L'ennéagramme - Florent Catanzaro - E-Book

L'ennéagramme E-Book

Florent Catanzaro

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Beschreibung

Comment… découvrir qui nous sommes réellement ? …se connaître et tirer le meilleur de soi-même ? …trouver un sens à ce que l’on vit ?
Peut-être êtes-vous dans une période de votre existence où la réflexion se fait plus intense, peut-être êtes-vous arrivé à ce moment-clé où vous avez besoin de réponses, où cette quête de sens devient prioritaire.
À travers l’étude de 9 profils distincts représentant 9 manières de penser, de ressentir ou d’agir, l’ennéagramme est une piste de réflexion étonnante pour poser un regard inédit sur soi autant que sur ceux qui nous entourent, afin de pacifier les relations humaines. Les enseignements contenus dans ce fabuleux instrument ancestral qu’est l’ennéagramme seront d’une grande aide pour qui souhaite en savoir davantage sur lui-même.
Enrichi de nombreuses situations de vie décryptées et expliquées par Florent Catanzaro, ce livre, à la fois témoignage intime et guide de développement personnel, invite au questionnement en proposant des pistes d’actions concrètes et accessibles à tous.

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© La Boîte à Pandore

Paris

http ://www.laboiteapandore.fr

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ISBN : 978-2-39009-481-4 – EAN : 9782390094814

Toute reproduction ou adaptation d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur.

Florent Catanzaro

L'Ennéagramme

Un outil de construction de soi

Ouvrages du même auteur

Aux Éditions Jourdan-PiXL

AVENTURES & MÉSAVENTURES D’UNE AIDE-SOIGNANTE À DOMICILE (2016)

Aux Éditions La Boîte à Pandore

OSER PRENDRE UNE ANNÉE SABBATIQUE (2018)

LE JOUR OÙ… J’AI APPRIS À GÉRER MES ÉMOTIONS (2020)

L’hoirie de son essence n’est pas qu’un nom, mais un amour de la liberté qui n’accepte ni dogme ni délimitation, ni asservissement ni soumission.

Avant-propos 

Lorsque j’ai découvert l’ennéagramme, nous étions un petit groupe d’une quinzaine de curieux. À vrai dire, je ne connaissais même pas ce mot à l’époque. Tout ce que je savais, c’était qu’en participant à cet atelier collectif situé dans un gîte de montagne sur les hauteurs de Rio de Janeiro, j’allais obtenir bon nombre de réponses à mes interrogations du moment. On ne m’avait rien dit de plus, c’est comme cela que j’ai levé le voile sur cet instrument… et je n’ai effectivement pas été déçu ! Depuis le temps que je me torturais l’esprit, j’ai commencé à concevoir la tranquillité et la simplicité tant recherchées au quotidien en saisissant tout ce qui se cachait dans l’ennéagramme. Ma vision de la vie s’est alors progressivement transformée, me rapprochant toujours un peu plus de l’idée du bonheur.

Qui suis-je, d’où viens-je, où vais-je, pourquoi suis-je là et quel est mon but, quel est le sens de mon existence ? Autant de questions que l’on a rarement appris à aborder dans notre monde actuel, à l’école ou dans l’univers professionnel… Mais que je ne pouvais pourtant plus éluder alors que j’aspirais à être véritablement heureux, à me libérer de mes traumatismes et à me reconstruire. Je crois même que dans la vie de tout être humain, vient inexorablement ce moment où l’on ressentira le besoin de se reconnecter à soi-même. On pourrait qualifier cela de développement personnel et il interviendra parfois de manière intentionnelle pour atteindre de nouveaux objectifs, ou bien à la suite d’une épreuve imposée par les contraintes de ce monde : déménagement, licenciement, rupture, divorce, accident, maladie, perte d’un être cher… Peu importe l’événement ou le temps nécessaire, chacun aura son propre chemin de vie le guidant vers l’introspection.

