfaire. Plus nous apprenons jeunes et de la bonne façon, plus notre vie est satisfaisante.

La responsabilité est un concept de base de cette thérapie de la réalité. William Glasser la définit comme la capacité de satisfaire ses besoins d’une façon qui ne prive pas les autres de leur capacité de satisfaire les leurs. Cette capacité, il nous faut l’apprendre. Chez l’enfant, cela se crée par une juste proportion d’amour et de discipline.

La façon dont nous tentons de satisfaire nos besoins peut s’avérer ni efficace ni acceptable. Certains adultes parlent très fort pour capter l’attention tandis que d’autres développent un sentiment de supériorité dans leur désir d’être reconnus et valorisés. Quant aux enfants qui agissent de façon inacceptable pour satisfaire leurs besoins, ils doivent apprendre à réorienter leurs comportements pour ne pas nuire aux autres. Toujours selon William, 90 % des comportements désagréables sont liés à un manque d’amour et d’attention. D’après lui, lorsque les besoins d’attention et d’amour sont satisfaits, les problèmes de discipline disparaissent comme par enchantement.

Récompensez-vous les comportements désagréables ?

Le besoin de capter et de conserver l’attention de ses parents est essentiel chez l’enfant. Lorsque ce besoin n’est pas comblé, le petit se comporte très souvent de façon désagréable, allant jusqu’à revendiquer avec emportement. Il est important de noter qu’en adoptant et en répétant un comportement désagréable, l’enfant gagne quelque chose et le plus souvent, il s’agit de notre attention !

L’enfant recherche une telle attention négative lorsque le parent néglige de le reconnaître et de valoriser ce qu’il fait de bien. La propension à attirer l’attention dénote une carence.

Alice attire quotidiennement l’attention de son enseignante, soit en parlant quand ce n’est pas le moment, ce qui lui vaut de nombreuses punitions, soit en se balançant sur sa chaise, ce qui lui a occasionné de nombreuses chutes. Par son comportement négatif, elle capte non seulement l’attention de l’enseignante, mais aussi celle de toute la classe.

L’attention positive est celle qu’un parent accorde gratuitement à son enfant. Un sourire ou un câlin, juste parce qu’il l’aime et qu’il l’apprécie comme il est. En reconnaissant et en valorisant les bonnes actions de son enfant et ses comportements exemplaires, le parent l’entraîne sur un chemin qui lui permet d’adopter des attitudes agréables envers son entourage et de satisfaire son grand besoin de reconnaissance. L’enfant qui se sent important et qui reçoit une attention positive de la part de ses éducateurs accepte mieux d’être dirigé ; de plus, il a envie de leur faire plaisir parce qu’il se sent aimé. En retour, il accorde à son tour de l’importance aux demandes des éducateurs et des parents. Dans ces conditions, il y a de fortes chances qu’une bonne part de ses comportements désagréables disparaisse d’eux-mêmes.

Plus nous portons attention aux comportements positifs d’un enfant et mieux il se comporte. En félicitant l’enfant chaque fois qu’il se conduit de façon positive et en valorisant ses efforts pour partager, coopérer et être pacifique, le parent l’incite à poursuivre dans cette voie. Il ne faut donc pas manquer de communiquer à son enfant sa fierté et son appréciation. Il n’y a rien de plus triste que de voir un enfant se comporter de façon désagréable simplement pour qu’on s’occupe enfin de lui.

Alexis