Hippocrate, réveille-toi, la médecine agonise - Dr Gérard Vigneron - E-Book

Hippocrate, réveille-toi, la médecine agonise E-Book

Dr Gérard Vigneron

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Beschreibung

La médecine humaniste, qui traverse une période sombre, est sur le point de s’éteindre. Les causes de cette crise sont multiples et la gestion de la pandémie de COVID en est une illustration frappante, révélant les ravages d’une science dénaturée sur la santé publique. Cependant, cet ouvrage ne se contente pas de constater ce déclin ; il propose des solutions pour sauver l’âme de l’art de guérir. Il met en lumière l’importance de prendre en compte toutes les dimensions de l’être humain – physique, sociale, émotionnelle, spirituelle – afin que les médecins puissent véritablement entendre la détresse de leurs patients et redécouvrir la profondeur de leur vocation.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Le Dr Gérard Vigneron, auteur de plusieurs ouvrages, poursuit sa quête sur la conscience dans le processus de guérison et exprime dans ce nouveau livre son désarroi face à l’évolution de la médecine. Il déplore comment celle-ci, influencée par la science matérialiste, tend à réduire l’être humain à une simple machine biologique à réparer.

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Dr Gérard Vigneron

Hippocrate, réveille-toi,

la médecine agonise

Plaidoyer

pour une médecine humaniste

Essai

© Lys Bleu Éditions – Dr Gérard Vigneron

ISBN :979-10-422-2442-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Du même auteur

– Transes, médecines de l’âme, co-écrit avec Françoise Marie, Le Souffle d’Or, 2010 ;

– Un médecin face à l’invisible, Le Relié, 2013 ;

– Se guérir : Un médecin à l’écoute des pouvoirs de la conscience, Le Relié, 2015 ;

– Renaître : Les choix d’un médecin face à son cancer, Le Relié, 2016 ;

– Être heureux en dépit de tout… et du reste, Satas, 2019 ;

– L’ultime choix Transhumanisme ou éveil intérieur, Ariane, 2022.

Je dédie cette réflexion

à tous ceux qui restent convaincus

de la nécessité d’une médecine humaniste

Juin 2023

Prologue

La médecine est malade, très malade. Son état de santé est très sévère et malheureusement son évolution ne s’annonce pas sous de bons auspices. Des technocrates de tout poil lui ont administré de telles saignées ou autres purges qu’elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Tous ceux qui se prêtent à son chevet sont très pessimistes sur l’évolution du mal qui la ronge. Elle agonise. Pendant ce temps se déroule le bal des hypocrites. Y prennent part, bien évidemment, les technocrates gonflés de toute leur hubris qui non seulement ne reconnaissent pas le désastre dont ils sont responsables, mais continuent à nous promettre monts et merveilles : la potion magique, le « vaccin tue la mort », l’E-médecine…

Participent aussi à la danse, les membres d’une secte très puissante de nos jours, les scientistes qui profitent de toutes les occasions pour réciter à pleins poumons leur credo, le « Je crois en la science toute puissante, en ses bienfaits illimités, en ses vertus insoupçonnées… » quand ils ne profitent pas de l’occasion pour rencontrer les affidés du ministère de la Vérité scientifique et disserter sur ceux qui doutent de la Vérité. Leurs voix se mêlent pour jeter ces derniers aux gémonies en les traitant de charlatans, de complotistes ou de suppôts de l’extrême droite. Tout ce beau monde occupe la piste de danse pendant que la malade agonise.

Dans un coin de la pièce, tenus bien à l’écart par les Diafoirus des temps modernes qui les considèrent comme des mécréants, des hérétiques qui refusent de croire en la sainte parole de la science, se tiennent quelques idéalistes qui ont l’audace de penser que l’Art de guérir n’est pas encore mort. Ils discutent entre eux échafaudant des plans pour le réanimer et qu’ainsi nos enfants et nos petits enfants puissent bénéficier d’une médecine humaniste, une médecine qui retrouvera toute l’éthique de son Art, une médecine intégrative. Ce sont des qualificatifs qu’Hippocrate aurait certainement reconnus. Malheureusement ce dernier dort depuis longtemps d’un sommeil profond, même si tout médecin a prêté serment en son nom.

Ces empêcheurs de danser et de penser en rond qui ont eu le tort d’avoir raison avant tout le monde au sujet de la politique sanitaire et de ses conséquences sont convaincus que c’est l’idéologie néolibérale qui est responsable de tous les maux dont est atteinte la malade. Mais est-ce la seule raison ? Le mal n’est-il pas plus profond ? N’est-il pas le reflet d’une souffrance ontologique causée par notre façon de penser l’humain ? Si c’est le cas, la guérison de la malade va nécessiter un traitement de cheval et suppose un changement conceptuel des plus radicaux. En sommes-nous capables ?

Introduction

« La surestimation de la raison a ceci de commun avec un pouvoir d’état absolu : sous sa domination l’individu dépérit. »1

Il était une fois un disciple d’Hippocrate qui s’aventura à entreprendre un voyage au pays de la science, persuadé que les hommes et les femmes réputés être des personnes de raison allaient répondre à ses questions. Son exploration ne fut pas de tout repos et il se rendit vite compte que la communauté scientifique était très disparate. Il y trouva des hommes et des femmes habités d’un véritable esprit scientifique, des chercheurs infatigables qui savaient rester modestes face à l’étendue des mystères du vivant et qui n’hésitaient pas à remettre en cause leurs hypothèses si l’observation les y obligeait. Ceux-ci se montraient très discrets et apparaissaient peu souvent dans les différents médias. Leurs propos restaient peu audibles peut-être parce que justement le doute, cette qualité intrinsèque au processus scientifique, se vend très mal auprès des médias, à moins que ce ne soit par crainte d’apparaître comme des contradicteurs du narratif officiel, ce qui aurait présenté un sérieux handicap pour leur carrière professionnelle.

Mais il rencontra aussi de véritables ayatollahs qui érigeaient les protocoles scientifiques en véritables dogmes, psalmodiaient sans cesse des psaumes à la gloire d’une science toute puissante capable de régenter tous les aspects de la vie et renvoyaient dans les ténèbres tous ceux qui refusaient de s’y soumettre. Ils se considéraient comme les gardiens du Temple et rédigeaient de véritables Tables de la Loi, des oukases, pour définir ce que devait être la science.

En ces temps-là, un mal étrange s’était abattu sur le monde. Ce n’était pas la peste noire ni la grippe espagnole, mais c’était tout comme. La peur de cette maladie étrange, la Covid, imprégnait tout un chacun et les hommes de sciences avaient succombé, eux aussi, à ce mal étrange.

Dans ce voyage il rencontra :

– Des scientifiques d’opérette qui passaient plus de temps sur les plateaux de télévision que dans leur laboratoire et n’avaient de cesse de pérorer sur ce que la science permettait d’affirmer.

– Mais aussi des médecins qui affirmaient avec force que leur art était une science et obéissaient au doigt et à l’œil aux injonctions du clergé de la nouvelle Inquisition qui s’était octroyé le droit de dire ce qu’était la science, mais ne faisait en fait que prêcher la Sainte Parole du ministère de la Vérité.

– Des modélisateurs qui plongés dans leurs courbes et leurs chiffres faisaient régulièrement des prophéties fantaisistes qui ne se réalisaient jamais. Pour faire oublier leurs erreurs, ils n’avaient de cesse d’en proposer de nouvelles tout aussi farfelues, accompagnées de belles équations qui promettaient l’enfer et qui avaient le pouvoir d’hypnotiser.

