Israël, Les 100 pires citations - Jean-Pierre Bouché - E-Book

Israël, Les 100 pires citations E-Book

Jean-Pierre Bouché

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Beschreibung

En donnant la parole uniquement aux dirigeants d’Israël, Jean-Pierre Bouché et Michel Collon révèlent la différence entre le discours officiel et la pensée réelle de ses fondateurs, présidents, ministres et militaires. De 1895 à aujourd’hui, ils y exposent sans filtre leur stratégie. Et cela pourrait vous surprendre… Indispensable pour comprendre et convaincre !

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Couverture

Page de titre

DE QUOI AVEZ-VOUS BESOIN ? INTRODUCTION

De quoi avez-vous besoin ? Quels problèmes rencontrez-vous lorsque vous discutez d’Israël ? Voici les réponses que l’on reçoit en général quand on pose cette question :

1.« L’émotion. La discussion est vite tendue, cela empêche le dialogue. »

2.« Le manque de connaissances. Les gens ignorent l’Histoire. »

Ces deux problèmes, notre livre va vous aider à les résoudre. Certes les émotions face aux guerres sont légitimes. Mais l’émotion, ça se manipule. À chaque guerre, une propagande organisée par des professionnels avec de gros moyens, s’efforce de nous faire basculer dans « le bon camp ». Les armes de destruction massive en Irak ne furent qu’un exemple parmi d’autres fake news souvent passées inaperçues du public. L’émotion court-circuitant la raison, on ne cherche plus les faits manquants, ni les causes profondes du conflit.

En ce qui concerne le manque de connaissances, ce livre vous propose une solution toute simple : écouter les sionistes. Écoutez les précurseurs du projet d’État juif depuis 1895 ! Écoutez les fondateurs de l’État d’Israël en 1948 ! Écoutez les présidents, ministres et militaires qui ont géré les nombreuses guerres et l’expansion constante du territoire : 1967, 1973, 2000, 2006, 2009, 2014… À chaque fois, quand ils parlent entre Israéliens, ils tiennent un discours complètement opposé à leur com officielle destinée à l’opinion publique internationale.

Vous serez étonnés de constater qu’en fait, ils ont tout écrit noir sur blanc. Nos 100 pires citations exposent leurs plans, la violence jugée « nécessaire » et la façon aussi de tromper l’opinion internationale. « On peut mentir, dans l’intérêt de la Terre d’Israël », déclarait le Premier ministre Shamir en 1992.

Personne ne pourra vous accuser de « complotisme » ou d’« antisémitisme » : puisque tout ceci a été écrit par les dirigeants israéliens eux-mêmes. Vous mesurerez la différence entre leur discours officiel et leur pensée réelle. Vous verrez que leurs déclarations, franches et brutales, flanquent par terre des décennies de « marketing » hypocrite, mais aussi de couverture médiatique partiale en Europe. Y compris ces thèses si souvent répétées : « La Palestine était inhabitée », « Israël, un abri pour les juifs après Hitler », « Une société égalitaire », « Une guerre de religions », « La seule démocratie du Moyen-Orient », « Les Arabes n’acceptaient pas les juifs », etc.

Mais on entend souvent : « Tout ça est trop compliqué pour moi ». En réalité, tout conflit est simple une fois qu’on a saisi les intérêts économiques et stratégiques en jeu. Pour comprendre la stratégie d’une puissance, on doit toujours étudier ses documents fondamentaux. Les voici.

Ce livre constitue donc la pièce manquante du puzzle. Nous appelons chacun à s’emparer de ces citations pour trier le vrai du faux, pour contrer les discours de haine et pour permettre enfin un véritable débat sur les causes et sur les solutions.

N’est-ce pas notre devoir moral à tous ? On verra ici que l’Europe et les États-Unis n’ont nullement été des spectateurs passifs et impuissants. Mais plutôt des acteurs décisifs et pas du bon côté de l’Histoire. Il est temps pour nous de sortir des explications simplistes sur « les gentils et les méchants », les « démocrates et les terroristes ». Ces explications bloquent toute compréhension du problème et donc toute solution.

En réalité la question centrale est : « Acceptons-nous le colonialisme et le vol de la terre ? » Répondre nécessite la connaissance de l’Histoire et le développement de l’esprit critique. Il n’est jamais trop tard.

