Après les festivités du printemps - S. de Sheratan - E-Book

Après les festivités du printemps E-Book

S. de Sheratan

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Beschreibung

Martyrisée par de féroces combats, Thlaman-el-Tacitus parviendra-t-elle à renaître de ses cendres ?

Trahie par la lâcheté de son dirigeant, la ville de Thlaman-el-Tacitus est à feu et à sang, et ses habitants massacrés au cours des festivités du printemps. Alors laissé pour mort et enterré vivant, Stalorg Kerdakerv, le puissant guerrier Macras, se relève et décide de retrouver l’hamadryade Bryciane. Familier de la maîtrise des armes, le combattant va rapidement faire face à un défi instrospectif auquel il ne pourra échapper. Après les festivités du printemps est une nouvelle tirée de l’univers Aventures Arcanes.

Une nouvelle fantasy haletante, issue de l'univers Aventures Arcanes !

EXTRAIT

Le goût de la terre fondant sur sa langue le tira de sa torpeur glacée. Il sentait une gangue de froid l’étreindre et la paralysie engourdir chacun de ses membres. Les battements de son cœur cognaient à ses tempes et il le sentit accélérer de plus en plus vite alors qu’il reprenait totalement conscience et qu’il comprenait la situation dans laquelle il se trouvait : on l’avait enterré vivant.

Un frisson horrifié parcourut son échine et il tenta de se relever. Il fut surpris de ne rencontrer aucune résistance et il se retrouva assis dans sa tombe, profonde d’à peine une quarantaine de centimètres. Le regard encore brouillé par la terre qui s’était infiltré entre ses paupières, il papillonna quelques instants avant de pouvoir reprendre ses esprits, puis jeta observa les alentours. Les décombres fumants, les gravats et les innombrables cadavres lui rafraîchirent brutalement la mémoire : Thlaman-el-Tacitus avait été attaquée par une légion d’Oboléens et un couard l’avait vicieusement frappé par-derrière, manquant son cœur de peu. Il s’était effondré sur place et laissé pour mort.

À PROPOS DE L'AUTEUR

S. de Sheratan est né en 1972 et a toujours été fasciné par l’imaginaire. Ayant un goût certain pour l’écriture, il a décidé, en 1986, de créer son propre univers, Aventures Arcanes.
Parallèlement, S. de Sheratan est l’auteur de plusieurs petites nouvelles, dont certaines ont été publiées dans de petits fanzines au début des années 1990, et de quelques autres nouvelles hélas inachevées, dans le courant des années 2000.
Actuellement, il travaille sur deux projets romanesques : un premier cycle des Aventures Arcanes et l’adaptation d’un jeu de rôles dérivé du même univers, créé par son meilleur ami et compagnon d’aventures depuis vingt-cinq ans, Earthian, et un projet de base de données pour les rôlistes, avec des conseils aussi bien pour les joueurs que pour les maîtres de jeu.

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S. de Sheratan

Après les festivités

du printemps

La Compagnie Littéraire

Collection : Aventures Arcanes

Catégorie : Fantasy

www.compagnie-litteraire.com

Chapitre 1

Le goût de la terre fondant sur sa langue le tira de sa torpeur glacée. Il sentait une gangue de froid l’étreindre et la paralysie engourdir chacun de ses membres. Les battements de son cœur cognaient à ses tempes et il le sentit accélérer de plus en plus vite alors qu’il reprenait totalement conscience et qu’il comprenait la situation dans laquelle il se trouvait : on l’avait enterré vivant.

Un frisson horrifié parcourut son échine et il tenta de se relever. Il fut surpris de ne rencontrer aucune résistance et il se retrouva assis dans sa tombe, profonde d’à peine une quarantaine de centimètres. Le regard encore brouillé par la terre qui s’était infiltré entre ses paupières, il papillonna quelques instants avant de pouvoir reprendre ses esprits, puis jeta observa les alentours. Les décombres fumants, les gravats et les innombrables cadavres lui rafraîchirent brutalement la mémoire : Thlaman-el-Tacitus avait été attaquée par une légion d’Oboléens et un couard l’avait vicieusement frappé par-derrière, manquant son cœur de peu. Il s’était effondré sur place et laissé pour mort.

Stalorg se redressa sur ses sabots et essuya comme il put son monocle qu’il rajusta le long de son groin, puis il déterra sa hallebarde qu’une bonne âme avait disposé le long de son présumé cadavre. Le métal bleu ne scintillait quasiment plus désormais et il remercia encore mentalement Aldiane, la Dame de Sang, de lui avoir fait présent des divers bracelets qu’il portait et de son arme. En effet, le métal dont l’ensemble était fait, appelé Lycanthium, possédait l’étonnante capacité de revitaliser son porteur et de lui faire régénérer les plus affreuses des blessures. Fréquemment vert, bleu ou violet, il était si rare à trouver que son prix dépassait de loin celui des joyaux les plus précieux.

La toison agglomérée par paquets et le groin maculé de terre, le Guerrier Markas leva la tête. La nuit tombait doucement sur la Forêt du Tacitus et deux des quatre lunes d’Arcès, Iso-Fakrud et Al-Suhaï, étaient déjà hautes dans le ciel. La brise qui soufflait s’était considérablement rafraîchie, mais Stalorg ne s’en préoccupait guère. Elle mêlait à l’odeur métallique du sang et de la cendre les parfums sauvages de la forêt mystérieuse.

