InqEnqIncEnc - les Inquiétantes Enquêtes d'Incoming Encounters S.01 - Ep.07 - S. de Sheratan - E-Book

InqEnqIncEnc - les Inquiétantes Enquêtes d'Incoming Encounters S.01 - Ep.07 E-Book

S. de Sheratan

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Beschreibung

L'agence "Incoming Ecounters" s'aventure cette fois en Sibérie où une escouade de militares russes a été massacrée...

C’est en Sibérie occidentale, au coeur des monts de l’Oural septentrional, que l’agence « Incoming Encounters » va devoir s’aventurer sur les traces d’une escouade de militaires russes atrocement massacrés et mutilés dans des conditions mystérieuses.
Le comble est que ce carnage s’est produit sur le « col Dyatlov », à l’endroit même où, soixante ans plus tôt, neuf randonneurs avaient trouvé la mort dans les circonstances non moins obscures qui ne furent jamais élucidées.

L'épisode 7 de la première saison de cette saga vous mènera sur le col Dyatlov, mais également dans le passé !

À PROPOS DE L'AUTEUR

S. de Sheratan est né en 1972 et a toujours été fasciné par l'imaginaire. Ayant un goût certain pour l'écriture, il a décidé, en 1986, de créer son propre univers, Aventures Arcanes. Parallèlement, S. de Sheratan est l'auteur de plusieurs petites nouvelles, dont certaines ont été publiées dans de petits fanzines au début des années 1990, et de quelques autres nouvelles hélas inachevées, dans le courant des années 2000. Actuellement, il travaille sur deux projets romanesques : un premier cycle des Aventures Arcanes et l'adaptation d'un jeu de rôles dérivé du même univers, crée par son meilleur ami et compagnon d'aventures depuis vingt-cinq ans, Earthian, et un projet de base de données pour les rôlistes, avec des conseils aussi bien pour les joueurs que pour les maîtres de jeu.

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S. de Sheratan

InqEnqIncEnc

Les Inquiétantes Enquêtes d’Incoming Encounters

S.01 – ép.07 : Menk a gagné

La Compagnie Littéraire

Catégorie : Enquêtes paranormales

www.compagnie-litteraire.com

Exercices de tir

Le missile balistique termina sa course dans une explosion aveuglante. Élaboré par les meilleurs ingénieurs triés sur le volet par le Kremlin, cet engin destiné à transporter des charges non conventionnelles sur de courtes distances était à la phase d’essais. Pour des raisons de discrétion, le commandement choisit d’effectuer le test dans le district autonome des Khantys-Mansis, en Sibérie occidentale.

En raison de son étendue et de sa faible densité de population, l’immense région pétrolifère était également l’endroit idéal pour y tester de nouvelles armes en toute discrétion. L’armée russe avait jeté son dévolu sur les alentours du mont Kholat Syakhl, haut de presque mille cent mètres et dont les populations indigènes se tenaient éloignées par superstition. Il se découpait au loin, mais l’explosion s’était produite dans la forêt, à une certaine distance du pied de la montagne.

Il faisait moins cinq degrés Celsius en ce beau matin du lundi 29 avril 2019. La température était exceptionnellement glaciale pour la saison, mais la nuit avait été pire encore. Les moins onze degrés avaient particulièrement énervé les soldats, qui ne goûtaient guère la mauvaise préparation des manœuvres. Ils avaient emporté un barda allégé et trop peu de couvertures pour se réchauffer correctement pendant la nuit. L’humeur était donc éminemment maussade sur le campement.

Tandis que les soldats tenaient entre leurs doigts gourds des timbales métalliques de café bouillant dont ils avalaient de longues gorgées pour se réchauffer, une haute silhouette s’avança d’un pas déterminé vers la tente de commandement. Les deux gardes postés devant l’entrée s’écartèrent avec un salut militaire. L’homme de grande taille était mince et arborait un petit bouc impeccablement taillé. Ses cheveux noirs coupés à ras disparaissaient sous sa casquette d’officier. Ses traits durs étaient adoucis par des yeux pétillants d’intelligence. Il pénétra dans la tente où l’attendait son supérieur. La chaleur à l’intérieur était suffocante. Deux poêles crachaient un air brûlant au visage de quiconque entrait ici. Âgé d’une cinquantaine d’années, l’homme aux galons de général de brigade releva un sourcil lorsque son visiteur le salua.

—La trajectoire du missile est parfaite, mon Général. Il a explosé selon les conditions exigées par l’état-major1, dit d’une voix posée le colonel-ingénieur Evgueni Alexandrovitch Berbatov.

—C’est très bien, commenta le général Alekseï Borissovitch Kutchenko. Qu’une escouade se rende sur place pour procéder aux mesures de rigueur et faire disparaître toutes les traces du test. Vous prenez la tête de cette expédition. Choisissez les hommes que vous voulez.

—À vos ordres! répondit l’ingénieur en faisant claquer ses talons dans un salut militaire.

Il fit volte-face, sortit de la tente et se dirigea vers un petit groupe de soldats qui essayait tant bien que mal de se réchauffer autour d’un feu de camp improvisé et dont les fumées noires empestaient le carburant. Ils manifestèrent leur exaspération, ponctuée de grands soupirs, par des gesticulations et des râlements en voyant la silhouette longiligne de l’ingénieur s’avancer vers eux. Cependant, lorsqu’il fut suffisamment proche, tous se redressèrent et se mirent au garde-à-vous. 

—Opération de ramassage, ordonna-t-il. Comptez trois heures de marche et six heures de nettoyage. Allez vous préparer, nous partons dans dix minutes.

—Tous les six, mon Colonel?

—Évidemment! Rompez! 

