Enfants meurtriers - Mireille Thibault - E-Book

Enfants meurtriers E-Book

Mireille Thibault

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Beschreibung

Les jeunes qui commettent l'irréparable naissent-ils avec l’instinct du tueur ?

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les enfants et adolescents peuvent, eux aussi, commettre le pire. Pris d’une folie meurtrière, ils s’en prennent alors très souvent à leurs proches, mais aussi à des inconnus de passage.
Certains ont même commis des crimes de masse. La tuerie de Colombine est dans la mémoire collective un carnage que personne ne peut oublier. Considérant leur âge au moment du passage à l’acte, la question se pose : ces jeunes naissent-ils avec l’instinct du tueur ?
La justice, tout comme la société, a toujours été quelque peu désarmée face à un tel phénomène puisque l’enfance est habituellement synonyme d’innocence.
Mireille Thibault, en recensant et commentant plus d’une centaine de cas, a cherché à comprendre les motivations de ces jeunes et a exploré la part de l’inné et de l’acquis intervenant dans ces passages à l’acte.

Dans cette étude, l'auteure recense et commente une centaine de cas d'enfants tueurs.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Mireille Thibault est titulaire d’une maîtrise en ethnologie de l’Université Laval (Québec, Canada). En tant qu’ethnologue, elle poursuit la quête de compréhension de l’acte criminel en complétant des études en criminologie et en droit à l’Université Laval.

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© Éditions La Boite à Pandore

Paris

http://www.laboiteapandore.fr

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ISBN : 978-2-39009-479-1 – EAN : 9782390094791

Toute reproduction ou adaptation d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur.

Mireille Thibault

Enfants meurtriers

Ces enfants et adolescents qui tuent

À mes enfants et petits-enfants Rose, Jacob, Erwan, Gwenaël et Kilian

« La nature humaine est infiniment plus complexe que ce que détecte le scalpel, ou même le microscope… »

William Denton

Introduction

Depuis longtemps, les criminologues et autres spécialistes ont cherché à expliquer le crime chez l’être humain. Aux origines du contrôle du comportement criminel, la morale de la société de l’époque et l’acte commis suffisaient à déterminer la punition du contrevenant sans autre forme de considération. De fil en aiguille, la question de la responsabilité de l’individu a été envisagée et étudiée.

Les origines de la criminologie remontent à la fin des années 1800, soit en 1876 plus précisément, alors que Cesare Lombroso (1835-1909), médecin militaire d’origine juive, publiait son ouvrage L’homme criminel. Il y faisait part de ses nombreuses observations pour tenter de comprendre le comportement d’un individu commettant des délits. Il était alors discuté si l’apparence physique d’une personne pouvait servir à prévoir son crime et la nature de celui-ci. À travers les époques, divers chercheurs, tout comme Lombroso, ont exploré l’aspect physique des criminels, y recherchant des indices pouvant permettre de prédire un futur comportement inadéquat de leur part et peut-être comprendre leurs actions. Par la suite, d’autres intervenants ont étudié le développement immoral du caractère du criminel ; il a alors été mis en évidence l’hypothèse d’une ambiance familiale inadéquate. Toujours à la recherche d’explications à propos du comportement criminel, la faute a ensuite été reportée sur l’apprentissage du contrevenant, puis reliée à l’influence de la société. Toutes ces hypothèses ont mené au questionnement concernant le libre arbitre chez un criminel. Celui-ci est-il poussé au crime par son caractère, un trait génétique, un mauvais développement biologique, une enfance malheureuse ou choisit-il volontairement de commettre des actes immoraux ? Malgré toutes ces années de recherche, nous en sommes encore à poser les mêmes questions, et rien ne semble expliquer définitivement l’origine du crime, chacune de ces hypothèses pouvant receler une part de vérité. Pour déterminer l’importance de celles-ci, serait-il profitable d’étudier le crime majeur dès son origine, c’est-à-dire lorsqu’il est commis par un enfant ou un adolescent ?

En fait, les codes criminels ont, de par le monde, toujours eu des difficultés à saisir à quel âge un enfant peut être rendu responsable de ses actes. Le droit romain mentionne qu’en dessous de 10 ans et demi, l’enfant est irresponsable, mais dans l’Ancien Régime français, seuls les enfants de moins de 7 ans ne pouvaient être poursuivis en justice. Les crimes les plus graves cependant, tels que le meurtre, n’amènent souvent aucune indulgence quant à l’âge du criminel. En 1354, en France, un enfant de 11 ans a été pendu pour assassinat. Il avait tué une fillette qui s’était moquée de lui. En 1591, un garçon de 11 ans a également été pendu pour avoir simplement songé à tuer le roi. La population, émue et choquée par cette accusation, n’a pu empêcher l’enfant d’être exécuté. En 1682, un garçon de 9 ans, ayant empoisonné de la nourriture sur ordre de son père, et ainsi causé la mort de quatre personnes, a été condamné à être pendu sous les aisselles. Loin d’être sans conséquence, c’était là un châtiment pénible et exemplaire menant à la mort par asphyxie. Les premiers juges n’avaient ordonné que le fouet, mais le parlement de Paris a confirmé la sentence de mort. Le jeune garçon a résisté pendant deux heures sans décéder et a ensuite été relâché.

