Le cadeau caché - Nathalie Michon - E-Book

Le cadeau caché E-Book

Nathalie Michon

0,0

Beschreibung

Avez-vous également l’impression de surmonter l'insurmontable ? Ressentez-vous que la perte de cet être cher, cette rupture, ce chapitre qui se ferme, vous détruit de l’intérieur ? Vous êtes en train de traverser le deuil et ses étapes interminables. À travers ce livre, l’auteur vous invite à tirer le meilleur du pire, par l'analyse de situations concrètes.


À PROPOS DE L’AUTRICE

Depuis vingt ans, Nathalie Michon nourrit une passion pour le reiki. Elle n’a cessé de s’intéresser à différentes approches holistiques qui l’ont conduite à présenter avec succès une thèse de doctorat en naturopathie à Montréal en 2014 portant sur le deuil et le reiki. Dans ce livre, elle associe son expérience personnelle et professionnelle pour accompagner avec bienveillance ceux qui sont en deuil vers un chemin de mieux-être.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 202

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Nathalie Michon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cadeau caché

Essai

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Nathalie Michon

ISBN : 979-10-422-0264-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Le cadeau caché

 

Nathalie MICHON

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je dédie ce livre à celle qui m’a mise au monde et à mon cher papa, mon étoile qui me guide depuis l’autre monde… mais aussi à mes consultants en souffrance et à ceux qui nous ont quittés, puis à toutes les personnes en quête de réponses, sur ce grand voyage…

Le cadeau caché

 

Nathalie MICHON

 

 

 

 

 

Préface

 

 

 

Depuis que j’ai rencontré Nathalie, il y a plus de douze ans quand elle commençait son travail de thèse, nous n’avons cessé de toujours mieux apprendre à nous connaître mutuellement : une amitié profonde s’est tissée au fil des joies et des épreuves, dans le respect, le partage de lectures, le soutien dans les épreuves, le don de son temps, le plaisir d’échanger, etc.

Je suis très heureuse, en tant que Professeur des Universités et Directeur de recherche, d’avoir contribué à la mise en œuvre de cette thèse de doctorat en naturopathie, soutenue par Nathalie avec succès en 2014. Depuis, elle a travaillé encore davantage et a mûrement réfléchi à l’élaboration de l’ouvrage que je présente aujourd’hui avec un grand bonheur.

Ce livre est en effet, à la fois le témoignage d’un accomplissement pour la thérapeute sensible, douée et efficace qu’est Nathalie, à la fois un message offert à ceux qui souffrent dans leur âme et leur cœur et sont en quête de solutions à leurs peines parfois indicibles, tant elles sont enfouies sous les carapaces que la vie nous impose si souvent.

Après une méditation sur la mort, Nathalie nous guide sur la voie de l’énergie REIKI et, en se fondant sur son expérience de thérapeute, elle démontre l’intérêt de la pratique du REIKI pour révéler des deuils non assumés et ainsi soulager les chagrins des êtres en souffrance. Au-delà, elle nous offre une belle leçon de vie, humble et puissante, et à ce titre son ouvrage ouvre un chemin vers la sérénité profonde.

Un livre à lire, relire et savourer, un texte à méditer ! À s’offrir et à transmettre…

 

Isabelle Turcan

 

 

 

 

 

Au lecteur

 

 

 

Le deuil, depuis longtemps synonyme de nombreuses interrogations, reste un sujet qui suscite depuis toujours bien des débats et qui est toujours d’actualité. C’est pourquoi, j’ai décidé d’aborder ce sujet délicat, mais ô combien intéressant. Je vais vous faire partager ma double expérience personnelle et de thérapeute. Au fil des années, mon travail au cabinet m’a permis de rencontrer différents types de consultants, hommes, femmes, de tous âges et de tous contextes socioculturels, mais qui, pour beaucoup, avaient un dénominateur commun : des deuils non faits, voire cachés, que j’ai appris à décoder, chez des êtres toujours marqués par un mal être profond ou une difficulté à se réaliser dans la vie. Cela petit à petit m’a conduite à mettre en œuvre la méthode du REIKI que je connaissais bien, pour les apaiser et obtenir des résultats intéressants. Cette méthode de soutien énergétique aide ces personnes dans leur quête de mieux-être. Vous comprendrez, comment grâce aux soins REIKI, une personne peut prendre conscience de deuils enfouis, ou non assumés ; leur cheminement et leur évolution sont visibles au gré de chaque séance. Ceux qui sont récepteurs des soins parviennent progressivement à retrouver le calme intérieur et à surmonter leur peine, pour appréhender d’une manière différente leur situation de deuil : ainsi ils ont une nouvelle vision de leur existence et de celle de leurs proches, dans le but d’atteindre la sérénité.

