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Depuis les vingt dernières décennies, Quinn, le vampire garde du corps mène la vie d'un playboy qui essaie, en vain, d'oublier la seule femme qu'il a jamais aimée : son épouse humaine qu'il croit morte, Rose. Mais Rose est bien vivante. Elle-même transformée en vampire après avoir feint sa mort, elle s'est cachée durant toutes ces années de Quinn pour dissimuler un terrible secret qui pousserait ce dernier à la tuer. Lorsqu'un puissant et démoniaque vampire menace d'anéantir l'unique descendant vivant de Quinn et de Rose, celle-ci n'a d'autre choix que de sortir de sa clandestinité et de solliciter l'aide de son époux. Tandis que Quinn accuse le choc causé par sa réapparition, ils s'unissent l'un à l'autre pour combattre leur ennemi commun, ravivant ainsi les flammes du passé. Mais cette passion qui renaît entre eux suffira-t-elle à surmonter le poids du secret qui les sépare ? À PROPOS DE LA SÉRIE La série Scanguards Vampires est pleine d'action rapide, de scènes d'amour torrides, de dialogues pleins d'esprit et de héros et héroïnes forts. Le vampire Samson Woodford vit à San Francisco et possède une société de sécurité et de garde du corps, Scanguards, qui emploie à la fois des vampires et des humains. Et éventuellement des sorcières. Ajoutez quelques gardiens immortels et quelques démons plus tard dans la série, et vous aurez compris ! Chaque livre peut être lu seul et est toujours centré sur un nouveau couple qui trouve l'amour, mais la série est plus agréable lorsqu'elle est lue dans l'ordre. Et bien sûr, il y a toujours quelques blagues - vous comprendrez quand vous rencontrerez Wesley, un aspirant sorcier. Bonne lecture ! ⭐️ ⭐️ ⭐️ ⭐️ Lara Adrian, auteure de la série Midnight Breed, vendue dans le New York Times : "Je suis accro aux livres de Tina Folsom ! La série des Scanguards® est l'une des choses les plus chaudes qui soient arrivées à la romance vampirique. Si vous aimez les lectures torrides et rapides, ne manquez pas cette série palpitante !" Les Vampires Scanguards La belle mortelle de Samson (#1) La provocatrice d'Amaury (#2) La partenaire de Gabriel (#3) L'enchantement d'Yvette (#4) La rédemption de Zane (#5) L'éternel amour de Quinn (#6) Les désirs d'Oliver (#7) Le choix de Thomas (#8) Discrète morsure (#8 ½) L'identité de Cain (#9) Le retour de Luther (#10) La promesse de Blake (#11) Fatidiques Retrouvailles (#11 ½) L'espoir de John (#12) La tempête de Ryder (#13) La conquête de Damian (#14) Le défi de Grayson (#15) L'amour interdit d'Isabelle (#16) La passion de Cooper (#17) Le courage de Vanessa (#18) Gardiens de la Nuit Amant Révélé (#1) Maître Affranchi (#2) Guerrier Bouleversé (#3) Gardien Rebelle (#4) Immortel Dévoilé (#5) Protecteur Sans Égal (#6) Démon Libéré (#7) Le club des éternels célibataires Séduisant (#1) Attirant (#2) Envoûtant (#3) Torride (#4) Attrayant (#5) Passionné (#6) Hors d'Olympe Une Touche de Grec (#1) Un Parfum de Grec (#2) Un Goût de Grec (#3) Un Souffle de Grec (#4) Les Vampires de Venise Nouvelle 1 : Raphael & Isabella Nouvelle 2 : Dante & Viola Nouvelle 3 : Lorenzo & Bianca Nouvelle 4 : Nico & Oriana Nouvelle 5 : Marcello & Jane Nom de Code Stargate Ace en Fuite (#1) Fox en Vue (#2) Yankee dans le Vent (#3) Tiger à l'Affût (#4) Hawk en Chasse (#5) La Quête du Temps Changement de Sort (#1) Présage du Destin (#2) Thriller Témoin Oculaire La série des vampires Scanguards a tout pour plaire : coup de foudre, ennemis à amants, rencontre mignonne, instalove, héros alpha, compagnons de destin, garde du corps, bande de frères, demoiselle en détresse, femme en péril, la beauté et la bête, identité cachée, âmes sœurs, premier amour, vierges, héros torturé, écart d'âge
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Seitenzahl: 481
Veröffentlichungsjahr: 2025
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VAMPIRES SCANGUARDS - TOME 6
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Ordre de Lecture
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À propos de l’auteur
Depuis les vingt dernières décennies, Quinn, le vampire garde du corps mène la vie d’un playboy qui essaie, en vain, d’oublier la seule femme qu’il a jamais aimée : son épouse humaine qu’il croit morte, Rose.
Mais Rose est bien vivante. Elle-même transformée en vampire après avoir feint sa mort, elle s’est cachée durant toutes ces années de Quinn pour dissimuler un terrible secret qui pousserait ce dernier à la tuer.
Lorsqu’un puissant et démoniaque vampire menace d’anéantir l’unique descendant vivant de Quinn et de Rose, celle-ci n’a d’autre choix que de sortir de sa clandestinité et de solliciter l’aide de son époux.
Tandis que Quinn accuse le choc causé par sa réapparition, ils s’unissent l’un à l’autre pour combattre leur ennemi commun, ravivant ainsi les flammes du passé.
Mais cette passion qui renaît entre eux suffira-t-elle à surmonter le poids du secret qui les sépare ?
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© 2014 Tina Folsom
Scanguards est une marque déposée.
Les yeux rivés sur le calendrier, Rose Haverford soupira profondément. Elle pouvait dire quel jour on était sans même lire la date. Chaque année, elle le sentait, comme si celle-ci était sculptée dans ses os, son crâne, et sa chair. Depuis des jours déjà, une certaine lourdeur s’était répandue dans son cœur, et la mélancolie avait aigri son caractère. Mais, ce soir, elle ressentait cette vieille amertume qui se réveillait et venait lui rendre visite, tel un parent importun qui demeurerait trop longtemps et remuerait trop de mauvais souvenirs.
Au cours des deux derniers siècles, elle avait appris à vivre avec. Elle avait, en effet, trouvé un exutoire qui l’aidait à chasser les douloureux souvenirs des événements qui avaient façonné sa vie et l’avaient transformée en ce qu’elle était aujourd’hui. Et en ce qu’elle serait toujours : une créature de la nuit, avide de sang humain. Un vampire.
Chaque année, à la date anniversaire de sa transformation, Rose prenait la plume pour rédiger une lettre qu’elle n’enverrait jamais. Le destinataire était mort depuis longtemps et, pourtant, cette perte semblait toujours aussi récente et douloureuse.
Chère Charlotte, commença-t-elle à écrire à sa fille.
Une autre année s’est écoulée, et tu me manques toujours. J’ai tenu la promesse que je t’avais faite, même si je n’ai jamais pu être la mère que tu méritais. Tu serais très fière de ton arrière-arrière-arrière-petit-fils, Blake. C’est un jeune homme intelligent, ambitieux, bien éduqué et, un jour, il deviendra quelqu’un de bien.
Rose gémit. Peut-être devait-elle supprimer cette dernière phrase. Après tout, elle ne ferait que se mentir à elle-même.
C’est un jeune homme intelligent, instruit et… arrogant et égocentrique. Lorsque j’ai ouvert le fonds de placement à son profit, en vue de lui faciliter la vie, je n’aurais jamais imaginé qu’il l’aurait utilisé pour mener une vie d’excès, plutôt que pour poursuivre sa carrière et s’établir. Mais alors, que sais-je des hommes ?
Néanmoins, il est ma chair et mon sang, et j’ai juré de protéger chacun de mes descendants. Mais, à cause de son mode de vie, notre lignée pourrait s’éteindre avec lui. Je ne le vois pas s’installer et fonder une famille.
À me lire, tu pourrais penser que je ne l’aime pas, ma chère fille, mais au contraire. C’est seulement...
