L’agresseur - Terence Nguindi Awoulé - E-Book

L’agresseur E-Book

Terence Nguindi Awoulé

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Beschreibung

Le bruit est aujourd’hui plus intense, varié et présent que jamais, se révélant comme un agresseur invisible. Il constitue un problème mondial qui affecte le bien-être, détériore l’audition, perturbe le sommeil, entraîne des troubles de l’attention et génère une fatigue cognitive, tout en ayant des conséquences sur le rythme cardiaque. Pour lutter efficacement contre ce phénomène, chaque pays s’engage, avec le soutien de l’OMS, dans le combat collectif du bruit sous toutes ses formes. C’est précisément l’appel de L'agresseur - Le bruit, qui encourage chacun à devenir un « architecte du silence ». Comment envisageras-tu désormais ton comportement ?


À PROPOS DE L'AUTEUR 

Grâce à un concours obtenu en 2014, Terence Nguindi Awoulé arrive en France afin de poursuivre ses études. Depuis lors, devenu ingénieur en vibrations acoustique, il travaille sur la mesure et l’analyse des bruits. L’agresseur - Le bruit est son premier ouvrage publié.

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Terence Nguindi Awoulé

L’agresseur

Le bruit

Essai

© Lys Bleu Éditions – Terence Nguindi Awoulé

ISBN : 979-10-422-0040-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Se protéger contre un fléau qui pollue nos vies : le Bien-être, la Santé & l’Environnement

Illustrations

Justine Côme, atelier-ju.fr

Juliette Froger, julietteaesthetic.com

Pour tout complément d’information des mots portant cet insigne [*], consultez le glossaire.

Nous entendons du bruit toute la journée, notamment dans nos domiciles, dans l’environnement, dans les transports en commun et dans les lieux recevant du public (concerts, bars, etc.). Le bruit, cet agresseur invisible, perturbe le bien-être et crée des dommages irréversibles à l’oreille, en cas d’exposition fréquente ou trop forte. Acouphènes, fatigue, perte auditive, stress, nervosité, troubles du sommeil, anxiété, hyperacousie, baisse de productivité, modification du rythme cardiaque, etc., font partie de ses conséquences. Il n’y a pas que le bruit excessif qui est dangereux pour l’oreille, il y a aussi les habitudes d’écoute de musique avec un volume élevé et de manière prolongée. En plus, lorsque cela se fait régulièrement dans un milieu bruyant, le risque d’apparition des troubles auditifs peut être précoce.

Comment faire face au bruit et à ses conséquences ? Que faire pour améliorer son bien-être ? Telles sont les questions auxquelles ce livre destiné au grand public répond.

Terence Nguindi, diplôméde l’ENSIM (École Nationale Supérieure d’Ingénieurs du Mans), est ingénieur en bruit et vibrations, travaillant principalement sur la mesure et l’analyse des bruits et vibrations des moteurs.

Le pire n’est pas, quand on vieillit, de ne plus distinguer nettement certains mots mais de les confondre avec d’autres et de répondre à côté en laissant croire non que l’oreille faiblit mais que l’esprit déraille.

Philippe Bouvard

Préface

L’acoustique évoque d’abord le moyen de communication principal et le plus naturel de l’homme, ainsi que de nombreuses espèces animales, bien qu’aucune ne soit dotée de la parole (même les grands singes ne possèdent ni l’anatomie ni le cerveau requis pour parler). Le langage offre l’avantage sur l’écrit (apparu seulement vers 3300 avant J.-C. en Mésopotamie) d’avoir un caractère instantané, de posséder des structures bien plus souples et d’être très interactif : « Écrire, c’est une façon de parler sans être interrompu » (Jules Renard). C’est donc un véhicule d’échange d’information privilégié, performant de jour comme de nuit. L’acoustique dispense aussi le plaisir musical : « La musique, c’est du bruit qui pense », selon Victor Hugo.

Cet aphorisme rappelle que le bruit des machines et des transports est opposé aux sons utiles et agréables. Le bruit industriel se manifeste surtout au travail. Quant au trafic terrestre ou aérien, il touche les riverains des axes de circulation et des aéroports. Une large part de la population endure un flux routier dense.

