Guide de jardinage - Ligaran - E-Book

Guide de jardinage E-Book

Ligaran

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  • Herausgeber: Ligaran
  • Kategorie: Lebensstil
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2016
Beschreibung

Extrait : "Nous avons voulu faire un livre simple. Ce n'était pas une raison pour ne pas chercher à le rendre instructif. Cependant afin de le mettre à la portée de tous, il en fallait limiter la dimension et par suite choisir ce qui pourrait être le plus utile. Pour cette raison nous avons cru devoir faire la plus large part aux notions générales qui, à notre sens, sont la base de tout enseignement horticole".

À PROPOS DES ÉDITIONS Ligaran :

Les éditions Ligaran proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Préface

Nous avons voulu faire un livre simple. Ce n’était pas une raison pour ne pas chercher à le rendre instructif.

Cependant afin de le mettre à la portée de tous, il en fallait limiter la dimension et par suite choisir ce qui pourrait être le plus utile. Pour cette raison nous avons cru devoir faire la plus large part aux notions générales qui, à notre sens, sont la base de tout enseignement horticole. Résumant toutes les connaissances utiles elles permettent de faire du jardinage non pas seulement dans tel ou tel cas particulier, mais dans tous ceux qui se peuvent présenter.

Peut-être s’étonnera-t-on de ne pas trouver ici la description de toutes les plantes qui peuvent concourir à l’ornementation des jardins ? Mais des livres plus ou moins complets, comprenant l’énumération et la culture des végétaux, existent en grand nombre ; il en est d’excellents. Nous avons voulu éviter de tomber dans la réédition de ce qui a été fait jusqu’à ce jour.

Nous nous adressons spécialement aux possesseurs de petits jardins, et c’est pour cette raison que nous entrons dans quelques détails relatifs à l’établissement et à l’entretien des serres et abris. Plus un jardin est petit, plus on peut y concentrer ses soins, et la culture des plantes exotiques est souvent celle qui intéresse le plus. D’ailleurs, dans l’état actuel de nos exigences, nous ne saurions nous contenter de cultiver les seuls végétaux qui viennent chez nous à l’air libre.

Si ce petit livre peut contribuer à développer le goût de l’horticulture, cet art charmant, et s’il fournit aux amateurs quelques indications utiles, nous serons arrivés au but que nous nous étions proposé d’atteindre.

Il nous reste à remercier MM. de Vilmorin et Cie, qui ont bien voulu mettre à notre disposition les beaux clichés de leur maison, ainsi que M. H. Gobin pour le soin scrupuleux qu’il a apporté à l’exécution de tous nos dessins originaux.

 

Jean DYBOWSKI.

Calendrier horticole
Janvier
Jardin d’agrément

Le plus souvent à ce moment de l’année, le sol est trop gelé pour que l’on y puisse toucher ; si, cependant, la température vient à s’élever, répandant sur les massifs une couche d’engrais, on peut procéder déjà à leur labour annuel. Cette opération sera précédée par celle de la taille des arbustes, en se gardant toutefois, de toucher à ceux qui devront bientôt donner une floraison hâtive. Tels : les forsythia, jasmin nudiflore, etc., que l’on ne taillera qu’après la floraison. La transplantation des arbustes, le remplacement de ceux qui sont morts, devra avoir été fait dès longtemps à l’avance.

Les corbeilles pourront déjà donner quelques fleurs : hellébores, pensées, dont les fleurs se seront conservées depuis l’automne ; primevères, qui commenceront déjà à se développer.

Dans la serre, les plantes bulbeuses mises en pot à l’automne donneront leur floraison : jacinthes, tulipes, narcisses à bouquets, crocus. Si on a eu le soin de rentrer quelques potées de violettes, on en aura en cette saison quelques belles fleurs ; c’est le moment de la floraison des primevères de Chine.

Jardin potager

Comme produit on a des poireaux, des scorsonères, des mâches, des épinards, du persil, et si on a eu soin de les abriter de châssis, de l’oseille et des laitues.

Dès que la terre sera dégelée on labourera et fumera tout le terrain libre.

À la fin du mois on sèmera à l’air libre, les oignons de couleur, les poireaux, les carottes courtes, les fèves. On plantera en costière, les laitues et romaines abritées pendant l’hiver sous cloches.