– Des pseudo-experts en « tout », plus ou moins autoproclamés venus d’horizons divers : l’un deux était un spécialiste des jeux vidéo et par un heureux hasard s’adonna du jour au lendemain à un autre jeu qui devint vite son sport favori, le fact-checking, une technique consistant à vérifier en temps réel la véracité des faits et l’exactitude des chiffres présentés dans les médias. Notre aventurier au pays de la science se rendit compte très rapidement que ces chevaliers blancs, les fact-checkers, soucieux de ne pas mordre la main qui les nourrissait, avaient une tendance indiscutable à porter un avis très orienté et étaient loin de pouvoir l’étayer au moyen de données bien documentées. Mais peu importe, il leur suffisait de ridiculiser leurs contradicteurs, de les traiter de complotistes même si ces derniers étaient des spécialistes renommés dans leur spécialité.

– Des journalistes spécialistes en rien si ce n’est dans la désinformation et dans l’outrance comme un certain Mr X qui n’avait aucune compétence pour juger de l’efficacité d’une injection destinée à l’ensemble de la population, mais qui, dans le but de faire monter l’audimat, se permit, le 29 juin 2021 sur les ondes d’une radio nationale, de traiter les non-vaccinés de « dangers publics pour les autres », réclamant qu’ils soient traités comme des « parias de la société », et les interpellant par ces propos martiaux : « on vous vaccinera de force ! Moi, je vous ferai emmener par deux policiers au centre de vaccination… » Dans une bouffée d’hubris, il s’autorisa même à s’écrier avec une satisfaction gourmande de faire enfin le buzz, lui qui avait tant rêvé d’être en haut de l’affiche : « Il faut aller les chercher avec les dents… Et avec des menottes s’il le faut ! » Ce journaliste tout boursouflé de son arrogance, de son orgueil, de son ignorance, de sa bêtise crasse qui voulait vacciner de force tous ceux qui hésitaient encore, a remporté la palme d’or en promettant les enfers ou les oubliettes profondes à ceux qui refusaient l’injection. Tout cela bien évidemment s’appuyant sur la science, cette nouvelle religion qui, d’après ses fervents adeptes, édicte des lois morales. En réalité, il ne s’agit en rien de science, mais de scientisme.

Malheureusement, il ne fut pas le seul à se livrer à l’insulte et à l’ignominie sans être nullement inquiété par sa hiérarchie puisqu’il ne faisait qu’ânonner la doxa gouvernementale. D’autres comme lui se sont déchaînés verbalement, en promettant de « rendre la vie difficile » à ceux qui refusaient l’injection, en les traitant de « brebis galeuses » ou en titrant leur article dans un hebdomadaire par ces termes : « Non-vaccinés récalcitrants: notre patience a des limites », oubliant ou feignant d’oublier le droit fondamental de tout citoyen à disposer du consentement libre et éclairé à tout acte médical. Ils auraient fait dans les périodes sombres de notre histoire de parfaits délateurs hargneux, prenant un grand plaisir à dénoncer leurs voisins qui auraient eu l’audace d’oser réfléchir et de penser différemment d’eux.

Face à de tels propos discriminatoires qui reposaient d’après leurs auteurs sur des données scientifiques, notre disciple d’Hippocrate s’interrogea légitimement sur l’état de la science, et le constat ne fut guère reluisant. Il était urgent, pensa-t-il de nettoyer les écuries d’Augias, de libérer la science de tout esprit dogmatique, de toute croyance – un terme qui ne devrait pas être associé à celui de science, ces deux termes étant antinomiques – de l’affranchir de tout cet obscurantisme scientiste qui avait déferlé en son nom et s’était diffusé chez les « pseudo-sachants » : les technocrates de la santé, les hommes politiques, les journalistes et certains médecins de plateau. La tâche lui sembla immense pour redonner ses lettres de noblesse à la science et réanimer l’Art de guérir. Était-il encore temps, s’interrogea notre disciple d’Hippocrate, la tête entre les mains ?

Oui, en 2020, se sont déroulés des faits d’une extraordinaire gravité, la science a été instrumentalisée et c’est en son nom que les autorités ont mis en place des mesures plus ubuesques les unes que les autres. Après nous avoir ordonné deux confinements successifs sans qu’une seule preuve scientifique ne puisse être apportée quant à un éventuel effet bénéfique sur l’épidémie du coronavirus, après nous avoir soutenu que ce virus était dangereux si nous étions debout dans un restaurant, mais ne présentait aucun danger si nous restions assis, oubliant de préciser le devenir du virus si nous étions assis-debout sur un tabouret de bar (!) l’hubris technocratique qui a su entretenir savamment l’attente du vaccin salvateur pendant des mois, nous a obligé ensuite à présenter un laissez-passer pour accéder aux lieux de convivialité avant que ce pass ne se transforme dans les mois qui suivent en un pass vaccinal.

Alors que le ministre de la Santé et le président de la République nous avaient promis solennellement que jamais en France un pass sanitaire ne serait nécessaire pour vivre normalement, nous avons été contraints, quels que soient notre âge et notre état de santé de subir les oukases du roi du pays de l’absurde et d’expérimenter au nom de « la vérité scientifique » un vaccin dont l’efficacité n’est guère convaincante puisqu’il n’empêche ni d’être contaminé ni d’être contagieux. Notre monarque nous promettait l’exclusion des cafés-restaurants, des lieux de spectacle, des moyens de transport… lorsque nous étions dépourvus de ce nouveau laissez-passer. Une mesure qui nous empêchait d’aller prendre un café à la terrasse d’un bar, mais autorisait les routiers à manger dans des restaurants bondés, une mesure qui nous fermait les portes du TGV, mais nous autorisait à aller nous agglutiner dans le métro.

En quelques mois, les autorités aidées par la propagande médiatique ont su mettre sur pied une nouvelle Inquisition qui a usé et abusé du terme de complotistes. Cette étiquette est encore utilisée à ce jour pour discréditer et diffamer ceux qui mettent en doute la pensée unique. Toute analyse subtile et perspicace est impossible, tout débat contradictoire est impensable puisqu’il y a d’un côté ceux qui pensent détenir la vérité et qui ânonnent la « Pravda » tous les jours et de l’autre les nouveaux hérétiques que les brigades de la Vérité excommunient faute de pouvoir les brûler sur le bûcher de la vérité officielle, la doxa gouvernementale.

Pendant cette même période, les médecins quant à eux, ont été soit muselés soit dans l’obligation de répéter inlassablement le seul narratif officiel : le coronavirus va tous nous tuer, car il n’existe aucun traitement, il ne nous reste plus qu’à nous isoler jusqu’à la venue du Messie, le vaccin salvateur. Beaucoup d’entre nous, peut-être par honte de s’être fait gruger, veulent oublier ces moments douloureux et passer à autre chose. Néanmoins, je ne pense pas que l’on puisse se dispenser d’un état des lieux, aussi éprouvant soit-il. Il est urgent de réfléchir et de nous poser des questions sur les raisons de cette dérive de la science qui a été si facilement transformée en une nouvelle religion, mais aussi sur la déroute de l’Art de guérir. Cette période restera certainement gravée dans l’histoire de la médecine comme celle de l’effondrement de la médecine humaniste. Elle s’est caractérisée par l’abandon des patients qui se terraient au fond de leur lit, les médecins ayant reçu pour consigne de ne pas leur rendre visite, puis l’interdiction de laisser entrer dans l’hôpital tous ceux qui s’y présentaient sans le précieux laissez-passer. Tout naturellement cet effondrement s’est accompagné d’une perte de confiance des patients envers leur médecin.

Face à cet anéantissement de l’Art de guérir, il me semble essentiel de s’interroger pour tenter d’en trouver l’explication, mais aussi de réfléchir à la façon d’élaborer une autre forme de soins plus respectueuse de notre humanité.