AVERTISSEMENT

Tous les documents présentés ici sont sourcés et chacun peut les vérifier. Est-ce que nous nous sommes acharnés à trouver les pires en nous concentrant sur des leaders ou des partis d’extrême droite israéliens ? Pas du tout. En fait nous avons eu beaucoup de mal à choisir parmi les cinq mille qui figurent sur www.PalCit.net.

Après celles des idéologues précurseurs, les citations de ce « musée des horreurs » proviennent de toutes les composantes du spectre politique (à l’exception du petit parti de gauche Meretz, pratiquement disparu) : Gauche travailliste : 40. Likoud (révisionniste) : 18. Centristes : 4. Ultra-orthodoxes : 5. Sionisme religieux : 7.

Nous lançons donc un appel à débattre. Sans œillères et sans tabous. Sur base des faits historiques incontestables et avec de la bonne volonté, il est possible de construire une paix juste et durable.

Les 100 citations

1895

Expulsion / Famine / Secret

THEODORHERZL(1860 – 1904)

Journaliste et écrivain austro-hongrois. Auteur de L’État des Juifs (Der Judenstaat) en 1896. Fondateur du mouvement sioniste au Congrès de Bâle en 1897.

Nous devrons exproprier en douceur la propriété privée sur les terres qui nous seront allouées. Nous inciterons la population démunie à passer la frontière en lui procurant de l’emploi dans les pays de transit, tout en la privant de travail dans notre pays. Les propriétaires seront de notre côté. Le processus d’expropriation et le retrait des pauvres doivent être menés discrètement et avec circonspection.

#1 DÉCODAGE

LES AFFAMER POUR LES CHASSER EN DOUCEUR

En juin 1895, Theodor Herzl, le fondateur du sionisme, imagine l’expulsion des habitants des terres qui « [leur] seront allouées ». À ce moment, il ne pense pas particulièrement à la Palestine, où d’ailleurs, il ne passera que quelques jours trois ans plus tard. Il n’est alors intéressé que par sa rencontre avec l’empereur Guillaume II. Il imagine un processus « naturel » de remplacement de population par la famine.

La réalité sera différente. D’abord, à partir de 1908, expulsion manu militari par les gardes armés du mouvement de jeunesse sioniste Hashomer, puis de la Haganah jusqu’en 1918. En 1948, expulsions massives. Aucun des nombreux projets d’expulsions négociés à l’insu des Palestiniens (Irak, Argentine, Libye, Paraguay) ne recevra un début de réalisation.

Herzl n’était pas le premier à parler d’« exproprier en douceur ». Dès 1882, Éliézer Ben-Yéhouda (le philologue qui ressuscita l’hébreu comme langue parlée) arrive en Palestine et écrit : « Il s’agit maintenant […] de conquérir le pays, en secret, petit à petit […] Nous n’allons pas ériger de comités, car les Arabes apprendraient alors ce à quoi nous aspirons, nous devons agir comme des espions silencieux, nous devons acheter, acheter, acheter1. »

SOURCE : T. Herzl, Notes complètes, 12 juin 1895.

1 Benny Morris, Victimes, Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe – IHTP/CNRS, 2003.

1896

Europe / Colonisation / Barbarie

THEODORHERZL(1860 – 1904)

Journaliste et écrivain austro-hongrois. Auteur de L’État des Juifs (Der Judenstaat) en 1896. Fondateur du mouvement sioniste au Congrès de Bâle en 1897.

Nous devrions y former un mur de défense de l’Europe en Asie, un avant-poste de la civilisation contre la barbarie. En tant qu’État neutre, nous resterions en contact avec l’Europe entière, qui devrait garantir notre existence.

#2 DÉCODAGE

CIVILISATION CONTRE BARBARIE

« La barbarie », c’est donc… ce qui n’est pas européen. Spécifiquement : l’ensemble des pays arabes et musulmans convoités à cette époque où Theodor Herzl prévoit l’effondrement de l’Empire ottoman qui occupe encore la Palestine.

Cet « avant-poste » s’appelle aujourd’hui une « Start-up Nation ». Au monde entier, elle propose agressivement ses services dans le contrôle militaire et sécuritaire des dominés. Mais quand Herzl écrit en 1896, ses modèles sont ceux de la colonisation privée en Afrique (décrits deux ans plus tard dans le chef-d’œuvre de Joseph Conrad « Au cœur des ténèbres »).