Si l’on construit des couches, on y sèmera des carottes grelots, des radis écarlates ou roses à bout blanc et on plantera de la laitue gotte, provenant du plant conservé sous cloches.

Jardin fruitier

S’il ne gèle pas, on badigeonnera les vieux arbres avec de la chaux ou autre substance, pour détruire les mousses et les insectes qui se logent dans les anfractuosités de l’écorce.

Février
Jardin d’agrément

On peut, dès ce moment, planter les corbeilles qui n’ont pas été garnies à l’automne : on y mettra à demeure, les pensées, silènes, myosotis, giroflées, primevères, aubrietia, etc., que l’on a élevés dans le potager. On en garnira les bords des massifs, les plates-bandes.

On pourra semer en place la julienne de Mahon, les pieds-d’alouettes, clarkia, godelia, etc.

Dans la serre, les plantes commencent à pousser vigoureusement pour peu que l’on chauffe. On les maintiendra en végétation et l’on pourra commencer le bouturage de la plupart des plantes qui serviront à garnir le jardin pendant l’été : géranium, héliotrope, anthémis, verveine, ageratum, etc.

Semer sur couche amarantes, cobéas, giroflées quarantaines, verveines, etc.

On aura la floraison des premières anémones dans le jardin, des hellébores, des primevères. Dans la serre, les cinéraires et les plantes bulbeuses vont donner une abondante floraison.

Jardin potager

On sème : carotte, oseille, cerfeuil, radis, pois, ciboule, panais, persil, oignon, choux cabus. On plante les laitues et romaines conservées sous cloches pendant l’hiver.

C’est le moment de préparer le terrain pour la plantation des asperges, de débuter à la fin du mois les artichauts qui vont commencer à pousser.

Sur couche, comme le mois précédent, on sème radis et carottes et on plante des salades, et aussi les premiers choux-fleurs. On sème les laitues et romaines dont le plant sera repiqué plus tard dans le jardin, en pleine terre.

Jardin fruitier

On taille les arbres fruitiers et on réserve les rameaux qui doivent servir à leur multiplication. Ceux du poirier, prunier, sont enterrés le long d’un mur au nord et serviront au greffage ; ceux des groseillers, des vignes, sont destinés à faire des boutures.

Mars
Jardin d’agrément

En année normale commencent avec ce mois, les floraisons nombreuses qui le rendent plus orné, plus gai : les giroflées, les pensées, les primevères, les anémones hépatiques, les jacinthes, les violettes. Les pêchers à fleurs doubles couvrent leurs rameaux d’une profusion de fleurs roses ou rouges.

C’est le moment de refaire les gazons ou de regarnir par un semis et un terreautage ceux que l’on veut conserver. On taille les rosiers.

Vers la fin du mois on met en végétation sur couche, les dahlias, cannas, caladium, bégonia simperflorens, discolor, etc. On peut encore faire des boutures de toutes les plantes qui doivent garnir le jardin pendant l’été. On peut semer déjà les reines-marguerites, les balsamines, les zinnias, les œillets de Chine, œillets d’Inde, amaranthes.

On peut encore mettre en place les arbustes à feuilles persistantes et notamment les conifères qui réussiront mieux, plantés à cette époque, qu’en hiver.

Dans la serre, c’est le moment de la pleine végétation, on arrose souvent et on couvre le vitrage de claies dès que le soleil devient trop chaud.

Jardin potager

On plante les asperges ; on découvre complètement les artichauts et on laboure le terrain qui les environne si ce travail n’a pas encore était fait. On plante : laitues, romaines, choux-fleurs, dont les plants proviennent de semis d’automne. Dès ce moment, les laitues et romaines pourront être semées dehors, ainsi que les choux d’automne et d’hiver. Tous les semis du mois précédent peuvent être encore continués. Il faudra veiller à ce que le sol ne se dessèche pas sous l’action constante des vents, et pour cela, on bassinera souvent les semis.

On plante les pommes de terre germées.

Sur couche, on sème les concombres, les aubergines, les melons, les tomates, les courges, dont les plants seront repiquées sitôt après la levée. Si l’on veut récolter des fraises de bonne heure, on recouvre la plantation de châssis que l’on entoure de réchauds.

Les pissenlits et chicorées sauvages qui ont été buttés poussent en soulevant la terre ; c’est le moment d’en commencer la récolte.

