La Santé par le tricycle - Ligaran - E-Book

La Santé par le tricycle E-Book

Ligaran

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  • Herausgeber: Ligaran
  • Kategorie: Lebensstil
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2015
Beschreibung

Extrait : "Quelques mots sur l'origine du vélocipède peuvent ne pas être sans intérêt, pour ceux qui ne connaissent pas cette question. La machine actuelle descend en ligne droite de celle qui fut imaginée quelques années avant la guerre, par M. Michaux ou un de ses ouvriers (car les érudits ne sont pas d'accord sur ce point). On la considéra évidemment à ce moment comme un jouet..."À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARANLes éditions Ligaran proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. Ligaran propose des grands classiques dans les domaines suivants : • Livres rares• Livres libertins• Livres d'Histoire• Poésies• Première guerre mondiale• Jeunesse• Policier

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Préface

Dans les pages qui vont suivre, j’ai cherché à résumer l’opinion sur le tricycle, et des malades qui ont recouvré la santé par ce moyen, et des médecins qui ont daigné s’occuper de cette intéressante question.

À mon grand regret, je n’ai pas pu enregistrer les avis de nos sommités médicales françaises, membres des Académies de Médecine ou des Sciences, pour l’excellente raison que je n’ai pas encore rencontré un académicien qui soit en même temps veloceman. En Angleterre on peut en citer plusieurs, parmi lesquels les Drs Lionel Beale et Richardson, membres de la Société Royale de Londres ; je ne désespère pas aussi, dans un avenir prochain, de voir nos savants suivre cet exemple et remplacer la saison traditionnelle aux eaux minérales antiarthritiques par une promenade quotidienne en tricycle. En attendant que ces grands maîtres fassent leur éducation vélocipédique et finissent par reconnaître que la vélocipédie a un côté médical du plus haut intérêt pratique, j’ai fouillé dans les journaux spéciaux, j’ai consulté tous les auteurs médicaux qui ont écrit sur la matière, et j’ai mis aussi à profit mon expérience personnelle. Ce travail, fait à mes moments perdus, n’a pas la prétention d’être un traité complet. S’il pêche par la forme, nous avons l’espoir que nos lecteurs et lectrices y puiseront d’utiles renseignements.

Je saisis cette occasion pour remercier tous mes correspondants de l’empressement qu’ils ont mis à répondre à mon appel.

 

OSCAR JENNINGS.

Introduction

GÉNÉRALITÉS

La plupart des auteurs qui se sont occupés de vélocipédie ont envisagé la question au point de vue du sport, ou encore comme exercice hygiénique. En Angleterre, le côté médical, c’est-à-dire le tricycle dans ses rapports avec la santé, a été étudié par le Dr Richardson, dans The Tricycle in relation to Health and Recreation, par le Dr Gordon Stables dans Health upon Wheels, et dans un petit pamphlet d’un auteur anonyme, intitulé : Twenty Doctors : a sufferers expérience of Rheumatic gout. Mais je ne sache pas, du moins jusqu’à présent, qu’il y ait aucun ouvrage de ce genre en français. Les brochures intéressantes des Drs Bellencontre, Desmartis, Tissié, ne traitent que de l’hygiène, et quoique tout vélocipédiste devrait les posséder, pour y puiser des renseignements de la plus haute importance pratique, on n’y trouve que peu d’indications sur la valeur du tricycle pour le rétablissement de la santé. Mon expérience personnelle du tricycle ne date pas de longtemps, à peine une année, et je n’aurais certainement pas assumé une tâche que d’autres seraient mieux en mesure de mener à bonne fin, si je n’avais rencontré, chaque fois que j’ai conseillé cet exercice à mes malades, une très grande opposition et des préjugés trop tenaces pour être combattus avec succès, malgré toute la persuasion dont je pouvais disposer. Comme on a plus de déférence pour tout ce qui est écrit et imprimé, j’ai rassemblé les documents que j’ai pu trouver en faveur d’un exercice que je préconise maintenant en bien des circonstances, pour permettre à nos lecteurs de juger en connaissance de cause.

