Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Comment améliorer votre relation avec votre équidé?
Comment accompagner votre cheval dans ses apprentissages ?
Comment réfléchir sur sa pratique pour l’améliorer ?
“Personnellement, j’ai beaucoup aimé ce livre.
J’espère qu’il inspirera de nombreux adeptes de la vraie équitation.”
Fabien Bouquier, BEES 1
Depuis toujours, les chevaux m’ont permis de me sentir à ma place, complète. C’est encore plus vrai depuis que je suis handicapée. J’aime communiquer avec eux, et surtout, j’aime la façon dont je me vois dans les yeux de mes chevaux.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 132
Veröffentlichungsjahr: 2024
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Imprécis d’équitation
Kim Guillot
Imprécis d’équitation
Éthologie appliquée
Ce livre sera un récit d’expérience, mon expérience. Je l’écris à un instant de ma vie où je pense avoir appris et compris beaucoup au contact des chevaux, mais je suis consciente (et heureuse) qu’il me reste énormément de chemin à parcourir et de beaux moments à vivre au contact de mes poneys et des rencontres à venir.
Merci à tous ceux qui auront l’envie et la patience de me lire. Peut-être que je pourrai faire évoluer votre perception de la communication avec les équidés, voire votre équitation.
Bonne lecture à tous !
Un besoin de partager son histoire personnelle avec les chevaux, une passion pour l’équitation et un engagement avec cet art ancien sous un jour nouveau.
Un premier contact facilité par une vie familiale autour du cheval. Kim a pu y rencontrer des gens passionnés et justes et d’autres qui accumulant les erreurs au contact des équidés ont certainement aussi contribué à forger ses convictions d’aujourd’hui. Et puis les chevaux bien sûr, tous différents, avec leurs caractères, leurs humeurs du jour, leurs blessures. Vivre au milieu de tout ceci fut un investissement de tous les jours, jusqu’à cette aventure folle d’ouvrir un centre équestre. Il y eut des joies, des satisfactions, les naissances, les dressages réussis, la pratique de l’attelage, des drames aussi, les décès, les accidents.
Et puis il y a aussi cette volonté féroce de faire quand même. Comment se relever quand un médecin vient vous dire : « Madame, vous ne marcherez plus jamais normalement. » Ne jamais rien céder, ne jamais lâcher son rêve. Juste s’adapter, vivre quand même sa passion en tenant compte de l’état mental de son partenaire, le cheval, et de son propre état mental et physique. Une histoire inspirante sur la relation entre l’Homme et le cheval. Une leçon de vie de la maîtresse d’école quand la maîtresse décolle. Une approche pédagogique et sensitive, une expérience dans le domaine de l’équitation très aboutie.
Comprendre avant d’agir ce pourrait être un leitmotiv. On a vu trop souvent des comportements aboutir à l’exact contraire de ce qui était souhaité au départ.
J’ai trouvé dans ce livre une approche unique, certainement pas « imprécise », de l’expérience d’une cavalière professionnelle.
À propos ! Lisez ce livre, dévorez-le... Kim nous offre une manière d’être mieux avec nos chevaux. Imprécis, pas tant que ça, et merci ma fille.
Une petite précision me semble importante à apporter avant que vous ne lisiez ce livre : l’éthologie est l’étude scientifique du comportement des espèces animales dans leur milieu naturel (Contributeurs aux projets Wikimedia, 2024). C’est donc une discipline scientifique. L’équitation éthologique correspond à des jeux que l’on met en place pour dresser/éduquer son cheval, en prenant en compte ses particularités.
Il est, à mon sens, important de connaître la différence entre les deux, pour être conscient de ce que l’on est en train de faire, sans dérives et en assurant au mieux le bien-être de son cheval (un adulte qui joue n’est pas forcément en situation de bien-être). Chaque cheval est unique, ainsi que chaque situation ; il faut donc adapter sa méthode, cela est connu depuis longtemps, avant l’avènement de « l’équitation éthologique ».
Beaucoup ne mettent pas de mots sur ce qu’ils font, mais le font très bien pour autant.
