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Wesley Montgomery, sorcier des Scanguards, est déterminé à former une alliance entre son groupe et les insaisissables Gardiens de la Nuit. Mais Virginia Robson – agent d'exécution de la loi, membre fraîchement nommée du Conseil des Gardiens de la Nuit faisant battre le cœur de Wesley – ne lui facilite pas la tâche. La rousse au caractère de feu pense que Wesley a été envoyé par les démons pour les infiltrer. Cette conviction se renforce davantage lorsque les Gardiens de la Nuit sont attaqués sur leur propre territoire.
À contrecœur, Virginia se laisse séduire par le bel étranger qui offre son aide dans la guerre sans fin de sa race contre les démons. Peut-elle toutefois lui faire confiance ? Même s'il suscite en elle un désir qu'elle a toujours refusé ?
Quel défi sera le plus ardu pour le couple : construire un avenir commun ou vaincre les démons qui les guettent à chaque coin de rue ?
***Fans des Scanguards ***
Ce livre est un cross-over entre les Vampires Scanguards et les Gardiens de la Nuit. Il est rempli de personnages familiers et bien-aimés des Scanguards, alors soyez certain qu'il est aussi plein d'action et aussi chaud que n'importe quel livre des Scanguards. Bonne lecture !
***SPOILER ALERT***
Ce livre dévoile des parties de l'intrigue et/ou des méchants du tome 1, Amant Révélé, ainsi que du tome 2, Maître Affranchi. Par conséquent, si vous souhaitez suivre cette série, il est préférable de la lire dans l'ordre.
⭐️ ⭐️ ⭐️ ⭐️ Lara Adrian, auteure de la série Midnight Breed, best-seller du New York Times : "Préparez-vous à une aventure fantastique ! Les Gardiens de la Nuit sont la seule chose qui se dresse entre l'humanité et une race démoniaque déterminée à dominer le monde. Pour une romance paranormale au rythme effréné et aux enjeux majeurs, ne manquez pas d'ajouter Tina Folsom à votre liste de lectures à ne pas manquer !"
Gardiens de la Nuit
Amant Révélé (#1)
Maître Affranchi (#2)
Guerrier Bouleversé (#3)
Gardien Rebelle (#4)
Immortel Dévoilé (#5)
Protecteur Sans Égal (#6)
Démon Libéré (#7)
Les Vampires Scanguards
Le club des éternels célibataires
Hors d'Olympe
Les Vampires de Venise
Nom de Code Stargate
La Quête du Temps
La série Gardiens de la Nuit a tout pour plaire : des coups de foudre, des ennemis devenus amants, de jolies rencontres , des héros alpha, des compagnons prédestinés, des gardes du corps, une bande de frères, des demoiselles en détresse, des femmes en danger, une identité cachée, l'invisibilité, des âmes sœurs, des héros torturés, un écart d'âge, un amour de la seconde chance, un amant en deuil, le retour d'entre les morts, un bébé secret, des enlèvements, des amis devenus amants, un admirateur secret, le dernier à savoir, un amour non partagé, un amour interdit, des partenaires dans la lutte contre la criminalité.
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Seitenzahl: 435
Veröffentlichungsjahr: 2025
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GARDIENS DE LA NUIT #3
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Ordre de Lecture
Autres livres de Tina
À propos de l’auteur
Wesley Montgomery, sorcier des Scanguards, est déterminé à former une alliance entre son groupe et les insaisissables Gardiens de la Nuit. Mais Virginia Robson – agent d’exécution de la loi, membre fraîchement nommée du Conseil des Gardiens de la Nuit faisant battre le cœur de Wesley – ne lui facilite pas la tâche. La rousse au caractère de feu pense que Wesley a été envoyé par les démons pour les infiltrer. Cette conviction se renforce davantage lorsque les Gardiens de la Nuit sont attaqués sur leur propre territoire.
À contrecœur, Virginia se laisse séduire par le bel étranger qui offre son aide dans la guerre sans fin de sa race contre les démons. Peut-elle toutefois lui faire confiance ? Même s’il suscite en elle un désir qu’elle a toujours refusé ?
Quel défi sera le plus ardu pour le couple : construire un avenir commun ou vaincre les démons qui les guettent à chaque coin de rue ?
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***Fans des Scanguards ***
Ce livre est un cross-over entre les Vampires Scanguards et les Gardiens de la Nuit. Il est rempli de personnages familiers et bien-aimés des Scanguards, alors soyez certain qu’il est aussi plein d’action et aussi chaud que n’importe quel livre des Scanguards. Bonne lecture !
***SPOILER ALERT***
Ce livre dévoile des parties de l’intrigue et/ou des méchants du tome 1, Amant Révélé, ainsi que du tome 2, Maître Affranchi. Par conséquent, si vous souhaitez suivre cette série, il est préférable de la lire dans l’ordre.
Édité par Anne-Lise Pellat et Céline Gaudard
2025 Tina Folsom
Scanguards® est une marque déposée.
Zoltan fixait la cheminée de son bureau, une fosse ardente alimentée par de la lave provenant des profondeurs de la terre. Elle bouillonnait, libérant de l’air chaud dans la pièce caverneuse éclairée par les lampes à gaz qui tapissaient les murs de roche volcanique noire autour de lui, comme beaucoup de grottes du monde souterrain.
Mais contrairement aux autres grottes transformées en salles et en quartiers d’habitation pour ses démons et lui il y a des siècles, celle-ci était insonorisée. Il n’y avait pas une seule fissure dans les murs, pas une seule crevasse qui aurait pu capter et transporter le son à des kilomètres de là. C’était ici qu’il menait ses affaires, et il s’était assuré que personne ne pourrait l’entendre.
Parce qu’il y avait un traître parmi eux. Un démon qui lui disputait son trône.
Il venait d’apprendre par son garde personnel et bras droit Vintoq qu’un de ses sujets l’avait trahi lors de sa dernière tentative de transformer la ville de Baltimore en un bastion démoniaque. Quelqu’un avait l’ambition de prendre la place du Grand Leader.
À présent, porter un coup dévastateur à leurs ennemis, les Gardiens de la Nuit, revêtait une importance capitale. En effet, si Zoltan pouvait prouver à ses démons qu’ils étaient mieux avec lui, qu’il pouvait les mener à la victoire sur les Gardiens de la Nuit et donc sur l’humanité, ils le soutiendraient et dénonceraient le traître.
Mais s’il faisait preuve de faiblesse, ce serait sa fin. Et tout comme Zoltan avait tué le dernier Grand Leader pour son trône lorsqu’il avait fait preuve de faiblesse, un démon traître pourrait exterminer Zoltan tout aussi facilement.
Ce dont il avait besoin maintenant, c’était d’une victoire rapide contre ces gardiens immortels qui ne cessaient de lui échapper. Un coup qui prouverait que son intelligence était supérieure à celle de n’importe lequel de ses subordonnés et que lui seul possédait les compétences nécessaires pour élaborer une stratégie pour remporter la victoire.
Mais les choses ne se présentaient pas bien. Et cela l’exaspérait. À tel point qu’il avait besoin de l’extérioriser, sinon cela le rongerait de l’intérieur.