Alors que la troupe avançait depuis près d’une heure, le ciel se couvrit brusquement et une tempête se leva soudainement, obscurcissant d’abord le mont Kholat Syakhl, puis, progressivement, plongea toute la région dans une pénombre de bourrasques de neige rugissantes. Ils parvinrent au bout de six longues heures de marche à atteindre leur destination désignée par un morceau de tôle métallique qui émergeait de la neige. Cependant, tandis que le soleil déclinait, la tempête se mua en véritable blizzard. Le colonel Berbatov dit alors :

—Montez les tentes! On continuera les fouilles demain. 

Les soldats épuisés accueillirent la nouvelle avec enthousiasme et montèrent en un temps record les deux tentes qui devaient les abriter pour la nuit. Ils finirent au moment où le soleil disparut à l’horizon. Le colonel Berbatov répartit ses troupes entre les tentes. Alors qu’il s’apprêtait à entrer dans l’une d’entre elles afin de se mettre à l’abri, il lui sembla percevoir un ululement animal. L’homme s’immobilisa et tendit l’oreille. Il sentit ses poils se hérisser lorsqu’il crut entendre un grognement plus proche qu’il ne l’aurait voulu. Il y avait dans ces bruits quelque chose qui réveillait en lui une peur primale. Cependant, il s’efforça de faire appel à sa raison et se ressaisit. Après tout, le blizzard amenait très souvent son lot d’hallucinations auditives capables de faire pleurer un adulte en pleine possession de ses moyens. Il ne traîna quand même pas pour rentrer dans la tente et rejoindre ses hommes sous la mince protection que représentait le fin tissu kaki.

Le soldat Piotr Pogodine, habituellement le joyeux drille du groupe, était concentré sur la cuisson d’une casserole de haricots blancs à la tomate sur un réchaud de camping. Il affichait une mine grave, à l’instar de ses camarades, et son visage était livide.

« Ils sont épuisés, pensa le colonel Berbatov. Je n’aurais jamais dû les pousser autant. Mais bon… »

Il redressa la tête et avisa un soldat qui avait une grosse boîte en bandoulière et un casque. Il faisait jouer des boutons sur le poste radio pour chercher une fréquence tout en ponctuant chaque essai de la phrase : « Escouade Berbatov à camp de base. Me recevez-vous? » 

Le colonel l’interrompit brusquement :

—Goussarov, avez-vous réussi à établir une liaison avec le camp de base?

—Oui, brièvement, mon Colonel. Je leur ai parlé de la tempête, mais ils m’ont répondu que le temps était clair au-dessus du campement et que la météo n’avait évoqué aucune perturbation dans la région. En revanche, ils ont bien conscience de la masse nuageuse, mais elle semble circonscrite au mont Kholat Syakhl…

—Bon, si jamais vous parvenez à les joindre de nouveau, dites-leur que l’opération de récupération est retardée et que nous reprendrons demain matin.

—Bien, mon Colonel. 

Pendant ce temps, Pogodine partageait les haricots qu’il avait agrémentés d’épaisses tranches de lard bien grasses entre ses camarades. Les soldats dînèrent silencieusement avant d’aller se coucher, éreintés par la journée catastrophique qu’ils venaient de vivre. Goussarov resta debout un peu plus longtemps, réitérant sans cesse ses tentatives de joindre le camp de base. Lorsqu’il comprit que la tempête de neige ne faiblirait pas, il éteignit sa radio portative et se glissa dans son sac de couchage. Il remarqua alors que ses camarades, manifestement en proie à de virulents cauchemars, s’agitaient et gémissaient dans leur sommeil. Bien qu’intrigué par leur comportement, il était trop fatigué pour réagir. 

Il s’endormit enfin et fut à son tour hanté par d’épouvantables cauchemars.

Le colonel Berbatov se réveilla en sursaut en poussant un cri de terreur. Toutefois, la vision fugace de son cauchemar se dissipa aussitôt, mais il lui fallut quelques secondes pour recouvrer ses esprits. Dehors, le vent avait un peu faibli, mais les rafales agitaient encore par intermittence le tissu de leur abri exigu. La sueur qui se dégageait des corps empuantissait l’air et la chaleur devenait presque étouffante. Evgueni fut pris d’une impérieuse envie d’uriner. Il s’extirpa précautionneusement de son sac de couchage et enfila son pantalon et ses bottes. Il ne comptait sortir que quelques secondes pour se soulager et rentrer aussitôt. Il saisit le curseur de la fermeture à glissière qui scellait l’entrée de la tente et commença à l’actionner, quand il entendit nettement la neige crisser à l’extérieur. Alors qu’il n’avait ouvert la glissière que sur une dizaine de centimètres, il s’immobilisa et ressentit cette sourde inquiétude qu’il avait éprouvée auparavant lui nouer les entrailles.

Une bourrasque apporta une odeur musquée et animale jusqu’aux narines du militaire, qui se recula instinctivement. Il baissa sa tête pour regarder l’extérieur par le pan de tente ouvert et qui claquait au vent. De longues secondes s’égrenèrent sans autre son que celui du blizzard, quand soudain il entendit de nouveau la neige crisser sous des pas lourds. Le cœur du colonel Berbatov se mit à battre à tout rompre et il retint sa respiration. Il sursauta et se retourna par réflexe, lorsqu’un des soldats allongés fut pris d’une quinte de toux dans son sommeil. Il eut soudain l’impression qu’une bête colossale venait de passer devant la tente juste au moment où il avait tourné la tête. Maudissant cette distraction, Evgueni rampa aussi silencieusement que possible jusqu’à l’ouverture et jeta un rapide coup d’œil à l’extérieur.

Son esprit cartésien n’était pas préparé à la vision cauchemardesque de l’intrus. Il poussa un hurlement de terreur et s’urina dessus.

Une nouvelle brindille généalogique

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