La bioénergie et madame toutlemonde - Marie-Hélène Bosson - E-Book

La bioénergie et madame toutlemonde E-Book

Marie-Hélène Bosson

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Beschreibung

"Dans La bioénergie et Madame Toutlemonde", il est question de transformation. La transformation de Mme Toutlemonde, épouse et mère de quatre enfants tourmentée comme tout le monde par les aléas de la vie, en une femme sereine, plus sage, moins raisonnable qui profite de chaque instant. Cependant, cette métamorphose n’aurait pas été possible sans la bioénergie, une technique de soin qui régule l’état physique, tout en constituant un moyen d’avancer spirituellement sur son chemin de vie.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Il y a dix-sept ans, au bord du burn-out, Marie-Hélène Bosson rencontre Pierre Daverat, devenu son maître en bioénergie. Sa vie et sa vision des choses changent alors totalement et elle retrouve confiance et sérénité. Aujourd’hui thérapeute et formatrice, elle tente, à travers ses mots, de faire entrevoir l’étincelle de lumière qui ne cesse de briller en nous.

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Marie-Hélène Bosson

La bioénergie

et Madame Toutlemonde

Naissance de soi

Essai

© Lys Bleu Éditions – Marie-Hélène Bosson

ISBN : 979-10-422-1028-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À toute ma tribu !

À mes parents, mes grands-parents

À mon parrain

À M. Daverat

À mes consultants, à mes élèves

Vous m’avez tant appris !

L’extraordinaire se trouve sur le chemin des gens ordinaires. Aujourd’hui, l’avoir compris est ce que j’ai de plus précieux dans la vie, ce qui me permet de faire toute chose quelle qu’elle soit, et m’accompagnera pour toujours.

Paolo Coelho

Un matin sur ma dune

— Il faut qu’Anthony fasse confiance en la vie sans peur et sans reproche.

Il a tout !

Je suis là pour lui.

Qu’il le sache.

J’ai toujours été là pour lui, au cas où…

Il a fallu qu’il fasse ses expériences seul.

La vie peut être courte, j’en sais quelque chose, il faut profiter pleinement de chaque instant.

Croyez-moi mes chéris.

Comme je suis heureux de pouvoir communiquer avec toi, ma fille ! Mais il a fallu que j’y aille fort pour que tu comprennes

Désolé ! me dit papa en souriant.

Soyez heureux mes enfants, vous le méritez tous. Je suis si fier de vous tous et je vous aime de tout mon cœur !

Un salut particulier à Thierry. J’ai toujours été fier de l’avoir pour gendre. Il manque de confiance en lui. Il pourrait pourtant en faire des choses… Il aura bientôt la libération… Alors il pourra…

Un coucou à Lou-Anne. Je ne l’ai pas connue mais elle est à la hauteur de tout ce qu’elle entreprendra.

Sauvanne, ah Sauvanne ! Avec celle-là, j’ai un rapport particulier. C’est une perle qui illumine le monde. Elle souffre en ce moment avec ses enfants, mais c’est une mère extraordinaire. Ses enfants la poussent à avancer, à chercher ce qu’elle est au fond d’elle-même dans ses retranchements. Elle avance… Chapeau bas !

Tanguy, c’est la force tranquille. Il ira loin, toujours la tête sur les épaules celui-là, il veut rester rationnel, c’est un pilier, solide, mais c’est une antenne aussi alors attention… ça va faire mal, il est puissant ! Inutile de mentionner que je suis fier de lui aussi.

Quel panel ! Émilie (ta belle-fille), et Romain (ton gendre) sont des joyaux. Ils ont tous les deux des anges gardiens avec Thierry (beau-frère d’Émilie décédé d’un cancer très jeune) et Arnaud (frère de Romain, décédé à 19 ans dans un accident de moto).

Ta mère est admirable, ses névralgies faciales l’ont fait beaucoup avancer. Ne lui dis pas que je suis venu, elle va bien, qu’elle continue comme ça.

Et toi, tu vas t’y mettre à écrire ton livre ? Essaie ! Écris ce que tu es, tout simplement !

Merci à vous tous d’être ce que vous êtes. Ayez confiance, le monde va changer et vous êtes prêts. Je vous aime.

— Et toi, papa, comment vas-tu ?

— Je vais bien, j’ai travaillé, j’ai évolué et aujourd’hui je suis encore plus dans la capacité de vous aider. Ayez confiance en la vie !

