La passion de Cooper - Tina Folsom - E-Book

La passion de Cooper E-Book

Tina Folsom

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Beschreibung

Anita Diaz, adjointe au shérif d'une petite ville du Nevada, suit la piste d'un tueur en série qui erre dans l'Ouest américain et se retrouve à San Francisco, où Cooper Montgomery, enquêteur de Scanguards et vampire hybride, se penche sur le meurtre d'une femme non identifiée. Lorsque leurs chemins se croisent, les menottes claquent, les têtes s'entrechoquent et les étincelles jaillissent entre les deux enquêteurs déterminés. Alors qu'ils font équipe pour traquer le tueur, Cooper sait qu'Anita finira par comprendre que le tueur en série qui laisse des corps exsangues dans son sillage est un vampire – et que Cooper, ses amis et sa famille le sont aussi. Mais combien de temps pourra-t-il lui cacher sa véritable identité, alors qu'Anita commence à soupçonner que Cooper et sa famille ne sont pas une famille américaine typique ? Lorsqu'Anita découvrira la vérité, l'attirance sexuelle qui s'installe entre eux sera-t-elle suffisante pour qu'elle prenne le risque de faire confiance au vampire dont elle tombe lentement amoureuse ? À PROPOS DE LA SÉRIE La série Scanguards Vampires est pleine d'action rapide, de scènes d'amour torrides, de dialogues pleins d'esprit et de héros et héroïnes forts. Le vampire Samson Woodford vit à San Francisco et possède une société de sécurité et de garde du corps, Scanguards, qui emploie à la fois des vampires et des humains. Et éventuellement des sorcières. Ajoutez quelques gardiens immortels et quelques démons plus tard dans la série, et vous aurez compris ! Chaque livre peut être lu seul et est toujours centré sur un nouveau couple qui trouve l'amour, mais la série est plus agréable lorsqu'elle est lue dans l'ordre. Et bien sûr, il y a toujours quelques blagues - vous comprendrez quand vous rencontrerez Wesley, un aspirant sorcier. Bonne lecture ! Les Vampires Scanguards La belle mortelle de Samson (#1) La provocatrice d'Amaury (#2) La partenaire de Gabriel (#3) L'enchantement d'Yvette (#4) La rédemption de Zane (#5) L'éternel amour de Quinn (#6) Les désirs d'Oliver (#7) Le choix de Thomas (#8) Discrète morsure (#8 ½) L'identité de Cain (#9) Le retour de Luther (#10) La promesse de Blake (#11) Fatidiques Retrouvailles (#11 ½) L'espoir de John (#12) La tempête de Ryder (#13) La conquête de Damian (#14) Le défi de Grayson (#15) L'amour interdit d'Isabelle (#16) La passion de Cooper (#17) Le courage de Vanessa (#18) Gardiens de la Nuit Amant Révélé (#1) Maître Affranchi (#2) Guerrier Bouleversé (#3) Gardien Rebelle (#4) Immortel Dévoilé (#5) Protecteur Sans Égal (#6) Démon Libéré (#7) Le club des éternels célibataires Séduisant (#1) Attirant (#2) Envoûtant (#3) Torride (#4) Attrayant (#5) Passionné (#6) Hors d'Olympe Une Touche de Grec (#1) Un Parfum de Grec (#2) Un Goût de Grec (#3) Un Souffle de Grec (#4) Les Vampires de Venise Nouvelle 1 : Raphael & Isabella Nouvelle 2 : Dante & Viola Nouvelle 3 : Lorenzo & Bianca Nouvelle 4 : Nico & Oriana Nouvelle 5 : Marcello & Jane Nom de Code Stargate Ace en Fuite (#1) Fox en Vue (#2) Yankee dans le Vent (#3) Tiger à l'Affût (#4) Hawk en Chasse (#5) La Quête du Temps Changement de Sort (#1) Présage du Destin (#2) Témoin Oculaire La série des vampires Scanguards a tout pour plaire : coup de foudre, ennemis à amants, rencontre mignonne, instalove, héros alpha, compagnons de destin, garde du corps, bande de frères, demoiselle en détresse, femme en péril, la beauté et la bête, identité cachée, âmes sœurs, premier amour, vierges

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Seitenzahl: 423

Veröffentlichungsjahr: 2025

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LA PASSION DE COOPER

VAMPIRES SCANGUARDS - TOME 17

HYBRIDES SCANGUARDS - TOME 5

TINA FOLSOM

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

Chapitre 25

Chapitre 26

Chapitre 27

Chapitre 28

Chapitre 29

Chapitre 30

Chapitre 31

Chapitre 32

Chapitre 33

Chapitre 34

Chapitre 35

Chapitre 36

Chapitre 37

Chapitre 38

Chapitre 39

Chapitre 40

Chapitre 41

Chapitre 42

Ordre de Lecture

Autres livres de Tina

À propos de l’auteur

RÉSUMÉ

Anita Diaz, adjointe au shérif d’une petite ville du Nevada, suit la piste d’un tueur en série qui erre dans l’Ouest américain et se retrouve à San Francisco, où Cooper Montgomery, enquêteur de Scanguards et vampire hybride, se penche sur le meurtre d’une femme non identifiée. Lorsque leurs chemins se croisent, les menottes claquent, les têtes s’entrechoquent et les étincelles jaillissent entre les deux enquêteurs déterminés.

Alors qu’ils font équipe pour traquer le tueur, Cooper sait qu’Anita finira par comprendre que le tueur en série qui laisse des corps exsangues dans son sillage est un vampire – et que Cooper, ses amis et sa famille le sont aussi. Mais combien de temps pourra-t-il lui cacher sa véritable identité, alors qu’Anita commence à soupçonner que Cooper et sa famille ne sont pas une famille américaine typique ? Lorsqu’Anita découvrira la vérité, l’attirance sexuelle qui s’installe entre eux sera-t-elle suffisante pour qu’elle prenne le risque de faire confiance au vampire dont elle tombe lentement amoureuse ?

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Édité par Vanessa Merly et Céline Gaudard

©2025 Tina Folsom

Scanguards® est une marque déposée.

1

— Le chef veut te voir.

Anita Diaz accrocha sa veste sur la chaise et se tourna vers la femme qui avait parlé. Comme Anita, Eloïse portait un uniforme qui l’identifiait comme membre du département du shérif du comté d’Elko. Elle avait dix ans de plus qu’Anita et mesurait au moins quinze centimètres de moins. Du haut de son mètre soixante-quinze, Anita était grande pour une femme et plus grande que certains des officiers masculins avec lesquels elle travaillait. À l’école de police, ses collègues masculins l’avaient considérée comme une concurrente, car sa taille et sa force l’aidaient à surpasser les élèves masculins dans de nombreuses disciplines physiques. Dans les combats à mains nues, elle avait fait tomber beaucoup d’hommes. Ils avaient été gênés qu’une femme puisse les surpasser. Cela l’avait rendue peu populaire auprès de ses pairs.

— A-t-il dit ce qu’il voulait ? demanda Anita en inclinant la tête en direction de la porte fermée du bureau du shérif.

— Je n’ai pas demandé.

Eloïse baissa la voix.

— Mais il n’avait pas l’air heureux.

