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Lorsque Vanessa Giles, responsable de l'action sociale chez Scanguards, sauve une travailleuse du sexe sur le point d'être tuée par un vampire dévoyé, une suite d'événements la catapulte sur le chemin du mystérieux entrepreneur humain Cole Whitlock, spécialiste de l'Internet. Celui-ci s'est installé à San Francisco pour trouver un remède à une maladie qu'il ne peut révéler à personne, et surtout pas à Vanessa, qui l'attire inexplicablement bien qu'il la croie escort girl de luxe. Alors que Vanessa doit cacher à Cole qu'elle est un vampire, tout en souhaitant qu'il se rapproche d'elle, les choses se compliquent lorsqu'il devient évident que quelqu'un à San Francisco transforme de jeunes hommes instables en vampires et les laisse s'en prendre à des gens qui ne se doutent de rien. Scanguards a fort à faire pour protéger la ville, tout en essayant de capturer le vampire rebelle et de découvrir ses motivations. Vanessa peut-elle prendre le risque que Cole découvre ce qu'elle est vraiment, afin qu'elle puisse le protéger et qu'il ne devienne pas la prochaine victime du voyou, ou bien va-t-il reculer devant elle et renoncer à l'amour qui a commencé à grandir dans son cœur ? À PROPOS DE LA SÉRIE La série Scanguards Vampires est pleine d'action rapide, de scènes d'amour torrides, de dialogues pleins d'esprit et de héros et héroïnes forts. Le vampire Samson Woodford vit à San Francisco et possède une société de sécurité et de garde du corps, Scanguards, qui emploie à la fois des vampires et des humains. Et éventuellement des sorcières. Ajoutez quelques gardiens immortels et quelques démons plus tard dans la série, et vous aurez compris ! Chaque livre peut être lu seul et est toujours centré sur un nouveau couple qui trouve l'amour, mais la série est plus agréable lorsqu'elle est lue dans l'ordre. Et bien sûr, il y a toujours quelques blagues - vous comprendrez quand vous rencontrerez Wesley, un aspirant sorcier. Bonne lecture ! Les Vampires Scanguards La belle mortelle de Samson (#1) La provocatrice d'Amaury (#2) La partenaire de Gabriel (#3) L'enchantement d'Yvette (#4) La rédemption de Zane (#5) L'éternel amour de Quinn (#6) Les désirs d'Oliver (#7) Le choix de Thomas (#8) Discrète morsure (#8 ½) L'identité de Cain (#9) Le retour de Luther (#10) La promesse de Blake (#11) Fatidiques Retrouvailles (#11 ½) L'espoir de John (#12) La tempête de Ryder (#13) La conquête de Damian (#14) Le défi de Grayson (#15) L'amour interdit d'Isabelle (#16) La passion de Cooper (#17) Le courage de Vanessa (#18) Gardiens de la Nuit Amant Révélé (#1) Maître Affranchi (#2) Guerrier Bouleversé (#3) Gardien Rebelle (#4) Immortel Dévoilé (#5) Protecteur Sans Égal (#6) Démon Libéré (#7) Le club des éternels célibataires Séduisant (#1) Attirant (#2) Envoûtant (#3) Torride (#4) Attrayant (#5) Passionné (#6) Hors d'Olympe Une Touche de Grec (#1) Un Parfum de Grec (#2) Un Goût de Grec (#3) Un Souffle de Grec (#4) Les Vampires de Venise Nouvelle 1 : Raphael & Isabella Nouvelle 2 : Dante & Viola Nouvelle 3 : Lorenzo & Bianca Nouvelle 4 : Nico & Oriana Nouvelle 5 : Marcello & Jane Nom de Code Stargate Ace en Fuite (#1) Fox en Vue (#2) Yankee dans le Vent (#3) Tiger à l'Affût (#4) Hawk en Chasse (#5) La Quête du Temps Changement de Sort (#1) Présage du Destin (#2) Témoin Oculaire La série des vampires Scanguards a tout pour plaire : coup de foudre, ennemis à amants, rencontre mignonne, instalove, héros alpha, compagnons de destin, garde du corps, bande de frères, demoiselle en détresse, femme en péril, la beauté et la bête, identité cachée, âmes sœurs, premier amour, vierges
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Seitenzahl: 396
Veröffentlichungsjahr: 2025
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HYBRIDES SCANGUARDS - TOME 6
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Ordre de Lecture
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À propos de l’auteur
Lorsque Vanessa Giles, responsable de l’action sociale chez Scanguards, sauve une travailleuse du sexe sur le point d’être tuée par un vampire dévoyé, une suite d’événements la catapulte sur le chemin du mystérieux entrepreneur humain Cole Whitlock, spécialiste de l’Internet. Celui-ci s’est installé à San Francisco pour trouver un remède à une maladie qu’il ne peut révéler à personne, et surtout pas à Vanessa, qui l’attire inexplicablement bien qu’il la croie escort girl de luxe.
Alors que Vanessa doit cacher à Cole qu’elle est un vampire, tout en souhaitant qu’il se rapproche d’elle, les choses se compliquent lorsqu’il devient évident que quelqu’un à San Francisco transforme de jeunes hommes instables en vampires et les laisse s’en prendre à des gens qui ne se doutent de rien. Scanguards a fort à faire pour protéger la ville, tout en essayant de capturer le vampire rebelle et de découvrir ses motivations.
Vanessa peut-elle prendre le risque que Cole découvre ce qu’elle est vraiment, afin qu’elle puisse le protéger et qu’il ne devienne pas la prochaine victime du voyou, ou bien va-t-il reculer devant elle et renoncer à l’amour qui a commencé à grandir dans son cœur ?
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Édité par Vanessa Merly et Céline Gaudard
©2025 Tina Folsom
Scanguards® est une marque déposée
Vanessa Giles sortit de sa Volkswagen Jetta déglinguée et la ferma à clé lorsque le son aigu des cris d’une femme lui parvint aux oreilles. Quelqu’un avait des ennuis.
Putain !
Elle avait déjà fait le point avec les sans-abris et les travailleurs du sexe de SOMA, ce qui lui avait pris trois bonnes heures. Heureusement, tout le monde semblait aller aussi bien que possible. Elle avait encouragé l’un des sans-abris qu’elle avait rencontrés à se rendre dans une clinique médicale gratuite le lendemain pour s’assurer que sa toux ne se transforme pas en quelque chose de plus grave. Deux des travailleuses du sexe qui exerçaient leur métier dans les rues au sud de Market étaient en retard pour leurs examens médicaux, et Vanessa s’était assurée qu’elles savaient qu’elles avaient rendez-vous avec leur médecin cette semaine.
