La démonstration (Fiche notion) - Arnaud Sorosina - E-Book

La démonstration (Fiche notion) E-Book

Arnaud Sorosina

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Beschreibung

Devenez incollable sur la notion de démonstration avec lePetitPhilosophe.fr !

Cette fiche propose une analyse approfondie de la notion de démonstration, avec une introduction générale, l'analyse des diverses approches philosophiques du concept et une synthèse de ce qu'il faut en retenir. La fiche est complétée par une liste de citations clés et une sélection des principaux sujets tombés au bac de philo ces dernières années en lien avec la notion.

• L'introduction présente les principales problématiques qu'implique le concept de démonstration.
• Ensuite, l'analyse se penche sur les approches des différents philosophes, en confrontant les points de vue de Platon, d'Aristote, de Descartes, de Pascal, de Kant et de Nietzsche.
• Enfin, après un bref résumé de l'analyse dans lequel on se focalise sur l'essentiel, on trouve des citations assorties d'explications, ainsi que des sujets bac sur la démonstration.

Cette fiche est destinée avant tout à un public de néophytes et aux lycéens qui préparent le bac de philo. Retrouvez la collection complète sur lePetitPhilosophe.fr !

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Introduction

Démontrer, c’est mettre en évidence quelque chose qui était en réserve, non manifeste. Cette définition permet de rendre compte de la double signification du mot « démonstration » :

d’une part, c’est une manifestation extérieure destinée à impressionner un éventuel spectateur. On parle dans ce cas de démonstration performative ;il désigne d’autre part la procédure logique par laquelle, à partir de deux propositions, on tire une conclusion qui met au jour une vérité auparavant inapparente. On parle alors de démonstration logique.

Telle est la force de la démonstration : elle agit à la fois sur les sentiments, sous sa forme non linguistique, et sur l’intellect, sous sa forme logique.

Bien sûr, il y a entre ces deux types de démonstrations un abime :

la démonstration de force, de richesse ou de maitrise technique cherche à manifester une puissance, parfois brutalement, et à « en imposer » ;la démonstration logique est un instrument visant à établir la vérité. En ce sens, elle suppose au contraire que les forces qui s’affrontent se soient dissipées, qu’elles aient été sublimées dans la capacité à cartographier le réel grâce à l’outillage conceptuel de la logique.

Il y a donc, de la démonstration performative à la démonstration logique, une spiritualisation de l’instinct, qui empêche sa puissance de se manifester dans le sensible pour l’appliquer à des réalités d’ordre intelligible. Toute la question est de savoir si, en s’intellectualisant, la force devient réellement inoffensive : l’idéal démonstratif est-il vraiment la recherche de la vérité ou bien une ruse de la puissance pour ne pas apparaitre comme telle ?

Niveaux de lecture :

*** : incontournable

** : à ne pas négliger

* : pour approfondir

Approches de la notion

Origines et fondements de la démonstration logique

La vérité archaïque *

L’idée de vérité comme adéquation entre le discours et le réel n’apparait qu’au Ve siècle av. J.-C., lorsque les philosophes s’emploient à codifier les règles du raisonnement. Auparavant, dans une société grecque fortement hiérarchisée, seuls certains individus détiennent la vérité : les maitres de vérité. Cependant, leur rôle n’est pas de dire ce qui est, mais de dire ce qui doit être cru : la vérité, au sens archaïque, n’est rien d’autre que la parole qui sort de la bouche de l’autorité supérieure. Elle a donc partie liée avec le pouvoir (citation 1).

Le terme grec alètheia, qui signifie « vérité », désigne étymologiquement le dévoilement de ce qui doit être conservé en mémoire (a-lètheia signifie, littéralement, le « non-oubli »). La pensée magicoreligieuse de l’époque archaïque (VIIIe-VIIe siècle av. J.-C.) ne fait aucun cas de la conformité entre la parole et la réalité, puisque la réalité est créée par la parole qui l’énonce. Dans une société où la parole vraie a une source bien déterminée et ne saurait faire l’objet de contestation,