L'importance de l'éducation plurilingue et interculturelle pour une culture de la démocratie - Collectif - E-Book

L'importance de l'éducation plurilingue et interculturelle pour une culture de la démocratie E-Book

Collectif

0,0

Beschreibung

Le bon fonctionnement de toute démocratie dépend de l’inclusion et de l’intégration sociales qui, à leur tour, dépendent de la compréhension, du respect et de l’engagement à l’égard de la diversité linguistique et culturelle. Le Conseil de l’Europe préconise l’éducation plurilingue et interculturelle en tant que moyen d’atteindre ces objectifs. Cette recommandation s’appuie sur des documents antérieurs du Conseil de l’Europe pour définir les concepts clés, qui sous-tendent l’éducation plurilingue et interculturelle, et établit une liste exhaustive de mesures que les États membres sont invités à prendre. Tout en reconnaissant que la pleine mise en oeuvre de ces mesures nécessitera de nombreuses années de travail, la recommandation souligne que beaucoup de réalisations sont possibles à court terme dans les cadres politiques existants. Avec son exposé des motifs, cette recommandation est un texte clé pour les responsables de l’élaboration des politiques, des curriculums, du personnel enseignant, des professionnels chargés de la formation des enseignant·e·s, ainsi que pour les auteur·e·s de manuels scolaires, les organismes d’examen, les organisations de parents, les associations éducatives et les dirigeant·e·s de la société civile.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 71

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



 

L’IMPORTANCE DE L’ÉDUCATION

PLURILINGUE ET INTERCULTURELLE

POUR UNE CULTURE DE LA DÉMOCRATIE

 

 

Recommandation CM/Rec(2022)1

adoptée par le Comité des Ministres

du Conseil de l’Europe

le 2 février 2022

et exposé des motifs

 

 

Sommaire

 

Cliquez ici pour consulter la table des matières complète, ou allez directement sur l’option « Table des matières » de votre lecteur numérique.

Recommandation CM/Rec(2022)1

du Comité des Ministres aux États membres sur l’importance de l’éducation plurilingue et interculturelle pour une culture de la démocratie

(adoptée par le Comité des Ministres le 2 février 2022, lors de la 1423e réunion des Délégués des Ministres)

Préambule

Le Comité des Ministres, en vertu de l’article 15.b du Statut du Conseil de l’Europe,

Considérant que le but du Conseil de l’Europe est de réaliser une union plus étroite entre ses États membres et que ce but peut être poursuivi, en particulier, par l’adoption d’une action commune dans les domaines de l’éducation et de la culture ;

Rappelant que la mission essentielle du Conseil de l’Europe est de promouvoir et de protéger les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit ;

Réaffirmant l’engagement des États membres à s’assurer que chaque citoyen.ne a accès à une éducation équitable et inclusive, et qu’il/elle jouit du droit à l’éducation consacré par la Convention des droits de l’homme et des libertés fondamentales (STE no 5) et ses protocoles, et réaffirmant que ce droit devrait être pleinement respecté, protégé et exercé ;

Considérant que le but de la Convention culturelle européenne (STE no 18) est de développer la compréhension mutuelle entre les peuples de l’Europe et l’appréciation réciproque de leur diversité culturelle, de sauvegarder la culture européenne, de promouvoir les contributions nationales au patrimoine culturel commun de l’Europe dans le respect des mêmes valeurs fondamentales et d’encourager, en particulier, l’étude des langues, de l’histoire et de la civilisation des autres parties à la convention ;

Vu les obligations et engagements découlant des autres conventions internationales et européennes pertinentes, en particulier la Charte sociale européenne révisée (STE no 163), la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales (STE no 157), la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (STE no 148) et la Convention des Nations Unies relative auxdroits de l’enfant ;

Vu les recommandations et les résolutions sur les questions relatives à l’éducation en général et plus particulièrement à l’éducation aux langues en rapport avec la présente recommandation :

– la Recommandation CM/Rec (2012) 13 du Comité des Ministres aux États membres en vue d’assurer une éducation de qualité ;

– la Recommandation CM/Rec (2014) 5 du Comité des Ministres aux États membres sur l’importance de compétences en langue(s) de scolarisation pour l’équité et la qualité en éducation et pour la réussite scolaire ;

– la Recommandation CM/Rec (2008) 7 du Comité des Ministres aux États membres sur l’utilisation du Cadre européen commun de référence pour les langues (CECR) du Conseil de l’Europe et la promotion du plurilinguisme ;

– la Recommandation CM/Rec (2008) 4 du Comité des Ministres aux États membres relative à la promotion de l’intégration des enfants de migrants ou issus de l’immigration ;

– la Recommandation Rec (2005) 3 du Comité des Ministres aux États membres relative à l’enseignement des langues du voisin en région frontalière ;

– la Résolution sur le Portfolio européen des langues, adoptée lors de la 20e session (2000) de la Conférence permanente des ministres de l’Éducation du Conseil de l’Europe ;

– la Résolution Res(94)10 relative à un Accord partiel élargi, portant création du Centre européen pour les langues vivantes ;

Vu également d’autres recommandations pertinentes pour la promotion de l’éducation plurilingue et interculturelle à la citoyenneté démocratique :

– la Recommandation CM/Rec (2019) 10 du Comité des Ministres aux États membres visant à développer et à promouvoir l’éducation à la citoyenneté numérique ;

