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Ce livre, ponctué de témoignages, retrace l’expérience en binôme des auteures, liant fasciathérapie et coaching en approche systémique. Elles y évoquent autant leurs parcours et les réflexions qui les ont amenées à cette écriture que leurs techniques, mettant en lumière les liens entre le fascia et l’inconscient, donc la relation directe existant entre le corps et l’esprit, de façon concrète et imagée. La finalité est de vous emmener faire un voyage à la rencontre de vous-même. Il est temps de vous regarder en face et surtout d’examiner si vous êtes vrai, juste, spontané, respectueux de vous-même, et si vous vivez la vie dont vous rêviez quand vous étiez enfant, quand tout était possible !
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Seitenzahl: 179
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Jeanne Rocher & Béatrice Atlan
Il est temps de délivrer
votre génie intérieur !
Fasciathérapie et approche systémique à votre secours
© Lys Bleu Éditions – Jeanne Rocher & Béatrice Atlan
ISBN : 979-10-377-5876-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce livre retrace notre expérience en binôme liant fasciathérapie et coaching en approche systémique, et est ponctué de témoignages.
Nous évoquons nos parcours et nos réflexions qui nous ont amenées à cette écriture et bien évidemment nos techniques. La fasciathérapie en tant que thérapie manuelle axée sur les fascias et donc toutes les structures de votre corps, ainsi que son lien avec vos émotions. Le coaching en approche systémique avec les concepts du conscient, inconscient et subconscient.
Au-delà de ces techniques et concepts, nous mettons en lumière les liens entre le fascia et l’inconscient et donc le lien direct existant entre le corps et l’esprit de façon concrète et imagée. De ce fait, mêler ces deux techniques est la meilleure façon d’utiliser les deux portes d’entrée à votre disposition : le corps et l’esprit, soit, le fascia et l’inconscient.
L’objectif de changement que nombre d’entre nous recherchent au cours de notre vie pour de multiples raisons (répétitions de situations d’échec amoureux, professionnel, difficultés familiales, difficultés à se trouver soi…) est souvent difficile à mettre en place et malheureusement peu stable sur la durée. Les difficultés de se retrouver face à soi-même, de revenir sur notre passé, de ne pas se mentir, d’accepter de passer à l’action sont des freins puissants qui méritent des actions puissantes. C’est à travers ces deux techniques, elles aussi très puissantes, que vous allez pouvoir entreprendre ce travail. Nous allons vous montrer la face cachée de votre système global pour que vous ayez des leviers forts pour avancer et établir cette nouvelle vie dans laquelle vous serez plus vrai, plus juste, plus spontané et où vous vous respecterez.
Si vous êtes hypersensible ou haut potentiel intellectuel, vous allez d’autant plus être attiré par ces deux techniques puisque pour une fois, vous allez être pris dans votre globalité, sans aucun moyen de passer entre les mailles du filet puisque votre non-verbal et votre corps seront le baromètre. C’est évidemment vrai pour tout le monde mais d’autant plus pour vous.
C’est à partir de là que tout va pouvoir entrer en résonance avec la nouvelle personne que vous êtes et c’est comme cela que votre changement va pouvoir s’inscrire dans la durée, tout au long de votre vie. Une fois que vous êtes débarrassé des liens nocifs inconscients qui vous entravent, plus rien ne peut vous empêcher d’être vous-même et de vous construire la vie pour laquelle vous êtes fait.
Il est temps de vous regarder en face et surtout de regarder si vous êtes vrai, juste, spontané, respectueux de vous-même, et si vous vivez la vie dont vous rêviez quand vous étiez enfant et que tout était possible !
Quel que soit votre âge, votre histoire personnelle, votre vécu, il est des moments où vous sentez confusément, sans bien souvent vouloir vous l’avouer, que vous êtes dans l’impasse tant sur le plan corporel que psychique.
Vous avancez, porté par le tourbillon d’une vie professionnelle qui ne vous laisse que peu de temps, englué dans des loyautés familiales ou des relations toxiques dont vous avez pris votre parti, dans la quasi-acceptation que rien ne changera et qu’il en sera éternellement ainsi puisque cela doit être.
Votre corps souffre, votre esprit souffre, mais fort curieusement cette souffrance est devenue votre zone de confort.