Je fais un peu tout cela, puisque je m’appuie sur des publications scientifiques et, de façon plus empirique, sur mes observations personnelles pour développer ma méthode de travail. J’aime partager et échanger mon point de vue avec d’autres gens de chevaux, mais je conseille toujours de ne pas suivre aveuglément un enseignement, même donné par un professionnel.
Il est naturel de vouloir communiquer finement avec les chevaux, de vouloir une relation de confiance, d’utiliser un langage commun, pour réaliser de si belles et gratifiantes choses. Pour atteindre cet objectif, se contenter d’une grande familiarité avec le comportement de l’animal est déjà un bon début et permet généralement une bonne complicité avec lui. Cependant, un éclairage scientifique est important pour mieux le comprendre, ainsi que ses comportements et la façon dont on peut l’aider à appréhender ce qu’on attend delui.
L’éthologie s’est intéressée au comportement du cheval depuis peu de temps. Par exemple, le zèbre a été étudié bien avant, les chercheurs favorisant les espèces « exotiques » (Leblanc & Bouissou, 2003). Quelques études avaient été menées avant les années soixante, mais c’est entre autres, le professeur Konrad Lorenz qui met en place les principes de l’éthologie moderne. Il a étudié de nombreuses espèces et surtout les oies cendrées. Il s’est intéressé aux gammes de comportements individuels ou sociaux des espèces, en se basant sur l’observation et le recensement de l’ensemble des comportements stables dans une espèce animale : les éthogrammes (Contributeurs aux projets Wikimedia, 2023).
À partir des années 1960-1970, l’éthologie du cheval dans son milieu naturel se développe dans plusieurs pays. En France, à la station biologique de la Tour du Valat, des chevaux ont été observés pendant près de dix ans, avec une intervention minime de l’homme (Le Domaine – Tour du Valat, 2023).
Depuis, de nombreuses recherches ont été publiées et permettent enfin de mieux connaître cet animal fascinant, son fonctionnement à l’état féral et son adaptation à la domestication et aux contraintes de celle-ci.
J’évoquais plus haut le fait qu’il est important de prendre en considération le bien-être de son cheval. Là encore, un éclairage scientifique est le bienvenu pour mieux comprendre ses besoins fondamentaux. Par exemple, le cheval est un animal social, donc l’isoler n’est pas forcément à propos.
L’intérêt grandissant pour le bien-être du cheval est souligné dans la filière équine depuis 2012, les premières études ayant été publiées en 1979. Pour apprécier et améliorer le bien-être de nos chevaux, il convient de bien connaître leurs besoins alimentaires, sociaux, de biotope et de confort, leurs signes de bonne santé, ainsi que les comportements de l’espèce pour déceler de potentiels états émotionnels positifs ou négatifs (Le bien-être du cheval, 2015).
En résumé, mieux comprendre le comportement du cheval et son état émotionnel permet d’améliorer ses conditions de vie et donc son bien-être. Tout ceci en évitant l’anthropomorphisme. Par exemple, notre zone de neutralité thermique se situe entre 20 °C et 25 °C, c’est-à-dire qu’à ces températures-là, notre corps régule sa température avec très peu d’efforts, donc très peu de dépense d’énergie, pour maintenir sa température corporelle. Celle d’un cheval adulte, habitué aux conditions climatiques tempérées, se situe entre 5 °C et 25 °C. Si on l’habitue à des conditions climatiques froides (environ 3 semaines d’adaptation), sa zone de neutralité thermique sera entre -15 °C et 10 °C (Roux, 2021). Une couverture n’apparaît donc pas forcément comme le « remède miracle ». En effet, pour des chevaux adultes en bonne santé, il convient plutôt de les aider à gérer leur température corporelle en leur fournissant un abri (zone sèche, sans vent) et/ou en adaptant leur apport de nourriture.
Une application (Application Cheval Bien-être : Mesurez le Bien-être de Vos Equidés, 2022) a été développée dans ce sens par l’IFCE en association avec l’INRAE : « Cheval bien être », pour permettre aux propriétaires d’évaluer plus objectivement le bien-être de leurs compagnons, en observant des indicateurs sur les chevaux et sur leur environnement (pour évaluer la santé physique et mentale des équidés). Cet intérêt des chercheurs pour l’analyse du comportement des chevaux domestiques se traduit également par de nombreuses publications et recherches récentes ou en cours à ce jour.