Son regard se posa sur une étroite table basse couverte de ses trophées : des objets qu’il avait volé à ses victimes. Des bijoux, des armes, des montres. Il les regardait souvent, se rappelant ses succès depuis qu’il était devenu le Grand Leader. Mais pour l’instant, cette vision ne lui apportait aucune satisfaction. Elle ne faisait que lui rappeler qu’il n’avait pas encore atteint son but.
Avec un juron rageur, il balaya violemment son bras sur la table, projetant ses trophées au sol. Les montres se brisèrent, une dague s’écrasa contre le mur ; sa poignée se sépara de la lame, et un collier de perles se brisa en morceaux, envoyant des perles rouler sur le sol de pierre inégal.
Zoltan piétina les perles détachées, les écrasant avec la même force qu’il souhaitait utiliser contre les Gardiens de la Nuit. Cette destruction inutile lui apportant une certaine satisfaction, il se tourna vers les autres trophées. Lorsqu’il atteignit la dague brisée, il s’arrêta. Quelque chose attira son attention.
Zoltan s’accroupit et ramassa les deux morceaux. Quelque chose dépassait de l’intérieur de la poignée. Il tira dessus pour la sortir de l’arme brisée.
Pendant un long moment, il la fixa avec incrédulité, choqué de voir ce qu’il tenait en main : la clé pour détruire les Gardiens de la Nuit.
Quelques jours plus tard
Des têtes allaient tomber ce soir.
Virginia franchit le portail et se concentra sur sa destination.
Les membres du bastion de Baltimore avaient enfreint les règles une fois de trop. Elle – mieux que quiconque – savait ce qui pouvait arriver lorsque l’on enfreignait les règles. Même une heure d’hésitation pour remettre les choses en ordre pouvait faire la différence entre la vie et la mort. La différence entre le danger et la sécurité. Entre l’amour et la haine.
Les gardiens de Baltimore allaient devoir apprendre cela. Et l’apprendre rapidement.
Une seule règle enfreinte lui avait coûté tout ce qui comptait pour elle. Une seule règle non respectée avait changé sa vie. Elle ne permettrait pas que l’histoire se répète.
Plus jamais sous sa responsabilité.
Elle n’était pas une ex-agent d’exécution de la loi pour rien. Même si elle s’était élevée jusqu’à devenir membre du Conseil des Neuf, l’organe dirigeant des Gardiens de la Nuit, elle n’avait pas oublié sa formation. Elle était avant tout une guerrière, une combattante qui comprenait que les règles existaient pour une raison : assurer la sécurité de leur espèce. Et personne n’enfreignait ces règles sans être puni. Surtout si elle avait son mot à dire, ce qui était le cas.
Pour intimider les gardiens du bastion et exiger un respect immédiat, elle avait revêtu l’uniforme des agents d’exécution de la loi : pantalon de cuir noir, T-shirt noir, veste de cuir noir avec des boutons argentés ornés du symbole d’une dague ancienne. Ses hautes bottes noires lui arrivaient aux genoux et brillaient comme un sou neuf. À sa hanche se trouvait une dague forgée pendant les Jours Sombres – le seul type d’arme capable de tuer un démon.
Arrivée au bastion, Virginia sortit du portail qui l’avait transportée sur des milliers de kilomètres en seulement quelques secondes et prit connaissance de son environnement. Elle se trouvait dans l’un des niveaux inférieurs du bastion de Baltimore, et, bien qu’elle ne soit jamais venue ici, elle trouva facilement son chemin. Tous les bastions étaient organisés de la même façon.
Elle se dirigea vers le centre de commandement de l’enceinte, mais tout y semblait calme. Les ordinateurs de la console étaient en veille, une autre violation qu’elle pouvait ajouter à sa liste qui ne cessait de s’allonger. Elle grogna de désapprobation, puis se retourna lorsqu’elle entendit des voix provenant de la zone de vie du bastion, plus précisément de la cuisine. Elle s’y dirigea et s’arrêta un court instant devant la porte. Avec une profonde inspiration et une détermination à toute épreuve, elle ouvrit la porte.
— Tessa a réussi, déclara l’un des gardiens.
Elle le reconnut immédiatement, même si elle ne l’avait jamais rencontré. Elle avait étudié les dossiers de tous les gardiens affectés à ce bastion et avait mémorisé les informations.
Le gardien qui parlait, Aiden, passa son bras autour de sa femme, Leila, une humaine autorisée à vivre dans le bastion grâce à son lien indéfectible avec Aiden. Il ajouta :
— Nous devrions fêter ça.
À ces mots, Virginia eut envie de s’esclaffer. Au lieu de cela, elle ferma la porte derrière elle d’un coup de pied.
— Fêter quoi ?
Tous les regards se tournèrent vers elle. Parfait ! Elle adorait faire une entrée théâtrale. Elle avait maintenant l’attention de tout le monde.
— Le fait que ce bastion ignore constamment nos règles ? poursuivit-elle. Ou peut-être que vos protocoles de sécurité manquent tellement de rigueur, qu’un sorcier a pu franchir vos défenses ? Ou peut-être le fait que vous vous fichez complètement qu’aucune protégée humaine ne soit autorisée ici ? Éclairez-moi !
Virginia plissa les yeux en regardant l’assemblée : Aiden, Leila, Enya, Manus, Pearce et Logan, ainsi que deux personnes qui n’étaient pas autorisées à se trouver dans l’enceinte. La protégée humaine et le sorcier.
— Et toi, qui es-tu ? demanda Hamish, le menton relevé d’un air de défi.
Elle se dit que c’était lui le meneur. En une milliseconde, elle se rappela les détails de son dossier et les notes qu’elle avait prises dans la marge après l’avoir lu d’un bout à l’autre : rebelle, têtu, insubordonné. Mais aussi innovateur, rapide sur ses pieds et exceptionnel dans le combat au corps à corps.
— Virginia Robson, nouvelle membre du Conseil des Neuf, annonça-t-elle.
Quelques jurons marmonnés parvinrent à ses oreilles. Comme elle s’y attendait.
— Oh merde, s’étrangla Manus.
Oui, ils connaissaient tous ce nom et la réputation qui l’accompagnaient. Et elle était fière de cette réputation.
— Que nous vaut ta visite ? demanda Hamish.
— Tu es sûrement Hamish. J’aurais attendu mieux de toi que d’amener une protégée humaine dans le bastion.
La mâchoire du gardien se crispa.
— Sans parler de laisser un sorcier se déchaîner ici.
Son regard se dirigea vers le canapé où le sorcier en question était comme paralysé. Pour la première fois, elle regarda au-delà de l’aura qui l’identifiait comme étant une créature surnaturelle. Elle analysa les traits de l’homme. Grand, avec des cheveux noirs et un corps svelte, mais fort. Pas inesthétique. En fait, pas du tout. Au contraire. Quelque chose chez lui faisait battre son cœur un tout petit peu plus vite. Agacée par sa réaction, elle détacha ses yeux de lui.
— Mais tout est sur le point de changer. Je suis là pour faire le ménage.
Elle remarqua la façon dont Hamish tira sa protégée humaine plus près de lui.
— À commencer par l’humaine.
Virginia désigna Tessa du doigt. Elle avait aussi lu son dossier. Une politicienne talentueuse, une fonctionnaire qui n’avait pas oublié le sens du mot « servir » le public. Une rareté. Néanmoins, les règles étaient les règles.