Néanmoins, pour éviter une remise en question trop brutale qui pourrait engendrer un effondrement de tous nos repères menant parfois jusqu’à la dépression, il me semble important d’aborder progressivement ces questions. En ce sens-là, l’ennéagramme m’a été d’une aide précieuse. Il m’a d’abord appris à réaliser qui j’étais véritablement. Mieux encore, il m’a fait prendre conscience de celui que je n’étais pas ! Pourquoi j’avais toujours réagi de la sorte, et pourquoi je cherchais tant à fonctionner d’une autre manière, sans vraiment y arriver. L’ennéagramme m’a offert la possibilité d’initier une reconnexion indispensable avec moi-même et de me sortir de certains personnages dans lesquels je m’enfermais parfois pour chercher à « plaire » aux autres, ou tout simplement parce que ce serait « mieux » d’agir d’une certaine manière prédéterminée.

Pour autant, le message de l’ennéagramme ne s’arrête pas là. Face au grand vide qui peut surgir en retrouvant la personne que nous sommes réellement, mais qui a peut-être été étouffée pendant trop longtemps, il nous apporte également des pistes d’action, pour aller de l’avant et tirer le meilleur de ce que l’on vient de découvrir. Que faire pour me révéler pleinement ? Quel chemin emprunter ? La direction suivie actuellement est-elle la bonne pour moi ? L’ennéagramme nous fournit donc des indications pratiques, utiles, et chacun décidera comment les appliquer dans sa vie pour donner le meilleur à son échelle.

Par la suite, il m’a également permis de comprendre ma vraie façon de fonctionner ainsi que celle des autres, puis, enfin, à respecter leurs différences. Ah, le respect des différences… Le jour où j’ai réellement assimilé tout ce que ça signifiait, j’ai arrêté de chercher à ce que l’autre fonctionne toujours comme je le voulais, pour respecter véritablement sa manière d’être et de réagir.

À vrai dire, on comprend vite que ce développement personnel peut se révéler incomplet si on ne l’aborde pas en faisant le lien avec le monde dans lequel on vit. En effet, à quoi bon se développer soi-même s’il n’y a aucune suite ? Le recentrage sur soi à proprement parler n’est ni une source d’ouverture d’esprit ni une finalité ! Ce n’est qu’une première étape, nécessaire pour apprendre à se connaître, mais loin d’être suffisante. Ainsi, au lieu de s’arrêter uniquement à son développement, il est crucial de comprendre que l’idée est ensuite de pouvoir appréhender les relations humaines pour mieux vivre ensemble, et de s’adapter à son prochain tout autant que de lui transmettre ses propres valeurs.

J’ajouterais ainsi à l’expression initiale que l’on traitera ici du développement personnelpour le bien commun.

***

Les enseignements contenus dans l’ennéagramme sont donc un excellent point de départ pour s’aider à acquérir une meilleure connaissance de soi, permettant de se poser les bonnes questions au moins autant que d’obtenir les bonnes réponses. Ce n’est pas tout, car l’ennéagramme fournit aussi le moyen d’évoluer. En somme, c’est une clé qui déverrouille de nombreuses portes. Et parce que l’ennéagramme a été une révélation pour moi, d’une utilité des plus concrètes dans ma vie, j’ai voulu pouvoir le transmettre afin qu’il en soit de même pour vous — c’est cette raison qui m’a guidé dans l’écriture. À travers la présentation de ce qu’est l’ennéagramme et son détail approfondi au fil des pages, vous serez donc en mesure de répondre à ces deux questions d’apparence simple et pourtant si complexes et essentielles à la condition humaine : qui suis-je et où vais-je ?

Des clés vous seront données pour :

•Effectuer une reconnexion avec votre passé, afin de découvrir qui vous êtes réellement au fond de vous.

•Aborder l’avenir avec plus de sérénité, grâce à des indications permettant de connaître la direction qui vous correspond et que vous pourriez emprunter au quotidien.

•Se reconnecter avec le moment présent pour analyser ce qui vous empêche de vous engager pleinement sur ce nouveau chemin et vous maintient encore prisonnier.

