Fatidiques Retrouvailles - Tina Folsom - E-Book

Fatidiques Retrouvailles E-Book

Tina Folsom

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Beschreibung

Roxanne, femme vampire employée chez Scanguards, pensait qu'en entamant une nouvelle vie en tant que garde du corps au sein de la compagnie, elle pourrait enterrer son douloureux passé. D'anciennes blessures se réouvrent toutefois lorsqu'un nouveau client demande protection pour lui et son amie. Charles, un sorcier, n'a jamais pu oublier Roxanne, bien que le devoir l'ait forcé à la quitter sans la moindre explication, vingt-trois ans auparavant. Il a, à présent, besoin de son aide afin de sauver le monde des vampires et des sorciers d'une force dangereuse. Mais sauver le monde n'est pas la seule chose qu'il ait à l'esprit. Il veut récupérer Roxanne. À PROPOS DE LA SÉRIE La série Scanguards Vampires est pleine d'action rapide, de scènes d'amour torrides, de dialogues pleins d'esprit et de héros et héroïnes forts. Le vampire Samson Woodford vit à San Francisco et possède une société de sécurité et de garde du corps, Scanguards, qui emploie à la fois des vampires et des humains. Et éventuellement des sorcières. Ajoutez quelques gardiens immortels et quelques démons plus tard dans la série, et vous aurez compris ! Chaque livre peut être lu seul et est toujours centré sur un nouveau couple qui trouve l'amour, mais la série est plus agréable lorsqu'elle est lue dans l'ordre. Et bien sûr, il y a toujours quelques blagues - vous comprendrez quand vous rencontrerez Wesley, un aspirant sorcier. Bonne lecture ! ⭐️ ⭐️ ⭐️ ⭐️ Lara Adrian, auteure de la série Midnight Breed, vendue dans le New York Times : "Je suis accro aux livres de Tina Folsom ! La série des Scanguards® est l'une des choses les plus chaudes qui soient arrivées à la romance vampirique. Si vous aimez les lectures torrides et rapides, ne manquez pas cette série palpitante !" Les Vampires Scanguards La belle mortelle de Samson (#1) La provocatrice d'Amaury (#2) La partenaire de Gabriel (#3) L'enchantement d'Yvette (#4) La rédemption de Zane (#5) L'éternel amour de Quinn (#6) Les désirs d'Oliver (#7) Le choix de Thomas (#8) Discrète morsure (#8 ½) L'identité de Cain (#9) Le retour de Luther (#10) La promesse de Blake (#11) Fatidiques Retrouvailles (#11 ½) L'espoir de John (#12) La tempête de Ryder (#13) La conquête de Damian (#14) Le défi de Grayson (#15) L'amour interdit d'Isabelle (#16) La passion de Cooper (#17) Le courage de Vanessa (#18) Gardiens de la Nuit Amant Révélé (#1) Maître Affranchi (#2) Guerrier Bouleversé (#3) Gardien Rebelle (#4) Immortel Dévoilé (#5) Protecteur Sans Égal (#6) Démon Libéré (#7) Le club des éternels célibataires Séduisant (#1) Attirant (#2) Envoûtant (#3) Torride (#4) Attrayant (#5) Passionné (#6) Hors d'Olympe Une Touche de Grec (#1) Un Parfum de Grec (#2) Un Goût de Grec (#3) Un Souffle de Grec (#4) Les Vampires de Venise Nouvelle 1 : Raphael & Isabella Nouvelle 2 : Dante & Viola Nouvelle 3 : Lorenzo & Bianca Nouvelle 4 : Nico & Oriana Nouvelle 5 : Marcello & Jane Nom de Code Stargate Ace en Fuite (#1) Fox en Vue (#2) Yankee dans le Vent (#3) Tiger à l'Affût (#4) Hawk en Chasse (#5) La Quête du Temps Changement de Sort (#1) Présage du Destin (#2) Thriller Témoin Oculaire La série des vampires Scanguards a tout pour plaire : coup de foudre, ennemis à amants, rencontre mignonne, instalove, héros alpha, compagnons de destin, garde du corps, bande de frères, demoiselle en détresse, femme en péril, la beauté et la bête, identité cachée, âmes sœurs, premier amour, vierges, héros torturé, écart d'âge, amour de seconde chance, amant en deuil, retour d'entre les morts, bébé secret, playboy, enlèvements, d'amis à amants, coming out, admirateur secret, dernier à savoir, amour non partagé, amnésie, royauté, amour interdit, jumeaux identiques