— Elle n’a pas le droit de se trouver ici. Tu as compromis la sécurité de ce bastion en l’amenant ici. Nous allons devoir abandonner cet endroit et reloger tout le monde. Tu répondras au Conseil des Neuf.
— Il n’a rien fait de mal ! fulmina Tessa.
Comment cette humaine osait-elle élever la voix en sa présence ?
— Qu’est-ce que tu as dit ?
— J’ai le même droit de me trouver ici que Leila, la femme d’Aiden.
Elle releva obstinément le menton.
Virginia inclina la tête sur le côté, la suspicion s’élevant comme un brouillard dense dans les Hébrides extérieures.
— Es-tu en train de me dire que tu es la compagne de Hamish ?
— Oui.
Cela changeait tout. En tant que compagne, elle avait tous les droits d’être ici – si c’était vrai.
— Pourquoi le conseil n’en a-t-il pas été informé ?
N’importe qui d’autre aurait manqué l’échange rapide mais silencieux entre Tessa et Hamish, et la légère hésitation avant que Hamish ne réponde. Mais pas Virginia. Elle était entraînée à le remarquer.
— Ça vient juste d’arriver. J’étais sur le point d’informer le Conseil, mais nous avons dû faire face à une attaque de démons, prétendit Hamish. Je te présente mes excuses pour mon retard.
Pour l’instant, Virginia ne pouvait pas réfuter cette affirmation. Il était rare qu’elle se trompe. Et quelque chose n’allait vraiment pas. Elle le sentait. Ça puait comme le cadavre pourri d’un démon.
— Très bien. Je suppose que les félicitations sont de rigueur, dit-elle en serrant les dents.
Si elle découvrait que ces deux-là n’étaient pas unis, elle traînerait Hamish devant le conseil et lui en ferait voir de toutes les couleurs. Personne ne se moquait d’elle.
— Merci, répondit Hamish, la voix glacée. Si tu n’y vois pas d’inconvénient alors, ma compagne et moi aimerions nous retirer. La nuit a été longue.
— Pas si vite ! rétorqua Virginia. Il y a encore le problème du sorcier.
— Je m’appelle Wesley.
Ce dernier sourit et se dirigea vers elle.
Pensait-il que son charmant sourire l’empêcherait de faire son travail ? Apparemment, ce salaud arrogant pensait qu’elle viendrait bavarder avec lui comme s’ils étaient de vieux amis. Peu importe que sa façon de la regarder avec ses yeux bleus fasse tomber quelques couches de son armure protectrice. Peu importe que la sueur s’accumule sur ses paumes. Et peu importe, putain, qu’au fond de son entrejambe, un deuxième battement reflétait son cœur, martelant un rythme urgent de désir et de besoin comme un tambour qu’elle seule pouvait entendre.
Putain ! Elle avait largement dépassé le rasen, cette période de la vie d’un Gardien de la Nuit où l’appel de la saison des amours obscurcissait le jugement d’un guerrier. Elle ne s’était jamais mariée et avait plutôt choisi de servir son espèce d’une autre manière. Elle ne pouvait pas laisser le rasen la rattraper maintenant.
— Reste où tu es !
Pour souligner sa demande, Virginia posa la main sur sa dague, laissant le manche d’obsidienne froide la calmer.
Le sorcier s’arrêta de marcher.
— Tout ce que tu veux. N’importe quoi, vraiment.
Elle essaya d’ignorer ses yeux qui parcouraient son corps comme s’il était un sculpteur en train de prendre des mesures. Elle remarqua que ses lèvres s’écartaient en signe d’appréciation. Elle n’osa pas regarder les autres Gardiens de la Nuit. Avaient-ils remarqué ce qui se passait entre le sorcier et elle ? Elle devait arrêter ça maintenant, ou tout ce qu’elle s’était construit, sa réputation, sa volonté de fer, serait emporté comme le sang vert du dernier démon qu’elle avait tué et qui s’était déversé dans un collecteur d’eaux pluviales.
— Tu seras interrogé. En attendant, tu seras enfermé.
— Wesley nous a aidés dans notre mission, dit Hamish derrière elle. Sans lui, nous n’aurions peut-être jamais pu déjouer le plan des démons visant à détruire l’avenir politique de Tessa. Il n’est un danger pour aucun d’entre nous.
Virginia jeta un regard dédaigneux par-dessus son épaule, heureuse d’avoir une véritable raison d’arracher son regard au sorcier.
— Cela reste à voir. Quiconque ouvre une brèche dans nos défenses représente un danger.
Elle se retourna complètement, fusillant les gardiens de son regard.
— Et toi et tes camarades du complexe auriez dû prévenir le Conseil des Neuf immédiatement lorsque la brèche s’est produite. Nous avons dû l’apprendre par le gardien d’un autre bastion. Cela n’est pas passé inaperçu. Avec les précédentes infractions de votre équipe hétéroclite, vous avez épuisé la patience du Conseil.
Derrière elle, elle entendit un soupir venant du sorcier.
— Oh, écoute, Virginia, je...
Elle se retourna et le regarda fixement.
— Pour toi, c’est Madame Robson !
Parce que si elle lui permettait de s’adresser à elle autrement, une familiarité pourrait se développer entre eux – une familiarité qu’elle ne pouvait pas permettre. Si cela se produisait, ce serait comme si elle se poignardait avec sa propre dague.
— Madame Robson alors.
Il haussa les épaules comme s’il se fichait de la façon dont il devait l’appeler.
— Écoute, ce n’est vraiment pas de leur faute. Ne les punis pas à cause de moi.
Avant qu’elle ne s’en rende compte, elle était déjà nez à nez avec lui.
— Toi, sorcier, écoute-moi. C’est moi qui donne les ordres. Si tu penses pouvoir me rouler dans la farine comme tu l’as clairement fait avec ces imbéciles, tu te trompes. Je suis ton pire cauchemar.
L’avertissement n’eut pas l’effet escompté.
Le sorcier sourit.
Un cauchemar ? Plutôt un rêve humide.
Wesley n’arrivait pas à empêcher son imagination de l’entraîner dans une course folle. Virginia était tout ce dont il avait toujours rêvé chez une femme.
De longues jambes, fortes et toniques. Une taille fine, des hanches évasées, des seins fermes. Des courbes parfaites partout. Des yeux noisette avec des nuances de vert, des lèvres pulpeuses. Et puis ces cheveux. D’un rouge flamboyant. Comme les braises fumantes d’un incendie.
Et à chaque fois qu’elle lui lançait une insulte, sa voix lui donnait un frisson dans le dos, loin d’être désagréable.
Se rendait-elle compte que sa nature autoritaire l’excitait au plus haut point ? Ou ignorait-elle le fait qu’il était à deux doigts de lui sauter dessus ?
Virginia ne serait pas une conquête facile, c’était certain. Elle représentait un défi, mais cela ne le dérangeait pas. Elle en valait la peine. Elle méritait qu’il déploie des efforts supplémentaires pour la mettre dans son lit. Ou sur n’importe quelle surface plane. Horizontale ou verticale. Il s’en moquait.
Tant qu’il demeurait en elle et qu’elle haletait de plaisir.
Car une chose était certaine : il la désirait !
— Qu’est-ce qui te fait sourire ?