C’était son travail chez Scanguards, la société de sécurité pour laquelle toute sa famille travaillait. Officiellement, elle portait le titre ronflant de Responsable de la sensibilisation communautaire, mais son travail se résumait en fait à celui d’assistante sociale s’occupant de la population vulnérable de San Francisco : les sans-abris, les malades mentaux, les toxicomanes et les travailleurs du sexe. Elle s’assurait qu’ils n’étaient pas maltraités et qu’ils se rendaient bien à la clinique gratuite de la ville lorsqu’ils étaient malades ou blessés. Une grande partie du budget du maire était consacrée aux Scanguards pour ces services. De même qu’une partie du budget du département de la police allait aux Scanguards pour s’occuper de tous les crimes urbains surnaturels ou liés aux vampires.
Ses deux frères, Ryder et Ethan, travaillaient comme gardes du corps et enquêteurs chez Scanguards, tandis que son père, Gabriel, était le commandant en second, et que sa mère, Maya, dirigeait un petit établissement médical dans les entrailles du bâtiment abritant le siège de Scanguards, dans la Mission.
Vanessa sprinta dans la direction du cri. Elle approchait de la frontière entre Chinatown et Nob Hill. Elle courait à vive allure, ses sens de vampire en alerte. Habituée à patrouiller dans la ville la nuit, elle n’éprouvait aucune crainte. Tout homme qui tenterait de l’attaquer découvrirait très vite – et très douloureusement – qu’elle n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Sous son apparence de jeune vingtenaire svelte et vulnérable se cachaient en fait la vitesse et la force d’un vampire. De plus, comme ses frères, elle avait suivi l’entraînement des gardes du corps à Scanguards et était versée dans plusieurs disciplines de combat au corps à corps. Un humain n’avait aucune chance contre elle. Et l’homme qui s’en prenait actuellement à une femme – d’après ce qu’elle pouvait déduire des sons qui lui parvenaient – subirait son courroux.
À l’angle suivant, elle tourna et put enfin voir ce qui se passait dans une ruelle sombre. Elle ne s’était pas trompée sur l’agression d’une femme, mais elle s’était trompée sur l’agresseur.
Merde !
Le sang fut la première chose qu’elle sentit. Son odeur dominait la puanteur provenant d’une benne à ordures et des grilles d’égout qui couraient au milieu de la route pavée. L’aura identifiant l’agresseur comme un vampire ne se manifesta qu’une fraction de seconde plus tard. Il plaquait une femme aux longs cheveux roux contre le mur d’un immeuble, tandis qu’elle tentait désespérément de se débattre avec ses poings – mais le vampire lui avait déjà planté les crocs dans le cou.
En une milliseconde, Vanessa évalua la situation. Elle devait arrêter le vampire avant qu’il ne cause des dommages irréparables à sa victime. Mais tuer un autre être n’avait jamais été son premier choix lorsqu’il s’agissait d’arrêter un assaillant. Ce n’était pas non plus le mode opératoire préféré des Scanguards. Il suffirait de l’appréhender pour qu’il soit transféré au conseil des vampires, qui déterminerait ainsi sa punition.
Vanessa fonça vers l’agresseur, prévoyant de l’éloigner de sa victime avant même qu’il ne se rende compte de ce qui se passait, mais le claquement des talons de ses bottes avertit le vampire de son approche. Il tourna la tête sur le côté en grognant, les yeux rouges comme des phares, les crocs dégoulinant de sang, alors qu’il s’accrochait toujours à la femme.
— Tu devrais t’en prendre aux gens de ta taille ! cracha Vanessa.
Pendant une fraction de seconde, le vampire sembla stupéfait, comme s’il ne savait pas qu’elle était elle aussi un vampire (bien qu’hybride ; mi-vampire, mi-humaine).
Vanessa s’élança vers lui, essayant de l’éloigner de sa victime, mais le voyou attrapa la femme et la lança vers elle. Il avait mal visé et la femme atterrit sur les pavés sales et malodorants à quelques mètres sur sa gauche.
Avant qu’elle n’ait pu s’assurer de l’état de la femme, le vampire dévoyé sauta vers elle et lui donna un coup de poing sur le côté, la faisant trébucher. Elle se rattrapa rapidement, encore surprise par la réaction rapide du vampire. Sachant qu’elle devait le maîtriser rapidement, car la victime au sol saignait encore abondamment, elle tourna sur elle-même et utilisa la force centrifuge pour lui envoyer sa botte en plein milieu de la poitrine. Dans un bruit sourd, l’impact catapulta l’agresseur contre le mur opposé.
— Putain de salope !
La fureur jaillit du vampire qui s’approchait à nouveau d’elle.
— Tu n’en as pas eu assez, n’est-ce pas ? lui lança-t-elle en guise de raillerie.
Il se précipita sur elle comme un animal enragé. Ce qui lui manquait en finesse et en style, il le compensait par une détermination brute. Il la frappa avec une telle force qu’elle fut soulevée du sol et s’écrasa contre le mur.
Ignorant la douleur causée par l’impact, elle s’éloigna du bâtiment. Maintenant, il l’avait vraiment énervée. Heureuse de porter ses gants de cuir, elle sortit son couteau d’argent de la poche intérieure de sa veste. Brandissant le couteau mortel, elle chargea en direction du voyou, bien qu’elle n’ait que l’intention de le blesser avant de pouvoir le menotter avec les menottes en argent qu’elle avait dans sa poche.
Quelque chose brilla dans les yeux du voyou lorsqu’il vit le couteau, et il recula, son dos heurtant la benne à ordures. Elle le tenait, et il le savait. La benne et le mur l’empêchaient de s’échapper.
— Tu vas le payer, salaud, prévint-elle en s’élançant, mais elle trébucha au milieu de sa course, comme tirée en arrière par une force invisible. Putain !
Impossible de bouger son pied gauche.
Un rapide coup d’œil au sol lui permit de voir ce qui se passait. Le talon de sa botte était coincé dans une grille d’égout.
Le vampire le vit aussi. Un sourire jubilatoire se dessina sur son visage.
— Pas de chance, hein, salope ?
Vanessa agita sa botte pour tenter de se libérer, mais le voyou était déjà en mouvement, se dirigeant vers la sortie de la ruelle le temps qu’elle parvienne à dégager son talon.
Un gémissement sortit de la femme blessée au sol. L’odeur du sang humain étant devenue plus intense, elle comprit que la femme allait se vider de son sang si elle ne l’aidait pas maintenant. Elle jeta un coup d’œil vers le voyou.
Il était déjà au bout de la ruelle, où il regardait par-dessus son épaule, riant comme s’il comprenait sa situation. Elle pouvait courir après lui et le rattraper, mais d’ici là, la femme en sang serait morte. Elle n’avait d’autre choix que de s’occuper de la victime.