Cet anéantissement n’est-il que l’ultime aboutissement d’une politique néolibérale menée depuis plusieurs décennies et qui a eu pour résultat de laminer les services publics ?

Le déferlement des mesures liberticides et totalement absurdes qui nous ont asservis pendant cette période étaient-elles vraiment fondées sur la science comme l’affirmait une technostructure qui « veut notre bien » ?

Avaient-elles des raisons justifiées ou signaient-elles avant tout l’état d’angoisse des baby-boomers qui après avoir en 1968 « interdit d’interdire », ont défendu bec et ongles les mesures les plus liberticides, voyant la fin de leur vie se rapprocher ? Évoquer ces seules raisons politiques ou sociologiques me paraît quelque peu réducteur et simpliste. Elles ne peuvent à elles seules rendre compte de l’instrumentalisation de la science ni de l’effondrement de l’Art de guérir.

Notre réflexion doit donc nous mener encore plus loin dans cette quête d’explication et envisager une raison plus profonde à la débâcle intellectuelle qui a touché le pays des Lumières.

Assistons-nous à la disparition de la pensée humaniste et doit-on considérer qu’en réalité ces mesures ne sont que la première phase d’un processus qui va nous plonger inexorablement dans une forme de transhumanisme totalitaire dans laquelle l’être humain fiché, pucé, « fliqué », « code-barrisé » n’aura d’autre choix que de se soumettre à la police du « tout technologique » qui exigera de lui de se conformer à des règles sociales de plus en plus coercitives ?

La foi dans la puissance des technosciences qui s’est si vite propagée en médecine qu’elle y est devenue une nouvelle religion ne résulte-t-elle pas d’une perte d’humanité dans l’Art de guérir et plus fondamentalement d’une faillite dans notre relation au Vivant ?

Dans mon précédent livre2, j’ai voulu apporter ma part de réflexion sur les dangers du transhumanisme dont les idéologues prétendent « tuer la mort ». Peut-être plus angoissés par la mort que le commun des mortels, ils ont pour fantasme de nous protéger d’une fin certaine en nous empêchant de vivre ! Ils veulent « quoiqu’il en coûte » éradiquer la mort… jusqu’à tuer la vie. Le chant maléfique des sirènes des technosciences se fait de plus en plus obsédant et cette pensée délirante s’est immiscée encore plus profondément dans l’esprit de nos contemporains.

Cette crise sanitaire se révèle donc être une crise plus profonde et plus essentielle. Elle témoigne d’une crise morale qui nous oblige à nous interroger sur l’état de la science, de la médecine, mais aussi plus fondamentalement sur ce qui nous rend humains. Peu à peu, les consciences qui ont été longtemps mises en sommeil et même sidérées par une propagande éhontée se réveillent. En cela, cette crise peut nous éviter l’ultime catastrophe, la disparition de nos valeurs, de notre dignité et de tout ce qui fait notre humanité.

Jour après jour se dessinent avec plus de précision les contours d’un débat fondamental entre deux conceptions du monde et donc de l’être humain. C’est un enjeu sociétal des plus importants pour l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. D’un côté, on trouve les transhumanistes persuadés que le « solutionniste technologique » va nous apporter le salut en vainquant la mort. De l’autre côté, on trouve ceux que notre président nomme avec mépris les Amish. Ceux-ci s’interrogent raisonnablement sur le bien-fondé d’un progrès technologique infini. Que nous apporterait-il d’essentiel, quelles sont les valeurs que nous devrions alors abandonner ? Le solutionniste technologique n’est-il pas un nouveau miroir aux alouettes ?

Pour répondre à ces questions, il est important de prendre de la hauteur et de ne pas se laisser dominer par la peur constamment distillée depuis des mois et qui envahit tout le champ de la pensée. Manipulée par elle, la majorité d’entre nous est tombée dans le piège du choix entre la liberté et la sécurité. Mais en privilégiant la sécurité et en renonçant à la liberté de pensée et d’expression, nous risquons de tout perdre. La plupart d’entre nous sont encore sous le choc, mais de plus en plus nombreux sont ceux qui sortent de l’état de sidération dans lequel ils ont été plongés et perçoivent que la crise sanitaire que nous avons vécue est en réalité le reflet d’un malaise plus profond, d’une maladie plus grave qui a sapé depuis des décennies le fondement de la représentation que nous avions de la nature de l’être humain.

Cette crise, permettrait-elle, malgré les souffrances, d’éveiller nos consciences et éviter ainsi de passer du pays de l’absurde à celui d’Aldous Huxley et donc d’échapper à la catastrophe ? Il est essentiel de réfléchir à ce questionnement ; nous avons le droit d’être intelligents, car le danger est bien réel ; la conception de l’homme qu’énoncent nos élites pétries d’une foi dogmatique dans les technosciences nous donne une image totalement dénaturée de l’humain. Elle nous promet un être diminué, amputé de ce qui constitue tout son mystère et prisonnier d’un univers virtuel dans lequel toute humanité aura disparu.

Dans ce livre que vous avez entre les mains, je vais certes m’appuyer sur la pandémie3 que nous venons de vivre, mais mon propos dépasse cet épisode pour m’interroger sur l’état de la science et sur l’évolution de la médecine qui, contrairement à l’idée répandue n’est pas une science, mais un Art à la croisée de plusieurs savoirs scientifiques. En ce qui concerne la science, nous ne pouvons que déplorer le degré de manipulation dont elle a souffert pendant toute cette période. Elle a été mise à mal et instrumentalisée par les politiques d’une façon obscène pour lui faire dire tout et n’importe quoi. La peinture peu reluisante de cette dérive nous permettra aussi de voir comment la méthode scientifique si pertinente et si convaincante est devenue entre les mains des scientistes un dogme intouchable. Ils ont réussi à affubler la science des habits d’une religion qui propage « une nouvelle théologie médico-scientifique », et qui possède un catéchisme diffusé par de grands prêtres gardiens du dogme. Ceux-ci se veulent être les garants de la bonne marche des liturgies, mais sont avant tout soucieux d’empêcher toute expression du doute, pourtant un des fondements de l’esprit scientifique.

Mais plus grave encore, la gestion de cette syndémie témoigne du délabrement dans lequel se trouve l’Art médical. La pratique médicale s’éloigne de plus en plus de la clinique et du colloque singulier entre le patient et le médecin. Elle se voit entravée et réprimée par les directives du pouvoir technocratique. Jour après jour, le médecin perd sa liberté de prescription sans que cela n’émeuve grand monde et surtout pas le Conseil de l’Ordre qui ne veut surtout pas courroucer les puissants.

La dérive de la médecine se manifeste non seulement dans les rapports pernicieux entre les médecins et le pouvoir technocratique qui étend sans entraves ses tentacules sous la forme de multiples agences, conseils ou autres autorités de santé dont le foisonnement est si grand qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits.

Mais n’y a-t-il pas d’autres raisons qui expliquent l’agonie de l’Art de guérir ? L’incapacité du médecin occidental à penser l’humain dans sa globalité ne représente-t-elle pas la raison principale ? Dans ce cas, le changement nécessaire pour que l’Art de guérir apporte un minimum de satisfaction au praticien et au patient, exige non pas un simple ravalement de façade, une modification à la marge, mais une véritable révolution conceptuelle, un changement de paradigme.