En 1902, Herzl rédigera un projet de lettre à Cecil Rhodes, le fondateur de la colonie sous charte royale britannique nommée Rhodésie (aujourd’hui : Zambie et Zimbabwe). On peut y lire : « Vous êtes, monsieur Rhodes, un politicien visionnaire ou un visionnaire concret. »

SOURCE : T. Herzl, Complete diaries, The Herzl Press, New York, 1960.

1896

Antisémitisme / Monarques / Fourier

THEODORHERZL(1860 – 1904)

Journaliste et écrivain austro-hongrois. Auteur de L’État des Juifs (Der Judenstaat) en 1896. Fondateur du mouvement sioniste au Congrès de Bâle en 1897.

Les gouvernements de tous les pays frappés par le fléau de l’antisémitisme auront forte envie de nous aider à obtenir [la] souveraineté que nous voulons.

#3 DÉCODAGE

NE COMBATTONS PAS L’ANTISÉMITISME

Dès 1895, Herzl avait écrit : « Je reconnais la vacuité et la futilité de “combattre” l’antisémitisme. » Un an plus tard, dans son livre L’État des Juifs, il va bien plus loin : l’antisémitisme incitera les gouvernements à « nous aider », en nous donnant un État. Ce livre spéculait non seulement sur le soutien des États, mais aussi sur celui de la population antijuive : « Non seulement les juifs pauvres, mais aussi les chrétiens désireux de se débarrasser d’eux, souscriraient de petites sommes à ce fonds [d’immigration]2. »

Herzl savait bien que l’idée d’un État pour se débarrasser des juifs avait animé de nombreux propagandistes du 19e siècle. Ainsi le socialiste utopiste Charles Fourier, inventeur de l’idée des phalanstères, écrivait en 1835 : « La restauration des Hébreux serait une belle palme pour MM. de Rothschild […] L’augure semble un rêve, et rien n’est plus facile à réaliser en six mois, sous la protection des monarques. »

En 1897, Guillaume, l’empereur d’Allemagne, faisait écho à ces demandes : « Laissez les Mauschel (youpins) aller en Palestine. Le plus tôt ils partiront, le mieux ce sera. Je ne mettrai pas d’obstacles sur leur chemin3. »

SOURCE : Theodor Herzl, Der Judenstaat, 1896.

2 Charles Fourier, La fausse industrie…, Bossange, 1836.

3 Isaiah Friedman, Germany, Turkey and Zionism, 1998.

1897

Youpin / Mépris / Racisme

THEODORHERZL(1860 – 1904)

Journaliste et écrivain austro-hongrois. Auteur de L’État des Juifs (Der Judenstaat) en 1896. Fondateur du mouvement sioniste au Congrès de Bâle en 1897.

 Le Mauschel (youpin) est antisioniste ! […] C’est l’une des premières et des plus bénéfiques conséquences du mouvement. Nous respirerons plus facilement, après nous être débarrassés une fois pour toutes de ces personnes qu’il nous fallait, avec une honte furtive, traiter comme de semblables membres de notre tribu. Attention, Mauschel ! Le sionisme pourrait procéder comme Guillaume Tell […] et garder une deuxième flèche en réserve. Si le premier coup manquait, le second servirait la cause de la vengeance. Amis, la deuxième flèche du sionisme va percer la poitrine du Mauschel.

#4 DÉCODAGE

« PERÇONS LA POITRINE DU YOUPIN »

Ces phrases ahurissantes, Theodor Herzl les a publiées le 15 octobre 1897 dans Die Welt, l’organe du mouvement sioniste qu’il avait créé quelques mois plus tôt. En effet, le premier congrès de Bâle, début septembre, l’avait fortement déçu comme il l’exprime dans son journal : « Je ne commande que des jeunes, des mendiants et des faiseurs de sensation4. » Il faut savoir que ce congrès avait été chassé d’Allemagne par les autorités rabbiniques. D’où son déplacement à Bâle en Suisse.

Ici, il s’en prend – c’est même le titre de son article – aux « Mauschel », ces juifs émigrés de l’Europe de l’Est. Que détestent les juifs embourgeoisés et germanisés comme Herzl. Alors, Herzl antisémite ? Certainement en ce qui concernait les positions de l’immense majorité des juifs qui ne le suivaient pas.

