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Et si l’énergie sexuelle servait à autre chose qu’à faire l’amour ?
L’énergie sexuelle est systématiquement associée au sexe. Et pourtant : elle concerne bien plus que l’ensemble de nos relations sexuelles. Cette force inouïe enfouie dans notre corps nous appartient en propre et peut être utilisée à différentes fins. Les taoïstes l’ont compris il y a des milliers d’années.
Ce livre vous invite à découvrir le pouvoir créateur de votre énergie sexuelle et les différents usages que vous pouvez choisir d’en faire : améliorer votre santé et votre vitalité, augmenter votre lucidité et votre plaisir, trouver le sens de votre vie et devenir sexuellement sécure pour vous-même et pour les autres.
Les techniques de transformation de l’énergie sexuelle sont un instrument incontournable pour tous ceux qui souhaitent vivre une vie plus alignée.
Bonus : l’enregistrement audio de la première méditation des techniques de transformation
À PROPOS DE L'AUTRICE
Valérie Van den Berge (1984) vit en périphérie bruxelloise. Elle pratique le Tao depuis plusieurs années. En 2023, elle a fondé Tao Quotidien© et traduit et transmet aux francophones les enseignements taoïstes d’après la philosophie de Reinoud Eleveld.
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Seitenzahl: 149
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Valérie Van denBerge
LA SEXUALITÉ DE TRANSFORMATION
Vitalité, lucidité et sécurité sexuelle ou comment utiliser son énergie sexuelle pour mener une vie plus alignée
Inspiré des enseignements taoïstes transmis par Reinoud Eleveld
LA SEXUALITÉ DE TRANSFORMATION
Valérie Van denBerge
LA SEXUALITÉ DE TRANSFORMATION
Vitalité, lucidité et sécurité sexuelle ou comment utiliser son énergie sexuelle pour mener une vie plus alignée
Inspiré des enseignements taoïstes transmis par Reinoud Eleveld
Je tiens à remercier Camille Vanhaelen, fidèle élève dès mes débuts en tant qu’enseignante, illustratrice pour Tao Quotidien et coach en art-thérapie. Sa sensibilité et son écoute calme et attentive m’ont été précieuses dans les moments heureux comme dans les moments difficiles.
Un immense merci à Cristelle Bastille pour son soutien constant et sa relecture attentive. Ses conseils m’ont toujours aidée à me remettre en question et à voir les choses sous un angle différent.
Je remercie également mes amis pratiquants taoïstes pour leurs encouragements et l’intérêt qu’ils ont porté à mon projet, tout spécialement Daan Jacobs et Viviane Miellet.
Je remercie toutes les personnes qui m’entourent, m’accompagnent et m’aident à réaliser mes projets d’écriture et de transmission du Tao. Même celles et ceux qui ne partagent pas ma vision de la vie et de la spiritualité et qui, pourtant, la respectent et me soutiennent.
Et bien entendu, je remercie particulièrement Reinoud Eleveld pour ses enseignements riches et sa vision intelligente des pratiques taoïstes, qu’il a rendues sécures et accessibles à tous, et sans lesquelles je n’aurais pas pu accomplir les transformations qui étaient nécessaires dans ma vie.
Et il en reste tant d’autres à réaliser…
Les techniques de transformation de l’énergie sexuelle ont été mises au point par les taoïstes dans la Chine Antique il y a des milliers d’années. Leur but premier était de générer de la vie interne, c’est-à-dire de la vitalité, de manière à mourir vieux en bonne santé et pleins d’énergie... Une idée généralement difficile à concevoir dans notre société occidentale, tant nous sommes persuadés que la maladie, la souffrance et l’épuisement de nos ressources vitales sont inévitables à partir d’un certain âge. Pour les taoïstes, cette conviction est aberrante : il est possible de maintenir une santé optimale jusqu’à notre dernier souffle. L’ingrédient secret de ce prodige ? L’énergie sexuelle.