Une autre vague de chaleur courut de son cou à son coccyx plus vite qu’un vampire ne pouvait déployer ses crocs.
Putain ! Cette sirène ignorait-elle complètement les effets de sa voix sur lui ? Elle pourrait tout aussi bien l’attacher, le déshabiller et faire ce qu’elle voulait de lui.
— Je t’ai posé une question !
Il croisa son regard dur.
— Rien. Je suis toujours comme ça.
— Hmm.
Elle tourna la tête vers les autres Gardiens de la Nuit.
— Je l’enferme jusqu’à la tenue de la réunion du conseil qui sera prêt à l’interroger. Je le transporterai moi-même dans le fief du conseil quand ce sera le moment.
— Ce n’est pas nécessaire, osa dire Aiden.
Elle le figea sur place d’un seul regard.
— Je déciderai de ce qui est nécessaire. Tes camarades et toi avez fait preuve d’un mauvais jugement. C’est mon prisonnier à présent. Il sera enfermé dans une cellule de plomb.
Aiden se pétrifia. Il lui indiqua la porte d’un air faussement poli.
— Tu veux que je te montre le chemin ?
— Je n’ai pas besoin d’indications, siffla-t-elle en se retournant avant d’attraper le bras de Wesley.
Malgré sa poigne ferme, le contact ne lui déplaisait pas.
— Eh bien, nous voilà en tête à tête, alors, je suppose.
Elle le poussa en direction de la porte, soulignant son ordre d’un signe de menton.
— Je dirais bien, les dames d’abord, mais je suppose que tu préfères que je marche devant toi ?
Il pivota vers la porte sans attendre de réponse. Il ouvrit la porte, puis jeta un coup d’œil par-dessus son épaule.
— Oh, et les gars, je prendrai du café et des crêpes pour le petit déjeuner. Noir, sans sucre. Je vous remercie.
— Bouge-toi, sorcier, l’interrompit Virginia en marchant vers lui.
— Vos désirs sont des ordres, Madame Robson, répondit-il en s’engageant dans le couloir, Virginia sur ses talons.
La porte claqua une seconde plus tard, et ses talons produisirent des cliquetis sur le sol en pierre. Ils étaient seuls, ce qui lui convenait parfaitement. Il ralentit sa marche pour qu’elle reste juste derrière lui.
— Alors, qu’est-ce que tu comptes faire de moi ? demanda-t-il avec désinvolture.
Pendant un instant, il crut qu’elle ne répondrait pas, mais elle dit :
— Tu es sourd ou quoi ? Tu seras amené devant le conseil et interrogé.
Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, ralentissant encore pour qu’elle se retrouve à trente centimètres de lui.
— Et si je préférais que ce soit toi qui m’interroges ?
— Tu n’as pas le choix !
Elle lui donna un coup de coude, et pas qu’un petit.
— Continue à avancer. La cellule est au sous-sol.
— Je la connais bien.
Même s’il n’avait pas l’intention d’y passer la nuit. Néanmoins, il accéléra le pas et commença à se diriger vers le premier escalier. Lorsqu’il atteignit le palier, il s’arrêta et se retourna.
— Écoute, pourquoi ne pas m’interroger maintenant, et en finir ? Tu verras très vite que je ne représente aucune menace. Je te laisserai même m’attacher.
Il posa son regard sur elle, contemplant les possibilités infinies qu’offrirait une petite séance de bondage.
— Si c’est ce qui te plaît.
Le dernier mot avait à peine quitté ses lèvres que Virginia saisit son biceps et le plaqua contre le mur de pierre. L’impact écrasant chassa tout l’air de ses poumons et lui coupa la respiration.
— Tu crois que c’est une blague ?
Il respira rapidement. Son admiration pour la femme Gardien de la Nuit venait de grimper de cent points. Elle n’était pas du genre à se laisser faire. Elle n’était pas du genre à se laisser amadouer par quelques compliments faciles. Elle était dure comme un roc, et, si elle le pressait contre le mur un peu plus longtemps, ses cuisses touchant les siennes, ses avant-bras clouant son torse à la pierre, une partie de son anatomie finirait par être tout aussi dure.
— Non, je ne pense pas que ce soit une blague, dit-il aussi calmement que possible. Mais tu dois admettre que tu as un peu la main lourde, non ?
Ses yeux se rétrécirent en signe de mécontentement et elle exerça une plus grande pression, non seulement sur sa poitrine, mais aussi sur le bas de son corps. Il dut réprimer un gémissement, serrant la mâchoire pour cacher que ce traitement échouait à produire l’effet escompté. Au lieu de l’intimider et de le remettre à sa place, elle l’excitait.
— Je serais heureux de répondre à toutes tes questions. Je jure que je me trouve ici uniquement pour chercher une alliance entre votre race et l’entreprise pour laquelle je travaille. Mon patron chez Scanguards est peut-être un vampire, mais il...
— Un vampire ? Tu travailles avec des vampires ?
La surprise authentique fit briller les nuances vertes de ses iris comme des lucioles. Pour la première fois depuis qu’il l’avait rencontrée, sa carapace protectrice semblait se fissurer.
— J’ai déjà expliqué tout cela à Aiden et aux autres. Je suppose que personne ne t’a transmis l’information.
Il savait très bien que Hamish et Aiden n’avaient pas encore eu l’occasion de parler à leurs supérieurs, mais quelque chose chez Virginia lui donnait envie de la provoquer pour qu’elle perde son sang-froid.
— Résume-moi la situation ! exigea-t-elle.
Comme elle ne faisait pas de geste pour le libérer – et qu’il appréciait de sentir son corps pressé contre le sien – il décida d’opter pour la version longue.
— Eh bien, puisque tu le demandes...
Elle grogna comme une tigresse.
Putain ! Reprends-toi, mec !
— Je suis le deuxième des trois enfants d’une sorcière...
— Tu connais la notion de résumé, n’est-ce pas ? Laisse-moi te la décrire : la version courte !
— Voici la version courte. L’honneur du sorcier.
— Pour la dernière fois : résume !
— Très bien.
Il tenta un haussement d’épaules, mais elle le tenait encore trop étroitement bloqué.
— Mon frère, ma sœur et moi devions former le Pouvoir des Trois. Une sorcière nous a trahis. Mon frère Haven a renoncé à sa vie de mortel et est devenu un vampire. Résultat : le Pouvoir des Trois s’est évanoui et les vampires sont devenus nos alliés. Fin.
* * *
— Tu es nul pour résumer.
Virginia le lâcha et recula d’un pas. Si elle avait dû passer une seconde de plus à presser son corps contre celui de Wesley, elle aurait oublié la raison de sa présence ici et aurait jeté l’impertinent sorcier au sol pour le chevaucher.
Bon sang !
Elle avait traité beaucoup de prisonniers de la même façon que Wesley, mais jamais elle n’avait ressenti une quelconque réaction sexuelle au cours du processus. Ce n’était pas le cas cette fois-ci. Ses mamelons se raidissaient et attendaient d’être touchés. Elle était heureuse de porter une veste en cuir, qui dissimulait sa réaction inappropriée au corps séduisant du sorcier. Elle était heureuse qu’il ne soit pas un vampire, car il aurait senti son excitation.
— Je peux te donner la version complète. Peut-être autour d’un verre de vin ou de whisky ? ajouta Wesley avec un sourire.