La IIe République française, par une loi datée du 15 août 1850, a créé des colonies pénitentiaires pour enfants. Sous la IIIe République, en 1912, la loi stipule que les mineurs âgés de 13 ans ne sont plus justiciables, et est alors établi dans ce pays le premier tribunal pour enfants. Aux États-Unis, c’est en 1899, à Chicago, que le premier tribunal pour enfants est institué. Dans ce pays, les règlements concernant les jeunes contrevenants varient selon les États. Au Massachusetts, par exemple, les jeunes meurtriers ne sont jugés qu’à partir de l’âge de 14 ans. Au Wisconsin, un tel procès est admis dès l’âge de 10 ans. Le Tennessee pour sa part n’a pas précisé d’âge minimum pour de tels contrevenants. En Angleterre par contre, dans les cas les plus graves, le jeune criminel est justiciable dès l’âge de 10 ans. En 1988, la Cour suprême américaine a estimé que les criminels âgés de moins de 16 ans au moment des faits ne pouvaient être condamnés à mort. En 2005, elle a élargi cette interdiction à tous les mineurs, arguant de leur manque de maturité pour être considérés comme pleinement responsables de leurs actes. Comme le signale Othilie Bailly dans son ouvrage Les enfantsdiaboliques (1994), un roman inspiré directement du cas desenfants de Liverpool dont nous traiterons ultérieurement : « Il semble exister dans la loi française un vide juridique concernant les mineurs de moins de 13 ans. Rien n’est prévu en effet comme “châtiment” pour un enfant de moins de 13 ans coupable de crime. Comme si les législateurs n’avaient pu admettre qu’un enfant peut être un criminel. » (Bailly, p. 167) Bien que notre société semble rejeter la pensée de jeunes enfants criminels, force est d’admettre qu’il en existe et que nous devons nous pencher sur ces situations qui sortent de l’ordinaire et entraînent un malaise légitime tant au point de vue juridique, psychologique que social.

Des questions toujours sans réponse ont donc été posées au fil du temps et, tout au long de cette recherche, il nous faut garder en mémoire l’affirmation de Sigmund Freud dans son ouvrage Malaise dans la civilisation (1929). Le grand psychanalyste affirmait: « L’homme n’est pas cet être débonnaire, au cœur assoiffé d’amour, dont on dit qu’il se défend quand on l’attaque, mais un être au contraire qui tente de satisfaire ses pulsions agressives aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagements, de l’utiliser sensuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. » Soulignons que nous allons dans cet ouvrage étudier des cas d’exceptions, que nous avons recueillis à travers le monde et à diverses époques. Seront d’abord étudiés des cas d’enfants meurtriers, puis ceux d’adolescents ayant commis de tels crimes. Il est parfois difficile de déterminer la limite d’âge distinguant un enfant d’un adolescent, mais l’adolescence étant définie comme l’âge qui succède à l’enfance et précède l’âge adulte, il a été choisi, dans le cadre de notre étude, de classer parmi les enfants les jeunes de 13 ans et moins, et les adolescents comme étant âgés de 14 à 17 ans.

1 : Les enfants meurtriers

Les cas suivants sont tous véridiques bien que, parfois, en raison de l’âge des contrevenants, leurs noms réels soient demeurés confidentiels. Ils ont été classés selon le mobile apparent du passage à l’acte, nous permettant ainsi de cerner plus avant la motivation du jeune criminel. Dans certains cas, il a été impossible de découvrir ce qu’il était advenu du jeune criminel après son arrestation ou sa condamnation, considérant les réglementations en place pour la protection de la jeunesse des divers lieux impliqués ; nous mentionnons cependant pour chaque cas tous les détails en notre possession.

Se débarrasser de quelqu’un

Correy et Oliver Wills

En 1895, à Londres, Correy et Oliver Wills, deux frères âgés de 12 et 13 ans, assassinent leur mère pendant son sommeil d’un coup de poignard en plein cœur. Leur père, cuisinier marin, est souvent absent de la demeure familiale, et Mme Wills impose une éducation stricte et contrôlée à ses fils. Les deux garçons sont reconnus comme étant de bons enfants, tranquilles, propres, peu communicatifs, mais bien élevés. Leur mère désire qu’ils travaillent pour une épicerie du quartier, ce qui est chose courante à cette époque. Mais après leur premier jour de travail, et trouvant leur mère trop sévère envers eux, les deux frères tiendront un « conseil de guerre ». Après quelques débats, leur décisionestprise : ilsdoivent tuer leur mère.