— Ginger, c’est Vanessa. Je te tiens.
Ginger était l’une des travailleuses du sexe qu’elle voyait régulièrement, et c’était une bonne personne, même si elle avait un problème de drogue, ce qui lui faisait malheureusement prendre plus de risques qu’elle ne le devrait. Mais ce n’était pas la faute de Ginger. Le vampire qui l’avait attaquée était un voyou, et il fallait l’arrêter.
— Vanessa ? Dieu merci.
Sa voix était faible.
Vanessa s’accroupit à côté de Ginger et posa une main sur la profonde blessure que le vampire lui avait laissée au cou. Il avait arraché des morceaux de peau et de chair, attestant soit de sa brutalité et de son insensibilité, soit de son inexpérience. Elle reconnut instantanément la grave erreur qu’elle avait commise. Si elle s’était approchée du vampire sans s’annoncer et l’avait poignardé sur-le-champ, les blessures de Ginger auraient été moins graves. Mais en étant négligente, elle l’avait surpris et l’avait probablement poussé à arracher la chair et la peau du cou de Ginger en ne rétractant pas d’abord ses crocs.
La culpabilité l’envahit. Mais tuer quelqu’un était une étape qu’elle n’avait jamais franchie, qu’elle n’avait jamais dû franchir et elle espérait ne jamais devoir le faire. Quoi qu’il en soit, Ginger était en mauvais état. Elle avait besoin d’aide tout de suite.
Vanessa prit la main de Ginger et lui dit :
— Appuie ta main ici. Appuie très fort et ferme les yeux, d’accord ? Je vais te donner quelque chose qui va t’aider.
Lorsque Ginger ferma les yeux, Vanessa se mordit le poignet avant de le tenir au-dessus des lèvres de Ginger pour que le sang lui coule dans la bouche.
— Avale.
Ginger déglutit consciencieusement, mais continua à gémir sous l’effet de la douleur que lui avait infligée le voyou. En la passant en revue, Vanessa découvrit les marques de griffes que l’agresseur lui avait laissées sur les seins. Son petit haut était déchiré et du sang suintait des entailles.
Après quelques instants, Vanessa leva son poignet de la bouche de Ginger et lécha les incisions. Les minuscules trous que ses crocs avaient laissés se refermèrent instantanément, guéris par sa salive. Elle aurait aimé pouvoir guérir Ginger aussi rapidement, mais ses blessures étaient trop profondes. Les gouttes de sang de vampire que Vanessa lui avait données l’aideraient à tenir jusqu’à ce qu’elles atteignent un endroit sûr.
— Il faut y aller, dit Vanessa en soulevant Ginger.
Elle glissa un bras autour de la taille de la femme, tout en plaçant celui de Ginger sur son côté indemne, puis à travers ses épaules, pour qu’elle puisse supporter le poids de Ginger.
— Continue à appuyer sur ta blessure au cou, d’accord ?
Ginger marmonna quelque chose d’incohérent. Vanessa la traîna hors de la ruelle, en direction de la montée. Le lieu sûr le plus proche n’était qu’à quelques pâtés de maisons. Si Ginger pouvait tenir cinq minutes de plus, elle s’en sortirait.
Cole Whitlock regarda les cartons qui n’étaient toujours pas ouverts dans un coin de l’appartement de Russian Hill dans lequel il avait emménagé une semaine auparavant. Il ne savait pas encore combien de temps il allait vivre à San Francisco. Il n’avait jamais vécu nulle part trop longtemps. Il avait besoin de changer constamment de décor pour ajouter à sa vie l’excitation qu’il ne trouvait pas dans d’autres activités. Son entreprise, une start-up Internet qui avait révolutionné la publicité en ligne, fonctionnait pratiquement sans lui, ce qui lui permettait de vivre là où il le souhaitait. Cette fois, son choix s’était porté sur San Francisco, mais il ne l’avait pas choisie pour sa beauté architecturale, son histoire ou son côté européen.
Il était enfin prêt à affronter ses démons pour ne pas connaître le même sort que son père : sombrer dans une profonde dépression dont il ne voyait qu’un seul moyen de s’échapper. En se suicidant. Trent Whitlock avait été un homme solitaire, mais un bon père, qui avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour faciliter la vie de son fils unique.
Cole sentit son cœur battre plus vite au souvenir d’avoir trouvé son père mort dans sa maison. À l’époque, Cole était en troisième année à l’université et, au fond de lui, il avait toujours su qu’un jour, son père ne pourrait plus s’accrocher à la vie. Cole avait hérité de ses démons, mais il était déterminé à trouver une solution différente à son problème. Il n’abandonnerait pas. Il continuerait à se battre.
Il ouvrit le vieux journal de son père où il avait consigné tout ce qu’il avait tenté pour soulager son état… et les choses qu’il voulait essayer, mais qu’il n’avait pas accomplies avant sa mort. Les notes, qui comprenaient des noms et des numéros de médecins, de charlatans, de guérisseurs et d’autres individus douteux, n’avaient pas beaucoup de sens pour Cole, mais il n’avait rien à perdre pour l’instant. Avec sa société qui lui assurait la sécurité financière, il avait l’argent et le temps de poursuivre ce que son père avait abandonné.
Il avait trouvé un numéro de téléphone venant de San Francisco dans le journal de son père il y a un certain temps, mais ne l’avait pas encore appelé. Il n’y avait pas de nom associé à ce numéro, et lorsqu’il avait utilisé un outil de recherche inversée, il avait découvert que le numéro n’était pas sur la liste.
— C’est maintenant ou jamais, marmonna-t-il dans son souffle avant de composer le numéro.
Il mit son portable sur haut-parleur et l’entendit sonner.
La sonnerie continuait à retentir, et Cole sentait son espoir s’évaporer chaque seconde.
— Secrétariat du Dr Drake, répondit une femme à bout de souffle. Bon sang ! Faites-le sortir d’ici !
Les derniers mots étaient étouffés et il supposa qu’elle avait posé la main sur le combiné pour s’adresser à quelqu’un dans la pièce.
— Allô ? Qui est à l’appareil ?
— Euh, oui, marmonna Cole pour qu’elle ne raccroche pas.
Il devait réfléchir rapidement. Il ne s’était pas attendu à joindre le cabinet d’un médecin à cette heure de la nuit. Après tout, il était bien plus de vingt-et-une heures. Il ne savait pas vraiment à quoi il s’attendait. Une maison privée, peut-être ?
— Monsieur ?
— Oui, c’est Cole Whitlock. J’aimerais prendre rendez-vous avec le Dr Drake.
— Il est complet ce soir.
— Pourquoi pas demain dans la journée ?