Ce matin de 2020 sur « ma dune », pour la première fois depuis son décès, papa me parle.

Je suis alors enceinte de Sauvanne, mon troisième enfant

Voilà comment je me suis mise à écrire.

A posteriori, il n’y a pas de hasard, mon père me donnait des pistes.

Je commencerai mon livre avec Anthony, c’est par lui que la transformation a débuté, que la prise de conscience eut lieu. Puis je continuerai avec tous les autres membres de ma famille. Ils ont largement contribué à ma re-naissance, à la naissance de mon être profond.

Grâce à eux, Mme Toutlemonde a trouvé sa place.

Grâce à eux, Mme Toutlemonde est alignée avec ses valeurs, ses pensées, ses actes, son cœur et son âme.

Grâce à eux, Mme Toutlemonde est sereine. Elle est en paix. Gratitude !

Patatrac !

Il est urgent d’éradiquer ce principe de compétition qui place l’enfant, dès sa scolarité, dans une rivalité terrible avec les autres et lui laisse croire que s’il n’est pas le meilleur, il va rater sa vie. Beaucoup répondent à cette insécurité par une accumulation stupide de richesses, ou par le déploiement d’une violence qui vise à dominer l’autre, que l’on doit devoir surpasser.

Pierre Rhabi

— Maman, je suis vraiment désolé, mais mes rêves ne sont pas les tiens… J’ai préparé mon passeport et mon sac, je vais partir à Madagascar dans quelques jours.

Cette phrase a tourné dans ma tête des centaines voire des milliers de fois.

Mon fils aîné, à peine 18 ans, en terminale S, destiné à faire de brillantes études, dixit ses professeurs depuis le collège, veut tout plaquer pour partir, sac à dos, à Madagascar ! Les épreuves du bac commencent dans 4 jours !

Comme tous les soirs, nous sommes en train de dîner en famille. Anthony n’est pas vraiment là. Il est préoccupé, triste… Il demande à sortir de table, monte dans sa chambre sans même finir son assiette. Immédiatement, mon instinct de mère poule se met en alerte ! Je dois comprendre ce qu’il se passe. Je suis certaine que quelque chose ne tourne pas rond. Anthony est assis sur son lit, ses bras entourent ses jambes repliées, le menton sur les genoux.

— Qu’est-ce qui ne va pas, mon grand ?

— Rien, ça va, t’inquiète…

— Non, on ne me la fait pas à moi, je te connais comme si je t’avais fait… Dis-moi ce qui ne va pas ! De toute façon, tu me connais, je ne lâcherai rien tant que tu ne m’auras pas craché le morceau !

Il n’a pas lâché comme ça le bougre. Il a fallu du temps mais, à force de patience, de douceur et de bienveillance, il « pleure ».

— Je suis désolé maman, mais mes rêves ne sont pas les tiens.

Cette phrase me fait l’effet d’une bombe larguée sur ma vie.

Je n’ai rien vu venir, je suis à terre !

Anthony est un enfant facile. Tout semble fluide et aller de soi avec lui. Scolarité sans problème, bon élève, sérieux et sage. Très beau. Trop ? Les maîtresses l’adorent ! Lui, ne supporte pas d’être « chouchou ». Il a 2 ans et demi lorsqu’il accueille avec joie son petit frère. Il joue à merveille son rôle de grand frère responsable et raisonnable. Très sensible et perméable, il se fait quelque peu bousculé au collège. Il se fait harcelé ! Même tapé ! Sérieux, studieux, gentil et beau, cela plaît aux enseignants, pas aux enfants. Tanguy, son frère, lui explique comment se défendre du haut de ses 8 ans.

— Tu lui mets un coup comme ça dans les coucougnettes !

Rien à faire, il ne se défendait pas.

— La violence, c’est mal !

Il s’allie aux cancres et aux filous de la classe. Mais, sérieux de nature, n’arrive pas à cacher à ses parents les quelques bêtises qu’il exécute avec ses compères.

Je me rappelle un soir… Anthony a très mal au ventre. Il finit par avouer qu’il a fumé sa première cigarette avec des copains. « Ça n’était pas bien », il le savait et c’était trop dur pour lui de garder « cette grosse bêtise ». L’avouer le soulage.

À 14 ans, il se fait racketter. Il est pétrifié, ne se laisse pas dépouiller, mais se laisse gifler. Incapable de se défendre, sidéré par l’agressivité de l’autre.

