La sœur du flic - Patrick Foultier - E-Book

La sœur du flic E-Book

Patrick Foultier

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Beschreibung

Alain Delon (aucun rapport avec la star) est un chômeur en fin de droits, il trouve une solution pour s’en sortir :  dévaliser des banques sans y entrer. Très vite, son quotidien change et il mène la grande vie. Bénévole dans une association humanitaire, pour s'occuper un peu, il rencontre une mère de famille dans une situation très difficile. Seulement, cette femme est la sœur du policier chargé d’enquêter sur ses braquages.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Des grands classiques jusqu’aux romans policiers, en passant par les romans d’espionnage et science-fiction, Patrick Foultier n’a pas de préférence quand il s’agit des livres. Après avoir été un lecteur assidu, ce passionné de lecture signe avec La sœur du flic son premier roman.

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Patrick Foultier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La sœur du flic

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Patrick Foultier

ISBN : 979-10-377-3983-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1

 

 

 

Je m’appelle Alain Delon, comme l’acteur, je n’ai pas son physique ni son talent. Mon père s’appelait Delon ; avec ma mère, ils étaient fans de l’artiste et donc à ma naissance le prénom d’Alain était une évidence. Ça n’a pas été toujours facile et à l’école j’avais droit aux moqueries de mes camarades. Plus tard avec les filles, c’était difficile ! avoir un tel patronyme sans la musculature me valait des railleries. Je suis célibataire.

Pendant toute ma vie, le choix de mes parents a été difficile. Le seul moment où il présentait un avantage, c’est quand je devais faire signer un bulletin de notes douteux ou le mot d’un professeur, je regardais le programme télé et j’attendais un film avec Alain Delon, le vrai ; dans ce cas, le document était signé sans même être lu. À cette époque, j’en voulais un peu à l’acteur de ne pas passer plus souvent, je rêvais qu’il présente le journal de vingt heures. Ma vie professionnelle n’a pas été simple non plus : présentez-vous à un entretien avec ce nom et mon physique, votre interlocuteur a du mal à garder son sérieux.

7 heures, je me réveille. Depuis bientôt trente ans, je n’ai plus besoin de réveil, je ne regarde même pas l’heure, je le sais. Depuis bientôt trois ans, ces levées de bonne heure n’ont plus de raison d’être, je suis au chômage et ma situation devient intenable. Je me dirige vers les toilettes, puis vers la salle de bains, je prends une douche à l’eau ; il me restait un peu de liquide vaisselle et je l’ai terminé hier, plus le moindre morceau de savon. J’enfile un slip, que j’ai rincé la veille en utilisant de la mousse à raser, posé sur le radiateur ; il est sec. Les chaussettes sont à côté, douteuses, mais sèches. Je m’habille avec des vêtements que je porte depuis plusieurs jours, inimaginable de faire une lessive, je pense, à quoi bon ? Bientôt, je serai à la rue et ce genre de détails n’aura plus aucune importance. Je me dirige vers la cuisine, il me reste un peu de café, je le vide dans le filtre, un peu d’eau et pendant que la cafetière fait son travail je médite sur mon quotidien.

Ma descente aux enfers a été très rapide. Il y a seulement trois ans, je partais au travail chaque matin l’esprit serein, j’étais contremaître dans une petite usine spécialisée dans la fabrication de sondes utilisées dans l’aéronautique, le marché est très étroit et notre produit, à part utiliser une autre technologie plus chère et moins fiable, permettait à notre atelier de dégager des marges confortables et d’avoir de nombreux avantages sociaux.

Un matin, notre représentant syndical est venu nous voir dans le vestiaire. Notre patron a vendu l’usine à un investisseur américain, nous n’avons rien à craindre, nous dégageons de bonnes marges sur un marché protégé par un brevet, les Américains ne vont pas tuer la poule aux œufs d’or. Très rapidement, nous avons appris qu’avec l’usine notre ancien patron a également cédé le brevet aux Américains. Nous étions tranquilles, il était logique que le brevet et l’usine soient vendus ensemble. Après quelques semaines, notre activité a commencé à diminuer, nous avions de moins en moins de travail et souvent nous restions à l’atelier sans rien faire. Notre syndicaliste est arrivé un matin dans le vestiaire, les Américains ont installé une usine en Chine et la production est délocalisée, notre acheteur va améliorer les marges grâce à un montant de main d’œuvre moindre.