Il y eut une pause notable, et la voix de la femme passa soudain de douce comme de la saccharine à glaciale.
— Vous devez vous tromper de numéro.
— Non, non. J’ai le bon numéro. C’est mon père qui me l’a donné.
Ce n’était pas la vérité absolue, mais c’était l’essentiel.
— J’ai vraiment besoin de voir le Dr Drake.
— Nous ne prenons pas de nouveaux patients pour le moment, dit-elle d’une voix hésitante.
— Mademoiselle, s’il vous plaît, l’implora-t-il, laissant son charme couler dans sa voix.
Il savait qu’il avait une voix que n’importe quelle personnalité de la radio lui envierait, et il n’avait aucun scrupule à utiliser les quelques avantages qu’il avait reçus dans la vie.
— Vous avez l’air très occupée. Et travailler si dur la nuit doit vraiment faire des ravages. Ce n’est pas facile de s’occuper de patients difficiles.
Sa dernière insinuation était une supposition éclairée. Le juron qu’elle avait prononcé tout à l’heure s’adressait probablement à un patient indiscipliné.
— Vous n’avez pas idée ! acquiesça-t-elle en soufflant, mais sa voix commença à changer. Parfois, je ne sais vraiment pas pourquoi je travaille encore ici.
— Je suis sûr que l’endroit s’écroulerait sans vous, dit Cole aussi gentiment qu’il le pouvait sans paraître sarcastique. Mais il y a des gens qui ont besoin de vous.
— Vous avez raison. J’aimerais que tous les patients soient aussi prévenants.
Il se sourit à lui-même. Elle était de son côté. Maintenant, il avait une chance de voir le docteur.
— Vous avez dit que, ce soir, il était complet. Avez-vous des disponibilités dans les prochains jours ? Peu importe l’heure, si seulement vous pouviez me caser.
Il entendit le léger tapotement des doigts sur un clavier d’ordinateur.
— Ah, en fait, il semble que nous ayons eu une annulation. Nous avons des disponibilités demain à 20 h 15.
Ce médecin voyait-il tous ses patients au milieu de la nuit ? Il s’agissait peut-être d’un charlatan qui voulait passer inaperçu. Il n’avait probablement même pas de licence médicale. Mais qui était-il pour juger ? Il devait découvrir pourquoi son père avait inscrit le numéro du Dr Drake dans son journal. Peut-être que cet homme savait quelque chose qu’aucun des autres professionnels de la santé que Cole avait consultés ne savait. Cela valait la peine d’essayer. Tout ce qu’il avait à perdre, c’étaient quelques heures de sommeil.
— Vingt heures quinze demain soir ? C’est parfait. Je ne pense pas avoir votre adresse.
— Je vous l’envoie par SMS. Au numéro avec lequel vous appelez ?
— Oui, c’est mon portable. C’est parfait.
— Passez une bonne soirée, Monsieur Whitlock. Nous vous verrons demain.
— Merci, Mlle… ?
— Appelez-moi Marilyn, dit-elle, sa voix ressemblant soudain à celle d’un chaton.
— Merci, Marilyn. Passez une bonne soirée.
Il raccrocha et, une trentaine de secondes plus tard, il reçut un texto avec l’adresse du cabinet du médecin. Il tapa dessus pour voir à quel endroit de San Francisco il se trouvait.
— Nob Hill.
Ce n’était pas loin de son appartement.
Cole poussa un soupir de soulagement. Il avait franchi un obstacle. Ce qu’il lui fallait maintenant, c’était quelque chose qui le détendrait, sinon il allait exploser d’énergie nerveuse. Il ne pourrait pas dormir de toute façon. Il voulait de la compagnie, de la compagnie féminine.
Il fit défiler son carnet d’adresses. L’établissement haut de gamme qu’il avait fréquenté à Chicago lui avait recommandé un endroit similaire à San Francisco. Un endroit où aucun homme n’était refoulé – tant qu’il payait le bon prix. Et pour lui, l’argent n’était pas un problème. Ses réticences à devoir payer pour des plaisirs physiques avaient disparu depuis longtemps. C’était la meilleure façon de répondre à son besoin de sexe, et cela lui garantissait un soulagement, ce qui n’était pas le cas lorsqu’il se rendait dans une boîte de nuit pour draguer une femme.
Cole s’arrêta de faire défiler les pages. Il lut la note qu’il avait prise. ChezVera, le panneau indique Services exécutifs. L’adresse était notée en dessous. Il tapa dessus. C’était juste à la frontière de Nob Hill et de Chinatown. Il rangea son téléphone portable dans sa poche et entra dans la chambre à coucher, où il jeta un coup d’œil dans le miroir sur pied. Il portait un pantalon décontracté, mais coûteux, et une chemise qui épousait son torse imposant. Il n’était ni trop ni pas assez habillé pour une visite dans une maison close. Il n’avait besoin que de son portefeuille et de sa veste. Il enfila celle-ci, plaça son portefeuille dans la poche intérieure et se dirigea vers la porte. Il prit ses clés sur un crochet près de la porte et quitta l’appartement.
Lorsqu’il atteignit le garage souterrain du petit immeuble, il passa devant sa Land Rover et se dirigea directement vers son Aston Martin, qu’il déverrouilla à distance. Il ne la conduisait pas souvent, car elle était destinée à un homme plus petit, pas à un homme d’un mètre quatre-vingt-dix qui ressemblait plus à un culturiste qu’à un génie de l’informatique. L’entraînement et la musculation avaient été un mécanisme de survie pendant si longtemps qu’il s’agissait maintenant d’une seconde nature. Il n’était plus le petit garçon qui était la cible privilégiée de toutes les brutes de la cour d’école. Il avait appris à se défendre et ne se laissait plus faire par quiconque. Personne ne pouvait plus lui faire de mal, parce qu’il ne laissait personne s’approcher suffisamment pour lui infliger de la douleur.
Mais ce soir, il ne s’agissait pas de douleur. Il s’agissait de plaisir, et il était déterminé à prendre ce dont il avait désespérément besoin. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas touché une femme, et, depuis qu’il était arrivé à San Francisco, il avait senti son besoin de sexe monter plus vite et plus haut que n’importe où ailleurs. Et ce soir, ce n’était pas seulement le besoin de décompresser avant son rendez-vous avec le Dr Drake qui l’envoyait dans une maison close, mais une petite voix intérieure qui le poussait à chercher son plaisir dans les bras d’une femme et à oublier tout le reste pendant quelques heures.
Et c’était exactement ce qu’il allait faire ce soir.
— Amène-la ici, ordonna Vera en dirigeant Vanessa vers une pièce située au bout du couloir, après l’opulent escalier qui menait aux étages supérieurs du manoir Queen Anne, qui avait autrefois appartenu à un baron des chemins de fer.
