Là où tout a recommencé - Patrick Foultier - E-Book

Là où tout a recommencé E-Book

Patrick Foultier

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Beschreibung

À la suite d'une épidémie qui a éradiqué une grande partie de la population mondiale, un groupe de personnes s’installe dans un village de la Haute-Loire afin de survivre, les villes étant devenues le lieu de défoulement et d’assouvissement des plus bas instincts pour des bandes armées. Sur place, avec l’aide du seul habitant de la campagne, ils s’organisent pour vivre à nouveau et assurer leur sécurité.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Des grands classiques jusqu’aux romans policiers, en passant par les romans d’espionnage et de science-fiction, Patrick Foultier n’a pas de préférence quand il s’agit des livres. Après La sœur du flic, il nous revient avec Là où tout a recommencé, son deuxième roman.

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Patrick Foultier

Là où tout a recommencé

Roman

© Lys Bleu Éditions – Patrick Foultier

ISBN : 979-10-377-4962-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre 1

Tout était arrivé très rapidement, la faute à ce maudit virus. L’épidémie avait eu une vitesse de propagation énorme, les médecins avaient découvert le problème quand il était trop tard. Pendant deux mois, nous étions porteurs de la maladie, contagieux, mais sans aucun symptôme. Dès que la maladie se déclenchait, le décès intervenait dans les quarante-huit heures. Dès les premiers morts, tous les hôpitaux étaient saturés, des centaines de cadavres encombraient les couloirs. De toutes les façons, il n’y avait plus de médecins et d’infirmiers, tous étaient malades ou morts. L’épidémie avait touché le monde entier. Dans les premiers pays concernés, les journalistes annonçaient un taux de décès proche de cent pour cent au niveau de l’équateur et une diminution en partant vers les pôles. En France, le pourcentage atteignait les quatre-vingt-quinze pour cent. Aucun médecin n’avait eu le temps de savoir pourquoi certains, j’en fais partie, n’avaient pas été contaminés.

Dans un certain sens, j’avais eu de la chance. Ma femme et mes enfants étaient parmi les premiers à mourir. J’avais réussi à les faire incinérer et à disperser leurs cendres dans un jardin public ou ils avaient leurs habitudes. J’ai conscience d’être une sorte de privilégié. De nombreux voisins étaient morts chez eux et les corps étaient abandonnés dans les appartements. Dans l’immeuble, l’odeur était épouvantable. Dans presque tous les logements, il y avait des corps en décomposition. Chez moi, je me tenais calfeutré, j’utilisais une quantité phénoménale de déodorant et de bougies parfumées pour arriver à respirer.

La vie quotidienne était relativement facile, l’électricité fonctionnait, impossible de savoir pour encore combien de temps. Nous avions donc le chauffage et la lumière. Pour la nourriture, il suffisait d’aller dans les magasins à proximité. Tout était à l’abandon et il suffisait de se servir dans les rayons. Il n’y avait plus personne. On trouvait de tout en abondance. La grande majorité des commerces avait été ouverte par des inconnus qui avaient cassé les vitrines ou forcé les portes. Les rues étaient vides, les gens n’avaient pas eu le temps de fuir, les voitures étaient garées dans les places de parking ou dans les garages. La télévision ne fonctionnait pas, il n’y avait plus personne. Par contre, internet fonctionnait ainsi que les téléphones, bien qu’ils ne sonnassent jamais.

Je passais mes journées à télécharger des vidéos sur de nombreux sujets, élever des abeilles, faire mon pain, cultiver des légumes. Je pensais que, très rapidement, il allait falloir être autonome. Les rayons des magasins vont rapidement se vider et surtout, sans électricité, plus de cuisine, impossible de faire cuire quoi que ce soit. La grande majorité des cuisinières fonctionne à l’électricité. Tous les réfrigérateurs et congélateurs seront arrêtés et tout le contenu avarié. Autrement dit, à part manger des pâtes ou du riz cru, la vie quotidienne deviendra très difficile.

Il ne fallait surtout pas sortir le soir. Des bandes armées traversaient la ville à des vitesses démentes en tirant à l’arme automatique dans tous les sens. J’avais l’impression de vivre des scènes du film « Lords of Wars », je ne sais pas d’où ils viennent. Se procurer des voitures puissantes avait été très simple, de même pour les armes et les munitions. Ils choisissaient un immeuble et le fouillaient de fond en comble en pillant tout ce qui a de la valeur, bijoux, montres, alcool, qu’ils consommaient sur place en cassant tout. Malheur à qui se trouvait sur leur chemin, surtout s’il était du sexe féminin et avait plus de douze ans. Dans ce cas, ils assouvissaient tous leurs fantasmes, surtout les pires, sans aucune retenue. Pour leur victime, la nuit était terrible et souvent fatale. Ils bénéficiaient d’une totale impunité, il n’y avait plus de police ou une quelconque autorité. Au matin, ils disparaissaient pour la journée laissant des impacts de balles dans les murs, et souvent une victime abandonnée sur le trottoir qui ne pouvait espérer aucun secours. Il n’y avait plus de médecin ou d’ambulances.

Le matin, en me réveillant, la première chose que je faisais, c’est vérifier si l’électricité fonctionnait encore. Une fois rassuré, je reprenais mon train-train quotidien. Les journées étaient très longues il ne se passait rien, tout était silencieux, pas de circulation. C’est fou comme les bruits du quotidien qui m’exaspéraient, coups d’avertisseur sonore ou pots d’échappement bruyants, me manquent. Ce silence était oppressant. Même les chiens des voisins n’aboyaient plus. Pour la plupart ils étaient morts de soif ou de faim, ils n’avaient plus personne pour les nourrir.

