Ishwara Gita - Hervé Cornerotte - E-Book

Ishwara Gita E-Book

Hervé Cornerotte

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Beschreibung

L'Ishwara Gita est un poème philosophique composé aux alentours du huitième siècle. Il fait partie d'un plus gros texte appelé le Kurma Purana ou Purana de la tortue. Ce texte va au-delà d'une simple démonstration philosophique car on peut y lire que Shiva enseigne à des sages des pratiques spirituelles pour atteindre la libération complète de l'illusion de ce monde, au travers d'exemples et d'exercices concrets. La majeur partie du onzième chapitre se concentre d'aillerus sur l'explication de ce fameux yoga pour arriver à des états profonds de l'être. Le but suprême de ce yoga est d'atteindre l'âme de l'univers (Brahman) par la pratique et non par l'intellect. Cette âme est similaire au Seigneur Shiva ainsi qu'à sa sagesse.

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Seitenzahl: 99

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Table des matières

Avant-propos

Précisions

Chapitre 1 La discussion entre les sages et Vyasa

Chapitre 2 Le yoga d’Ishwara

Chapitre 3 L’ordre primordial naturel et l’humain

Chapitre 4 La gloire de Shiva

Chapitre 5 La danse de Shiva

Chapitre 6 La Gloire de Shiva

Chapitre 7 Les fondements du yoga

Chapitre 8 Les moyens de traverser ce monde

Chapitre 9 La forme pure de Shiva

Chapitre 10 La forme du Brahman suprême

Chapitre 11 La voie de la libération

Appendice 1

Avant-propos

L’Ishwara Gita est un poème philosophique composé aux alentours du huitième siècle. Il est un extrait d’un plus gros texte qui s’appelle le Kurma-Purana ou Purana de la Tortue. Le Kurma-Purana est composé de deux parties : le Purva-vibhaga qui comprend cinquante-trois chapitres, et l'Uttara-vibhaga qui en comprend quarante-cinq. Les onze premiers chapitres de l'Uttara-vibhaga constituent l'Ishwara Gita.

Dans le Kurma Purana l'auteur y chante les louanges de Vishnou, mais c'est Shiva qu'il considère comme le Dieu suprême. Vishnou et Brahmâ doivent être adorés, mais ils ne sont que des formes du Dieu unique Shiva.

Les plus anciens textes hindous que l’on connait sont les Védas. Ils ont été composés en sanskrit aux environs de 1500, 1505 av. J.-C. Ces textes auraient été reçus par des voyants et maintenus intacts jusqu’à nos jours grâce à la transmission orale. Les érudits font la distinction entre les Védas (textes dits « révélés ») et les textes qui ont été composés par des auteurs humains (textes dits « traditionnels »). La Bhagavad Gita ainsi que l’Ishwara Gita font partie de cette seconde catégorie et sont donc considérés comme des textes traditionnels. On attribue ces deux chants au sage Vyasa.

L’Ishwara Gita se situe au-delà d’une simple démonstration philosophique car il décrit aussi des pratiques spirituelles pour atteindre la libération complète de l’illusion de ce monde au travers d’exemples concrets. Ces exercices forment le Pasupata Yoga (Chap. 11 Ver. 67). Shiva est considéré comme le maître des bêtes (Pasupati, le berger). C’est pourquoi ce yoga a pris ce nom. Le but suprême de ce yoga est d’atteindre l’âme de l’univers (Brahman) par la pratique et non par l’intellect. Cette âme est similaire au Seigneur Shiva ainsi qu’à sa sagesse.

À plusieurs endroit l'auteur de l'Ishwara Gita s'est inspiré de la Bhagavad Gita qui est plus ancienne et qui est un poème célèbre où il est décrit une discussion entre le Dieu Krishna et le héros Arjuna. Il en a même emprunté telles quelles plusieurs versets. On peut aussi faire le parallèle avec certaines idées du Yoga Sutra de Patanjali et il y a plusieurs références à des Upanishads (textes dits révélés) bien connus, tout particulièrement le Svetasvatara et de le Kathaka.

Donc l’Ishawara a sans aucun doute repris des parties d’autres textes. Mais il est loin d’être un simple amas de verset repris d’autres textes. Il va aussi apporter son lot d’enseignements pour approfondir les notions de ces emprunts.