Le crime ne sera découvert que trois jours plus tard par leur tante Esther, qui s’inquiète de l’absence de Mme Wills. Correy et Oliver prétendaient qu’elle se trouvait chez un oncle à Liverpool ; mauvaise excuse, car… ils n’ont pas d’oncle résidant dans cette ville. Bientôt arrêtés, les jeunes garçons racontent leur forfait sans se faire prier. À 4 h du matin, certains que leur mère dort, ils saisissent un couteau dans la cuisine, déboutonnent légèrement la chemise de nuit de la femme, appuient leurs mains ensemble sur le couteau mis en place et enfoncent la lame tout entière. Les adolescents avaient résolu d’agir ensemble, non pour partager la responsabilité de leur crime, mais parce qu’ils n’étaient pas assez forts physiquement, ni l’un ni l’autre, pour accomplir ce geste seuls. Mme Wills n’a fait qu’un petit mouvement et est décédée sans même se réveiller. Les enfants sont ensuite retournés se coucher pour dormir d’un sommeil profond et normal.

Le surlendemain, les deux garçons ont amené les bijoux de leur mère chez un prêteur afin d’obtenir de l’argent pour acheter de la nourriture. Ce n’est pas la misère qui a motivé leurs gestes, les Wills étant relativement confortables financièrement et ne manquant de rien — du moins si l’on considère la situation de maintes familles à cette époque en Angleterre. Ce qui a horrifié les intervenants qui ont été en contact avec les garçons après le drame est l’indifférence et le calme affichés par ceux-ci. Il a de plus été mentionné que la précision de leur coup de poignard était exceptionnelle. Les enfants, le juge s’en rendit compte sans difficulté, n’étaient ni fous ni arriérés. À la question « Pourquoi avez-vous fait cela ? », ils ont répondu invariablement : « Parce que maman a giflé Correy pour une peccadille. » La justice de l’époque s’est sentie dépassée devant une telle situation, et le juge a demandé une expertise médicale à l’endroit des deux enfants. Le compte-rendu du psychiatre de cette époque mentionne : « Ces enfants sont responsables, intelligents et… démoniaques. » À 12 et 13 ans, Correy et Oliver Wills ont donc été condamnés à la détention à perpétuité, et nul ne sait ce qu’il est advenu d’eux par la suite. Considérant la justice anglaise de la fin du XIXe siècle, ils ont probablement fini leurs jours en prison.

Samantha

En 2000, à l’âge de 8 ans, Samantha Stone empoisonne son père, Peter Stone, 42 ans, avec de la mort-aux-rats déposée dans son café parce qu’il l’avait punie, l’ayant envoyée au lit sans manger. Trouvant la punition injuste, elle considéra qu’il n’avait pas non plus le droit de manger et dilua 72 tablettes mortelles dans son breuvage pendant qu’il préparait le dîner. Le juge a considéré que la fillette ne pouvait comprendre les conséquences de ses gestes et lui a infligé une peine assortie d’un sursis, mais un mois plus tard, Samantha tentera d’assassiner sa mère avec le même procédé parce que celle-ci refusait qu’elle change de robe.

Tyler Jones

Le 18 avril 2005, Tyler Jones, 9 ans, d’Arcola en Caroline du Nord, tue sa mère, Glenda Pulley, âgée de 38 ans, avec une arme à feu avant de s’enlever la vie. Le jeune garçon s’en est pris à celle-ci peu après minuit et a laissé une note de suicide s’excusant pour son geste. La famille de la femme s’est inquiétée de ne pas avoir de ses nouvelles pendant le week-end, et le frère et la mère de celle-ci, demeurant tout près, sont venus frapper à sa porte et ont découvert les deux corps dans l’une des chambres. La famille Jones possédait des armes, mais les autorités ne savent pas où et comment celles-ci étaient entreposées. Le père de l’enfant et ex-mari de la victime vivait en Géorgie au moment du drame. Les autorités ne sont pas parvenues à comprendre le mobile de l’enfant, la famille étant décrite comme « sans problèmes ». Tyler avait une bonne relation avec les membres de celle-ci et ses amis, et aucune dispute n’a été mentionnée ni aucun problème mental ou prise de médicaments connue n’était relié à l’enfant.

Thinh

Thinh est connu comme un gentil garçon, ne manifestant aucune violence. Résidant avec ses parents à Épinay-sous-Sénart, en Essonne, à 13 ans, il est en avance d’une classe. Comme il passe trop de temps au téléphone, son père le gronde en cette nuit d’avril 2008. L’adolescent va se coucher, puis se relève pour se rendre à la cuisine, s’empare d’un couteau et se dirige dans la pièce où dort son père, seul. Il lui assène alors plusieurs coups de couteau, au dos, à la main et à la tempe. L’homme réussit à se réfugier dans la chambre où dorment sa femme et le petit frère de Thinh, âgé de 9 ans. Tous se barricadent dans cette pièce pendant que Thinh crie et les menace, à tel point que les voisins entendent ses hurlements et alertent les policiers. La mère du jeune agresseur a également écrit un S.O.S. sur une vitre avec le sang de son époux. À l’arrivée des policiers, Thinh s’est réfugié dans la salle de bains et explique aux intervenants que ses parents sont trop sévères et qu’il a décidé de les supprimer. Avant l’arrivée des agents, Thinh avait tout nettoyé et avouera avoir prémédité son geste depuis une semaine. Il est cependant apparu calme et ne semblait pas souffrir de problèmes psychiatriques. Ces dernières semaines, ses professeurs s’étaient plaints de son manque d’assiduité au collège, et ses parents avaient pris quelques mesures, entre autres celles de supprimer son téléphone portable, ses activités sportives et son ordinateur. Il a été présenté au parquet des mineurs d’Évry et mis en examen pour « tentative de meurtre sur ascendant ». Thinh dira regretter de ne pas avoir réussi à tuer ses parents.