Chapitre 2

La solitude est de plus en plus difficile à supporter, je n’ai personne à qui parler, de temps en temps j’entends des voix, j’ai l’impression qu’on me parle alors que je suis tout seul dans l’immeuble.

Ce matin, en allant me ravitailler dans les commerces du quartier, j’ai rencontré un couple de survivants. Nous nous sommes presque sautés au cou, nous étions très émus de trouver du monde. Ils m’ont alors expliqué qu’ils se sont trouvés par hasard, ils me précisent comme une évidence qu’ils ne sont pas mari et femme et surtout qu’ils font chambre à part. Chez eux, ils ont des enfants qui ne sont pas les leurs et n’ont aucun lien de parenté. La femme m’explique que tous les soirs, ils sont très angoissés à cause de ces bandes qui pillent les appartements. Elle craint pour elle mais aussi pour la jeune fille de treize ans qui loge avec eux. En cas de descente de voyous, elle ne donne pas cher de sa peau et de celle de la jeune fille. Elle m’avoue qu’elles ont des armes de poing et qu’après s’être défendues, elles n’hésiteront pas à se donner la mort plutôt qu’être violées et torturées.

Je leur propose alors de venir s’installer dans ma résidence, c’est relativement sécurisé, un mur très haut entoure le parc et un portail imposant limite les accès. Après quelques secondes de réflexion, ils acceptent ma proposition avec enthousiasme en m’avouant qu’ils avaient repéré ma résidence et n’avaient pas réussi à y entrer. Nous nous donnons rendez-vous devant le portail, le temps qu’ils rentrent chez eux et reviennent avec le petit groupe.

En arrivant, je fouille la loge du gardien, je cherche les doubles des clés qu’il possède. Ensuite, avec mon butin, je fais le tour des logements que je peux ouvrir afin de trouver un domicile habitable, c’est-à-dire sans corps en décomposition. Je commence par mon palier et je sélectionne un duplex, beaucoup plus luxueux que chez moi, les propriétaires sont morts à l’hôpital. J’avais eu l’information par notre gardien avant qu’il décède.

Deux heures plus tard, mes nouveaux voisins arrivent avec une voiture, j’ouvre le portail et je les emmène vers leur nouveau lieu de vie. Ils s’installent rapidement pendant que je les découvre. Lui était expert-comptable, la cinquantaine, plutôt sportif, elle était secrétaire médical dans un cabinet à côté de son ancienne résidence. Leurs proches, mari, femme, enfants sont morts et, habitant dans le même immeuble, ils se sont regroupés. La jeune fille qui les accompagne apparaît à son tour, elle n’a plus personne et est restée avec le corps de ses proches plusieurs jours sans oser sortir avant de s’installer chez ses voisins. Le garçon me raconte sensiblement la même histoire. Les deux femmes m’avouent que pour la première fois, depuis plusieurs semaines, elles vont dormir tranquillement.

La jeune fille m’explique alors que par l’intermédiaire des réseaux sociaux, qui fonctionnent encore, elle est en contact avec des amis qui sont dans la même situation qui était la sienne avant de s’installer dans la résidence. Elle me demande alors l’autorisation de les faire venir avec les adultes, quand il y en a, qui les accompagnent. Évidemment, j’accepte son idée. Aussitôt, le garçon me demande la même chose, je donne mon accord avec enthousiasme en expliquant que je n’ai pas les clés de tous les logements, nous allons devoir défoncer des portes et surtout enlever des corps pour rendre les logements salubres.

Mon nouveau voisin, qui me demande de l’appeler Pierre, me propose de faire l’inventaire des logements en commençant par ceux dont j’ai la clé puis de regarder pour ouvrir les autres. Le bilan n’est pas reluisant, dans la grande majorité des logements il y a des corps en décomposition, nous décidons de voir combien de personnes vont arriver avant de se lancer dans une opération nettoyage. En revenant dans le logement la jeune fille, elle s’appelle Céline, m’explique que ses contacts sont très intéressés par sa proposition. Plusieurs groupes arrivent pour s’installer. Le garçon, lui c’est Bruno, vient vers nous, lui aussi nous donne la même information.

Alors que nous sommes à table, nous avons décidé de manger ensemble, une voiture klaxonne au portail. J’ouvre depuis le balcon avec ma télécommande et un minibus entre, suivit par une voiture, deux autres véhicules attendent pour entrer. Nous sommes surpris par le succès de notre proposition. Je descends avec Pierre, les occupants du minibus, deux hommes avec six enfants, aucun lien de parenté entre les uns et les autres, descendent. Les voitures se vident également. Alors que j’étais seul depuis plusieurs semaines, en quelques heures, c’est plus de trente personnes que je vais avoir pour voisins. Le changement est rude mais enthousiasmant.

Nous expliquons alors à nos nouveaux arrivants qu’il va falloir procéder à des opérations de nettoyage pour pouvoir s’installer. Un homme propose d’utiliser le local poubelle, qui est à l’extérieur et en béton, comme crématorium. Nous avons du carburant à volonté et il ne lui semble pas correct d’abandonner tous ses cadavres aux insectes. L’idée est bonne, nous regroupons les enfants dans le logement déjà occupé, le spectacle de tous ces corps en décomposition en train de brûler ne nous semble pas souhaitable. Nous prenons des masques en papier, nous les trempons dans du parfum, ensuite, les morts, roulés dans des draps, sont rassemblés dans le local poubelle. Nous les arrosons de gasoil et nous mettons le feu. Nous visitons tous les appartements de la résidence et le nombre de corps en train de brûler est impressionnant. Nous ajoutons régulièrement du carburant. L’odeur est terrible, heureusement, le vent ne souffle pas en direction de l’immeuble. Pendant l’opération, cinq autres véhicules sont arrivés, je suis épaté par l’efficacité des réseaux.