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Elle se sent infiniment louve, à l'image de cette louve libre qui avance en pleine forêt dans la nuit profonde. Des lances l'ont attaquée, elle a survécu au combat, Elle a "deux trous rouges au côté droit". C'est le prix de sa liberté... Parme Ceriset est poète, lauréate du prix Marceline Desbordes-Valmore 2021 de la S.P.F. , auteure de plusieurs recueils dont "Femme d'eau et d'étoiles"(éd. Bleu d'encre), "Boire la lumière à la source"(éd. du Cygne), "Lumière sauvage"(éd. les Impliqués), "Flambeaux de vie"(Pierre Turcotte éditeur), "Danse ardente"(éd. Grenier Jane Tony), "La louve du Val", "Au temps de l'éternité", "Bleu louve"... Elle a publié chez l'Harmattan un roman autobiographique et poétique, "Le Serment de l'espoir - Que la vie souffle encore demain."
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Seitenzahl: 37
Le Chant d’une louve
Sézanne, la louve du Val
Femmes de la Terre, Amazones de la Terre
Louves
Femmes-lumière
« Chamâme » ou Dans le Souffle du Temps
Reine de nuit, incandescente
De soleil nimbée…
Elle s’adresse aux étoiles
Du côté de la liberté
Destin de louve, d’Amazone
Le destin d’une fleur est de rayonner quelques instants avant de rejoindre les ténèbres
Bleu éternité
NIETZSCHE
T’es-tu déjà aperçu, lecteur,
de cette douleur qui t’oppresse parfois,
qui se répand comme coulée de lave bleue
dans ta poitrine, au crépuscule ?
Tu t’es peut-être dit que cela passerait,
que ce n’était qu’un état d’âme,
mais il n’en est rien.
La douleur revient par vagues lancinantes
chaque soir
comme funèbre malédiction.
Et elle t’étreint, et elle t’éreinte
et elle te ronge, et elle te mord.
Il arrive que tu te demandes même
si tu existes encore.
Alors tu t’allonges avec Rimbaud
la tête dans le cresson bleu des gentianes
sur les hauts plateaux du destin
et tu cherches une réponse aux cieux.
Mais nul astre ne te répond
sinon le chant lointain de la louve du val,
ce chant de l’ombre qui traverse les plaines
de la nuit et du Temps,
de génération en génération
et arrive jusqu’à toi
pour te parler de l’humanité souffrante,
pour t’extraire du néant et te ramener à la vie.
Ce chant violine qui s’écoule comme une
complainte sombre,
Ce chant que tu entends parcourir les plaines
du néant grisonnant
jusqu’au refuge d’ambre
de l’antre de ton âme qui se fait caverne
et accueille en son sein le silence érigé
des ombres qui veillent
aux nuits d’immensité…
Elle est belle, elle fascine, elle brille,
on ne lui pardonne pas de ne pas se laisser
cueillir.
Elle danse, ses plaies au vent
sa chevelure flamboyante épouse la grâce de
l’instant.
Est-elle libre ? On lui a offert une case où elle
pouvait se ranger,
un temps de parole bien cadré,
Elle devrait s’estimer heureuse... dit l’assemblée.
Elle fascine, elle exaspère,
certains disent qu’elle est Sorcière
et lui souhaitent le bûcher.
Mais elle brise les barreaux des limites
qu’on voulait lui imposer,
elle s’envole à grands coups d’ailes
vers la liberté.
Elle se sent liée à cette louve qui avance
en pleine forêt, dans la nuit profonde
rendue à la vie, rescapée de l’ombre.
Des lances l’ont attaquée,
elle a survécu au combat,
elle a deux trous rouges au côté droit…
C’est le prix de sa liberté.
Elle n’existe pas, la liberté que l’on cueille en
abondance
comme des fleurs des champs dont on ne paierait
jamais le prix.
La liberté est sauvage,
seuls peuvent l’approcher ceux qui ne craignent
pas
d’avoir les doigts lacérés par ses épines,
de sentir contre leur cou la morsure de ses crocs.
Dans la montagne,
la louve se confie à l’ermite.
Elle a su déchiffrer sous ses rides profondes
ce que personne ne lit,
là, sous la lune blonde.
Jadis il a aimé d’une passion sauvage,
il est encore l’enfant que sa mère portait,
avant-hier il faisait ses premiers pas dans la neige
et sous sa peau de vieux loup délaisse
rayonne encore le soleil
de l’aube éternisée.
Sézanne a coupé du bois.
Son corps de louve lardé d’entailles crie encore en silence
et se rappelle à elle
dès les premières lueurs de l’aube.
La mort est passée sur son ombre,
elle s’en souvient
il y a quelques mois…
C’est la folie des hommes
qui l’a torturée
comme un taureau dans l’arène sordide
de la cruauté.
Mais elle se tient debout :
Jamais elle n’abdiquera
La vie lui encore en elle
comme autrefois
Elle connaît ce combat…
Elle n’abdiquera jamais.
Sous la pluie, sous l’orage,
sous les grêlons qui entaillent sa peau,
Elle sourit devant la mort,
méprise ses bourreaux.
Elle n’abdiquera jamais.
Éternelle âme libre
sous les coups de pieds des faibles…
Les insultes, poignards dans la plèvre…
Rien ne la fera fléchir
car elle est née à l’aube sous le signe du loup.
Elle ne veut pas des hyènes et leur bonne
conscience
quand elles lui jettent leur aide
comme des croûtes de pain
que l’on jette aux chiens
car elle n’est pas mendiante.
Elle n’abdique jamais,
Là-haut dans les nuages
elle cueille avec ses dents
les nuages…
Sa rage
est celle des vivants…
Un jour il y aura dans l'air