La vie de château - Philippe Bonnamy - E-Book

La vie de château E-Book

Philippe Bonnamy

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Beschreibung

Un couple de vieille noblesse est contraint de vendre son chateau faute d'avoir les moyens de l'entretenir. C'est la raison pour laquelle ils ont déjà cédé à une société d'autoroute un bout de forêt qui fait partie du domaine. Tout semblait devoir se passer pour le mieux. Mais la réunion fortuite au château des acquéreurs, un jeune couple avec bébé sympathique mais qui ne correspond pas à leur attente, d'une influenceuse écologique qui a le vertige et d'un gendarme pas aussi méchant qu'il en a l'air, provoque une cascade de situations cocasses qui se terminent par une conclusion inattendue. Pièce pour 12 personnages (durée environ 1h20)

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Seitenzahl: 57

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Philippe Bonnamy, polytechnicien, a déjà écrit plusieurs romans, essais et pièces de théâtre parfois inspirés d’une vie professionnelle variée successivement dans l’industrie pétrolière, la finance d’entreprise et l’entrepreneuriat. Il a partagé cette expérience entrepreneuriale pendant plusieurs années dans un cours donné en universités et grandes écoles.

Les personnages

La Comtesse

Le Comte

Corinne (leur fille)

Claude (le startupper)

Pierre (son mari)

Séverine (l’influenceuse)

Le gendarme

Sébastien (le jardinier)

Célestine (la cuisinière)

Olivia (l’écologiste suédoise)

Le copain d’Olivia

Le deuxième gendarme

Sommaire

Scène 1

Scène 2

Scène 3

Scène 4

Scène 5

Scène 6

Scène 7

Scène 8

Scène 9

Scène 10

Scène 11

Scène 1

Toute la pièce se déroule dans le même décor : un salon modestement meublé et très délabré par de multiples dégâts des eaux (deux ou trois seaux et cuvettes en témoignent). Sur les murs, une galerie de portraits qui témoignent, eux, de l’ancienneté de la noblesse des châtelains.

La comtesse est assise dans un fauteuil. Sa fille, Corinne, tailleur strict et lunette sans fantaisie, entre en scène une valise à la main.

CORINNE Bonjour Maman.

LA COMTESSE Ah ! Te voilà ma chérie. Quelle surprise ! D’où viens-tu ?

CORINNE J’avais un séminaire dans le coin. Je m’en suis échappée mais je ne pourrai pas rester longtemps. J’ai un call tout à l’heure et peut-être une réunion à Paris demain.

LA COMTESSE Un call ?

CORINNE Oui, une réunion par téléphone.

LA COMTESSE (sarcastique) C’est gentil d’avoir trouvé un moment pour venir nous voir. Si tu as le temps, dis-moi quand même si tout va bien.

CORINNE Tout va bien ! Je sais que tu préférerais que je te fasse des petits enfants mais patiente. Pour l’instant, c’est ma carrière et on verra après.

LA COMTESSE Je me demande de qui tu as hérité ça !

CORINNE Ce n’est pas le genre de la maison. Tu me l’as déjà dit cent fois. Comment va Papa ?

LA COMTESSE Très bien, autant que je le sache. Les champignons continuent d’occuper ses journées. Il va les cueillir le matin, l’après-midi il les passe sous son microscope. Ensuite il se livre à ses expériences et le soir nous mangeons ce qui reste. Enfin, lui ! Parce que moi, les champignons je ne peux plus les voir ni dans mon assiette, ni ailleurs. Si tu les aimes toujours, tu pourras en emporter et Célestine pourra te donner des nouvelles recettes …

CORINNE Oh, tu sais, moi, la cuisine …

LA COMTESSE C’est vrai, j’oubliais. J’espère quand même que tu vas davantage chez Ducasse qu’au McDo.

CORINNE Ni chez l’un, ni chez l’autre. Je suis devenue vegan. Comment me trouves-tu à propos ?

LA COMTESSE Toujours ravissante ma chérie et ça me navre de te voir mener cette vie.

CORINNE Dis-moi, Maman. Si je suis venue c’est aussi pour te poser une question qui compte beaucoup pour moi.