L’énergie sexuelle est à la base de toute nouvelle vie : dans la nature, rien ne peut être conçu sans la mise en commun d’une énergie masculine et d’une énergie féminine. Observant les phénomènes naturels, les taoïstes ont conclu que tout était constamment en train de faire l’amour pour créer sans cesse de nouvelles formes de vie. Ils ont compris la puissance de l’énergie sexuelle et ont cherché comment en tirer bénéfice. C’est ainsi que sont nées les techniques de transformation de l’énergie sexuelle.
Mais la santé, la vitalité et la longévité ne sont pas les seuls bienfaits des techniques de transformation de l’énergie sexuelle. Lorsque je me suis attelée à cette pratique, je n’imaginais pas les répercussions qu’elles allaient avoir sur tous les pans de mavie.
Au moment d’écrire ce livre, cela fait plus de deux ans que je les utilise et je peux confirmer leur stupéfiante efficacité dans de nombreux autres domaines : équilibre émotionnel, guérison des traumas, meilleurs choix de vie, lucidité et destinée. La pratique m’a confrontée à toutes sortes de remises en question et de blessures dont je n’avais pas conscience. J’étais stupéfaite de réaliser à quel point la façon dont j’utilisais mon énergie sexuelle impactait ma vie entière, que je le veuille ou non. En l’occurrence, je comprenais les effets négatifs et traumatisants d’une utilisation inappropriée de cette énergie.
Différentes voies, différentsTao
Les pratiques taoïstes sont millénaires et ont commencé à essaimer vers l’Occident à partir des années 1960. L’un des maîtres taoïstes qui a contribué à cette précieuse expansion est le Grand Maître Mantak Chia. Né en Thaïlande de parents chinois, il a pratiqué le bouddhisme, le zen et le taoïsme dès son plus jeune âge. Son enseignement combine ces trois approches spirituelles. Mantak Chia s’est installé à New York à la fin des années 1970 et a ouvert le centre Universal Healing Tao Center. Plus tard, il est retourné en Thaïlande et a fondé le Tao Garden, où il est possible de suivre ses enseignements et de se former pour enseigner à son tour les pratiques taoïstes dans sa visée.
Mantak Chia, même si ses connaissances et son enseignement sont extrêmement précieux, n’est pas le seul maître taoïste en Occident ; et le Tao qu’il enseigne n’est pas la seule et unique forme de Tao qui existe. Pour ma part, c’est le sifu1 Reinoud Eleveld qui m’a inspiré la rédaction de cet ouvrage.
Reinoud Eleveld est originaire des Pays-Bas et, après des dizaines d’années passées auprès de différents maîtres taoïstes en Chine et ailleurs, il est retourné dans son pays natal pour fonder son école Taotraining.
J’ai appris l’existence de Taotraining fin 2019 : une femme rencontrée lors d’un stage de Tao à Gand m’avait parlé des cours de Reinoud, me racontant que, depuis qu’elle pratiquait, il lui arrivait de sentir son énergie sexuelle circuler de façon intense même dans des moments inopportuns, par exemple quand elle était en train de faire ses courses au supermarché. Son témoignage m’a interpellée. Je me demandais avec curiosité si elles agiraient sur moi de la même manière que sur cette femme et si moi aussi je ferais de telles expériences.
Pourtant, je n’ai pas commencé les cours de Taotraining tout de suite.
Plusieurs années se sont écoulées, pendant lesquelles j’ai continué de loin en loin d’aller au cours de Tao près de chez moi, où il n’était jamais fait mention des techniques de sexualité de transformation. Tout en suivant ces cours deux fois par mois, j’étais consciente de la puissance des pratiques taoïstes mais j’avais également bien compris que, pour qu’elles soient réellement efficaces, je devais mettre en place une pratique régulière. Malgré tous mes efforts, je n’y arrivais pourtant pas.
C’est ainsi que j’ai décidé de suivre les programmes de Taotraining, deux ou trois ans après en avoir entendu parler pour la première fois.