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Seitenzahl: 146

Veröffentlichungsjahr: 2025

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FATIDIQUES RETROUVAILLES

VAMPIRES SCANGUARDS - TOME 11 1/2

TINA FOLSOM

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Ordre de Lecture

Autres livres de Tina

À propos de l’auteur

RÉSUMÉ

Roxanne, femme vampire employée chez Scanguards, pensait qu’en entamant une nouvelle vie en tant que garde du corps au sein de la compagnie, elle pourrait enterrer son douloureux passé. D’anciennes blessures se réouvrent toutefois lorsqu’un nouveau client demande protection pour lui et son amie.

Charles, un sorcier, n’a jamais pu oublier Roxanne, bien que le devoir l’ait forcé à la quitter sans la moindre explication, vingt-trois ans auparavant. Il a, à présent, besoin de son aide afin de sauver le monde des vampires et des sorciers d’une force dangereuse. Mais sauver le monde n’est pas la seule chose qu’il ait à l’esprit. Il veut récupérer Roxanne.

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© 2019 Tina Folsom

Scanguards est une marque déposée.

1

Il n’y avait pas grande activité dans le salon V, là où les employés de Scanguards aimaient se détendre entre leurs gardes, retrouver leurs collègues et apprécier un verre de sang gratuit. Et c’était ce dont Roxanne avait à présent besoin. Se relaxer après une ennuyante patrouille de huit heures à travers le quartier de Laurel Heights où il ne s’était absolument rien passé. De telles patrouilles la déstabilisaient, lui donnaient l’impression d’avoir négligé quelque chose.

Elle préférait se frotter à quelques délinquants, les remettre sur le droit chemin en leur faisant une peur bleue plutôt qu’errer dans les rues sans rencontrer le moindre incident. Lorsqu’elle s’occupait de criminels et s’assurait qu’aucun d’eux ne fît de mal à quiconque, elle avait l’impression d’avoir un but. C’était la raison première pour laquelle elle s’était fait embaucher en tant que garde du corps.

Si seulement Gabriel Giles, son patron et chef en second au sein de Scanguards, pouvait lui attribuer une mission convenable. Mais, en ce moment, tout semblait visiblement tourner au ralenti. Aucune convention en ville, aucune visite VIP, aucune menace. Et, dès lors, aucun nouveau client à protéger, ce qui signifiait que chaque garde du corps non occupé à protéger un client devait patrouiller.

Elle avait tiré la courte paille et avait été assignée à un des quartiers les plus sûrs, alors que des gardes du corps plus jeunes et moins expérimentés avaient hérité des quartiers juteux de SOMA ou Bayview, là où l’action était garantie.

Mais c’était les jumeaux d’Amaury, tous deux toujours en formation et chaperonnés par des gardes du corps accomplis comme John et Haven, qui s’étaient vu confier ces quartiers. Si cela ne ressemblait pas à du népotisme, alors elle ne savait pas ce que c’était.

Toujours en train de ronchonner, elle commandait un verre de O-Négatif au bar lorsqu’elle aperçut Thomas lui faire signe de le rejoindre dans le confortable espace salon face à la cheminée. Oliver, assis face à lui dans un fauteuil, regardait par-dessus son épaule.

— Salut, Roxanne, la salua Oliver.