Elle souleva le stylo et poussa un soupir.
...qu il me rappelle trop ton père, même s’il ne lui ressemble pas du tout. Les cheveux et le teint de Blake sont sombres, alors que Quinn avait les plus beaux cheveux blonds et le teint le plus clair de toute l’Angleterre. Si beau, si charmant.
Et à la fin, si mortel.
Je regrette que tu n’aies jamais pu rencontrer ton père, mais je n’ai jamais voulu courir le risque de le mettre au courant. Tu comprends, n’est-ce pas ? Il aurait fait de toi l’une des nôtres, et je ne pouvais l’autoriser à te priver d’une vie normale, de la chance d’avoir des enfants, ainsi qu’une famille.
Rose refoula une larme involontaire. Elle s’était promis de ne pas pleurer, de ne pas se vautrer dans l’apitoiement sur soi mais, chaque fois qu’elle pensait à Quinn Ralston, le second fils du marquis de Thornton, l’homme qu’elle avait aimé si passionnément, elle ne pouvait garder ce sang froid glacial que tout le monde lui connaissait. On l’appelait le vampire le plus froid de ce côté du Mississipi. Et pourtant, du sang chaud coulait dans ses veines, son cœur battait pour ceux qu’elle aimait, la famille qu’elle avait perdue et pour son unique descendant en vie, son arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils, Blake.
La vie qu’il menait l’inquiétait, car elle se souciait de lui. Le sang était plus épais que l’eau et, pour elle, il était comme un fils, celui qui avait besoin d’être conseillé.
J’ai l’intention de le suivre sur la côte Ouest, d’ici peu. Mes valises sont prêtes. Rien ne me retient plus, ici, à Chicago, puisque Blake a décidé de s’installer à San—
Les portes fenêtres menant au petit jardin situé à l’arrière de la maison à deux étages s’ouvrirent en un bruit sourd, avec une force telle que les vitres volèrent en éclats, éparpillant des fragments de verre coloré sur les tapis et les meubles à l’inestimable valeur. Mais ce n’était pas le moment de se préoccuper de ce genre de détails insignifiants. Sans perdre une seconde, Rose fourra la lettre inachevée dans un magazine de mode posé sur le bureau et regarda l’intrus.
L’homme qu’elle avait espéré ne plus jamais revoir fonça droit sur elle. Pour une fois, elle aurait apprécié que la rumeur, selon laquelle les vampires ne pouvaient entrer dans une maison sans y avoir été invités, fût vraie. Mais, hélas, tout ceci n’était que foutaise.
Les yeux rouges et les canines allongées exprimant clairement ses intentions, Keegan, flanqué de ses trois voyous, entra en trombe dans le salon. Super, ce connard escomptait un combat et mettait toutes les chances de son côté. Rien de surprenant. Rose ne pouvait se rappeler pourquoi elle s’était fourvoyée au point de croire que cet homme était tout sauf mauvais. Mais, à une certaine époque de sa longue vie, elle avait couché avec beaucoup de cons. Keegan n’était pas l’exception, et elle avait finalement fui après avoir vu son véritable caractère. Mais il semblait déterminé à ne pas la laisser filer si facilement. Elle aurait dû suivre son instinct et partir la veille.
Trop tard maintenant.
Les narines de l’intrus frémirent, tandis qu’il avançait d’un pas raide vers elle. De rage, il la fusillait du regard. Auparavant, elle l’avait vu en regarder d’autres de cette façon ; des malheureux qui, à présent, étaient morts. Son instinct la poussait à reculer, mais son orgueil lui dictait de tenir bon. Elle avait cessé depuis longtemps de s’abaisser devant les hommes, et elle n’allait pas recommencer.
Aussi vite qu’une balle, il enroula une main autour de sa gorge et la serra, aussi fort que la corde du bourreau, avant de la soulever.
— Où est-ce qu’elle est, bordel ? se pressa-t-il de demander, les dents serrées, son abominable haleine lui effleurant le visage.
— Je ne sais pas de quoi tu parles, parvint-elle à rétorquer, avec le peu d’air qu’il lui laissait.
Il serra plus fort.
— Tu mens, espèce de pute !
Il leva l’autre main et la gifla violemment. La force de l’impact fouetta sa tête sur le côté. Elle perçut immédiatement l’odeur de son propre sang qui lui coulait du nez, ruisselant sur sa bouche et son menton. Cette sensation la chatouilla, et Rose la compara à celle que le supplice chinois de l’eau aurait pu lui procurer : très agaçante. Elle ne ressentait toutefois aucune douleur. Trop d’adrénaline courait dans ses veines, et cela la privait de toute crainte. Une peur qui aurait dû la submerger de la tête aux pieds rien qu’à savoir les cruautés dont Keegan était capable lorsqu’il se sentait trahi.
Et il avait été trahi. Par elle.
Les yeux de ce dernier s’enfoncèrent en elle comme s’il pensait y trouver la réponse à sa question. Elle allait décevoir ce trou du cul arrogant.
— Appelle-moi comme tu veux, cracha-t-elle avec le peu d’air qu’il lui restait.
Cela n’avait pas d’importance : les vampires ne pouvaient suffoquer. Ils pouvaient perdre conscience pendant un certain temps, mais la mort ne pouvait survenir que d’une autre manière.
— J’ai posé une question : où est-elle, bordel ?
Lorsqu’elle tenta, en vain, de secouer la tête tant il l’avait fermement agrippée, Keegan adressa un coup d’œil furtif à ses hommes.
— Fouillez les lieux !
Pourvus de muscles en lieu et place du cerveau, les trois vampires se léchèrent les babines à la perspective de devoir mettre la maison sens dessus dessous. Rose s’en moquait. Elle avait de toute façon prévu de tout y laisser. Dès le lendemain, son agent immobilier allait mettre son bien en vente. Et, à la manière dont les trois voyous menaient leurs recherches, il lui apparut qu’une réhabilitation des lieux serait à envisager avant que sa maison ne pût être visitée par des acheteurs potentiels.
— Je ne l’ai pas, mentit-elle.
Un autre coup lui cassa le nez. Il lui faudrait le remettre en place avant de sombrer dans son sommeil réparateur afin de s’assurer qu’il ne repoussât pas de travers.
— Je l’ai vue sur la caméra de sécurité, espèce de salope ! tonna Keegan.
Merde ! Elle savait que le bureau de ce dernier était raccordé au réseau, mais quelle espèce de dingue avait donc caché une caméra dans sa chambre ?
— Tu nous as filmés au lit ? Putain de perv… !
La pensée qu’il existât des enregistrements de ses ébats la rendit malade. Si elle en avait l’opportunité, elle retournerait immédiatement là-bas pour effacer tout ce qu’il avait pu enregistrer. Mais, malheureusement, ce plan était mort.
— Oh, je vais continuer à les regarder, chaque fois que je le voudrai. Et il n’y a rien que tu puisses y faire.
Rose se mit à bouillir de rage. Sans réfléchir, elle leva brusquement le genou et le lui cogna dans les parties. Un sentiment de satisfaction l’envahit lorsque Keegan relâcha la main de son cou pour se plier en deux, le visage crispé de douleur. Mais sa joie fut de courte durée.
Témoins de la situation fâcheuse dans laquelle leur maître se trouvait, deux de ses grouillots foncèrent instantanément sur Rose. Bien qu’elle fût rapide et agile, ils pulvérisèrent tous ses efforts dans ses tentatives d’évasion. Non pas qu’elle eût sérieusement cru avoir la moindre chance d’y parvenir, mais elle n’avait jamais été du genre à jeter l’éponge sans essayer.
Tandis que ces imbéciles la maintenaient dans une position vraiment inconfortable, les bras tordus dans le dos, Keegan récupérait de sa douleur passagère. Rose tenta un haussement d’épaules. Cela valait la peine de le voir souffrir, même si elle aurait souhaité que cela durât plus longtemps.
Elle ne pouvait se résoudre à regretter son geste, même si son ancien amant avait l’air encore plus énervé qu’au moment de son irruption dans la maison.