Matricide à 12 ans

Un garçon de 12 ans tue sa mère avec l’arme de celle-ci, en août 2008, l’atteignant à huit reprises, après une dispute concernant des tâches ménagères à accomplir. Le compagnon de la femme a assisté au drame, et la sœur de la victime a mentionné au procès que la mère de 34 ans ne voulait pas que son fils vive avec elle, qu’elle criait et le frappait souvent, bien qu’il soit un enfant sage et doux. Un juge de la ville de Bisbee, en Arizona, du tribunal du comté de Cochise, a reconnu l’enfant coupable de meurtre en janvier 2009 suite à une audience. Selon le droit en vigueur en Arizona, il sera libéré, quoi qu’il arrive, à l’âge de 18 ans.

Christian Romero

Un garçon de 8 ans de Saint Johns en Arizona, Christian Romero, a avoué le meurtre de son père et d’un autre homme le 5 novembre 2008. Interrogé pendant plusieurs heures, l’enfant a raconté tout d’abord avoir trouvé le corps de son père Vincent Romero, 29 ans, et celui de Timothy Romans, 39 ans, un locataire de la résidence et collègue de M. Romero, en rentrant de l’école. Il avouera par la suite avoir appuyé sur la gâchette tout en se cachant la tête dans son blouson, disant qu’il était en colère contre son père à qui il avait oublié de ramener des papiers d’école, ce qui lui avait valu une fessée de la part de sa belle-mère. L’enfant s’était d’abord réfugié chez les voisins, disant qu’il croyait que son père était mort. Eryn Thomas, 26 ans, la mère de l’enfant, a soutenu que son fils avait une bonne relation avec son père et qu’ils étaient proches. Les deux victimes ont été atteintes chacune de plusieurs coups de feu tirés à bout portant d’une carabine 22 mm que le jeune agresseur a dû recharger pendant le crime. Son père lui avait récemment donné l’arme qu’il a utilisé. Lors de son procès, la vidéo où il avoue son crime n’a pas été retenue contre lui, car la procédure n’a pas été respectée. Aucun mobile précis n’a été établi par les enquêteurs, mais en plaidant coupable d’homicides, une inculpation moins grave que le meurtre, Christian Romero évite d’être jugé par un tribunal pour adultes.

En février 2009, l’enfant plaide coupable devant un tribunal du comté d’Apache d’avoir abattu son père et Romans. L’enfant est alors placé sous le régime d’une mise à l’épreuve et devra subir régulièrement des expertises psychiatriques jusqu’à ses 18 ans, soit à l’âge de 12, 15 et 17 ans. Suite à l’évaluation à l’âge de 15 ans, il est considéré par le juge apte à vivre en centre pour adolescents et à étudier à l’école publique. La veuve de sa victime s’est cependant opposée à cette libération, soutenant que le juge ne savait pas de quoi ce jeune était capable. Il avait plaidé coupable à une utilisation négligente d’une arme à feu concernant la mort de Timothy Romans, et en échange, n’était pas accusé du meurtre de son père. Il tenait un journal des fessées octroyées par son père, mais n’a jamais été considéré comme un enfant battu ou abusé. En 2012, il se trouvait dans un centre pour adolescents et a bafoué sa probation à vingt-cinq reprises ; la justice a pourtant continué de tenter de lui trouver un endroit pour lui permettre une semi-liberté.

Jordan Brown

Le 20 février 2009, vers 8 h du matin, à New Beaver en Pennsylvanie, Jordan Brown, 11 ans, tue par balles Kenzie Houk, 26 ans, la fiancée de son père, enceinte de 9 mois. Le bébé de la victime n’a pu être sauvé. Celle-ci vivait dans cette petite communauté rurale du nord de Pittsburgh avec ses deux filles âgées de 7 et 4 ans, dans la résidence de son compagnon Chris Brown, et en compagnie du fils de ce dernier, Jordan. L’enfant aurait recouvert le fusil d’une couverture, puis tiré sur la femme dans la nuque alors qu’elle dormait. Ses fillettes, nées d’un autre père, ont assisté à l’événement. Le jeune meurtrier est ensuite sorti de la maison en courant pour grimper dans son autobus scolaire en compagnie de l’aînée des deux fillettes. Quelques heures plus tard, la petite, âgée de 4 ans, a déclaré à des ouvriers travaillant à proximité qu’elle pensait que sa mère était morte. C’est à ce moment que le drame est découvert. Jordan avait des relations difficiles avec sa belle-mère, et tout porte à croire que le crime était prémédité. Des proches ont dit qu’il était sans doute jaloux de la fiancée de son père et de leur futur enfant. Jordan menaçait d’ailleurs la compagne de son père depuis que ce dernier lui avait offert un fusil de chasse pour Noël.