J’avais lu sur le site internet de Taotraining que la priorité numéro 1 de l’enseignement de Reinoud était la sécurité ; que sa priorité numéro 2 était également la sécurité, et qu’il en allait de même de sa priorité numéro 3. Compte tenu de ma tendance à l’extrémisme, c’était pour moi une condition sine qua non pour me lancer dans des pratiques utilisant l’énergie sexuelle. La philosophie de Reinoud était celle dont j’avais besoin : travailler sérieusement sur moi-même, mais en allant très lentement et sans jamais viser le spectaculaire (je savais d’expérience que les choses peuvent être réellement spectaculaires dans le domaine spirituel).
Nous étions en avril 2022, et c’est ainsi que je me suis lancée dans l’entraînement taoïste d’après l’enseignement de Reinoud et que j’ai commencé à pratiquer les techniques de transformation de l’énergie sexuelle.
Comme je l’ai évoqué plus haut, le projet de rédaction du présent ouvrage s’est imposé à moi du fait de la puissance des transformations que j’expérimentais grâce aux techniques. Il m’a semblé que je ne devais pas être la seule à ne pas prendre la pleine mesure du rôle que ma sexualité jouait dans ma vie.
Mon souhait est que cette lecture vous aide à apporter plus de conscience dans vos habitudes sexuelles et vous donne envie d’entraîner votre sexualité pour vivre une vie plus alignée.
La première partie du livre s’attache à dresser un état des lieux de la place que nous donnons à la sexualité dans nos vies et à nous poser la question centrale de l’ouvrage : « Que faisons-nous de notre énergie sexuelle ? » Je vous y présente les différentes manières dont nous avons l’habitude d’utiliser celle-ci et le possible impact négatif qui en découle. Il ne faut pas conclure du chapitre 1 que notre utilisation habituelle de notre énergie sexuelle est systématiquement négative et destructrice ; celle-ci est également très positive et enrichissante. Plutôt que de la juger, mon envie est simplement de vous inviter à y poser un regard bienveillant, honnête et courageux.
Dans la deuxième partie, le chapitre 2 se concentre sur les bienfaits qui découlent de la pratique des techniques de transformation de l’énergie sexuelle. L’idée est de vous présenter l’intérêt de les pratiquer.
Le chapitre 3 énonce les outils d’entraînement qui existent et en donne un bref aperçu. J’y aborde également le Rituel des Sept Voiles, qui n’est pas un outil d’entraînement à proprement parler mais qui contribue à harmoniser les relations amoureuses et mérite de ce fait une place dans le présent ouvrage.
Dans la dernière partie, je vous explique quelques concepts primordiaux du Tao et je vous présente différentes écoles auprès desquelles vous pouvez apprendre les techniques de transformation de l’énergie sexuelle si celles-ci vous intéressent.
Dans le souci de ne pas restreindre le contenu de ce livre aux relations hétérosexuelles, j’ai essayé au mieux d’inclure d’autres types de relations amoureuses et d’identités sexuelles. Je n’y suis pas parvenue dans tous les cas et je vous invite à remplacer les dénominations « hommes » et « femmes » par les termes qui vous parlent et qui reflètent votre réalité, comme suggéré à la note 4 reprise en fin d’ouvrage.
J’ai la certitude que ces techniques sont bénéfiques à tout un chacun, quels que soient son âge, ses croyances, ses origines et son orientation sexuelle.
Je me réjouis de voir que ce thème a déjà suffisamment éveillé votre intérêt pour que vous vous plongiez dans cette lecture, que je vous souhaite passionnante et enrichissante.
Valérie Van denBerge Décembre2024
PARTIE 1ÉTAT DESLIEUX
Réfléchir à notre sexualité
L’énergie sexuelle est extrêmement puissante ; elle est un des plus importants moteurs qui influencent nos comportements et nos prises de décision. La façon dont nous gérons notre énergie sexuelle a un impact direct sur tous les aspects de notre vie. Mais puisque nous ne l’entraînons pas, la plupart du temps, elle nous submerge tout bonnement. Avec toutes les conséquences qui en découlent.
Il est donc anormal que, dans nos cultures, nous n’apprenions pas à gérer notre énergie sexuelle.