— Eh bien, mieux vaut en finir alors.

Anita se dirigea vers la porte et frappa brièvement. Lorsqu’un bruit semblable à un aboiement se fit entendre à l’intérieur du bureau, elle ouvrit la porte et entra.

— Tu voulais me voir ?

Il fit un signe derrière elle.

— Ferme la porte.

Elle suivit son ordre et le regarda. Il était encore beau malgré son âge. À soixante et un ans, il pouvait encore faire tourner les têtes. Sa grande carrure athlétique, ses cheveux noirs et sa peau bronzée étaient inhabituels pour un homme de son âge, mais il avait toujours pris soin de lui.

Il se leva de sa chaise, la mâchoire serrée, ses yeux bruns perçants.

— Tu me déçois.

Anita aspira une bouffée d’air, sa colonne vertébrale se redressant alors qu’elle s’apprêtait à se faire passer un savon. Pourtant, elle ne dit rien, sachant qu’il détestait être interrompu lorsqu’il était sur le point de se lancer dans une tirade.

— Je t’ai donné trop de mou, plus que je ne le devrais. Personne d’autre ne prend les libertés dont tu te permets.

Il désigna la fenêtre qui lui aurait permis de voir le bureau en open space si les stores n’avaient pas été tirés.

— Mais utiliser à mauvais escient les ressources du département pour poursuivre une théorie farfelue ? Ça va trop loin ! Trop, c’est trop. Je t’ai déjà prévenue de ne pas aller dans ce puits sans fond. Il n’y a rien à y trouver. Il n’y a pas d’affaire ici.

— Mais Janet Fillmore a été enlevée. Je le sais ! Elle est en danger.

Il rétrécit les yeux.

— J’ai dit que tu pouvais parler ? dit-il avant de marquer une courte pause. Je ne pense pas, non.

Il se rapprocha, tout son corps semblant tendu.

— Janet et Hank avaient des problèmes conjugaux. Elle l’a quitté. Et pourquoi ne l’aurait-elle pas fait ? C’est un ivrogne et un bâtard paresseux. Sans le commerce et le travail acharné de Janet, Hank serait à la rue depuis longtemps.

D’un air de défi, Anita mit les mains sur les hanches.

— Je n’ai jamais dit le contraire. Mais j’ai vu ce que j’ai vu. Elle a été enlevée.

— Ce n’est pas parce que tu l’as vue monter dans un van avec un inconnu qu’elle a été enlevée. C’était probablement l’homme pour lequel elle a quitté Hank. Fin de l’histoire.

Anita remplit sa poitrine d’air, prête à défendre ce qu’elle avait vu cinq semaines plus tôt en sortant d’un bar local. Mais elle n’en eut pas l’occasion.

— Plus un mot sur ce sujet !

— Tu ne peux pas m’empêcher d’enquêter sur ces disparitions. C’est lié à maman. Je le sais. Elle ne m’a pas abandonnée. Elle a été enlevée. Elle n’aurait jamais…

Il blanchit.

— Ta mère nous a quittés ! Et elle n’a même pas eu le courage de nous dire au revoir.

Sa voix devint plus forte à chaque mot.

— Ne déterre pas le passé. Ça fait vingt et un ans…

— Papa, s’il te plaît, le supplia-t-elle. Elle ne nous a pas quittés. Elle nous aimait.

Anita sentit les larmes lui piquer les yeux.

José Diaz secoua la tête.

— Arrête de lui trouver des excuses. Si j’avais su que tu utiliserais les ressources du bureau du shérif pour chasser un fantôme, je ne t’aurais jamais soutenue pour devenir adjointe.

Il lui lança un regard noir.

— Je ne peux plus rien y faire, mais je ne vais pas faire preuve de plus d’indulgence. Tu prendras deux semaines de vacances, à partir de maintenant. Et quand tu reprendras du service, tu suivras les ordres. Plus de théories farfelues.

— Tu ne peux pas faire ça ! Tu ne peux pas me forcer à prendre des vacances.

— Tu préfères une suspension sans salaire ?

Le cœur d’Anita s’arrêta. La menace était claire.

— Tu n’oserais pas…

— Essaie pour voir, et c’est la mise à pied, la défia-t-il, sa voix n’étant plus qu’un faible grognement.

Anita ne doutait pas qu’il le pensait. Après tout, elle était sa fille et elle avait hérité de son opiniâtreté, même si, physiquement, elle ressemblait à sa mère blonde à la peau claire. José Diaz ne se laisserait pas influencer, pas dans l’état d’esprit où il se trouvait en ce moment. Il n’y avait pas moyen de lui faire entendre raison. Il avait décidé que Janet Fillmore avait quitté son mari, tout comme Helen Diaz l’avait quitté. Mais d’une manière ou d’une autre, Anita devait trouver des preuves pour qu’il accepte la vérité.

Elle releva le menton.

— Très bien. Je vais prendre des vacances.

Sans attendre sa réponse, elle tourna les talons et manqua d’arracher la porte.

— Anita, c’est pour ton bien, et au fond de toi, tu le sais.

Elle ignora ses paroles puis claqua la porte derrière elle. Dans le bureau en open space, elle remarqua que plusieurs de ses collègues tournaient la tête vers elle. Elle les ignora également, prit sa veste d’uniforme et son sac, puis sortit en trombe du bâtiment.

Lorsqu’elle arriva à sa maison dans la banlieue d’Elko, elle était encore furieuse. Elle sortit de la voiture et regarda la maison. Son père l’avait achetée peu après la disparition de sa mère. Avant cela, ils avaient vécu à Reno. José Diaz avait insisté pour déménager, prétextant que leur ancienne maison renfermait trop de souvenirs. Du haut de ses neuf ans, Anita n’avait pas eu son mot à dire, même si elle avait voulu rester là où elle se sentait le plus proche de sa mère. La vente de la maison et le déménagement à Elko avaient creusé un fossé entre elle et son père.

Lorsqu’il avait épousé une veuve après avoir obtenu le divorce par contumace de la mère d’Anita, cette dernière s’était sentie trahie. Mais au fond, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Son père était encore un jeune homme, viril et beau. Pourquoi ne fonderait-il pas une nouvelle famille ? Lorsque sa nouvelle femme avait donné naissance à deux garçons costauds en l’espace de trois ans, la maison était devenue trop petite pour la famille qui s’agrandissait. Ils avaient déménagé, et Anita, maintenant jeune adulte, avait accepté la proposition de son père de rester dans la maison, tandis que lui et sa nouvelle famille s’étaient installés dans une maison plus grande en ville. Cela leur avait donné la distance physique dont ils avaient besoin. Peu à peu, leur relation s’était améliorée.

Jusqu’à aujourd’hui.

Anita verrouilla la voiture et rentra à l’intérieur. Elle était contente de vivre seule maintenant et de ne voir son père qu’au poste de police ou chez lui, car elle n’avait pas à expliquer pourquoi un mur entier de son salon était couvert de cartes, de photos, d’imprimés et de post-its. La carte couvrait cinq états : Nevada, Californie, Oregon, Washington et Idaho. Des points bleus et rouges étaient marqués sur la carte. Les points bleus indiquaient les femmes disparues, et les points rouges représentaient les femmes retrouvées mortes. Sur tous les côtés de la carte se trouvaient des photos de femmes ainsi que des informations sur l’endroit où elles avaient été vues pour la dernière fois et l’endroit où elles avaient finalement été retrouvées mortes.