Jardin fruitier

C’est habituellement le mois où l’on taille les pêchers d’espaliers qui commencent déjà à se couvrir de fleurs. La taille terminée, on répand le long des espaliers des engrais divers que l’on enfouit par un léger labour.

Si l’hiver a été long et rigoureux, on peut ne planter qu’au commencement de ce mois quelques arbres fruitiers ; c’est la dernière limite de la plantation, laquelle réussira toujours mieux si on la fait à l’automne.

Faire les marcottes de vignes, les greffes en fente. Placer les abris au-dessus des murs d’espalier.

Avril
Jardin d’agrément

Le gazon pousse ; il faut déjà le faucher une première fois, après quoi, on en découpera les bords à la bêche, et s’il y a lieu, on sarclera pour enlever les mauvaises herbes qui ont pu s’y développer.

On sème, si l’on ne l’a pas encore fait, toutes les graines, de plantes annuelles indiquées comme pouvant être semées le mois précédent. On sèmera en place dans les plates-bandes, les némophiles, le réséda, les gypsophiles, etc.

Dans la serre on rempote toutes les boutures faites en terrines sous cloche, les tubercules de canna, bégonia discolor et autres, mis précédemment en végétation. On rempote de même dans de plus grands pots, les plantes qui se développent rapidement et qui manquent déjà de nourriture. On arrose souvent et on bassine. Il faut se méfier de l’action du soleil qui devient très chaud et qui pourrait brûler les plantes de la serre.

On habitue les plantes élevées sous châssis, à l’action de l’air, en soulevant chaque jour les vitrages.

Jardin potager

Les asperges commencent à pousser, on les récolte à mesure qu’elles percent la butte de terre amoncelée sur chaque griffe. Les artichauts qui se sont mis à repousser vigoureusement sont déchaussés, puis œilletonnés. On enlève les filets qui se produisent sur les fraisiers et on couvre le sol d’un paillis. Si le temps est sec on arrosera fréquemment. À bonne exposition on sème les premiers haricots. On sème à nouveau les laitues, romaines, carottes, radis, oseille, pois, choux de Milan et de Bruxelles.

Les couches donnent d’abondants produits en radis, salades et carottes. On y plante à demeure, les melons, concombres et tomates dont on fait de nouveaux semis pour mettre plus tard le plant en pleine terre. On sème sur couche, le céleri, chicorée frisée, etc.

Jardin fruitier

Les arbres commencent à pousser. On ébourgeonnera les pêchers et poiriers ; dès que les bourgeons seront suffisamment longs on les pincera.

Mai
Jardin d’agrément

Si le temps est sec on arrosera les pelouses qui seront fauchées désormais tous les dix ou quinze jours. Dès après un de ces fauchages, dans la seconde quinzaine du mois, on procédera à la garniture des corbeilles.

Après avoir enlevé les plantes dont la floraison est passée, silènes, myosotis, primevères, giroflées, que l’on jette si ce sont des plantes annuelles ou que l’on replante dans le potager si, comme les primevères, ce sont des plantes vivaces, on laboure les corbeilles, opération dont on profite pour incorporer au sol l’engrais nécessaire. On plante les végétaux élevés en serres : géraniums, héliotropes, etc., en apportant la plus grande diversité possible dans la composition des corbeilles ; la plantation faite, on recouvre le sol de paillis ; on arrose.

On plante les groupes de plantes çà et là sur les pelouses et l’on garnit aussi les bords des massifs de bois.

C’est le moment de la floraison d’une foule d’arbustes et d’arbres d’ornement : lilas, forsythia, aubépines, faux-ébéniers, cerisiers et pommiers à fleurs doubles.

On plante en planches, dans le potager, les chrysanthèmes et asters, qui serviront à garnir le parterre à l’automne.

Jardin potager

On met en place les concombres, courges, tomates, quand les gelées ne sont plus à craindre ou même dès le commencement du mois, mais à la condition d’abriter avec des cloches. On peut encore planter des melons sur les couches qui ont servi à faire les semis et élever les plantes de toute sorte.

On sème en pleine terre les salades, les radis. On plante les laitues, romaines, céleris dont les semis ont été faits antérieurement. On sème en place les cardons.

Les pois et les fèves sont pincés au-dessus des fleurs pour hâter la maturation.

On arrose abondamment les fraisiers, dont on continue à enlever les filets et aussi tous les légumes en voie de développement.