Vous ne savez pas fonctionner autrement, vous satisfaisant des moments d’accalmie avant de repartir de plus belle dans la tempête.
Vous pouvez fonctionner ainsi durant des années, en multipliant les petits arrangements avec votre conscience, en cherchant de vaines excuses, en vous abritant derrière votre orgueil ou en vous drapant dans vos habits de super héros/super héroïnes que personne à part vous-même ne vous a jamais demandé d’être.
Cette sorte de résignation fréquemment revendiquée comme une force, nous la connaissons tous… elle est bien souvent notre pire ennemie, celle qui nous entraîne loin de nous même, celle qui nous permet d’oublier qu’il n’est peut-être pas de plus amer constat que celui d’être passé à côté de sa vie.
Cette résignation-là, je l’ai moi-même bien connue.
Et puis au mitan de ma vie, mon père, qui souffrait d’une maladie de Parkinson depuis de nombreuses années et que nous avions décidé d’accompagner jusqu’à son dernier souffle dans la maison familiale, est décédé.
Au-delà de la perte physique abyssale, j’ai perdu le sens de tout.
Et mes douleurs sont devenues brutalement insupportables, comme si la vie me disait « il est temps maintenant de payer l’addition ».
Par une de mes tantes atteinte de pathologies très lourdes, j’avais entendu parler de Jeanne et de sa pratique en fasciathérapie. Du mieux-être qu’elle lui apportait.
Je connaissais par ailleurs Béatrice depuis longue date et notre histoire familiale nous conférait une quasi-gémellité. Je savais qu’en sus de ses fonctions de médiatrice familiale, elle était devenue coach en approche systémique.
J’ignorais tout de ces deux techniques, que cet ouvrage vous expliquera bien mieux que je ne saurais le faire.
J’ai pourtant (instinct de survie ?) décidé de me confier à elles dans ma globalité, comme un dernier recours et en pensant « faites ce que vous pouvez de moi ».
Le chemin fut bouleversant, renversant (au sens propre comme au figuré) semé de rires et de larmes, d’actes manqués, de tentatives d’évitement et de fuite… mais les mains de Jeanne et les mots de Béatrice ont eu raison de ma désespérance.
Ils m’ont permis de planter les graines de ma nouvelle vie et d’opérer un changement radical.
Ils m’ont permis d’être pleinement actrice de ce changement.
Ils m’ont permis de retrouver ma place au sein de mon histoire et de la vivre en conscience.
Et surtout, ils m’ont permis de me regarder telle que j’étais vraiment, sans complaisance mais avec bienveillance, et de faire la paix avec moi-même.
Jeanne et Béatrice…
Les mains et les mots.
Le travail sur les fascias, sur l’inconscient.
Deux techniques s’entremêlant et convergeant vers un seul but, le mieux-être, le mieux-vivre, l’apprentissage de la capacité à interagir avec son environnement familial, professionnel, amical, amoureux… sans que ces interactions ne soient sources de douleur tant sur le plan corporel que psychique.
Il vous est probablement arrivé, de croiser le regard d’une ou d’un inconnu et d’apercevoir en elle, en lui l’enfant qu’elle ou il a été.
Ces instants durant lesquels l’enfance et l’insouciance affleurent sont d’une rare douceur et permettent de nous rendre compte que nous ne sommes jamais très loin de l’enfant que nous avons été.
Grâce aux mains de Jeanne, aux mots de Béatrice, c’est cette même douceur que j’ai retrouvée, cette fluidité dans les cycles de ce qui a été ou est ma vie.
De cela, je les remercie.
Comme je les remercie de m’avoir permis de préfacer ce livre. Je sais que leur cadeau a un sens… Je peux même imaginer leur sourire espiègle à la lecture de ces quelques lignes.
Il est temps à présent de vous laisser entre leurs mains, entre leurs mots.
Au-delà d’une technicité amplement accessible, leur écriture est d’une grande fraîcheur, d’une indiscutable sincérité et d’une humanité à toute épreuve…
C’est ainsi qu’elles sont Jeanne et Béatrice.
Charlotte Lévi
On a tous un verbe qui nous est prédestiné : le nôtre nous a été révélé dans notre rencontre, même s’il faisait implicitement déjà partie de notre vie.