Par exemple ce texte va donner énormément plus de détails dans la pratique du yoga que ce que l’on peut retrouver dans la Bhagavad Gita. Il en va de même quant à l’explication de ce qu’est l’illusion du monde (maya). Dans la Bhagavad Gita ce sujet est effleuré tandis qu’ici on le trouve beaucoup plus présent. La majeure partie du onzième chapitre de l’Ishwara Gita est d’ailleurs un exposé des pratiques du yoga, c'est-à-dire de la méthode qu'il faut suivre pour arriver à des états profonds de l’Être. Il y a notamment des explications sur la posture, la manière de respirer et ses effets, les mantras à utiliser. Il répond aux questions sur la concentration, les visualisations et sur la méditation à utiliser pour atteindre la libération.

A l’heure actuelle, je n’ai pas trouvé de traduction en français qui soit accessible à tous, mon vœu a donc été que ce texte soit plus connu par les lecteurs francophones.

J’ai essayé d’être le plus compréhensible possible pour un lecteur occidental moderne. Il est à noter que le nom des chapitres est un ajout par rapport à la version originale. Ainsi d’ailleurs que l’appendice. Ils permettront aux lecteurs de pouvoir s’y retrouver plus facilement.

J’ai essayé de coller le plus possible au texte original tout en utilisant un langage moderne sans en changer le sens. Ce qui n’a pas toujours été simple car certains mots sanscrits ont parfois une définition qui leur est propre et dont il est difficile de trouver un équivalent en français. Il m’est donc arrivé de laisser les termes sanskrits entre parenthèses. Cela permettra aussi au lecteur de se familiariser avec eux car ils sont utilisés dans bon nombre de livres de pratique de yoga et de philosophie hindoue.

La difficulté a été de rester le plus clair et précis pour le lecteur. J’espère que mon expérience dans la méditation m’a guidé pour essayer de garder intacte la signification profonde de ce texte profond.

Puisse cette traduction avoir été guidée par les mains de Shiva.

Précisions

Shiva, c'est le maître des yogis montrant la voie ascétique de libération du cycle des renaissances infinies. Shiva, c'est le bienfaiteur qui sauve la terre des eaux tumultueuses du Gange, lors de sa descente de l'Himalaya. Shiva, c'est le dieu de la danse cosmique, qui par son rythme, détruit et construit alternativement le monde. Shiva, est donc aussi le destructeur. Shiva, c'est le Dieu de la vie, symbolisé par le linga (objet souvent d'apparence phallique, représentation de Shiva en tant que Brahman). Et, par-delà toutes ces représentations, Shiva, c'est l'Être Suprême, qui fait l'unité de toutes choses. C’est lui qui enseigne le yoga suprême dans ce texte. Si vous n’êtes pas religieux ou si vous ne croyez pas en Dieu, vous pouvez alors le voir simplement comme le maître de tous les yogis. Le yogi étant celui qui veut s’unir à son Être profond, à l’univers. Le Seigneur suprême sera alors synonyme de Brahman, l’âme de l’univers. Le mot Dieu et maître sont alors à prendre comme des signes de respect. Et c’est donc l’âme de l’univers qui s’exprime lorsque Shiva s’exprime.

Vishnou, c'est l'âme du monde, celui qui rêve l'univers, dans son paisible sommeil sur le serpent d'éternité qui flotte sur les eaux primordiales. C'est celui qui se réincarne chaque fois que le monde en détresse a besoin de son intervention. Il apparaît alors sous différentes formes : le nain, qui, en trois pas, prend possession du monde. Le bélier, qui sauve la terre de l'immersion où l'avait entraîné un démon. Parmi ses incarnations, l’une d’elles a une importance capitale, c'est celle où il apparut sous la forme de Krishna. La vie légendaire de Krishna inspire des danses, des récits, des bandes dessinées pour les enfants. Krishna est celui qui transmet le savoir dans la Bhagavad Gita.

Chapitre 1

La discussion entre les sages et Vyasa

Les Rishis (les sages anciens) dirent à Suta :

1. Tu nous as exposé clairement la création du premier homme de cette époque, descendant de l'Être qui existe par lui-même (épithète du Dieu créateur). Maître, tu nous as aussi parlé de l’extension de l’univers ainsi que des différents âges du monde1.

2. Dans ces âges du monde tu nous as décrit le Seigneur des Seigneurs (Shiva) que doivent adorer sans cesse les humains qui sont vertueux, qui pratiquent leurs devoirs2 et qui se consacrent au yoga de la connaissance.

3. Avec tout ceci tu nous as parlé de la vérité suprême et exclusive de Brahman3 qui détruit complètement les douleurs du cycle des renaissances et anéanti les misères du monde. Par elle, nous verrons ou sentirons le principe éternel.

4. Seigneur Suta, toi qui as reçu la connaissance de toutes les sciences par Vyasa (saint mythique auteur de la Mahabharata4 et des puranas5) et qui est Vishnou en personne, nous te demandons à nouveau de nous exposer ta science.

