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Cinquante ans après avoir été énoncées par Carlo Maria Cipolla, les lois fondamentales de la stupidité sont-elles toujours pertinentes? La réponse de Philippe Bonnamy est sans équivoque. Non seulement elles le sont, mais le temps en a même ajouté une nouvelle, tout aussi fondamentale. Poussant plus loin l'analyse, Philippe Bonnamy pose une autre question avec le même sourire en coin: est-ce que la stupidité ne mériterait pas autant, et même davantage que le temps d'être anoblie au rang de quatrième dimension de l'Univers.
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Seitenzahl: 61
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« Des gens intelligents, il y en a 5 à 6%, mais moi, je fais campagne auprès des cons. Dans ma carrière, j’ai fait trois campagnes intelligentes où je parlais aux gens d’emploi, d’économie, d’investissements et je les ai perdues et j’ai fait vingt-sept campagnes rigolotes à raconter des blagues de cul et je les ai toutes gagnées »
Georges FRÊCHE (1938-2010)
Historien, Agrégé de Droit
Président du Conseil Régional du
Languedoc-Roussillon
Président de Montpellier Agglomération
Maire de Montpellier
Député de l’Hérault
Conseiller Régional du Languedoc-Roussillon
Merci à Jean-Loup Picard qui m’a fait découvrir Cipolla et ses lois fondamentales de la stupidité et m’a ensuite fait profiter de ses précieuses remarques. Merci aussi à Camille, à Marcel Cassou, à David Dombre, à Francis Faye, à Gaston Lambert, à Claude Pouligny, et à Gérard Schmitt qui ont bien voulu, eux aussi, me faire partager les réflexions que leur inspirait le manuscrit et dont je crois avoir tenu le plus grand compte.
A toutes celles et ceux, connus et inconnus, grâce à qui les lois fondamentales de la stupidité le sont encore, cinquante ans après qu’elles aient été énoncées…
PROLOGUE
CHAPITRE 1
Les lois fondamentales de la stupidité humaine
CHAPITRE 2
Toute association, groupe ou réunion de personnes comprend la même proportion de stupides.
CHAPITRE 3
La proportion de stupides est toujours supérieure à l’idée que nous nous en faisons parce que nous croyons instinctivement que l’éducation, la renommée, la réussite ou l’expérience de quelqu’un le mettent à l’abri de la stupidité, alors que celle-ci en est totalement indépendante comme des autres caractéristiques, quelles qu’elles soient, de chaque individu.
CHAPITRE 4
Cependant l’entêtement des « vrais » stupides dans leur stupidité est ce qui les distingue des autres catégories qui, en vertu de ce qui précède, ne sont pas à l’abri de stupidités au moins occasionnelles
CHAPITRE 5
La sixième loi de Cipolla: plus un pays bénéficie des bienfaits de la Providence et plus ses habitants sont stupides.
CHAPITRE 6
La constance des stupides qui résiste à toute rationalité les rend redoutables parce qu’on ne peut rien faire contre eux
CHAPITRE 7
Pourquoi les stupides ont-ils autant de facilités naturelles à se retrouver.
CHAPITRE 8
Stupidité et relativité restreinte et générale
CHAPITRE 9
Le temps, c’est de l’argent… la stupidité aussi
CONCLUSION
Il y a près de cinquante ans, un brillant universitaire italien, aujourd’hui décédé, du nom de Carlo Maria Cipolla, publiait un essai plein d’humour intitulé « Les lois fondamentales de la stupidité humaine ». Son livre, d’une soixantaine de pages, a connu depuis une large diffusion1. Son succès venait de ce qu’il s’agissait d’une étude méthodologique, encore inédite, de la stupidité. L’affaire ne manquait ni d’ambition, ni de témérité tant l’objet de l’étude est vaste et multiforme. Le talent de Cipolla a été d’atteindre son objectif, au moins en partie, tout en sachant garder un petit sourire en coin à chaque page.
