La promesse de Blake - Tina Folsom - E-Book

La promesse de Blake E-Book

Tina Folsom

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Beschreibung

Blake Bond, vampire chef de la sécurité des hybrides au sein de Scanguards, et Lilo Schroeder, une humaine, se rencontrent lorsqu'une amie commune, Hannah, disparaît. Alors qu'ils dénouent le mystère de sa disparition, ils découvrent que des vampires malveillants ont élaboré un dangereux complot susceptible de mettre toute vie humaine en péril. Non seulement Blake et Lilo doivent garder une longueur d'avance sur leurs ennemis, mais ils doivent également lutter contre la brûlante attirance qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. Car en dépit de tout le courage dont Lilo fait preuve face au danger, nul ne sait comment elle réagira lorsque Blake révélera sa vraie identité… À PROPOS DE LA SÉRIE La série Scanguards Vampires est pleine d'action rapide, de scènes d'amour torrides, de dialogues pleins d'esprit et de héros et héroïnes forts. Le vampire Samson Woodford vit à San Francisco et possède une société de sécurité et de garde du corps, Scanguards, qui emploie à la fois des vampires et des humains. Et éventuellement des sorcières. Ajoutez quelques gardiens immortels et quelques démons plus tard dans la série, et vous aurez compris ! Chaque livre peut être lu seul et est toujours centré sur un nouveau couple qui trouve l'amour, mais la série est plus agréable lorsqu'elle est lue dans l'ordre. Et bien sûr, il y a toujours quelques blagues - vous comprendrez quand vous rencontrerez Wesley, un aspirant sorcier. Bonne lecture ! ⭐️ ⭐️ ⭐️ ⭐️ Lara Adrian, auteure de la série Midnight Breed, vendue dans le New York Times : "Je suis accro aux livres de Tina Folsom ! La série des Scanguards® est l'une des choses les plus chaudes qui soient arrivées à la romance vampirique. Si vous aimez les lectures torrides et rapides, ne manquez pas cette série palpitante !" Les Vampires Scanguards La belle mortelle de Samson (#1) La provocatrice d'Amaury (#2) La partenaire de Gabriel (#3) L'enchantement d'Yvette (#4) La rédemption de Zane (#5) L'éternel amour de Quinn (#6) Les désirs d'Oliver (#7) Le choix de Thomas (#8) Discrète morsure (#8 ½) L'identité de Cain (#9) Le retour de Luther (#10) La promesse de Blake (#11) Fatidiques Retrouvailles (#11 ½) L'espoir de John (#12) La tempête de Ryder (#13) La conquête de Damian (#14) Le défi de Grayson (#15) L'amour interdit d'Isabelle (#16) La passion de Cooper (#17) Le courage de Vanessa (#18) Gardiens de la Nuit Amant Révélé (#1) Maître Affranchi (#2) Guerrier Bouleversé (#3) Gardien Rebelle (#4) Immortel Dévoilé (#5) Protecteur Sans Égal (#6) Démon Libéré (#7) Le club des éternels célibataires Séduisant (#1) Attirant (#2) Envoûtant (#3) Torride (#4) Attrayant (#5) Passionné (#6) Hors d'Olympe Une Touche de Grec (#1) Un Parfum de Grec (#2) Un Goût de Grec (#3) Un Souffle de Grec (#4) Les Vampires de Venise Nouvelle 1 : Raphael & Isabella Nouvelle 2 : Dante & Viola Nouvelle 3 : Lorenzo & Bianca Nouvelle 4 : Nico & Oriana Nouvelle 5 : Marcello & Jane Nom de Code Stargate Ace en Fuite (#1) Fox en Vue (#2) Yankee dans le Vent (#3) Tiger à l'Affût (#4) Hawk en Chasse (#5) La Quête du Temps Changement de Sort (#1) Présage du Destin (#2) Thriller Témoin Oculaire La série des vampires Scanguards a tout pour plaire : coup de foudre, ennemis à amants, rencontre mignonne, instalove, héros alpha, compagnons de destin, garde du corps, bande de frères, demoiselle en détresse, femme en péril, la beauté et la bête, identité cachée, âmes sœurs, premier amour, vierges, héros torturé, écart d'âge, amour de seconde chance, amant en deuil, retour d'entre les morts, bébé secret, playboy, enlèvements, d'amis à amants, coming out, admirateur secret, dernier à savoir, amour non partagé, amnésie, royauté, amour interdit, jumeaux identiques

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Seitenzahl: 452

Veröffentlichungsjahr: 2025

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LA PROMESSE DE BLAKE

VAMPIRES SCANGUARDS - TOME 11

TINA FOLSOM

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

Chapitre 25

Chapitre 26

Chapitre 27

Chapitre 28

Chapitre 29

Chapitre 30

Chapitre 31

Chapitre 32

Chapitre 33

Chapitre 34

Chapitre 35

Chapitre 36

Chapitre 37

Chapitre 38

Chapitre 39

Chapitre 40

Chapitre 41

Chapitre 42

Épilogue

Ordre de Lecture

Autres livres de Tina

À propos de l’auteur

RÉSUMÉ

Blake Bond, vampire chef de la sécurité des hybrides au sein de Scanguards, et Lilo Schroeder, une humaine, se rencontrent lorsqu’une amie commune, Hannah, disparaît. Alors qu’ils dénouent le mystère de sa disparition, ils découvrent que des vampires malveillants ont élaboré un dangereux complot susceptible de mettre toute vie humaine en péril.

Non seulement Blake et Lilo doivent garder une longueur d’avance sur leurs ennemis, mais ils doivent également lutter contre la brûlante attirance qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Car en dépit de tout le courage dont Lilo fait preuve face au danger, nul ne sait comment elle réagira lorsque Blake révélera sa vraie identité…

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© 2018 Tina Folsom

Scanguards est une marque déposée.

1

Elle n’aurait pas dû ignorer l’appel téléphonique.

Lilo regarda par la vitre du taxi, tandis que celui-ci se frayait un chemin à travers la dense circulation en cette heure de pointe. Son vol en provenance d’Omaha avait été retardé en raison d’importantes chutes de neige au Nebraska, et l’avion avait atterri à San Francisco bien après le coucher du soleil. Anxieuse, elle tapota des doigts le cuir lice de son sac à main et se remémora l’implorant message d’Hannah.

« Lilo, il faut que tu me rappelles. Je n’ai personne à qui parler de ça. J’ai besoin de ton aide. Tu sais toujours quoi faire. »

Un léger sourire se forma sur ses lèvres et, involontairement, elle secoua la tête. Sa meilleure amie depuis le lycée avait tellement confiance en elle. Comme si elle pouvait tout arranger. Mais qu’en serait-il si, cette fois, ce n’était pas le cas ? S’il était déjà trop tard ?

À dire vrai, elle ne savait même pas ce qu’elle avait à régler. Hannah était partie. Disparue de la surface de la terre.

L’appel de Madame Bergdorf, la veille au soir, l’avait confirmé.

« Hannah ne m’a pas appelée pour mon anniversaire.Lilo, tu sais qu’elle appelle toujours. Elle ne répond pas à son téléphone. Je suis inquiète pour elle.