Moi, Jeanne, mon verbe c’est « aider ». Je rentre dans la maison de Béatrice pour aider en tant que kinésithérapeute dans le cadre d’une fin de vie, à la suite d’une chute qui a laissé sa maman (Jeanne !) dans l’impossibilité de marcher. Je suis venue à la kinésithérapie parce que je voulais « réparer » les gens, c’est mon histoire personnelle qui m’y a amenée : mon père a eu un très grave accident de voiture quelque temps avant que je naisse, les médecins ne pensaient pas qu’il remarcherait… et moi, je le connais marchant, conduisant un tracteur, bricolant dans son atelier, bref, sur ses deux pieds ! Il m’a parlé parfois des kinés qui l’ont aidé et notamment un, qui a tout essayé (même le pire !) pour le pousser à faire son maximum : il le piquait dans son amour propre, son orgueil de « mâle » (et connaissant mon père et son côté coq dominant, ça a dû piquer dur !) pour qu’il se dépasse et retrouve ses jambes… dur mais au bout du compte, il est debout et vit une vie de Monsieur tout le monde.
Cette histoire a forgé (entre autres) ma vision de la vie : bats-toi, il n’y a que toi qui pourras changer les choses. Alors oui, j’ai voulu réparer moi aussi… et j’ai rapidement compris que je pouvais aider, mais pas réparer… je ne suis pas Dieu ! L’humain, toucher l’humain, l’aider à aller au plus loin physiquement (même si c’est un centimètre de plus !), à récupérer ses capacités pour pouvoir vivre le plus amplement possible compte tenu des situations.
J’ai donc eu un cabinet de kinésithérapie dans lequel nous faisions aussi des domiciles. La partie cabinet m’a beaucoup amusée pendant quelques années, je continuais à me former pour adapter au mieux les techniques en fonction des personnes. Malheureusement (ou heureusement !), la frustration de mon travail, le plus manuel possible, est arrivée assez vite : insupportable de voir vingt séances de kinésithérapie et les personnes qui reviennent quelques mois plus tard avec le même genre de douleur. Alors je ne faisais pas une généralité, je me suis aussi maintes fois posé la question si j’étais « mauvaise » dans mon métier, et je suis arrivée à la conclusion que ce que je faisais n’allait pas assez loin. En parallèle, il y avait les domiciles, pratique très différente, au plus près de la personne puisque je la côtoyais dans sa plus grande souffrance : la perte d’autonomie. J’y ai rencontré mon humanité la plus sincère peut-être. Rentrer dans leur vie, leur « chez eux », leur famille, leur intimité, m’a permis de comprendre ce qui était le plus important : un moment de partage, d’échange et du confort du corps dans les derniers moments ou tout du moins dans les moments difficiles de l’existence.
Je suis allée à la recherche de techniques plus poussées, et notamment l’ostéopathie, qui pendant 3 ans n’était jamais ni assez ci, ni assez ça… Je n’arrivais pas à décider dans quelle école je pourrais aller. Bref avec le recul c’est facile à comprendre : ce n’était pas la bonne voie. Par les hasards d’une rencontre lors d’un massage du ventre (eh oui, ça n’allait pas fort à cette période !) et d’une discussion sur mes interrogations, cette personne me donne une plaquette de publicité d’une formation, « la fasciathérapie » et me dit : « ça fait deux ans qu’elle est dans mon tiroir, je crois qu’elle est pour toi ». Vingt minutes plus tard, j’étais inscrite. Il y a des rencontres et des synchronicités qui sont des évidences et je remercie sincèrement cette personne. Je dois avouer que je me suis dit sur le moment, que de toute façon ça me ferait au moins du bien pour moi ! une sciatique persistante, une vie à se chercher… il fallait agir ! Je venais de trouver la combinaison parfaite : de la technique et de l’humain, les deux ensembles ! waouh ! ça existe !