Quelques jours plus tard, nous avons reçu les premières lettres de licenciement économique. Nous avons manifesté, occupé l’usine, de toutes les façons la production continuait en Chine et nos aboiements laissaient les investisseurs indifférents. L’usine a fermé et pôle emploi est devenu mon nouveau patron.

Mon conseiller a été très clair : retrouver un nouveau travail à 58 ans allait être très difficile et je n’aurai jamais les avantages et le salaire que j’avais, il me reste 4 ans à travailler pour arriver à 62 ans et espérer une retraite. J’ai fait plusieurs stages de formation : rédiger un cv, quelle attitude avoir lors d’un entretien, savoir lire une offre d’emploi et y répondre tout ceci pour rien. Chaque candidature, pour n’importe quel poste, avait la même réponse : votre candidature est très intéressante et nous ne manquerons pas de vous contacter dès qu’un poste correspondant à votre profil se libérera. J’ai tout essayé : vigile, préparateur de commandes, homme d’entretien, chauffeur-livreur, personne ne veut d’un vieux.

Très rapidement, le montant de mes indemnités diminue, je suis de plus en plus souvent à découvert. Mon premier poste de dépense c’est mon loyer, j’habite dans une petite résidence haut de gamme, tous les mois le pourcentage de cette dépense sur mes revenus augmente et le reste pour vivre devient de plus en plus faible. J’ai tenté de déménager, mais personne ne veut louer un logement à un chômeur, je suis coincé. Depuis peu, une fois mon découvert renfloué et mon loyer payé, il ne reste plus rien et depuis trois mois le prélèvement de mon hébergement a été rejeté par ma banque, je ne me fais aucune illusion, je vais très rapidement être expulsé.

Je suis célibataire et sans enfants, la vie a fait que je n’ai jamais trouvé une compagne. Mes parents sont décédés depuis longtemps et je suis fils unique, je n’ai aucune famille pour m’aider à passer ce cap avant d’avoir une petite retraite. Je ne vois aucune solution pour me sortir de cette impasse et je suis convaincu que très rapidement je vais devenir un de ces SDF que je voyais dans la rue, mon seul espoir c’est que j’étais très généreux avec eux et je pense qu’ils vont me le rendre. Je regarde mes placards et mon réfrigérateur, tout est vide, je vais devoir faire quelques courses pour pouvoir manger, je vide mon porte-monnaie sur la table, il me reste dix-sept euros, nous sommes le 26 et je touche mes indemnités le 5, la majorité de cette somme sera bloquée pour renflouer mon découvert. Mon café terminé, pensif et désespéré, je vais sortir pour essayer de trouver de quoi manger.

Ma sonnette retentit, j’ouvre la porte et mon gardien est devant moi, je le salue, nous avons de bonnes relations et il me tend un courrier, c’est mon propriétaire ; si je ne paye pas mes loyers en retard avant la fin du mois, je serai expulsé. Ce n’est pas une surprise, mais la confirmation d’une situation que je connais et je dirais presque un soulagement, je sais à quoi m’en tenir, je vais commencer à faire mes cartons. En revanche, je ne sais pas où je vais les poser. En descendant, je croise mon facteur, il a un courrier recommandé pour moi, il me le donne ; j’ai 10 jours pour recouvrer mon compte à la banque sinon je suis interdit bancaire. En attendant, ma carte est bloquée et je ne peux plus faire de chèque. Il me reste 17 euros pour vivre 10 jours, je pars en direction de la supérette de mon quartier. Dans la rue, je passe devant mon agence bancaire, je suis gêné, j’ai peur que quelqu’un sorte pour me réclamer de l’argent. Je sais, c’est ridicule, mais dans ma situation on est parano.