Dans l’État de Pennsylvanie, un enfant meurtrier est jugé comme un adulte à partir de l’âge de 10 ans et risque la prison à vie. D’abord incarcéré dans une prison ordinaire, Jordan Brown a été transféré dans un centre de détention juvénile pendant que son avocat, Dennis Ellisco, tentait de le faire transférer devant un tribunal pour mineurs, ce qu’il réussit. En 2012, il est déclaré coupable du meurtre commis et condamné à suivre un programme de réadaptation préparatoire à sa libération, qui doit avoir lieu en 2018, lorsqu’il aura atteint ses 21 ans. En 2013, ses avocats obtiennent l’annulation de sa condamnation au motif que le tribunal pour mineurs a commis une erreur. La Couronne fera appel de cette décision, et finalement, le juge déterminera que l’enfant purgera la peine attribuée précédemment. Jordan Brown a toujours nié être l’auteur du meurtre et il sera remis en liberté en juillet 2018 à la suite d’une nouvelle procédure, car la justice n’a pas réussi à prouver sa culpabilité hors de tout doute.

Jason Hall

Jason Hall est âgé de 11 ans lorsque le 1er mai 2011, il abat son père, assoupi sur le canapé familial, avec une arme à feu, dans leur résidence familiale de Riverside en Californie. L’enfant tire à bout portant sur ce plombier et leader régional du Mouvement national socialiste, organisation néonazie qui prône la suprématie blanche et admet l’utilisation de la violence pour la restaurer. Ses parents ont divorcé peu après sa naissance, et Jeff a légalement adopté l’enfant alors âgé de 3 ans. Ce plombier au chômage a créé son groupuscule néonazi en 1999 et emmenait régulièrement son fils adoptif lors de ses patrouilles pour repérer des immigrants mexicains clandestins. Le garçon a même déjà assisté à une manifestation aux côtés de membres cagoulés du Ku Klux Klan. Il connaissait très bien le fonctionnement des armes à feu et s’entraînait régulièrement sur un stand de tir.

Alors qu’il était encore bébé, la grand-mère de Jason refusait de faire la baby-sitter en raison de ses crises de colère et de violence. Il a été expulsé de huit établissements scolaires en raison de son attitude et a déjà tenté d’étrangler un professeur avec un fil de téléphone. Pour Anna Salter, une psychologue qui a témoigné pour l’accusation, ces comportements pourraient provenir de la consommation de LSD, d’héroïne et d’amphétamines de sa mère pendant qu’elle était enceinte. Le garçon a expliqué devant un tribunal californien que l’idée de tuer son père lui était venue après avoir regardé un épisode de la série Esprits criminels, dans lequel un mauvais papa est abattu par l’un de ses enfants. Jason souligne être étonné d’être arrêté, car dans l’épisode mentionné, l’enfant-tueur n’est pas inquiété ; il a donc cru que la même chose lui arriverait et que son geste n’aurait aucune conséquence. Le garçon dira avoir abattu son père parce qu’il était en colère, car il les abandonnait sans cesse et le frappait. L’enfant est reconnu coupable de meurtre en janvier 2013, le tribunal l’ayant estimé responsable de ses actes. D’après les lois en vigueur dans cet État, il peut demeurer incarcéré jusqu’à l’âge de 23 ans. Jason n’a pas manifesté d’émotion à l’énoncé du verdict ni éprouvé de remords pour son acte.

À 8 ans, il tue sa grand-mère

Le 25 août 2013, un garçon de 8 ans tue intentionnellement sa grand-mère de 87 ans après avoir joué à un jeu vidéo violent. C’est du moins la conclusion des policiers de la Louisiane. Marie Smothers a été retrouvée morte d’une balle dans la tête, à son domicile de Slaughter près de Baton Rouge. Le garçon a d’abord parlé d’un accident alors qu’il jouait avec le fusil, mais l’enquête a démontré l’intention d’agir du jeune agresseur. Aucune charge ne sera cependant retenue contre lui en raison de son âge, car en Louisiane, un enfant de moins de 10 ans est exempt de toute responsabilité criminelle. Avant les faits, la femme regardait la télévision dans le salon, et l’enfant jouait sur une PlayStation III à Grand Theft Auto IV, un jeu réaliste associé à un encouragement de la violence. La grand-mère avait la charge du petit, qui a été par la suite confié à ses parents. Les deux personnes impliquées dans le drame avaient une relation saine et partageaient parfois la même chambre, ce qui rend difficilement compréhensible le mobile de l’enfant.