Elle devait admettre à contrecœur qu’il avait un certain charme – et qu’il l’utilisait à son avantage. Mais elle était intelligente. Ce n’était pas une affaire personnelle pour lui. Il avait clairement utilisé le même charme pour entraîner tout le bastion de Baltimore dans son projet, quel qu’il soit.
— Ne t’embête pas. J’ai compris ton objectif. Ça ne marche pas.
— Qu’est-ce qui ne marche pas ?
— Tu essaies de me séduire, comme tu l’as fait avec les autres, répondit-elle en désignant l’étage supérieur. Ils sont encore jeunes. Trop naïfs pour comprendre toutes les conséquences de leurs actes. Moi, en revanche, je ne le suis pas.
— Alors, tu es une femme mûre expérimentée, c’est ça que tu veux dire ?
— Je suis assez âgée pour savoir quand quelqu’un raconte de la merde.
Sa réaction fut inattendue. Il gloussa. Et bon sang, ce son procura à Virginia un frisson de plaisir le long de son cou et jusqu’à ses mamelons, les enflammant comme des chandelles romaines.
Elle devait se ressaisir. Trouver une façon de penser à autre chose.
— Tu n’aimes pas beaucoup les sorciers, n’est-ce pas ? demanda-t-il soudain.
— Je n’aime pas les sorciers qui peuvent percer nos défenses, répliqua-t-elle du tac au tac.
— C’était le seul moyen d’entrer en contact avec les gens de ton espèce.
— Seuls les Gardiens de la Nuit peuvent utiliser nos portails. Aucune autre créature n’a jamais réussi à en ouvrir un, et encore moins à le faire fonctionner.
— Je suppose que je suis un génie.
Elle inclina la tête sur le côté en l’observant.
— Soit ça, soit tu as reçu l’aide des démons.
— Quoi ?
— Tu m’as entendu. Les démons sont les seules autres espèces surnaturelles à faire fonctionner des portails. Si quelqu’un peut avoir l’occasion d’accéder à l’un des nôtres, c’est bien eux.
Ce que les Gardiens de la Nuit redoutaient le plus. Car si les démons parvenaient à accéder à un portail, ils auraient accès à tous les portails et pourraient détruire sa race de l’intérieur.
— Je n’ai jamais rencontré de démon. Et personne ne m’a aidé. C’est un sort que j’ai lancé.
— Quel genre de sort ?
— Un sort de transformation.
— Cela fait quoi précisément ?
— Cela a fait croire au portail que j’étais l’un d’entre vous.
Il affichait un air suffisant, et elle voulait effacer cette suffisance de son visage. Ou peut-être l’effacer en l’embrassant.
Arrête ! Arrête de penser comme ça !
Plus vite elle pouvait le mettre dans la cellule de plomb, mieux c’était. Alors, pourquoi restait-elle là, à le laisser l’entraîner dans une conversation ?
— On se bouge, sorcier. Il est temps de t’enfermer.
Il souffla.
— Je m’appelle Wesley. Ce n’est vraiment pas difficile à retenir.
Uniquement pour qu’il obtempère, elle concéda :
— Très bien, Wesley.
— Tu vois, ce n’était pas si difficile, n’est-ce pas ?
Un autre de ses charmants sourires. Ce type n’abandonnait jamais ?
Elle pointa du doigt la prochaine volée de marches qui menait vers le bas.
— Par ici.
Wesley suivit son ordre, mais au lieu de marcher devant elle, il marcha à ses côtés. Elle savait que s’il essayait de s’emparer de sa dague, elle n’aurait aucun mal à le maîtriser. Après tout, les runes qui tapissaient les murs, les sols et les plafonds de l’enceinte l’avaient dépouillé de sa magie. Ce n’était qu’une fois dehors qu’il retrouverait ses pouvoirs. Alors pourquoi sa proximité la mettait-elle sur les nerfs ? Était-ce parce qu’elle sentait un autre pouvoir en lui ? Pas de la sorcellerie, non.
La puissance d’un homme.
Lorsqu’ils arrivèrent enfin à la cellule, Virginia se sentit soulagée. Elle déverrouilla la porte et l’ouvrit d’un coup sec. Elle jeta un coup d’œil à l’intérieur sombre, tapissé de plomb. La cellule servait aux membres de leur espèce ayant commis des crimes ou, pire, dont les démons s’étaient emparés. Elle était à l’épreuve des évasions. Les Gardiens de la Nuit ne pouvaient pas traverser le plomb ; il leur ôtait leur capacité à se rendre invisibles et les vidait de leurs forces. À terme, s’il était enfermé dans une cellule de plomb pendant une période prolongée, les pouvoirs d’un Gardien de la Nuit s’éteignaient définitivement et il devenait humain.
Elle avait entendu parler des cas où on avait emprisonné des Gardiens de la Nuit pendant un an – en punition d’une trahison – puis qu’on les avait relâchés dans le monde des humains, parias de leur race. Une sentence sévère.
— Alors, tu ne vas vraiment pas changer d’avis, hein ?
Aux mots de Wesley, elle croisa son regard. Ses yeux bleu ciel s’accrochèrent aux siens. Pendant un instant, elle se sentit hypnotisée. Et pendant une fraction de seconde, elle se demanda ce qui se serait passé entre eux s’ils s’étaient rencontrés dans d’autres circonstances.
Un doux sourire recourba soudain les coins de la bouche du sorcier vers le haut.
— Tu le feras bien un jour.
La démarche assurée, la tête haute, il entra dans la cellule. Une fois à l’intérieur, il se retourna.
— Tu es une femme intéressante, Virginia. J’ai hâte d’apprendre à te connaître...
Il marqua une pause avant de poser le regard sur ses lèvres.
— ... plus intimement.
Bâtard arrogant !
Comme s’il savait quel effet il produisait sur elle ! Comme s’il pouvait voir à travers elle.
Tremblante – de rage ou d’excitation, elle hésitait – elle claqua la lourde porte et tourna la clé dans la serrure.
Son cœur battait la chamade, et elle s’appuya contre la porte, lorsqu’elle entendit sa voix à travers celle-ci.
— Fais de beaux rêves, Virginia.
Un petit rire s’ensuivit.
Ce sorcier la mènerait à sa perte si elle n’y prenait pas garde.
Impatient, Zoltan faisait les cent pas devant la fosse de lave de son bureau. Impatiemment, parce qu’il avait appris quelques heures plus tôt que les deux démons qu’il avait envoyés en mission secrète avaient fait une découverte qu’ils devaient lui transmettre en personne.
On frappa à sa porte. Enfin !
Zoltan appuya sur un caillou dépassant du manteau de cheminée autour de la fosse de lave, et une pierre plate glissa sur le feu, le recouvrant entièrement.
Il se rassit derrière son bureau.
— Entrez !
La porte s’ouvrit. Le premier démon à entrer était Vintoq, son bras droit, un homme grand aux cheveux noirs et épais. Il avait choisi Vintoq comme principal conseiller peu après sa prise de pouvoir, parce qu’il semblait plus intelligent que ses frères. Il ne se contentait pas de suivre – il apportait des idées et des suggestions, faisant preuve d’initiative.