— Essaie encore une fois, et tu te retrouveras au bout de mon pieu.
D’un air moqueur, elle haussa un sourcil.
— Vas-y, tue-moi.
Clairement furieux de cette raillerie, Keegan sortit son pieu et se lança sur elle.
— Mais tu ne la trouveras jamais. Car elle n’est pas ici, ajouta-t-elle calmement, le stoppant net dans son élan.
— Où l’as-tu cachée ?
Elle laissa échapper un rire amer.
— Penses-tu vraiment que je suis assez stupide pour te le dire ?... Pff… les hommes !
— Je t’y forcerai, la menaça Keegan.
— Je n’ai pas peur de mourir. Ma vie a été suffisamment longue. J’en ai assez.
C’était, en partie, la vérité. Elle avait eu une longue vie et n’avait pas peur de mourir, car elle avait déjà connu la mort. En fait, ce soir-là, c’était l’anniversaire de sa mort humaine et de sa renaissance en tant que vampire. Mais, bien que détestant sa nature, elle avait menti en avouant être fatiguée de cette vie. Car elle avait un but. Et cela, elle refusait que Keegan le devinât.
— On peut forcer n’importe qui à parler.
Furieux, il regarda tout autour de lui, scannant la pièce à la recherche de quelque chose.
— Pas moi. Tu n’as rien sur moi, Keegan. Tu devrais le savoir.
— Même toi, tu as un point faible. Même toi, Rose.
Son vif tempérament était souligné par la veine pulsante de sa tempe.
— Si j’en avais un, tu ne le connaîtrais jamais. Je suis le vampire le plus froid de ce côté du
Mississippi, ne le sais-tu pas ? Je ne m’attache à rien, à personne. Vas-y, détruis ma maison et vois si ça m’affecte.
Pas du tout, en fait. Humaine, elle avait grandi dans la richesse ; jeune vampire, elle avait vécu de rien jusqu’à ce qu’elle se bâtît sa propre existence et finît par amasser plus de richesses que ses parents en eussent jamais rêvé. Et pourtant, les choses matérielles ne signifiaient rien pour elle.
Keegan plissa les yeux en perquisitionnant une fois de plus la pièce du regard. Il s’attarda sur l’antique bureau où elle avait écrit sa lettre quelques minutes plus tôt.
Rien n’encombrait le pupitre, à l’exception de deux choses : un magazine de mode et un stylo.
Avec cette grâce surnaturelle dont leur espèce était dotée, Keegan parcourut la distance qui le séparait du vieux meuble et saisit le stylo. Le capuchon demeura sur la surface immaculée du bureau.
— Tu étais en train d’écrire tes mémoires, n’est-ce pas ?
Elle tenta de hausser nonchalamment les épaules.
— Tu en voudras une copie lorsque j’aurai terminé ?
— Pour lire quoi ? Les inepties d’une putain qui est aussi froide au lit qu’un bloc de glace ? Une dinde congelée aurait été plus accueillante pour ma queue !
— Ne te flatte pas, répliqua-t-elle. Ta queue ne pourrait même pas remplir la cavité d’un lapin !
Un des voyous laissa échapper un gloussement partial. Cela s’avéra une grossière erreur : à la vitesse de l’éclair, Keegan sauta sur le gars et lui plongea un pieu dans la poitrine, le réduisant ainsi en poussière.
Ses yeux brillaient rouge lorsqu’il se retourna.
— Quelqu’un d’autre a une opinion à ce sujet ?
Toujours maîtrisée par les deux vampires, Rose les sentit se figer à la question de leur patron.
— Bien ce que je pensais, ajouta ce dernier en retournant vers le bureau. Donc, où en étions-nous ?
Feignant de réfléchir, il tapota un doigt contre sa tempe.
— Ah, je me souviens. Nous discutions de la raison pour laquelle tu avais utilisé ce stylo, dit-il en désignant de la main le pupitre, par ailleurs vide. Étant donné que je n’y vois aucune facture impayée, je suppose que tu n’étais pas en train de remplir des chèques.
Rose souleva le menton et demeura impassible. Intérieurement, elle tremblait. Mais, devoir mentir, tricher, bluffer et faire semblant, des décennies durant, lui avait appris à rester de marbre. Et à changer de sujet.
— Peut-être étais-je en train de vanter les vertus de ta minuscule queue en lui consacrant un poème.
Cette fois, son insulte ne produisit pas le même effet. Keegan se contenta de glousser.
— Bien essayé, Rose. Tu ne t’acharnes pas inutilement.
Il se retourna, désigna l’endroit où, quelques instants auparavant, il avait tué son associé et poursuivit.
— Nous avons déjà laissé tomber ce sujet. Mais, merci de me dire que je suis sur la bonne voie.
Avec horreur, elle l’observa farfouiller dans le bureau, en train d’arracher les tiroirs et les vider en jetant leur contenu au sol. Factures, stylos et fournitures de bureau tombèrent sur le tapis. Lorsque le dernier petit tiroir fut à terre, Keegan soupira, visiblement frustré.
— Putain ! jura-t-il.
Crispée, Rose expulsa un soupir de soulagement de ses poumons. Ce dernier fut si léger qu’elle pensa que personne ne l’avait remarqué mais, d’un coup sec, Keegan tourna la tête dans sa direction. Il tenta de la pénétrer du regard.
— Il est là, n’est-ce pas ? Ton talon d’Achille.
Il tourna à nouveau la tête vers le bureau et l’unique objet qui y était resté.
— Bien sûr, ajouta-t-il.
Il saisit le magazine et le secoua. Une simple feuille en papier s’en dégagea et tourbillonna en l’air. Keegan la rattrapa avant qu’elle ne touchât le sol.
— Je t’ai.
Le cœur de Rose se serra.
Avec un sourire triomphant, il survola les mots qu’elle avait écrits avant de la regarder en gloussant.
— Eh bien, eh bien, Rose. Qui aurait pensé que tu avais un cœur ? Tu m’as bien berné !
Et pendant longtemps !
Il claqua ensuite les doigts sur la lettre. Elle savait à quoi s’attendre. Il disposait, à présent, d’un moyen pour l’obliger à parler : celui d’utiliser contre elle l’amour qu’elle portait à sa propre chair et à son propre sang.
— Selon moi, deux choix s’offrent à toi : me rendre ce que tu m’as volé, et je laisse vivre ton arrière-petit-fils.
Théâtralement, il marqua une pause.
— Dans le cas contraire, je le tuerai.
Impuissante, Rose laissa échapper un gargouillis de sa gorge. À cause d’elle, Blake souffrirait. Pouvait-elle sacrifier tant de vies en échange d’une seule ? Si elle rendait à Keegan ce qu’elle lui avait dérobé, il aurait les moyens de contrôler trop de vies et d’anéantir tous ceux qui s’opposeraient à lui. Il deviendrait trop puissant et invincible. Elle ne pouvait le permettre, pas pour la sauvegarde d’une seule vie.
— Personne ne peut me faire de chantage. Si tu dois le tuer, fais-le.
Son cœur saignait pour Blake. Malgré tous ses défauts, il ne méritait pas cela. Il méritait une longue et heureuse vie bien remplie.
Tandis qu’il se rapprochait d’elle, les yeux plissés si fort qu’ils ne ressemblaient plus qu’à des petites fentes, Keegan l’étudia du regard. Elle savait qu’il ne verrait en elle que sa détermination à lutter contre lui. Il redirigea ensuite son attention sur la lettre et la relut. Lorsqu’il releva la tête, il afficha son autosatisfaction en arborant un petit sourire suffisant.
— Toutes mes excuses, Rose. Je crois que je n’ai pas utilisé les bons moyens. Essayons encore une fois, veux-tu ?
Sa voix habituelle devint glacée lorsqu’il prononça les mots suivants.
— Si tu ne me la rends pas, je le transformerai.
La gorge de Rose se serra à un point tel que celle-ci ne put plus respirer.
— Non, parvint-elle à dire, alors qu’elle étouffait.