 

 

 

 

 

Introduction

 

 

 

Qu’est-ce que le deuil ?

 

Le mot deuil a pour origine le bas-latin dolus (latin classique dolor « souffrance ») formé sur le verbe dolere « souffrir » : il désigne donc au sens strict « la douleur éprouvée », par exemple à la mort d’un être cher ; c’est par extension que le deuil a désigné uniquement « la mort d’un être cher » pour s’appliquer ensuite à tous les signes extérieurs liés à cette perte.

 

Faire son deuil

 

Faire le deuil, c’est avoir terminé son travail de deuil, c’est-à-dire : avoir surmonté l’angoisse des questions fondamentales de la vie, effacer les rancœurs, se remémorer les bons moments qui prendront la place des larmes. C’est un processus plus ou moins long, selon le travail personnel que chaque individu aura la capacité de faire ou non, pour parvenir à une délivrance nommée résilience.

 

L’absence

 

La mort, pour laquelle jamais personne n’est vraiment préparé, cette mort nous prive à tout jamais de la présence de l’autre, cette absence avec laquelle il faudra désormais composer, car il faut continuer de vivre malgré la souffrance parfois paralysante.

C’est alors qu’une grande bataille envers soi-même va commencer. L’être endeuillé aura le choix entre se laisser aller, jusqu’à peut-être connaître « la descente aux enfers », ou bien il aura la force, l’envie et le courage de dépasser son chagrin.

 

Différentes formes de deuil 

 

Nous avons tous, ou presque, des deuils non faits qui se sont accumulés au fil du temps. Ils concernent aussi bien la mort d’un être cher que l’éloignement géographique d’un enfant, qu’une rupture amoureuse, la perte d’un ami, de son pays, de sa maison, d’un emploi ou d’une entreprise, une mise à la retraite ou la fin d’un idéal professionnel – par exemple, devenir danseur ou professeur –, ou bien la perte d’une partie de son corps avant la maladie ou à la suite d’un accident, ou encore la disparition de son animal de compagnie, etc. Dans tous ces cas, qui sont autant de traumatismes affectifs, émotionnels ou physiques, nous perdons notre sécurité de base, nos rapports au monde changent et deviennent fragiles parce qu’ils nous renvoient à des deuils intérieurs et antérieurs non accomplis.

 

Afin d’illustrer mes propos, tout au long de cet ouvrage, je donnerai des exemples de cas concrets dont je préserverai l’identité en leur attribuant des noms de fleurs.

Je commencerai par le chagrin immense voire indescriptible de Cosmos J’ai souvent dû accompagner des maîtres et maîtresses lors de la perte de leur animal de compagnie. Mais l’histoire de Cosmos est assez exceptionnelle.

 

Cosmos est la maîtresse d’une chienne qu’elle aimait probablement plus que sa propre vie. C’est une personne très sensible et très proche des animaux, elle est capable de communiquer avec eux par la pensée, c’est ce que l’on appelle, « la communication animale ». L’histoire avec « son amour de grand chien » c’est ainsi qu’elle en parle, a commencé lorsqu’elle l’a sauvé d’une maltraitance innommable. Grâce à ses bons soins et son amour, sa chienne a repris confiance en l’homme. Elles ont tissé des liens hors du commun et pendant de longues années, sa chienne l’a soutenue lors de certaines périodes difficiles de sa vie. Puis au moment où Cosmos était comblée de bonheur, puisqu’après plusieurs années d’une relation chaotique, voire impossible, avec l’homme qu’elle aimait, ils s’étaient enfin mariés. Quelques mois après, elle sentit que sa chienne donnait des signes de faiblesse et eut très peur que sa santé fragile n’ait raison d’elle. Cosmos est persuadée que sa chienne la sachant heureuse aujourd’hui a terminé sa mission d’accompagnement avec elle, et elle se culpabilise beaucoup pour cela, elle trouve injuste de la perdre au détriment de son nouveau bonheur. Un mois après cette appréhension, le drame arriva et son amour de grand chien la quitta. Ce fut pour elle un arrachement. Voici quelques extraits de messages échangés toutes les deux après le décès de sa chienne :