Subir des niveaux sonores intenses pendant de longues durées risque de dégrader l’ouïe et peut entraîner des conséquences sur le sommeil et le rythme cardiaque. Écouter de la musique par casque à longueur de journée ou assister fréquemment à des concerts de musique amplifiée produit des pertes d’audition, surtout chez les jeunes adeptes de ces pratiques. Par ailleurs, la presbyacousie (perception dégradée des fréquences aiguës) apparaît avec l’âge, comme la presbytie pour la vue.

Le présent ouvrage est un essai, qui concerne les effets du bruit sur le bien-être et la santé, sujet vaste et sérieux. Il s’agit de recenser les origines des nuisances sonores, d’exposer certaines pathologies qui risquent d’en résulter et de suggérer des améliorations. La première amélioration consiste évidemment à diminuer la source du bruit dès la conception des appareils. Remèdes a posteriori et moins confortables, l’encoffrement des machines et le port de bouchons d’oreilles ou de casque pallie des situations critiques pour les opérateurs. Des écrans en bordure de routes ou de voies ferrées protègent les habitations proches. Il ne faut pas oublier le rôle des réglementations sur les niveaux sonores à ne pas dépasser et sur la limitation de la durée d’exposition au bruit. En outre, les appareils qui corrigent les pathologies auditives et les actions qui aident à se protéger contre le bruit tant à l’intérieur du domicile qu’en extérieur.

L’agresseur invisible : Le bruit, et souhaitons qu’il ne soit pas inaudible (sans casque de protection) car ce serait le diagnostic d’une surdité !

Serge Léwy,

Ingénieur Télécoms Paris,

Docteur ès Sciences

Ancien directeur de recherche à l’ONERA

(Office National d’Études et de Recherches Aérospatiales)

Pourquoi j’ai écrit cet essai

Au début de l’année 2022, Paul m’a écrit pour me raconter ses troubles auditifs, parce qu’il avait aperçu mon premier livre sur le bruitdans les transports, le bâtiment et l’environnement que j’ai auto-édité en 2020. Celui-ci n’était pas destiné au grand public, mais plutôt aux scientifiques non familiers à l’acoustique [*].

En effet, Paul est un fêtard invétéré, qui cumule toutes les nuisances sonores possibles et imaginables : il habite au-dessus d’une discothèque, à côté d’une usine et est en pleine zone de rénovation urbaine avec de multiples chantiers ; en plus, ses voisins ont des habitudes bruyantes ! « Ses proches ne sont pas mieux lotis », avec un logement qui est une passoire sonore. Il m’a dit que le contenu du premier livre n’est pas à sa portée, à cause des formules qui s’y trouvent. C’est ainsi qu’il me conseillait de rédiger un ouvrage facile à lire pour les non-initiés en acoustique confrontés au bruit.

D’autres lecteursm’ont aussi suggéré d’écrire un ouvrage accessible au grand public. Parce que, dans le monde entier, avec plus ou moins d’acuité, nous subissons le bruit toute la journée dans nos domiciles, dans l’environnement, dans les transports en commun ou dans les lieux recevant du public. En plus, les conséquences dues à l’exposition fréquente au bruit sont souvent ignorées, sous-estimées et méconnues, parfois sans avoir conscience des risques.

Fort de ce constat, j’ai pris l’initiative d’écrire cet essai : « L’agresseur invisible : Le bruit » à destination du grand public.

À qui est destiné cet essai ?

Cet essai n’est pas à vocation scientifique, car il ne s’agit que d’une brève sur le bruit, cet agresseur qui pollue nos vies lorsqu’il est excessif. L’essai est donc accessible à tous et présente des illustrations qui permettent de repérer l’agresseur invisible. Il montre aussi qu’adopter de nouvelles habitudes aide à :

- réduire le bruit à la source et par conséquent limiter les conflits, comme ceux créés par le trouble de voisinages (cela est dû aux bruits créés par des comportements anormaux), permet d’éviter des plaintes et des procédures parfois très longues et des coûts financiers ;
- éviter une dégradation précoce de l’audition [*] due à l’écoute active de la musique, parfois au domicile, dans le véhicule, dans les transports en commun, etc. ;
- préserver sa santé et son bien-être face au bruit tant au domicile qu’en extérieur ;
- réduire le coût social du bruit. Par exemple, en France, le coût a été estimé à plus de 147 milliards d’euros par an dans un rapport publié en 2021 par l’ADEME et le Conseil national du bruit (CNB) ;
- renforcer l’isolation ou la correction acoustique de sa maison contre le bruit aérien (télévision, fêtes clandestines, conversations, chaîne hi-fi, voisinages, etc.) et le bruit de chocs (chute d’objets, travaux, pas de chaussures variées, déplacements des meubles, etc.).