Il se rapprocha d’elle et lui répondit sur le même ton.
— Oh que oui !
— Ne fais pas cela.
Keegan sourit et, si elle ne l’avait pas aussi bien connu, elle aurait cru que c’était par bonté.
— Tu détestes tant ta propre espèce que tu veux préserver ton arrière-arrière ou je-ne-sais-quoi de petit-fils de devenir l’un des nôtres.
Elle déglutit. Il devait exister un autre moyen.
— Elle n’est pas ici. Je l’ai cachée.
— Nous irons ensemble.
Elle secoua rapidement la tête.
— J’ai laissé de strictes instructions : si je ne vais pas la chercher moi-même, elle sera détruite.
Une évidente méfiance se refléta dans les yeux de Keegan. Aussi épaisses que des cordes, les veines de son cou se tendirent, tandis qu’il luttait pour se contrôler. Rose tint bon et ne broncha pas.
— Je te donne deux heures pour la récupérer.
Prête à tout pour s’accorder plus de temps, elle mentit une fois de plus.
— J’ai pris… d’autres mesures de précaution. Je n’y ai accès qu’à certains moments.
Lorsque Keegan plissa les yeux, elle poursuivit rapidement.
— C’est comme un coffre à temporisation dans une banque. J’ai besoin d’au moins vingt-quatre heures.
Keegan prit la mouche.
— Si tu essaies de me rouler, je trouverai ce Blake. Et je ferai de sa transformation l’événement le plus horrible de sa vie. Tu me comprends ?
Rose hocha simplement la tête.
— Je t’observerai. Tu as vingt-quatre heures, ou je pourchasse ton gamin.
Il accompagna ses deux acolytes à l’extérieur et disparut dans la nuit.
Tremblante, elle chancela. Avec le peu de forces qu’il lui restait, elle atteignit le canapé et s’y laissa choir.
Les larmes se libérèrent de ses yeux et coulèrent en avalanche sur ses joues. Elle ne pouvait tolérer que Blake subît le même sort qu’elle. Elle avait promis à Charlotte, ainsi qu’à elle-même, que ses enfants et les enfants de ses enfants mèneraient une vie normale. Plus personne ne serait maudit. Jamais plus.
— Où es-tu quand j’ai besoin de toi ? s’écria-t-elle. Quinn, tu dois m’aider maintenant. Tu me le dois. Il est également ta chair et ton sang.
Quinn se glissa sur le siège passager, tandis qu’Oliver investissait le siège conducteur et démarrait le moteur du SUV.
— J’aurais aimé que tu restes plus longtemps, déclara Oliver, alors qu’il empruntait le chemin de campagne non éclairé, laissant derrière eux la maison où le noyau central de Scanguards venait de célébrer une nouvelle union par le sang.
Seuls les vampires et leurs compagnons avaient été invités – enfin, et Oliver. Sans oublier quelques chiens : Zane avait apporté Z, et Samson et Delilah avaient emmené le chiot de leur bébé, la petite Isabelle. Si ses membres ne se montraient pas plus vigilants, Scanguards se transformerait bientôt en cirque.
— Je dois retourner à New York. De plus, que pourrais-je bien faire ici ? Regarder comment Zane imite son chien en faisant des yeux de chiot à Portia ? gloussa Quinn. Mieux vaut partir. Quoiqu’il se passe ici, cela pourrait devenir contagieux.
Le gamin à ses côtés lui adressa un sourire en coin. Oui, Oliver était un gamin d’à peine vingt-cinq ans et, même si Quinn avait l’air plutôt jeune, il portait le poids des expériences et des souvenirs de deux siècles sur ses épaules. Deux très longs siècles de solitude, quoiqu’il n’eût jamais été seul pour s’être toujours entouré des plus chauds petits culs disponibles. Mais, cela n’avait pas chassé le vide dans son cœur. Ce soir-là, il l’avait ressenti physiquement. Voir autant de ses amis si heureux en ménage avec leurs partenaires de sang mêlé l’avait ramené une fois de plus à la réalité.
— Du style de devoir s’installer un jour, affirma Oliver. Hé, mec, la vie que tu mènes, c’est ça que je veux. Des femmes à gauche, à droite, au milieu. Tu as raison de vivre comme ça.
Quinn prit son air admiratif et se força à arborer son charmant sourire habituel sur les lèvres. Il l’avait tant perfectionné au cours de ces vingt dernières décennies que, maintenant, il ne savait même plus à quel point celui-ci semblait artificiel ! Si cela n’était pas un exploit en soi !
— Hé, gamin, je fais juste en sorte que cela semble facile. Être un playboy demande beaucoup de travail — et d’énergie.
Il cligna des yeux, forçant les souvenirs de son passé à se replier dans les sombres recoins de son esprit.
Oliver éclata de rire.
— C’est vrai ! Mais ce genre de travail ne me dérange pas, dit-il en haussant les sourcils à la Groucho Marx. Et de l’énergie, j’en ai beaucoup !
— Les jeunes ! rétorqua Quinn en roulant des yeux. Ils n’apprécient même pas l’art de la séduction. Il faut du talent et de la ruse pour amadouer une femme et la mettre dans son lit.
— Il faut de l’argent, la beauté, et une grosse queue, répliqua Oliver.
Quinn ne put s’empêcher de rire.
— Et bien, ça aide, effectivement. Mais alors, il te manque certainement deux choses.
Oliver détourna la tête de cette route sinueuse qui se présentait à lui.
— Parce qu’avec le physique que tu as ! ajouta Quinn.
Son jeune collègue grogna en guise d’indignation.
— Tu n’as pas vu ma queue !
— Ouais, et par la grâce de Dieu, j’espère ne jamais la voir !
Quinn se mit à rire, incapable de se contenir.
— J’ai ce qu’il faut ! rétorqua Oliver en le fixant du regard.
— Si tu le dis, gamin !
Quinn en avait les larmes aux yeux et avait peine à prononcer ces mots sans éclater de rire.
— Tu ne me crois pas ? Quoi ? Tu penses que je ne suis pas suffisamment équipé parce que je ne suis pas un vampire comme toi ?
Quinn oscilla la tête.
— Je ne peux pas croire que nous ayons cette conversation.
— Et bien, c’est ça ? Tu crois que tu es meilleur que moi dans ce domaine parce que tu es un vampire ?
Quinn décida de ne pas laisser Oliver l’amener à comparer leurs deux espèces. Un sourire sur le visage, il lui adressa un clin d’œil.
— Lorsque tu auras une aussi longue expérience que la mienne, je parie que tu seras meilleur que moi. Tu as ça dans le sang.
Les yeux d’Oliver brillèrent fièrement d’excitation.
— Tu le penses vraiment ?
— Bien sûr que je le pense. J’ai vu comment les filles te regardent.
Oliver ébouriffa ses cheveux noirs qui, comme d’habitude, allaient dans tous les sens, comme s’il venait juste de sortir du lit.
— Évidemment, à ce stade, elles veulent juste dompter ta crinière sauvage. Mais, crois-moi, c’est un avantage : tu les embobines avec ton air de petit garçon mignon et innocent et, badabim badaboum, l’affaire est dans le sac !
Oliver afficha un sourire qui s’étendait d’une oreille à l’autre.
— Ouais !
Il avait l’air si innocent et avait le teint si frais que, l’espace d’un instant, Quinn sentit son cœur se serrer. Autrefois, il avait été comme Oliver : plein d’enthousiasme pour sa vie future mais, ensuite, il avait tout perdu : sa vie, ses espoirs et son amour.
Il se racla la gorge, essayant désespérément de repousser ces souvenirs qui refaisaient surface et tenta de prononcer les premiers mots qui lui vinrent à l’esprit.
— Tu devrais venir me rendre visite à New York. Nous pourrons sortir et lever de supers nanas.
— Vraiment ?
La voix d’Oliver était teintée d’admiration, comme si on venait tout juste de lui présenter les clés d’une Lamborghini.
— Tu le penses vraiment ? Oh, mec ! C’est génial !