 

« Je suis vidée, je n’ai envie de rien, ma chambre est aussi vide que ma vie ce matin, je vais avoir tellement de mal à avancer sans mon binôme. »

 

« C’est difficile, tellement difficile. Je n’ai plus envie de me lever pour affronter le vide et l’absence. J’ai l’impression qu’elle a emporté, avec moi, le goût de mon métier, je n’ai plus envie ; je tourne en rond, j’ai l’impression que je n’ai plus de larmes et je me remets à pleurer, j’ai le sentiment que ça ne s’arrêtera jamais de couler. J’espère qu’après l’avoir ramenée à la maison après l’incinération, elle m’aidera de là où elle est, parce que sans elle, je ne sais pas où trouver la force. »

 

La perte de son animal de compagnie peut être tout aussi douloureuse, voire parfois plus que celle d’un être humain.

 

 

 

 

 

I

Le deuil dans notre société

 

 

 

Chaque instant de la vie est un pas vers la mort.

Pierre Corneille

 

Nos sociétés contemporaines, de plus en plus citadines, courent après le temps tout en oubliant de prendre celui de vivre. Volonté d’ignorer l’inéluctable ? Peur de la mort ? Le syndrome de l’homme pressé n’est-il pas un moyen d’échapper à la perception de la fuite du temps qui mène à la réalité de la mort ? Le bruit et l’agitation font partie du même contexte d’effervescence superficielle à tel point que le silence fait peur, notamment aux jeunes générations devenues dépendantes de leurs écouteurs.

Dès lors, le temps de la vie ne se mesure plus forcément par rapport au temps de la mort : la quête du plaisir et les ardeurs de la consommation ont désormais pris le pas sur la vie intérieure, sur la méditation. Ainsi la mort, fin de tout plaisir terrestre, de toute jouissance matérialiste, fait peur : il faut l’ignorer le mieux possible en s’étourdissant dans un présent déstructuré sous couvert d’organisations multiples ; tout deuil dérange, angoisse et doit être refoulé, voire oublié le plus vite possible.

 

L’homme pressé

 

Lorsque le drame arrive, interrompant la vie qui file à toute allure, les humains s’arrêtent un instant, perturbés durant un laps de temps très court, quelques jours seulement, juste le temps qu’il faut pour organiser les funérailles et passer le moment difficile des cérémonies de l’enterrement ou de la crémation. Quelle place est alors accordée aux émotions, au chagrin et aux questions ?

Ensuite, le cours de la vie, si éphémère soit-il, reprend très vite en pouvant parfois laisser place furtivement à la pensée de vivre autrement, de prendre le temps de profiter de ceux qu’on aime, de vivre ses passions en étant moins matérialiste pour savoir apprécier la beauté simple des moindres petites choses de la vie.

 

Bruit et silence

 

À l’échelle individuelle, certains êtres se réfugieront dans le bruit, d’autres, introvertis, se retrancheront dans un silence d’autoprotection morbide, sans penser au silence serein qu’offre la méditation. De même certains réagiront à un deuil de façon exubérante, en s’étourdissant dans l’agitation de sorties débridées, en adoptant des comportements compensatoires variés et exagérés (boulimie, anorexie, alcool, drogues), en agissant avec excès (vitesse sur la route, attitude dépensière), comportements mortifères… Pourquoi une telle agitation alors que la situation de deuil laisserait attendre un choix d’intimité partagée en famille, entre êtres d’un même clan ?