« L’image d’un univers purement matérialiste fonctionnant comme une horlogerie représente la plus grande superstition de notre époque. »

Arthur Koestler

La médecine occidentale s’est développée dans le même cadre conceptuel que celui de la science, celui défini par le paradigme matérialiste qui nourrit une approche mécaniste de l’humain. L’observation et l’expérience montrent que cette approche nous a menés à une impasse. Elle est insatisfaisante pour le médecin comme pour le malade, car cette approche mécaniste privilégie la dimension physique de l’humain et rejette sa nature profondément mystérieuse, sa dimension immatérielle. En réduisant l’être vivant à une dimension matérielle et mécanique, un objet que l’on va techniciser sans cesse, ce cadre conceptuel nie sa complexité et nous donne une compréhension erronée de la dimension humaine et du rapport de l’être humain avec son environnement. Il nous impose une perception de l’univers quelque peu rétrécie et une vision de l’homme totalement désenchantée. Fritjof Capra évoquait déjà dans les années 1980 une « crise de perception » pour caractériser le sentiment généralisé de malaise quant à la validité du modèle conceptuel qui triomphe actuellement dans le domaine des sciences.

Dans ce modèle, l’univers est perçu comme une machine certes très élaborée, mais une machine tout de même qui sera suivant les époques, une horloge ou un ordinateur. L’homme est également réduit à une machine, une machine biologique, constituée d’éléments physiques. Ces constituants obéissent à des lois physiques qui sont de nos jours parfaitement connues et censées expliquer son fonctionnement. Cette vision mécaniste de l’univers comme de l’être humain qui est réduit à l’état d’objet dont le fonctionnement peut être mesuré avec précision, mais totalement dépourvu de toute dimension intérieure, de toute notion de profondeur, est très décevante, car elle ne prend pas en compte l’essentiel : les expériences subjectives vécues par l’être humain qui donnent à sa vie toute sa saveur. Les tenants du matérialisme n’épanchent en rien ni la soif de connaissance ni la soif d’absolu qui tenaillent l’être humain. En outre ils peinent à expliquer la conscience qui ne serait que le « software », un logiciel, fonctionnant dans le « hardware », le matériel cérébral. Certains, niant leur propre expérience, affirment même qu’elle n’est qu’illusion.

Cet échec à prendre en compte la totalité de l’expérience humaine et cette difficulté à élucider quelque chose d’aussi banal que l’expérience de la conscience rend nécessaire un changement du cadre conceptuel qui sous-tend notre vision du monde. Seul ce changement nous permettra d’embrasser « quelque chose » d’autre que la base matérielle qui représente aux yeux de la plupart des scientifiques occidentaux le fondement de la réalité. Empreints de cette pensée matérialiste, nous pensons exister comme être physique dans un univers physique, mais l’être humain est beaucoup plus qu’un seul être physique. L’élaboration d’un autre cadre conceptuel se révèle donc nécessaire. Il devra donner naissance à une explication cohérente du rapport entre l’expérience de la conscience et le monde de la matière. En effet le cadre conceptuel, le paradigme, détermine bien notre façon d’appréhender la réalité, la vision que nous en avons et donc notre façon de la penser et de la vivre. En redonnant toute sa place à la conscience, les scientifiques vont s’offrir l’opportunité de développer de nouvelles voies de recherche, mais aussi vont contribuer à élargir la compréhension de l’expérience humaine.

Aussi, dès lors que la toile de fond de la situation actuelle est dressée, il me semble essentiel d’aller encore plus loin dans cette réflexion pour prendre en compte toute la complexité du vivant et penser une médecine humaniste. Car ce sont bien les errements de la pensée occidentale très réductrice qui sont à mes yeux responsables de la crise morale que nous traversons et qui touche aussi l’Art de guérir. Le transhumanisme, la dernière chimère dont sont friands les adeptes du « tout technologique » n’est aucunement le fruit du hasard, mais il est en vérité l’aboutissement, le dernier avatar, d’une thèse philosophique, le matérialisme, qui enferme l’être humain dans les limites de sa dimension biologique.

Mais cette crise recèle comme toutes crises autant de dangers que d’opportunités. Le danger est comme je viens de le souligner de voir triompher le culte des technosciences véhiculé par l’idéologie transhumaniste avec ses implications morales, éthiques et médicales. Le pouvoir techno-scientifique qu’elle promeut nous promet, comme toutes les idéologies passées, de guérir tous nos maux, d’être la solution ultime pour accomplir le destin de l’homme qui serait d’être augmenté sans cesse. Les technosciences influencent donc notre façon de penser l’être humain et le vivant ; leur triomphe aura donc pour conséquence l’impossibilité de tolérer toutes les imperfections de l’humain qui font toute sa richesse, sa singularité, son non-conformisme, sa créativité et nous transformera tous en des clones identiques.

L’opportunité est de nous libérer définitivement de cette tyrannie technico-sanitaire bâtie sur une rationalité morbide qui conduit en réalité à la détestation de tout ce qui fonde l’humain. Ce triomphe ne se fera pas sans une véritable révolution intellectuelle qui permettra de concevoir la naissance d’une autre société, mais surtout l’émergence d’une autre façon de penser l’humain et son rapport avec le Vivant. Elle est déjà en cours, mais les résistances sont encore fortes, car les tenants de cette idéologie mortifère qui les rend incapables de penser la complexité de l’humain restent crispés sur leurs certitudes et leurs modèles.

Nous sommes donc au pied du mur et la syndémie ne fait que révéler l’urgence à penser autrement. Effectivement, il ne s’agit pas de détruire l’Ancien Monde pour laisser les technocrates élaborer un nouveau monde encore plus détestable, car l’être humain sera si technicisé qu’il en sera déshumanisé, mais au contraire de faire surgir un monde dans lequel toute notre humanité va pouvoir s’exprimer. Dans ce projet, le questionnement philosophique est bien sûr important, mais la pensée scientifique a aussi évidemment toute sa place. Non pas la pensée dogmatique des scientistes qui considèrent la science comme la nouvelle religion et adoptent une posture inquisitrice vis-à-vis de toute opinion divergente, mais la « vraie science » qui cultive le doute face à la complexité du Vivant.

Pour renouer avec un Art de guérir qui ne souffre plus de discrédit, la première étape va donc consister en un véritable processus d’assainissement afin que la science, mais aussi la médecine, retrouvent toutes leurs lettres de noblesse. La seconde étape conduira à élaborer un nouveau cadre conceptuel qui nous permette de nous détacher de cette vision d’un homme pétrifié en une machine biologique survivant dans un monde dans lequel toute poésie du vivant aura disparu. Ce nouveau cadre conceptuel nous amènera à penser l’humain dans toutes ses dimensions et non pas réduit à sa réalité matérielle. C’est ce changement de paradigme que nous proposent les post-matérialistes. Grâce à cet élargissement du cadre conceptuel, ils vont élaborer une carte du monde plus précise et plus cohérente ; ce qui ne manquera pas de changer notre rapport avec notre environnement et donc notre façon d’être.

Il est en effet intéressant de retenir l’hypothèse de ceux qui se nomment post-matérialistes. Cette hypothèse voudrait que chacun d’entre nous possède un fragment de conscience faisant l’expérience du monde matériel par l’intermédiaire de notre corps physique. Dans certaines situations, ce fragment de conscience retrouve le champ de conscience illimité dont elle est née comme la vague retrouve l’océan. La question qui se pose alors est de savoir si le médecin doit devenir un « psychonaute », un véritable explorateur de la conscience pour questionner les hypothèses présentées par les post-matérialistes sur la relation entre le cerveau et la conscience. Les témoignages de ceux qui ont entamé cette exploration corroborent les propos de Max Planck qui déclarait en 1931 : « Je considère la conscience comme fondamentale.Je considère la matière comme un dérivé de la conscience ». La primauté donnée à la conscience plutôt qu’à la matière fournit un nouveau point de départ philosophique pour appréhender la réalité d’une façon plus fondamentale et plus cohérente. Pour réaliser cet objectif, la science se doit d’ôter les œillères du dogme matérialiste pour progresser et saisir la profondeur du réel.