Plus récemment, la stupidité a fait l’objet d’études plus sérieuses, au moins dans le ton, et l’on peut dire qu’elle a désormais acquis ses lettres de noblesse puisque même la Faculté de Médecine s’y intéresse (« La psychologie des cons » (Ed. Sciences Humaines) écrit en 2018 par un collectif de psychiatres et de psychologues).
Notons au passage la différence de substantifs qui marque l’évolution des mœurs depuis Cipolla. Mais un autre détail attire surtout notre attention : ce mot de « cons » utilisé par les psychiatres n’est que l’un de la bonne quinzaine de synonymes de « stupides » (imbécile, idiot, crétin, mal comprenant, etc). Pour une fois, les Anglais sont même plus diserts que nous puisque, aussi bien pour la stupidité que pour les stupides, ils disposent d’à peu près deux fois plus de qualificatifs.
Dans les deux cas, cette richesse du vocabulaire n’est pas un hasard. Elle traduit simplement l’immensité du domaine et l’impossibilité d’en définir exactement la nature.
A cet égard, une première analogie, troublante, s’impose : dans son genre, la stupidité rappelle bizarrement la matière noire de l’Univers, cette étrange « matière » qu’on ne connait que par ses effets et sans laquelle, étoiles, planètes et galaxies se seraient déjà percutées depuis longtemps et nous ne serions pas là. On ne peut pas être plus précis pour définir la stupidité et, comme nous le verrons plus loin, la question se pose de savoir si elle ne nous est pas, elle aussi, indispensable.
Autre similitude au moins aussi troublante : comme l’Univers, la stupidité n’a pas de limite. Einstein en avait déjà fait la remarque en précisant qu’il en était encore plus convaincu pour elle que pour l’Univers. Depuis, Stephen Hawking, ce génial et malheureux astrophysicien britannique qui a passé l’essentiel de son existence déformé dans un fauteuil roulant sans pouvoir s’exprimer autrement que par l’intermédiaire d’un ordinateur, a cru pouvoir lever le doute et, coup de chance, d’une manière presque compréhensible pour le béotien. Selon lui, l’Univers pourrait se comparer à l’anneau obtenu en vrillant une bande de papier avant d’en coller les extrémités (ou « ruban de Möbius »)2, de sorte qu’un doigt glissant sur un côté en parcourt indéfiniment les deux faces sans jamais s’en détacher. En somme, l’Univers n’aurait ni début, ni fin. Etrangement, la même image vaut pour la stupidité : on ne sait jamais très bien quand elle commence et, généralement, on n’en voit pas la fin non plus. Autrement dit, comme pour l’Univers, on tourne en rond.
Equivalence avec la matière noire, absence de limite, même conceptualisation, tout cela commence à faire beaucoup de coïncidences. Au point de se demander si le Créateur les a vraiment voulues et la question vaut d’être posée : s’Il avait à refaire l’Univers, le ferait-Il à l’identique ? Parce que, tout de même : pourquoi cette pléthore de milliards de milliards d’objets célestes dont on ne sait pas trop à quoi ils servent alors que quelques dizaines de milliers, et même moins, auraient suffi pour faire rêver les poètes, inspirer les auteurs de science-fiction, faire de belles photos et satisfaire les ambitions de la conquête spatiale ? Pourquoi avoir commencé, des milliards d’années avant nous, par inventer les bactéries qui n’arrêtent pas de nous poser des problèmes et pour lesquelles nous ne sommes qu’une curiosité passagère, peut-être pas davantage qu’un bétail aussi opportun qu’occasionnel ? Est-il normal que les bactéries voient une opportunité là où nous voyons une grossière injustice ?
En réalité, bien sûr que l’Univers, tel qu’il est, a ses bons côtés. Mais la question ne se pose-t-elle pas de savoir si, avant le temps, ce n’est pas la stupidité qui en est réellement la quatrième dimension ?
Qu’on le veuille ou non, combien de fois en avons-nous eu l’impression? De plus, dans cette hypothèse, tout deviendrait infiniment plus compréhensible. Comme nous allons le voir, les lois fondamentales de l’astrophysique, gravitation,