Les choses commencent alors à se compliquer. Il commence à se laisser pousser les dreadlocks. Ne pas ressembler aux autres. S’éloigner des modèles qu’on lui avait donnés. Puis il commence à fumer des joints. Où est l’enfant modèle que je croyais connaître ? Première dégringolade de mon trône de maman.

— Qu’ai-je raté, qu’avons-nous raté ?

— Je ne vous reproche rien, je veux simplement être moi et arrêter de faire semblant !

— Tu faisais donc semblant, quand tu étais si sérieux, responsable, obéissant… ?

Je n’ai rien vu venir. Quand il nous annonce quatre jours avant le bac, qu’il part à Madagascar avec son sac à dos, cela finit de m’achever. Néanmoins, son père et moi réussissons à le convaincre de passer son bac avant de partir. Il accepte et devient lauréat d’un bac S. Cela ne signifie rien pour lui, hors un geste de mansuétude envers des parents qu’il n’a jamais cessé d’aimer. Mais, rien, décidément rien, ne peut l’empêcher, les années suivantes, d’aller à la découverte de lui-même. Aller à la rencontre de ses peurs pour mieux les combattre… De mon côté, le début d’année de nuits blanches et de la rencontre avec les miennes… de peurs.

Tantôt rasta, tantôt punk, il joue avec son apparence hors norme, comme s’il voulait provoquer l’agressivité des autres pour apprendre à y répondre.

Croyez-moi, cela marchait. Quand je me promenais avec lui en ville, le regard jugeant des passants, chargé de peur et d’agressivité, me mettait mal à l’aise, me révoltait.

Mon fils réagissait.

— Maman, tu vois en direct la « connerie » humaine ! Les gens ne se fient qu’à l’apparence. Quand je suis rasta, je suis un grand mou qui se laisse vivre. Quand j’ai une crête, je suis un gros dur à qui il ne faut pas se frotter. Alors qu’au fond, quand ils cherchent à me connaître, tous m’aiment et m’apprécient.

Il a d’ailleurs aidé ses grands-parents à évoluer sur le jugement, les apparences. Il leur a appris à ne plus avoir peur des « gens spéciaux ». Ils auraient pu être leur petit-fils.

Lors d’un grand voyage autour du monde, il a donc été au-devant de ses peurs, en traversant des pays à pied, à la rencontre d’inconnus étrangers dont il ne connaissait pas un mot de la langue.

— Les gestes et les mots du cœur sont universels, me disait-il.

Pendant un an de périple autour de la planète, il n’a été victime d’aucune agression de la part de quiconque. Il avait vaincu ses peurs !

Je prends l’entière responsabilité de ce mal-être de mon fils aîné, engendré par la volonté de nous faire plaisir. Son père, très présent dans l’éducation de nos quatre enfants, n’a jamais eu les mêmes priorités. Lui, c’était le sport. Il fallait que ses enfants soient « bien dans leurs baskets ». Moi, c’était l’école, la musique, le goût de l’effort, de quoi les armer pour la vie. Pour les valeurs à inculquer : bienveillance, honnêteté, droiture, politesse, respect… Nous étions raccords.

En ce qui concerne Anthony, mon ego de parent et de prof avait toujours été flatté. Il avait toujours été le chouchou des instits puis des profs, il était tout ce qu’ils aiment : scolaire, sérieux, bon camarade avec une bouille d’ange. Un ego qui, je le sais aujourd’hui, m’a totalement aveuglé. Mon fils donnait uniquement l’impression d’être un petit garçon sage, appliqué, scolaire, pour faire plaisir à sa mère, ne pas la décevoir. L’aîné de trois frères et sœurs, c’était le grand, le raisonnable, celui qui ne déroge pas au règlement. Il doit donner l’exemple… Mais que c’est lourd pour un enfant ! Aux antipodes de ce que doit être une vie d’enfant avec comme ingrédient principal l’insouciance ! À 18 ans, il n’en pouvait plus de devoir tenir ce rôle, il était emprisonné dans la figure du gentil. Mais, un enfant qui ne fait pas de bêtises ? Ne manque-t-il pas d’apprentissage, d’expériences, de tests ?