Folie meurtrière

Jesse Harding Pomeroy

Le cas de Jesse Pomeroy sort à ce point de l’ordinaire qu’il peut être étudié dans le cadre de plusieurs phénomènes criminels ; c’est pourquoi nous l’avons mentionné également dans le cadre de notre ouvrage portant sur les enlèvements1. Jesse Pomeroy est né en 1859 et réside à Boston. Il est le second fils de Charles et Ruth Pomeroy. Il appartient à une famille de la classe moyenne dont le père est alcoolique et bat ses enfants. La famille Pomeroy se révèle rapidement incapable de garder des animaux de compagnie, à qui il arrive constamment d’horribles malheurs. La mère de Jesse s’aperçoit bientôt que ce dernier prend plaisir à les torturer, et qu’il s’en prend également aux animaux du voisinage.

Sa première victime humaine se nomme William Paine et est âgée de 4 ans. Aux environs de Noël 1871, deux hommes déambulent près de Chelsea Creek lorsqu’ils entendent un faible gémissement et découvrent un jeune enfant suspendu par les poignets, semi-conscient et à demi nu dans un immeuble inoccupé. Le froid a rendu sa peau pâle et ses lèvres bleues, et ses mains sont violettes en raison de ses liens. Les hommes s’empressent de libérer l’enfant, qui a été cruellement battu, comme en témoignent les marques sur son dos. Le bambin ne peut décrire son agresseur.

En février 1872, Tracy Hayden, 7 ans, devient sa deuxième victime. Il est entraîné par Pomeroy sous la promesse de l’emmener voir des soldats. L’agresseur attache l’enfant et le torture sans merci, tout comme il l’a fait avec le jeune Paine. Le jeune garçon perd même des dents sous les coups qui lui sont portés, le contour de ses yeux devient noir, et son nez est brisé. Tracy Hayden survit, mais ne peut pas non plus identifier son assaillant, sinon signaler qu’il s’agit d’un jeune adolescent aux cheveux bruns. La police sait maintenant avoir affaire à un jeune sadique qui ne s’arrêtera pas tant qu’il ne sera pas capturé.

Au printemps 1872, Pomeroy frappe encore. Cette fois, il s’attaque à un jeune garçon âgé de 8 ans, Robert Maier, à qui il promet de l’emmener voir le cirque Barnum. Comme les autres, il est maîtrisé et battu pendant que Pomeroy se masturbe en le regardant souffrir. L’enfant est libéré avec la menace d’être tué s’il parle de sa triste aventure, mais l’état dans lequel il est retrouvé mène à une enquête. Une chasse à l’adolescent s’ensuit dans les rues de Boston, et la rumeur d’un jeune sadique à l’œuvre dans ce secteur de la ville se répand. Les journaux parlent de l’affaire, et les parents exigent des résultats de la part des autorités. Rappelons que Pomeroy n’est alors âgé que de 12 ans.

Jesse mène une autre attaque à la mi-juillet 1872, respectant un curieux cycle de 60 à 90 jours entre les agressions. Cette fois, c’est un garçon de 7 ans, dont nous ignorons le nom, qui est attiré par le jeune sadique. Une récompense de 500 $ (énorme pour l’époque) est promise à quiconque pourra fournir des informations sur l’adolescent démoniaque. C’est à ce moment que Ruth Pomeroy décide de déménager sa famille dans un autre secteur de Boston ; certains croient qu’elle a de sérieuses craintes quant à la responsabilité de Jesse concernant ces agressions. Cependant, malgré ses doutes, elle se porte à la défense de son fils et refuse de croire qu’il puisse être l’auteur d’actes si cruels.

George Pratt, 7 ans, est alors approché par un adolescent qui lui offre 25 sous pour l’accompagner : il s’agit de Pomeroy. L’enfant subira le même sort que les autres victimes, avec une escalade de violence dans les méfaits accomplis. Cette fois, Jesse mord les joues de l’enfant et lui déchire la peau avec ses ongles. Il abandonne ensuite George à son sort, sans oublier de nouvelles morsures sur les fesses de ce dernier avant son départ. Les policiers sont maintenant certains d’avoir affaire à un dément.

La prochaine victime, moins d’un mois plus tard, est Harry Austin, âgé de 6 ans. En plus de le torturer, Jesse poignarde l’enfant et tente de lui couper le pénis. Heureusement, il est dérangé par des gens qui approchent et ne peut terminer son action. Six jours plus tard seulement, Joseph Kennedy, 7 ans, est attaqué à son tour et poignardé au visage. À nouveau six jours après, c’est un garçon de 5 ans, Robert Gould, qui est victime du jeune psychopathe. Il est battu et frappé à la tête avec un couteau. Des travailleurs du chemin de fer approchant font fuir l’agresseur. Cette fois, l’enfant donne un indice de plus au signalement : il mentionne qu’il s’agit d’un adolescent costaud, avec des yeux blancs comme du marbre.