Quinn soupira. Il venait de déclencher quelque chose chez ce gamin qui allait au moins durer jusqu’à leur arrivée à l’aéroport, où un jet privé de Scanguards l’y attendait pour l’emmener à New York. Mais, cela valait mieux que de se vautrer dans ses propres pensées. Et ce serait peut-être amusant de recevoir la visite d’Oliver. Jake, lequel tenait la permanence au bureau de New York de Scanguards, pourrait se joindre à eux, et tous trois auraient, dès lors, l’opportunité d’aller chasser.
Quinn pourrait apprendre une ou deux choses au gamin, juste pour le plaisir. Et, quand ce dernier serait plus âgé, il comprendrait que le plus important n’était pas le nombre de conquêtes, mais bien l’identité de celles qu’il avait conquises.
— Pourquoi ne parlerais-tu pas à Samson pour lui demander de te donner quelques semaines de congé ? Je suis sûr qu’il sera d’accord. Maintenant que Zane est bien domestiqué, je n’ai vraiment personne d’autre avec qui aller faire la fête.
Le visage d’Oliver s’éclaira comme un sapin de Noël.
— Tu veux dire que je serai comme Zane ? Que je vais le remplacer ?
— Tu te fous de moi, Oliver ? hurla Quinn. Personne ne peut être comme Zane !
— Mais je vais le remplacer, n’est-ce pas ? s’empressa-t-il de répéter.
Quinn le gratifia d’une tape sur l’épaule, secrètement heureux de l’enthousiasme du gamin. Néanmoins, il ne pouvait pas s’arrêter de l’asticoter.
— C’est un défi de taille. Tu es prêt à le relever ?
— Dis-moi quand et où, et je suis ton homme ! proclama Oliver, rayonnant.
Tandis qu’il tournait la tête, Quinn aperçut quelque chose dans le coin de l’œil. Sa tête se repositionna d’un coup sec face à la route. Merde !
— Oliver ! Attention ! hurla-t-il.
Oliver se focalisa immédiatement sur l’obstacle qui se présentait à eux : sur leur bande de circulation, des cônes cernaient du matériel destiné aux travaux de voirie, lesquels étaient en arrêt pour la nuit, mais les feux qui accompagnaient généralement ces barrages ne clignotaient pas – ils semblaient faibles et à peine reconnaissables dans cette sombre nuit. Sur la droite, aucune sortie : seul un mur de roche rose s’élevait sur le côté.
— Putain ! s’exclama Oliver.
— Déporte-toi !
Au moment même où Oliver tournait sèchement le volant vers la gauche pour éviter la pelleteuse, les phares d’une autre voiture fonçant droit sur eux les éblouirent. À la vitesse du vampire, Quinn tira le volant vers la droite, tandis qu’Oliver freinait brutalement.
Les pneus crissèrent, et l’arrière de la voiture partit en queue de poisson. Des gravillons du chantier firent soudainement déraper les pneus. Alors qu’il tournait frénétiquement ce volant qui ne répondait pas, Oliver tenta d’éviter l’inévitable. Dans un énorme bruit sourd, la voiture percuta le flanc de la petite pelleteuse qui se renversa. Ce ne fut qu’à cet instant que Quinn remarqua la grue.
Les airbags se déployèrent sous la force de l’impact, mais les vitres furent soufflées et, avec horreur, Quinn fut témoin de la manière dont Oliver fut éjecté du véhicule. Il n’avait pas bouclé sa ceinture de sécurité.
Retenu par sa propre ceinture, Quinn fut aveuglé par l’airbag.
Il tâtonna pour se détacher et se rendit compte que sa ceinture était coincée. Il transforma volontairement ses doigts en griffes et, tandis qu’il tranchait l’entrave qui le retenait à son siège, il entendit un bruit sec. Il regarda tout autour de lui et perçut un mouvement à l’extérieur, côté fenêtre du passager. Au moment où il tournait la tête pour réaliser ce qui se passait, il aperçut une grande plaque d’acier. Suspendue à la flèche de la grue, elle ballottait dans sa direction.
Il se figea en plein mouvement. Merde ! Il n’y avait pas moyen de s’en sortir. Cette maudite plaque allait le décapiter. C’était fini.
Sa vie ne défila pas devant lui ; cela ne se passait peut-être pas de la sorte pour les vampires. Une seule pensée l’envahissait à présent. Il retournait, enfin, à la maison.
Rose.
Dans un dernier souffle, il soupira.
Rose, nous serons à nouveau ensemble. Enfin.
Lorsque la voiture fut percutée, il ressentit l’impact. Son profil gauche heurta le volant. Tout devint noir.
Londres 1813
— Rose, murmura Quinn. Caché derrière une haie, il la vit sortir de la salle de bal et monter sur la terrasse, au calme. À cette heure, personne d’autre ne cherchait à s’y réfugier.
Elle semblait plus belle que jamais. Ses cheveux d’or étaient relevés au sommet de sa tête, et de fines anglaises s’en dégageaient pour venir encadrer le contour parfaitement ovale de son visage. Sa peau était d’albâtre, sans la moindre ride, parfaite. Coupée au goût du jour, l’échancrure de sa robe était plongeante, et sa petite poitrine était mise en valeur par le corsage qui rehaussait la chair comme s’il la présentait sur un plateau. À chacun de ses pas, ses attributs menaçaient de s’échapper du soyeux tissu, tant ils rebondissaient gaiement de haut en bas. Ce spectacle rendait fou tout homme digne de ce nom. Et Quinn, plus que tout autre, car il était amoureux de cette charmante créature.
— Rose.
Lorsqu’elle entendit sa voix, elle se précipita dans sa direction, lançant prudemment un coup d’œil par-dessus son épaule en direction de la salle de bal, afin de s’assurer que personne ne l’avait suivie.
Durant ces quelques secondes, il put admirer sa gracieuse et légère démarche, semblable à celle d’une gazelle. Le bruit de ses pantoufles fut réduit à néant dès qu’elle descendit de la terrasse pour traverser la pelouse bien entretenue qui s’étendait par-dessous.
Quinn s’avança vers elle et l’attira derrière la haie, avide d’un contact. Et même d’un baiser.
— Quinn.
Elle était à bout de souffle, comme si elle s’était adonnée à une des plus énergiques danses folkloriques que les classes inférieures appréciaient, plutôt qu’à une de ces danses particulièrement calmes que leur préféraient leurs hôtes, Lord et Lady Somersby.
Lorsqu’il l’attira tout contre lui, faisant fi des manières et du décorum, les rayons de la lune éclairèrent le visage de la jeune femme, offrant ses joues toutes chaudes à son regard. Mais il laissa ses yeux plonger plus bas, vers ces lèvres qui se languissaient, légèrement entrouvertes.
— Oh, Rose, mon amour. Je ne pouvais attendre plus longtemps.
Il plongea ses lèvres sur les siennes et s’imprégna de sa chaste odeur, de cette innocence avec laquelle elle lui répondait. Dans un soupir, il lui glissa une main derrière la tête et l’attira plus près. Lorsqu’il poussa la langue contre ses lèvres, elle laissa échapper un léger gémissement. Il l’accueillit et s’infiltra dans sa bouche. Tout en l’amadouant, la tentant et la pressant, il laissa glisser sa langue le long des dents de la jeune femme. Son goût l’enivrait, et son odeur l’alléchait.
Rose céda et autorisa sa timide langue à rencontrer celle de Quinn. Le temps s’arrêta.
— Ma Rose, marmonna-t-il en inclinant la bouche, plongeant en elle, déchaîné de passion, et dépourvu de tout contrôle.
C’était la troisième fois qu’il l’embrassait et, tout comme les deux premières fois, il se perdait dès l’instant où elle lui répondait.