Le bac en poche, après 2 mois passés à Madagascar, il entame une année de sociologie, histoire de nous faire plaisir encore une fois ! Pour nous, l’espoir que ça l’intéresse et le motive à continuer. Grave erreur ! Chassez le naturel… Il fait la fête, sans doute pour oublier qu’il n’est pas à sa place. Et puis toujours cet attrait pour les cancres, ce qu’il n’a jamais été. J’ai fait le déni d’une foultitude de signes avant-coureurs. Il a mille fois affirmé le contraire pour nous rassurer. Durant cette période que je percevais comme une dégringolade aux enfers – mon mari n’est pas d’accord avec ces mots. Il a toujours eu plus de recul face aux expériences de notre fils – la peur me prenait les tripes !

Finalement, cette dégringolade a été salvatrice. J’ai enfin pris conscience.

— Maman, tu m’as toujours dit de suivre mes rêves. Et toi ? Les as-tu suivis ?

Il me voyait aller à reculons au collège. À cette période, j’enseignais. Mais aussi, je saignais. À l’intérieur. Avant chaque rentrée scolaire, j’ai mal. Non, je ne menais pas la vie dont je rêvais. Certes, j’étais très bien avec mes enfants, mon mari mais mon travail absorbait toute mon énergie. Je n’étais décidément pas à ma place. J’étais dans un « confort inconfortable »… Les vacances scolaires étaient ma respiration. Je ne faisais pas beaucoup d’heures et je n’avais même pas de copies à corriger. J’aimais mes élèves. Le supplice c’était « l’autour » ! Oui, à ce point-là ! Je me rendais malade et mon fils me l’a révélé sans ambages. À mon corps défendant. Il me l’a fait exploser en pleine figure ! Aujourd’hui, je fais beaucoup plus d’heures, j’ai beaucoup moins de vacances mais je me lève le matin enthousiaste, pleine d’entrain pour entamer ma journée de travail ! Alors je remercie Anthony de tout mon cœur, il est devenu mon Maître ! Il savait avant moi…

C’était en 2004… Je n’avais plus le choix.

— Tu as raison mon fils, il est temps que ça change !

Voilà comment j’ai quitté l’Éducation nationale !

Je prends ma retraite. J’ai 45 ans.

 

 

 

 

 

Le grand saut

 

 

 

On devrait apprendre à l’école, la connaissance de soi, l’adaptabilité, l’accueil des différences, le discernement… L’empathie, la gratitude, la bienveillance ne sont pas des valeurs Bisounours, mais de réels leviers pour la transformation personnelle et le mieux-vivre ensemble.

 

Thomas d’Asembourg

 

C’est le 1er janvier de l’année de mes 45 ans. Tiens, je prends conscience que c’est le jour de l’anniversaire d’Anthony ! Encore un de ses petits signes de l’univers. Un grand signe !… Ce jour, je prends une grande décision !

— À partir d’aujourd’hui, je vais m’occuper de MOI !

Telle est alors mon intime et radicale résolution.

Cela commence par : Je quitte l’Éducation Nationale. Avec mes 4 enfants, je peux prendre ma retraite, toute petite qu’elle soit, elle me permettra d’avoir un minimum pour aider à nourrir la famille. Mon mari vient d’être licencié, cela tombe mal, mais nous avons confiance, il va retrouver du travail. Dans tous les cas, je suis rongée par le stress et aller travailler ne fait qu’entretenir mon mal-être. Je dois quitter la « Grande maison ». C’est pour moi une question de vie ou de mort.

J’étais professeur d’E.P.S. Ce métier qui fait rêver tant de jeunes, je l’ai choisi pour faire plaisir à mon papa. Mes études m’ont passionnée mais, dès le premier stage en collège, j’ai su que ça n’était pas pour moi. À cette époque, ma priorité était de contenter mon père, il faut le croire ! Et j’ai continué… ce, pendant 25 ans !

Aujourd’hui, je comprends mieux le décalage que je percevais entre la vision de l’enseignant communément admise et la mienne. À l’école, au collège, au lycée, on demande à tous les enfants de rentrer dans le même moule, comme s’ils avaient tous la même pointure… Cette boîte est remplie de certitudes, de vérités qu’il faut ingurgiter pour acquérir une culture générale et devenir quelqu’un de performant. D’ailleurs ce modèle à la manière d’un « c’est comme ça et pas autrement ! » par qui a-t-il été établi ? Le système éducatif est basé sur une loi binaire : le vrai et le faux ; le juste et le pas juste… Ce qui entraîne la division, le cloisonnement, le rapport de force entre les êtres, le rejet, etc. L’école devrait mener à l’autonomie, développer l’esprit critique, contribuer à la découverte de ses talents, à s’aligner dans un projet de vie qui nous fait vibrer, à concrétiser ses rêves, etc. Tout cela dans le respect de l’autre et de la Nature. Cette sacro-sainte domination des « matières nobles » que tous les enfants doivent, de surcroît suivre au même rythme, amène à une hiérarchisation chez les enfants. Quand tu es bon en maths, tu es mieux considéré que si tu as 20 en musique ou en EPS. Une dévalorisation peut s’ensuivre, sans prendre en compte la multiplicité des intelligences.