Jardin fruitier

On continue à faire les pincements. On enlève à la fin du mois les auvents placés au-dessus des murs. On donne à la vigne un premier soufrage pour la préserver des atteintes de l’oïdium. Commencer les greffes en écusson à œil poussant.

Juin
Jardin d’agrément

Les principaux travaux consistent en arrosages, chaque jour renouvelés ; fauchage des gazons et ratissage des allées qu’il faut maintenir constamment propres.

Les roses donnent une abondante floraison. Les plantes des corbeilles reprises, commencent à garnir le jardin qui est dans tout son éclat.

On arrache les oignons des tulipes, jacinthes et les griffes de renoncules et d’anémones que l’on laisse ressuyer à l’ombre ; on les replantera en septembre.

On taille les lilas et autres arbustes à floraison printanière, afin d’enlever les rameaux défleuris et les faire repousser vigoureusement.

On sème les giroflées, pâquerettes, primevères, etc.

Jardin potager

On arrose chaque jour et l’on continue les semis des salades, haricots, carottes. La récolte des asperges doit cesser vers le 15 de ce mois ; par contre, les artichauts montrent fleur. On peut encore semer des concombres qui croîtront rapidement.

Semer : scaroles et chicorées frisées, que l’on repiquera plus tard.

Les châssis deviennent inutiles ; on les met à l’abri et l’on en profitera pour les repeindre. Les cloches sont rangées dans un coin du jardin.

Jardin fruitier

On continue les pincements et on palme tous les rameaux qui sont trop longs pour se soutenir d’eux-mêmes. Les rameaux de prolongement, non pincés, seront palissés plus ou moins verticalement suivant leur vigueur relative. On pratique le palissage de la vigne dont chaque rameau est attaché après avoir été pincé. On inspecte les pêchers et on taille en vert s’il y a lieu ; si le fruit est trop abondant on en enlève. Pour préserver les pommes d’espalier contre les atteintes des vers, on les enferme chacune dans un sac en papier que l’on n’enlèvera qu’à l’automne. Si les espaliers de vignes languissent, on leur redonne de la vigueur en donnant un ou deux arrosages avec de l’eau tenant des engrais en dissolution.

Juillet
Jardin d’agrément

On sème les pensées sur vieilles couches ou en pleine terre. On sème encore les primevères, œillets de poète, penstemon et en serre les primevères de Chine les cinéraires. On greffe les églantiers en écusson. On continue à arroser abondamment et à faucher les pelouses. On fait le marcottage des œillets des fleuristes. On donne des tuteurs aux dahlias et autres plantes.

Jardin potager

On coupe les coulants de fraisiers et on les repique en planches pour en faire du plant qui sera mis en place à l’automne.

Les ails, échalotes, sont récoltés par un temps sec.

On sème les navets, raiponces, mâches, épinards, radis noirs, etc. On sème en pépinière les premiers oignons blancs.

Jardin fruitier

On greffe en écusson et cette opération sera renouvelée le mois prochain si la reprise n’a pas eu lieu. On continue les palissages.

Ciseler les grappes de raisin.

Effeuiller les pêches pour que les fruits se colorent.

Août
Jardin d’agrément

On remplace dans les plates-bandes les plantes qui commencent à passer, par des reines-marguerites, des balsamines, des œillets d’Inde, des bégonias bulbeux, levés en mottes et replantés avec soin. On peut encore semer les pensées, les giroflées quarantaines. On continue le greffage des églantiers. On arrose abondamment.

On commence les boutures de géraniums.

On sème les silènes et les myosotis.

Jardin potager

On sème les oignons blancs que l’on repiquera plus tard. Les mâches, épinards, radis, seront semés en place. On repique les chicorées et scaroles. À la fin du mois on sème les choux d’York et cœur-de-bœuf. On sème les navets. Les semis de carotte faits en ce mois, recouverts de feuilles à l’automne, donneront leurs produits en hiver. Les laitues gotte et Georges semées en ce mois et repiqués à trois par cloche, en septembre, donneront un bon produit d’automne.

On récolte les pommes de terre hâtives, les échalotes.

Jardin fruitier

On peut appliquer la taille d’août aux arbres très vigoureux ; elle aura souvent un effet très favorable. On pince, sur la vigne, les rameaux anticipés et on donne un soufrage. On récolte les fruits à mesure qu’ils mûrissent. C’est le moment de pratiquer la greffe en approche et la greffe de boutons à fruits.

