Poèmes saturniens (édition intégrale de 1866) - Paul Verlaine - E-Book

Poèmes saturniens (édition intégrale de 1866) E-Book

Paul Verlaine

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Beschreibung

Poèmes saturniens est le titre du premier recueil poétique en vers de Paul Verlaine, publié en 1866 chez l'éditeur Alphonse Lemerre. Verlaine y professe d'abord l'impassibilité parnassienne ; et ce premier recueil contient des " eaux-fortes " ou des tableaux dans le goût du Parnasse. Déjà, pourtant, le vrai Verlaine apparaît, avec sa sensualité, sa tendresse et sa mélancolie : il compose des " paysages tristes ", évoque un amour disparu (Nevermore), une femme idéale (Mon Rêve familier), associe aux caprices de son imagination le charme d'un paysage crépusculaire (Soleils couchants) et laisse entendre un écho assourdi de l'inquiétude romantique (Chanson d'automne). Déjà son instinct poétique le conduit à assouplir l'alexandrin, à manier des rythmes impairs, à suggérer des états d'âme vagues par des strophes vaporeuses. Liste des poèmes du recueil "Poèmes saturniens": Les sages d'autrfois qui valaient bien ceux-ci Prologue Dans ces temps fabuleux, les limbes de l'histoire, la suite est assez longue... Mélanchollia (à Ernest Boutier) 1-Résignation 2-Nevermore 3- Après trois ans 4-Voeu 5-Lassitude 6-Mon rève familier 7-A une femme 8- L'angoisse Eaux-Fortes (à François Coppée) 1-Croquis parisien 2-Cauchemar 3- Marine 4-Effet de nuit 5-Grotesques Paysages tristes (à Catulle Mendès) 1-Soleils couchants 2-Crépuscule du soir mystique 3- Promenade sentimentale 4- Nuit du Walpurgis classique 5- Chanson d'automne 6- L'heure du berger 7-Le rosignol Caprices (à Henri Winter) 1- Femme et chatte 2- Jésuitisme 3-La chanson des ingénues 4-Une grande dame 5-Monsieur Prudhomme Autres poèmes sans numéro à la suite Initium Cavitri Sub Urbe Sérénade Un dalhia Nevermore Il Bacio Dans les bois Nocturne parisien Marco César Borgia La mort de Philippe II Epilogue 1-Le soleil moins ardent, luit clair au ciel moins dense... 2-Donc c'est fait. Ce livre est clos. Chères idées... 3-Ah ! l'Inspiration superbe et souveraine...

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Seitenzahl: 41

Veröffentlichungsjahr: 2019

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Les sages d’autrefois, qui valaient bien ceux-ci,

Crurent, et c’est un point encore mal éclairci,

Lire au ciel les bonheurs ainsi que les désastres,

Et que chaque âme était liée à l’un des astres.

(On a beaucoup raillé, sans penser que souvent

Le rire est ridicule autant que décevant,

Cette explication du mystère nocturne.)

Or ceux-là qui sont nés sous le signe SATURNE,

Fauve planète, chère aux nécromanciens,

Ont entre tous, d’après les grimoires anciens,

Bonne part de malheur et bonne part de bile.

L’Imagination, inquiète et débile,

Vient rendre nul en eux l’effort de la Raison.

Dans leurs veines le sang, subtil comme un poison,

Brillant comme une lave, et rare, coule et roule

En grésillant leur triste Idéal qui s’écroule.

Tels les Saturniens doivent souffrir et tels

Mourir – en admettant que nous soyons mortels,

Leur plan de vie étant dessiné ligne à ligne

Par la logique d’une Influence maligne.