— Oh, Grand Leader, tu as demandé qu’on t’amène Ulric et Fletcher dès leur retour, dit Vintoq, les yeux verts comme des phares dans l’obscurité.
Ces yeux, seul signe extérieur de la nature d’un démon, constituaient aussi leur talon d’Achille. Car ils les rendaient immédiatement reconnaissables pour les Gardiens de la Nuit.
— Fais-les entrer.
Vintoq regarda par-dessus son épaule et fit un signe vers le couloir sombre derrière lui. Quelques secondes plus tard, deux autres démons entrèrent. Ulric était plus corpulent, avec des petits yeux en forme de perles et une chevelure blonde bien fournie, attestant de son héritage viking. Fletcher, l’autre démon qui, comme Ulric, inclinait la tête en guise de salut, se distinguait par sa taille plus grande et sa peau plus sombre.
Zoltan fit un signe de tête à Vintoq.
— Ferme la porte.
Lorsque Vintoq tendit la main vers la porte, Zoltan ajouta :
— De l’extérieur.
Vintoq s’inclina rapidement en sortant. Zoltan le mettrait au courant plus tard, une fois qu’il aurait entièrement formulé son plan. Mais il devait d’abord vérifier si Ulric et Fletcher étaient revenus avec des informations exploitables.
— Levez-vous ! ordonna-t-il.
Les deux démons relevèrent instantanément la tête.
— Oh Grand Leader, s’exclamèrent-ils à l’unisson.
— Humm.
Zoltan se leva de derrière son bureau.
— Qu’avez-vous à m’annoncer ?
Ulric s’avança.
— Ton intuition s’est avérée fructueuse. Nous avons trouvé l’endroit.
Le cœur de Zoltan battait la chamade sous l’effet de l’excitation. Ses efforts avaient porté leurs fruits.
— Vous avez trouvé leur bastion ?
Ulric acquiesça.
— Un de leurs bastions. Nous ne pouvons pas confirmer son importance, mais c’est l’une de leurs enceintes. Si nous pouvons y pénétrer...
Zoltan leva la main.
— Je sais que nous en sommes capables. Mais commençons par le commencement. Montre-moi où il se trouve.
Ulric sortit une feuille de papier, la déplia et se dirigea vers le bureau avant de la placer devant Zoltan. C’était une portion de carte. Il l’étudia un moment, se concentrant sur la croix qu’Ulric avait faite à un endroit.
Zoltan releva la tête.
— Combien de gardiens étaient sur place ?
Ulric échangea un regard impuissant avec Fletcher.
Fletcher haussa les épaules.
— Nous n’avons pas pu enquêter plus avant sans risquer d’être repérés.
Zoltan analysa ses paroles pendant un instant.
— Je veux que vous preniez trois de vos hommes et que vous retourniez à ces coordonnées. Faites bien comprendre à tout le monde que c’est uniquement une mission de reconnaissance. N’attaquez pas. Tout ce que je veux, c’est que vous preniez connaissance des lieux. Nombre de gardiens, de portails, d’armes. Je veux une vue d’ensemble de l’enceinte, des entrées, des sorties, des endroits où se cacher. Tout ce qu’il faut. Ne vous faites pas prendre.
— Mais comment on entre ? demanda Ulric.
— Tu as l’emplacement. Tu as seulement besoin d’un visuel pour pouvoir projeter ton vortex.
Avec un vortex, un démon pouvait voyager partout où il le souhaitait – à condition d’avoir une image claire de la destination. Heureusement, obtenir une image claire était devenu beaucoup plus facile de nos jours grâce à Internet et à Google Street View.
— Mais le bastion est invisible, dit Ulric.
— Mais il est là. Trouve les murs extérieurs. Touche-les, conseilla Zoltan. Ensuite, projette ton vortex et concentre ton esprit sur un endroit situé à quelques mètres derrière le mur, qui constituera ta destination.
C’était risqué, et on ne pouvait pas garantir que ses sujets éviteraient un mur de pierre qui les écraserait. Mais il acceptait de prendre ce risque. Cela valait la peine de sacrifier quelques démons si un seul revenait pour transmettre un rapport sur les défenses des Gardiens de la Nuit.
— Oui, ô Grand Leader, répondit Ulric.
Fletcher ajouta :
— Ce sera fait.
— Partez, et faites entrer Vintoq.
Les deux démons s’inclinèrent et partirent. Un instant plus tard, Vintoq entra.
— Tu voulais me voir ?
— Nous avons du travail à faire, Vintoq. Bientôt, nous pourrons détruire les Gardiens de la Nuit pour de bon.
Il rit.
— Et alors personne ne pourra m’empêcher de régner sur la terre.
Il ne serait pas seulement le chef des démons, mais le chef de toute l’humanité.
Bientôt, toutes les créatures vivantes de ce monde se prosterneraient devant lui, Zoltan, le Grand Leader.
Bien qu’une nuit en cellule ne soit pas exactement ce que Wesley avait prévu, il ne se plaignait pas. Il disposait d’une douche, d’un lavabo et de toilettes rudimentaires au fond de sa cellule. De plus, le lit de camp était plus confortable que prévu. Il s’était réveillé tôt et avait pris une douche, heureux d’avoir emprunté des vêtements frais à Aiden la veille. Il était propre et présentable.
Il trouvait étrange que sa plus grande préoccupation soit de faire bonne figure pour Virginia alors qu’elle était restée insensible à son charme la veille. Mais il ne se décourageait pas facilement.
Lorsqu’il entendit enfin des pas se diriger vers sa cellule, son cœur se mit à battre la chamade. Il lissa ses cheveux en y passant ses doigts, et prit une grande inspiration pour se préparer à affronter la Gardienne de la Nuit sexy dans sa tenue de Catwoman. Elle était vraiment canon ! Il avait passé toute la nuit avec cette image en tête, ce qui lui avait laissé une érection permanente.
La clé tourna dans la serrure.
Le pouls de Wesley s’accéléra ; à ce rythme, il pourrait gagner le Derby du Kentucky.
Enfin, l’attente était terminée et la porte s’ouvrit. La silhouette ne correspondait pas à celle de Virginia. Trop grande, trop large.
— Tu voulais des crêpes, n’est-ce pas ?
Aiden se tenait à l’entrée, un plateau de petit déjeuner dans les mains.
— J’espère que tu ne m’en voudras pas si je n’entre pas, mais le plomb ne me convient pas vraiment. Il me fait perdre toute mon énergie.
Wes enregistra cette information pour plus tard et s’approcha de l’aimable gardien.
— Merci, j’apprécie vraiment. Si ça ne tenait qu’à Virginia, je mourrais probablement de faim.
Wesley arracha la tasse de café du plateau et prit une grande gorgée du liquide chaud pour se réveiller.
— Fais attention avec elle, prévint Aiden à voix basse en se penchant vers lui. C’était une exécutrice de la loi avant de rejoindre le conseil. Elle pourrait devenir un vrai Rambo avec toi. Tu n’aurais aucune chance. Alors, fais attention à tes propos.
Wes grimaça et prit une crêpe, la plia et l’enfonça dans sa bouche. Il avait déjà goûté à l’attitude de Virginia. Il déglutit.
— Alors, une exécutrice de la loi, hein ? Elle peut me faire la respecter autant qu’elle veut.
Les yeux d’Aiden s’élargirent, et la cicatrice au-dessus de son sourcil sembla tressaillir.