Vera tint la porte ouverte, et Vanessa porta Ginger inconsciente dans la pièce avant de la déposer sur le lit.
— Elle a perdu connaissance il y a quelques minutes.
Vanessa continua à presser sa main sur l’entaille de son cou pour arrêter la perte de sang. Ginger semblait déjà blanche comme un linge, et elle espérait qu’il ne soit pas trop tard.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Vera en attrapant une serviette dans la salle de bains, en la pliant et en l’appuyant sur la main de Vanessa. Je vais faire pression dessus.
Vanessa retira sa main, sortit ses crocs et se mordit le poignet. De son autre main, elle écarta la bouche de Ginger et laissa le sang de son poignet couler dans la bouche de la blessée.
— Elle a été attaquée par un vampire.
— Tu as vu qui c’était ?
— Un bref coup d’œil, mais je ne l’ai pas reconnu. Ce n’est pas l’un des nôtres.
— Il n’est pas de la ville ?
— Je suppose que non.
Vanessa colla son oreille à la poitrine de Ginger pour écouter les battements de son cœur. Ils étaient si faibles que même son ouïe sensible de vampire les percevait à peine.
— Son cœur bat encore.
Elle leva les yeux, son poignet saignant toujours dans la bouche de Ginger.
— Elle a aussi une blessure à la poitrine.
— Je peux soigner ça, proposa Vera en faisant signe à la serviette.
D’une main, Vanessa appuya la serviette sur le cou de Ginger, pour que Vera puisse retirer la sienne. Elle regarda les mains de Vera se transformer en griffes et déchirer son haut pour l’enlever. Il y avait quatre longues coupures en travers d’un sein et jusqu’à son abdomen, des marques de griffes. Le sang suintait des plaies et, avec le sang qui trempait les vêtements de Ginger et la serviette, la petite pièce était remplie de son odeur métallique. Vanessa ne put s’empêcher de sortir les crocs, même si elle n’avait pas l’intention de boire le sang de Ginger.
Les crocs de Vera dépassaient aussi de ses lèvres, mais Vanessa savait qu’elle pouvait faire confiance à la petite Asiatique au visage de porcelaine et aux longs cheveux noirs. Elle était vampiresse depuis longtemps, et elle maîtrisait ses besoins. C’était une aubaine que le bordel de Vera se trouve à proximité, assis au sommet de Nob Hill, non loin du célèbre hôtel Fairmont.
Vera abaissa le visage sur le sein de Ginger et commença à lécher les blessures, déposant de la salive sur les coupures. La salive d’un vampire avait des propriétés curatives qui pouvaient réparer la peau d’un humain sans laisser de cicatrices. Les blessures sur le torse de la femme étaient suffisamment peu profondes pour que la salive agisse. Malheureusement, la blessure sur le cou de Ginger était trop profonde pour être guérie en la léchant. Le sang de vampire que Vanessa lui donnait la guérirait de l’intérieur.
Vanessa eut soudain la tête qui tourne et réalisa qu’elle ne pouvait plus donner de son propre sang à Ginger. Elle retira son poignet et le lécha pour refermer les piqûres. Au même moment, elle sentit une chaleur lui remonter le long de la colonne vertébrale et lui engloutir la tête.
Putain ! Elle n’avait pas besoin de ça en ce moment, mais elle savait qu’il n’y avait pas moyen d’arrêter ce qui commençait toujours comme une fièvre. Elle ferma les yeux, essayant de repousser la montée de ses besoins.
— Tu vas bien ? demanda soudain Vera, la main posée sur l’épaule de Vanessa.
— Je suis juste un peu faible et j’ai chaud.
Elle sortit son portable de sa poche, tout en continuant à exercer une pression sur le cou de Ginger.
— Il faut que j’appelle le QG pour leur dire ce qu’il s’est passé.
— Je m’occupe d’elle, dit Vera en faisant un signe de tête vers le cou de Ginger.
Reconnaissante de cette aide, Vanessa tapa sur le numéro principal du quartier général des Scanguards. Elle se leva du lit et se dirigea vers la salle de bain attenante, où elle dut s’arc-bouter un instant pour ne pas perdre l’équilibre.
— Vanessa, qu’est-ce qu’il y a ?
C’était Benjamin, l’un des fils jumeaux d’Amaury, qui était de service au centre de commandement central qui triait toutes les urgences entrantes et les incidents liés aux vampires.
— Une de mes filles a été sauvagement attaquée par un vampire, dit Vanessa.
Elle connaissait toutes les femmes qui exerçaient leur métier dans les rues de San Francisco, et elle les considérait comme ses filles à protéger.
— Putain ! Comment va-t-elle ? Elle est vivante ?
— À peine. Je suis avec elle chez Vera. Elle a un pouls et je lui ai donné du sang.
— Bien. Je vais mettre l’ambulance en attente.
— Merci, je te ferai savoir quand tu pourras l’envoyer.
— Qui est le vampire ?
— Aucune idée. Je ne l’ai jamais vu auparavant. Il doit être nouveau en ville.
— D’accord, décris-le.
— Environ un mètre soixante-quinze, des cheveux courts et châtains, pas sûre de la couleur des yeux, ils étaient rouges quand j’étais là.
Elle entendit Benjamin tapoter sur un clavier d’ordinateur.
— Où cela s’est-il passé ?
— Sur Waverly Place, entre Sacramento et Clay. Il s’est échappé par Clay Street, probablement en direction du bord de mer. Mais je n’ai pas pu le suivre. Ginger se serait vidée de son sang.
— Tu as fait ce qu’il fallait, lui assura rapidement Benjamin. On s’en occupe. Je vais envoyer des patrouilles à sa recherche. L’as-tu assez bien vu pour nous aider à faire un portrait-robot ?
— Oui, je peux le faire. Mais je dois rester avec Ginger jusqu’à ce qu’elle soit plus stable. Elle est encore inconsciente.
— Bien. Reste là. Quand elle reviendra à elle, demande-lui où il l’a attrapée avant qu’ils n’aillent dans la ruelle ; peut-être qu’une caméra de circulation l’a filmé. Et ensuite, tu sauras quoi faire. Je n’ai pas besoin de te dire…
— Je sais. Je vais lui effacer la mémoire. À plus tard.
Vanessa raccrocha et remit le téléphone portable dans sa poche. Elle se vit dans le miroir de la salle de bains. Son visage était maculé de sang, un côté de sa veste et de son tee-shirt trempé du sang de Ginger. Elle était surprise que personne ne l’ait arrêtée et n’ait appelé la police lorsqu’elle avait amené Ginger ici, en marchant sur quatre pâtés de maisons, la plupart du temps en montée. Sans sa force de vampire, elle n’y serait jamais arrivée. Mais à présent, même elle se sentait épuisée. L’une des raisons était qu’elle avait donné son sang à Ginger. Elle regarda Vera par-dessus son épaule.
