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RÉSUMÉ : "Poèmes saturniens" est le premier recueil de poésie de Paul Verlaine, publié en 1866. Ce chef-d'oeuvre littéraire marque l'entrée de Verlaine dans le mouvement symboliste, bien que l'influence du romantisme soit encore palpable. À travers une série de poèmes, l'auteur explore des thèmes tels que la mélancolie, la nature et le passage du temps, tout en expérimentant avec la musicalité et la structure des vers. Verlaine utilise des métaphores et des symboles pour exprimer des émotions complexes, souvent en lien avec ses propres expériences personnelles et ses tourments intérieurs. Les "Poèmes saturniens" se distinguent par leur tonalité sombre et introspective, offrant une vision du monde à la fois lucide et désenchantée. Le recueil est divisé en plusieurs sections, chacune abordant des aspects différents de la condition humaine, de la nostalgie à l'amour non réciproque. La richesse des images et la profondeur des réflexions font de cet ouvrage un pilier de la poésie française du XIXe siècle. Verlaine parvient à capturer l'essence de la tristesse et de la beauté éphémère, laissant une empreinte durable sur ses lecteurs. L'AUTEUR : Paul Verlaine, né le 30 mars 1844 à Metz, est l'une des figures emblématiques de la poésie française. Après des études à Paris, il s'intègre rapidement dans les cercles littéraires de l'époque. Influencé par Charles Baudelaire et les poètes parnassiens, Verlaine développe un style unique, caractérisé par une musicalité inégalée et une profonde sensibilité. Sa vie personnelle tumultueuse, marquée par des relations amoureuses complexes et des excès, se reflète souvent dans ses écrits. En 1871, Verlaine rencontre Arthur Rimbaud, avec qui il entretient une relation passionnée mais orageuse, qui influencera considérablement son oeuvre. Après une période de troubles, incluant un séjour en prison, Verlaine revient à la poésie avec une voix plus mature et introspective. Ses oeuvres ultérieures, telles que "Romances sans paroles" et "Fêtes galantes", confirment son statut de maître du symbolisme. Verlaine décède le 8 janvier 1896 à Paris, laissant derrière lui un héritage littéraire indélébile qui continue d'inspirer les générations futures.
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Seitenzahl: 41
Veröffentlichungsjahr: 2019
Les sages d’autrefois, qui valaient bien ceux-ci,
Crurent, et c’est un point encore mal éclairci,
Lire au ciel les bonheurs ainsi que les désastres,
Et que chaque âme était liée à l’un des astres.
(On a beaucoup raillé, sans penser que souvent
Le rire est ridicule autant que décevant,
Cette explication du mystère nocturne.)
Or ceux-là qui sont nés sous le signe SATURNE,
Fauve planète, chère aux nécromanciens,
Ont entre tous, d’après les grimoires anciens,
Bonne part de malheur et bonne part de bile.
L’Imagination, inquiète et débile,
Vient rendre nul en eux l’effort de la Raison.
Dans leurs veines le sang, subtil comme un poison,
Brillant comme une lave, et rare, coule et roule
En grésillant leur triste Idéal qui s’écroule.
Tels les Saturniens doivent souffrir et tels
Mourir – en admettant que nous soyons mortels,
Leur plan de vie étant dessiné ligne à ligne
Par la logique d’une Influence maligne.