LA COMTESSE Tu m’inquiètes ! Si c’est pour l’état du château, j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer !

CORINNE Non, ce n’est pas l’état du château ! (Elle hésite une seconde.) Pourquoi ne m’avez-vous pas dit que vous m’aviez adoptée ?

LA COMTESSE Adoptée ? Qu’on t’a adoptée ? Qu’est-ce que c’est cette histoire ? Tu es sûre que tu vas bien ? Assieds-toi, je vais aller te chercher un verre d’eau !

CORINNE Pas la peine, je sais que vous m’avez adoptée et je vous en veux de me l’avoir caché.

LA COMTESSE Mais qu’est-ce qui te prend ? On ne t’a pas adoptée ! D’où sors-tu cette idée ? Et c’est pour ça que tu es venue nous voir ?

CORINNE Découvrir cela à mon âge, ça fait un choc tout de même ! C’est important pour moi !

LA COMTESSE J’imagine ! Moi aussi, ça me fait un choc. Mais qui t’a mis ça dans la tête ?

CORINNE Des copines m’ont offert un test ADN pour mon anniversaire…

LA COMTESSE Un test ADN ! Non, mais de quoi je me mêle ! Quelles connes ! Je te demande un peu si vous ne pourriez pas avoir d’autres occupations que vos calls et votre ADN. Et alors ?

CORINNE Eh bien, il n’y a aucune trace de vos ADN dans le mien !

LA COMTESSE En ce qui concerne celui de ton père, c’est plutôt une bonne nouvelle ! Les champignons, dans la famille, on a déjà donné ! Mais le mien, tu plaisantes.

CORINNE Pas du tout !

LA COMTESSE Ma chérie, je t’assure que tu n’es pas née du Saint-Esprit, que je ne suis pas la Vierge Marie et que nous ne t’avons pas adoptée !

CORINNE Ce n’est pas le problème…

LA COMTESSE C’est déjà mieux !

CORINNE … Puisque je te dis que je n’ai pas trace de ton ADN, non plus dans le mien. D’ailleurs, je sais qui est mon père. Ce n’est pas un problème, puisque cela reste dans la famille, enfin presque. J’aurais compris mais ce qui ne passe pas, c’est que vous ne me l’ayez pas dit !

LA COMTESSE Dans la famille ? Mais ma chérie, du débloques complétement !

CORINNE Pas du tout ! D’ailleurs Sébastien me l’a dit !

LA COMTESSE Sébastien, le jardinier ?

CORINNE Oui, lui !

LA COMTESSE Et que t’a-t-il dit ?

CORINNE Qu’il était mon père !

LA COMTESSE Alors celle-là, c’est la meilleure ! Sébastien, le jardinier ! Et c’est lui qui t’a raconté cette histoire ?

CORINNE Oui !

LA COMTESSE Sébastien ? Il ne manque pas de culot ! Nous avons beau faire un effort pour rester simples, du côté de ton père, comme du mien, et vivre dans ce galetas mais nos deux familles remontent tout de même à Jeanne d’Arc.

CORINNE Eh bien, il était temps de renouveler le cheptel !

LA COMTESSE Le cheptel, comme tu dis, n’a pas besoin d’être renouvelé et au train où vont les choses ou plutôt où tu les mènes, le cheptel est bien parti pour se terminer avec toi. Ensuite, si son histoire était vraie… Je ne sais plus ce que je voulais dire ! Tu me fais perdre le fil ! Tiens voilà ton père. Aldebert, vous tombez bien ! Corinne me soutient que nous l’avons adoptée !

LE COMTE Elle n’a pas tort.

LA COMTESSE Comment cela, elle n’a pas tort ! Mais vous êtes devenus fous tous les deux !

LE COMPTE Bonjour ma chérie ! Quelle bonne surprise. Tu n’as pas tort ! Je t’ai adoptée dès la première seconde où je t’ai vue…

CORINNE (se tournant vers sa mère) Ah ! Tu vois, c’est bien moi qui ai raison !

LE COMTE … à la maternité !

CORINNE Et qui était ma mère ?

LA COMTESSE Ça y est, elle remet ça ! Ma chérie, tu me fatigues ! Après tout si tu y tiens, mais Sébastien va entendre parler de moi !