— Tu as du sang en bouteille ici ?
Vera acquiesça.
— Dans mon appartement à l’étage. Je vais t’en chercher. Et des vêtements propres aussi. Tu ne peux pas sortir comme ça, sinon tu vas attirer l’attention des mauvaises personnes.
— Merci, Vera.
— Pourquoi ne prendrais-tu pas une douche, pour enlever le sang sur toi ?
Elle désigna Ginger d’un mouvement de tête.
— Elle sera inconsciente pendant un moment. Et je serai de retour dans cinq minutes.
Vera quitta la pièce et Vanessa étudia Ginger. Elle semblait paisible à présent. Elle prit un gant de toilette propre à la salle de bains, laissa couler de l’eau tiède dessus, puis l’utilisa pour nettoyer le visage et le torse de la blessée. Les coupures sur son torse se refermaient déjà, et plus aucun sang n’en suintait. La salive de Vera avait fait du bon travail.
Vanessa essuya soigneusement les croûtes de sang sur le visage de Ginger, avant de lui nettoyer délicatement le cou autour de la zone où le vampire s’était nourri d’elle. La blessure donnait l’impression que le vampire n’avait pas su quoi faire. Il y avait plusieurs incisions et des marques de déchirure, comme s’il avait eu du mal à s’accrocher à elle.
Ce que le vampire avait fait à Ginger était barbare. Elle comprenait que les vampires avaient besoin de se nourrir directement d’humains s’ils n’avaient pas accès à du sang en bouteille comme tout le monde associé aux Scanguards. Mais la morsure d’un vampire n’avait pas besoin de faire mal, et elle n’avait certainement pas besoin de laisser des blessures aussi graves. Au contraire, la morsure d’un vampire pouvait être sensuelle et apporter du plaisir à l’hôte humain, et pas seulement au vampire. Alors pourquoi ce vampire avait-il agi de façon si cruelle ?
Le temps que Vera revienne avec une bouteille de sang humain et des vêtements propres, la blessure au cou de Ginger ne saignait plus. Mais il faudrait quelques jours pour qu’elle guérisse. Vanessa prit la bouteille de sang humain et dévissa le bouchon. Elle en prit une profonde gorgée, laissant le liquide froid enrober sa gorge desséchée et raviver ses sens fatigués.
— Je ferai transporter Ginger au centre médical des Scanguards un peu plus tard, dit Vanessa. Maman pourra s’occuper d’elle là-bas.
Elle replaça la bouteille devant ses lèvres et but encore un peu du délicieux liquide.
— Elle ne nous dérange pas ici, si c’est ce qui te préoccupe, proposa Vera.
— C’est très gentil de ta part, Vera. Mais tu en fais déjà beaucoup. Scanguards est le mieux équipé pour cela. Elle a besoin d’être surveillée pendant quelques jours. Nous la déplacerons dans quelques heures. Je m’en occuperai un peu plus tard.
Vera acquiesça. Puis elle fronça les sourcils et tendit le bras pour toucher la joue de Vanessa.
— Tu es brûlante, Nessie, c’est ton heure ?
Elle savait à quoi Vera faisait allusion.
— Non, ce n’est pas ça.
Quelques fois par an, elle avait ses chaleurs comme un félin, parce qu’elle n’était pas seulement un vampire hybride, elle avait hérité du gène de satyre de ses parents. C’était le gène qui équipait son père et ses deux frères d’une deuxième queue, et qui envoyait sa mère et elle-même en chaleur plusieurs fois par an. Sans sexe, la chaleur montait jusqu’à atteindre une forte fièvre insupportable. Mais ce n’était pas son heure. Elle ne devait pas entrer en chaleur avant un mois.
— Mais on dirait bien, dit Vera, l’inquiétude colorant sa voix.
Elle prit la bouteille vide des mains de Vanessa.
— J’en ai bien l’impression aussi.
Elle regarda vers la salle de bains, avec l’impression de mourir de soif.
— J’ai besoin d’une douche froide.
Malgré la douche froide et les vêtements neufs, Vanessa ne se sentait toujours pas mieux une heure après avoir amené Ginger chez Vera. Au contraire, elle avait l’impression que son état s’aggravait et la sensation de fièvre se transformait en une véritable crise. Elle entrait en chaleur, et il n’y avait ni rime ni raison à cela. Toute sa vie, elle avait su ce qu’elle aurait à affronter. Sa mère l’y avait préparée et lui avait inculqué la nécessité de trouver un homme avec qui faire l’amour dès qu’elle le pourrait au début de son cycle, sinon la douleur deviendrait trop insupportable et elle perdrait le contrôle. Et une fois que c’était le cas, elle pouvait facilement faire du mal à un humain, même si elle ne le voulait pas.
Le sexe avait toujours été un sujet ouvertement abordé dans la maison qu’elle partageait encore avec ses parents, Maya et Gabriel, et son frère Ethan. Ryder avait déménagé quatre ans plus tôt, lorsqu’il s’était accouplé avec Scarlet, une humaine qui avait également hérité du gène du satyre. Sa mère lui avait dit que personne ne la jugerait si elle couchait avec une centaine d’hommes, à condition qu’elle prenne soin d’elle. Ryder avait fréquenté le bordel de Vera avant de rencontrer Scarlet. C’était la raison pour laquelle Vera savait tout sur les satyres, et à quel point il était vital de ne pas ignorer les besoins du satyre trop longtemps.
Vêtue de la jupe de cuir moulante que Vera lui avait offerte, de ses propres bottes noires et d’un des hauts à froufrous de Vera beaucoup trop décolleté, Vanessa jeta un nouveau coup d’œil à Ginger, qui dormait paisiblement. Sa respiration s’était normalisée et les battements de son cœur s’intensifiaient. Elle s’en sortirait. Bien qu’elle se sente un peu coupable de ne pas rester avec Ginger pour la surveiller, Vanessa ne pouvait plus attendre. Elle devait aller trouver un homme pour coucher avec. Vera comprendrait.
Vanessa entra dans le couloir et ferma la porte derrière elle. Alors qu’elle se dirigeait vers le hall d’entrée, en contournant les escaliers, elle entendit Vera parler à un homme.
— … une recommandation de Chicago, dit l’homme, le timbre profond de sa voix l’attirant comme un leurre qui incitait un poisson à mordre à l’hameçon.
Un frisson agréable lui parcourut l’échine lorsqu’elle entra dans le hall et aperçut Vera en conversation avec un grand étranger. Une flamme lui traversa le cœur, la brûlant de l’intérieur. L’homme était un humain, un humain incroyablement bien bâti avec une grande carrure, des épaules larges, des bras musclés et des fesses qui remplissaient parfaitement son pantalon.