Howard Gardner, professeur à l’origine de la théorie des intelligences multiples, défend l’idée qu’un élève en échec scolaire n’est pas forcément moins intelligent, mais doté d’une intelligence différente. Les intelligences linguistiques et logico-mathématiques sont les plus utilisées dans le système scolaire.

L’intellectualisation de l’E.P.S. m’a toujours gêné. Les instructions pédagogiques redondantes qui vous parlent de « référentiel bondissant » ne m’ont jamais intéressé. Vous ne pouvez pas dire ballon comme tout le monde ?! Ou encore, « se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé » pour nager, « activité de duel médié par un objet » pour le tennis et le badminton tout simplement. Mon rôle préféré était celui de professeur principal. Là, je pouvais m’investir pour l’équilibre et l’épanouissement futur de l’enfant. Coopérer avec ses parents, prendre en compte son vécu, son environnement, ses éventuelles circonstances atténuantes, ses compétences, ses talents propres… sans oublier ses rêves. Pour l’épanouissement de l’enfant, pourquoi ne pas prendre autant en considération, par exemple, l’intelligence musicale ou corporelle et kinesthésique ? Mais, dans ce système, cet épanouissement, est-il le but à atteindre ? Ne serait-ce pas plutôt la performance dans un monde de compétition ? Cette société, veut-elle des travailleurs heureux ou des travailleurs rentables ? Les deux pourraient pourtant être compatibles. N’est-il pas prouvé qu’un employé considéré et bien traité par ses supérieurs est aussi plus performant ? Mais nous constatons que les services publics du social, de la santé et de l’enseignement sont maintenant gérés par des gestionnaires financiers qui font passer la rentabilité bien avant l’humain. Et nous nous retrouvons avec des éducateurs qui doivent gérer une cinquantaine de familles d’accueil d’enfants en difficulté, des hôpitaux en manque de soignants, et des classes de 35 élèves au lycée… Les gens ne pensent donc qu’à ne pas perdre leur job, bourrés de stress de ne plus pouvoir payer leurs factures. La « tête dans le guidon », ils consomment à outrance pour compenser ce mal-être. La boucle est bouclée. Gagner de l’argent, dépenser de l’argent, l’argent, le nerf de la guerre. Albert Jacquard va radicalement dans ce sens en expliquant « qu’il faut rebâtir complètement une société humaine où la compétition sera finalement éliminée. Je n’ai pas à être plus fort que l’autre, j’ai à être plus fort que moi grâce à l’autre ». Un être épanoui, aligné, ancré pourra aisément vivre heureux, quel que soit son statut social. N’est-ce pas plus important que de réussir brillamment dans sa vie, résigné et frustré dans un monde de consommation outrancière ? Mes rêves à moi, ils ont toujours été mon moteur. J’essaie de les réaliser, ils me permettent d’avancer. Beaucoup me prennent pour une grande rêveuse, mot gentil pour ne pas dire perchée, hurluberlue ou irréaliste… Lorsque vous atteignez votre objectif, votre rêve, certains envient votre « chance »… Mais la chance, ça se saisit ! Le quantique vous dit aujourd’hui que la pensée est créatrice, alors, la chance, ça se fabrique !

Donc je quitte l’E. N., ouf !

Je cherche ma place. Que vais-je faire ? Qu’allons-nous faire ? J’aime fabriquer des objets de mes mains, mon mari aime le contact, la vente. Nous sommes dans une région touristique dans laquelle fleurissent l’été beaucoup de marchés. Pourquoi ne pas tenir un stand d’objets artisanaux ajoutés à mes créations de vitrines miniatures, plateaux de graines, etc. Nous faisons donc connaissance avec le monde des marchés estivaux. Très belles rencontres mais aussi apprentissage des dures lois de ce milieu très particulier, fermé et impitoyable. Nous constatons vite qu’il sera impossible de vivre de cette activité.