Derrière l’agitation et le bruit se profilent, en effet, l’absence de dialogue et de compréhension entre les êtres de même sang, car le point commun réside toujours dans la peur de l’inconnu qui a frappé, de ce triste « imprévu » bouleversant que chacun connaît, tout en le refusant, faute de distanciation sereine, faute d’intériorité et de méditation, faute de reconnaître que la vie fait partie de la mort et inversement.

 

Matérialisation du deuil et rituels d’extériorisation du deuil

 

La reconnaissance du deuil et sa matérialisation deviennent dans notre société, tel un déni de vie, une forme de honte sentimentaliste : il n’y a plus de larmes, plus de cris, plus de plaintes ; nous nous interdisons de pleurer nos morts en public, même d’en parler ; qui ose se plaindre de son chagrin causé par un deuil ? Qui l’évoque hors de la stricte intimité ?

Comment vivre la souffrance générée par un deuil ? Selon quel rituel accomplir son travail de deuil dans une société qui affecte d’ignorer la mort ?

La disparition de rituels oblige chacun de nous à improviser, à inventer une façon convenable de vivre et de dire son deuil, voire à acheter des cérémonies toutes faites. Ceux qui vivent difficilement leur deuil et qui ont besoin de s’exprimer en parlant de leurs morts, en pleurant et en se plaignant de leur douleur, ce qui est mal vu dans cette société, on les fait taire à l’aide de médicaments, on les envoie consulter un professionnel de santé mentale à qui ils pourront parler dans un lieu clos où leur chagrin ne dérangera personne ; le tout donnera bonne conscience à l’entourage, à tous ceux qui sont incapables d’offrir leur soutien, mais qui ont tendance à croire que la douleur du deuil pourrait être une maladie contagieuse.

De fait, notre société occidentale ne prépare absolument pas les individus à l’épreuve du deuil. Beaucoup ignorent que lorsqu’elle est mal ou pas accompagnée, elle peut briser une personne. L’avalanche d’émotions qui en découlent mènera inexorablement vers un repli sur soi. Cet accompagnement demande du temps, de la patience, de l’écoute et du soutien. Les endeuillés passent par un sentiment de mortification personnelle, c’est un processus naturel obligatoire. Ils doivent savoir que le travail de Deuil se traverse par cycles où la souffrance quelquefois atténuée peut réapparaître comme un tsunami pour finir par s’estomper et laisser place à une conscience profonde de ce qu’ils vivent. La douleur parviendra à son terme et ne se transformera en acceptation que si et seulement si cette période de Deuil est respectée, c’est-à-dire traversée sans être évitée. Mais bien souvent, les proches s’attendent à ce que l’endeuillé revienne à la normale trop rapidement. C’est là où l’échec du Deuil est notable, car cela ne fait qu’augmenter la confusion, l’isolement, le chagrin, la colère qui s’intensifient et persistent. Pour guérir, il est indispensable d’affronter nos émotions avec honnêteté pour les accepter et enfin les exprimer pour les libérer. Sans cela ce chagrin non reconnu et non exprimé ne se dissipera pas et risquera de durer indéfiniment.

Il y a peu d’années encore, aucune structure hospitalière n’existait pour accueillir les personnes touchées par la perspective du deuil d’un proche ; il a fallu la création du concept de « soins palliatifs »1, pour que soit reconnue nécessaire « la prise en charge physique, psychologique et spirituelle des personnes en fin de vie et de leurs proches »2.