La recherche du bien-être du cheval lors de la pratique équestre reste encore confidentielle, trop peu développée. Les cavaliers ne sont pas ou peu sensibilisés par leurs enseignants, eux-mêmes n’y ayant pas été sensibilisés lors de leur formation. Ceux-là représentent pourtant beaucoup de futurs propriétaires d’équidés. L’intérêt de la vulgarisation des dernières recherches scientifiques est indéniable !
Quibsy, Patchoulie, Uraj, Tambora. @ GuillotKim
Pacman et moi, échauffement. Oui vous avez bien vu ! @ Guillot
Je suis cavalière sans l’être depuis mon enfance, les chevaux m’ont toujours attirée – comme beaucoup d’enfants sans doute –, j’ai toujours aimé passer du temps avec eux ou à les observer.
J’aime me mettre à l’écart et regarder avec attention, ce qui est fort utile pour le travail avec les chevaux, où chaque détail est important pour établir une communication sereine et bienveillante.
J’ai suivi des études de biologie, une licence en biologie générale et un master en écologie et éthologie. L’étude du comportement animal m’a toujours intéressée, ainsi que la possibilité de dialoguer aveceux.
Je suis maintenant handicapée (handicap invisible) depuis quelques années, et il a donc fallu que je modifie ma façon de travailler avec mes poneys. J’ai adapté mon travail avec mon poney en fonction de mon handicap : moins de travail monté et plus de travail à pied, en faisant en sorte de ne pas créer de l’ennui de part et d’autre. J’avais déjà auparavant de l’expérience en attelage, en longues rênes, en longe et en travail en main ; il a fallu tout reprendre et approfondir en fonction de mon état physique. En selle, l’utilisation de mes aides n’est plus tout à fait comme avant. Je fais beaucoup de recherches, d’essais, d’erreurs, de progrès, afin de garder un lien fort avec mon poney et de pouvoir travailler en sécurité, mais sans l’éteindre non plus. Je détaillerai plus ceci dans le chapitre dédié à Pacman de Nyx, mon doux binôme actuel.
Adapter son équitation à un handicap est un pan du travail que je découvre, qui m’oblige à affiner mes codes. C’est passionnant pour une éthologue de discerner toutes les implications et d’adapter sa façon de travailler. Ça l’est moins d’un point de vue personnel, car il faut gérer le temps que je peux passer debout et la douleur qui nous accompagne, Pacman etmoi.
Souvenir d’une randonnée avec Hypnos, on venait d’essuyer un gros orage. Mon appareil était aussi humide que nous ! @ Guillot
J’ai eu la chance de pouvoir passer beaucoup de temps, dans mon enfance, chez mon oncle et ma tante qui avaient un élevage de chevaux puis une ferme équestre ouverte au public avec une école d’équitation. Ils vivaient à l’époque dans une grande ferme entourée par lesprés.
Le premier souvenir que je garde fortement en mémoire est un jour où le troupeau de poulinières ne souhaitait pas coopérer et était donc au galop dans le pré. Ayant suivi les adultes, mais de trop loin, je me suis retrouvée face aux poulinières. J’ai adoré la vision de ce troupeau arrivant sur moi, les naseaux dilatés, le bruit des sabots au sol, la sensation quand toutes les juments sont passées à côté de moi, merveilleux ! Je n’avais qu’une envie, c’était de recommencer ; voir réellement cette « intelligence du troupeau », c’était magnifique.
Vibrer ainsi avec les chevaux, j’ai pu le revivre plus tard et cela arrive encore aujourd’hui, à différents degrés d’implication et de diverses façons, mais c’est toujours aussi magique.
En observant un troupeau au pré, on peut en apprendre beaucoup sur leurs comportements, leurs affinités. @ Guillot
Quelques principes généraux qui sont assez passe-partout, peuvant coller à pas mal de situations, comme un couteau suisse de l’équitation, une base sur laquelle s’appuyer si on se remet en question ou si on est remis en question par un équidé ou par une situation.