L’emploi modéré du tricycle dans les conditions nécessaires pour éviter toute conséquence fâcheuse, est en même temps une distraction charmante, et en beaucoup de cas un moyen agréable de Kinésithérapie. Il est évident que l’excès peut être suivi d’inconvénients. Mais il serait injuste de mettre sur le compte du tricycle les effets d’un usage imprudent et ceux qui ne sont pas entraînés ne devraient s’en servir que comme exercice, distraction ou moyen de promenade, évitant les courses ou les efforts prolongés. Comme j’écris surtout pour les valétudinaires et pour indiquer un moyen de recouvrer la santé pour certains d’entre eux, il serait superflu de m’étendre ici sur les dangers des courses et de l’entraînement. Mais malgré la désapprobation, que je prévois, des athlètes jeunes et enthousiastes, je dirai que l’état de santé qui accompagne l’entraînement parfait est loin d’être aussi satisfaisant qu’on pourrait le croire. Il y a quelque temps, un médecin anglais a fait une enquête sur la santé ultérieure de ceux qui s’étaient entraînés depuis plusieurs années pour prendre part dans le match annuel d’aviron entre les Universités d’Oxford et de Cambridge, et il a démontré que, dans un certain nombre de cas, la santé s’en était prématurément ressentie.

Il a été reconnu, dès la plus haute antiquité, que l’état de perfection de la santé qui semble résulter de l’entraînement est souvent illusoire. Hippocrate nous dit que « la bonne condition du corps des athlètes est dangereuse quand elle parvient au dernier degré de la plénitude ; car elle ne peut demeurer dans le même état, et, comme elle ne peut s’accroître, elle doit s’altérer ». La justesse de cette observation a reçu récemment une confirmation éclatante dans la déchéance et la mort prématurée d’un jeune médecin bien connu dans le monde vélocipédique et l’auteur précisément d’un traité estimé de l’entraînement.

Si par conséquent la course et la lutte doivent être évitées par ceux qui ne sont pas entraînés, il reste à savoir ce que nous devons comprendre par l’expression modérée, et quelles sont les conditions pour rendre l’exercice agréable et salutaire. Voici les principales règles que je crois les meilleures et auxquelles je me suis arrêté. Elles concorderont, j’en suis sûr, avec les données de plus vieilles expériences que la mienne.

– Tout d’abord, il va de soi que la machine doit être irréprochable et que le premier essai devrait être fait dans les conditions les plus favorables ; c’est-à-dire, sur une route à niveau et par un beau temps. Des inégalités de terrain, un état boueux du sol, un vent assez fort, offrent des difficultés qui pourraient rebuter un commençant.

À mon avis le tricycle doit être un cripper, c’est-à-dire ayant la barre du gouvernail en avant ; il doit être aussi léger que solide. Le poids moyen d’un tricycle moderne est d’environ 30 kilos. La machine doit être bien roulante, la selle bien suspendue, et ne gênant en rien le veloceman.

Je m’abstiens à dessein d’entrer dans la discussion des nombreux modèles des différents fabricants. Comme pour acheter un cheval, il est très difficile de faire un choix ; beaucoup de vélocipèdes se recommandant par des perfectionnements spéciaux brevetés, que d’autres ne peuvent pas posséder. En dehors des questions de vitesse et de sûreté, il y en a d’autres qui doivent être prises en considération, telles que les moyens de remédier à ce spectre des Cyclistes, la vibration, et les avantages pour diminuer la fatigue du two speed gear. Ceux qui désirent étudier ces questions à fond consulteront avec profit l’ouvrage de Lord Bury et M. Hillier, On Cycling, et la Vélocipédie pratique de M. de Baroncelli.

En ce qui concerne le veloceman lui-même, les principales considérations sont celles qui se rapportent au degré d’effort et de fatigue qui constitue l’exercice modéré, et qui se rattachent à l’hygiène du vêtement et de l’alimentation. Avant de se demander ce qu’est la modération, il ne sera pas sans intérêt pour mes lecteurs de dire ce que l’on peut faire. Voici quelques données que nous avons empruntées au livre de Lord Bury et de M. Hillier. On a parcouru en bicycle 488 kilomètres en une journée, en tricycle 377. On a encore fait en tricycle 32 kilomètres en une heure et un peu plus en bicycle. On verra plus loin que des vieillards, des dames et même des convalescents ont fait plusieurs milliers de kilomètres dans l’espace d’un mois, et cela, avec le plus grand bien pour la santé et sans la moindre fatigue. Pour les débutants, les règles à suivre sont très simples.

Il faut surtout se méfier de la tendance qu’on a à se laisser entraîner par l’attrait irrésistible qu’on éprouve à franchir l’espace à toute vitesse. Pour moi, un novice doit non seulement se ralentir à la moindre accélération du cœur, mais aussi au plus léger indice de transpiration, surtout s’il n’est pas vêtu d’une façon appropriée. Pour les vélocement exercés, cette dernière recommandation n’est pas nécessaire. Il faut donc débuter par une allure raisonnable et n’attaquer les côtes que lorsqu’on est sûr de ses moyens. Je conseillerai d’adopter comme vitesse ordinaire une marche de 10 kilomètres à l’heure, chiffre auquel s’est arrêté notre ami M. de Baroncelli, cycliste très expérimenté et l’auteur de plusieurs ouvrages précieux pour le vélocipédiste. Grâce à ces précautions le tricycliste d’un âge même avancé n’aura rien à redouter. Et, si sur les cinq cent mille vélocement qui sillonnent les routes de l’Angleterre un ou deux accidents sont enregistrés d’année en année, ils ne peuvent être attribués, comme nous l’avons déjà dit, qu’aux imprudences des victimes.