L’ennéagramme, c’est donc totaliser la somme du passé et du futur en soi, afin de s’accepter tel que l’on est ; c’est également savoir ce qu’il faut faire pour s’améliorer, et ainsi vivre pleinement le moment présent en donnant la meilleure version de soi-même.

Prenez un instant pour vous relâcher, détendez-vous parfaitement et regardez-vous comme vous êtes. L’ennéagramme va vous permettre de percevoir quels sont les ajustements à effectuer afin de rayonner avec plus d’intensité. Cette connaissance ancestrale étant d’une richesse et d’une complexité incroyables, je n’ai pas pour prétention d’être exhaustif. Néanmoins, je m’engage à vous apporter des éléments clairs et précis sur les trois points ci-dessus. Mais je compte aussi sur votre propre engagement pour effectuer des analyses sincères. L’ennéagramme se transmet plus qu’il ne s’apprend par cœur. Il se comprend autant par l’approfondissement théorique que par l’expérience et les échanges, et ce sont bien ces deux aspects que je souhaite partager avec vous.

Dernière précision avant de commencer : l’ennéagramme n’est pas un mode d’emploi ni une recette universelle pour garantir le bonheur ou le succès, ce n’est pas un jeu pour comprendre ses collègues de travail ni une solution miracle à son couple… Bien plus que cela, c’est tout simplement une expérience de vie différente qui vous emmène à la découverte d’un pouvoir insoupçonné enfoui en vous. Je vous propose maintenant d’embarquer dans ce voyage à l’intérieur de vous-même, à la découverte de votre essence.

Six compétences que vous allez développer grâce à ce livre

1.Comprendre vos actions quotidiennes et bousculer vos habitudes pour éveiller en vous de nouvelles perspectives.

2.Avoir des relations plus transparentes et plus solides avec votre entourage.

3.Redonner plus de sens à votre vie.

4.Devenir quelqu’un d’agréable à écouter, en faisant preuve d’acceptation d’un autre point de vue que le vôtre.

5.Apporter du calme et de la paix lorsqu’un conflit surgira.

6.Éprouver plus de gratitude pour tout ce que vous êtes et pour ce qui vous entoure.

Cette liste est loin d’être exhaustive, mais je parle en priorité de ces six compétences parce que ce sont celles que j’ai pu constater en premier dans ma vie. Cependant, afin que cela se produise, il vous faut accepter une seule et unique condition : oser se remettre en question. Sans cela, il y a peu de chance pour que l’ennéagramme puisse vous délivrer tous ses enseignements. Sans cette volonté, les informations abordées ne seront que de belles paroles, et il est probable que rien ne change. Mais avec la force et la détermination de remettre en question l’acquis pour évoluer et même se transcender, c’est un champ des possibles presque infini qui devrait s’ouvrir devant vous.

I : Qu’est-ce que l’ennéagramme ?

« Au lieu de s’inquiéter de ce qui se passera demain, les hommes feraient mieux de s’interroger sur ce qu’ils font aujourd’hui. »

Éric-Emmanuel Schmitt

1. En finir avec ses personnages

Avez-vous déjà pris le temps de regarder à l’intérieur de vous-même, pour connaître réellement celui qui habite dans les profondeurs de votre être ? D’ailleurs, auriez-vous une réponse claire à me fournir, en cet instant précis, si je vous posais cette simple question :

« Qui êtes-vous ? »

Vous pourriez peut-être commencer par me donner votre prénom… Mais cela ne m’aiderait guère à savoir qui vous êtes : vos parents auraient pu choisir un autre prénom, cela n’aurait pourtant pas fait naître quelqu’un d’autre que vous-même.

Vous seriez peut-être aussi tenté d’embrayer sur votre profession… Mais je ne serais pas plus avancé ! Vous auriez très bien pu exercer un autre métier, cela aurait-il fait de vous une personne foncièrement différente dans votre for intérieur ?