La perte de tout rituel de deuil dans nos sociétés citadines relève donc du déni de la mort et on ne porte plus le deuil vestimentaire, le domicile n’est plus identifié par la marque du deuil, sans compter la pratique traditionnelle des veilles auprès du corps avant la mise en bière : est-ce un problème d’intendance ? de coût ? Cela dérange-t-il ? ou fait-il tout simplement peur ? Alors, la dépouille du mort sera naturellement emmenée en chambre funéraire où la famille et les amis devront se contraindre à des horaires ; dans l’intimité vulgaire d’un lieu neutre, sans marquereligieuse. S’écouleront quarante-huit à soixante-douze heures, voire plus, entrecoupées des trajets et des tâches diverses et variées que certains ne veulent ou ne peuvent mettre en suspens le temps d’un adieu. Puis vient le moment de la cérémonie souvent organisée dans les murs de la chambre funéraire pour le côté pratique, regroupant tout dans un même lieu et pour le contenu plus libre qu’offre une cérémonie civile au contraire d’un lieu de culte qui nécessite plus de contraintes. Le tout mené par un agent funéraire faisant office de maître de cérémonie. Arrive ensuite le moment de l’inhumation ou de la crémation qui marque définitivement la fin de notre passage sur terre. Les familles se rejoindront autour d’un verre ou au mieux d’un repas, avant de retrouver leur vie et de tourner la page sur ce moment de vie bouleversant. Certains auront un sursaut de conscience et alors commenceront alors un travail de réflexion ou une thérapie pour effacer le chagrin, faire leur deuil et ainsi perpétuer le souvenir de l’être cher. D’autres entretiendront cette souffrance à cause des croyances inculquées dans l’éducation, sans oublier enfin ceux qui, pour différentes raisons, sans doute pour éviter d’affronter leurs émotions, feront semblant d’oublier : mais à un moment clé de leur vie, cette plaie non pansée ressurgira.

 

Anémone est une femme de soixante-et-un ans lorsqu’elle commence à venir me consulter, à la suite du décès de son mari, mort d’un cancer contre lequel il s’est battu pendant cinq ans. Elle avait perdu sa maman à l’âge de huit ans et sa belle-mère quelques années plus tard puis son deuxième enfant âgé de sept mois. Elle est venue me voir plusieurs mois après les obsèques, temps qui lui a été nécessaire pour réaliser que son époux ne reviendrait plus. Cette quatrième perte a révélé les deuils précédents non faits.

 

État du consultant ; ses antécédents

 

Elle souffre d’un état émotionnel très fragile, de troubles du sommeil et de plusieurs symptômes physiques : démangeaisons et plaques rouges au niveau des avant-bras, du cou et du ventre avec un point douloureux et oppressant en haut au milieu du dos, des problèmes intestinaux l’empêchant de recevoir et de sortir (peur de devoir aller aux toilettes à tout instant en laissant seule ses invités ou, pire encore, de ne pas en trouver sur ses lieux de déplacements) ; ses embarras m’explique-t-elle sont liés à des angoisses de toutes sortes, comme un rendez-vous chez le médecin, aller faire ses courses ou rencontrer quelqu’un qu’elle ne connaît pas, bref, peur de ne pas être en mesure de maîtriser les situations inconnues.

Mais cet état n’est pas tout à fait nouveau ni uniquement lié au décès de son conjoint, puisqu’elle a cumulé plusieurs deuils. Elle n’a jamais vraiment su où elle en était avec le deuil de sa maman, car son père, à qui elle ne parle plus depuis de nombreuses années, lui a menti ainsi qu’à sa sœur en prétextant que leur mère était partie mais qu’elle reviendrait. Quelques mois plus tard, elles ont retrouvé une parfaite inconnue qui allait être leur belle-mère, une personne gentille mais très fragile aussi émotionnellement et qui a fini par se suicider. Quant au décès de son deuxième enfant, faute d’éléments connus, je ne pourrai pas m’y attarder : cela a provoqué un séisme dans sa vie. Elle a toutefois continué à essayer de retrouver un sens à sa vie et a mis au monde un troisième enfant. Quand cet enfant devenu adulte est parti au service militaire obligatoire, elle a été affectée d’une dépression nerveuse, réaction liée à la peur de perdre à nouveau un enfant.

À ce moment-là, on peut parler du deuil non fait du bébé perdu à l’âge de sept mois. Le décès de son mari l’a plongée dans un quatrième deuil, mais différent des précédents : il était l’être avec lequel elle avait construit sa vie de femme et donné naissance à ses enfants. Lors du premier entretien, j’ai eu devant moi une femme d’un certain âge avec son avant et ce présent marqué par ce deuil arrivé après quarante ans de vie commune, quand après toutes les tempêtes de la vie, on aspire au calme qui nous porte vers la plénitude et le partage de la vieillesse ; mais cette aspiration a été neutralisée par la mort.