Et Lilo l’était également. Car en dépit de tous ses défauts, Hannah avait toujours été une fille prévenante envers sa mère. Si elle ne l’avait pas appelée pour lui souhaiter son anniversaire, cela signifiait qu’elle n’avait pas eu accès à un téléphone. Hannah était-elle tombée malade, ne se rendant pas compte de l’importance de la date qu’elle avait manquée ? Il était improbable qu’une grippe ou un refroidissement l’eût fait délirer au point d’en oublier l’anniversaire de sa mère. Peut-être avait-elle eu un accident et, dès lors, incapable de communiquer. Mais même si elle avait été emmenée à l’hôpital, le personnel hospitalier aurait averti tant Lilo que Madame Bergdorf, car toutes deux étaient listées comme personnes à contacter en cas d’urgence. Non, quelque chose clochait. Lilo pouvait le sentir : quelque chose de terrible était arrivé à Hannah.

La culpabilité l’envahit. Ayant éprouvé des difficultés à terminer son dernier roman policier, elle avait été stressée par l’échéance fixée par son éditeur. Celui-ci ne l’ayant pas lâchée d’une semelle, elle avait courbé l’échine et s’était isolée du monde extérieur pour finir ce satané livre. Mais à quel prix ? Elle avait brisé sa promesse faite à Hannah, une promesse que toutes deux s’étaient fait en troisième année : d’être toujours là l’une pour l’autre. Mais plutôt que d’appeler son amie afin de savoir ce qui n’allait pas, elle avait terminé son bouquin, histoire de ne pas manquer l’échéance.

Lilo soupira. Quel genre d’amie agissait de la sorte ? Elle avait entendu le ton suppliant du message vocal laissé par Hannah lorsqu’elle l’avait appelée, juste quelques jours avant l’anniversaire de sa mère. Hannah avait semblé tendue, inquiète. Lilo regretta d’avoir laissé l’appel téléphonique terminer sur la boîte vocale plutôt que de décrocher et parler à son amie. Et si Ronny, ce bon à rien avec qui elle sortait, lui avait fait du mal ? Pour quelle autre raison Hannah aurait-elle dit qu’elle ne pouvait parler à personne d’autre qu’à elle ? Si seulement Lilo en savait plus sur la relation entre Hannah et Ronny ! Mais son amie était restée muette à ce sujet, ne dévoilant jamais grand-chose à propos de ce Ronny. Comme si, d’une certaine façon, elle avait honte de lui.

La seule chose que Lilo savait, c’était que Ronny était très possessif. Et c’était un trait de caractère qu’elle n’avait jamais aimé chez les hommes. C’était une raison pour laquelle ses relations n’avaient jamais duré longtemps. Elle avait besoin d’être indépendante, et il ne lui était pas facile de faire confiance. Peut-être que son mystérieux cerveau d’écrivain avait quelque chose à voir avec cela. Elle connaissait tout simplement la noirceur de la psyché humaine et, plus que quiconque, était davantage consciente de ce qui pouvait se cacher sous l’apparence.

Après l’appel de Mme Bergdorf, Lilo avait réservé le premier vol pour San Francisco, déterminée à trouver Hannah et à découvrir ce qui s’était passé. Elle ne rentrerait pas chez elle avant d’avoir accompli cette tâche. Elle espéra juste ne pas avoir de mauvaises nouvelles à annoncer à la mère de son amie lorsque ce serait fait.

— C’est ici, dit le chauffeur de taxi en s’arrêtant devant un bloc à appartements de trois étages. Numéro 426.

Lorsqu’Hannah avait emménagé dans ce quartier, elle avait tout d’abord chanté les louanges de ce dernier mais, maintenant qu’il faisait nuit et qu’il y avait peu de réverbères pour éclairer l’endroit, Lilo ne pouvait comprendre l’attrait de son amie pour cette rue en pente raide de North Beach. Elle était bien heureuse que le chauffeur de taxi l’eût déposée juste en face du garage afin de ne pas avoir à traîner sa valise en haut de la colline.

Après avoir payé la course, Lilo gravit les marches menant à la porte d’entrée. Il y avait six sonnettes, une pour chaque appartement. Bergdorf était écrit sur l’une d’elles. Elle sonna. Comme elle s’y était attendue, personne ne répondit. Mais elle n’allait pas laisser un si petit obstacle l’arrêter. Elle n’était pas auteur de romans policiers pour rien. Et elle connaissait Hannah mieux que sa propre sœur. Ayant un jour été bloquée à l’extérieur de son nouvel appartement, Hannah avait dû payer une somme exorbitante pour un serrurier ; histoire qu’elle avait racontée dans les moindres détails. Elle s’était résolue à ne plus se retrouver sans clé, et Lilo et elle avaient alors trouvé la meilleure cachette pour un double de celle-ci.

Lilo scruta donc les abords de l’entrée. Un bougainvillier accroché à un treillis grimpait sur un côté du mur. Il n’était pas en fleurs. Bien que la température extérieure à San Francisco fût de dix degrés, soit assez douce pour ce début janvier, il ne faisait pas suffisamment chaud pour la floraison. Les feuilles cachaient la majeure partie du treillis en bois, mais Lilo savait ce qu’elle cherchait : une clé attachée au bout d’une ficelle marron se fondant parfaitement dans le décor. Elle tira dessus. La clé émergea de sa cachette, une profonde fissure dans la fondation probablement causée par un tremblement de terre.

Clé en main, Lilo entra dans le bâtiment et trouva l’appartement d’Hannah au premier étage. Elle écouta afin de percevoir d’éventuels bruits provenant de l’intérieur du pied-à-terre, mais tout était calme. Tandis qu’elle poussait la porte et entrait, elle fronça le nez. Il y avait une odeur de nourriture avariée.

Elle actionna le bouton de l’interrupteur et ferma la porte derrière elle.

L’endroit n’avait rien de spécial. C’était un appartement une chambre pourvu d’un grand salon, d’une cuisine séparée et d’une petite salle de bain. En dépit de sa taille, on y retrouvait la touche personnelle d’Hannah partout. Les décorations et meubles branchés du monde entier représentaient Hannah dans toute son excellence. C’était sa maison.

Lilo fit glisser son manteau sur ses épaules et le déposa sur une chaise avant de se diriger vers la porte ouverte depuis laquelle la forte odeur émanait. C’était la cuisine. La lumière sous le comptoir était allumée, et la cause de cette odeur fut d’une évidence immédiate : une conserve de nourriture pour chien à moitié entamée trônait sur le plan de travail. Lilo regarda autour d’elle. Il y avait une autre porte qui donnait sur un petit hall menant, d’un côté, à la salle de bain et la chambre et, de l’autre, au salon et à la porte d’entrée.

À terre, près du réfrigérateur, se trouvaient deux bols : l’un rempli d’eau, et l’autre, vide bien que sale. Un chien y avait mangé récemment. Frankenfurter, le terrier d’Hannah.

— Frankenfurter ? cria-t-elle.

Mais elle ne reçut aucun signe de sa présence.

Lilo attrapa la conserve de nourriture avariée et la jeta à la poubelle, puis ouvrit la fenêtre de la cuisine afin de laisser entrer un peu d’air frais et retourna dans le salon.