Ce qui existe et les enjeux

Plusieurs acteurs œuvrent au quotidien dans la lutte contre le bruit et la sensibilisation des populations. C’est un vaste réseau d’acousticiens en liaison avec l’État ou les écoles, juristes, architectes, entreprises, organismes, etc. Ces acteurs et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mènent des études sur le bruit et publient des rapports dont certains illustrent le lien entre le bruit et la santé. Cela a permis d’élaborer des réglementations strictes pour lutter contre le bruit. Mais ces études et la sensibilisation continuent. Pourquoi ? Parce que d’une part les troubles auditifs, les effets indirects du bruit et la dégradation progressive de l’audition due à l’écoute active de la musique avec un volume élevé sont encore peu connus et, d’autre part, la croissance de la population, les rénovations urbaines, les incivilités, la migration (urbaine-rurale, rurale-rurale, urbaine-urbaine), etc. sont à la fois des générateurs et vecteurs de bruit difficiles à prévoir, à maîtriser ou à anticiper.

La base utile de l’essai

Le hertz (symbole : Hz) est l’unité de mesure de la fréquence. Son nom rend hommage au physicien allemand Heinrich Hertz.

La plage de fréquences audibles de l’oreille humaine est de 20 Hz à 20 000 Hz. Dans cette plage, les sons perçus peuvent être graves [*], médiums [*] ou aigus [*], et se situent respectivement dans les basses (20 à 200 Hz), moyennes (200 à 2 000 Hz) ou hautes fréquences (supérieures à 2 000 Hz).

Le sonest une vibration de l’air qui peut être caractérisée par sa fréquence (grave ou aigu), son niveau sonore (intensité) et sa durée. Le bruit, quant à lui, est un mélange complexe de sons produisant une sensation auditive considérée comme gênante ou dangereuse. Le niveau sonore exprimé en décibels (dB) est la valeur physique réelle du bruit (cf. figure 2).

Le décibel noté dB est une unité utilisée pour mesurer le niveau sonore. Son unité doit son nom à Graham Bell (il a inventé le téléphone et a aussi consacré une partie de sa vie à l’étude de l’audition et à développer des appareils auditifs parce que sa propre mère et sa femme étaient mal entendantes).

dBA : la lettre « A » attachée au dB, est la pondération physiologique « A ». C’est un filtre conforme à une normalisation internationale tenant compte de la sensibilité de l’oreille en fonction de la fréquence. Le dBA est une valeur unique du niveau sonore, prenant en compte toutes les fréquences (presque) comme le fait le système auditif de l’être humain.

La figure 1 est le champ auditif de l’être humain. Il est reporté sur cette figure :

la plage de fréquences audibles en Hz de l’oreille sur l’axe horizontal ;

le niveau sonore du seuil d’audition (ligne horizontale à 0 dB) et du seuil de douleur à 140 dB sur l’axe vertical ;

les infrasons, qui se situent entre 0 et 20 Hz : ce sont des sons très basses fréquences. Ils sont très graves et capables de traverser facilement les obstacles, comme les murs, les fenêtres, les cloisons, y compris les matériaux conçus pour atténuer le bruit. Bien qu’ils soient inaudibles, ils restent nuisibles lorsque leur intensité est forte ;

les ultrasons, qui se situent à partir de 20 000 Hz (20 kHz) et au-delà : ce sont les sons très hautes fréquences. Ils sont très aigus et opposés aux infrasons. Ils se réfléchissent et sont absorbés facilement par des matériaux destinés à stopper le bruit ;

la zone de la « parole » : elle peut s’étaler dans la plage de fréquences de 100 à 6 000 Hz et le niveau sonore varie entre 35 et 80 dB. Notons qu’à 1 mètre de distance, le niveau sonore d’une voix normal est de 60 dB environ et au-delà par exemple à 76 dB c’est un cri ;