Septembre
Jardin d’agrément

Pour maintenir le jardin constamment propre il devient dès ce mois, indispensable de donner de fréquents coups de râteau afin d’enlever les feuilles qui commencent à tomber et qui donnent au jardin un aspect désolé. Pour la même raison on balaie les pelouses à l’aide d’un balai de bouleau.

On bouture toutes les plantes d’ornement qui doivent passer l’hiver en serre : héliotrope, ageratum, calcéolaire, anthémis, cuphea, etc. On rempote les boutures de géranium. On met en pot tous les oignons à fleurs : jacinthes, tulipes, crocus, narcisses, et on enterre les pots le long d’un mur pour ne les rentrer en serre que plus tard. On met en godets les plants de cinéraires et primevères de Chine.

On arrose avec des engrais liquides les chrysanthèmes ; On leur donne des tuteurs. On repique les pensées, silènes, myosotis.

À l’aide de la bêche, on coupe les racines de serre plantées en pleine terre sur les pelouses et qui devront être arrachées au commencement du mois suivant.

Jardin potager

On sème les derniers radis. Il est encore temps de semer la mâche et les épinards. Les fraisiers sont mis en pots si l’on veut plus tard les mettre en serre pour en avoir des produits hâtifs. On peut, à la fin du mois, planter sous châssis des laitues que l’on récoltera en décembre.

On arrache et on rentre les oignons.

Jardin fruitier

On met les raisins en sacs pour les préserver des atteintes des oiseaux. On enlève les feuilles qui les privent de l’action solaire.

Octobre
Jardin d’agrément

Souvent dès le commencement de ce mois les gelées blanches détruisent en une nuit toutes les plantes de nos parterres. Dès lors on arrache tous ces végétaux et l’on a eu le soin de mettre à l’abri, dans la serre, tous ceux qu’on tient à conserver. On rentre sous la bâche de la serre les bulbes de bégonias, les caladiums, les dahlias, les cannas. Les plates-bandes et les corbeilles débarrassées des plantes gelées sont immédiatement replantées soit avec des chrysanthèmes, des asters, des hellebora, des choux à feuilles d’ornement qui feront une belle garniture d’automne, soit avec les giroflées, pensées, silènes, qui ne fleuriront qu’au printemps suivant.

C’est le moment, à la fin du mois, de remanier les massifs afin de remettre à leur place les arbustes qui ont trop grandi et de remplacer ceux qui sont morts.

Constamment on ramasse les feuilles tombées : elles serviront à abriter les plantes délicates. On fauche les gazons une dernière fois avant l’hiver.

Dans la serre il devient utile de faire du feu et d’enlever les feuilles qui jaunissent. On donnera de l’air en soulevant les châssis toutes les fois qu’il fera encore chaud ; pour la nuit on placera les paillassons sur la serre et les châssis qui abritent les plantes délicates.

Jardin potager

On coupe les rameaux des asperges et on enlève les buttes, puis on fume. Il est bon d’enlever des œilletons d’artichaut et de les mettre en pot sous châssis ; plantés de bonne heure au printemps, ils prendront un développement rapide.

On sème une dernière fois les mâches et les épinards. On repique les oignons blancs et les choux semés en août.

Les dernières chicorées frisées et les scaroles sont liées et, à la fin du mois, mises sous châssis.

On rentre dans la cave les carottes, navets, panais.

On sème à la fin du mois les laitues gottes et Georges qui, repiquées sous cloches, seront plantées en place au printemps. On met sur couche, des racines de chicorée sauvage et de pissenlit. On plante en place les fraisiers et on met des châssis sur les fraisiers de tous les mois.

Jardin fruitier

On prépare le terrain pour la plantation des arbres fruitiers, laquelle devra se faire, s’il est possible, à la fin de ce mois. On récolte les dernières poires.

Novembre
Jardin d’agrément

On enlève les dernières feuilles tombées ; et si l’on ne doit plus se promener dans le jardin, on relève le sable des allées en tas afin qu’il ne se gâche pas pendant l’hiver. On entoure de feuilles ou de litière les plantes sensibles, gynérium, bambou, palmier-chanvre, qui, recouverts d’une caisse en bois peut très bien passer l’hiver dehors sous le climat de Paris.

On chauffe la serre et on y rentre les plantes bulbeuses qui fleuriront à la fin du mois prochain.