Hannah avait-elle nourri le chien, l’avait-elle ensuite emmené faire une balade pour ne jamais revenir ? Ou était-elle partie en toute hâte en emmenant Frankenfurter pour échapper à Ronny ? Et si Ronny s’était pointé chez elle et qu’ils s’étaient disputés ? S’il lui avait fait du mal ou l’avait kidnappée ? Et s’il l’avait tuée et fait disparaître son corps…

Cette pensée la fit frissonner, tandis qu’elle regardait tout autour à la recherche de signes de lutte. Mais la pièce était rangée. Il y avait quelques magazines sur la table basse, une couverture sur le canapé, un jouet à mâcher pour le chien à côté d’un fauteuil. Rien qui ne sortît de l’ordinaire. Pas de tache de sang sur la moquette. Elle souleva un coin du vieux tapis. Aucune trace de tache par-dessous non plus. Elle soupira de soulagement.

Sur la table de la salle à manger, l’ordinateur d’Hannah était allumé. Elle toucha la souris afin de le sortir du mode « veille » dans lequel il était plongé, et un écran de connexion apparut en quelques secondes. Mais elle ne pouvait déverrouiller l’écran sans le mot de passe d’Hannah. Elle tenta différentes combinaisons : Frankenfurter, Bergdorf, J’aime Maman, et même son propre nom, mais aucun d’eux ne fonctionna. Son amie était visiblement trop avertie que pour utiliser un mot de passe pouvant aisément être deviné par quelqu’un qui ne la connaissait que superficiellement.

Si elle voulait découvrir ce qu’Hannah avait fait avant de disparaître, elle devait entrer dans son ordinateur. Elle voulait vérifier l’historique récent et sa boîte de réception afin de savoir si elle avait reçu des emails inquiétants. L’un ou l’autre pourrait fournir un indice de l’endroit où elle se trouvait. Mais tout d’abord, elle devait se rendre à la police pour signaler sa disparition. Et elle le ferait juste après avoir pris une douche rapide et s’être changée, car ses vêtements chauds lui donnaient l’impression d’être dans un sauna. Sa peau était collante, et elle se sentait fatiguée du voyage. Une douche la revigorerait et lui prodiguerait la force dont elle avait besoin pour chercher son amie.

2

En service au quartier général de Scanguards dans le district de la Mission, Blake rangea son téléphone portable dans la poche de son pantalon cargo, tandis que ses longues jambes avalaient la distance qui séparait son bureau de la salle de conférence située à l’autre bout du long couloir. En dépit du stress et des longues heures inhérentes à son boulot, il adorait celui-ci. Il aimait être le responsable de la sécurité des enfants hybrides de certains des plus puissants vampires de la côte ouest, même si cela signifiait de placer leurs propres besoins avant les siens. Lorsqu’il était humain, et bien plus jeune, il avait été l’égoïste ayant-droit d’un fonds fiduciaire. Maintenant, il compensait.

Il hocha la tête à l’intention d’Oliver, son frère dans les faits, lequel sortait de l’ascenseur.

— Tu te pointes seulement maintenant ? demanda Blake en souriant. Vous essayez d’avoir un autre bébé ?

Oliver secoua son indisciplinée chevelure noire. Ses cheveux n’étaient pas longs, mais épais et pointaient dans tous les sens.

— Un c’est assez, merci beaucoup. Et si tu pouvais jouer au tonton et t’occuper de Sebastian pendant quelques heures, cette semaine, afin qu’Ursula puisse ranger la maison pour la visite de ses parents, j’apprécierais.

— Hé, ton fils vit pratiquement chez moi !

Ou plutôt dans le réfrigérateur. Blake éprouvait des difficultés à le garder approvisionné vu la quantité de nourriture que le gamin de douze ans pouvait dévorer.

Oliver gloussa.

— Tu n’aurais pas dû acheter cette grande maison. Maintenant, tu ne te débarrasseras plus jamais des jeunes. Soyons réalistes, ils préfèreraient tous rester avec toi plutôt qu’avec leurs parents.

Blake sourit.

— Seulement parce que je leur accorde une totale liberté.

Il désigna la salle de conférence.

— Zane et les autres sont bien trop stricts avec leur progéniture, ajouta-t-il. Trop de discipline, ce n’est pas bon. Ils ont besoin d’un exutoire.

Oliver sourit.

— Comme je l’ai dit, tu ne te débarrasseras plus jamais d’eux, maintenant.

Il se retourna et, d’un pas nonchalant, poursuivit son chemin.

Pendant un instant, Blake demeura juste là. Le contact entre Oliver et lui n’avait pas été facile lorsqu’ils s’étaient rencontrés pour la première fois, plus de vingt ans auparavant. Mais ils avaient été réunis à cause de leur lien de parenté : Quinn Ralston, l’arrière-grand-père de Blake au quatrième degré était le créateur d’Oliver. Les deux jeunes hommes avaient vécu ensemble sous le toit de Quinn et de Rose pendant quelques années. Non apparentée à Oliver par le sang, cette dernière avait donné naissance à l’arrière-grand-mère au troisième degré de Blake peu avant sa transformation et avait, dès lors, assuré la survie du clan Ralston.

Se souriant à lui-même, il ouvrit la porte de la salle de conférence et entra. Plusieurs membres de la direction étaient rassemblés autour d’une grande table de conférence. Un haut-parleur se trouvait en plein centre de celle-ci.

— Désolé pour mon retard, s’excusa-t-il, à personne en particulier, tout en s’asseyant à côté d’Amaury.

Le vampire au physique d’un défenseur de football, aux cheveux noirs à hauteur d’épaule et aux yeux bleus perçants lui adressa un regard latéral tout en désignant le téléphone.

— Donnelly nous dresse le rapport de police hebdomadaire. Tu n’as rien manqué, lui murmura-t-il.

— Ce qui m’inquiète, Samson, disait le détective Donnelly à travers le haut-parleur, c’est qu’il y a bien plus de vols et de cambriolages que d’habitude. Il se passe quelque chose.

Samson, le fondateur de Scanguards, un grand vampire aux cheveux noirs brillants, au visage ciselé et au corps musclé, avait les coudes posés sur la table et était penché vers le haut-parleur.

— Que veux-tu que je fasse, Mike ? Tu sais aussi bien que moi que Scanguards ne s’implique dans les affaires de la ville que lorsqu’il s’agit d’infractions commises par des vampires. C’est ce qui était convenu. Et d’après ce que tu nous dis, la plupart de ces délits sont perpétrés durant la journée.

L’implication était claire : les crimes ne pouvaient être l’œuvre de vampires. Afin d’opérer en toute sécurité, ceux-ci ne pouvaient agir que dans l’obscurité.

Zane grogna en guise d’accord. Blake lui lança un regard furtif. Comme à l’accoutumée, le vampire chauve semblait prêt à arracher la tête de quelqu’un. Les yeux de Zane se posèrent sur sa montre et, après avoir remis sa chaise en place, il hocha la tête à l’intention de Samson.

— Le vol est dans quelques heures. Je dois me préparer.

Samson acquiesça et échangea ensuite un regard avec son adjoint, Gabriel.

Ce dernier haussa les épaules avec indifférence, mais la cicatrice qui lui balafrait le profil gauche se contracta, signe évident qu’il était affecté par le sujet. Ce stigmate qui s’étendait de l’oreille au menton était un horrible rappel de la souffrance émotionnelle et physique qu’il avait endurée en tant qu’humain.

— Allez, les gars, la Ville vous paie généreusement pour vos services, ajouta à présent Donnelly. Juste pour cette fois, laissez un de vos gars enquêter là-dessus.