— Tu es fou ? Ne joue pas avec cette femme ! Elle ne plaisante pas.
Wes sourit.
— Moi aussi. Ne t’inquiète pas, je sais comment gérer les femmes comme elle. Elle ronronnera comme un chaton en un rien de temps.
— Tu es complètement fou. J’aurais dû le savoir. J’aurais dû le voir à la minute où tu es arrivé ici.
Il secoua la tête.
— Pourquoi diable voudrais-tu la mettre dans ton lit ? Elle mange les hommes au petit déjeuner.
Wes s’esclaffa.
— Tout à fait dans mes cordes, comme je le pensais.
— C’est de la folie. Et j’ai même pris la peine d’appeler mon père pour qu’il dise un mot en ta faveur. Mais tu es une cause perdue.
Wes finit d’avaler sa deuxième crêpe avec une gorgée de café.
— Ton père ? Qu’est-ce qu’il a à voir avec ça ?
— C’est le Primus du conseil.
— Primus ?
Aiden poussa un soupir d’impatience.
— Comme le président, tu sais. Il a beaucoup d’influence.
— Cool. Eh bien, merci de lui avoir parlé. J’apprécie vraiment. Tu es un ami.
— Ouais, un ami qui va regretter très vite de t’avoir fait confiance, siffla Aiden. Ça n’arrangera pas tes affaires de te montrer entreprenant avec Virginia. Elle est membre du conseil, et, même si elle est nouvelle, elle a un droit de vote. Il lui suffit de monter quatre autres membres du conseil contre toi, et ton sort est scellé.
— Qu’est-ce que ça veut dire ? Que pourraient-ils bien me faire ?
— Ils peuvent t’exécuter pour avoir violé nos défenses.
Ce n’était pas vraiment une perspective encourageante.
— Dans ce cas, je ferais mieux de m’assurer que Virginia se prenne d’affection pour moi.
Aiden leva les yeux au ciel et pressa le plateau dans les mains de Wesley.
— Pourquoi est-ce que je gaspille ma salive ?
Il tendit la main vers la porte pour la fermer, alors qu’une autre silhouette apparaissait dans le couloir : Virginia.
Wes repoussa le plateau vers Aiden, s’essuya les mains sur son pantalon et fit un pas dans le couloir.
— Cause perdue, murmura Aiden encore plus doucement avant de partir.
— Bonjour, Virginia, salua Wes en souriant à sa geôlière tout en la regardant de la tête aux pieds.
— Qu’est-ce qu’il fait en dehors de sa cellule ?
Aiden souleva le plateau qu’il avait entre les mains en guise d’explication.
— Un homme doit manger. Et je ne tiens pas à rentrer dans cette cellule.
Virginia sembla accepter l’excuse, puis finit par regarder Wesley directement.
— Le conseil est prêt à t’écouter.
Autant dire qu’il n’avait pas le temps d’influencer l’opinion de Virginia à son égard. Lui qui avait espéré un délai !
— C’était rapide.
— Ils ont hâte d’en savoir plus sur ton utilisation du portail, s’exclama-t-elle à sa grande surprise.
Virginia semblait d’humeur un peu plus bavarde aujourd’hui que la nuit précédente. Pourrait-il exploiter ce fait ?
— Moi aussi je suis tout aussi impatient de faire leur connaissance, mentit Wes.
Il aurait préféré passer plus de temps ici, au bastion, ou mieux encore, seul avec Virginia, pour opérer son charme sur elle. Il savait qu’elle finirait par céder, il avait juste besoin de temps. Apparemment, il venait d’en manquer.
— Allons-y, ordonna Virginia.
— Bon voyage, lui dit Aiden.
Wes croisa son regard et vit l’avertissement qu’il portait. Ne fais rien de stupide.
— Qui sait ? articula silencieusement Wes.
Aiden se retourna et s’éloigna en levant exagérément les yeux au ciel.
Virginia emprunta le deuxième couloir.
— On prend le portail, je suppose ? demanda Wes, en reconnaissant le chemin au fur et à mesure qu’il avançait avec Virginia juste à côté de lui.
— C’est le moyen le plus rapide et le plus sûr. Je ne veux pas passer des heures interminables dans un avion.
— Alors, c’est loin ?
Il s’en fichait pas mal, mais il voulait la faire parler.
— Ça ne te regarde pas.
Humm. Apparemment, c’était une mauvaise question.
— Alors, tu n’aimes pas les avions ?
— Je n’ai rien contre les avions.
— Alors pourquoi ne voudrais-tu pas voler ? Franchement, j’ai trouvé ça un peu déstabilisant d’être ballotté comme une poupée de chiffon dans ce portail.
Elle lui jeta un regard de travers.
— Parce que cela signifierait passer des heures interminables avec toi.
Il rit.
— Je l’ai bien méritée celle-là, hein ?
Il l’avait vu venir. Il savait que jouer l’imbécile infortuné avait ses charmes et fonctionnait sur de nombreuses femmes, qu’elles soient humaines ou vampires. Il s’était envoyé en l’air de nombreuses fois, parce que les femmes l’avaient trouvé mignon et pas du tout menaçant. Elles étaient loin de se douter que sous cette attitude joyeuse se cachait la volonté de fer d’un mâle alpha.
Séduire les femmes avait toujours été un passe-temps agréable, un hobby. Séduire Virginia n’aurait rien à voir avec cela. Ce serait une mission critique, non pas parce qu’il avait besoin de forger une alliance avec son espèce, mais parce que l’alpha en lui la désirait comme il désirait son prochain souffle.
— Monte !
L’ordre de Virginia interrompit ses rêveries. Ils avaient atteint le portail. La porte, ou ce qu’ils appelaient l’entrée était déjà ouverte. Il acquiesça et entra dans l’espace sombre, semblable à une grotte. Il n’était pas plus grand qu’un ascenseur d’hôtel capable de transporter huit personnes.
Virginia le rejoignit, et une seconde plus tard, tout devint sombre. L’ouverture s’était refermée.
Il s’apprêtait à être à nouveau ballotté, lorsque Virginia lui prit le bras. Son cœur s’arrêta pendant un bref instant. Qu’est-ce qui se passait, bordel ? Répondait-elle enfin à son charme ? Lui faisait-elle signe qu’elle était intéressée ?
Bon sang, il ne refuserait pas un petit tâtonnement dans l’obscurité !
— Alors, tu aimes l’obscurité, hein ? murmura-t-il, et il passa son autre bras autour de sa taille, l’attirant à lui. Ça ne me dérange pas du tout.
— Qu’est-ce que tu fais, putain ? martela-t-elle en lui arrachant le bras, tout en gardant une prise ferme sur son biceps avec son autre main.
Totalement confus, il bredouilla :
— Mais, mais tu me touchais. Je pensais...
— Bon sang ! Tu pensais que je... ?
Elle s’arrêta.
— Absolument pas ! Je dois te toucher pour t’emmener avec moi. Si je ne le faisais pas, tu resterais ici.
— Oh.
C’était un peu embarrassant. Mais il ferait avec comme il le faisait pour n’importe quel petit contretemps. Ça aurait été trop beau pour être vrai. Mais bon, une autre opportunité se présenterait bientôt. Il ne perdait pas encore espoir. Après tout, il avait mis des années à apprendre son métier de sorcier, et il avait essuyé de nombreux échecs en cours de route. Il avait l’habitude d’essayer encore et encore. Surtout quand la récompense en valait la peine.