Viendrait alors cette phase complexe, où vous ne sauriez pas réellement quoi dire, avant de me rétorquer, par exemple, les choses suivantes : « Je suis la mère ou le père de ces merveilleux enfants », « je suis de tel courant religieux, philosophique ou politique », « je suis une personne profondément gentille, généreuse… » Mais en le disant, vous vous rendriez vite compte que ce n’est pas non plus cela qui vous définit, car de nombreux êtres humains sont également parents, d’autres se qualifient aussi par les mêmes appartenances idéologiques ou les mêmes qualités, et sont toutefois bien différents de vous…

Face à ce désarroi qui pourrait vous emparer, je préciserais alors que la science ne saurait pas même vous venir en aide… En effet, vous ne pouvez pas non plus vous définir par vos gènes puisque, si vous aviez un jumeau, il posséderait exactement le même patrimoine génétique que vous et pourtant, vous seriez deux personnes à part entière.

« Alors, qui êtes-vous au plus profond de vous-même ? »

Rien ni personne ne pourrait répondre à votre place, et il faut véritablement oser regarder à l’intérieur de soi pour comprendre ce qui s’y cache. Malgré cela, combien de fois avez-vous laissé des influences extérieures vous dicter une réponse toute prête ? Je ne dis pas cela pour vous culpabiliser — j’ai également été dans ce cas pendant de nombreuses années — et il est effarant de constater combien, au quotidien, on se laisse parfois enfermer dans ces petites cases trop étroites pour soi. C’est même un cercle vicieux ! Moins on sait qui l’on est, plus on a envie de se prouver qu’on existe, alors on s’accroche à ce qui peut nous valoriser : une image dans la société, une apparence physique, un pseudo-rôle à assumer… C’est tout cela que j’appellerais des « personnages », ces illusions montées de toutes pièces et qui, à maintes reprises, nous éloignent de nous-mêmes.

Le premier personnage persistant dans notre société est très souvent lié à notre occupation professionnelle et pour cause, puisque la majorité de ce que l’on vit semble s’articuler autour du travail. On pourra donc chercher à exister à travers son métier ou à jouer un rôle dans une position sociale confortable, que ce soit en adoptant une allure, un langage et même des attitudes en parfait accord avec ce que l’on exerce au quotidien. Néanmoins, tout cela nous enferme dans une représentation qui nous éloigne toujours un peu plus de celui que nous sommes réellement. Qui je suis va bien au-delà d’un simple boulot.

On s’accroche parfois aussi à son apparence, surtout si l’on est doté d’un physique avantageux. Encore une fois, après le culte de la position sociale, le culte du corps est omniprésent dans nos influences sociétales. Mais notre valeur est-elle uniquement liée à notre beauté ? Non, bien sûr que non ! La beauté, tout comme le métier d’ailleurs, n’est qu’éphémère… Il est important de réaliser que vous étiez quelqu’un avant (ou après) avoir travaillé et que vous serez toujours quelqu’un même lorsque les rides et les cheveux blancs auront envahi votre visage. Une fois la retraite ou la vieillesse arrivées, nous ne cessons pas d’être. Ou plutôt, nous ne devrions pas cesser d’être. Malheureusement, cela peut se produire chez ceux qui ne se connaissent qu’à travers ces illusions : un choc brutal surgit lorsque ce que l’on croyait être n’est plus.

On se définit également dans certains cas par son intelligence ou ses propos, voire même à travers des histoires que l’on prend pour véridiques, et l’on se sent amoindri quand quelqu’un nous contredit, comme si l’attaque était personnelle. Pourtant, quoi de plus normal que d’avoir face à nous quelqu’un qui a d’autres idées ?

Encore plus courant dans notre société actuelle : le fait de s’accrocher à ses possessions et de croire que tout notre être découle de ce que nous avons. L’avoir et l’être, deux notions pourtant bien distinctes. On n’existe pas qu’à travers sa voiture ou sa maison, car on peut toujours chercher à avoir une plus grosse voiture, une plus belle maison… N’importe quel objet peut s’user, se détériorer et même être remplacé. Encore une fois, ce n’est donc qu’éphémère.