5. Lorsque Suta, le barde des puranas entendit ces paroles, il fit appel en pensée au seigneur Vyasa et s’apprêta à parler de Brahman.

6. Mais au même moment, Vyasa Krisnna Dvaipayana en personne fit son apparition à l’endroit où les excellents Rishis étaient réunis pour exécuter des rituels.

7. Quand ils virent le grand Vyasa, celui qui connait les Védas et qui est semblable à un nuage sombre et a les yeux en forme de Lotus, les sages s’inclinèrent.

8. Le voyant Suta aussi se jeta à terre, droit comme un bâton. Il tourna ensuite autour de son maître (circumambulation6). Il joignit ensuite ses mains pour se placer à ses côtés.

9. Vyasa s’enquit d’abord de la santé de chacun. Saunaka, un des sages présents, lui répondit et lui proposa un siège qui convenait à sa stature.

10. Alors le seigneur Vyasa, fils de Parasara, leur demanda : Est-ce que vous rencontrez des difficultés dans vos austérités, dans vos études des Védas7 ou dans votre connaissance de Brahman ?

11. Alors Suta (le barde Lomaharsana) s'inclina et dit au grand maître Vyasa : « s’il-vous-plaît, pourriez-vous enseigner ces Rishis de la connaissance de Brahman ? »

12. En effet, ces sages sont des ascètes qui s'appliquent à pratiquer la vertu et qui connaissent le calme. Un grand désir d’entendre un enseignement sur Brahman est né en eux. En conséquence, puissiez-vous leur enseigner Brahman.

13. Cette connaissance divine qui amène à la libération. Celle qui m'a été transmise par toi en personne et qui a été donnée autrefois aux sages par Vishnou, apparu sous la forme d’une Tortue.

14. Après avoir entendu la demande de Suta, Vyasa, fils de Satyavati, inclina la tête pour rendre hommage à Rudra (Shiva) et prononça ces douces paroles, source de joie.

Vyasa dit:

15. Je vais donc vous parler de ce que le dieu Mahadeva8 (Shiva) en personne a dit, il y a très très longtemps, aux maîtres des yogis9 à la tête desquels se trouvait Sanatkumara.

16. Les sages Sanatkumara, Sanaka et Sanandana, Angiras, accompagnés de Rudra, Bhrugu, le grand savant,

17. Kanada, Kapila le yogi, le grand sage Vamadeva, Sukra, le bienheureux Vasista, tous étaient des ascètes qui maîtrisaient leur esprit.

18. Mais malheureusement, le doute avait pénétré dans leur esprit. Ils se livraient donc à des austérités très dures, dans le lieu saint de Badarika10.

19. Ils virent alors apparaitre Narayana, celui dont le yoga est grand ainsi que le sage Nara qui était totalement pur et sans commencement ni fin. (Narayana et Nara sont des jumeaux, incarnation de Vishnou, fils du Dharma11).

20. Les sages (Sanatkumara et les autres), avec une grande dévotion, célébrèrent alors le grand yogi (Narayana) avec des chants tirés des Védas. Ils s'inclinèrent ensuite devant Celui qui a la meilleure connaissance du yoga (Vishnou).

21. Le seigneur omniscient, ayant compris leur désir, leur dit d'une voix majestueuse : Pourquoi vous livrez-vous à toutes ces austérités ?

22. Très heureux, les yogis répondirent à Narayana (Vishnou), celui qui est l'âme de l'univers et qui est très ancien, que sa présence était signe que leurs pratiques portaient leurs fruits.

23. Nous qui sommes en quête de Brahman, nous avons sombré dans le doute. Nous sommes venus à toi, grande âme, pour y prendre refuge.

24. Toi, qui connais la vérité suprême. Toi seigneur omniscient Narayana, Toi qui es l’âme ancienne et subtile de l’univers.

25. Oh, Seigneur suprême il n’y a personne d’autre que Toi qui sache la vérité. Nous avons le cœur rempli d’espoir d’entendre la vérité. S’il-te-plaît, esprit suprême, clarifie nos doutes pour que nous ayons une confiance inébranlable.

26. Quelle est la cause de tout cet univers ? Qui renaît sans arrêt et qui est tout le temps en mouvement ? Qu'est-ce que l'Atman ou l’âme ? Qu'est-ce que la libération ? Quelle est le but de cet univers ?

27. Qui est l’opérateur de ce monde ? Qui est celui qui voit tout l’univers ? Qu'est-ce que le Brahman suprême qui est au-delà de tout ? S’il-te-plaît, explique-nous tout ceci.