Son père avait raison : elle avait effectivement utilisé les ressources du département pour enquêter sur les disparitions et les meurtres de jeunes femmes non seulement dans le Nevada, mais aussi dans les États environnants. Elle s’était très vite rendu compte qu’aucune des femmes qu’elle avait identifiées n’avait été retrouvée dans l’État où elles avaient disparu. Lorsqu’elle avait fait ce lien, elle avait compris qu’elle était sur une piste : le tueur voyageait à travers ces états, trouvait des femmes en chemin, puis les tuait et les abandonnait dans un autre état. Elle avait deviné que c’était pour compliquer la tâche de la police locale et des services du shérif qui devaient faire le lien.

Uneinconnue du Nevada ne correspondrait pas immédiatement à une personne disparue dans l’Idaho. De plus, au cours des six années pour lesquelles Anita avait trouvé des données, le coupable n’avait jamais enlevé deux fois quelqu’un dans la même ville. Il en allait de même pour les cadavres : chacun d’entre eux avait été retrouvé dans une ville différente. Pourtant, deux choses étaient restées constantes, et avaient donc mis en évidence l’existence d’un tueur en série. Il ne tuait que des femmes grandes et blondes âgées de 30 à 45 ans, et la cause du décès était toujours la même : l’exsanguination.

Pourtant, une chose lui donnait l’espoir que Janet Fillmore, d’Elko, était encore en vie. Le tueur en série gardait ses victimes en vie pendant six à huit semaines. Les corps retrouvés dans les cinq États étaient morts depuis moins de vingt-quatre heures. Janet Fillmore avait disparu cinq semaines plus tôt. Elle était toujours en vie, quelque part.

Anita examina à nouveau la carte. Si sa théorie était correcte, le tueur en série voyageait dans le sens des aiguilles d’une montre, ce qui signifiait que la femme disparue d’Elko apparaîtrait quelque part en Californie du Nord. L’année précédente, une femme disparue à Las Vegas avait été retrouvée à Oakland, en Californie. Avant cela, c’était Sacramento, et avant cela Santa Rosa.

— Où es-tu allé cette fois ? murmura-t-elle en regardant les post-its qu’elle avait placés autour de la photo de Janet.

Fourgonnette blanche, disait le post-it. Plaque d’immatriculation : trop sale pour être lue. Heure : 0 h 25.

Elle s’approcha pour regarder à nouveau le visage de Janet. Elle avait trente-sept ans, était blonde et grande. Son permis de conduire indiquait qu’elle mesurait un mètre soixante-treize, soit deux centimètres de moins qu’Anita. Janet dirigeait une entreprise prospère à Elko, un magasin de meubles. Elle avait hérité du commerce de ses parents et l’avait amélioré pour en faire une entreprise très rentable. Anita était certaine qu’après avoir investi tout ce travail dans son entreprise, elle ne partirait pas sans rien dire. Non, Janet avait été enlevée. Anita enleva un post-it qui disait — partie volontairement ? et découvrit une autre note en dessous. Elle l’avait presque oubliée. Il y avait un autocollant sur la camionnette blanche dans laquelle Janet avait disparu.

Autocollant sur la camionnette : deux lettres entrelacées. S, F ?

Il devait s’agir d’un logo. Peut-être celui d’une entreprise ?

Janet s’assit devant son ordinateur portable et le démarra. Quelques instants plus tard, elle effectua une recherche sur les logos avec S et F. Il y avait une multitude de résultats. Elle cliqua sur Images. Diverses images représentant toutes les lettres S et F dans des polices, des couleurs et des configurations différentes apparurent à l’écran. Elle commença à faire défiler les images, quand elle s’arrêta brusquement. De l’orange surgit à l’écran, lui captivant le regard. C’était ça ! C’était l’autocollant qu’elle avait vu sur la camionnette. Elle cliqua dessus.

Le logo des Giants de San Francisco était inscrit en dessous.

La personne qui avait enlevé Janet avait un lien avec San Francisco. Elle jeta un coup d’œil à la carte. Jusqu’à présent, le tueur n’avait jamais déposé de corps à San Francisco, et il n’y avait jamais enlevé personne non plus. Du moins, personne qui correspondait au profil qu’elle avait établi.

Anita savait que ce n’était pas gagné, mais d’après ses estimations, il ne restait à Janet qu’une à trois semaines avant qu’elle n’apparaisse à son tour, morte par exsanguination. Sale bâtard ! Cette fois, elle devait l’arrêter. Elle devait arriver avant qu’il ne puisse la tuer, et l’arrêter une fois pour toutes.

Et peut-être qu’elle pourrait ainsi prouver que c’est lui qui avait enlevé sa mère vingt et un ans plus tôt, et découvrir où il avait jeté son corps. Alors, enfin, son père devrait enfin reconnaître que sa mère les avait aimés tous les deux et qu’elle ne les avait pas quittés comme une voleuse. Elle n’avait rien choisi. Quelqu’un l’avait forcée.

2

Une semaine plus tard

— Où est le corps ? demanda Cooper en s’engouffrant dans le petit centre de commandement situé au premier niveau du quartier général des Scanguards, dans la Mission.

À l’intérieur de la pièce, des moniteurs étaient fixés sur un mur et un grand bureau trônait au centre. Nicholas, un vampire hybride de vingt-neuf ans, fils de Zane, et l’un des vampires les plus méchants que Cooper ait jamais rencontré, leva les yeux. Cette semaine, c’était le tour de Nicholas de s’occuper du centre de commandement qui gérait toutes les urgences entrantes concernant les vampires et les crimes liés aux vampires.

— Ils l’ont déjà retiré de la scène de crime et l’ont apporté ici.

— Sans faire de médecine légale sur place ? Qui a ordonné ça, bordel ?

— J’ai pensé que tu voudrais que le corps soit enlevé le plus vite possible pour que personne ne voie dans quel état il était.

Sur la défense, Nicholas releva le menton.

— Je ne t’ai donc rien appris ? grogna Cooper, frustré. Est-ce que tu leur as au moins demandé de prendre des photos de la scène de crime ?

Nicholas se décala et serra la mâchoire.

— Je ne suis pas idiot. Bien sûr que je leur ai fait prendre des photos. Mais ce n’est pas la scène de crime de toute façon.

— Qu’est-ce que ça veut dire ?

— Le corps a été jeté là. Il n’y avait de sang nulle part. Il a dû la sucer ailleurs et la jeter ensuite dans cette ruelle.

— Qui est au courant ?

— L’humain qui l’a trouvée.

Nicholas regarda sur un bloc-notes posé sur le bureau.

— Michael Lavine. Il se rendait au restaurant et traversait la ruelle. Il a appelé le 911. Ils ont envoyé deux unités. Le temps qu’ils bouclent la scène et signalent que le corps était exsangue, Donnelly s’est assuré d’éloigner l’équipe médico-légale du SFPD et nous a contactés.