Gabriel soupira et rencontra immédiatement le regard de Samson.

— Que penses-tu de John ? Il peut peut-être vérifier ça et déterminer s’il y a quelque chose d’étrange en rapport avec ces vols ? Je pense que ça ne lui prendra pas plus d’un jour ou deux.

Quinn, lequel était, jusqu’alors, demeuré silencieux, se passa une main dans sa chevelure blonde. Bien que presque deux cents ans plus âgé que Blake, il semblait ne pas avoir plus de vingt-cinq ans.

— Je peux retirer John des patrouilles pour quelques nuits, mais il faudra qu’on le remplace.

— Prends Grayson, agréa Samson. Je suis certain qu’il n’attend que ça.

Gabriel gloussa.

—Tu vas le laisser y aller seul ?

—Tu connais mon fils aussi bien que moi. Il me harcèle depuis des mois pour que je lui donne sa propre patrouille. Peut-être est-ce une bonne opportunité de voir s’il est prêt.

—Il a vingt ans, il est temps qu’il y mette du sien ! intervint Quinn en riant.

Amaury secoua la tête.

— Attends quand les jumeaux apprendront cela. Ils voudront également leur propre patrouille. Tu vas créer de gros conflits.

Benjamin et Damian, les jumeaux d’Amaury, avaient vingt ans, juste un an de moins que Grayson et étaient de parfaits galopins.

— Tu crois que tes garçons ne feraient pas du bon travail ? demanda Gabriel.

— Ce n’est pas à propos de Benjamin ou Damian que je m’inquiète. C’est Nina qui n’est pas prête à les lâcher.

Blake dut sourire. La compagne de sang-mêlé d’Amaury était redoutable. Bien qu’elle fût humaine, Amaury se pliait à toutes ses volontés.

— Il faut que tu mettes le holà, Amaury.

Les yeux de Quinn brillèrent de malice.

— Trop tard pour ça. C’est ce qui arrive quand on laisse sa compagne porter le pantalon.

Amaury grogna et fusilla Quinn du regard.

— Tout comme tu n’as pas plus de contrôle sur ta femme que je n’en ai sur la mienne !

Samson leva les mains en un geste de conciliation.

— Hé, les gars, revenons-en à nos affaires.

Blake regarda son patron. Ouais, Samson était exactement dans la même situation que le reste des autres vampires liés par le sang : ils étaient tous dépendants de leurs femmes et ne voulaient pas qu’il en fût autrement.

— On a donc un accord ? demanda Donnelly à travers le haut-parleur.

— Ouais, c’est OK. Je vais dire à John de t’appeler pour s’arranger avec toi. Vous avez quarante-huit heures. Ensuite, je le retire.

— OK. Merci.

Il y eut un léger froissement de papier.

— Pouvons-nous parcourir les dossiers des vampires, maintenant ? continua Donnelly. J’ai quelques mises à jour.

— Vas-y, dit Samson.

Quelqu’un frappa doucement à la porte. Un craquement s’ensuivit lorsque celle-ci s’ouvrit légèrement. Finn, un jeune employer de Vüber, une des filiales de Scanguards, passa la tête à l’intérieur de la pièce. Plusieurs visages se tournèrent vers lui.

— Désolé, s’excusa rapidement Finn, mais c’est important. Blake, un mot.

Blake se leva.

— Excusez-moi une seconde.

Il sortit et referma doucement la porte derrière lui.

— Que se passe-t-il ?

Visiblement nerveux, Finn trépignait.

— Eh bien, je n’en suis pas sûr. Mais tu m’as dit que s’il y avait un problème avec Hannah Bergdorf, je devrais te le faire savoir en personne.

Les battements de cœur de Blake s’emballèrent immédiatement. Hannah, un des nombreux chauffeurs humains travaillant pour Vüber, une compagnie qui transportait des vampires à travers la ville durant la journée, se trouvait sous sa protection personnelle.

— Hannah ? Qu’est-ce qui se passe ?

— Je n’en suis pas sûr mais, récemment, elle n’a accepté aucune course. Et elle ne s’est pas portée malade ou autre.

Finn haussa les épaules.

— Depuis quand ne travaille-t-elle pas ?

— Peut-être deux ou trois jours.

Blake sentit la chaleur lui monter à la tête.

— Et tu ne me l’as pas dit plus tôt ?

— Au début, je ne l’ai pas remarqué, car les chauffeurs de chez Vüber n’ont pas d’heures fixes. Ils acceptent les courses quand elles se présentent. J’ai pensé qu’elle prenait quelques jours de congé puisqu’elle travaillait pendant les fêtes de Noël.

— Tu l’as appelée ?

— Elle ne décroche pas. On tombe direct sur sa boîte vocale.

— Quelqu’un a vérifié chez elle ?

Finn secoua la tête.

— Je n’ai personne dans l’immédiat. On a vraiment beaucoup de travail. Et peut-être qu’elle a juste oublié de mettre son appli en mode Absent. Je ne veux pas m’immiscer dans ses affaires si elle est juste en congé.

Inquiet et anxieux, Blake hocha la tête. Il ne voulait toutefois pas blâmer le messager.

— Je vais m’en occuper. En attendant, envoie les détails de sa dernière course sur mon téléphone.

— D’accord.

Finn se retourna et s’en alla précipitamment, visiblement soulagé d’avoir été autorisé à partir.

Blake ne perdit pas de temps non plus. Il se dirigea vers l’ascenseur et appuya sur le bouton. Tandis qu’il attendait, il tenta de se calmer. Peut-être qu’Hannah avait juste oublié de dire à l’équipe de Finn qu’elle ne travaillerait pas pendant quelques jours. Mais autant il voulait croire à ce scénario, autant il ne le pouvait.

Hannah était trop généreuse et charitable et, cela, à ses dépens. Elle avait probablement voulu aider quelqu’un et s’était, du coup, attirée des ennuis. Tout comme elle l’avait aidé, lui, en ce jour pluvieux de Mars, quatre ans auparavant. Le jour où il aurait dû mourir si Hannah n’avait pas commis cet acte courageux.

3

Lilo se sécha les cheveux à l’aide de sa serviette, puis saisit la brosse afin de dompter ses mèches humides. D’ordinaire, elle les aurait laissé sécher à l’air libre mais, désireuse de se rendre au poste de police le plus proche, elle ne voulait pas attraper froid. Elle se pencha donc vers l’armoire sous l’évier et en sortit le sèche-cheveux d’Hannah. Elle était sur le point de le brancher et de le mettre en marche lorsqu’elle entendit un bruit provenant de l’autre pièce.

Elle se figea, son cœur sautant un battement.

Hannah était-elle rentrée à la maison ? Instinctivement, elle écouta, espérant de tout cœur que c’était son amie. Si c’était bien elle, Hannah apercevrait la valise et saurait qu’elle avait de la visite. À en juger par les autocollants sur ses bagages, des autocollants qu’Hannah, elle-même, lui avait envoyés lors de ses nombreux voyages, elle saurait immédiatement de qui il s’agissait.

Lilo attendit deux minutes supplémentaires mais, qui que fût la personne dans l’autre pièce, elle ne l’appela pas par son nom. Ce ne pouvait être Hannah.