Je m’efforcerai donc d’explorer l’échafaudage scientifique et ses conséquences sociales et environnementales proposés par ceux qui soutiennent l’idée d’un passage à une science post-matérialiste. Est-ce un nouveau point de départ qui se dessine ou une façon de revisiter une approche développée par l’être humain tout au long du temps pour tenter de comprendre la nature de son être ? Car il est vrai que sous toutes les latitudes, et ce, depuis la nuit des temps, la compréhension de l’expérience de la conscience occupe une place essentielle dans la vie de l’être humain poussant des sages, des guérisseurs, des « expérienceurs », à explorer des états d’expansion de la conscience. Forts de leurs expériences, ils reviennent de leurs voyages, convaincus qu’il existe une autre facette de la réalité au-delà du monde de la matière. Cette conviction n’est pas le fruit d’élaborations intellectuelles ou d’élucubrations, mais d’expériences vécues dans leur intimité.

Une autre lecture du monde nous est donc proposée : au-delà de la matière, de l’énergie, de l’espace et du temps qui définissent la réalité physique, la conscience occupe une place centrale, voire fondamentale. En se libérant du dogme matérialiste, les tenants de ce nouveau cadre conceptuel, les post-matérialistes, opèrent une véritable révolution épistémologique, c’est-à-dire une révolution dans l’étude de la connaissance qui leur permet de découvrir une autre façon de « savoir ce que nous savons ». Il ne s’agit pas de sous-estimer la valeur de l’outil scientifique, mais plutôt d’indiquer comment le cadre conceptuel dans lequel opère le scientifique l’enferme dans des limites. Grâce à la révolution conceptuelle que nous proposent les post-matérialistes, ceux-ci seront à même de les dépasser et découvrir ainsi une perception plus étendue de la réalité.

En tant que vieil artisan-médecin qui a su très tôt se distancier de la pensée médicale dominante pour appréhender l’humain dans toutes ses dimensions et toute sa complexité, je peux témoigner de la nécessité de cette révolution conceptuelle. Elle va permettre de corriger l’indigence de la pensée médicale occidentale et damer le pion aux puissances mortifères que sont les technocrates de tout poil dont le fantasme est d’organiser scientifiquement l’humanité. Fervents adeptes d’un néolibéralisme qui « entend faire advenir une industrialisation intégrale, évaluée, rationalisée de la vie 4», ils veulent dans leur entreprise de destruction massive, réduire les êtres humains à l’état de rouages et tuer l’Art de guérir, totalement obsolète à leurs yeux. Puisse Hippocrate se réveiller pour le sauver avant qu’il ne soit trop tard.

I

Quand la science frelatée

nuit gravement à la santé

Il y a quelque chose de pourri

au royaume de la science

« L’obscurantisme est revenu, mais cette fois, nous avons affaire à des gens qui se recommandent de la raison. »

Pierre Bourdieu

entretien repris dans Le Temps, le 25 janvier 2002

I. La prise en otage de la science

« La science est étouffée par une volonté de gain politique et financier ». Cette phrase n’a pas été écrite par un affreux complotiste. Elle est un extrait d’un éditorial écrit par un scientifique renommé Kamram Abasi dans la prestigieuse revue « The British Medical Journal ». L’auteur pointe dans cet article les dérives de la science qui est sans cesse instrumentalisée par le pouvoir politique assisté par les médias. Ces derniers ne se sont pas privés pendant deux ans de justifier les mesures coercitives (confinements et autres couvre-feux, mises en place de laissez-passer pour discriminer les citoyens, puis obligation d’une injection à l’ensemble de la population) au nom de la science. C’est la science qui guidait la prise de décision des pouvoirs politiques, nous a-t-on affirmé à de multiples reprises.

Mais de quelle science s’agit-il ?

La science est une méthode, la méthode scientifique, qui permet d’accéder à des connaissances grâce à des observations puis à la confrontation de différentes hypothèses qui pourraient les expliquer. Grâce à cette méthode, un nombre considérable d’énigmes qui recouvraient la compréhension de notre monde ont été résolues et de ce fait nos conditions de vie se sont trouvées amplement améliorées. Cette efficacité de la méthode scientifique a rendu la Science très populaire. S’il est légitime qu’elle puisse aider les décideurs politiques à prendre leurs décisions, devons-nous nous plier à tout ce qui nous est présenté comme relevant de l’autorité scientifique et voir notre vie assujettie à sa toute-puissance ?

Ce n’est pas faire honte à la science que d’affirmer qu’elle est pratiquée par des humains qui sont faillibles et qui peuvent donc être manipulés voire être corrompus par le pouvoir. L’histoire fourmille de faits exemplaires qui montrent comment la science a été utilisée pour justifier les politiques les plus abjectes. Au XXe siècle, que ce soit le régime totalitaire communiste ou le régime nazi, tous les deux promouvaient des idéologies présentées comme « scientifiques ». Il en a été ainsi du matérialisme historique marxiste, ou de la pseudoscience raciste et eugéniste nazie.

De nos jours, l’idéologie pseudoscientifique a revêtu d’autres habits, mais se réclamer de la science fait toujours recette et ce discours continue à hypnotiser les foules. Mais prétendre qu’une décision politique est bonne parce qu’elle repose sur un avis scientifique relève plus de la foi que de la science. Cette foi en la science s’est traduite par exemple par cette injonction réitérée inlassablement pendant deux années : « il faut croire en la science. »

La pandémie de la Covid a donc été l’occasion pour beaucoup d’entre nous de découvrir, quelque peu médusés, une sérieuse dérive dans les pays occidentaux et plus particulièrement au pays des Lumières, où la foi inébranlable en la science semble être de nos jours la pratique religieuse la plus répandue. Nombreux sont ceux qui sont persuadés que cette nouvelle religion va leur révéler la Vérité que les religions dogmatiques ne peuvent plus leur transmettre et ils se raccrochent à elle pour trouver des solutions à tous leurs problèmes. Qu’ils soient hommes politiques, économistes, médecins… tous s’en réfèrent à elle comme si elle pouvait ouvrir toutes les portes de la connaissance et nous apporter la Vérité suprême. Cette croyance s’était déjà répandue depuis plusieurs années, mais depuis 2020 le phénomène s’est accentué, et a conquis particulièrement la caste des bien-pensants qui nous a imposé un tonitruant battage médiatique pour que soit célébrée la nouvelle vérité révélée couverte des oripeaux d’une pseudoscience. Toutes les décisions politiques, comme celle du confinement, ont été frappées du label du consensus scientifique alors qu’en réalité, il n’en fut rien. Mais peu importe l’inexactitude ou même le mensonge si le mot « scientifique » rassure le quidam ; il est si bon d’être rasséréné en des périodes difficiles que le sésame est utilisé à tout moment et par tous les responsables politiques qui ne cessent de nous répéter que toutes les directives ou autres dispositions « … ontété prises avec ordre, préparation, sur la base de recommandations scientifiques. 5»

Totalement hallucinée6 par ce qu’elle nomme « la science », la caste des bien-pensants nous somme de nous en remettre en son autorité indiscutable et d’être enfin reconnaissants en sa capacité de nous apporter le salut et la lumière en cette période bien sombre. Tous ceux qui pourraient remettre en cause cette hégémonie, les philosophes, les anthropologues, les psychologues ou les scientifiques qui auraient une voix dissonante… sont priés de rester à la maison pour ne pas gêner le prêche des grands prêtres, experts en « plateau télé » qui nous assènent quotidiennement leur catéchisme dans ces nouveaux temples qui ont été installés dans la plupart des foyers. Tous les soirs, ils récitent inlassablement les mantras de la vérité scientifique pour que nous n’oubliions pas d’accomplir notre culte vespéral en la technoscience qui va nous sauver. Cette vérité scientifique est bien évidemment totalement fantasmée, surtout lorsqu’elle repose sur le décompte journalier du nombre de morts ou du nombre de contaminations. Ce relevé n’a aucune valeur et aucun intérêt quand il est sorti de son contexte si ce n’est d’effrayer la population. Les médias participent à ces grands prêches, car ils savent pertinemment que la peur est un moyen très efficace pour faire monter l’audimat et créer un état de sidération qui empêchera toute réflexion sur les mesures mises en place.