Cette nouvelle le rassura quelque peu. Au moins, peu de monde était au courant, et avec un peu de chance, ils pourraient éviter que les journaux n’en parlent. La découverte d’un corps exsangue susciterait toutes sortes de spéculations.

— Bien. Maya est-elle déjà en train d’examiner le corps ?

Nicholas acquiesça.

— Oui. Buffy l’aide.

— Je vais aller les voir tout à l’heure. Que savons-nous de la victime ?

Nicholas haussa les épaules.

— Pas grand-chose. Pas de carte d’identité, pas de bijoux, pas de vêtements.

Surpris, Cooper ramena son regard sur le jeune hybride.

— On l’a trouvée nue ?

— Oui.

Cooper se passa une main dans ses cheveux courts.

— Cela rendra son identification plus difficile. Dès que Maya aura de l’ADN, nous le passerons au CODIS. Tu as déjà les empreintes digitales ?

— J’allais les prendre pour pouvoir les passer à l’AFIS, dit précipitamment Nicholas. Euh, laisse-moi trouver le scanner.

Il se leva d’un bond et se dirigea vers le mur opposé. Il ouvrit plusieurs tiroirs de la grande armoire, en fouillant dedans.

Cooper leva les yeux au ciel. Nicholas avait encore besoin de beaucoup de surveillance, même s’il n’était que de trois ans son cadet.

— Je serai au centre médical avec Maya, annonça Cooper, ne voulant pas attendre que Nicholas se ressaisisse.

— Je serai en bas dans une seconde, promit-il sans regarder par-dessus son épaule.

Cooper quitta la pièce. Il n’avait jamais vu Nicholas aussi nerveux. Il savait ce que c’était de devoir faire ses preuves, et avec un père comme Zane, il n’était probablement pas facile pour un gars comme Nicholas de se distinguer et de forger sa propre voie. Avoir l’ombre de Zane au-dessus de lui rendrait n’importe qui nerveux. C’était la première fois que Nicholas dirigeait le centre de commandement tout seul. Cooper et les hybrides plus âgés l’avaient déjà fait à maintes reprises, mais il était maintenant temps de former les plus jeunes pour qu’ils soient prêts à diriger le moment venu.

Ce genre de pression réussissait bien à Cooper. Ce n’était manifestement pas le cas de Nicholas. Du moins, pas encore. Il avait besoin de quelques années de plus pour s’épanouir dans son rôle, contrairement à Cooper, qui se savait prêt à diriger. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle tous ceux qui travaillaient au centre de commandement lui rendaient des comptes. Il s’était battu longtemps et durement pour obtenir ce poste. Samson, le fondateur et propriétaire de Scanguards, un vampire au sang pur vieux de trois cents ans, l’avait promu peu après qu’il eut contribué à sauver sa fille Isabelle d’un vampire maléfique et dément.

Au lieu d’attendre l’ascenseur, Cooper prit les escaliers pour descendre au niveau souterrain où se trouvait le centre médical. Il était dirigé par la docteure Maya Giles, la femme vampire liée par le sang à Gabriel Giles, le commandant en second de Scanguards.

Cooper marcha le long du couloir qui menait au centre médical, mais s’arrêta avant d’atteindre les doubles portes qui menaient à la réception. Il frappa brièvement à la porte située à sa droite et glissa sa carte d’accès. Il entendit un léger bip, puis poussa la porte et entra.

Maya, la belle brune qui avait été médecin à l’UCSF avant d’être transformée en vampire contre son gré, se tenait penchée sur le corps d’une femme. Elle leva brièvement les yeux.

— Hé, Coop.

— Hé, Maya. Alors c’est elle, hein ?

Il n’avait jamais vu de cadavre aussi pâle. Ses cheveux blonds étaient longs, mais emmêlés, ses joues étaient creuses. À part ça, il ne pouvait pas dire grand-chose d’autre.

Maya hocha la tête d’un air sinistre.

— Il ne lui reste plus une seule goutte de sang.

— Des blessures par perforation ?

— Oui.

Elle tourna la tête de la femme, et Cooper put voir deux petits trous ronds sur le côté de son cou.

— Il n’a pas couvert ses traces, murmura-t-il pour lui-même. Pourquoi ne pas lécher les incisions pour que la chair cicatrise sans laisser la preuve qu’un vampire a fait ça ?

— Il a probablement essayé, suggéra Maya, mais si elle était déjà morte au moment où il a retiré ses crocs, sa salive n’aurait pas pu guérir sa peau. Même la salive d’un vampire ne peut pas guérir ce qui est déjà mort.

— Il s’est gavé d’elle.

Le dégoût monta en Cooper, en même temps que la nécessité de distribuer des punitions pour ce crime.

— Que peux-tu me dire sur elle ?

— Pas grand-chose. Elle a les yeux bleus, de bonnes dents ; elle mesure un mètre soixante-treize, plutôt grand pour une femme. Quant à son poids, je ne peux pas vraiment dire, parce qu’elle me semble avoir perdu du poids avant sa mort. Sa peau s’affaisse par endroits, mais cela peut aussi provenir du fait qu’il l’a sucé jusqu’à la moelle.

— L’âge ?

— Vers la fin de la trentaine, je dirais. Elle a eu un rapport sexuel au cours des dernières quarante-huit heures, mais je ne peux pas dire si c’était consensuel ou non. Si le vampire qui l’a tuée a couché avec elle, il a pu utiliser la manipulation mentale pour la faire céder, ce qui expliquerait l’absence de blessures autour de ses organes génitaux.

— Ça reste un viol.

— Je suis d’accord.

— Peux-tu me dire quand elle est morte ?

Maya regarda la grande horloge sur le mur.

— Vers 16 heures aujourd’hui.

Cooper se concentra sur ses paroles.

— Cela signifie que Nicholas avait raison quand il a dit qu’elle n’avait pas été tuée dans cette ruelle, mais ailleurs, et qu’elle avait ensuite été simplement jetée là.

— C’est logique, dit Maya. Il aurait dû attendre la tombée de la nuit avant de pouvoir la déplacer.

— Nicholas a dit qu’elle n’avait pas de papiers d’identité sur elle. Quand penses-tu que tu auras son ADN pour que nous puissions le passer au CODIS ?

— Buffy est au laboratoire en ce moment même, elle travaille dessus.

— Buffy ? Je ne savais pas qu’elle faisait déjà ce genre de travail.

Maya sourit pour la première fois depuis qu’il était entré dans la pièce.

— Elle est avec moi depuis plus d’un an maintenant, et c’est une excellente élève. Elle est très compétente.

— Je n’en doute pas. Tu es une grande professeure.

— Charmeur, dit Maya avec un sourire. Tu peux y aller maintenant. Je vais prendre une empreinte de ses dents au cas où nous n’aurions pas de résultat avec son ADN ou ses empreintes digitales.

— Cela me rappelle que Nicholas est en route pour venir ici, enfin, dès qu’il aura trouvé le scanner d’empreintes digitales.

Cooper leva les yeux au ciel.

— Lâche-le un peu. Faire sa première garde en tant que chef du centre de commandement est éprouvant pour les nerfs. Ethan était dans tous ses états quand il a dû coordonner toutes les urgences qui ont atterri à Scanguards.