— Quels que soient vos goûts, j’ai des femmes qui peuvent les satisfaire. Que recherchez-vous en particulier ce soir, Monsieur Whitlock ? demanda Vera.
L’homme regarda soudain par-dessus son épaule, peut-être alerté par le claquement de ses talons sur le sol de pierre. Il pivota complètement, son menton s’abaissant, ses yeux l’absorbant, son corps immobile comme s’il était figé dans le temps.
Ses yeux étaient d’un brun chocolat, ses lèvres pleines et pulpeuses, son nez droit. Ses cheveux étaient noirs, et juste à la bonne longueur pour y passer les doigts. En s’approchant, elle pouvait sentir son parfum pur, l’arôme d’un homme viril. Tout ce qu’il y avait de féminin en elle réagit à cet homme. Elle voulait cet étranger. Il était parfait.
Il détourna soudain le regard et s’adressa à Vera.
— Je la veux.
— Mais, Vanessa n’est pas…
Vanessa leva la main pour l’interrompre.
— Pas de problème, Vera.
Elle franchit les derniers mètres qui les séparaient d’un pas décidé, jusqu’à ce qu’elle se tienne à un mètre de l’inconnu.
— Je suis disponible.
— Vanessa, puis-je te parler ?
Vera fit un signe de tête à l’homme qu’elle appelait M. Whitlock.
— Un instant, s’il vous plaît.
Vera lui prit le bras et elles s’éloignèrent suffisamment pour que l’étranger ne puisse pas les entendre.
— C’est un nouveau client. C’est la première fois qu’il vient ici. Je ne sais littéralement rien de lui. C’est trop risqué, prévint Vera.
— Je le veux. J’ai besoin de ça. Je suis en chaleur, et je ne sais pas pourquoi. Même si je vais dans un club maintenant, le temps que j’arrive et que je prenne un mec, ça pourrait déjà être trop tard. Vera, c’est un humain. Je suis plus forte que lui. Il ne pourra pas me faire de mal.
Vera la scruta pendant quelques secondes, avant d’acquiescer.
— Très bien. Si cela peut t’aider.
— Ce sera le cas.
— Prends la chambre vingt-trois. Je le ferai monter dans dix minutes.
— Merci, Vera, tu es la meilleure.
Alors qu’elles retournaient auprès de l’étranger, Vanessa remarqua les rides d’inquiétude sur son front. Elle lui sourit.
— Monsieur Whitlock, je vous attends dans la chambre 23.
Alors qu’elle se tournait vers les escaliers, il l’appela :
— Appelle-moi Cole, s’il te plaît.
Elle lui adressa un sourire par-dessus son épaule, avant de monter les escaliers, sentant son regard dans son dos.
— Monsieur Whitlock, réglons l’aspect financier de votre réservation, dit Vera.
Cole tendit sa carte de crédit à Vera, mais il ne l’écouta même pas lui dire combien elle lui ferait payer pour passer du temps avec la créature la plus enchanteresse qu’il ait jamais vue. Dès qu’il avait entendu des pas derrière lui, alors qu’il parlait à Vera à la réception, il avait senti quelque chose monter en lui, quelque chose qu’il n’avait jamais ressenti auparavant. Il avait été obligé de se retourner, et il s’était senti instantanément attiré par la belle brune aux longues jambes qui s’approchait. À la seconde où il avait regardé ses yeux verts, il avait réalisé qu’elle était un rêve devenu réalité. Ses mouvements gracieux lui firent imaginer comment elle se tordrait contre lui lorsqu’ils feraient l’amour, ses longues jambes s’enroulant autour de ses hanches tandis qu’il la pénétrerait encore et encore.
Il était devenu dur comme de la pierre en une milliseconde, et toute pensée sensée l’avait abandonné rien qu’en la regardant. Il était surpris d’avoir pu prononcer une phrase, car la femme que Vera avait appelée Vanessa faisait monter en lui un désir pressant, le réduisant à n’être plus qu’une bête désireuse de s’accoupler. C’était une pensée étrange, primitive et brute. Comme s’il n’était pas un homme sophistiqué et éduqué, mais simplement un animal habillé de beaux vêtements, incapable de cacher ses besoins primaires.
Cole attendit impatiemment que Vera traite la transaction par carte de crédit et lui explique les règles de la maison, bien qu’il n’absorbe pas un seul mot, comme si elle parlait une langue étrangère. Son cerveau n’arrivait pas à assimiler les mots. De toute façon, ils n’avaient pas d’importance. Il connaissait les règles de la maison dans ce genre d’établissement. D’ailleurs, il jouait selon ses propres règles.
— Vous pouvez entrer maintenant, dit Vera derrière lui.
Cole cligna des yeux et se rendit compte qu’il se trouvait devant la chambre vingt-trois. Il ne se souvenait pas avoir monté l’escalier, trop absorbé par l’idée de toucher une femme si belle, si parfaite qu’elle ne pouvait être que le fruit de son imagination. Putain ! Il espérait que ce n’était pas un rêve élaboré qu’il avait concocté.
Il entendit les pas de Vera se retirer et prit une profonde inspiration. Cole sentit son cœur tonner dans sa poitrine, si fort qu’il était certain que tout le monde dans l’immeuble pouvait l’entendre.
La main tremblante, il frappa à la porte.
— Entre.
Cole ouvrit la porte et entra dans la chambre, puis referma la porte derrière lui et la verrouilla. Les seules lumières qui éclairaient la chambre confortablement meublée d’un grand lit étaient de petites lampes posées sur les tables de nuit. Elles jetaient une lueur chaude sur la pièce et sur la femme qui reposait dans les draps, calée par des oreillers contre la tête de lit.
Vanessa avait quitté sa jupe et son chemisier et portait à présent un déshabillé rouge révélateur, avec de minuscules rubans noirs noués en nœuds pour maintenir le vêtement sur le devant. Sa peau olivâtre luisait et sa poitrine se soulevait et s’abaissait à chaque respiration, le vêtement presque transparent révélant des seins fermes surmontés de mamelons durs.
— Salut Cole, murmura-t-elle d’une voix rauque en le parcourant des yeux.
Sa voix sensuelle s’enfonça profondément en lui, attisant sa flamme intérieure en un feu de forêt rugissant qui, s’il n’était pas maîtrisé, incinérerait la ville entière.
— Vanessa.
Il se débarrassa de sa veste et la jeta sur une chaise, puis s’approcha du lit et s’arrêta à son bord.
— Qu’est-ce que tu veux ce soir, Cole ?