Je m’arrêterai ici avec les plus courants, mais il existe presque une infinité de personnages qui nous maintiendront prisonniers d’une illusion. La somme de ces personnages, c’est ce qu’on pourrait appeler la personnalité ou le comportement, c’est-à-dire la manière dont les autres me voient. Mais cela ne répondra jamais à la question qui nous occupe ici. Pire encore, le problème de ces personnages réside dans le fait qu’ils nous éloignent de celui que l’on est réellement. D’une certaine façon, en vivant sa vie entière de la sorte, on risque de se perdre à travers ces fausses représentations de soi-même. Une remise en question est donc nécessaire afin de faire un tri entre l’essentiel et le superflu, pour se retrouver véritablement… Attention, je ne suis pas en train de suggérer à quiconque d’envoyer tout valser d’un revers de la main ! Ne démissionnez pas, ne changez pas votre look, ne vendez pas tous vos biens… ou alors, pas tout de suite ! Pas avant de vous être arrêté quelques secondes, pour répondre simplement et en toute franchise à une petite question de trois mots à peine :

« Qui êtes-vous ? »

2. Sortir d’une case pour se reconnecter à soi-même

Je me rappelle encore ma stupeur la première fois qu’on m’a posé cette fameuse question, en plongeant un regard perçant dans le mien, comme pour lire ce qui se cachait en moi : « Qui es-tu ? » Page blanche, le vide, je demeurais sans voix. Et je gardais par conséquent le silence, probablement la meilleure chose à faire lorsqu’on n’a rien d’intelligent à dire. On m’a permis de cogiter un temps afin que je puisse formuler un semblant de réponse, mais face à mon mutisme, on ne m’a heureusement pas laissé seul ni démuni bien longtemps. C’est alors que l’on m’a présenté l’ennéagramme. Comme je ne crois pas aux coïncidences, je dirais qu’il est arrivé exactement au bon moment. Plus tôt, je n’aurais pas été aussi réceptif et l’aurais probablement rejeté ou nié. Plus tard, j’aurais peut-être accumulé trop d’erreurs et n’aurais pas voulu me confronter à moi-même, par peur de ce que j’allais découvrir. Non, vraiment, il est arrivé au moment opportun dans ma vie, nul doute qu’il en sera de même pour vous !

En toute objectivité, ce « moment opportun » était pourtant un des plus difficiles de mon existence. Installé au Brésil depuis quelques mois, je venais de m’éloigner de mes proches, de quitter un boulot bien payé et de me séparer de ma copine de l’époque. Il a donc fallu attendre que je me détache de tout ce que je connaissais jusqu’à présent pour aspirer à me reconstruire ; pour que j’ose enfin regarder à l’intérieur de moi-même. Loin des influences familiales ou amoureuses, sans mes amis d’enfance et dans un tout autre environnement de travail, des pensées sombres ont d’abord émergé. Je ne me reconnaissais plus, j’avais du mal à vivre seul avec moi-même. Séparé de tout ce que j’avais mis des années à construire avec passion, je me suis néanmoins rendu compte qu’il subsistait quelque chose à l’intérieur. Une flamme brillait encore, faiblement, très faiblement même, mais elle brillait toujours. Je n’avais plus rien, mais j’existais. C’est donc à ce moment que j’ai commencé à vouloir comprendre qui j’étais. Peut-être que, finalement, la flamme n'attendait plus que ça pour s'embraser et repartir de plus belle. Je crois que j’avais eu besoin d’aller jusqu’à l’autre bout du monde pour me perdre, et surtout pour me retrouver.