D’après les souvenirs de Cooper, le plus jeune fils de Maya, Ethan, s’était bien débrouillé au centre de commandement et tout s’était passé comme sur des roulettes.

— Ethan avait tout sous contrôle.

— Et ce sera aussi le cas pour Nicholas. Sois juste patient avec lui. Crois-moi, il se fait suffisamment critiquer par Zane parce qu’il n’est pas parfait en permanence.

Cooper soupira.

— Tu as probablement raison. Zane est un esclavagiste.

Puis il pointa du doigt le corps.

— Tiens-moi au courant.

— Je t’appelle dès que j’en sais plus.

Cooper quitta la morgue et se dirigea vers l’ascenseur. Lorsque les portes s’ouvrirent enfin, il entendit un bruit au bout du couloir et vit Sebastian venir vers lui, transportant deux boîtes en bois d’apparence lourde sur un chariot.

— Retiens l’ascenseur, appela Sebastian.

Ce jeune homme de vingt-cinq ans, d’origine asiatique, était le fils d’Oliver. Oliver, vampire de sang pur, travaillait pour Scanguards depuis des décennies, et Sebastian, comme tant d’autres fils et filles de vampires, suivait les traces de son père et travaillait pour Scanguards.

Cooper sourit et retint la porte de l’ascenseur.

— Quelqu’un t’a relégué au rang de livreur ?

Sebastian le rejoignit et fit rouler les boîtes dans l’ascenseur.

— Loin de là. C’est le premier lot de ma dernière invention.

Cooper entra dans l’ascenseur et appuya sur le bouton menant au parking, tout en regardant dans la boîte du haut.

— Du sang en bouteille ? Ce n’est pas vraiment la dernière invention.

Scanguards avait commencé à mettre du sang humain en bouteille plusieurs décennies auparavant pour que leur personnel de vampires et de vampires hybrides puisse se nourrir plus facilement sans avoir à utiliser des humains qui ne se doutaient de rien. Cooper, sa sœur et ses amis avaient tous grandi avec du sang humain en bouteille, même si, bien sûr, ils avaient tous à un moment ou à un autre mordu des humains pour boire du sang directement à la source.

— Pas n’importe quel sang en bouteille. Il est gazéifié. Tu sais, pétillant, dit-il d’un air rayonnant. Tu devrais goûter. Je l’appelle Blood Splatter.

Il sortit une bouteille de l’étui et la tendit à Cooper.

— Un nom cool, non ?

— Éclaboussure de sang ? Tu me tues !

Mais il devait reconnaître que Sebastian avait des idées intéressantes et les connaissances techniques nécessaires pour les concrétiser. Cependant, personne ne savait si ce type de sang en bouteille allait s’imposer. Le sang n’était pas livré dans la bouteille de verre habituelle avec l’étiquette des Scanguards indiquant de quel groupe sanguin il s’agissait, mais dans une bouteille légère en aluminium de couleur argentée cachant son contenu.

— Très bien. Je vais y goûter.

— Excellent !

Sebastian lui donna une tape sur l’épaule, visiblement heureux.

— Fais-moi savoir si ça te plaît, d’accord ? Mais sois honnête. Si ça n’a pas bon goût, dis-le-moi et j’affinerai la recette. Je suis encore en phase de test.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent.

— Tu parles !

Cooper partit et se dirigea vers son SUV.

Il se fraya un chemin dans la circulation dense du soir jusqu’à North Beach, le quartier de San Francisco connu pour ses restaurants animés. Il était bordé par Telegraph Hill, où lui, Lydia et leurs parents vivaient, mais dans des maisons séparées. Comme son appartement était en cours de réparation à la suite d’un dégât des eaux causé par son voisin du dessus, Cooper logeait actuellement chez son oncle Wesley, un sorcier accompli, et sa femme, Virginia, une Gardienne de la Nuit, une créature surnaturelle capable de se rendre invisible et de traverser les matières solides.

Cooper finit par trouver une place de parking dans une rue secondaire, entre Washington Square et la ruelle où le corps de la femme nue avait été retrouvé quelques heures plus tôt. Son estomac gronda. Il s’était précipité à Scanguards dès qu’il avait été prévenu de la présence du corps exsangue et avait oublié de manger. En tant que vampire hybride, il pouvait compléter le sang humain par de la nourriture humaine ordinaire s’il le voulait, mais, comme beaucoup de ses amis, il buvait presque exclusivement du sang. Boire du sang humain était aussi essentiel pour un vampire hybride que pour un vampire de sang pur. Cela le rendait fort et lui donnait de l’endurance, tout en gardant ses sens aiguisés.

Il valait mieux qu’il se nourrisse tout de suite, afin d’être affûté lorsqu’il se rendrait sur la scène de crime. Il ouvrit le compartiment situé entre les deux sièges avant du SUV et en sortit la bouteille que Sebastian lui avait donnée un peu plus tôt. Il lut l’étiquette et s’esclaffa. Sebastian avait en effet baptisé le breuvage Blood Splatter.

Cooper dévissa la partie supérieure. Comme un geyser, le liquide rouge jaillit de l’étroit goulot, lui éclaboussant le visage et le cou.

— Putain !

Il tint la bouteille du côté passager de la voiture, loin de lui, pour éviter que du sang plus gazeux ne l’imbibe. Mais le mal était déjà fait. Le col et la partie supérieure de sa chemise blanche étaient éclaboussés de sang.

Cooper attrapa la boîte de Kleenex derrière son siège pour s’essuyer le cou et le visage. Mais il ne pouvait rien faire pour sa chemise. Il jeta un coup d’œil à son torse. On aurait dit qu’il venait d’abattre un cochon.

— Sebastian, je vais t’étrangler !

Dès qu’il aurait fini d’inspecter la ruelle où on avait retrouvé la femme morte.

3

Anita reçut l’appel alors qu’elle terminait son dîner dans un petit restaurant italien non loin de l’Airbnb dans lequel elle avait emménagé à son arrivée à San Francisco. Le T2 était situé en bordure de North Beach, et elle avait été surprise de pouvoir trouver quelque chose d’aussi mignon dans un court délai.

Elle avait passé la semaine dernière à se promener dans la ville, montrant la photo de Janet Fillmore aux commerçants et aux serveurs des restaurants, tout en gardant l’œil ouvert pour trouver une camionnette blanche avec un autocollant des San Francisco Giants. Malheureusement, il y avait trop de camionnettes blanches, et le suspect avait déjà eu tout le temps de déguiser celle qu’elle avait vue à Elko avec des autocollants sur les côtés pour qu’elle ait l’air différente.

Elle s’était également rendue au service de police, avait montré ses papiers du département du shérif d’Elko à un officier et avait demandé à être prévenue si une femme correspondant à la description de Janet Fillmore était retrouvée dans la ville, morte ou vivante. Elle savait que la police de San Francisco n’avait aucune obligation de travailler avec elle, puisqu’elle ne passait pas par les voies officielles, mais elle savait qu’ils la contacteraient par courtoisie si Janet se présentait à San Francisco.

— Adjointe Diaz ? C’est Stan Drummond, SFPD.