Il laissa glisser son autre main sur ses fesses, enrobant ses courbes de sa paume à travers les fines couches de sa robe de bal. Choquée, Rose libéra un soupir mais, un instant plus tard, laissa son corps se mouler au sien, la douceur de ses seins se frottant contre son costume de soirée. Et, plus bas, à l’endroit où son pantalon bombait sous la raideur d’un membre aussi dur que la tige en fer du forgeron, Quinn vint se blottir contre le doux centre de la féminité de sa dulcinée. Il y perçut une intense chaleur. Était-ce dû à la température estivale, ou au fait qu’elle eût dansé toute la nuit ? Ou la raison en était-elle tout autre ?
Cette pensée le rendit presque fou. Mais il ne pouvait la prendre ici où, à tout moment, un autre couple d’amoureux ou un client inattendu pourrait les surprendre. À contrecœur, il relâcha ses lèvres. Sans pour autant parvenir à relâcher son corps.
— Nous devons être prudents, murmura-t-elle d’une voix rauque, les lèvres bien rouges tellement il en avait abusé.
Il en était responsable mais, par Dieu, il ne parvenait pas à le regretter.
— Papa va bientôt remarquer que je suis partie.
— Ne dites pas de bêtises, votre père est occupé aux tables. Et j’ai fait en sorte que votre chaperonne soit retenue ailleurs.
Elle écarquilla les yeux. Était-ce de la surprise ou du plaisir qu’il y lisait ?
— Qu’avez-vous fait ? Je vous en prie, dites-le-moi.
— Je me suis assuré que, ce soir, elle soit courtisée par un fervent admirateur qui la sollicitera pour toutes les danses et lui offrira continuellement du punch, rétorqua-t-il en lui adressant un clin d’œil coquin.
Elle le gratifia d’un léger petit coup d’éventail contre son gilet.
— Vous êtes cruel. Et qu’en sera-t-il si elle croit à toutes ces attentions dénuées de sincérité ?
Quinn lui prit la main et la guida vers ses lèvres, embrassant ses doigts, un par un, tandis qu’il lui répondait.
— Qui a dit que ses attentions n’étaient pas sincères ? Peut-être ne lui fallait-il qu’un peu d’encouragement pour surmonter sa timidité !
— Vous, Monsieur, dit-elle sur le ton de la raillerie, n’avez point, parmi vos connaissances, le moindre jeune homme à qui l’on puisse coller l’étiquette de « timide ». Vos fréquentations sont plutôt considérées comme…
Elle hésita, cherchant le mot juste.
— ... débauchées.
— Mes fréquentations ont-elles tellement d’importance ? Votre compagnie est la seule qui m’importe réellement. Et, dès que vous daignerez me l’accorder, il n’y aura plus que vous.
— Dès que mon père y aura consenti, voulez-vous dire ?
Quinn soupira. Ce soir, il était venu lui dire quelque chose, et il en avait le cœur lourd. Il y avait longuement réfléchi et en avait même discuté avec son frère aîné, lequel avait trouvé l’idée viable.
— Quel est le problème ? demanda-t-elle d’une voix teintée d’inquiétude.
— Ah, perspicace, comme toujours. Existe-t-il quelque chose que je puisse vous cacher ?
Rose lui adressa un sourire coquet, un de ceux qui faisaient fondre son cœur.
— Y a-t-il quelque chose que vous souhaitiez me cacher, Monsieur ?
Il l’attira plus près.
— Si vous m’appelez Monsieur une fois de plus, je le ferai très certainement. Mais, lorsque mon nom franchira vos lèvres, j’en serai totalement incapable.
Rose battit des paupières, tandis que ses joues se colorèrent d’un rouge profond.
— Quinn.
Ce nom ressembla plus à un souffle qu’à un son lorsqu’il s’échappa de la bouche de la jeune femme.
Quinn captura alors le menton de Rose entre le pouce et l’index et amena sa bouche à la sienne.
— Ah, Rose, vous me tentez tellement.
Il la sentit se dresser sur la pointe des pieds et n’eut plus aucune retenue. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de l’embrasser, envahir ses lèvres douces et caresser cette langue diabolique tout en pressant les fines courbes de son corps tout contre le sien, alimentant le feu qui brûlait en lui jusqu’à ce qu’il réalisât qu’il ne pourrait prendre congé d’elle ce soir.
Il déserta ses lèvres et posa son front contre le sien.
— Mon amour, je pars demain. Pour le continent.
Sous le choc, Rose libéra un souffle, tandis qu’elle écartait la tête pour le dévisager, d’un air étonné.
— Vous partez ?
Il lui effleura la joue de la jointure des doigts.
— J’ai acheté une commission, et je rejoins l’armée de Wellington.
Les lèvres de Rose se mirent à trembler.
— Vous allez à la guerre ?
Elle recula, mais il l’attira de nouveau à lui.
— C’est la seule façon. Votre père ne donnera pas son consentement. Je lui ai parlé. Il m’a simplement ri au nez.
— Vous avez parlé à papa ? À propos de moi ?
Il hocha la tête.
— J’ai demandé votre main. Il a refusé, attestant que je n’ai rien à vous offrir, aucun titre, aucune richesse qui en vaille la peine. Mon frère héritera du titre ; tout ce que j’ai, c’est une petite propriété qui me vient du côté de ma mère. Votre père estime que c’est insuffisant.
Et pourquoi ne le devrait-il pas ? Rose méritait tellement plus. Elle était la fille d’un comte, et d’une grande beauté, de surcroît. Les prétendants faisaient la queue lorsqu’elle apparaissait quelque part. Son père serait fou de l’autoriser à se marier au second fils, à un homme dépourvu de titre.
— Mais il faut qu’il comprenne, dit-elle, les yeux rougis, signe évident de l’imminence des larmes.
Quinn posa un doigt sur ses lèvres.
— Chut, mon amour. Écoutez-moi. J’ai un plan. Il va fonctionner.
Pleine d’espérance, Rose souleva les paupières. Ah, comme il pouvait voir l’amour briller dans ses yeux, l’amour ardent qu’elle éprouvait pour lui. Cette situation valait la peine d’être vécue, n’eût-ce été que pour voir cela.
— J’ai parlé à plusieurs officiers de l’armée de Wellington. Je pourrai monter en grade très rapidement. Je pourrai bientôt combattre aux côtés du commandant, et je reviendrai décoré, en héros de guerre. Beaucoup de portes s’ouvriront devant moi ; je serai riche, et l’absence de titre ne sera plus un obstacle. Votre père ne pourra plus s’opposer à notre union.
Aux petites rides d’expression qui se dessinaient sur le front de Rose, il put voir les engrenages tourner dans sa jolie tête.
— Mais vous pouvez être tué.
Elle s’inquièterait pour lui, bien évidemment. Il ne s’attendait pas à autre chose.
— Vous me connaissez. Je peux prendre soin de moi. Je vous promets que je reviendrai en un seul morceau.
Dubitative, elle le regarda.
— Ils disent tous ça. Et puis, ils reviennent, avec des membres manquants ou, pire, ils ne reviennent pas du tout. J’ai entendu certains récits, des choses terribles qui se produisent sur le champ de bataille.
Elle se détourna de lui.
Quinn soupira et l’enlaça par derrière, tout en l’attirant contre lui. Les douces fesses de la jeune femme s’ajustèrent parfaitement à son bas-ventre.
— Mon amour, je vous reviendrai. Je vous le promets. Je n’autoriserai personne à me tuer. Et vous savez pourquoi ?
— Pourquoi ? dit-elle, d’une voix calme et résignée.
Il plongea la tête dans son cou.
— Parce que je vous aime. Et j’ai l’intention de passer ma vie à vous rendre heureuse.
— Vous me le promettez ?
— Oui, si vous me promettez une chose en retour.
— Oui ?
Elle tourna la tête pour croiser son regard.
— Vous n’envisagerez aucune autre proposition de mariage. Vous êtes à moi, aucun autre homme ne vous touchera jamais.
Elle ferma les yeux.
— Papa m’y forcera.
Quinn secoua la tête.
— Non, il ne le pourra pas.
Ce soir, il ferait en sorte que Rose ne pût jamais accepter un autre homme. Il la retourna pour lui faire face.
— Parce que ce soir, vous serez mienne.