J’ai tout d’abord pu constater les effets sur mon corps : après un des premiers stages où nous avons travaillé sur le bassin, j’ai passé trois mois sans ressentir ma sciatique, et là je me suis dit que je tenais quelque chose. Ensuite, j’ai bien compris que c’était une technique transformative et nous sommes quasiment tous passés par des phases compliquées sans trop savoir ce qui nous arrivait. J’ai vu des changements de vie, de cap, au fur et à mesure des années de formation et j’ai vu à quel point ça nous a aidés à nous révéler à nous même, moi la première. Jamais plus je n’ai pratiqué la kinésithérapie de la même façon. Je n’ai pas réussi, comme avec les autres techniques, à intégrer des « morceaux » dans mes séances. J’ai donc tout naturellement lâché ma pratique en cabinet, pour ne garder que du domicile le temps de ma formation, et ensuite j’ai pris un cabinet où je ne faisais officiellement que de la fasciathérapie. C’était clair et je ne me sentais pas tiraillée entre faire mieux, mais en expliquant que ce serait une heure et plus cher, ou rester avec le fait de savoir que je pouvais faire mieux, mais que je ne pouvais pas (temps oblige) le faire pendant ma séance de kinésithérapie classique.
Aujourd’hui, je ne fais plus de domiciles, mes vingt dernières années m’ont épuisée émotionnellement et puis pour être honnête, mes parents vieillissent et je crois que je ne peux tout simplement plus, ça me renvoie trop de choses personnelles. La fasciathérapie comble aujourd’hui toutes mes attentes et je m’éclate tous les jours dans ma pratique.
Moi, Béatrice, mon verbe c’est « accompagner ».
J’arrive dans cette vie au milieu d’une famille juive pied-noir fraîchement arrivée d’Algérie après l’indépendance, dernière d’une fratrie de quatre avec de grands écarts d’âge entre nous. On pourrait dire que mon enfance s’est passée le plus idéalement possible avec des parents aimants. À l’âge de treize ans, je perds mon père et là tout bascule. Je deviens adulte à partir de ce 11 mars 1981. La veille de sa mort, mon père me fait faire la promesse d’accompagner ma mère jusqu’au bout de sa vie en étant son bâton de vieillesse. À ce moment-là, je ne pensais pas que le verbe accompagner allait prendre tout son sens dans mon futur.
Le désir le plus profond de ma mère, pour elle-même, était de porter une blouse blanche, et par loyauté inconsciente, me voilà embarquée dans des études de laborantine, puis direction la recherche médicale, ce qui la rendait fière et pour ma part comblait mon besoin de loyauté. Cela m’a aussi permis de combler mon besoin de sens, ce besoin d’aider les patients à s’en sortir, à essayer de vaincre la maladie, bref, aider en mettant ma petite pierre à l’édifice de ce grand tout qui est la recherche médicale. Je me suis rapidement aperçue que j’avais fait fausse route : c’est là que le mot déception prend tout son sens dans ma vie. Je ne dis pas que c’est une généralité et même j’en espère le contraire, mais il se trouve que ce que j’ai cherché je ne l’ai pas trouvé : la satisfaction de sentir du mieux-être chez les patients, absente parce que peu de contact et ce n’était pas la priorité dans ce monde d’ego ; les magouilles d’argent elles, existaient ; la course aux publications scientifiques parfois trop légères dans leur contenu et pourtant publiées dans les meilleures revues scientifiques, elles étaient bien réelles ; le lobbying des industries pharmaceutiques, bien présent ; aucune considération pour le personnel dont je faisais partie, aucune empathie de la part de la hiérarchie…
Tout ce que je déteste, tout ce qui bafoue mes valeurs, tout ce qui est à l’encontre de ce que je croyais être l’éthique de la recherche scientifique je l’ai trouvé, ah ça oui ! (Ah ! la jeunesse et ses rêves de changer le monde… !)
Je dois mettre un bémol : le premier et le dernier laboratoire dans lesquels j’ai travaillé (ironie du sort, la boucle est bouclée !) m’ont permis de rencontrer des humains dignes de ce nom et je les en remercie pour avoir adouci mon constat amer du fonctionnement de la recherche médicale en France.
Pendant vingt ans, je me suis perdue dans des croyances, dans des loyautés inconscientes et des blessures non réglées, tant personnelles que professionnelles.