Le cœur d’Anita battit à tout rompre. Elle avait à la fois redouté et espéré cet appel.

— Officier Drummond ? Est-ce qu’on l’a retrouvée ?

— Je n’en suis pas certain à cent pour cent, mais il y a quelques heures, une femme correspondant à la description de votre amie a été retrouvée morte dans une ruelle de North Beach.

— Oh mon Dieu.

Un frisson glacial lui parcourut l’échine. Si c’était Janet, alors elle arrivait trop tard.

— Vous avez dit que vous n’étiez pas sûr à cent pour cent. Il n’y avait pas de pièce d’identité ?

— C’est ce qu’on m’a dit. Et pire : apparemment, elle était nue quand on l’a trouvée. Je suis désolé, adjointe. J’aimerais pouvoir vous donner de meilleures nouvelles.

Anita ravala la bile qui montait en elle.

— Puis-je venir l’identifier ?

— Euh, oui, mais vous devrez attendre jusqu’à demain. Il suffit d’aller à la morgue de la ville. J’espère que vous avez l’estomac bien accroché. Je n’ai pas vu le corps, mais d’après ce qu’on m’a dit, elle a été vidée de son sang.

— Exsangue ?

Anita ferma les yeux pour repousser les larmes qui montaient. Mais elle ne pouvait pas se laisser aller à ses émotions pour l’instant. Si le corps était exsangue, le tueur était presque certainement le même que celui qui avait enlevé et tué d’autres femmes au Nevada, dans l’Idaho, dans l’Oregon, dans l’État de Washington et en Californie. Elle était sur la bonne voie. Juste un peu trop tard.

— Merci, Officier Drummond. Une dernière chose. Savez-vous où on l’a trouvée exactement ? J’aimerais voir la scène de crime par moi-même.

Il soupira.

— Euh, je ne devrais pas vraiment vous dire ça, parce que c’est secret et qu’on ne veut pas créer de panique dans la ville. Pour l’instant, la presse n’en a pas encore eu vent, mais vous faites partie des forces de l’ordre, alors je ne vois pas où est le mal. Je vous enverrai l’adresse par texto.

— Merci. J’apprécie vraiment votre aide.

— Prenez soin de vous.

Il y eut un déclic dans la ligne. Un instant plus tard, son téléphone portable bourdonna d’un message de Stan Drummond : l’adresse où le corps avait été retrouvé. Elle tapota dessus et ouvrit l’application cartographique. L’adresse n’était qu’à quelques rues du restaurant. D’après l’application, y aller à pied prendrait dix minutes.

Anita régla sa note et se leva. Dans les toilettes, elle fouilla dans son sac à main et en sortit son arme ainsi que son étui d’épaule. Elle était heureuse que son père ne l’ait pas suspendue, sinon elle se serait retrouvée sans son arme. Avec elle, elle se sentait plus en sécurité en parcourant les rues la nuit, surtout dans une ville qu’elle ne connaissait pas très bien. Elle devait être prête à tout. Anita enfila l’étui d’épaule par-dessus son pull, puis y glissa l’arme et enfila son coupe-vent décontracté. Elle ajusta ses vêtements, pour que l’arme ne soit pas visible, avant de quitter le restaurant. Dehors, sur le trottoir, elle s’orienta et mémorisa l’itinéraire suggéré par l’application de son téléphone portable. Elle mit son téléphone portable dans la poche de sa veste, car elle ne voulait pas avoir l’air de quelqu’un qui ne connaissait pas son chemin. Cela la ferait passer pour une proie facile. Et la dernière chose dont elle avait besoin en ce moment, c’était qu’un agresseur la distraie de sa mission.

Il faisait humide et brumeux, comme cela avait été le cas pendant la journée. Les habitants appelaient ce temps gris de mai. Apparemment, il était suivi par la grisaille de juin. Bienvenue dans la Californie ensoleillée ! Elle était contente d’avoir emporté des jeans et des tee-shirts. Lors de son premier jour en ville, elle avait acheté quelques pulls pour tenir l’air froid à distance. La robe d’été qu’elle avait emportée était toujours dans sa valise et y resterait pendant toute la durée de son séjour.

Dans l’obscurité, le brouillard donnait désormais à la ville un air sinistre, faisant frissonner Anita malgré son pull et sa veste. Néanmoins, elle était toute excitée d’être ici, et pas seulement parce qu’elle voulait attraper le tueur en série qu’elle avait surnommé Midnight Bleeder. Il y avait quelque chose d’autre ici à San Francisco qui lui donnait envie d’explorer la ville plus en profondeur. Elle aimait l’architecture victorienne, les rues étroites et escarpées, les vieux téléphériques, les excellents restaurants, les bars et les clubs animés.

Pendant un instant, elle s’autorisa à rêver. Elle laisserait derrière elle la vie de la petite ville et irait vivre dans la grande ville dans un anonymat relatif. Ce serait une échappatoire et peut-être même la meilleure solution. Peut-être que quitter le Nevada lui permettrait de tourner la page et l’aiderait à accepter la mort de sa mère — et elle devait être morte, car si elle était encore en vie, elle aurait déjà contacté sa fille unique. Peut-être qu’une nouvelle ville lui donnerait un nouveau départ, une nouvelle vie. Non pas qu’elle puisse même rêver de vivre à San Francisco. Les prix de l’immobilier avaient explosé, et même la location d’un appartement d’une chambre était hors de sa portée.

En continuant à marcher, elle remarqua que les environs étaient de plus en plus calmes. Elle se trouvait à plusieurs rues de l’artère principale de North Beach, Columbus Avenue, où se trouvaient la plupart des restaurants et des bars. Mais ici, dans les rues étroites qui s’étendaient sur l’une des nombreuses collines de San Francisco, elle ne rencontra personne. De temps en temps, une voiture passait lentement devant elle, probablement à la recherche d’une place de parking introuvable. Anita avait laissé sa propre voiture sur la place de parking attribuée à l’Airbnb, car elle avait compris dès le premier jour que trouver une place de parking à San Francisco relevait du miracle.

Elle sortit son téléphone portable pour vérifier sa position GPS. Le point indiquait qu’elle était arrivée à destination. Elle aurait manqué la ruelle si elle n’avait pas regardé la carte. La raison était évidente : le lampadaire à l’entrée avait brûlé, et la ruelle elle-même était si étroite qu’une seule voiture pouvait y passer. Quelques poubelles étaient alignées sur le côté. Debout à l’entrée de la ruelle sombre, Anita leva les yeux et remarqua que le côté gauche était flanqué de ce qui semblait être un grand immeuble d’habitation. Sur le côté droit se tenait un bâtiment commercial sans fenêtre donnant sur la ruelle. C’était l’endroit idéal pour tuer quelqu’un.

Anita scruta l’obscurité, prête à sortir sa lampe de poche de son sac à main, lorsqu’elle perçut un mouvement au loin. Elle fit un pas dans la ruelle pour être dans l’obscurité totale, de manière à ce que celui qui se trouvait plus loin dans la ruelle ne puisse pas la voir. En jetant rapidement un coup d’œil vers la rue, elle s’aperçut qu’il n’y avait pas de ruban de police pour restreindre l’accès à la scène de crime. La police scientifique avait-elle déjà examiné la scène ?