Je pourrais dire aussi prendre le temps que ça prend pour que ça prenne moins de temps. Il est toujours bon de prendre le temps, de se poser, d’observer, avec ou sans situation à débloquer. Cela peut permettre d’avoir le temps de trier ses émotions, positives ou négatives. Par exemple, chercher la cause d’un refus de faire de la part du cheval, peut éviter en premier lieu d’afficher des émotions négatives, au risque de détériorer votre relation. Une fois le calme revenu, il est plus facile de trier les réponses du cheval par rapport à vos demandes ou attitudes et d’agir en fonction d’elles, ou d’établir une progression pour que les apprentissages soient compris et que le cheval apprenne de façon durable et dans de bonnes conditions.
Laissez-vous du temps ! Pas facile dans une société consumériste, où tout doit aller vite. J’ai pourtant gagné beaucoup de temps en en perdant.
En premier lieu, si un apprentissage ne passe pas, ou si un problème de comportement survient, vérifiez le physique de votre cheval. S’il souffre, il ne peut pas être disponible pour répondre à vos demandes. L’avis d’un professionnel permet de s’assurer que tout va bien. Par exemple, avec mon poney, il m’est arrivé de constater un manque d’engagement d’un postérieur par rapport à l’autre (dissymétrie que je remarquais lors des transitions surtout). J’ai alors demandé à l’ostéopathe chargé de mes poneys de venir le voir. Il a travaillé sur la nuque, l’épaule et la colonne. La situation s’est améliorée une fois mon poney remis au travail progressivement.
Un problème psychique peut également entraîner des problèmes physiques ou avoir des répercussions sur le système immunitaire. Il convient alors de s’interroger sur les conditions de vie de votre animal. Je mets dans la bibliographie un article de Jeanneau (2023), qui détaillecela.
Si le problème n’est ni physique ni mental, il faut alors décomposer votre apprentissage en de nombreuses étapes, pour que votre cheval puisse progresser sereinement et comprendre ce que vous attendez de lui. Je détaillerai plus tard les théories d’apprentissage actuelles qui ont été développées par les chercheurs, et qui peuvent nous aider à mieux faire comprendre nos attentes aux chevaux.
Chilam, apprentissage pour, plus tard, monter dans le camion avec un pont. @ Guillot
Ne pas oublier que, si on a commencé l’équitation, c’est souvent parce qu’on était attiré par le cheval, cet animal magnifique (ne dit-on pas la plus belle conquête de l’Homme ?). Nous ne sommes pas obligés de construire des séances avec des objectifs précis et d’enchaîner tout cela si vite qu’on en oublie notre binôme. Cette relation avec votre équidé est à soigner tous les jours ; il suffit parfois de revenir à des choses très simples comme trouver les points de grattouille de votre monture, ou lui laisser le plaisir de brouter lors d’une balade.
Votre relation et la communication entre vous doit aller dans les deux sens. J’ai malheureusement vu – et vous devez pouvoir en trouver aussi – des chevaux éteints à force de ne pas être écoutés. C’est toujours désolant de voir ces chevaux de clubs ou de propriétaires perdre leur envie de briller et de ne plus s’exprimer.
Parfois – souvent, même ! –, les chevaux sont brimés, car leurs comportements nous dérangent, alors qu’il existe des stratégies de dérivation, chose que les chevaux peuvent tout à fait comprendre et qu’ils font naturellement. Par exemple, lorsque votre cheval gratte à la porte du pré en vous voyant c’est qu’il vous a reconnu, mais qu’il ne peut vous rejoindre (la porte est fermée). Il se met donc à gratter : il a changé son envie de déplacement vers vous en une autre action qu’il peut exécuter.
Bonne nouvelle pour ceux qui ont des montures n’ayant pas l’habitude de s’exprimer ou ne le faisant plus : s’ils sont entendus, ils recommencent à discuter ! J’ai en effet eu affaire à une jument de propriétaire que j’ai travaillée un peu : aucun échange possible au départ. Avec un peu de temps, la jument s’est exprimée au cours de la séance. J’ai donc répondu, ce qui l’a complètement déstabilisée, voire étonnée : il lui a fallu un délai pour s’adapter. J’ai pris le temps de confirmer ma réponse, puis nous avons continué la séance. J’espère vraiment avoir aidé ce couple à se sentir mieux, de part et d’autre. Au moins, j’ai amorcé la réflexion chez la propriétaire et chez la jument visiblement.