En fait, Jesse Pomeroy avait un bec-de-lièvre et un œil complètement blanc. La police de Boston procède alors à des inspections classe par classe dans les écoles de la ville, accompagnée de Joseph Kennedy, qui tente d’identifier son agresseur. Pomeroy est arrêté par accident en septembre 1872. Pour une raison inconnue, Jesse se rend au poste de police où se trouve alors le jeune Kennedy, qui le reconnaît aussitôt — et cette reconnaissance est d’ailleurs réciproque. À ce moment, Pomeroy prend la fuite, mais est rapidement rattrapé. Après plusieurs heures de résistance, il avoue ses crimes.

Au tribunal, ses victimes le reconnaissent, mais sa mère le défend en soutenant qu’il est un bon fils, travaillant et obéissant. Jesse s’excuse pour ses actes, signalant qu’il ne peut s’en empêcher malgré ses efforts. Le juge le condamne à la détention à la maison de correction de Westborough jusqu’à l’âge de 18 ans. Sa mère, pour sa part, commence une campagne afin de faire libérer son fils, qu’elle considère comme innocent de toutes ces accusations, étant trop jeune pour avoir commis de tels crimes. Elle argue qu’il a été obligé de se dénoncer sous la menace des policiers et expédie des lettres à diverses autorités. Finalement, un investigateur se rend examiner la maison de Ruth Pomeroy et découvre une femme active au travail, honnête et soigneuse. Le frère de Jesse, lui, est un bon citoyen. Il est donc décidé de confier Jesse à la garde de sa mère, qui lui assure un travail. Un an et demi à peine après avoir été condamné, Jesse est donc libre. Personne n’est alerté dans l’entourage immédiat des Pomeroy, ce qui aura des conséquences tragiques.

Six semaines plus tard, en mars 1874, Katie Curran, 10 ans, entre dans le magasin des Pomeroy où Jesse se trouve, pour acheter un calepin. Il est 8 h du matin. Jesse envoie le jeune garçon qui travaille avec lui faire une course et dit à la fillette de descendre avec lui pour lui montrer le calepin qui lui reste. Elle le précède, et il lui tranche la gorge avec son couteau avant de dissimuler le corps. Lorsque celui-ci sera découvert, il sera noté que le visage de la fillette a été sévèrement battu et que son abdomen et ses parties génitales ont été frappés sauvagement. Après le meurtre, Jesse se lave et remonte au magasin comme si rien ne s’était produit.

La mère de Mary, alarmée par son retard, part à sa recherche et, connaissant la réputation de Jesse, se rend à la police après d’infructueuses recherches. Le policier, convaincu que Pomeroy est réhabilité, rassure la femme, prétendant sans vérifier qu’il n’a rien à voir avec la disparition de sa fille. Mais le collègue de travail de Jesse confie à la mère de Katie avoir vu celle-ci au magasin. La mère de la petite fille retourne alors voir la police, qui décide d’investiguer. Ruth Pomeroy est offusquée, tout le monde accuse Jesse sans preuve. Les recherches dans l’immeuble, curieusement, ne permettent pas de retrouver le corps.

Heureusement, Jesse éprouve ensuite des difficultés à trouver des victimes, car les enfants, avertis à son sujet, se méfient. À un certain moment, l’un d’eux consent à le suivre, mais un adolescent connaissant Jesse Pomeroy les voit et crie, ce qui permet à la future victime de s’enfuir. Néanmoins, en avril 1874, Horace Millen, 4 ans, rencontre un adolescent qui l’accompagne à la pâtisserie. Plusieurs témoins pensent qu’il s’agit de deux frères et n’interviennent pas. Pomeroy entraîne l’enfant au lieu qu’il a choisi, où il poignarde Horace sauvagement. Cette fois, Jesse sait qu’il ne doit pas laisser de témoins. L’enfant est cependant toujours vivant et, fou de rage, Pomeroy le poignarde à répétition. La région génitale sera particulièrement touchée, Jesse ayant tenté de le castrer.

Le corps de l’enfant est rapidement découvert par deux jeunes frères jouant dans les environs. Les journalistes et autres observateurs se disent que Jesse Pomeroy serait un suspect idéal, mais n’est-il pas encore dans un centre de correction ? La police devra leur confirmer qu’il est bel et bien en liberté. Jesse est aussitôt arrêté malgré les hauts cris de sa mère, à qui il affirme n’avoir rien fait, et soutient qu’il sera bientôt de retour. Les policiers mènent l’enquête et accumulent rapidement des preuves physiques contre le jeune Pomeroy, qui continue de nier. Il craque lorsqu’il est mis en présence du corps d’Horace Millen. Il s’excuse alors et demande de ne pas le dire à sa mère.