Jardin potager

On butte les artichauts pour les protéger des froids. On rentre dans le cellier les cardons ; on couvre de paillassons les céleris. Les choux pommés sont arrachés et mis en jauge près d’un mur au nord. On plante les choux cœur-de-bœuf. On plante sur couches des laitues, puis les vieilles griffes d’asperges.

Jardin fruitier

On continue la plantation des arbres fruitiers. On peut commencer la taille des poiriers et pommiers.

Coucher et recouvrir de terre les rameaux des figuiers.

Décembre
Jardin d’agrément

Les mêmes travaux d’entretien peuvent encore être exécutés s’il ne gèle pas. On arrache les chrysanthèmes que l’on met sous châssis et les asters que l’on transporte dans le potager. La place qu’ils occupaient sera plantée en plantes à floraison printanière.

On chauffe la serre et on la couvre de paillassons que l’on laisse même toute la journée s’il fait trop froid.

Jardin potager

On construit des couches, on y plante des laitues et on y sème des radis et des carottes.

On couvre les artichauts de litière et on les découvre si le temps se met au beau.

Jardin fruitier

Il est préférable de ne pas tailler s’il gèle même faiblement. De même on s’abstient de planter par un temps de gelée.

PREMIÈRE PARTIENotions générales

Toute étude, pour être menée à bonne fin, doit être conduite avec ordre et méthode. Plus le livre est restreint et l’étude rapide, plus le classement doit être net et précis afin d’éviter les redites et les pertes de temps. C’est pourquoi, même dans le cadre restreint de cet ouvrage, est-il indispensable de fournir quelques notions générales à la connaissance desquelles nous aurons sans cesse recours dans la suite.

Quand on sait bien comment on peut multiplier les végétaux par les procédés si divers qu’une longue pratique a su perfectionner, quand on connaît avec détail les exigences culturales des plantes, quand on sait enfin régler à son gré l’action des divers agents qui influent sur la végétation, on peut dire que l’on sait toute l’horticulture.

C’est à ces notions générales qu’il nous faut consacrer quelques instants.

Le sol

Le sol est le milieu dans lequel les plantes fixent leurs racines et puisent leurs aliments. Il se présente avec une grande diversité d’aspect, de couleur, de consistance. À ces différences correspondent des qualités et des défauts distincts.

On sait que le sol se compose essentiellement de trois éléments fondamentaux qui sont : la silice, le calcaire et l’argile. Ces substances se mélangent entre elles dans des proportions très diverses. On est convenu d’ajouter au mot terre le qualificatif qui dérive du nom de l’élément dominant. C’est ainsi que l’on dit qu’une terre est siliceuse, que telle autre est calcaire ou argileuse. Mais cela ne veut pas dire que cette terre est essentiellement composée d’un seul de ces éléments ; cela indique simplement que cet élément y domine. Quand il y a deux éléments prédominants on ajoute les deux qualificatifs : une terre peut donc être silico-argileuse, argilo-calcaire, etc. Quand les trois éléments sont en mélange de proportion égale, on dit que la terre est franche. C’est celle qui passe pour être la meilleure. Elle convient au plus grand nombre de plantes.

Certaines plantes croissent indifféremment dans telle ou telle terre, mais le plus généralement chaque plante a son sol préféré. D’aucunes ne croissent que dans tel terrain et meurent forcément si on les place dans une autre terre.

C’est qu’en effet cette différence de composition chimique correspond aussi à des caractères physiques spéciaux. Les terres argileuses, argilo-calcaires sont compactes et retiennent l’humidité. Les sols où la silice domine sont légers et se dessèchent facilement ; ils restent peu cohérents, tandis que ceux où l’argile domine se pressent en masse et se fendent quand ils se dessèchent.

Ces éléments sont toujours associés dans des proportions très variables à des substances organiques en décomposition qui forment l’humus. Les terres des jardins ne sont fertiles qu’à la condition d’être riches en humus.

Dans les jardins la composition du sol n’influe pas toujours d’une façon sensible. En effet, quand on cultive bien les jardins de production, on fournit à la terre une grande quantité de fumiers divers au point que la nature de celle-ci se trouve bientôt modifiée. Elle s’unifie, sous cette influence d’une fumure très abondante, devient noire, peu compacte, très fertile, c’est la terre dite de jardin. Cette terre convient à la culture de presque toutes les plantes. Les fleurs des parterres, les légumes, s’en accommodent très bien. Nous verrons que, lorsqu’il s’agit de cultiver des arbres dont les racines s’enfoncent profondément dans le sol, la terre de jardin n’est quelquefois pas celle qui convient le mieux. Mais ce sont là des cas particuliers qui trouveront leur indication à leur place respective.