Un camion de transport de fond est garé sur la zone qui lui est réservée, je le regarde rêveur, une toute petite partie de ce qu’il transporte réglerait tous mes problèmes, seulement braquer une banque ou un camion de transport de fonds c’est un métier et je ne me vois pas débarquer dans mon agence avec un masque et un révolver pour exiger la caisse. Soudain, j’ai une idée ! je vais braquer ma banque sans y entrer. J’ai dix-sept euros à investir dans mon projet ; si ça marche, je suis sauvé. Si ça foire, je me retrouve en prison, je ne serai pas à la rue ; dans un cas comme dans l’autre, je suis gagnant.

 

 

 

 

 

Chapitre 2

 

 

 

Je continue vers la supérette en pensant à ma liste de courses. En entrant, je vais vers le rayon jouets, je trouve un téléphone portable incroyablement bien imité, je suis surpris par la qualité de la réalisation. J’achète ensuite des bougies puis du papier cuisson, enfin je prends une boîte de haricots pour midi et un paquet de café, j’en ai pour 12 euros cinquante. En sortant, je me dirige vers une chocolaterie artisanale, je passe derrière la boutique et je trouve une boîte de confiseries vide. En revenant à la maison, je passe devant un chantier, je regarde dans la benne et je trouve des chutes de fils électriques de différentes couleurs. Je repasse ma liste et j’ai tout ce qu’il me faut.

Une fois chez moi, je déballe toutes mes trouvailles, j’enfile une paire de gants de vaisselle et je nettoie tout ce que j’ai touché, être un fan de séries policières a des avantages. Je déballe les bougies, je coupe l’extrémité pointue et je les roule dans le papier cuisson, je ferme à chaque extrémité en rabattant le papier et avec un fond d’huile de cuisine, j’imprègne le tout. Je fais un fagot et je lie le tout avec du ruban adhésif de couleur. Je déballe le téléphone, il est très léger, mais personne ne va le soulever, j’enfonce deux fils électriques dans le téléphone et l’autre extrémité du câble est introduite dans le fagot de bougies. J’installe le tout dans la boîte de confiseries. Je regarde mon travail et je suis très satisfait, l’effet est bluffant. Je cale le tout avec du ruban adhésif et dans la moitié vide, je place un sac de course de grande surface. Je referme le tout, content de moi, j’ai fait du bon travail ! J’ouvre et je mange ma boîte de haricots avec seulement un peu de sel, je n’ai pas de beurre. Je m’installe sur mon fauteuil face à la télévision en attendant l’ouverture de mon agence.

En début d’après-midi, je pars pour ma banque, ça passe, ou ça casse. J’attends qu’il y ait du monde au guichet, et je dépose ma boîte à côté de l’accueil. La fille me jette un regard distrait et continue de parler avec son client qui semble très en colère. Je m’installe en face de l’agence, j’ai vérifié, il n’y a pas de caméras dans la rue et j’attends que le client sorte. Depuis une cabine à proximité je téléphone à l’agence, la fille à l’accueil décroche, je la vois depuis ma cabine.

« Bonjour, je suis un client de votre agence et votre directrice m’a fait faire un placement qui se révèle très avantageux, pour vous remercier j’ai fait déposer une boîte de confiseries pour le personnel de l’agence, vous pouvez l’ouvrir et me dire s’ils sont bons. »

J’entends un bruit de papier, puis un cri de terreur. Mon interlocutrice a gardé son casque téléphonique sur la tête.

« Vous allez appeler votre directrice, dans le sac à l’intérieur de la boîte, elle va mettre la réserve d’argent liquide que vous avez dans l’agence, je suis du métier et je connais le montant disponible. Ensuite, avec le sac, elle se dirige vers la résidence à proximité, à gauche en sortant et elle va déposer le sac dans le local poubelles. Vous avez cinq minutes, si je vois le moindre uniforme ou si j’entends une sirène de police toute l’agence va sauter avec de très gros dégâts et de nombreux blessés. Mon montage est rudimentaire, mais très efficace, il me suffit de faire sonner le téléphone. Dès que votre directrice sera de retour, vous pourrez téléphoner à la police et des démineurs sécuriseront très rapidement le colis. »