Pourtant, il aurait été plus simple de me renfermer dans une de ces cases précédentes, de retomber dans un nouveau personnage… Car la vie était bien plus légère quand j’avais cru pouvoir me définir à travers ma relation de couple ou à travers mon travail, mais ça n’avait jamais fonctionné pleinement. La vérité était tout autre : je réalise maintenant qu’aucune circonstance extérieure ne peut combler un vide en soi. Si l’on fait un gros effort, on peut se donner l’illusion que ça marchera pendant plusieurs années, peut-être même presque une vie entière. Mais je n’avais que trop vu cette image du couple raté qui restait ensemble pour je ne sais quelle fausse bonne raison, ou de l’employé exploité qui ne vivait jamais en dehors de son job. Il en fut de même pour de nombreux autres thèmes de ma vie personnelle et il a donc fallu attendre toute cette série d’échecs pour enfin oser faire différemment. Regarder à l’intérieur de moi-même, pour comprendre ce qui s’y cachait. On pourrait parler d’une prise de conscience, mais j’emploie volontairement le mot échec, car sur le moment, c’était ce que je ressentais : l’échec de ne plus réussir à avancer vers une direction qui semblait toute tracée. Aujourd’hui, je réalise que ces échecs sont des bénédictions, tant ils m’ont aidé à emprunter le véritable chemin que je voulais pour moi.

Bénis soient ces échecs, ils m’ont permis de me retrouver...

Jour après jour, j’apprenais ainsi à me reconstruire dans la ville de Rio de Janeiro. J’ouvrais mon esprit à ce que l’on pourrait appeler une spiritualité nouvelle. Spiritualité, cela n’a rien à voir avec les mots religion, fanatisme ou secte, je commençais à m’en rendre progressivement compte. Spiritualité, c’est plutôt le fait d’élargir sa pensée pour accueillir des idées différentes, des idées novatrices. C’est dans cet état d’esprit que j’ai alors découvert des enseignements secouant tout ce que l’on m’avait appris durant mes années d’études scientifiques françaises. Ayant réalisé que l’intelligence n’était pas uniquement académique ou scolaire, mais pouvait aussi être émotionnelle, je pratiquais au quotidien le développement de mon quotient émotionnel — et cela signifie de savoir manier son stress et de s’adapter aux émotions qui surgissent en nous lors d’une perturbation quelconque1. Liée à une meilleure gestion des relations humaines, c’est donc une forme d’intelligence qui suppose la capacité à mieux s’occuper de ses émotions, ainsi que celles des autres. Et d’orienter ses pensées ou ses actions dans un but constructif. Cela impliquait surtout de creuser à l’intérieur de moi pour comprendre ce qu’il se passait là-dedans, d’où venaient tous mes tumultes quotidiens.

Cependant, pour oser plonger dans son for intérieur et se confronter à soi-même, il faut d’abord une envie profonde de se remettre en question, sachant que ce que l’on risque d’y trouver ne sera pas toujours aussi beau qu’on le voudrait. Et il faut également une certaine confiance entremêlée d’humilité pour accepter de s’engager sur ce nouveau chemin. Par-dessus tout, il faut une volonté de fer pour mettre en place ces changements au quotidien, car il est aisé dans ce monde actuel de retomber dans la facilité des habitudes et dans le matérialisme… Bref, de s’enfermer dans des personnages ! En effet, n’est-ce pas plus simple de se voiler la face et de faire comme si de rien n’était, plutôt que de prendre conscience de ses erreurs ? Pourtant, ce n’est qu’en ouvrant les yeux que l’on pourra tirer des leçons utiles : ces erreurs passées, rien ne nous force à les reproduire, c’est là qu’intervient le développement personnel pour le bien commun. Après la remise en question vient la phase d’action, celle où l’on réalise qu’on est maître de sa vie et où l’on peut choisir en pleine conscience, pour ensuite s’orienter vers la direction voulue.

Remise en question, humilité, confiance et détermination

Alors que j’en avais marre de répéter les mêmes erreurs, c’est donc en m’efforçant de développer ces sentiments que j’ai réalisé la vanité de jouer un rôle pour me permettre d’agir différemment. Mettre au grand jour ces faux personnages est ce qui m’est arrivé de plus précieux pour sortir de ce que j’appelais auparavant l’échec, et le transformer en une expérience de vie. Cela a pris du temps, beaucoup de temps, jusqu’à ce que l’ennéagramme apparaisse sur mon chemin. Et grâce à lui, tout est devenu plus simple.