Elle attrapa le verre de sang sur le comptoir du bar, remercia le barman d’un hochement de tête et se dirigea vers les deux hommes. Elle avait toujours aimé Thomas, ce motard passionné et informaticien de génie qui, avec son compagnon Eddie, dirigeait les opérations informatiques de la compagnie.

— Salut les gars, les salua-t-elle en s’approchant des fauteuils. Qu’est-ce que vous faites ?

— On parle juste de Wesley, dit Thomas en souriant.

Elle haussa les épaules. Wesley n’était pas vraiment son employé favori au sein de Scanguards. Et le fait qu’il fût parti lui convenait parfaitement.

— Hum.

— J’espère qu’il va bien, dit Oliver, visiblement inconscient du désintérêt de Roxanne à ce sujet. Honnêtement, j’espère que Samson a insisté pour qu’il emmène l’un de nous pour le protéger. Nous n’avons aucune idée de ce à quoi nous avons affaire avec ces Gardiens de la Nuit. Personne ne sait qui ils sont.

— Haven et Wesley ont fait le maximum de recherches les concernant. Mais il n’y avait pas grand-chose, admit Thomas. Tout ce que nous savons, c’est qu’ils sont des créatures surnaturelles et qu’ils peuvent, d’une manière ou d’une autre, voyager par le biais de portails.

— Comme des vortex ? demanda Oliver.

Thomas haussa les épaules.

— En quelque sorte. Et qui sait quelles autres aptitudes ils possèdent. Après tout, le gars que Wesley a pourchassé n’est pas intervenu quand nous avons arrêté ces escrocs de vampires.

— Pas plus qu’il ne nous a attaqués, dit Oliver. Et pourtant, j’aurais aimé que Wesley emmène l’un de nous avec lui pour le protéger.

Roxanne souffla d’un air désapprobateur.

— Je suis d’accord avec Samson. Pourquoi mobiliser un très bon vampire pour protéger un sorcier ?

Thomas haussa un sourcil.

— Je ne savais pas que tu n’aimais pas Wes. Lui, il t’aime bien.

Elle l’avait également remarqué, mais avait fait de son mieux pour le maintenir à distance. Sa mâchoire se crispa.

— Je n’ai rien contre lui personnellement.

— Personnellement ? demanda Thomas. Je veux dire, je sais que les vampires et les sorciers sont ennemis jurés. Vieilles querelles et tout le reste. Mais c’est différent au sein de Scanguards, et je pensais que tu le savais. En définitive, c’est juste un préjugé qui est à la base de ces querelles. C’est de l’histoire ancienne. Nous sommes au-dessus de ça.

Roxanne déglutit, consciente que Thomas, plus que quiconque pour en avoir fait les frais dans sa jeunesse, savait ce qu’étaient des préjugés. Dans une Angleterre victorienne, il avait été rejeté en raison de son homosexualité.

Mais l’aversion de Roxanne pour les sorciers n’était pas due à une idée reçue. Elle aurait aimé qu’il en fût ainsi. Son cœur n’aurait alors plus à saigner à chaque fois qu’elle se remémorait son passé lorsqu’elle était confrontée à l’un d’entre eux. Ceci ne regardait toutefois personne à part elle.

— Eh bien, il ne me manquera pas s’il ne revient pas.

Oliver dodelina légèrement de la tête.

— Tu ne trouves pas que c’est un peu dur ?

Il échangea un regard avec Thomas avant de poursuivre.

— Ne te méprends pas, Wes m’a tapé sur les nerfs plus d’une fois, et nous nous sommes disputés, mais c’est un bon gars. Au bout du compte, il surveille tes arrières.

Une main glaciale enserra le cœur de Roxanne au point d’en avoir mal.

— On ne peut jamais faire confiance à un sorcier, quoiqu’il promette. Aussi fort puisse-t-il clamer t’aimer.

— Je suis désolé de l’entendre, Roxanne, dit Thomas, son visage arborant un air pensif.

