Fêtes galantes, La bonne chanson, Romances sans paroles - Paul Verlaine - E-Book

Fêtes galantes, La bonne chanson, Romances sans paroles E-Book

Paul Verlaine

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Beschreibung

Une édition de référence de Fêtes galantes de Paul Verlaine, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.

« Dans le vieux parc solitaire et glacé

Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,

Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé

Deux spectres ont évoqué le passé.

— Te souvient-il de notre extase ancienne ?

— Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne ?

— Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom ?

Toujours vois-tu mon âme en rêve ? — Non. » (Extrait de Colloque sentimental.)

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EPUB

Seitenzahl: 40

Veröffentlichungsjahr: 2012

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Le plus grand soin a été apporté à la mise au point de ce livre numérique de la collection Candide & Cyrano, afin d’assurer une qualité éditoriale et un confort de lecture optimaux.

Malgré ce souci constant, il se peut que subsistent d’éventuelles coquilles ou erreurs. Les éditeurs seraient infiniment reconnaissants envers leurs lectrices et lecteurs attentifs s’ils avaient l’amabilité de signaler ces imperfections à l’adresse [email protected].

Fêtes galantes, La Bonne Chanson, Romances sans paroles

Paul Verlaine

Fêtes galantes

Clair de lune

Votre âme est un paysage choisi Que vont charmants masques et bergamasques, Jouant du luth et dansant et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques.

Tout en chantant sur le mode mineur L'amour vainqueur et la vie opportune, Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur Et leur chanson se mêle au clair de lune,

Au calme clair de lune triste et beau, Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres Et sangloter d'extase les jets d'eau, Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.

Pantomime

Pierrot, qui n'a rien d'un Clitandre, Vide un flacon sans plus attendre, Et, pratique, entame un pâté.

Cassandre, au fond de l'avenue, Verse une larme méconnue Sur son neveu déshérité.

Ce faquin d'Arlequin combine L'enlèvement de Colombine Et pirouette quatre fois.

Colombine rêve, surprise De sentir un cœur dans la brise Et d'entendre en son cœur des voix.

Sur l'herbe

L'abbé divague. — Et toi, marquis, Tu mets de travers ta perruque. — Ce vieux vin de Chypre est exquis Moins, Camargo, que votre nuque.

— Ma flamme... — Do, mi, sol, la, si. — L'abbé, ta noirceur se dévoile. — Que je meure, Mesdames, si Je ne vous décroche une étoile.

—     Je voudrais être petit chien ! — Embrassons nos bergères, l'une Après l'autre. — Messieurs, eh bien ? — Do, mi, sol. — Hé ! bonsoir la Lune !

L'allée

Fardée et peinte comme au temps des bergeries, Frêle parmi les nœuds énormes de rubans, Elle passe, sous les ramures assombries, Dans l'allée où verdit la mousse des vieux bancs, Avec mille façons et mille afféteries Qu'on garde d'ordinaire aux perruches chéries. Sa longue robe à queue est bleue, et l'éventail Qu'elle froisse en ses doigts fluets aux larges bagues S'égaie en des sujets érotiques, si vagues Qu'elle sourit, tout en rêvant, à maint détail. — Blonde en somme. Le nez mignon avec la bouche Incarnadine, grasse, et divine d'orgueil Inconscient. — D'ailleurs plus fine que la mouche Qui ravive l'éclat un peu niais de l'œil.

À la promenade

Le ciel si pâle et les arbres si grêles Semblent sourire à nos costumes clairs Qui vont flottant légers avec des airs De nonchalance et des mouvements d'ailes.

Et le vent doux ride l'humble bassin, Et la lueur du soleil qu'atténue L'ombre des bas tilleuls de l'avenue Nous parvient bleue et mourante à dessein.

Trompeurs exquis et coquettes charmantes Cœurs tendres mais affranchis du serment Nous devisons délicieusement, Et les amants lutinent les amantes

De qui la main imperceptible sait Parfois donner un soufflet qu'on échange Contre un baiser sur l'extrême phalange Du petit doigt, et comme la chose est

Immensément excessive et farouche, On est puni par un regard très sec, Lequel contraste, au demeurant, avec La moue assez clémente de la bouche.

Dans la grotte

Là, je me tue à vos genoux ! Car ma détresse est infinie, Et la tigresse épouvantable d'Hyrcanie Est une agnelle au prix de vous.

Oui, céans, cruelle Clymène, Ce glaive qui, dans maints combats, Mit tant de Scipions et de Cyrus à bas, Va finir ma vie et ma peine !

Ai-je même besoin de lui Pour descendre aux Champs-Elysées ? Amour perça-t-il pas de flèches aiguisées Mon cœur, dès que votre œil m'eût lui ?

Les ingénus

Les hauts talons luttaient avec les longues jupes, En sorte que, selon le terrain et le vent, Parfois luisaient des bas de jambe, trop souvent Interceptés ! — et nous aimions ce jeu de dupes.

Parfois aussi le dard d'un insecte jaloux Inquiétait le col des belles, sous les branches, Et c'était des éclairs soudains de nuques blanches Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous.

Le soir tombait, un soir équivoque d'automne : Les belles, se pendant rêveuses à nos bras, Dirent alors des mots si spécieux, tout bas, Que notre âme depuis ce temps tremble et s'étonne.

Cortège

Un singe en veste de brocart Trotte et gambade devant elle Qui froisse un mouchoir de dentelle