1. Pour approfondir sur le sujet, vous pouvez consulter mon ouvrage Le jour où… J’ai appris à gérer mes émotions, sorti en mai 2020 aux éditions La Boîte à Pandore.

3. Présentation de l’ennéagramme

L’ennéagramme est un symbole géométrique qui peut se définir comme un instrument aidant d’abord à savoir qui l’on est. Pour entrer dans le vif du sujet, cela se fait à travers l’étude de 9 profils distincts qui représentent 9 manières de penser, de ressentir ou d’agir. En langage technique, ces 9 types de l’ennéagramme s’appellent des ennéatypes, mais parce qu’ils symbolisent la nature même dont chaque personne interagit avec son environnement, on utilisera aussi le terme plus philosophique d’« essences ». Et donc, en analysant ces profils selon une méthode qui sera dévoilée au fil des pages, l’ennéagramme permet de reconnecter avec celui des 9 qui nous correspond véritablement : c’est ainsi que se fait la découverte de notre essence propre.

« Comment ?! seriez-vous tenté de me dire, seulement neuf types pour représenter toute la population mondiale ? » Oui, je dis bien 9, et depuis que je l’étudie, chaque individu s’est toujours retrouvé dans un des 9. « Mais c’est hyper réducteur, je n’ai pas envie de m’enfermer dans une boîte », pourriez-vous surenchérir ! C’est même la première chose que je me suis dite lorsque j’ai découvert cet instrument. Avec le recul, je sais maintenant que l’ennéagramme n’a pour but de nous enfermer dans aucune case, c’est tout le contraire : il nous sort de certaines petites boîtes dans lesquelles on se confine, afin de pouvoir exprimer pleinement celui que nous sommes. Si cette phrase vous paraît encore trop obscure, je peux vous garantir qu’au fil de la lecture, elle finira par s’éclaircir et que vous allez ressentir ce qu’est cette essence propre… C’est ce que l’on est au plus profond de soi et qui n’a peut-être pas pu s’exprimer pleinement jusqu’alors — à cause de certains faits de vie ou pour je ne sais quelle raison qu’il vous appartiendra de mettre en évidence, si vous le souhaitez.

Alors, comment toute la population peut-elle se retrouver dans 9 essences ? Cela semble effectivement mission impossible de prime abord, mais ça marche parce que l’ennéagramme s’intéresse aux motivations profondes, et non pas aux comportements superficiels. Par exemple, l’ennéatype 1 fonctionne sur la base de valeurs morales, mais l’ennéagramme ne dit rien sur la nature de ces valeurs ; l’ennéatype 4 a, au cœur de sa vie, le sens de la beauté, mais encore une fois l’ennéagramme ne dit rien sur ce qu’il trouve beau (les peintures de Monet ou la carrosserie automobile ?) ; le 7 cherche le plaisir, mais peut le prendre dans le sport, la cuisine ou dans la résolution de problèmes mathématiques. Ainsi de suite, les 9 types permettent une énorme variabilité de concrétisations dans le monde. C’est un peu comme le corps physique : chaque être humain a une base similaire à celle de son voisin (des os, des veines, des organes vitaux, un système nerveux, etc.), on est donc bien d’accord pour dire qu’il existe une structure commune. Et pourtant, chacun a des caractéristiques mineures dans la forme de son corps ou de son visage, qui nous différencient les uns des autres.