Anita resta aussi silencieuse que possible, tandis que ses yeux s’adaptaient à l’obscurité. Des bruits de pas parvinrent à ses oreilles. Qui se promenait dans la ruelle ? Le tueur était-il revenu et cherchait-il quelque chose qu’il avait peut-être perdu en tuant sa victime ? C’était possible. Ou peut-être était-il revenu pour revivre son crime. Les tueurs en série, en particulier, aimaient revivre leurs actes encore et encore. Peut-être avait-il même observé la police lorsqu’elle était arrivée pour traiter la scène et emporter le corps. Un dérangé comme Midnight Bleeder était sans doute resté dans les parages pour regarder.

Sachant qu’elle devait être prudente, Anita sortit son arme de son étui et se glissa discrètement le long du mur, plus profondément dans la ruelle. Elle était contente d’avoir opté pour des baskets plutôt que pour ses bottes plus lourdes, qui auraient alerté la personne dans la ruelle de sa présence. Lorsqu’une lumière éclaira soudain une partie de la ruelle, elle se rendit compte que quelqu’un au premier ou au deuxième étage de l’immeuble de gauche avait allumé une lumière dans une pièce donnant sur la ruelle. La faible source de lumière éclairait directement un homme de grande taille, qui levait maintenant la tête lui aussi.

Elle l’entendit murmurer quelque chose pour lui-même alors qu’il se tournait de quelques degrés dans sa direction. C’était suffisant pour qu’elle puisse voir clairement son visage et son torse.

Anita réprima un juron, serrant instinctivement son arme plus fort. Le visage était celui d’un homme d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années — elle n’avait jamais été très douée pour deviner l’âge d’une personne — et il était plutôt beau. Rasé de près, menton ciselé, pommettes hautes, cheveux noirs très courts. Ses iris étaient cerclés de rouge, ce qui leur donnait l’air d’être injectés de sang, mais ce n’était peut-être qu’une illusion d’optique. Le sang sur sa chemise, en revanche, n’était certainement pas une illusion d’optique. Elle pouvait clairement voir des points rouges de différentes tailles sur son col et jusqu’au troisième bouton de sa chemise. Elle avait vu suffisamment d’éclaboussures de sang pendant sa formation à l’école de police et lorsqu’elle assistait à des scènes de crime pour savoir ce dont il s’agissait. Le motif qui ornait la chemise de cet homme semblait avoir été causé par quelqu’un qui aurait tranché l’artère d’une personne. Qui aurait taillé une artère pour vider une femme de son sang. La femme qui avait été retrouvée ici quelques heures plus tôt.

Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : c’était lui le tueur, et il était revenu sur les lieux du crime. Peu importe pourquoi. Tout ce qui comptait, c’était qu’on ne pouvait pas le laisser s’échapper. Elle devait agir avant qu’il ne disparaisse à nouveau, qu’il n’enlève et ne tue une autre femme. Il fallait l’arrêter à tout prix. Elle n’avait pas le temps d’attendre des renforts.

Anita leva son arme et la pointa en direction du suspect.

— Police ! Les mains derrière la tête ! Tout de suite !

4

Cooper tourna les talons et fit face à la personne qui avait aboyé l’ordre brusque, s’attendant à être confronté à un officier en uniforme du SFPD trop pressé. Au lieu de cela, il vit une jeune femme en civil qui pointait une arme sur lui. Bien qu’elle se tienne dans l’obscurité, sa vision supérieure de vampire lui permit de la voir suffisamment bien pour lui donner une évaluation rapide.

La femme avait à peu près son âge, peut-être quelques années de moins. Ses longs cheveux blonds étaient attachés en queue de cheval, révélant la structure parfaite de son visage et sa peau olivâtre. Elle était magnifique. Ses yeux bleus l’épinglèrent et, malgré la position agressive qu’elle avait adoptée avec son arme, la pointant droit sur lui, le doigt sur la gâchette, il reconnut une lueur de peur dans son expression. Elle était courageuse, mais aussi effrayée. Elle le percevait comme une menace. Avait-il accidentellement montré son côté vampire ? Cooper passa rapidement sa langue sur ses canines pour confirmer que ses crocs n’étaient pas sortis. Ce n’était pas le cas. Il savait aussi que ses yeux ne brillaient pas d’un rouge éclatant, sinon sa vision serait teintée de rouge, ce qui n’était pas le cas.

— J’ai dit les mains derrière la tête ! Je ne vais pas le répéter une troisième fois.

Il serait facile d’utiliser le contrôle mental sur elle pour lui faire lâcher son arme, mais il détestait devoir expliquer au chef de la police qu’il avait dû effacer la mémoire d’un policier à cause d’un incident. Même si le chef de la police Mike Donnelly avait gardé les secrets des Scanguards pendant des décennies, il préférait que les vampires ne s’exposent pas à son personnel si cela pouvait être évité. Et dans ce cas, c’était possible.

Cooper leva lentement les bras et mit les mains sur l’arrière de sa tête.

— Excusez-moi, officier, mais je pense que vous faites une erreur. Je n’ai rien fait de mal.

Elle se moqua, en inclinant le menton vers lui.

— Ta chemise dit le contraire.

Il jeta un coup d’œil sur lui-même. Il était surpris qu’elle ait vu les taches de sang dans l’obscurité. Apparemment, cette femme avait une excellente vue. Et la façon dont le Blood Splatter de Sebastian avait taché sa chemise donnait effectivement l’impression qu’il avait brutalement tué quelqu’un. Il ne pouvait pas le contester. Mais il devait dissiper ce malentendu.

— Je peux vous expliquer ça.

— Bien sûr que tu peux. Au poste de police.

Elle s’approcha, l’arme toujours pointée sur lui.

— Maintenant, mets-toi par terre, face contre terre.

— Vous faites erreur.

Elle fit un geste avec le pistolet.

— Tu l’as déjà dit. Maintenant, allonge-toi.

Il haussa les épaules.

— Très bien.

Elle allait bientôt lui devoir des excuses. Et il avait hâte que ces mots roulent sur ses lèvres embrassables. Cooper se laissa tomber sur le sol, gardant les mains derrière la tête. Il connaissait la marche à suivre.

Il tourna la tête pour la regarder alors qu’elle s’approchait.

— Tu vas vraiment me passer les menottes, n’est-ce pas ? Ce n’est pas que je n’aime pas les menottes, mais ce n’est pas vraiment l’endroit pour ça.

Lorsqu’il remarqua qu’elle poussait un soupir indigné, il ne put s’empêcher de glousser.

— Tu devrais au moins m’inviter à dîner avant.

Un instant plus tard, elle lui saisit la main gauche, y mit une menotte et la tira vers le bas jusqu’à son dos, puis fit de même avec son bras droit. Les mains menottées dans le dos, elle lui ordonna :

— Lève-toi.

Cooper se leva et se tourna vers elle.

— Alors, maintenant que tu t’es bien amusée, je te propose d’appeler le central pour parler au chef. Il réglera tout ça. Inutile de faire perdre du temps à la police avec une fausse arrestation.