À l’aube de la quarantaine, il m’a semblé urgent d’aller voir de l’autre côté du miroir, ce que mon histoire personnelle me cachait, ce que mes blessures avaient à dire de moi. Ce travail je l’avais commencé depuis de nombreuses années mais plus par curiosité que par urgence. Là, ça ne pouvait plus durer, j’étais au bout de mon système de fonctionnement, il fallait du bouleversement radical dans ma vie sinon j’allais me perdre définitivement.
Après une remise à plat de qui je suis au cours d’un bilan de compétence, je découvre que finalement mon verbe n’est ni « chercher » ni « trouver » mais peut être « aider ». Je me dirige dans une formation de médiatrice familiale qui pour moi s’est révélée plus qu’une formation, c’en est devenu une thérapie. Cela m’a permis de comprendre que mes loyautés familiales inconscientes étaient devenues bien plus qu’un frein, un boulet ! C’est lors de cette formation que j’ai enfin fait la trouvaille de ma vie : l’approche systémique. C’est à ce moment-là que j’ai compris que rien ne peut se régler sans regarder en face son passé. Que tout est interdépendant, que dans tout ce qui nous arrive on a sa part de responsabilité, en bien comme en mauvais.
Pendant cette formation, j’ai saisi qu’on ne pouvait pas aider des familles en souffrance, mais bien les accompagner dans leurs résolutions de conflits en les amenant à accoucher de leurs propres solutions. Je pars du principe qu’il est nécessaire de leur redonner leur compétence dans leur recherche de solutions à leurs besoins : « qui mieux que la personne elle-même sait ce qui est bon pour elle ».
Pendant cette formation, j’ai vécu la chose que je redoutais le plus dans ma vie, après la mort de mon père, la mort de ma mère. Lors de ma première année, on lui décèle un cancer du sein et l’année suivante elle tombe et se casse le col du fémur. Elle devient alors complètement dépendante puisqu’elle ne remarchera plus jamais et je prends la décision d’arrêter mon travail au sein du dernier laboratoire de recherche, tout en continuant et terminant ma formation, afin de l’accompagner au mieux jusqu’à la fin. C’est là que le verbe « accompagner » commence vraiment à prendre tout son sens.
Accompagner selon sa volonté a été extrêmement difficile, puisqu’il a fallu que j’ai dû faire face au désaccord familial ainsi qu’à certains membres de l’équipe médicale, qui eux, savaient mieux qu’elle ce qui était bon pour elle. La promesse que j’avais faite à mon père bien des années plus tôt, la promesse que j’ai faite à ma mère d’écouter sa volonté, coûte que coûte, et ma loyauté familiale aliénante m’ont amenée au plus dur combat de ma vie. Le jour de sa mort, ma plus grande peur, celle de la perdre, est tombée. À cet instant, j’étais libérée de toutes mes promesses et étant allée jusqu’au bout de ma loyauté familiale, aucune culpabilité ne restait. J’étais allée jusqu’au bout et c’est ainsi que mon deuil a pu commencer sereinement avec la satisfaction de n’avoir plus aucun remords ni regret. Ce fut mon chemin mais celui-ci peut être différent ; il y a d’autres moyens pour couper ces liens nocifs et vous éviter d’aller dans le « jusqu’au boutisme ». Dans mon cas, je ne me suis rien épargnée et cela aurait pu se faire plus tranquillement, de façon plus fluide et avec la même satisfaction finale si j’avais pu au préalable couper ces liens nocifs.
J’ai compris, avec cette épreuve, à quel point la force de notre inconscient lorsqu’il est englué dans des loyautés ou des liens nocifs, peut nous amener à nous perdre ; je me suis perdue, telle était ma responsabilité.
Cet accompagnement nous l’avons fait ensemble, puisque la kiné de ma mère, ce fut Jeanne et elle est également devenue ma compagne. La fasciathérapie est rentrée dans ma vie et l’approche systémique est rentrée dans la sienne. Deux techniques globales qui prennent la personne dans toute sa globalité et sa complexité.
Il y a des rencontres qui sonnent comme une synchronicité, c’est ce qui arrive fréquemment lorsque nos liens nocifs sont coupés, lorsque nous sommes plus justes, plus vrais, plus spontanés et que l’on se respecte plus. C’est le début de l’histoire de notre complémentarité corps – mental.