Le Boston Globe publiera: ‘The boy Pomeroy seems to be a moral monstrosity. Hehad no provocation and no rational motive for his atrocious conduct…’ Signalant ainsi que Jesse Pomeroy est en fait unmonstre sans aucune morale. Il ne connaissait pas la jeune victime, qui ne l’avait pas provoqué, et n’avait aucun motif pour commettre son acte atroce. La peine pour un tel meurtre est la mort par pendaison, mais jamais le Massachusetts n’a pendu auparavant un jeune âgé de 14 ans pour un tel crime. Entre temps, le nouveau propriétaire du bâtiment contenant le magasin des Pomeroy découvre le corps de Katie. Finalement, les autorités décident d’user de clémence envers Jesse Pomeroy, et il est mis en détention pour le reste de ses jours. Il tentera plusieurs fois de s’évader et sera mis en isolement jusqu’en 1917. Après plus de quarante ans de ce traitement, il est réinséré parmi les autres détenus. En 1929, il a 71 ans et est transféré à la ferme de la prison dans l’indifférence générale. Il décède deux ans plus tard, après cinquante-huit années de prison.

Les enfants de Liverpool

Ce cas très médiatisé a d’abord débuté par le kidnapping d’un jeune enfant ; c’est pourquoi il est également mentionné dans l’ouvrage cité précédemment et étudiant ce phénomène criminel.

Le 12 février 1993, deux jeunes garçons de 10 ans, Robert Thompson et John Venables, de Liverpool au Royaume-Uni, kidnappent le petit James Bulger, âgé de 2 ans, alors qu’il se trouve dans un centre commercial en compagnie de sa mère. Celle-ci s’aperçoit assez tôt de la disparition de son fils et alerte les autorités. Les caméras de surveillance permettent de constater que l’enfant est parti avec deux jeunes garçons qui le tiennent par la main. Ce fait semble rassurant au premier abord, mais cette impression s’éteint lorsqu’est découvert le petit corps mutilé, sur les rails d’un chemin de fer. James Bulger a été brutalisé, torturé, battu à mort et coupé en deux par le passage du train. Nous savons que les deux jeunes criminels voulaient s’amuser en agressant un enfant, et ils ont admis qu’ils s’étaient rendus au centre commercial pour, selon leurs propres termes… « tuer du bébé ». Ils avaient d’ailleurs tenté auparavant de kidnapper un autre jeune enfant dont la mère avait réussi à les arrêter à temps.

Les deux enfants ont été reconnus coupables de meurtre et condamnés à la prison pour un temps illimité, c’est-à-dire jusqu’à ce que la justice soit certaine qu’ils ne représentent plus un danger pour la société. Ils ont tous deux été libérés en 2001 et se sont établis sous de faux noms. Il a été interdit à la presse d’Angleterre et du pays de Galles de révéler leurs nouvelles identités, mais plusieurs rumeurs à leur sujet ont circulé, et il a été confirmé que l’un d’entre eux, le plus immoral et le meneur du duo, avait commis un crime suffisant (possession de matériel pédopornographique) pour être retourné derrière les barreaux.

Éric Smith

Le 2 août 1993, dans l’État de New York, Éric Smith, 13 ans, se rend à un camp de vacances de jour et rencontre sur son chemin le jeune Derrick Robie, 4 ans, qui se rend au même endroit, seul et à pied. Smith entraîne Derrick dans un coin retiré d’un parc et l’étrangle, puis le frappe avec une grosse pierre pour être certain qu’il soit mort, le déshabille et le sodomise avec une branche. Autour de 11 h, la mère de Derrick se présente au camp et s’aperçoit de l’absence de son fils. Le corps de l’enfant sera retrouvé après quelques heures de recherche.

Le 8 août suivant, Éric confesse le meurtre de Derrick à sa mère. L’agresseur était victime de harcèlement à l’école, ayant les oreilles recourbées (basses et protubérantes), portant des lunettes épaisses, et affichant des cheveux roux ainsi que des taches de rousseur. Il avait passé sa rage sur le jeune enfant. Le 16 août 1994, Éric Smith est reconnu coupable d’homicide volontaire non prémédité et condamné à un minimum de neuf années de prison. Plus tard, il lira une lettre à la famille de la victime pour excuser son geste et exprimer son désarroi. À ce jour, toute libération conditionnelle lui a été refusée, les parents de la jeune victime s’y opposant systématiquement.

Don Wilburn Collins

Le 28 juin 1998, Don Wilburn Collins, 13 ans, attache à un arbre Robbie Middleton, 8 ans, avant de l’asperger d’essence et de mettre le feu à sa victime. Il aurait violé l’enfant deux semaines auparavant et a voulu l’éliminer afin de s’assurer de son silence. La victime souffrira de brûlures très graves, qui provoqueront un cancer de la peau dont il décédera en 2011. Faute de preuve, Collins ne sera pas poursuivi pour le viol présumé de Robbie. En 2001, alors âgé de 16 ans, Collins est emprisonné pour avoir agressé sexuellement un garçon de 8 ans et sera libéré le 5 septembre 2011. Cette année-là cependant, un coroner relie la mort de Robbie Middleton aux sévices autrefois infligés par Collins, et il est inculpé de meurtre. Le 9 février 2015, Don Wilburn Collins est condamné à quarante années de détention pour ce crime. Son avocat se porte en appel de cette sentence, mais le 4 avril 2017, celle-ci est confirmée.

Aaron Kean