Certaines plantes ne croissent que dans une terre spéciale désignée sous le nom de terre de bruyère. Elle est de nature siliceuse et mélangée à d’abondants débris organiques, ce qui lui donne une couleur d’un brun noirâtre. Son nom lui vient de ce que, formée dans les clairières des bois, dont les feuilles fournissent l’humus, elle est couverte d’une végétation abondante dans laquelle les bruyères dominent.

Autrefois, les jardiniers considéraient cette terre de bruyère comme indispensable à la culture d’une foule de plantes. On sait, actuellement, que l’on peut la remplacer, non sans succès, par les éléments qui la composent, sable siliceux et terreau de feuilles, mélangés artificiellement et dans des proportions variables, suivant que l’on veut avoir une terre plus ou moins légère. Cette terre est très recherchée pour la culture en pot d’un grand nombre de plantes.

Labours

Le sol, afin d’être toujours fertile et de convenir au bon développement des végétaux qu’il porte, doit être fréquemment labouré. On peut poser en principe que, toutes les fois qu’une terre devient libre et avant qu’on ne l’occupe à nouveau, il convient de la labourer.

Les raisons pour lesquelles on laboure le sol sont multiples. C’est le seul moyen que l’on ait d’enfouir dans le sol les engrais nécessaires à la vie des plantes et de les mettre ainsi à la portée des racines. Car il est bon de ne le point ignorer : les racines fonctionnent surtout par leur extrémité libre. C’est donc en contact avec ces extrémités, c’est-à-dire dans les couches profondes du sol, qu’il faut placer les fumures ; c’est précisément ce que font les labours. En même temps, en retournant le sol, ils enfouissent toutes les mauvaises herbes qui ont pu croître à sa surface et gênent le développement des plantes cultivées en s’emparant des aliments qui leur sont destinés.

L’expérience montre que le sol, pour être fertile, a besoin d’être en contact avec l’air. Il en résulte que c’est la partie supérieure qui est la plus fertile ; mais, nous avons vu, d’autre part, que ce ne sont que les extrémités des racines qui puisent les éléments utiles aux plantes. Les labours ont encore pour effet, en renversant la terre, de mettre à portée des racines le sol devenu le plus fertile par suite de son contact avec l’air et de ramener à la surface la terre des parties profondes qui s’aérera à son tour.

En rendant le sol plus léger, les labours permettent mieux son aération, ce qui devient une condition favorable pour la culture de la plupart des plantes. Certaines, cependant, exigent pour se bien développer un sol ferme et tassé ; dans ce cas, on foule le terrain après l’avoir labouré ; l’opération n’en aura pas moins été utile pour cela.

Les labours s’effectuent, dans les jardins, à l’aide d’un instrument spécial dont on a besoin à tout moment dans toutes les opérations culturales et que l’on nomme une bêche. Elle se compose d’une lame de fer ou mieux d’acier, dont les dimensions doivent être d’environ de 0 m 27 de long, sur 0 m 21 de large à la partie supérieure. Trop petite, la bêche ne fait qu’un travail insuffisant, trop grande elle est d’un maniement difficile et fatigue inutilement celui qui s’en sert. Les bêches en acier sont les meilleures, car elles tranchent aisément le sol et elles sont solides bien que légères. Cette lame porte une douille dans laquelle vient se fixer solidement un manche droit, long de un mètre environ.

Quand on doit labourer un coin de terrain, qu’il soit grand ou petit, il faut commencer par ouvrir une jauge. Ouvrir une jauge, c’est creuser le sol, enlever un certain nombre de béchées de terre et la déposer de côté. La jauge étant ouverte, on attaque le sol sur le bord en prenant des petites portions de terre à la bêche, que l’on dépose sur l’autre bord en la renversant. Le fossé ainsi ouvert va donc se déplacer et suivre le travail. Il restera béant quand on sera parvenu à l’extrémité du coin de terre qu’il s’agissait de labourer. On le comblera à l’aide de la terre mise en tas au commencement du travail.