— Si tu veux— poursuivit-il en se passant une main dans sa chevelure blonde.

Le bip du portable de Roxanne la sauva.

— Excusez-moi.

Elle sortit le téléphone de sa poche et y jeta un œil. En lisant le texto, elle soupira.

— Gabriel a besoin de moi. On se voit plus tard, les gars.

Elle sortit pratiquement en trombe du salon V, laissant son verre de sang intact sur la table jouxtant la sortie. Une fois dans le couloir, elle prit l’ascenseur jusqu’au troisième étage, là où on accueillait les nouveaux clients. Lorsqu’elle sortit de celui-ci, elle se heurta presque à Gabriel qui arrivait depuis l’autre bout du couloir, là où se trouvaient les escaliers.

— Oh, te voilà, dit-il en hochant la tête.

— Ça avait l’air important.

— Je pense que ça l’est.

La grande cicatrice qui ornait son visage depuis l’oreille jusqu’au menton semblait palpiter. Ses épais cheveux brun foncé étaient attachés en queue de cheval au bas de sa nuque. Il désigna la porte d’une des petites salles de conférence.

— J’ai besoin d’une intuition féminine, ajouta-t-il.

Roxanne soupira. Super, il ne s’agissait donc pas d’un nouveau client pour elle, mais juste de donner son avis à Gabriel.

— À quel sujet ? demanda-t-elle en refoulant sa déception.

— Un client potentiel nous a approchés. Il ne dit pas grand-chose de plus que vouloir une protection. Il demande quatre gardes du corps et exige qu’au moins l’un d’entre eux soit une femme.

— Quatre ? Qui est-il ? Le président des États-Unis ? plaisanta-t-elle. Même les politiciens en vue se voient rarement assigner plus de deux gardes du corps, à moins qu’une menace crédible n’existe à leur encontre.

Gabriel ne rit pas.

— Je n’ai aucune idée de qui il est, ni d’où il vient. Eddie a déjà encodé son profil dans le système…

— Et ?

— Rien. Absolument rien. Comme s’il n’existait même pas.

— Eh bien, s’il n’existe pas, je ne vois pas pourquoi il a besoin de protection.

Elle lança quelques mèches de ses longs cheveux auburn derrière l’épaule.

— Tu as ta réponse, ajouta-t-elle. Refuse. Si c’était tout ce dont tu avais besoin, je te verrai plus tard.

— Ce n’est pas pour ça que je t’ai demandé de monter.

Roxanne s’arrêta et haussa un sourcil.

— Pour quoi alors ?

Gabriel pointa la porte du doigt.

— Je veux que tu te joignes à moi quand je le questionnerai plus amplement. Tu comprends, pour mieux le cerner.

— Depuis quand as-tu besoin de moi pour cerner un client ?

— Eh bien, normalement, étant donné les circonstances, je demanderais à Wesley de m’assister.

Il haussa les épaules.

— Mais puisque Wes a décidé de chasser des fantômes, j’ai pensé que l’autre personne la plus appropriée serait une femme dotée d’une intuition aussi pointue que la lame d’un couteau.

À ce compliment, Roxanne sentit sa poitrine se gonfler de fierté. Ici, chez Scanguards, elle était estimée. Respectée. C’était quelque chose qui lui avait manqué par le passé Mais tout cela était derrière elle. Elle avait commencé une nouvelle vie, loin de l’ancienne. Si seulement elle pouvait définitivement tirer un trait sur son passé, elle serait heureuse. Mais en dépit des nombreuses années qui s’étaient écoulées, certains souvenirs refaisaient sans cesse surface.

— Alors, prête ?

La voix de Gabriel l’extirpa de ses pensées.

— Bien sûr, après toi.