P. V.
PROLOGUE
MELANCHOLIA
Résignation
Nevermore
Après trois ans
Vœu
Lassitude
Mon rêve familier
À une femme
L’Angoisse
EAUX-FORTES
Croquis parisien
Cauchemar
Marine
Effet de nuit
Grotesques
PAYSAGES TRISTES
Soleils couchants
Crépuscule du soir mystique
Promenade sentimentale
Nuit du Walpurgis classique
Chanson d’automne
L’Heure du berger
Le Rossignol
CAPRICES
Femme et chatte
Jésuitisme
La chanson des Ingénues
Une grande dame
Monsieur Prudhomme
Initium
Çavitri
Sub urbe
Sérénade
Un dahlia
Nevermore
Il bacio
Dans les bois
Nocturne parisien
Marco
César Borgia : Portrait en pied
La Mort de Philippe II
ÉPILOGUE
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Dans ces temps fabuleux, les limbes de l’histoire,
Où les fils de Raghû, beaux de fard et de gloire,
Vers la Ganga régnaient leur règne étincelant,
Et, par l’intensité de leur vertu troublant
Les Dieux et les Démons et Bhagavat lui-même,
Augustes, s’élevaient jusqu’au Néant suprême,
Ah ! la terre et la mer et le ciel, purs encore
Et jeunes, qu’arrosait une lumière d’or
Frémissante, entendaient, apaisant leurs murmures
De tonnerres, de flots heurtés, de moissons mûres,
Et retenant le vol obstiné des essaims,
Les Poëtes sacrés chanter les Guerriers saints,
Cependant que le ciel et la mer et la terre
Voyaient, – rouges et las de leur travail austère, –
S’incliner, pénitents fauves et timorés,
Les Guerriers saints devant les Poëtes sacrés !
Une connexité grandiosement alme
Liait le Kçhatrya serein au Chanteur calme,
Valmiki l’excellent à l’excellent Rama :
Telles sur un étang deux touffes de padma.
– Et sous tes cieux dorés et clairs, Hellas antique,
De Spartè la sévère à la rieuse Attique,
Les Aèdes, Orpheus, Alkaïos, étaient
Encore des héros altiers et combattaient.
Homéros, s’il n’a pas, lui, manié le glaive,
Fait retentir, clameur immense qui s’élève,
Vos échos jamais las, vastes postérités,
D’Hektôr et d’Odysseus, et d’Akhilleus chantés.
Les héros à leur tour, après les luttes vastes,
Pieux, sacrifiaient aux neuf Déesses chastes,
Et non moins que de l’art d’Arès furent épris
De l’Art dont une Palme immortelle est le prix,
Akhilleus entre tous ! Et le Laërtiade
Dompta, parole d’or qui charme et persuade,
Les esprits et les cœurs et les âmes toujours,
Ainsi qu’Orpheus domptait les tigres et les ours.
– Plus tard, vers des climats plus rudes, en des ères
Barbares, chez les Francs tumultueux, nos pères,
Est-ce que le Trouvère héroïque n’eut pas
Comme le Preux sa part auguste des combats ?
Est-ce que, Théroldus ayant dit Charlemagne,
Et son neveu Roland resté dans la montagne,
Et le bon Olivier de Turpin au grand cœur,
En beaux couplets et sur un rhythme âpre et vainqueur,
Est-ce que, cinquante ans après, dans les batailles,
Les durs Leudes perdant leur sang par vingt entailles,
Ne chantaient pas le chant de geste sans rivaux
De Roland et de ceux qui virent Roncevaux
Et furent de l’énorme et superbe tuerie,
Du temps de l’Empereur à la barbe fleurie ?...
– Aujourd’hui, l’Action et le Rêve ont brisé
Le pacte primitif par les siècles usé,
Et plusieurs ont trouvé funeste ce divorce
De l’Harmonie immense et bleue et de la Force.
La Force, qu’autrefois le Poëte tenait
En bride, blanc cheval ailé qui rayonnait,
La Force, maintenant, la Force, c’est la Bête
Féroce bondissante et folle et toujours prête
À tout carnage, à tout dévastement, à tout
Égorgement, d’un bout du monde à l’autre bout !
L’Action qu’autrefois réglait le chant des lyres,
Trouble, enivrée, en proie aux cent mille délires
Fuligineux d’un siècle en ébullition,
L’Action à présent, – ô pitié ! – l’Action,
C’est l’ouragan, c’est la tempête, c’est la houle
Marine dans la nuit sans étoiles, qui roule
Et déroule parmi les bruits sourds l’effroi vert
Et rouge des éclairs sur le ciel entr’ouvert ?
– Cependant, orgueilleux et doux, loin des vacarmes
De la vie et du choc désordonné des armes
Mercenaires, voyez, gravissant les hauteurs