Les quelques foyers qui flambaient encore dans le village projetaient des ombres inquiétantes sur les ruines du village et faisaient grimacer les dépouilles. « Assurément, la barbarie qui s’est déchaînée ici engendrera probablement de nombreux fantômes, spectres et autres morts-vivants. » pensa le Markas.

Soudain, un grattement lui fit dresser l’oreille. Stalorg plissa un peu les yeux et la danse des flammes, au loin, lui fit distinguer des silhouettes qui se déplaçaient le long des fortifications en ruine de Thlaman-el-Tacitus. Il s’accroupit pour se faire discret et essaya de prêter l’écoute afin de savoir s’il avait affaire à des Oboléens revenus pour se nourrir des charognes, d’éventuels pillards attirés par le vacarme de la bataille ou des personnes venues pour porter secours aux éventuels survivants.

Six silhouettes massives surgirent alors de divers points des ruines. En dépit de la taille colossale des rôdeurs, ils se déplaçaient dans un silence absolu. Le groin de Stalorg frétilla et le vent nocturne lui apporta leurs odeurs musquées et intenses. Avisant le plus grand d’entre eux, le Guerrier Markas se faufila tout aussi discrètement derrière lui. Il prit son élan et bondit sur le dos en passant le manche de son arme par-dessus la tête de l’intrus et en lui plaquant contre la gorge. La créature musculeuse et couverte d’une armure rouge si sombre qu’elle en paraissait noire voulut se débattre mais la force du Markas surpassait la sienne et ce dernier, anticipant sa réaction, avait refermé ses puissantes cuisses comme un étau contre ses flancs :

« Toujours aussi imprudent et sûr de toi, Nerokkélyd, susurra Stalorg à l’oreille de la bête. Je t’ai déjà dit que c’est ton assurance qui causera ta perte.

— Stalorg?!? s’exclama d’une voix rauque son otage. Putain! Qu’est-ce que tu fous ici? »

Le Markas sauta lestement du dos de ce qui se révélait être un gigantesque Loup-Garou, non sans lui donner une impulsion suffisamment forte pour le faire basculer cul par-dessus tête dans la boue. Le bruit de l’impact rameuta immédiatement ses comparses qui arrivèrent en bondissant, tantôt s’arrêtant au milieu de la Sente de Passemonde, tantôt se perchant au sommet des ruines encore debout.

Six immenses Loups-Garous à la fourrure brun-rougeâtre et équipés d’armures semblables à celle de Nerokkélyd regardèrent Stalorg et leurs yeux rougeoyants s’écarquillèrent de surprise. Ils se redressèrent d’abord, firent claquer leur poing droit contre la paume de leur main gauche puis mirent genoux à tête, clamant comme un seul homme de leurs voix gutturales et viriles :

« MAÎTRE!!! »

Chapitre 2

Nerokkélyd, Edrierkid, Lonerarne, Baëlmorn, Falcyjk et Zhirald étaient les six « Chiens d’Aldiane », c’est-à-dire la garde rapprochée de la Dame de Sang, qui régnait sur la Forêt du Tacitus depuis plus de deux mille ans. Néanmoins, leur rôle ne se réduisait pas à une simple fonction de garde du corps. Elle les dépêchait dans les régions où des troubles se produisaient car ils avaient chacun la force de frappe d’une vingtaine d’hommes et ils pouvaient ainsi éviter à tout un contingent de se déplacer. Dans certaines affaires qui concernaient la sécurité du Domaine du Tacitus, ils étaient également mis à contribution pour enquêter et mettre fin aux exactions d’éventuels envahisseurs. La nouvelle de l’attaque qu’avait subie Thlaman-el-Tacitus était rapidement arrivée jusqu’à Tolram, la capitale du Domaine où se situait le Palais de Sang. Au vu des faits, la Dame de Sang les avait envoyés sur place afin d’enquêter, de poursuivre et, si possible, de venger. Nerokkélyd savait fort bien que cela signifiait qu’ils devraient poursuivre et tuer jusqu’au dernier Oboléen qui avait participé au supplice du village.

« Je pensais qu’ils n’attaqueraient que demain ou après-demain, au plus fort des Festivités du Printemps, dit Stalorg. Au moins, le maire de Thlaman-el-Tacitus a pu prévenir le palais même si c’est un peu tard.

— Le maire? demanda Edrierkid. Nous n’avons pas eu vent de cette attaque par le maire de ce village.

— Quoi? Comment alors?

— Ce sont les Dryades, les Externes, les Titalithans et les Satyres qui ont prévenu la capitale, expliqua Baëlmorn.

— Le maire est parti d’ici il y a deux jours avec la ferme intention de vous prévenir.

— Désolé, dit Nerokkélyd, mais ton maire n’est jamais venu.

— De mémoire, il se nomme Boniface Zamzoloth, précisa Falcyjk. Je l’ai rencontré il y a quelques années. Il ne m’a pas fait particulièrement bonne impression. Ni mauvaise, d’ailleurs. Un paysan devenu chef d’autres paysans.

— La couardise aura pris le pas sur ses responsabilités, dit Edrierkid en agrémentant son commentaire d’un crachat méprisant.

— Aldiane saura le retrouver et le punir comme il se doit, dit Nerokkélyd sur un ton sans appel. Mais toi, Maître. Que fais-tu ici?

— Je ne suis plus votre Maître. Appelez-moi par mon nom simplement.

— Bien Maît… euh… Stalorg. Veux-tu bien nous dire ce qu’il s’est passé? »