Dans les terres lourdes et compactes qui se collent après la lame de la bêche, on remplace cet instrument par la fourche à dents plates.

Ce n’est pas chose très facile que de bien labourer un coin de terre, briser les mottes, rejeter les pierres, maintenir la surface bien unie. Les jardiniers habiles labourent de telle façon, quelle que soit la configuration du terrain, que l’on croirait que la surface a été nivelée au râteau ; avec un peu de pratique, on arrive à faire aussi bien qu’eux. Il est le plus souvent utile de terminer le labour en nivelant la surface à l’aide du râteau et d’enlever les pierres et débris de toute sorte qui peuvent s’y trouver.

Fumure

Nous avons dit que, toutes les fois que le sol est libre, il convient de le labourer, on peut ajouter qu’il faut aussi le fumer. Pour obtenir de belles récoltes dans les jardins, il faut fumer constamment ; jamais le sol ne sera trop riche. Il faut fumer abondamment si l’on veut obtenir de belles et abondantes récoltes ; c’est une notion vulgaire ; il est à peine besoin d’insister sur ce point, car tout le monde est d’accord sur ce sujet.

On objectera peut-être, cependant, que les plantes qui vivent à l’état spontané ne reçoivent jamais de fumure et qu’elles se portent bien, que dans la grande culture on ne fume que tous les deux ou trois ans. Il nous suffira de faire observer que dans la nature les plantes reçoivent comme engrais tous les détritus formés par les plantes qui meurent et que nous avons soin d’enlever systématiquement dans nos jardins afin d’en rendre l’aspect plus gai, plus soigné. Et si, dans la grande culture, on fume rarement c’est que le sol ne porte, en moyenne, qu’une seule récolte par an. Il n’en est pas ainsi dans les jardins. Là, le sol doit être constamment garni, il doit porter des récoltes nombreuses ; il devient donc nécessaire de le fumer souvent pour compenser cette dépense constante qu’il est obligé de faire.

Il faut donc fumer ; c’est un fait acquis, mais quelle doit être la fumure employée ? On a souvent conseillé de récolter, surtout dans les petits jardins, les débris de toutes sortes provenant de la culture : plantes arrachées, feuilles mortes, mauvaises herbes, etc. Certes, quand on n’a que cela à sa disposition, il vaut mieux se servir de cette sorte d’engrais que de ne pas fumer, mais il ne faut pas présenter cet engrais comme étant le meilleur. Outre qu’il est peu actif, il offre l’inconvénient grave de contenir des graines de mauvaises herbes qui germeront, envahiront les cultures et obligeront à des sarclages constants. Cette sorte d’engrais ne peut être utilement employée qu’à la condition d’être enfoui à une profondeur suffisante pour que les graines qu’il contient ne puissent plus germer. On peut très bien s’en servir dans le cas de plantation d’arbre.

Les fumiers dont on se sert le plus utilement et aussi le plus commodément est celui qui provient des écuries ou des étables. Sera-ce l’un ou l’autre indistinctement ? Pas du tout. Toutes les fois que le sol est compact et froid, c’est du fumier de cheval dont on se servira. Quand, au contraire, la terre est légère on donnera la préférence au fumier d’étable. C’est qu’en effet, les fumiers n’agissent pas seulement par la quantité plus ou moins grande de substance chimique assimilable par les plantes, qu’ils contiennent, ils agissent encore, surtout même dans certains cas, par leur action physique en divisant le sol et en aidant par des fermentations spéciales à la formation d’éléments propres à la nutrition des végétaux.

S’ils agissaient simplement par les sels chimiques qu’ils contiennent, il serait préférable de ne se servir que de ces sels à l’état isolé. L’expérience, longtemps prolongée, montre clairement que, dans la généralité des cas, on tire un bien meilleur parti de l’emploi des fumiers divers plutôt que de celui des engrais chimiques. Ces derniers peuvent, à un moment donné, fournir une action prompte dont les effets se font rapidement sentir. Ils ne s’emmagasinent pas dans le sol et, ce qui pis est, ils ne le modifient pas et ne l’améliorent pas.

Avec l’emploi des fumiers d’écurie ou d’étable, on peut dire qu’il n’y a pas de mauvais terrain pour la formation d’un jardin, car les éléments qu’on y incorpore sans cesse, accumuleront dans son sein des matières ulmiques et formeront un terreau dont toutes les plantes s’accommoderont.