SOURCE : T. Herzl, Mauschel, Die Welt, 15 octobre 1897.

4 Theodor Herzl : A Biography, Philadelphia : Jewish Publication society of America, 1940.

1903

Pogroms / Prolétariat / Socialisme

THEODORHERZL(1860 – 1904)

Journaliste et écrivain austro-hongrois. Auteur de L’État des Juifs (Der Judenstaat) en 1896. Fondateur du mouvement sioniste au Congrès de Bâle en 1897.

 Aidez-moi à parvenir plus tôt à la terre [Palestine] et la révolte cessera. De même que la défection [des juifs] vers les socialistes.

#5 DÉCODAGE

AIDEZ-MOI ET LA RÉVOLTE SOCIALISTE CESSERA

En février 1903, à la suite d’une accusation de meurtre rituel, un pogrom a lieu en Russie à Kichinev (Chișinău, actuelle Moldavie). Le ministre de l’Intérieur russe, Viatcheslav Plehve, ne fait intervenir la police qu’au troisième jour. Le pogrom fait 49 morts.

En août de la même année, Theodor Herzl rencontre Plehve. Il tente de le convaincre que le sionisme est la solution au « problème juif ». Pour contrer l’adhésion massive des prolétaires juifs aux idées d’émancipation socialiste.

Plehve – qui sera assassiné peu après – ne sera pas convaincu. Le principal effet des pogroms sera de hâter les départs de nombreux juifs russes vers ce qu’ils considéraient comme la terre promise : les États-Unis d’Amérique.

SOURCE : Theodor Herzl, The Complete Diaries, The Herzl Press & Thomas Yoseloff, 1960.

1903

Race / Antisémitisme / Drumont

MAXNORDAU(1849 – 1923)

Cofondateur avec Theodor Herzl de l’Organisation sioniste mondiale. Auteur des livres Dégénérescence et Les mensonges conventionnels de notre civilisation.

Le but que je poursuis, vous le savez, est le Retour à Jérusalem, la reconstitution de la nationalité juive sur une terre indépendante. Je suis, moi aussi, un nationaliste, mais un nationaliste juif. Quand une race a des caractères aussi marqués, aussi diagnosticables que la mienne, cette race ne peut pas et ne doit pas se fondre dans les autres. Il faut qu’elle redevienne une nation. Il n’y a pas là une question de religion, mais une question de race exclusivement et il n’y a pas d’homme avec lequel je sois plus d’accord sur ce point que M. Drumont en personne. M. Drumont, nationaliste français, dit : « La France aux Français ! » Mon nationalisme à moi crie : « La Palestine aux juifs ! »

#6 DÉCODAGE

CETTE RACE DOIT RESTER PURE

Max Nordau, après avoir erré dans des théories pseudo-médicales sur la « dégénérescence » de la société moderne (un leitmotiv de l’extrême droite), se rapproche de Theodor Herzl dès 1895 et devient un de ses plus proches collaborateurs.

À Paris, chez lui, il s’adresse à Édouard Drumont, le rédacteur en chef du quotidien antisémite La Libre Parole. Drumont, anti-dreyfusard, auteur de La France juive, a présidé le « groupe antisémite » au parlement français après son élection comme député d’Alger.

Cependant Drumont approuve le sionisme : « Je ne vois pas d’inconvénient [à Israël] pourvu que cette patrie ne soit pas la mienne5. » Et il demande à rencontrer Nordau pour lui exprimer sa sympathie après une agression. Nordau lui confirme leur identité de vues.

SOURCE : Édouard Drumont, Max Nordau, Juifs contre Juifs, La Libre Parole, 21 décembre 1903.

5 Edouard Drumont, Le peuple juif, Paris, Librairie antisémite, 1900.

1912

Nationalisme / Prolétariat / Socialisme

YITZHAKBEN-ZVI(1884 – 1963)

Fonda en 1908 Hashomer, milice payée pour chasser les métayers palestiniens des terres achetées par les sionistes. Créateur du journal Ahdut (du parti « Travailleurs de Sion »).

Partout où nous rencontrons une contradiction entre les principes nationaux et socialistes, la contradiction devrait être résolue en abandonnant le principe socialiste en faveur de l’activité nationale. Nous n’accepterons pas les tentatives contraires de résoudre la contradiction en nous passant de l’intérêt national en faveur de l’idée socialiste.