Ceci étant clarifié, nous pouvons continuer et il me faut ensuite insister sur le fait que l’ennéagramme permet donc de connaître l’intention derrière un acte : des personnes partageant la même essence auront la même intention, le même langage pourra-t-on dire, mais la manière dont cette intention va se matérialiser peut revêtir des milliers de facettes différentes. Ajoutons que l’ennéagramme ne se limite pas à 9 profils : avec les ailes, le niveau d’intégration et toutes les influences possibles, on arrive à des milliers, des millions et des milliards de combinaisons. Mais n’allons pas trop vite pour ne pas se perdre en chemin, tout cela vous sera détaillé au fur et à mesure de la lecture…

Vous allez donc tout d’abord découvrir 9 essences numérotées de 1 à 9, et je dois préciser qu’il ne faut voir aucune hiérarchie ni aucune désignation péjorative à ce classement. Cela permet, au contraire, d’éviter tout jugement hâtif lié à des noms. En effet, bien que nous associions également un mot connu à un ennéatype, on utilise principalement les chiffres pour les désigner. La raison est toute simple et provient du fait qu’avec des noms, nous pouvons être tentés de nous rattacher à une expérience vécue, avec tout ce que cela peut avoir de connotation ou de jugement en nous. Vous le verrez, un ennéatype est appelé « le serviteur » quand un autre est désigné comme « le lutteur », et ces simples mots peuvent déjà déclencher en vous la sympathie ou l’hostilité. Faites donc bien attention aux jugements hâtifs, ils n’ont plus lieu d’être ici, car toutes les essences sont placées sur un pied d’égalité : il n’y en a pas une meilleure que l’autre ! Simplement, il y a celle qui correspond à ce que vous êtes.

Deux personnes ayant la même essence seront très différentes, bien évidemment. Néanmoins, elles partageront certaines valeurs ou certaines visions, et pourront vraisemblablement se comprendre plus facilement. Cela ne vous est-il jamais arrivé de vous dire, en rencontrant quelqu’un de nouveau, que vous parlez le même langage même si vous êtes culturellement très éloignés ? À l’inverse, en voyant une personne de votre entourage, ne vous êtes-vous jamais étonné de constater à quel point vous étiez si différents ? L’ennéagramme explique donc cette connexion de l’essence propre entre deux individus. Il peut également y avoir des similitudes comportementales, c’est-à-dire dans l’éducation, le mode de vie, la culture… Mais l’ennéagramme ne rentre pas dans ces considérations. Le comportement ou la culture, c’est quelque chose que vous pouvez exagérer, façonner, qui dépend de l’endroit sur le globe où vous êtes né et qui se forge tout au long de votre vie ; ce sont justement ces boîtes dans lesquelles on croit devoir s’enfermer pour faire plaisir à untel et compagnie, au risque de s’oublier soi-même… L’ennéagramme est bien plus profond que cela, car il s’intéresse à notre essence propre : ce n’est pas une facette comportementale que l’on va exacerber en fonction d’une situation particulière, c’est ce qui nous fait vibrer au plus profond de nous ! Voilà pourquoi il nous sort donc de cet enfermement exercé par le comportement, pour libérer notre pleine essence.

En résumé, on peut dire que votre essence, c’est ce qui vous constitue en tant qu’être humain. Elle est immuable, acquise depuis votre naissance (si ce n’est avant, on y reviendra plus loin), et chaque être aura une manifestation propre à son essence. Bien évidemment, elle ne décrit pas entièrement qui que ce soit, chacun ayant son identité, son histoire et ses qualités qu’il aura appris à développer. Mais les enseignements contenus dans l’ennéagramme permettent d’être conscient de nos motivations profondes. Oublions donc le comportement, cette couche qui sera intensifiée en fonction de notre milieu social, de nos influences familiales, de nos hobbys, de notre métier, de notre culture ou du pays de naissance. De nombreux déséquilibres dans nos vies viennent du fait que l’on s’est trop longtemps forgé un comportement en désaccord total avec son essence, c’est-à-dire créé un personnage trop éloigné de celui que l’on est au fond de soi.

Et après la phase de découverte, l’ennéagramme nous encourage à nous transformer afin de ne pas retomber dans les travers de notre essence, en agissant ainsi contre la structure et les habitudes que l’on saura mettre en lumière. Pour cela, il est important de laisser chacun trouver son propre type à son rythme. Par extension, l’ennéagramme est donc aussi un instrument de compassion : en comprenant les intentions et la logique des autres essences, nous serons de moins en moins tentés de les juger ou de les critiquer.

4. Comprendre le symbole