Il fut témoin de l’instant précis où Rose prit conscience de ses dires. Tout d’abord, ses jolis traits arborèrent une certaine indignation. Ensuite, elle rougit de colère, sa poitrine se soulevant de concert avec sa respiration haletante, tant elle était excitée.
— Vous avez décidé de me ruiner ? murmura-t- elle.
— Non, pas vous ruiner. Je vous ferai mienne, je ferai de vous ma femme et vous aimerai comme un mari.
— Un mari, marmonna-t-elle, incrédule. Sans la bénédiction de l’église et de la haute société ?
Il gloussa. Sa douce Rose ! Comment pouvait-elle croire qu’il en viendrait à envisager une telle chose ? Il tapota sa poche boutonnière.
— Bien sûr que non, ma douce, je me suis procuré une autorisation spéciale, et un pasteur et un témoin nous attendent en ce moment précis.
— Mais je ne comprends pas. Si nous devons nous marier ce soir, pourquoi voulez-vous vous engager dans l’armée ?
Le cœur lourd, Quinn la regarda.
— Parce que je veux le consentement de votre père. Pour vous. Je ne veux pas que vous soyez évincée par votre famille et par la société. Cela demeurera notre secret et, seulement au cas où votre père vous forcerait à épouser quelqu’un d’autre durant mon absence, dussiez-vous lui révéler notre mariage. Seulement alors. Et, dès que je reviendrai en héro de guerre, je lui demanderai sa permission. Et nous nous marierons une seconde fois. Mis à part vous et moi, personne n’en saura rien.
Elle considéra ces paroles tout en étudiant Quinn intelligemment du regard.
— Donc, vous me faites votre proposition ?
Il hocha la tête.
— Et quelle est votre réponse ?
Elle agita son éventail dans sa direction.
— Vous a-t-on jamais appris à faire votre demande ? demanda-t-elle en faisant claquer sa langue, clairement amusée. Eh bien, à genoux, alors.
En riant, Quinn se laissa tomber sur un genou.
— Vous ne me facilitez pas la tâche, mon amour. Mais, si vous insistez.
— J’insiste, en effet. Puisque cette proposition sera la seule et unique que je connaitrai, j’aimerais tout de même profiter de la représentation.
Ces encouragements balayèrent les inquiétudes de Quinn quant à un éventuel refus.
— Rose, ma chérie, voulez-vous m’épouser et me laisser vous aimer pour le reste de notre vie ?
— Oui !
Elle se jeta sur lui, le faisant atterrir sur le dos tout en le recouvrant de son corps.
— Ah, j’aime cette position !
— Quinn Ralston, vous êtes une canaille !
— Oui, une canaille à sa nuit de noces. Maintenant, ma douce épouse, libérez-moi de cette position des plus inconfortable, afin que nous puissions rencontrer le pasteur et profiter du reste de la représentation de ce soir.
Tandis qu’il répétait ses propres mots, elle se mit à rire d’une charmante manière.
Le pasteur attendait dans une petite chapelle située à seulement une courte promenade des terres composant le domaine des Somersby. James Worthington, l’ami de Quinn, attendait patiemment à ses côtés.
Si, plus tard, quelqu’un venait à lui demander de relater le déroulement de la cérémonie, Quinn s’en trouverait incapable. Il était trop hypnotisé par sa séduisante Rose. Il ne pouvait que la regarder, sachant que, sous peu, elle serait sa femme, dans tous les sens du mot.
— Je vous prends, Vous, Quinn Robert James Ralston...
Lorsque la porte de la chapelle se referma derrière le pasteur et son ami, Quinn souleva Rose et la porta dans ses bras.
— Ma femme.
— Mon mari.
Il l’emmena vers la porte.
— Où allons-nous ?
— Dans un petit cottage.
Son domicile se trouvant bien en dehors de la ville, Quinn savait qu’il n’aurait pas le temps d’emmener Rose chez lui. Il avait donc pris ses dispositions pour trouver un endroit à proximité.
Lorsqu’ils arrivèrent à la maison, laquelle était dissimulée dans une petite rue, il ne fut pas déçu. Le propriétaire s’était assuré que l’intérieur fût impeccable et confortable. Il se dirigea vers la porte qui menait à la chambre. Du linge propre recouvrait le lit du coin, et une seule bougie brûlait sur une commode.
Même s’il avait espéré un environnement plus somptueux pour posséder Rose, il savait qu’il n’y avait pas de temps à perdre. Il devait partir à l’aube, et il était primordial de consommer leur mariage. C’était la seule façon de s’assurer que le père ne pût la marier à l’un des prétendants titrés qui, à l’instant même, flânaient dans la salle de bal pour obtenir une chance de demander sa main. Elle devrait l’attendre, lui, et lui seul !
Il déposa son épouse sur les pieds et ferma la porte derrière eux. Quand elle se tourna vers lui, dans la pénombre, il reconnut sa lourde respiration et son visage rougi.
— N’ayez pas peur, mon amour. Je ne vous ferai aucun mal. Je serai le plus doux des amants. Votre plaisir sera mon plaisir.
Il le pensait. À présent certain qu’elle allait s’abandonner à lui, il prendrait le temps de créer un souvenir qu’elle aimerait se remémorer jusqu’à son retour.
— Je n’ai pas peur, murmura-t-elle, les lèvres néanmoins tremblantes.
Elle était si courageuse, sa belle Rose.
Lentement, il leva les mains et les fit glisser le long du cou de sa femme, jusqu’à ses épaules sur lesquelles les manches bouffantes de la robe étaient posées, fragiles et presque transparentes, tels de petits papillons.
Le souffle haletant, Rose écarta les lèvres tout en baissant les paupières, afin d’éviter le regard de son époux.
— Rose, regardez-moi.
Elle leva les yeux.
— Vous ne devriez éprouver aucune honte. Ce qui se passe entre nous est pure et honnête.
Il déplaça les mains vers sa poitrine et poussa lentement le bustier vers le bas. Dépourvu de lacets, le tissu s’écarta et libéra les seins, les livrant ainsi à ses yeux affamés. De sombres boutons de roses trônaient sur des monticules de chair rose bien fermes, bien que non soutenus. Ses seins n’étaient pas gros, mais d’une forme parfaite, et Quinn ne pouvait se rassasier de cette vision qui lui régalait les yeux.
Rose ferma les siens. Quinn se pencha vers elle et embrassa ses paupières, l’une après l’autre.
— Oh, Rose, vous êtes belle. Je suis l’homme le plus chanceux de toute l’Angleterre.
Il autorisa ensuite ses mains à errer. Tandis que, pour la première fois, il enrobait les deux seins de la paume des mains, et qu’il sentait la chaleur de cette chair, son membre se contracta, en réaction.
— Dites-moi, mon amour, qu’ai-je entre les mains ?
Elle écarquilla les yeux.
— Dites-moi, l’exhorta-t-il.
— M... mes... seins.
Il la gratifia d’un doux sourire.
— Les hommes les appellent des nichons.
Il eut à peine prononcé ce terme grivois qu’il la vit s’écarter, haletante.
— Oui, et tu as des nichons magnifiques, ma belle épouse. Les plus beaux nichons que j’ai jamais vus.
Les joues de Rose rougirent davantage, mais aucune colère ne se reflétait dans ses yeux. En lieu et place, Quinn y lut des signes de désir, de passion, d’envie. Oui, Rose, sa belle Rose avait des tendances à être sauvage. Il l’avait toujours su ; en fait, il était tombé amoureux d’elle pour cette raison. Et c’était pourquoi il avait su qu’elle s’abandonnerait à lui, parce qu’elle le voulait également. Elle voulait faire l’expérience de cette sauvagerie, de cette passion. Avec lui.
Il inclina la tête et, de ses lèvres, captura un mamelon tendu. Il le suça.
— Ohhh ! s’exclama-t- elle, se cabrant presque immédiatement pour qu’il pût davantage puiser de sa poitrine.
— Tu aimes ça ? marmonna-t-il, tout en continuant à lécher et à sucer les seins réactifs.