Qu’importe finalement la vraisemblance du catéchisme récité par ces grands prêtres du moment que la primauté et la puissance de ce nouveau veau d’or ne soient pas remises en cause dans la société. Pour cela le mot « science » revient inlassablement dans la jactance des bien-pensants. À l’image d’un enfant terrorisé qui vient se réfugier dans les jupes de sa mère en criant « maman », ils invoquent sa présence en nous rebattant les oreilles de ce mot qui semble être à leurs yeux d’essence quasi divine, provoque en eux un état de béatitude, et est devenu le mot magique auquel on a recours pour conjurer le mauvais sort. Il représente à leurs yeux le sésame qui va ouvrir la porte du progrès salvateur, mais en réalité voile avec peine leur ignorance savante qu’ils étalent avec arrogance. Les adeptes de ce nouveau culte qui a supplanté celui des religions monothéistes s’appliquent à insérer ce terme dans leur credo sous diverses formules magiques comme « connaissance scientifique », « comité scientifique », « les avancées de la science », « nous énonçons la Vérité scientifique », « les protocoles et les règles scientifiques », « l’esprit scientifique », « le progrès scientifique », « le consensus scientifique », « la science dit que… », « la science pense que… », « la science a parlé »… ou encore en formulant de puériles injonctions comme « il faut croire en la science », obéissez en la science », « faites confiance en la science », « nous devons nous plier à la Vérité scientifique »…

La période que nous traversons voit donc se renforcer l’emprise de la science mythifiée. Seule la parole des « pseudo-scientifiques » qui rendent des oracles évidemment infaillibles est légitimée. Cette exclusivité crée de fait l’apparition de castes, celles des sachants et celles des simples citoyens considérés comme des niais que les premiers écoutent sans entendre avec condescendance et suffisance.

Mais cette toute-puissance de la pseudoscience n’est évidemment qu’illusion. Penser que ceux qui énoncent leurs prédictions avec l’assurance d’un oracle infaillible ou ceux qui répètent en boucle le catéchisme gouvernemental avec la foi du converti font preuve d’esprit scientifique signe une profonde ignorance. L’esprit scientifique ne cautionne d’aucune façon un quelconque dogme. En réalité, chaque fois que les « sachants » invoquent « la science », c’est un mythe qu’ils convoquent. Tout cela n’a bien évidemment rien à voir avec la méthode scientifique qui représente à n’en pas douter un outil remarquable de connaissance qui nous a permis de progresser dans la compréhension du monde et nous a donné la possibilité de développer des technologies toujours plus performantes. Mais se référer à la science comme si elle représentait le moyen d’accéder au Graal ne peut aboutir qu’à de profondes désillusions, car la science n’a pas réponse à tout et ne possède aucune vérité.

Contrairement aux nouveaux prophètes qui professent surtout sur les plateaux de télévision, les « vrais » scientifiques aiment le débat d’idées qui se traduit toujours dans un premier temps par un dissensus, confrontent leurs arguments et combattent bien évidemment le dogmatisme des scientistes. Car la méthode scientifique n’est en rien un dogme, mais un outil dont on se sert pour appréhender le monde, le penser et essayer de le comprendre. Dans leur argumentation, les vrais scientifiques sont conduits à exprimer avant tout le doute et la modestie face à leur ignorance, car la science est multiple, contestable et sujette à de multiples questionnements et révisions.

Pendant ces deux années qui viennent de s’écouler, les experts en plateau télé, comme nos dirigeants n’ont donc pas produit de la science, mais plutôt un ersatz de science où prévaut une nouvelle forme de politique-spectacle dans laquelle excellent nos hommes politiques, les experts autoproclamés et les journalistes. Tous se drapent d’accoutrements divers et variés et prennent des postures solennelles pour donner l’illusion de « faire scientifique ».

En ce qui concerne « les médecins de plateaux » des médias mainstreams qui sont issus de spécialités très variées (néphrologie, médecine des urgences, réanimation, diététique, médecine générale, immunologie…) le plus souvent très éloignées de celles des maladies infectieuses, ils sont sélectionnés avant tout par les médias pour leur expertise en communication. Ils sont présentés comme représentant la communauté scientifique et prétendent parler en son nom. Mais de quel droit ? Aucun médecin honnête n’aurait cette prétention. En réalité ils ne représentent qu’eux-mêmes et sont recrutés pour donner l’illusion du consensus scientifique sur l’intérêt des mesures gouvernementales coercitives. Leurs blouses blanches sont loin de leur donner une quelconque compétence dans un domaine qu’ils ne maîtrisent que partiellement, mais leur confèrent un aplomb redoutable pour effacer tous les doutes qui pourraient s’immiscer dans l’esprit des téléspectateurs sur le bien-fondé de ces mesures. Pour cela, ils adoptent un ton péremptoire et un jargon scientifique remanié pour que le message répété sans fin soit suffisamment percutant et convaincant afin de provoquer l’adhésion des téléspectateurs et écarter toute velléité d’esprit critique. C’est ainsi qu’une fidèle des plateaux de télévision a affirmé en 2022 d’un ton péremptoire que 80 % des patients qui étaient en réanimation étaient des non-vaccinés, un autre que plus de 100 enfants étaient décédés du coronavirus en quelques semaines. Évidemment tout cela était faux, mais décidément « Il apparaît plus facile à ces médecins de plateaux, non compétents en dynamique des épidémies ou en évaluation des interventions de santé publique, d’adhérer et de colporter un dogme ambiant clé en main, plutôt que d’évoquer des informations alternatives pouvant exiger des investigations et des connaissances particulières. Oscillant entre un ton condescendant et une agressivité paternaliste, ils relaient et martèlent ainsi avec conviction la communication du pouvoir exécutif, fût-elle contradictoire à quelques semaines d’intervalle.7 » Ils déroulent en réalité la même stratégie de communication extrêmement efficace que celle utilisée par les vendeurs de lessive qui, il y a encore peu, étaient eux aussi affublés de blouse blanche ou mieux encore celle employée couramment par les télévangélistes américains. « Pour convaincre, ces nouveaux télévangélistes ne disent pas “Dieu a dit que…” mais “La communauté scientifique a dit…” ou “La Science montre que…”… Le mariage de la télévision et de la blouse blanche fait son grand œuvre : la force de conviction du “vu à la télé” exploite les principes élémentaires du marketing auprès d’un public naïf. 8»

II. Le délire scientiste

« Revêtant les habits de la science et mimant les scientifiques, le scientisme est en fait la forme contemporaine de la croyance béate propre au dogmatisme religieux. »9

Pendant cette pandémie les nouveaux télé-évangélistes en blouse blanche sont donc venus prêcher quotidiennement la bonne parole sur les plateaux de télévision. S’ils étaient confrontés à leurs détracteurs et qu’ils étaient à court d’arguments pour les convaincre du bienfait de tel traitement ou de tel vaccin, plutôt que d’entendre les points de vue de leurs contradicteurs, ils coupaient court à l’échange en concluant par ces mots : « Vous ne croyez donc pas en la science ». Comme si la science avait un quelconque rapport avec une croyance ou mieux encore avec un dogme religieux. Le comportement de ce clergé sectaire qui a troqué la soutane pour la blouse blanche ne cesse de dérouler un catalogue particulièrement fourni des mauvaises pratiques en colportant des contre-vérités sur les plateaux de télévision, mais aussi en érigeant la science en une vérité révélée. Leur comportement représente à mes yeux une référence pour faire de « la mauvaise science ». Cette attitude empêche tout débat alors que la controverse, le dissensus font partie de la pratique scientifique. Ce sont ceux qui pratiquent la controverse qui font la science et non pas ceux qui se contentent d’affirmer une pseudo-vérité refusant toute critique à leurs argumentations. Toute la scénographie qu’ils déroulent témoigne de la dérive de la pensée occidentale qui en magnifiant le pseudo-savoir scientifique, fruit de statistiques bidouillées ou autres algorithmes et modélisations farfelues, concourt à faire le lit d’une idéologie particulièrement délétère, le scientisme.