Son patron ouvrit la porte de la salle de conférence et entra dans la pièce. Elle le suivit et laissa errer les yeux. Un homme leur tournait le dos, observant la sombre nuit à travers la fenêtre. Roxanne referma la porte derrière elle et inspira. Immédiatement, elle capta quelque chose : l’homme n’était pas humain. Pas plus que vampire. C’était un sorcier. Pas étonnant que Gabriel eût souhaité la présence de Wesley. Maintenant, elle comprenait. Visiblement, même Gabriel ne faisait pas totalement confiance à un sorcier.

— Monsieur Dubois, dit Gabriel. Pouvons-nous poursuivre notre conversation ?

— J’étais juste en train d’admirer la vue, dit le grand étranger en se retournant. Conti—

Son regard se posa sur Roxanne, et il en perdit ses mots.

Tout comme Roxanne se vit dépourvue de tout ce qu’elle avait en elle. Son cœur s’arrêta, son souffle se précipita hors de ses poumons, et tout son sang lui glaça les veines comme si elle était tombée dans une cuve d’azote liquide.

Cela aurait peut-être représenté une meilleure option que celle d’avoir à faire face à cet homme et d’avoir le cœur brisé, une fois de plus.

— Charles.

Ce mot fit son chemin entre ses lèvres paralysées, exprimé par le dernier souffle d’air auquel son corps tentait de se raccrocher.

2

— Roxanne.

Il s’était préparé à ce moment depuis qu’il avait découvert où elle vivait à présent. Mais le fait de la voir le surprit toutefois.

L’avoir devant lui était comme un rêve. Un rêve semblable à tous ceux dans lesquels il l’avait revue, l’avait, une fois de plus, regardée dans le gris de ses yeux et était tombé sous son charme. Car même les vampires pouvaient lancer des sorts. Roxanne l’avait fait, vingt-trois années plus tôt. Elle l’avait capturé corps et âme, privé de tout intérêt envers d’autres femmes et lui avait fait regretter, nuit et jour, ce qu’il avait fait. Ce qu’il avait eu à faire afin de tous les protéger.

Il ne l’avait sciemment pas recherchée après cette nuit fatidique durant laquelle il avait dû la quitter. Le destin l’avait lesté d’une responsabilité à laquelle il n’avait pu se soustraire. Mais, bientôt, il serait déchargé de son devoir et serait à nouveau libre. Il pourrait, alors, tenter de se racheter aux yeux de Roxanne et espérer son pardon.

Roxanne était exactement comme dans ses souvenirs. Ses cheveux auburn lui tombaient toujours devant les épaules, caressant ses mamelons lorsqu’elle était nue. Ses lèvres rouges étaient pleines, dodues et l’appelaient à l’embrasser. Un pantalon serrant noir recouvrait ses longues jambes, accentuant leur grandeur. Il ne se souvenait que trop parfaitement bien de la manière dont elle avait enroulé ces jambes autour de lui en le pressant de la prendre plus violemment. La force de vampire de Roxanne avait été la plus grande excitation qu’il eût jamais expérimentée. Mais en dépit de l’écrasante force physique de Roxanne, ils avaient toujours été égaux. Et tout cela parce que, dans ses bras, elle s’adoucissait, s’abandonnait et ronronnait comme un chaton apprivoisé à chaque fois qu’il la faisait jouir. C’était durant ces moments qu’il avait vu son âme et avait réalisé qu’il ne se libèrerait jamais de son emprise. Elle lui avait volé son cœur.

Mais à présent, à en juger par le regard furieux de Roxanne, ce même cœur courait le danger d’être arraché de sa poitrine.

— Je vois que les présentations ne sont pas nécessaires, dit le patron de Scanguards, la voix teintée d’une question implicite.

Mais Charles ne laverait pas son linge sale devant un vampire qu’il venait juste de rencontrer une demi-heure plus tôt. Ceci était entre Roxanne et lui. Entre l’amour de sa vie et lui.

Charles ouvrit la bouche, mais n’eut pas l’occasion de prononcer le moindre mot.

— Comment oses-tu te pointer ici ?