— Oui, oh oui, Quinn. C’est tellement… tellement… bon.
Il ne relâcha ce sein que dans le but de prodiguer la même attention à l’autre. Lorsqu’il sentit la main de Rose sur sa nuque qui l’attirait à elle, il ne put réprimer un sourire. Oh oui, elle serait une épouse merveilleuse, et une maîtresse encore plus étonnante. Il savait qu’il ne pourrait jamais se rassasier d’elle et que, dès lors, ils auraient beaucoup d’enfants ; une propriété remplie d’enfants.
Sans toutefois relâcher le sein de sa bouche, il prit Rose dans ses bras et la transporta jusqu’au lit, avant de la reposer sur les jambes. Il ôta hâtivement son manteau et déboutonna son gilet, la chaleur de son corps s’intensifiant comme si un fourneau brûlait en lui.
Il ne s’autorisa à reposer les mains sur elle qu’après s’être débarrassé de son gilet. Elle s’abandonna à son toucher. Il tira sur la robe tout en desserrant quelques attaches dans le dos et poussa celle-ci vers le sol. Le jupon et la chemisette suivirent. Debout devant lui, uniquement revêtue de sa culotte, Rose enroula les bras autour du torse, comme pour se protéger.
Quinn les lui prit et, délicatement, les lui repositionna le long du corps.
— Ne te cache jamais de moi. Une beauté comme la tienne ne devrait jamais être cachée.
Quelques instants plus tard, Rose se retrouva sur le lit, couchée sur le dos, Quinn lui déliant les cordons de sa culotte. Elle serra une main sur celle de son époux, le forçant à la regarder.
— J’ai peur.
Il déposa un baiser sur sa main.
— Moi aussi.
— Vraiment ?
Elle l’observa de ses grands yeux étonnés.
— Oui. Parce que, si je ne peux pas te donner de plaisir, si tu n’aimes pas ce que je vais faire, je te perdrai. Et je ne peux pas te perdre. J’ai besoin de toi, Rose.
Un sourire de soulagement qui s’étendait jusqu’aux yeux s’afficha sur le visage de son épouse.
— Si tu me procures quelque chose de semblable à ce que je ressens quand tu m’embrasses, je suis certaine d’aimer.
À ces paroles, le cœur de Quinn s’arrêta. Était-elle en train de lui dire que ses baisers l’excitaient ?
— Dis-moi ce que tu ressens quand je t’embrasse.
Les yeux mi-clos, elle poursuivit.
— Je ressens cette sensation de chaleur. C’est chaud et… ça fourmille.
— Où ? Où est-ce que ça fourmille ? la pressa-t-il.
Rose pinça sa lèvre inférieure entre les dents, et cette simple action amena Quinn au bord de la libération. Combien de temps encore devrait-il se retenir avant d’enfouir son sexe dur en elle ? Il ne le savait pas.
— Là, murmura-t- elle d’une voix presque inaudible, tout en relâchant la main de Quinn pour déplacer la sienne, avec hésitation, vers le bas, jusqu’au sommet de ses cuisses.
— Là, répéta-t-elle.
Quinn libéra un gémissement en prenant conscience de l’effet de ses baisers sur son épouse. Car il éprouvait la même chose.
— Je peux faire plus que simplement te faire frémir à cet endroit, lui promit-il tout en lui faisant glisser la culotte le long des hanches et des jambes, dévoilant ainsi l’endroit le plus intime de son anatomie. Il abandonna négligemment le sous-vêtement et se hâta d’observer ce qu’il venait de dévoiler.
La canopée qui protégeait la douce féminité de Rose ne consistait qu’en une fine épaisseur de boucles blondes qui cachaient à peine la chair rosée par-dessous. L’odeur de son excitation parvint jusqu’à lui, l’enveloppant dans un cocon de désir et d’envie. Il avait connu d’autres femmes, avait fait les quatre cents coups mais, jamais auparavant, le parfum d’une autre femme ne lui avait fait perdre les sens, comme tel était le cas avec Rose.
Il arracha sa chemise, en sueur à la seule pensée de ce qu’il allait faire.
— Je vais chérir ceci, te chérir, murmura-t-il tout en écartant les cuisses de Rose, comme s’il l’avait déjà fait des milliers de fois.
Il plongea ensuite entre les jambes de son épouse, la tête dirigée vers son sexe.
— Que vas-tu… ?
Mais il interrompit cette question teintée de surprise en déposant les lèvres sur les douces boucles, tout en s’imprégnant de cette odeur enivrante.
— Mais, tu ne peux pas…, essaya-t-elle de protester, la voix s’évanouissant dans un gémissement avant de reprendre vie. Ceci n’est pas du tout convenable.
Il leva la tête un instant et lui adressa un sourire empreint de satisfaction.
— Oh, mon amour, mais ceci est très convenable. Un homme qui refuse de manger la douce féminité de son épouse n’est qu’un philistin, quelqu’un qui n’a aucun sens du goût et du plaisir. Et je m’enorgueillis de posséder ces deux qualités.
Tout en gémissant, il effleura ce doux sexe de ses lèvres et le lécha une première fois. Il laissa sa langue glisser sur les lèvres inférieures, ces plis dodus qui brillaient de désir. Sa bouche en perçut le goût. Le nectar de Rose, doux et piquant à la fois, faisait éclater une multitude de saveurs dans sa bouche en une symphonie de plaisirs. Ah, oui, elle serait une femme merveilleuse, une femme dont il visiterait la couche chaque nuit. En fait, il ne voyait pas la nécessité d’avoir sa propre chambre. Il déménagerait simplement dans celle de Rose et dormirait tous les soirs avec elle, blottie dans ses bras. Une proposition choquante, mais il espérait qu’elle l’acceptât néanmoins.
Lorsqu’il la sentit se tordre sous sa bouche et réalisa que des gémissements et des soupirs emplissaient la pièce – ceux de Rose, pas les siens – il sut qu’il pourrait offrir une nuit inoubliable à sa douce épouse. Il prit son temps et lui écarta davantage les jambes. Et les replis, par la même occasion, afin de la tester et de la goûter, de l’explorer, sans jamais négliger cet amas de chair qui trônait juste à la base des boucles. La perle de Rose était engorgée, rouge et enflée et, à chaque fois qu’il léchait, à chaque coup de langue qui balayait cet organe sensible, Rose émettait des sons de plaisir.
Ses seins nus se soulevaient, sa respiration était haletante, et sa peau commençait à luire, une fine couche de sueur recouvrant tout son corps, preuve évidente de la chaleur qui grandissait en elle. Une chaleur semblable à celle qu’il avait en lui, prête à jaillir à la surface.
Le membre de Quinn palpitait férocement contre la patte de son pantalon. Il tenta de l’ignorer du mieux qu’il le pouvait. Premièrement, il voulait procurer du plaisir à Rose. Et il ne pourrait y parvenir qu’en contenant son propre désir le plus longtemps possible. Une fois qu’il s’enfoncerait en elle, il lui serait alors impossible de maintenir sous contrôle toute cette passion qui bouillait en lui. Il se déchaînerait en elle comme un animal sauvage, incapable de remarquer le plaisir de sa partenaire. Il l’avait désirée trop longtemps et ne pouvait gâcher cet instant parfait en se hâtant, quoiqu’il la désirât ardemment.
— Oh, oui, gémit-elle en plongeant les mains dans les cheveux de Quinn, le serrant tout contre elle, le pressant de lui en donner davantage.
Le jeune marié balaya, à nouveau, le sexe de son épouse d’un coup de langue rapide et résolu ; résolu à lui montrer ce qu’était l’ultime extase, à lui enseigner les plaisirs que son corps pouvait connaître. Plaisirs qu’il pouvait déclencher en elle, partager avec elle.
Il s’aventura doucement et, d’un doigt, lui caressa la fente. Dieu, qu’elle était étroite ! Il la pourfendrait en deux s’il essayait de plonger en elle. Comment pourrait-elle s’adapter à lui ? Il avait si peu de temps ; seulement ce soir.