#7 DÉCODAGE

ABANDONNER LES PRINCIPES SOCIALISTES

L’idée de Yitzhak Ben-Zvi est limpide : il faut combattre la lutte des classes qui aurait pu conduire à une solidarité entre travailleurs juifs et arabes. L’action des nationalistes permet d’éloigner le prolétariat juif de l’idée socialiste. Comment ? En construisant un projet et des ennemis auxquels chacun doit se référer.

Yitzhak Ben-Zvi poursuivra sa carrière « nationaliste » en commanditant l’assassinat en 1924 de Jacob de Haan, célèbre journaliste et écrivain juif néerlandais, qui émigra en Palestine et devint militant sioniste avant de critiquer la violence du sionisme.

De 1952 à 1963, Ben-Zvi fut le deuxième président d’Israël.

SOURCE : Machover & Offenberg, Zionism & Its Scarecrows, Khamsin 6.

1914

Sémites / Antisémites / Racialisme

MOSCHESMILANSKI(1874 – 1953)

Écrivain, propriétaire terrien, dirigeant de l’Association des agriculteurs Terre d’Israël (Hitahdout Haïkarim).

Nous sommes confrontés à un peuple à moitié sauvage, aux concepts extrêmement primitifs et dont la nature est celle-ci : s’il pressent en vous la force, il se soumettra et dissimulera sa haine à votre égard ; mais s’il perçoit de la faiblesse, il vous dominera. […] En outre […], les Arabes ont développé des valeurs indignes […] : le mensonge, la tricherie, une profonde suspicion, le goût des fausses histoires […] et une haine secrète des juifs. Cette race sémite est antisémite.

#8 DÉCODAGE

CETTE RACE SÉMITE EST ANTISÉMITE

Grand propriétaire terrien, l’auteur de ces lignes, Moshe Smilanski, a aussi été un auteur prolifique et populaire. Un kibboutz et un moshav ont reçu son nom. Contrairement au mouvement sioniste dominant, il a été partisan d’un État binational et favorable à l’emploi des Palestiniens.

Mais ici, en 1914, à l’âge de quarante ans, il révèle sa face de « seigneur de la terre » porteur de préjugés racistes rejetant toute égalité avec les Palestiniens. En 1908 déjà, il avait écrit : « Ne soyons pas trop familiers des paysans arabes par crainte que nos enfants adoptent leurs manières et s’imprègnent de leurs actes affreux6. » Les sionistes dits « culturels » n’ont pratiquement jamais poussé leur intérêt pour les habitants de la Palestine jusqu’à s’exprimer couramment et écrire en arabe.

Insistons ici sur le fait que « Sémites » comme « Aryens » sont des inventions des théoriciens racialistes allemands. Par contre, le mot peut être employé, sans aucun sens ethnique, pour désigner une famille de langues.

SOURCE : Benny Morris, Victimes. Histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Complexes, 2003.

6 Nur Masalha, Expulsion of the Palestinians, 1992.

1917

Souffrance / Religion / Sionisme

CHAIMWEIZMANN(1874 – 1952)

Arracha en 1917 la déclaration Balfour. Président du Congrès sioniste mondial (1920-1931 et 1935-1946). Premier président de l’État d’Israël.

Les souffrances de la juiverie russe ne furent jamais à l’origine du sionisme. La cause fondamentale fut et reste l’effort national indéracinable de la juiverie en vue d’obtenir une patrie, un foyer national, un pays qui lui appartienne avec une vie juive nationale. Ceci demeure plus solide que jamais.

#9 DÉCODAGE

LES SOUFFRANCES NE FURENT JAMAIS À L’ORIGINE DU SIONISME

Max Nordau, proche compagnon de Theodor Herzl, rejetait en 1897 toute motivation religieuse : « Le sionisme n’a rien à voir avec la théologie ; et si un désir s’est allumé dans les cœurs juifs d’établir un nouveau Commonwealth à Sion, ce n’est pas la Torah ou la Mishnah qui l’inspire, mais les temps difficiles. »

Chaïm Weizmann, ici, n’évoque même pas la religion juive, il ne parle que d’un effort en vue d’établir une patrie. Nordau célébrait également le sionisme comme un projet nationaliste : « La Palestine aux juifs ! » (voir #3)

Mais tandis que Nordau évoquait des « temps difficiles »