Thomas H. Huxley10 nous prévenait déjà quand il écrivait que la science « commet un suicide lorsqu’elle adopte un credo ». Quand elle est prise en otage, son autorité morale est compromise. C’est bien ce à quoi nous avons assisté.

Ceci a été particulièrement vrai en médecine qui, faut-il le rappeler n’est pas une science, mais où néanmoins, le culte qui lui est rendu est omniprésent. L’élite qui y règne en maître n’est plus représentée par les « mandarins » hospitaliers, ni par des cliniciens qui sont confrontés tous les jours aux patients, mais par une coterie de « sachants » qui le plus souvent ne voient plus de patients et dont le leadership incombe aux statisticiens, modélisateurs, méthodologistes et autres experts en chiffres et en courbes qui adoptent des hypothèses qui ne prennent pas en compte la complexité du Vivant. En ce qui concerne une épidémie comme celle de la Covid, ils sont incapables de considérer toute sa dynamique qui évolue sans cesse dans son écosystème sous l’action d’une multitude de co-facteurs dont certains sont totalement inconnus.

Ils forment une « scientocratie »11 qui a réussi à rendre inaudible la parole des vrais cliniciens. En s’appuyant sur des études biaisées, ils incitent les autorités politiques à prendre leurs décisions sur leurs seules données statistiques et autres modélisations. Fidèles disciples de la pensée calculante, ils se livrent quotidiennement sur les plateaux de télévision à une liturgie dans laquelle le mot science est conjugué jusqu’à la nausée. Ils nous présentent en réalité un mets peu ragoûtant composé de mauvaise science, d’une science de comptoir pimentée de scientisme, cette idéologie devenue si dominante de nos jours qu’elle peut être considérée comme LA nouvelle religion dont les adeptes, comme tous les nouveaux convertis, pensent être les seuls à détenir la vérité. Pour eux, bien évidemment, les médecins qui en 2020 ont osé douter de l’efficacité du Remdésivir12, comme ceux qui en fin d’année 2021 sont restés perplexes devant la prescription d’une 3e dose d’un vaccin dont l’action diminue rapidement au fil des mois, sont des hérétiques en train de comploter contre la science. On retrouve chez eux le même procédé que celui mis en place du temps du maccarthysme ou du stalinisme, une propension sans pareil à traiter avec agressivité tous ceux qui refusent de se plier à l’idéologie dominante.

Incontestablement la « vraie science », c’est-à-dire la méthode qui consiste, sur la base d’observations, à émettre des hypothèses théoriques et ensuite à tenter de les valider par l’expérience, a toute sa place en médecine, mais nous voyons s’immiscer de plus en plus profondément en son sein le scientisme qui voudrait qu’en médecine seule une foi aveugle dans les nombres, les algorithmes, les modélisations nous donne une vue complète d’une notion aussi complexe que la santé. Pour ses adeptes, « l’outil statistique a été élevé au rang de “fil à couper le beurre méthodologique” de critère de vérité – une vraie boussole à dire le nord de la vérité médicale13». En réalité, cette nouvelle idéologie crée une véritable dichotomie entre le monde vécu par le praticien au lit du patient et le monde purement abstrait et fantasmé donné par l’outil statistique, car cet outil « ne regarde que des tout petits bouts du réel, et le trahit »14.

Pendant cette pandémie, les experts médicaux sous l’emprise de la gouvernance par les chiffres, les modélisations, les algorithmes ont occulté toutes les autres données qui ne pouvaient pas être modélisées. Ils n’ont cessé de regarder par le petit bout de la lorgnette et ont ignoré les informations données par les psychologues, les pédopsychiatres, les orthophonistes, les anthropologues… et nous avons ainsi assisté au fourvoiement d’une approche scientiste de la syndémie.

Le scientisme15 qui est maintenant fermement enraciné dans tous les pays du monde, qu’ils soient capitalistes ou dits socialistes, est en effet la croyance que la méthode scientifique est la seule qui soit à même d’engendrer une connaissance vraie, précise, objective et universelle. Ce terme apparaît pour la première fois sous la plume du biologiste Félix Le Dantec qui écrit en 1911 : « Je crois que la Science et la Science seule résoudra toutes les questions qui ont un sens ; je crois qu’elle pénétrera jusqu’aux arcanes de notre vie sentimentale et qu’elle m’expliquera même l’origine et la structure du mysticisme héréditaire et anti-scientifique qui cohabite chez moi avec le scientisme le plus absolu. Mais je suis convaincu aussi que les hommes se posent bien des questions qui ne signifient rien. Ces questions, la Science montrera leur absurdité en n’y répondant pas, ce qui prouvera qu’elles ne comportent pas de réponse. »

Ce credo énoncé avec la fougue passionnée de l’exalté atteste que le scientisme représente bien une religion de substitution. Mais contrairement aux religions monothéistes, il n’est pas fondé sur des mythes, mais se voudrait reposé uniquement sur la Raison. Les scientistes, à l’image d’un Ernest Renan qui affirmait : « Le but du monde est que la raison règne. L’organisation de la raison est le devoir de l’humanité », sont convaincus que la Raison est capable de prendre totalement en compte le réel et veulent lui instaurer un règne sans partage, lui assurer un triomphe absolu. En réalité, en prônant une extension illimitée de la maîtrise rationnelle, ils réduisent le réel à ce que la raison est capable de mesurer et en viennent à délaisser « la vraie vie ». En exigeant que chaque chose, chaque être soient quantifiés, objectivés, manipulés et en rejetant avec soin tout ce qui ne peut être soumis à la mesure et donc échappe à tout contrôle, « la raison est devenue calcul et a perdu tout rapport au monde de la vie… Désormais tout se comprend de manière quantitative ; les sciences et les techniques sont les seuls moyens d’appréhender le réel. Au lieu de nous permettre d’interroger celui-ci et de nous ouvrir au monde et à ce qui, en lui, échappe à notre constitution ou demeure en reste, la raison qui n’a plus qu’une fonction de manipulation du réel est devenue un instrument de domination16 ».

Paradoxalement, l’aspiration à la toute-puissance de la raison se traduit au contraire par l’expression d’une Raison devenue folle dans la démarche tout à fait irrationnelle des scientistes. Effectivement, ils ont réussi à kidnapper la science et à l’ériger en un oracle omniscient que l’on consulte avec ferveur, voire une vérité révélée ou encore une sorte de divinité tutélaire de l’humanité à laquelle il convient de s’en remettre sans condition et de lui rendre un culte assidu pour qu’elle dispense ses bienfaits par l’intermédiaire des grands prêtres que sont les experts de tout poil… Nous en sommes réduits au degré zéro de la science.

En dehors de la connaissance scientifique, pas de salut, aucune autre forme de connaissance n’est légitime et est réduite à des croyances, des idéologies, des éléments irrationnels. Cette prétention des scientistes à détenir la vérité les amène à être d’une intransigeance radicale vis-à-vis de tous ceux qui voudraient se libérer des chaînes de leur dogmatisme. Leur sectarisme les conduit à excommunier parmi ceux qui se consacrent à l’Art de guérir, tous ceux qui oseraient reconnaître des théories médicales marginales en les traitant de charlatans. Le scientisme tend ainsi à déposséder tout un chacun de toute forme de connaissance qui ne serait pas conforme au dogme.