P. V.

Sommaire

PROLOGUE

MELANCHOLIA

Résignation

Nevermore

Après trois ans

Vœu

Lassitude

Mon rêve familier

À une femme

L’Angoisse

EAUX-FORTES

Croquis parisien

Cauchemar

Marine

Effet de nuit

Grotesques

PAYSAGES TRISTES

Soleils couchants

Crépuscule du soir mystique

Promenade sentimentale

Nuit du Walpurgis classique

Chanson d’automne

L’Heure du berger

Le Rossignol

CAPRICES

Femme et chatte

Jésuitisme

La chanson des Ingénues

Une grande dame

Monsieur Prudhomme

Initium

Çavitri

Sub urbe

Sérénade

Un dahlia

Nevermore

Il bacio

Dans les bois

Nocturne parisien

Marco

César Borgia : Portrait en pied

La Mort de Philippe II

ÉPILOGUE

Chapitre I

Chapitre II

Chapitre III

PROLOGUE

Dans ces temps fabuleux, les limbes de l’histoire,

Où les fils de Raghû, beaux de fard et de gloire,

Vers la Ganga régnaient leur règne étincelant,

Et, par l’intensité de leur vertu troublant

Les Dieux et les Démons et Bhagavat lui-même,

Augustes, s’élevaient jusqu’au Néant suprême,

Ah ! la terre et la mer et le ciel, purs encore

Et jeunes, qu’arrosait une lumière d’or

Frémissante, entendaient, apaisant leurs murmures

De tonnerres, de flots heurtés, de moissons mûres,

Et retenant le vol obstiné des essaims,

Les Poëtes sacrés chanter les Guerriers saints,

Cependant que le ciel et la mer et la terre

Voyaient, – rouges et las de leur travail austère, –

S’incliner, pénitents fauves et timorés,

Les Guerriers saints devant les Poëtes sacrés !

Une connexité grandiosement alme

Liait le Kçhatrya serein au Chanteur calme,

Valmiki l’excellent à l’excellent Rama :

Telles sur un étang deux touffes de padma.

– Et sous tes cieux dorés et clairs, Hellas antique,

De Spartè la sévère à la rieuse Attique,

Les Aèdes, Orpheus, Alkaïos, étaient

Encore des héros altiers et combattaient.

Homéros, s’il n’a pas, lui, manié le glaive,

Fait retentir, clameur immense qui s’élève,

Vos échos jamais las, vastes postérités,

D’Hektôr et d’Odysseus, et d’Akhilleus chantés.

Les héros à leur tour, après les luttes vastes,

Pieux, sacrifiaient aux neuf Déesses chastes,

Et non moins que de l’art d’Arès furent épris

De l’Art dont une Palme immortelle est le prix,

Akhilleus entre tous ! Et le Laërtiade

Dompta, parole d’or qui charme et persuade,

Les esprits et les cœurs et les âmes toujours,

Ainsi qu’Orpheus domptait les tigres et les ours.

– Plus tard, vers des climats plus rudes, en des ères

Barbares, chez les Francs tumultueux, nos pères,

Est-ce que le Trouvère héroïque n’eut pas

Comme le Preux sa part auguste des combats ?

Est-ce que, Théroldus ayant dit Charlemagne,

Et son neveu Roland resté dans la montagne,

Et le bon Olivier de Turpin au grand cœur,

En beaux couplets et sur un rhythme âpre et vainqueur,

Est-ce que, cinquante ans après, dans les batailles,

Les durs Leudes perdant leur sang par vingt entailles,

Ne chantaient pas le chant de geste sans rivaux

De Roland et de ceux qui virent Roncevaux

Et furent de l’énorme et superbe tuerie,

Du temps de l’Empereur à la barbe fleurie ?...

– Aujourd’hui, l’Action et le Rêve ont brisé

Le pacte primitif par les siècles usé,

Et plusieurs ont trouvé funeste ce divorce

De l’Harmonie immense et bleue et de la Force.

La Force, qu’autrefois le Poëte tenait

En bride, blanc cheval ailé qui rayonnait,

La Force, maintenant, la Force, c’est la Bête

Féroce bondissante et folle et toujours prête

À tout carnage, à tout dévastement, à tout

Égorgement, d’un bout du monde à l’autre bout !

L’Action qu’autrefois réglait le chant des lyres,

Trouble, enivrée, en proie aux cent mille délires

Fuligineux d’un siècle en ébullition,

L’Action à présent, – ô pitié ! – l’Action,

C’est l’ouragan, c’est la tempête, c’est la houle

Marine dans la nuit sans étoiles, qui roule

Et déroule parmi les bruits sourds l’effroi vert

Et rouge des éclairs sur le ciel entr’ouvert ?

– Cependant, orgueilleux et doux, loin des vacarmes

De la vie et du choc désordonné des armes

Mercenaires, voyez, gravissant les hauteurs