CHAPITRE PREMIERHistorique

Quelques mots sur l’origine du vélocipède peuvent ne pas être sans intérêt, pour ceux qui ne connaissent pas cette question. La machine actuelle descend en ligne droite de celle qui fut imaginée quelques années avant la guerre, par M. Michaux ou un de ses ouvriers (car les érudits ne sont pas d’accord sur ce point). On la considéra évidemment à ce moment comme un jouet, destiné seulement à une vogue éphémère, et devant disparaître, comme plus tard, les patins à roulettes. Les Anglais, plus pratiques dans l’espèce, ont bien prévu les possibilités futures de la vélocipédie et la perfection actuelle des machines est due en grande partie à leur industrie. L’appareil de M. Michaux, cependant, n’était encore que le perfectionnement d’une machine déjà connue au commencement du siècle sous la dénomination de « Draisienne » d’après le nom de son inventeur et dans laquelle le cavalier était assis sur une traverse supportée par deux roues et se faisait avancer en poussant les pieds contre le sol.

Il existe des caricatures du temps représentant une course en Draisienne, dans les jardins du Luxembourg.

On dit que quelques années après l’invention de la Draisienne, en 1836, un tonnelier écossais Gavin Dalzell, auquel on avait donné à réparer une Draisienne, la transforma en une sorte de bicycle primitif. J’ai lu quelque part qu’une machine semblable a été vue en France vers la même époque. Mais ces faits sont restés isolés. Les recherches des membres érudits de la confrérie ont aussi mis en lumière des véhicules actionnés par les pieds, qui furent construits vers la fin du siècle dernier, et en Angleterre en 1774 où une machine en bois à quatre roues, dirigée par deux hommes, fit son apparition à Hyde-Park, et en France, cinq ans plus tard, où une machine semblable actionnée par des leviers au moyen des mains et des pieds, fut présentée, devant la cour de Louis XVI, à Versailles.

Tous ceux qui ont lu Dumas savent que ce monarque était un excellent serrurier, et il est probable que, sans la Révolution française, il aurait pu s’occuper du perfectionnement de cette machine et aurait ainsi passé, dans la postérité, comme père de la vélocipédie. Les cyclistes enthousiastes ont encore cru retrouver les indices de l’existence du bicycle dans une très haute antiquité.

Certains d’entre eux veulent le reconnaître dans des cartouches d’hiéroglyphes égyptiens et pensent retrouver des allusions à leur sport favori dans les poètes latins. Ils disent par exemple qu’Horace parlant de son

Justum et tenacem propositi virum.

le décrit indifférent à la ruine de son vélocipède

Si fractus illabatur orbis
Impavidum ferient ruinœ !

Il nous raconte encore que le cycliste de l’époque

Spernit humum fugientem !

Faisait allusion évidemment à une forme primitive de Draisienne. La question de vélocipédie militaire aussi a été anticipée par Shakespeare qui voyait, en imagination, Achille sur un bicycle quand il s’écrie :

Mark what I say, attend me where I wheel .

C’est peut-être trop demander à nos lecteurs que d’adopter ces fantaisistes interprétations : mais je ne puis m’empêcher de citer un fait qui démontre que l’idée du vélocipède semble avoir existé depuis longtemps dans l’imagination ; car un artiste du XVIIe siècle nous a même laissé le dessin de son rêve, qui, sous forme de vitrail, représente un ange sur une Draisienne. Ce vitrail, d’un haut intérêt pour l’archéologue se trouve dans l’église de Saint-Gilles à Stoke Poges, en Angleterre. L’Athenœum de 1869 en contient une description et il en est aussi fait mention dans Notes and Queries (série IV, volume IV, page 215). Tout récemment le Dr Cooke et M. Marsh, tous deux membres de la Société des Cyclistes, sont allés voir cette curieuse relique. M. Marsh a fait à ce sujet un court travail paru dans The Wayfarer. Nous reproduisons, d’après le dernier numéro de cette publication, le dessin du vitrail dont nous empruntons la description suivante au journal Wheeling