Entraîner notre sexualité est un choix. Nous pouvons décider ce que nous voulons faire de cette énergie. Pour cela, il nous faut nous demander quelle place la sexualité occupe dans nos vies. Il s’agit d’une large question, et pour pouvoir y répondre, la réflexion et l’auto-analyse seront nécessaires. Or, nous ne sommes pas habitués à nous questionner avec lucidité sur notre sexualité.
Généralement, quand nous essayons d’aborder ce sujet avec quelqu’un, il est rare que notre interlocuteur soit prêt à en parler ouvertement et sereinement. Chacun a sa façon d’éviter le contact avec le thème de la sexualité. Certaines personnes le tourneront en dérision, en s’esclaffant ou en faisant des blagues grivoises. D’autres se fermeront, évitant d’entrer dans l’échange. Quoi qu’il en soit, ces réactions dénotent un malaise évident.
Sachant combien notre sexualité impacte de nombreux aspects de notre vie, nous avons tout intérêt, quel que soit notre âge, à nous pencher sur elle et à nous poser certaines questions importantes.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je vous propose de nous pencher sur les deux pôles antagonistes de notre attitude à l’égard de la sexualité, à savoir la répression sexuelle versus la liberté absolue. Nous allons analyser en quoi ces deux extrêmes sont néfastes et de quelle manière ils génèrent des traumas.
La sexualité serait sale et bestiale, le plaisir sexuel dégradant, le désir à fuir comme la peste, les femmes seraient vicieuses, dangereuses et pervertiraient les hommes. C’est du moins ce que l’Église nous a forcés à croire pendant des siècles. Que nous le voulions ou non, cette croyance nous imprègne, même de façon inconsciente. Elle nous plonge dans le sentiment de culpabilité et veille à ce que nous bloquions notre énergie sexuelle alors que, comme toute énergie du corps, celle-ci a besoin de couler en nous de façon libre et saine.
Pour d’autres, la sexualité est synonyme de liberté absolue, sans garde-fou ni respect pour nos limites et pour celles des autres. On a vu l’émergence de notre société pornographisée, qui sexualise à outrance les corps et les interactions entre les hommes et les femmes.
Voyons plus avant ces deux croyances dont nous sommes imprégnés, ainsi que le lien qui lesunit.
Nous sommes sexuellement réprimés
Vous souvenez-vous du jour où vous avez découvert la masturbation ? Vous étiez probablement jeune et il y a fort à parier que vous l’ayez pratiquée en secret et avec un sentiment de culpabilité. Même si personne ne vous en avait jamais parlé avant que vous l’ayez découverte, vous avez certainement compris intérieurement qu’il valait mieux ne pas évoquer votre plaisir sexuel à quiconque.
Ceci montre à quel point la honte qui entoure la sexualité est profondément enracinée dans nos cultures.
La répression sexuelle que l’Occident a subie pendant deux mille ans continue de nous imprégner. Il s’agit d’une mémoire collective, une information qui passe de génération en génération via notre ADN. Même si nous sommes sexuellement libérés à l’heure actuelle, une trace de cette compréhension de la sexualité continue de nous habiter.
Pour certains, il s’agit même d’un fait réel. De nos jours, de nombreux parents en Occident continuent d’éduquer leurs enfants dans la peur et la répression de l’énergie sexuelle, créant un tabou autour de la question et montrant par l’exemple l’image d’un couple qui vit mal sa sexualité et en éprouve du dégoût et un sentiment de culpabilité.
Les enfants qui grandissent dans cette compréhension de l’énergie sexuelle risquent de se couper d’elle puisqu’on leur a inculqué qu’elle était dangereuse.
Mais l’énergie sexuelle est la vie. Elle a besoin de circuler dans notre corps, elle nous rend joyeux, vivants, créatifs et inspirés. Nous en couper est dévastateur.
Les personnes qui tentent de réprimer leur énergie sexuelle et qui y parviennent effectivement vont générer des blocages dans leur corps, qui se transforment en désintérêt, maladie, perte de saveur et de sens et, peut-être, troubles sexuels tels que l’impuissance, la frigidité ou l’éjaculation précoce.