C’était un intrus, probablement un cambrioleur. C’était évident. Elle avait écrit suffisamment de romans policiers pour savoir comment ceci se passerait : il volerait toute chose visible ayant de la valeur, incluant son sac à main et son ordinateur, ce qui la mettrait dans l’embarras. Elle avait déjà assez de problèmes à gérer. Se faire voler ses objets de valeur n’était, ce soir, pas à l’ordre du jour.

Elle tendit la main vers l’étagère en verre au-dessus de l’évier en vue d’attraper son téléphone, mais se figea.

Merde, jura-t-elle en silence.

Son portable était toujours dans son sac à main, dans le salon. Impossible donc, pour elle, de prévenir la police. Elle n’avait pas le choix. Elle devrait prendre l’initiative et surprendre le gars. Par ses recherches, elle savait que la plupart des cambrioleurs prenaient leurs jambes à leur cou dès l’instant où ils réalisaient qu’ils n’étaient pas seuls. Elle aurait juste à faire suffisamment de bruit afin de réveiller les voisins si ce type ne s’enfuyait pas immédiatement.

Tout en serrant plus fermement le sèche-cheveux, elle se regarda. La tâche aurait été plus simple si elle n’avait pas enfilé le peignoir de bain rose d’Hannah. Tant pis. Elle devrait affronter l’intrus dans cette tenue. À défaut d’espace suffisant dans la salle de bains, elle avait laissé ses chaussures dans le salon, évitant ainsi le risque de les mouiller.

Fais juste semblant d’être Morgan West. Le chasseur de primes de sa populaire série policière ne tremblerait certainement pas dans ses bottes comme elle le faisait en ce moment. D’un autre côté, à sa décharge, elle ne portait pas de bottes. Elle était pieds nus. Super, elle était sur le point de devenir le personnage principal d’un film d’horreur : une blonde légèrement vêtue, pieds nus, s’enfuyant pour sauver sa peau. Cette situation pouvait-elle être plus pathétique ?

Arrête, se réprimanda-t-elle. Si seulement son imagination n’était pas si fertile ! En ce moment, elle était à même d’inventer toutes sortes de scénarios possibles. Et tous se terminaient mal. Parfois, être auteur de romans policiers était une malédiction : elle en connaissait trop au sujet des mauvais et dangereux éléments de la société. Éléments tel le cambrioleur qu’elle pouvait, à présent, nettement entendre fouiller dans le salon. Dans quelques minutes, il serait parti, emportant son sac à main et son ordinateur.

C’est maintenant ou jamais.

Prenant une respiration profonde, elle tourna la poignée de porte de la main gauche tout en serrant très fort le sèche-cheveux de la droite. Elle pourrait au moins l’utiliser comme arme pour frapper le type s’il venait à s’approcher d’elle.

Lilo ouvrit doucement la porte, juste assez pour pouvoir jeter un coup d’œil dans le petit couloir. Mais de cet angle, elle ne pouvait apercevoir quiconque. Précautionneusement, elle ouvrit plus grand la porte et fit un pas en avant. Sous ses pieds nus, le vieux plancher en bois craqua. Le bruit sembla résonner fort, bien que cela n’eût juste pu être que le résultat de son imagination débordante.

Un pas de plus, et elle se retrouva dans le couloir. La partie du salon qu’elle pouvait apercevoir était vide. Sa valise était toujours là où elle l’avait laissée, bien que quelqu’un en eût mis le contenu sens dessus dessous, juste à côté de celle-ci.

La preuve était faite. Ce n’était pas Hannah qui était entrée dans l’appartement. Lentement et silencieusement, elle pénétra d’un pas raide dans le salon, demeurant aussi près que possible du mur avant de se placer dans un coin depuis lequel elle pouvait voir la pièce tout entière. Elle était vide. La petite lampe de lecture qu’elle avait allumée plus tôt éclairait toujours la pièce. Mis à part cela, il faisait sombre, et cela avait probablement donné l’impression au cambrioleur que l’appartement était vide.

Un autre bruit se fit entendre. L’intrus était dans la cuisine. Était-ce par là qu’il était entré ? Par la fenêtre qu’elle avait ouverte pour se débarrasser de cette odeur infecte ?

Tandis qu’elle s’approchait de la porte entrouverte de la cuisine, elle hésita. Si elle venait à le surprendre dans ce petit endroit confiné, il pourrait paniquer et se précipiter sur elle. Non, ce n’était pas intelligent de vouloir le coincer de la sorte. Et s’il venait à riposter ?

Son regard se posa sur son sac à main dont le contenu avait été vidé sur le fauteuil. Si elle parvenait à attraper son portable, elle pourrait ensuite se faufiler par la porte d’entrée et appeler la police sans que le cambrioleur ne pût l’entendre. Et tout se passerait bien.

Elle déposa le sèche-cheveux sur le canapé, puis se pencha sur le fauteuil et fouilla dans ses affaires. Involontairement, son pied écrasa quelque chose de doux. Un couinement déchira le silence.

Merde ! Elle venait juste de marcher sur un des jouets de Frankenfurter.

Frénétiquement, elle tenta de trouver son portable, mais celui-ci n’était pas sur le fauteuil. L’intrus devait l’avoir pris.

Bon sang !

De lourds pas derrière elle la firent se retourner. Il était trop tard. Un homme étrange se ruait vers elle, la regardant furieusement comme si elle était l’intrus. Un halo de lumière fut réfléchi, faisant apparaître ses yeux rouges comme s’il était le diable incarné.

Putain ! Ce type n’était pas du genre à faire volte-face et s’enfuir.

Ne cherchant qu’à s’échapper, Lilo se précipita vers la porte d’entrée. Elle pourrait toujours acheter un nouvel ordinateur et se faire délivrer une nouvelle carte de crédit par la banque. Il valait mieux courir maintenant et gérer les conséquences plus tard.

Sa main se trouvait déjà sur la poignée de porte lorsqu’elle fut projetée en arrière par deux fortes mains lui agrippant les épaules. Le type la retourna et la balança dans la direction opposée. Elle atterrit le dos sur le vieux canapé, les jambes en l’air.

Elle se redressa rapidement, tentant de s’enfuir à nouveau, mais l’homme était déjà en train de se précipiter vers elle.

— À l’aide ! Aidez-moi ! hurla-t-elle à pleins poumons.

Tout cet air fut immédiatement expulsé de ses poumons, tandis que l’intrus la repoussait contre les coussins aussi facilement que si elle avait été un enfant en bas âge, et non une adulte.

Elle sut instantanément, qu’en dépit de ses cours de self-défense qu’elle avait suivis au collège, elle n’avait aucune chance contre un assaillant aussi fort.

Le cri à l’aide suivant fut étouffé sous une large paume de main. Personne ne l’entendrait hurler.

Merde ! Que ferait Morgan West, maintenant ? Comment se sortirait-il de cette fâcheuse situation ? Asséner un coup de pied dans les parties de l’agresseur ? Ouais, si elle parvenait à soulever le genou, ce qu’elle était dans l’impossibilité de faire vu le poids de son adversaire. Et pour commencer, Morgan ne se retrouverait pas dans cette situation.

— Où est-elle ? grogna l’homme.

Ne sachant pas de quoi il parlait, elle ignora la question et tenta plutôt de graver son visage dans sa mémoire. Quoi qu’il pût se passer à présent, elle ferait tout ce qu’elle pourrait afin d’être capable de le reconnaître plus tard, lors d’une séance d’identification.