Il déglutit difficilement, se demandant si elle accepterait son souhait.
— Il y a quelque chose que j’aimerais et qui, je le sais, n’est pas habituel dans ce genre d’établissement.
Elle leva un sourcil interrogateur.
— Et qu’est-ce que c’est ?
— Je veux t’embrasser sur les lèvres, et je suis prêt à payer plus pour…
Vanessa secoua la tête, l’interrompant, et se déplaça jusqu’à s’agenouiller sur le lit, à quelques centimètres de lui.
— Pas besoin de payer un supplément. J’espérais que tu voudrais m’embrasser.
La déception qui avait tenté de monter lorsqu’elle avait secoué la tête fut instantanément écrasée par ses paroles. Le soulagement et le plaisir se répandirent dans sa poitrine.
— J’aurais payé n’importe quoi pour un baiser de ta part.
Elle porta la main à son visage, faisant glisser son index sur sa lèvre inférieure.
— Et je ne l’aurais jamais accepté. C’est moi qui devrais te payer.
Un gloussement surpris s’échappa de sa gorge.
— Et si nous nous mettions d’accord, et faisions ce que nous voulons tous les deux ?
— C’est une bonne idée.
— J’ai une autre bonne idée, ajouta-t-il. Et si tu faisais comme si tu étais ma petite amie, et que tu étais follement amoureuse de moi ?
Quelque chose de doré scintilla dans ses iris.
— Oui, follement amoureuse. Pas de problème, tant que tu peux faire de même. Peux-tu faire ça, Cole ?
— Oh, ce ne sera pas un problème.
Aucun problème. Car il pouvait déjà imaginer à quel point il serait facile de tomber amoureux d’une femme comme Vanessa.
Cole passa un bras autour de sa taille et la rapprocha de lui. De l’autre main, il ramena ses cheveux derrière son épaule, révélant son cou gracieux.
— Embrasse-moi, murmura-t-elle. Embrasse-moi comme si j’étais à toi.
Cole glissa les lèvres sur les siennes et l’embrassa, tout en glissant une main à l’arrière de son crâne. Ses lèvres cédèrent à sa demande, et elle les écarta pour l’accueillir. Il sentit son haleine fraîche, qui lui rappela une prairie de fleurs sauvages, sous un soleil radieux. Dans son esprit, une image d’innocence fleurissait, même s’il savait que la femme dans ses bras était tout sauf innocente. C’était une séductrice expérimentée, mais la façon dont elle l’accueillait, la façon dont elle lui rendait son baiser, n’évoquait pas l’image d’une femme payée pour le plaisir physique, mais celle d’une amante qui le voyait vraiment et l’acceptait. C’était plus que ce à quoi il s’attendait.
Sans hâte, Cole explora sa bouche, lutta avec sa langue réactive et rapprocha son corps du sien, de sorte que ses seins s’écrasèrent contre son torse. Elle avait chaud dans ses bras, ou peut-être était-ce lui qui avait chaud, car la réponse de Vanessa à son baiser était plus passionnée qu’il ne l’avait espéré. Il se fichait qu’elle fasse cela pour de l’argent, et parce qu’il lui avait demandé de faire semblant de l’aimer, parce que tout ce qu’il voulait pour l’instant, c’était ressentir, et non penser ; jouir, et non remettre en question son destin. Se perdre dans les bras de cette belle femme et se baigner dans sa tendresse et sa passion.
Les mains de Vanessa étaient sur lui, ouvrant avec empressement les boutons de sa chemise, tandis qu’il la touchait à travers le tissu fin de sa nuisette. Il voulait prendre son temps, mais il avait déjà du mal à se contrôler. Tout ce qu’il voulait, c’était découvrir ce que sa peau nue ferait en se pressant contre la sienne. Il ne protesta pas lorsqu’elle le débarrassa de sa chemise, mais lorsqu’elle mit les mains sur la ceinture de son pantalon, il lui attrapa les poignets et l’arrêta.
Elle arracha ses lèvres des siennes.
— Laisse-moi te toucher.
Même s’il en avait envie, il ne pouvait pas le permettre, sinon leur rencontre passionnée s’arrêterait brusquement.
— Je veux d’abord te caresser.
Il lui lâcha les mains.
— Alors, touche-moi, murmura-t-elle.
Toujours debout au bord du lit, il la souleva dans ses bras, lui permettant de déplier ses jambes, avant de la déposer sur les draps. Les jambes écartées, elle l’attira à elle et il s’arc-bouta sur elle.
— Tu es si belle, murmura-t-il en attrapant le nœud supérieur de son déshabillé.
Il défit le lien et fit tomber le tissu sur les côtés, révélant le haut de ses seins, tout en gardant ses mamelons couverts par le tissu si fin qu’il pouvait les voir à travers.
Il effleura son décolleté du bout des doigts, caressant sa peau chaude le long de la courbe naturelle de ses seins, avant de glisser ses doigts sous le tissu pour toucher ses mamelons.
Une forte inspiration poussa la poitrine de Vanessa vers lui, et un doux gémissement s’échappa de ses lèvres. Il jeta un coup d’œil sur son visage et remarqua qu’elle avait serré sa lèvre inférieure entre ses dents, comme si elle essayait de s’empêcher de crier. Satisfait de sa réaction, Cole plongea la tête vers un sein et lécha le mamelon dur, laissant le tissu humide et transparent, avant de faire de même avec l’autre mamelon.
Vanessa agrippa ses hanches, essayant de le rapprocher, son bassin s’inclinant vers le haut, à la recherche d’une friction. S’il frottait son érection dure comme la pierre contre elle maintenant, il jouirait en un rien de temps, même avec deux couches de vêtements entre eux. Il n’avait d’autre choix que de résister.
— Patience.
Cole dénoua le deuxième nœud, puis le troisième, et ouvrit le déshabillé. Il plongea à nouveau la tête vers ses seins et, cette fois, il lécha la peau lisse, tout en saisissant l’autre sein dans sa paume et en le pétrissant doucement. Il aspira son mamelon dur dans sa bouche, aimant la réactivité de sa chair ferme et la douceur de sa peau.
Ses mains étaient maintenant sur lui, caressant ses épaules, le point sensible de sa nuque, tandis qu’elle enfonçait ses seins plus profondément dans sa bouche.
— S’il te plaît, oui !
Ses mots étaient à peine audibles, son élocution presque floue, comme si elle était ivre de la passion qu’ils partageaient.
Il suça son mamelon plus fort, et elle attrapa soudain ses cheveux et lui releva la tête. Ses yeux l’épinglèrent.
— Mords-moi, Cole, s’il te plaît !
— Te mordre ?
— Mes seins. S’il te plaît…, supplia-t-elle en relâchant son emprise sur ses cheveux.