Alors, elle vient me consulter non sans appréhension, bien que l’on se connaisse déjà : pour elle, le REIKI, c’est l’inconnu. Mais elle veut arriver à surmonter sa peine et pouvoir vivre avec cette perte.

 

Les séances de REIKI

 

Le travail a commencé à raison d’une séance de Reiki par semaine pendant deux mois. Puis nous avons poursuivi pendant un an avec des séances hebdomadaires. À présent, nos rendez-vous mensuels sont un moment de détente, où elle peut aussi bien parler de son quotidien, que de ses progrès : faire ses courses seule, se rendre à ses rendez-vous médicaux, organiser une fête familiale… et tout cela sans angoisse. Toutes ces petites choses qui peuvent paraître anodines pour beaucoup, auraient été impensables pour Anémone avant d’avoir commencé les séances de Reiki. C’est pour elle une victoire.

 

Réactions

 

Les réactions pendant les huit premières séances de REIKI se sont traduites par une difficulté à reprendre sa respiration dès la première imposition des mains ; des larmes survenaient pendant l’imposition de mes mains sur son ventre et d’ailleurs, je ressentais moi-même à cet endroit au cours de différentes séances, des vagues de froid parcourant mes mains accompagnées de fourmillements, signes pouvant en effet confirmer une faiblesse de cette partie du corps ; en fin de soins, sa bouche devenait sèche, des douleurs aux membres inférieurs et supérieurs se présentaient ainsi que des maux de tête et une envie de vomir en fin de séance. D’autre part, un mélange d’émotions et de scènes vécues du passé se présentait à son esprit au cours de la séance. Une précision lourde d’importance pour cette consultante concerne les couleurs s’imposant à elle : rose3, vert,4 blanc5, une pointe de noir, avec en dominante le violet6 se présentent à elle en début de séance et évoluent au cours de celle-ci, et ce depuis la première fois ; il est donc important pour elle de les retrouver à chaque séance, d’en observer les variations, et cela se passe encore aujourd’hui.

À la reprise des séances trois mois après, tous les symptômes physiques énumérés plus haut avaient disparu. Pendant les douze séances qui ont suivi, on a retrouvé quelques réactions pas très agréables, notamment le passage du ventre et quelques douleurs des membres avec en fin de soins, une bouche encore un peu sèche. Petit à petit tous les inconvénients cités ci-dessus ont disparu pour laisser place à la détente complète du corps et de l’esprit.

 

 

Analyse des résultats

 

À l’heure actuelle, cette consultante reste encore fragile car malgré tout le travail de deuil accompli grâce au REIKI, aujourd’hui, il lui reste encore un combat, celui de la solitude, celle qui accompagne les journées, les soirées et les nuits, celle que l’on doit apprendre à apprivoiser. Mais sous cet aspect, il me semble que l’absence de son mari dans son quotidien montre que la difficulté réside aussi dans la projection de l’avenir, c’est-à-dire se recréer un après, tout en essayant de maintenir les relations sociales qu’ils avaient tissées ensemble auparavant, car j’ai compris qu’Anémone s’est rendu compte, et à juste titre, que ses relations avec certaines personnes avaient changé : ses prétendus amis étaient très certainement plus liés à son défunt mari qu’à elle, et cela signifie encore une perte, mais logiquement liée à celle de son époux : c’est pourquoi, il est nécessaire de continuer le travail ensemble, et à sa demande, je continue à la recevoir régulièrement.

 

Violette est une femme de cinquante-cinq ans ayant perdu sa sœur aînée dans un accident de la route, il y a une trentaine d’années, fait marquant qui la poursuit encore aujourd’hui. Mais, cette perte n’est pas isolée, car toute une partie de sa famille proche a disparu de différentes façons au cours de ces trente dernières années. Cette accumulation de décès ne lui a jamais laissé le temps de faire ses deuils et, à l’heure actuelle, elle se sent submergée et rongée par le chagrin, à tel point qu’elle se demande pourquoi elle est encore là, en vie.

 

État du consultant ; ses antécédents