Les yeux de l’homme étaient toujours rouges. Ce devait, probablement, être une illusion causée par la peur, car il était impossible que la lumière présente dans la pièce eût pu, sous cet angle, se refléter dans ses iris. De profondes rides lui traversaient le front, et sa bouche formait une fine ligne. Ses cheveux noirs étaient hirsutes, son visage rasé de près. Ses pommettes étaient proéminentes, mais il n’avait aucune marque pouvant le rendre facilement identifiable.

Le bruit d’une porte qui s’ouvre amena Lilo à détourner le regard du visage de son agresseur et à regarder par-delà ses épaules.

Un autre homme aussi grand que l’assaillant se dirigeait vers eux.

Oh putain ! Pouvait-elle être plus malchanceuse ? Le cambrioleur n’était pas venu seul. Il avait amené un complice. Maintenant, ils étaient deux.

4

Blake se précipita sur l’assaillant. Il avait entendu le cri d’une femme provenant de l’appartement d’Hannah au moment où il avait forcé la serrure de la porte.

L’homme était indubitablement un vampire. Tout comme il était évident que la femme victime de l’attaque n’était pas Hannah, mais bien une blonde en tenue légère dont les longues jambes dénudées dépassaient de sous son agresseur.

Blake attrapa l’homme par les épaules et l’écarta d’un coup sec de sa victime. Le vampire hostile tournoya en grognant méchamment, mais Blake ne perdit pas de temps et lui asséna un coup dans le visage, lequel, l’espace d’un instant, fut fouetté sur le côté avant de reprendre place brusquement. À présent bien plus énervé d’avoir été interrompu dans son plaisir, le connard riposta.

Parant les coups de poing du type, Blake n’eut pas la moindre possibilité de s’assurer que la femme était indemne. Il n’avait entendu que ses cris de frayeur et n’avait aperçu qu’un flash de couleur rose dans sa vision périphérique. Il devait garder la tête sur les épaules afin de maintenir son agresseur à distance. Étant plus lourd que Blake, l’étranger avait un avantage sur lui, quoique sa technique de combat fût moins raffinée. Blake avait donc le dessus à ce niveau. Malgré cela, le gars réussit à délivrer quelques coups de pieds et de poing mineurs.

Lorsque le poing de l’inconnu revint vers lui, Blake l’esquiva et alla projeter son adversaire contre la bibliothèque. Des livres et des bibelots s’écrasèrent au sol, mais le vampire n’abandonna pas. Il attrapa la lampe sur pied qui se trouvait à sa gauche et la lança vers Blake qui plongea sur le côté, la laissant ainsi heurter le mur sans danger.

Mais l’agresseur ne ralentit pas. Il s’écarta de la bibliothèque et tendit la main vers une chaise couverte d’une pile de magazines. Blake sut exactement ce qu’il envisageait de faire avec cette chaise en bois. Mais il n’eut pas l’intention de lui laisser cette opportunité.

— Bien essayé, mon pote ! grogna Blake en sautant.

Il arracha la chaise des mains de son opposant avant que ce dernier n’eût pu la claquer contre le mur et la transformer en pieu. Tandis qu’il se retournait afin de lui délivrer un coup sur la tête, Blake sentit le poing de son adversaire le percuter au niveau du ventre, le forçant, durant une fraction de seconde, à se replier sur lui-même.

Mais il avait connu pire que cela. Scanguards l’avait bien entraîné au combat corps à corps. Personne ne le battrait aussi facilement, pas même un vampire pesant une bonne dizaine de kilos de plus que lui.

Il continua à échanger des coups avec l’assaillant, évitant autant que possible les plus directs d’entre eux. Alors que son adversaire assénait quelques coups de poings bien situés, Blake parvenait à en délivrer de sérieux dans le visage de plus en plus agité du type. Il ne faudrait pas attendre longtemps avant que leurs canines respectives ne fussent mises à nu et ce, en dépit de la présence de l’humaine dans la pièce. Ne sachant pas si la femme savait ce qu’ils étaient, Blake voulait éviter cette complication.

Cela l’exhorta à s’attaquer encore plus violemment à cet ennemi, et il se mit alors à utiliser ses jambes afin de délivrer de puissants coups de pieds, mouvements qu’il avait appris de diverses disciplines d’arts martiaux. Mais l’assaillant ne voulait pas aller au tapis. Il continuait à venir, à asséner des coups de poings et de pieds plus férocement à chaque minute, comme si le combat le réapprovisionnait en énergie. Il était devenu impossible de l’arrêter par des moyens ordinaires. Seuls un pieu ou une balle en argent parviendraient à mettre ce con déterminé à terre. Mais, dans l’immédiat, ce n’était pas une option, parce que Blake le voulait vivant.

Le jeune garde du corps grinça alors des dents et puisa dans toutes ses réserves afin de rouer l’adversaire de coups à la force et à la vitesse du vampire. En retour, ce dernier devint encore plus sauvage. À présent, ses yeux étaient rouges.

Un cri aigu émanant de la femme présente dans la pièce détourna l’attention de Blake pendant une fraction de seconde. Avait-elle aperçu les yeux rouges de l’attaquant ?

Un poing entrant en contact avec sa tempe le fit tituber et reculer d’un pas. Blake balança le bras en arrière et visa le menton de l’ennemi mais, lorsqu’il fit à nouveau un pas en avant afin de mettre tout son poids dans le coup qu’il s’apprêtait à asséner à son adversaire, il se prit le pied dans quelque chose et glissa. Il se rattrapa et sauta en arrière, mais l’autre vampire était déjà en train de se diriger vers la porte ouverte.

En panique, Blake se libéra le pied du fil électrique de la lampe et se mit à courir derrière lui. La cuisine était petite et, de l’autre côté, une seconde porte menait dans le hall. L’assaillant se dirigeait vers elle, mais Blake le tira en arrière et le fit tournoyer.

Mais avant que Blake n’eût pu asséner un coup de poing, le vampire s’arc-bouta sur le comptoir de la cuisine et expédia ses jambes dans l’estomac du jeune homme, le faisant basculer sur son derrière. Cela procura suffisamment de temps à l’ennemi pour se hisser par-dessus l’évier de la cuisine et se ruer sur la fenêtre ouverte.

Déjà debout, Blake se précipitait vers la fenêtre lorsque quelque chose de dur vint le heurter latéralement. Momentanément désorienté, il tourna la tête vers l’embrasure de la porte où se tenait une femme légèrement vêtue, un sèche-cheveux dans la main.

— Merde ! jura-t-il en sautant sur le comptoir avant de se précipiter sur la fenêtre.

Mais lorsqu’il regarda à l’extérieur, le vampire était déjà à cinquante mètres du bâtiment et grimpait sur une moto.

Il s’en alla à toute vitesse. En dépit de sa vision nocturne de vampire, Blake ne put déchiffrer les numéros : ils étaient obscurcis par la boue.

— Putain ! jura-t-il en tapant la main sur le mur avant de redescendre et se retourner vers la femme.

— Bordel, mais pourquoi m’as-tu frappé avec ce sèche-cheveux ? Je le tenais !

Elle souleva le menton.

— Vous ne le teniez pas ! Il était en train de vous éclater. J’essayais de vous aider, bon sang !