– la Recommandation CM/Rec (2010) 7 du Comité des Ministres aux États membres sur la Charte du Conseil de l’Europe sur l’éducation à la citoyenneté démocratique et l’éducation aux droits de l’homme ;

– la Recommandation CM/Rec (2007) 6 du Comité des Ministres aux États membres relative à la responsabilité publique pour l’enseignement supérieur et la recherche ;

Ayant à l’esprit les recommandations de l’Assemblée parlementaire et du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe relatives à l’éducation aux langues :

– la Recommandation 2143 (2018) de l’Assemblée parlementaire « Protéger et promouvoir les langues des signes en Europe », ainsi que la réponse à cette recommandation adoptée par le Comité des Ministres ;

– la Recommandation 1740 (2006) de l’Assemblée parlementaire sur la place de la langue maternelle dans l’enseignement scolaire, ainsi que la réponse à cette recommandation adoptée par le Comité des Ministres ;

– la Recommandation 1539 (2001) de l’Assemblée parlementaire sur l’Année européenne des langues, ainsi que la réponse à cette recommandation adoptée par le Comité des Ministres ;

– la Recommandation 222 (2007) du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux sur l’enseignement des langues régionales ou minoritaires ;

Considérant les objectifs connexes de l’Union européenne, de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et des Nations Unies :

– la Recommandation du Conseil de l’Union européenne relative à une approche globale de l’enseignement et de l’apprentissage des langues (2019/C 189/03) ;

– les Lignes directrices de Ljubljana du Haut-Commissaire de l’OSCE pour les minorités nationales sur l’intégration dans des sociétés marquées par la diversité (2012) ;

– les Objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD)2030, en particulier l’ODD 4 qui vise à assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et à promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ;

Au vu d’autres déclarations, conclusions, documents d’orientation et résultats d’enquêtes officiels relatifs à la promotion de l’éducation plurilingue et interculturelle à la citoyenneté démocratique :

– la Déclaration politique sur la réponse de l’éducation à la crise de lacovid-19 avalisée par la Conférence informelle des ministres de l’Éducation organisée dans le cadre de la Présidence grecque du Comité des Ministres (2020) et la Feuille de route pour action qui l’accompagne ;

– la Déclaration pour le 25e anniversaire du Centre européen pour les langues vivantes du Conseil de l’Europe (CELV), « Une éducation aux langues de qualité pour une Europe démocratique, socialement cohésive et en paix : les neuf piliers du CELV » ;

– les conclusions du Forum de politiques linguistiques intergouvernemental du Conseil de l’Europe de 2010 sur « Le droit des apprenants à la qualité et l’équité en éducation – Le rôle des compétences linguistiques et interculturelles » ;

– le Livre blanc sur le dialogue interculturel « Vivre ensemble dans l’égaledignité » du Conseil de l’Europe (2008) ;

– l’Enquête de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur le dialogue interculturel 2017 : analyse des résultats (2017) ;

– le document de référence 24 de l’UNESCO « Comment apprendre, quand on ne comprend pas ? » (2016) ;

Ayant à l’esprit les lignes directrices et les cadres politiques qui fournissent un soutien théorique et pratique à l’éducation plurilingue et interculturelle à la citoyenneté démocratique, en particulier :

– le Cadre de référence des compétences pour une culture de la démocratie (2018) ;

– le Cadre européen commun de référence pour les langues : apprendre,enseigner, évaluer (CECR 2001) et le Volume complémentaire du CECR (2020) ;

– Un Cadre de référence pour les approches plurielles des langues et descultures (2012) ;

– De la diversité linguistique à l’éducation plurilingue – Guide pourl’élaboration des politiques linguistiques éducatives en Europe (2007) ;

Reconnaissant les avantages sur les plans cognitif, linguistique et social de l’apprentissage de plusieurs langues et les inconvénients pour les apprenants qui n’ont accès qu’à une seule langue supplémentaire ;

Reconnaissant que la préservation et la promotion de la diversité linguistique de l’Europe sont des conditions préalables à la cohésion des sociétés européennes ;

Réaffirmant que la diversité linguistique et culturelle dans un pays reflète la vitalité et la richesse de la culture européenne ;

Reconnaissant que la langue est indispensable à la compréhension, à l’évaluation et à la formulation des arguments et opinions qui sont essentiels à la démocratie ;

Reconnaissant qu’une éducation linguistique de qualité joue un rôle crucial dans le développement de la volonté et de la capacité des personnes et des sociétés de comprendre celles dont les expériences et les points de vue sont différents des leurs ;

Reconnaissant que les compétences plurilingues et interculturelles contribuent à une éducation équitable et inclusive, à la réussite scolaire, à la participation à une culture de la démocratie et à l’intégration sociale ;

Reconnaissant que l’éducation plurilingue et interculturelle favorise également l’inclusion éducative et sociale des apprenants migrants et marginalisés ;

Reconnaissant que l’environnement numérique offre des moyens sans précédent aux personnes de s’exprimer à l’aide de langues différentes et crée de nouvelles possibilités de renforcer l’apprentissage des langues, de soutenir et de promouvoir des langues non inscrites dans le curriculum, autant d’éléments sous-tendant une culture de la démocratie, qui permettent aux institutions démocratiques de fonctionner correctement,

1. Recommande aux gouvernements des États membres :