Mais parfois, l’énergie sexuelle gagne la partie. Elle est tellement puissante qu’elle est difficilement canalisable pour ceux qui ne connaissent ni ne pratiquent les techniques de transformation de l’énergie sexuelle. On peut bien essayer de l’enfermer, de la faire taire ; tôt ou tard, elle risque de faire sauter le couvercle et d’exploser. Cela se produit alors de façon incontrôlée et la personne peut en venir à abuser sexuellement d’une autre. L’exemple des abus d’enfants par des personnes ayant fait vœu de chasteté l’illustre parfaitement.
Nous voyons donc que la répression sexuelle n’est pas une voie souhaitable et qu’elle va à l’encontre de la vie, de la joie de vivre et de notre santé physique et mentale.
Je pense à ce propos à l’ouvrage pour enfants Les Dragons ça n’existe pas.2 Dans cette histoire, Benoît trouve un bébé dragon dans sa chambre en se réveillant un beau matin. Mais quand il en parle à sa mère, celle-ci réplique tout net que « les dragons, ça n’existe pas ! » Tous deux se mettent à faire comme s’il n’y avait pas de dragon dans la maison alors même que celui-ci s’assied sur la table et engloutit tout le petit-déjeuner de Benoît. Plus Benoît et sa mère ignorent le dragon, plus celui-ci se met à grandir et à leur poser problème. Il finit par être tellement grand qu’il déborde de partout : sa tête par la porte d’entrée et sa queue par la porte de derrière. La mère de Benoît continue pourtant de soutenir qu’il n’y a pas de dragon puisqu’elle a décrété que les dragons n’existaient pas. C’est au retour du père, étonné de voir à quel point la maison a changé, que Benoît et sa mère finiront par admettre que le dragon existe bel et bien et lui donneront de l’attention et des câlins. Très vite, le dragon rapetissera et retrouvera sa taille de petit chat, docile et sage.
Nier l’existence d’une chose ne la fait pas disparaître. Si nous avons fait en sorte de rendre cette chose invisible et imperceptible pour nous-mêmes, il est illusoire de penser que, pour autant, elle a disparu de notre vie. Elle est au contraire toujours bien présente et ses répercussions négatives, que nous acceptions ou non de les voir, creusent chaque jour davantage leur nid douillet dans notre corps.
Ainsi en va-t-il de l’énergie sexuelle que l’on essaie de réprimer.
Nous sommes sexuellement libérés
Après deux mille ans de répression sexuelle menée par l’Église en Occident, nous avons vu la révolution sexuelle enflammer les rues, réclamant la liberté, l’abolition des tabous et rétablissant les droits de la femme à disposer de son corps grâce à la contraception. Cette révolution était plus que bienvenue. Il était temps de briser le carcan répressif et de célébrer la sexualité comme une chose naturelle et souhaitable.
L’ennui, c’est que nous avons dérivé dans l’extrême inverse.
Le sexe est partout. Il nous est impossible de regarder un écran de télévision, de cinéma ou une publicité sans être confrontés à des abdos d’acier, des lèvres pulpeuses et des fesses pleines et rebondies.
D’une certaine manière, il est devenu obligatoire d’aimer le sexe, de ressentir du plaisir et du désir, d’être sexy et de corréler le sentiment de notre valeur personnelle à notre capacité à correspondre aux canons de beauté. Les hommes doivent être virils et musclés, capables de tout résoudre et ne jamais montrer leur vulnérabilité ; les femmes doivent avoir des seins hauts et fermes, des fesses rondes, et exercer leur pouvoir de séduction. Cet état de fait génère une pression et une forme de stress constant, sans parler de la dégradation de l’image que nous avons de nous-mêmes et de notre confiance en nous et en l’autre.
La fixation pornographique est devenue une norme et il semble que les dérives sexuelles ne puissent pas être remises en question. La pornographie est considérée comme normale, de même que la prostitution. En somme, l’exploitation du corps de certains êtres humains pour le bon plaisir d’autres êtres humains est considérée comme une liberté non négociable.