— Ouais, tu étais d’une grande aide ! grogna-t-il. Tu aurais dû rester hors de ça.

— Oh ouais ? Et jouer à la demoiselle en détresse ? ronchonna-t-elle.

À présent furieux, il fit un pas vers elle.

— Tu étais la demoiselle en détresse !

Il prit une profonde inspiration et, pour la première fois, la regarda réellement. Ouais, et quelle belle demoiselle elle était ! Bon sang, il ne l’avait même pas remarqué. Mais, pour sûr, il s’en rendait compte, à présent.

C’était une vraie blonde dont les cheveux avaient la couleur du blé. Ils tombaient en cascade sur ses épaules et touchaient la peau exposée de son décolleté, là où le peignoir rose bâillait. Sous le tissu, ses seins se soulevaient par la force de sa lourde respiration, probablement suite à l’effort consenti en le frappant, et certainement suite à l’outrage de sa réprimande. Enfin. La vue ne le gênait pas. Pas du tout, en fait. Elle n’était pas mal à regarder. Non pas petite et fragile, mais bien grande et athlétique.

Ses yeux errèrent plus bas. Le peignoir ne descendait qu’à mi-cuisse, et les jambes qui forçaient à présent son admiration étaient fines et un peu pâles à cause du manque de soleil. Mais il put imaginer que, durant l’été, sa peau adoptait la couleur du bronze et accentuait le blond de sa chevelure. Involontairement, il bougea, la soudaine tension dans son pantalon le forçant à trouver une position plus confortable avant que la beauté face à lui ne remarquât qu’il arborait un début d’érection ; et qu’elle en était la cause.

Un souffle lui fit lever les yeux vers le visage de la jeune femme. Ses yeux bleu myosotis le scrutaient à présent avec une suspicion à peine voilée. Il aurait pu se perdre dans leur profondeur, n’eussent-ils pas été plissés à son intention.

— Qui êtes-vous et que faites-vous ici ?

Il inclina la tête sur le côté.

— Tu veux dire mis à part sauver ton joli petit cul de ce con ? répondit Blake en désignant la fenêtre.

Un peu de couleur s’afficha sur les joues de Lilo.

— Ouais, cela mis à part.

— Je pourrais te demander la même chose. Car, pour sûr, tu n’es pas Hannah. Et ici, c’est son appartement. Donc, que fais-tu ici ?

— Ça, c’est gonflé ! le piqua-t-elle.

— Tu entres par effraction et tu me demandes, à moi, ce que je fais ? ajouta-t-elle, se surprenant à le tutoyer à son tour.

Involontairement, il pointa le doigt en direction de l’entrée principale.

— Si je n’avais pas enfoncé cette porte, Dieu sait ce que ce type t’aurait fait. Tu appelais à l’aide, alors excuse-moi si je n’ai pas appuyé sur cette putain de sonnette !

Bon sang, comme cette femme pouvait l’agacer !

Elle prit une profonde inspiration mais, plutôt que de se défendre en proférant une autre insulte, elle parut se calmer.

— Je suis désolée, mais tant de choses se sont passées, et je suppose que je suis juste un peu secouée. Avec ce cambrioleur, je veux dire… et ce n’est pas comme si je n’avais pas déjà suffisamment de choses en tête.

Un cambrioleur ? C’était ce qu’elle pensait que ce vampire était ? Pour l’instant, il le lui laisserait croire, mais il était presque sûr que l’agresseur avait quelque chose à voir avec le fait qu’Hannah ne se fût pas présentée à son boulot. Si cet étranger avait été humain, il aurait certainement pu être un cambrioleur ordinaire. Mais un vampire, alors qu’Hannah travaillait avec des vampires ? C’en était trop pour être une coïncidence.

Lentement, il hocha la tête. Au moins, cette femme n’était plus agressive. Il pouvait gérer cela.

— Tu es une amie d’Hannah ?

— Lilo, sa meilleure amie. Nous sommes de la même région. Tu habites le building ?

— Non. Je suis un ami. Hannah et moi travaillons pour la même compagnie. Dans des départements différents.

Il lui offrit sa main.

— Je suis Blake.

Lilo hésita, puis changea le sèche-cheveux de main avant de lui serrer la sienne.

— Elle n’a jamais parlé de toi.

— Elle n’a jamais parlé de toi non plus.

Quoiqu’il n’eût aucune raison de croire que Lilo lui mentait.

— Est-ce que tu l’as vue ? demanda-t-il.

Lilo cligna des yeux avant de répondre.

— Non. L’appartement était vide quand je suis arrivée tout à l’heure, plus tôt dans la soirée.

Blake jeta un œil tout autour.

— Elle n’est pas venue au boulot. Elle ne s’est pas fait porter malade, ce qui ne lui ressemble pas. Nous sommes inquiets.

— Moi aussi. C’est la raison pour laquelle je suis venue. Je pense que quelque chose lui est arrivé.

Soudain, elle s’affaissa contre le chambranle, évacuant tout l’air présent dans ses poumons.

Instinctivement, Blake tendit la main vers elle, mais elle se tourna doucement et fit un pas dans le salon.

— Désolé, je ne voulais pas… commença-t-il.

Il se passa une main dans les cheveux.

— Je n’avais pas l’intention de te faire peur. Je suppose que ce cambrioleur l’a déjà fait. Tu vas bien ?

Elle força un léger sourire, mais secoua la tête.

— Non, je ne vais pas bien. Mon amie a disparu. Son chien également. Et elle ne répond pas à son téléphone. Sa mère est morte d’inquiétude.

Elle resserra le peignoir autour de son torse.

— Et il faut que je signale sa disparition, ajouta-t-elle.

— Je peux m’occuper de ça, proposa Blake, quoiqu’il n’eût pas l’intention de se rendre à la police. C’était une histoire de vampire. Il était primordial qu’il s’occupât en personne de la disparition d’Hannah ; il ne voulait pas impliquer la police.

Lilo secoua la tête avec véhémence.

— Non. Je dois aller à la police. Je le lui dois. C’est ma faute si elle a disparu.

Instinctivement, Blake se rapprocha.

— Quoi ? Pourquoi est-ce ta faute ?

Le joli visage de Lilo adopta une expression de douleur.

— Elle m’a laissé un message qui disait qu’elle avait besoin de parler. Quelque chose la tracassait, et je n’ai pas répondu. J’étais trop occupée.

— Et de ce fait, tu crois que c’est de ta faute ? C’est ridicule, répondit-il en secouant la tête.

Lilo frissonna soudain, et il réalisa que l’air froid provenant de la fenêtre de la cuisine la dérangeait. Il se retourna et la ferma, puis emmena Lilo vers le canapé du salon.

Elle leva les yeux, et son regard rencontra celui de Blake.

— J’aurais dû la rappeler quand elle avait besoin de moi. C’est ma faute.

5

— Assieds-toi, s’il te plaît. Tu es plus secouée que je ne le pensais.

La voix grave et mélodique de son sauveur la fit frissonner une fois de plus. Lilo réalisa qu’elle ne l’avait pas encore remercié. Elle l’avait plutôt invectivé et traité avec suspicion. Et pourtant, il était là, à lui prendre le sèche-cheveux de la main, à le déposer et à la guider doucement vers le canapé, comme si elle était fragile et sur le point de craquer, à n’importe quel moment. Et peut-être serait-ce le cas. Elle n’était pas un des personnages courageux de ses livres, lesquels étaient quotidiennement confrontés au crime et n’avaient peur de rien.