Toutes les autres pensées s’évanouirent, car à cet instant, il fut projeté dans les airs comme du linge dans un séchoir.
— Ah putain ! Je ne suis pas une chaussette mouillée !
— Doucement, on y est presque.
Contre toute attente, la voix de Virginia lui fut apaisante, tout comme le fait qu’elle posa les deux mains sur ses bras afin de le stabiliser.
Il se concentra sur son contact et rien d’autre, bloquant la sensation de culbute dans l’espace. Peut-être que voyager à travers le portail n’était pas si mal après tout.
Virginia lâcha les bras de Wesley.
Ils étaient arrivés à destination. Mais elle avait besoin de quelques instants pour se stabiliser, et ce n’était pas à cause du voyage dans le portail. En tant que Gardienne de la Nuit, elle ne ressentait pas la désorientation à laquelle les humains et les autres créatures semblaient sujets lorsqu’ils voyageaient de cette façon. Cependant, le fait de devoir toucher Wesley pour le transporter avec elle, lui avait fait ressentir un picotement qui partait de ses paumes et qui se propageait dans tout son corps. Une sensation pas du tout désagréable qui l’avait troublée.
Les muscles du sorcier s’étaient tendus à son contact, et elle avait senti leur puissance. Même si elle était plus forte que lui, il était clair que cet homme prenait soin de son corps, qu’il s’entraînait pour acquérir une force physique qui ne venait pas automatiquement de son état de sorcier. Gardiens de la Nuit, démons et vampires, oui, leur force physique faisait partie de leur nature. Mais le corps d’un sorcier n’était guère différent de celui d’un humain. Seule leur connaissance de la magie les rendait dangereux. Bien sûr, entre les murs des enceintes des Gardiens de la Nuit, il ne pouvait pas y avoir de magie.
Alors, pourquoi avait-elle l’impression qu’il la soumettait à un sortilège chaque fois qu’il la regardait avec ses yeux bleus ? Possédait-il d’autres pouvoirs, des pouvoirs face auxquels elle était sans défense ?
— Quelque chose ne va pas ? demanda tout d’un coup Wesley.
— Nous y sommes.
Elle fit un signe du pouce derrière eux, là où le portail s’était déjà ouvert.
— Merci pour la balade.
Il sourit et se retourna pour quitter le portail.
Elle en était ravie, car ses paroles avaient évoqué un tout autre genre de balade, une balade où elle chevauchait un sorcier nu. Et l’image lui mit le feu aux joues. Chassant ces pensées de son esprit, elle sortit du portail.
Wesley l’attendait dans le couloir.
— C’est drôle, répliqua-t-il en secouant la tête. Pas d’alarme. Alors qu’elle s’est déclenchée comme une traînée de poudre quand j’ai utilisé le portail la première fois.
Virginia acquiesça.
— Parce que tu l’as utilisé seul. La présence d’un Gardien de la Nuit annule l’alarme.
— Intéressant.
Hum. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû lui dire ça. C’était trop tard. Non, il ne pouvait rien faire de cette information. Il était incapable de maîtriser un Gardien de la Nuit, et le forcer à faire fonctionner le portail pour lui.
— Alors, où sommes-nous ?
— Dans le fief du conseil.
— Et où est-ce ?
Virginia ricana.
— Tu crois vraiment que je te le dirais ? Seuls les Gardiens de la Nuit connaissent son emplacement. Même leurs compagnons humains ignorent cette information. Alors, je ne vais certainement pas te la donner.
Wesley haussa les épaules comme si cela n’avait aucune importance pour lui.
— Je fais juste la conversation.
Elle n’y croyait pas une seconde.
— Bien sûr.
Puis elle inclina la tête vers l’un des couloirs.
— Par ici.
Il se retourna, mais attendit qu’elle se retrouve à ses côtés pour commencer à marcher. Sachant que toute tentative de fuite échouerait, elle n’insista pas pour qu’il marche devant elle. Elle pouvait tout aussi bien l’observer sur le côté. Au moins, de cette façon, elle n’aurait pas à regarder son derrière serré qui remplissait son pantalon d’une façon que la loi devrait interdire.
Le trajet fut rapide : deux couloirs, deux escaliers, et ils atteignirent les doubles portes de la salle du conseil. Devant celle-ci, un guerrier se tenait en sentinelle. Il la salua d’un signe de tête, preuve qu’il la reconnaissait.
Virginia s’arrêta à quelques mètres de lui. Wesley fit de même.
— Le Conseil des Neuf est-il réuni ? demanda-t-elle.
— Oui, Conseillère Robson. Ils sont prêts à vous accueillir.
Il tendit la main.
— Appareils électroniques, s’il vous plaît.
Sans hésiter, elle sortit son téléphone portable de sa poche et le tendit au garde. Lorsqu’il regarda Wesley, Virginia secoua la tête.
— Nous avons déjà confisqué le téléphone du prisonnier. Il se trouve toujours dans le bastion d’où nous venons.
Le garde hocha la tête et déposa l’appareil de Virginia dans une niche à côté des doubles portes. Le garde y avait également déposé les téléphones portables des autres membres du conseil. C’était une mesure de sécurité : aucun appareil d’enregistrement n’était autorisé dans les salles afin que les membres du conseil puissent parler librement.
Le garde ouvrit les doubles portes.
— Entrez.
Virginia lui fit un signe de tête, puis fit signe à Wesley d’entrer avec elle. La porte se referma discrètement derrière eux.
Lorsqu’ils entrèrent dans la salle du conseil, les conseillers discutaient tranquillement entre eux. Soudain, tous leurs murmures cessèrent, et huit paires d’yeux se posèrent sur elle et son prisonnier.
— Primus, répondit-elle. Membres du conseil.
— Virginia, nous avons reçu ton rapport, répondit Barclay, le chef du Conseil des Neuf. Prends place, et nous allons commencer.
— Veux-tu que je te donne d’abord quelques informations sur le contexte ? demanda-t-elle.
Barclay secoua la tête.
— Ce n’est pas nécessaire. Ton rapport d’hier soir était très complet.
Il fit un geste vers le siège vide de la table en forme de demi-lune.
Sachant ce qu’on attendait d’elle, elle prit place, laissant Wesley debout face aux neuf membres de l’organe directeur des Gardiens.
— Alors, c’est toi le sorcier, commença Barclay.
Wesley sourit.
— Je m’appelle Wesley Montgomery.
Barclay jeta un coup d’œil sur les notes qui se trouvaient devant lui.
— Oui, on me l’a dit. D’après nos conclusions, tu as pu utiliser l’un de nos portails pour envahir notre bastion de Baltimore.
Wesley haussa les épaules.
— Envahir est excessif. Je l’ai visité.
Plusieurs membres du conseil soufflèrent pour exprimer leur mécontentement.
— Ne jouons pas sur les mots. J’ai ici un rapport détaillé sur tes actions lors de ta visite au bastion de Baltimore. D’après ce rapport, tu as été d’une grande aide pour les guerriers qui s’y trouvaient. Pour cette raison, je t’accorde le bénéfice du doute.