Ce n’était pas vraiment un accueil chaleureux. Il ne pouvait toutefois pas l’en blâmer. Mais entendre une telle fureur dans la voix de Roxanne et voir ses yeux rouges, tandis qu’elle avançait, résolument déterminée d’un pas raide vers lui, signifiait que le temps n’avait pas guéri la blessure qu’il avait laissée derrière lui.

— Toi, espèce de sorcier dégueulasse, fourbe, bon à rien et menteur ! Et dire que je t’ai fait confiance par le passé !

Elle plissa les yeux au moment même où ses canines s’allongeaient et dépassaient d’entre ses lèvres entrouvertes.

Le pouls de Charles accéléra au double de sa vitesse normale. La peur n’était toutefois pas à l’origine de cette réaction. Il avait toujours aimé les morsures de Roxanne, toujours aimé la connexion qu’il ressentait avec elle lorsqu’elle venait loger ses canines dans son cou afin de boire son sang. Et même maintenant, tandis qu’elle s’approchait, chacun de ses pores recrachant la plus pure des haines, il ne pouvait réprimer le frisson qui lui parcourait la colonne vertébrale à la simple pensée de sentir une dernière fois ces canines dans sa chair. S’il n’avait pas juré de respecter sa promesse et de remplir son devoir, il l’y aurait autorisée. Mais il y avait trop de choses en jeu. Mourir dans les bras de Roxanne et payer pour ce qu’il lui avait fait n’était donc pas une option.

Il leva une main et souffla de l’air en direction de la jeune femme, l’arrêtant subitement dans son approche. Roxanne fut repoussée par cette barrière soudainement sortie de la bouche de Charles.

— Ne fais rien que tu ne puisses regretter, Roxanne, la prévint-il.

— Je ne vais pas regretter de te mettre en pièce, espèce de salaud ! dit-elle entre les dents tout en poussant sur la barrière.

— Putain, mais qu’est-ce que c’est que ça ? interrompit Gabriel. Je veux une explication. Maintenant !

Charles regarda le vampire balafré.

— Cela n’a rien à voir avec Scanguards ou ma demande de protection.

Roxanne souffla d’un air désapprobateur.

— Tout à fait d’accord avec toi. Tu es la dernière personne que Scanguards accepterait jamais de protéger. Tu n’en vaux pas la peine ! Qui que soit celui que tu fuis, j’espère qu’il te rattrapera et te fera souffrir.

Elle serra les mâchoires comme si elle se raccrochait aux derniers vestiges de son contrôle.

— Tu ne penses pas que c’est un peu dur, chérie ?

Elle bondit alors vers lui et, cette fois, Charles relâcha sa concentration. La barrière qu’il avait érigée s’écroula ; ou peut-être la laissa-t-il s’écrouler. Roxanne la franchit et le claqua contre la fenêtre avec une force telle qu’il fut surpris qu’elle ne se brisât pas ou, tout du moins, ne se fissurât. À l’épreuve des balles, pensa-t-il furtivement. Mais déjà, Roxanne le soulevait et le projetait à travers la pièce. Il vola contre le mur et y laissa un impact avant de s’écraser au sol.

Elle se rua à nouveau sur lui mais n’alla pas très loin, son patron l’arrêtant afin de l’empêcher de causer davantage de dégâts.

— Ça suffit, Roxanne ! ordonna Gabriel en la maintenant fermement par le biceps.

Elle tourna violemment la tête vers son patron et dirigea à présent sa colère contre lui.

— Tu ne peux pas le prendre comme client. Ça sent mauvais. Quoi qu’il te dise, ce sera un mensonge. Ne lui fais pas confiance.

— Nous verrons cela.

Gabriel fit signe à Charles.

— Qu’avez-vous à dire, Monsieur Dubois ? demanda-t-il.

— Son nom n’est pas Dubois, interrompit Roxanne. Et il n’a pas besoin de protection. Pas vrai, chéri ?