— Tu me prends pour une conne ? C’est l’endroit exact où on a trouvé un corps il y a quelques heures à peine, et je te trouve ici, du sang partout sur toi, cherchant manifestement quelque chose. Tu as perdu quelque chose qui pourrait nous mener à toi, c’est ça ? C’est pour ça que tu es revenu ?

Putain ! Combien de personnes étaient déjà au courant pour le cadavre ? Donnelly n’avait-il pas fait en sorte que cela restait secret ?

— Tu ne fais pas partie des unités qui l’ont trouvée, dit-il en la scrutant. Comment t’appelles-tu ?

— Ça ne te regarde pas.

— Très bien. Tu veux jouer les dures à cuire ? Jouons les durs. Je veux que tu appelles le chef de la police, Mike Donnelly. Maintenant. Ici. Je ne ferai pas un pas de plus tant que tu ne l’auras pas fait.

Et si elle lui posait encore problème, il casserait simplement les menottes — puisqu’elles n’étaient pas en argent, un métal qu’aucun vampire ne pouvait briser — et lui effacerait l’incident de la mémoire.

Elle lui lança un regard noir, mais finalement, après quelques secondes qui lui semblèrent être des minutes, elle sortit son téléphone portable et tapa un numéro.

Cooper entendit le faible son de la sonnerie du téléphone alors qu’il se trouvait à plusieurs mètres de la femme qui l’avait arrêté.

— Département de la police de San Francisco, comment puis-je diriger votre appel ?

— Le chef de la police, s’il vous plaît.

— Votre nom s’il vous plaît ?

— Adjointe Anita Diaz, département du shérif du comté d’Elko.

Cooper leva un sourcil.

— Ce n’est même pas ta juridiction.

Anita lui lança un regard de reproche.

— Je crains que le chef ne soit parti pour la nuit. Quelqu’un d’autre peut-il vous aider ?

Elle hésita.

— Dis-leur que c’est au sujet des Scanguards, dit Cooper rapidement.

— Qu’est-ce que c’est censé...

— Dis-leur simplement, insista-t-il. Il prendra mon appel. Je suis Cooper Montgomery de Scanguards.

— Adjointe ? demanda l’opérateur.

— Euh, pourriez-vous faire savoir au chef que c’est au sujet de Cooper Montgomery de Scanguards.

— Oh, bien sûr, un instant, je vais vous mettre en relation avec son téléphone portable.

Stupéfaite, Anita le regarda. Elle ne s’attendait manifestement pas à ce que le chef de la police soit soudainement disponible. Cooper se tenait là, le sourire aux lèvres. Oh oui, il obtiendrait certainement des excuses, et maintenant il avait encore plus hâte. Et s’il jouait bien ses cartes, il pourrait probablement obtenir encore plus que cela.

— Ici Donnelly. Coop ? Qu’est-ce qui se passe ?

La voix de Donnelly était suffisamment forte pour que même un humain dépourvu de ses sens auditifs supérieurs l’entende.

— Monsieur ? Chef Donnelly ? Je suis Anita Diaz. Je suis adjointe au département du shérif du comté d’Elko.

— Le comté d’Elko ? C’est où ?

— Nevada, chef. J’ai arrêté un certain Cooper Montgomery.

— Qu’est-ce qu’il fout au Nevada ?

— Il n’est pas au Nevada. Il est à San Francisco.

— Mais vous avez dit être du Nevada. C’est une farce ?

— Non, chef. Pas de farce. Je suis ici à San Francisco, et j’ai arrêté M. Montgomery, qui est soupçonné de meurtre.

— Meurtre ? C’est quoi ce bordel ?

Cooper ne put s’empêcher d’afficher un sourire en coin. Il savait à quel point Donnelly pouvait être agacé lorsque les gens n’allaient pas droit au but tout de suite.

— Oui, euh, c’est à propos de la femme qui a été retrouvée morte ce soir. Je l’ai trouvé dans la ruelle où ça s’est passé. Il a des éclaboussures de sang sur sa chemise.

Anita parlait vite, les mots dégringolaient équitablement sur ses lèvres.

— Tout d’abord, c’est là que Cooper est censé se trouver. Il enquête sur le meurtre. Deuxièmement, comment savez-vous pour la femme morte ? Nous avons gardé ça secret. Et troisièmement, vous êtes hors de votre juridiction ! Vous ne pouvez pas arrêter un de mes hommes. Laissez-moi lui parler ! Tout de suite !

— Oui, chef. Je suis désolée, chef.

Le visage rouge comme une tomate mûre, Anita franchit la distance qui les séparait en deux pas et essaya de lui tendre le téléphone portable, mais Cooper haussa les épaules en indiquant ses mains, qui étaient toujours menottées dans son dos.

— Tiens-le-moi, ordonna-t-il rapidement à Anita, qui porta le téléphone portable à son oreille. Salut, Mike.

— Coop ? Tu veux me dire ce qui se passe ?

La voix de Donnelly était tout aussi forte qu’avant, et même sans mettre l’appel sur haut-parleur, Cooper savait qu’Anita pouvait entendre chaque mot de leur conversation.

— C’est juste un petit malentendu. Je suis sur le site de la décharge à la recherche d’indices. Je suppose que j’ai eu l’air un peu suspect.

Il fit un clin d’œil à Anita, qui rougit encore plus. Il n’avait pas voulu la mettre dans l’embarras, mais lorsqu’elle avait insisté pour lui passer les menottes, il n’avait eu d’autre choix que de demander à Donnelly de se porter garant pour lui.

— Ne t’inquiète pas. Mon équipe est sur le coup. Je te tiens au courant.

— Merci, Coop. Appelle-moi quand tu veux au cas où un autre policier de la cambrousse voudrait t’arrêter.

— Tu sais qu’elle a entendu ça, n’est-ce pas ?

— Dis-lui de ne pas toucher à mes hommes. Bonne nuit, Coop.

Il y eut un déclic dans la ligne. Donnelly avait raccroché.

— Ne t’inquiète pas, il n’est pas vraiment en colère, dit Cooper en regardant le visage rougi d’Anita.

Il se tourna à moitié, lui montrant ses mains menottées.

— Ça te dérange de me détacher ?

Anita fouilla dans son sac à main et en sortit la clé. Il lui tourna le dos et elle déverrouilla les menottes.

— Pourquoi ne t’es-tu pas identifié comme officier de police ?

Maintenant libre, Cooper se retourna pour lui faire face.

— Parce que ce n’est pas le cas. Je suis détective privé.

— Et tu tutoies le chef de la police ?

Il haussa les épaules.

— Je connais Mike depuis toujours.

Puis il reprit son souffle.

— Alors, à propos de tes excuses pour m’avoir arrêté à tort…

— Quelles excuses ?

— Celles que tu ne m’as pas encore données.

Il sourit.

Elle pointa du doigt sa chemise tachée de sang.

— J’ai simplement suivi les preuves. Alors, comment est-ce arrivé ? Ça ressemble à des éclaboussures de sang pour moi.

— C’est vrai.

Et il venait de trouver une excuse pour l’expliquer sans dévoiler son secret.

— J’ai arrêté une bagarre sanglante entre deux ivrognes. Qui aurait cru qu’un nez pouvait saigner aussi abondamment ?