III. L’emprise de l’Église de vaccinologie

« Refuser le scientisme, ce n’est pas refuser les sciences ; c’est refuser de s’illusionner sur elles. Refuser le technocratisme, ce n’est pas condamner la technique ; c’est refuser de s’y abandonner.17 »

Parmi les scientistes les plus virulents, mais qui souffrent aussi d’une cécité fort inquiétante, figurent les fidèles de l’Église de vaccinologie qui veulent contraindre toute la population à se ranger comme un seul homme sous la couverture protectrice de la vaccination et qui donc se mettent à traquer les « vaccino-réticents », feignant d’oublier qu’il est important « de recueillir leur consentement libre et éclairé » notamment en phase d’expérimentation, au risque de transgresser allègrement un principe fondamental de l’éthique médicale. Et peu importe que la couverture que devait apporter la vaccination soit bien mitée, puisqu’elle n’empêche ni de contaminer ni d’être contaminé.

Depuis le début de la pandémie, les fétichistes du vaccin pour tous à tout âge n’ont cessé de tenter de nous convaincre que la venue du vaccin providentiel allait sauver l’humanité. Dès lors, il était devenu impossible d’émettre un doute, aussi minime soit-il sur l’intérêt d’une vaccination de tous les terriens, d’autant plus que l’idéologie de la vaccination intégrale se répandait à grande vitesse dans tous les médias pour nous annoncer qu’un miracle technico médical allait survenir dans quelques mois pour nous délivrer du risque de mourir. Pourtant ériger le vaccin comme arme absolue pour éradiquer un virus qui ne cesse de muter est non seulement un non-sens scientifique, mais de plus cela viole un principe essentiel en médecine : chaque patient est unique et doit donc recevoir, s’il y consent, un traitement qui lui est le mieux adapté après avoir effectué un diagnostic très précis. La vaccination imposée à l’ensemble de la population qui se traduit par le renoncement à la singularité de la personne humaine est donc aux antipodes d’un véritable Art de guérir. Imposer un traitement collectif qui fait fi d’un examen du patient et dédaigne prendre en considération ses antécédents, d’éventuelles contre-indications, mais aussi son point de vue, ses convictions, représente une aberration médicale qui n’a pour seul intérêt que de rassurer ceux qui sont dans une attente messianique d’un médicament qui les sauverait du mal être d’être vivant.

Tout au long de cette période que nous venons de traverser, les grands prêtres de l’Église de vaccinologie, aveuglés par leur foi radicale en la technologie médicale, ont, en attendant la venue du messie Pfizer et Moderna, utilisé tous les moyens considérables entre leurs mains pour diffuser une doctrine unique qui avait pour but de nous faire croire en l’inexistence de traitements précoces. Pour cela, ils ont excellé dans l’instrumentalisation de la connaissance scientifique en sélectionnant les études qui validaient leurs points de vue et en censurant massivement celles qui contrevenaient à leur croyance. Cette façon de tordre le cou à une réalité beaucoup plus complexe avait bien évidemment pour conséquence d’accentuer le côté dramatique de l’épidémie, entretenir le désir de vaccin et accessoirement nourrir la peur pour que toute résistance soit levée le jour où adviendrait la nouvelle technologie vaccinale dont on ignore tous des risques pouvant survenir à moyen et long terme. Tout traitement précoce a donc été invalidé pensant que la recette miracle de Big pharma n’allait pas tarder à faire sortir du chaudron de l’industrie pharmaceutique le vaccin magique qui allait miraculeusement nous soustraire à la menace épidémique. Mais que nenni, le vivant se joue de tous les savoirs et de toutes ces illusions de puissance technologique.

C’est ainsi qu’en cette fin du mois de novembre 2021, alors que 80 % des Français sont doublement vaccinés, un nouveau tour de vis de mesures liberticides est décidé, car, le vaccin se montre décidément peu efficace sur le dernier variant. L’échec de la stratégie du tout vaccinal devrait rendre piteux tous ceux qui l’ont mis en place, mais il n’en est rien. Ils sont toujours aussi bouffis de leur suffisance, écartent méticuleusement tous ceux qui pourraient attester de leur fourvoiement et vont même jusqu’à désigner des boucs émissaires que sont les non-vaccinés responsables de l’échec de la politique sanitaire ! « Situation d’autant plus absurde que tout vacciné est un futur non-vacciné qui s’ignore, puisque tout sera remis en cause pour celui ou celle qui ne fera sa troisième dose, avant sa quatrième, sa cinquième, et cetera 18».

En ces temps où l’obscurantisme règne en maître au cœur de notre société fragilisée par un discours alarmiste asséné depuis de si longs mois et alors que les citoyens n’aspirent qu’à une chose, sortir au plus vite de ce cauchemar, les grands prêtres de l’Église de vaccinologie n’ont aucune difficulté à ostraciser tous ceux qui ont l’audace de faire preuve d’esprit critique et se permettent d’émettre un doute sur le bien-fondé de la vaccination de toute la population par rapport à une vaccination plus ciblée. Au lieu d’organiser des débats contradictoires confrontant les points de vue différents, les médias mainstream préfèrent laisser tout le temps d’antenne aux grands prêtres de cette Église qui ne cessent de prêcher le catéchisme officiel en rabâchant sans cesse les mêmes éléments de langage et en n’hésitant pas, là encore, à excommunier tous ceux qui ne sont pas séduits par le dogme et tentent de délivrer des informations plus nuancées. Désignés du terme de complotistes ou mieux encore représentant aux yeux du clergé de l’Église de vaccinologie l’incarnation du mal, car coupables de tous les malheurs qui s’abattent sur nous, tous ceux qui refusent de se conformer au dogme deviennent les victimes expiatoires et sont mis au ban de la société ; toute vie sociale, professionnelle et culturelle leur sont refusées. Ils sont de plus en plus soumis aux menaces et outrages de tous ceux qui ont foi en la Vérité gouvernementale, même si celle-ci ne représente que la vérité d’un jour, vu sa tendance à évoluer selon le temps qui passe. En décembre 2020, Emmanuel Macron excluait fermement la vaccination obligatoire, en avril 2021 il affirmait que « le pass sanitaire ne sera jamais un droit d’accès qui différencie les Français. Il ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis ». Après avoir finalement subi la mise en place du pass sanitaire, voilà qu’en cette fin d’année 2021, l’obligation vaccinale est annoncée pour le début de l’année 2022. Ces revirements successifs montrent que décidément la parole des politiques ne vaut pas grand-chose et n’engage que ceux qui y croient.

Bien évidemment, toute critique, même bien argumentée de cette politique sanitaire, est assimilée à de l’obscurantisme et à un refus irrationnel et irraisonné du progrès technologique. Les membres de l’Église de vaccinologie s’évertuent donc à décrédibiliser par tous les moyens leurs détracteurs et à combattre en tout lieu et en tout temps avec une extrême vigueur tous les arguments ou hypothèses de ceux qui refuseraient de se convertir à leur culte et qui oseraient critiquer des hypothèses qui reposent sur un simulacre de science. Plutôt que d’avancer leurs propres arguments pour invalider ceux de leurs contradicteurs, ils commencent par attaquer leurs personnes, émettent des doutes sur leur intégrité, leur santé mentale, dénoncent certains traits de leur personnalité ou mettent en exergue leur ego surdimensionné.

Malheur aux mécréants qui « n’adhèrent pas au catéchisme de la bien-pensance 19»