— Je vais—

— Que se passe-t-il, ici ? demanda une voix masculine depuis la porte d’entrée.

Lilo fouetta la tête dans cette direction. À la porte demeurée ouverte, se tenait un homme d’une cinquantaine d’années en pyjama et long peignoir vert foncé. Il jeta un œil dans l’appartement.

Déjà, Blake se dirigeait vers lui.

— Rien dont vous devez vous inquiéter. On s’occupe de tout.

Il atteignit la porte, bloquant ainsi la vue de Lilo, et poursuivit la conversation avec le soucieux voisin, à voix tellement basse qu’elle ne put entendre ce qu’il disait.

Un instant plus tard, Blake se retourna après avoir refermé la porte derrière lui. Ils se retrouvèrent à nouveau seuls.

Tandis qu’il venait vers elle avec assurance, elle saisit cette opportunité et l’examina de haut en bas. Il avait un peu plus d’un mètre quatre-vingt et était athlétique. Ses cheveux étaient noirs et ses yeux bleu azur. Le menton était carré et volontaire, et le nez était droit et long. Sous son polo, elle put voir se contracter les muscles de sa poitrine.

Il était beau ; même très beau. Peut-être dans la petite trentaine. Farouche, au sens romantique du terme. Et il ressemblait exactement à l’image qu’elle s’était faite de Morgan West, le chasseur de primes de sa série policière, s’il avait vécu dans la vie réelle.

Elle secoua la tête afin de tenter de revenir à la réalité. Cette fois, elle ne se trouvait pas dans un de ses livres. C’était la vraie vie. Un danger réel. Et cet homme l’avait sauvée d’une menace certaine.

— Je ne t’ai même pas remercié, commença-t-elle.

Il s’arrêta devant elle, s’assit sur le bord de la vieille table basse et sourit.

— Pas besoin. Je suis juste content que tu aies cessé de me frapper.

Elle grimaça.

— Je ne t’ai frappé qu’une seule fois. Et c’était un accident. J’en avais après l’autre gars. Je suis désolée.

— Oublie ça, poursuivit-il en se penchant un peu. Dis-moi ce qui s’est passé.

Lilo tira sur le peignoir de bain emprunté à Hannah.

— Je prenais une douche, en vitesse, après mon arrivée de l’aéroport, et je me préparais à me rendre à la police lorsque j’ai entendu quelque chose. J’ai pensé que ce devait être un cambrioleur. Alors, je me suis dit que je devais le chasser avant qu’il ne vole quelque chose.

— Le chasser ? Pourquoi n’as-tu pas appelé le 911 ?

— J’ai essayé.

Elle désigna le fauteuil sur lequel le contenu de son sac à main était toujours éparpillé. Elle ne put toujours pas apercevoir son téléphone parmi ses affaires.

— Mais je n’ai pas pu trouver mon portable, ajouta-t-elle. Je pense qu’il l’a pris avant de retourner dans la cuisine. Et ensuite, il m’a entendue, et c’était trop tard.

Elle frissonna.

— Je ne sais pas ce qu’il aurait fait, précisa-t-elle.

Blake pinça les lèvres et hocha la tête en fronçant les sourcils.

— C’est une bonne chose que je sois arrivé à temps. Bon, tu ferais bien de t’habiller et de faire ta valise. Maintenant, tu ne peux plus rester ici.

Il se leva.

Elle se redressa brusquement du canapé.

— Je ne peux pas partir. Je dois rester ici. Et si Hannah revenait ? Mon téléphone ayant disparu, elle n’a aucun moyen de me contacter.

— Ce n’est pas sûr, ici.

Le tranchant de sa voix n’autorisa aucun refus.

Et l’agaça immédiatement.

— À cause d’un cambrioleur ? Ça arrive tout le temps dans les grandes villes. Je ne suis pas une péquenaude de la campagne qui—

— Ça n’a rien à voir avec cela, l’interrompit-il en la regardant furieusement. Ce n’était pas un cambriolage commis par hasard. Ce type va revenir. Et je ne veux pas que tu sois ici quand il le fera.

Le cœur de Lilo commença à battre avec fracas et, au fond de son esprit, quelque chose tenta d’émerger.

— Pourquoi penses-tu cela ?

— Je travaille dans la sécurité. J’ai l’expérience de ce genre de choses. Fais-moi confiance. Ce type cherchait quelque chose de précis.

Il désigna le contenu du sac à main de Lilo.

— Pourquoi prendre ton téléphone, mais pas ton portefeuille ? Quel cambrioleur laisse de l’argent liquide et des cartes de crédit ? ajouta-t-il.

Lilo suivit son geste. Il avait raison ; son portefeuille ouvert était bien sur le fauteuil. Elle put voir que l’argent se trouvait toujours à l’intérieur. De plus, elle se souvint de ce que le voleur lui avait dit lorsqu’il la maintenait sur le canapé.

— Il m’a demandé où elle se trouvait, dit-elle tout haut.

— Où se trouvait quoi ?

Elle secoua la tête.

— Je ne sais pas de quoi il parlait. Il me maintenait fermement sur le canapé et m’a dit : Où est-elle ? C’est tout. Ensuite, tu es entré.

— Tu as quelque chose de valeur avec toi ?

— Non. Juste mon ordinateur, mon portable, que je ne retrouve pas, et mon portefeuille. Je n’ai aucun bijou sur moi. Rien qui n’ait de la valeur aux yeux de quelqu’un, mis à part moi. Je voyage léger.

Blake hocha la tête et jeta un œil tout autour de lui, son regard atterrissant sur l’ordinateur posé sur la table.

— C’est le tien ?

— Non. C’est celui d’Hannah. J’ai tenté d’y entrer pour vérifier ses emails, mais il est protégé par un mot de passe.

— C’est bien. Nous allons le prendre avec nous. Je vais vérifier si elle a laissé son téléphone portable ou autre chose qui puisse nous donner un indice quant à l’endroit où elle se trouve. En attendant, habille-toi et fais ta valise. Tu viens avec moi.

Sa voix la commandait, comme s’il était habitué à ce qu’on obéît à ses ordres sans poser de questions.

— Mais je dois aller à la police et signaler sa disparition.

Pendant un instant, il ne fit que la regarder, examinant son visage. Ensuite, il soupira.

— Bien. Nous nous arrêterons au poste de police en chemin.

Elle hésita, resserrant instinctivement son peignoir sur elle.

— Je ne te connais pas…

— Je comprends bien. Mais si j’avais réellement voulu te faire du mal, j’aurais pu le faire un million de fois.

Elle le regarda dans le bleu des yeux et y vit de la sincérité. Lentement, elle acquiesça d’un hochement de tête. Il avait raison.

— OK. Donne-moi quelques minutes pour rassembler mes affaires.

Ainsi que pour se calmer et se rétablir du choc de l’agression ; avant d’avoir été secourue par un homme capable de faire palpiter le cœur de n’importe quelle femme. Même le sien.

6

Pendant que Lilo s’habillait dans sa chambre, Blake avait sagement mis ce temps à profit en fouillant l’appartement à la recherche de tout indice permettant de localiser d’Hannah. Il avait également envoyé un texto.