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Le cri du poisson rouge ? Mais quel peut être ce cri, puisque les poissons, rouges ou non, sont tous muets comme des carpes ? La nature de ce cri, c'est ce que ce livre vous propose de découvrir, ainsi que plusieurs anecdotes concernant les poissons, rouges ou non. Des anecdotes qui en disent aussi beaucoup sur le genre humain lui-même. Opticon Tessour, le célèbre auteur de Tout cela a-t-il un sens ?, signe ici un livre qui fera date pour qui s'intéresse aux poissons, rouges ou non. À la demande de l'auteur, Joël Carobolante, trésorier honoraire de l'Association ataraxique des amis des animaux aquatiques et des amphibiens, a accepté bien volontiers de préfacer cet ouvrage.
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Seitenzahl: 112
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Les photographies de la couverture proviennent du site pexels.com et de l'auteur
Appel à tous les poissons rouges:
Poissons rouges de tous les pays, unissez-vous!
Un jour, grâce à votre apaisante sérénité,
la révolution philosophique de l'ataraxie
triomphera!
I Préface
II Introduction
III Une brève histoire des poissons rouges
IV Un concours de beauté
V Au travers de la gorge
VI À cœur ouvert
VII En voiture, s'il vous plaît!
VIII Moïse sauvé des eaux
IX Après l'eau, le feu
X En prison
XI Le bien-être animal
XII Les poissons rouges en politique
XIII À table!
XIV Carpe diem?
XV Épilogue: Le cri du poisson rouge
Trésorier honoraire de l'Association ataraxique des aquariophiles et amis des animaux aquatiques et des amphibiens
Opticon Tessour est de retour!
À la lecture de la fin de son dernier livre Tout cela a-t-il un sens?, on aurait pu croire qu'il avait définitivement disparu, mais s'il avait disparu, ce n'était que pour mieux reparaître.
Je ne vais guère vous présenter son nouveau livre, Opticon Tessour le fait lui-même dans son introduction. Par contre, je peux vous expliquer pourquoi il l'a écrit, et pourquoi il était pleinement qualifié pour cela.
Dès sa plus tendre enfance, Opticon Tessour s'est intéressé aux poissons rouges. Pêcheur repenti, il a préféré voir les poissons dans des aquariums ou des bassins, plutôt que dans son assiette. Parmi toutes les variétés de poissons, d'eau douce ou d'eau de mer, il s'est passionné plus particulièrement pour les poissons rouges, dont la banalité ne pouvait effacer, selon lui, ni la diversité ni la beauté.
Après les avoir pris à témoin dans son livre Tout cela a-t-il un sens?, il ne pouvait en rester là. Il devait continuer de parler d'eux, de leur faire dire ce qu'ils ne disent pas, de leur donner la parole, en quelque sorte. C'est d'ailleurs ce qu'il dit lui-même.
Tel est donc à mon avis, le but de ce livre. Ou, en tout cas, l'un de ses buts. Car les poissons rouges permettent d'aller plus loin, de penser aux rapports entre les hommes et les animaux, de penser à la condition animale, à la condition humaine. Les animaux – nos lointains ou très lointains cousins – ont en effet beaucoup à nous apprendre sur nous-mêmes.
N'oubliez pas que, vivant dans l'eau, les poissons sont un peu nos ancêtres ou, pour être plus exact, leurs ancêtres sont aussi les nôtres. N'oubliez pas non plus le rôle des poissons dans l'histoire. Nous verrons que le symbole du Yin et du Yang, dans le taoïsme, a pu être rapproché de deux poissons emmêlés. Comme Opticon Tessour l'a montré dans son livre précédent, le poisson a aussi été le premier symbole chrétien. Certains en collent maintenant un modèle stylisé à l'arrière de leur voiture, comme celui-ci:
Le poisson, rouge ou non, fait donc partie de notre histoire. C'est dire son importance dans notre culture, dans notre vie. À ce titre, il méritait bien qu'Opticon Tessour lui consacre son nouveau livre, qui rassemble des anecdotes de poissons, rouges ou non, et des thèmes fort sérieux que ceux-ci ont inspiré à l'auteur.
Pour ma part, permettez-moi de vous raconter un souvenir personnel. Cela se passait il y a quelques années au Pantanal, une région quelque peu sauvage du Brésil. Je participais à une pêche aux piranhas, avec d'autres touristes. Il ne s'agissait pas de prendre des poissons pour les manger, car les prises devaient être relâchées. Les caïmans rôdaient aussi autour de nous. L'un d'eux était assez près de moi, et me fixait de façon inquiétante. Ce n'était pas très rassurant! À un moment donné, une membre de notre petit groupe a attrapé un piranha, un caïman s'est précipité pour l'attraper à son tour, mais c'est un oiseau qui l'a finalement attrapé au passage ! Tout cela en un rien de temps! Ni mon épouse ni moi n'avons rien attrapé. Par contre, nous sentions nos cannes à pêche bouger quand les piranhas mordaient à l'hameçon ‒ ou plutôt quand ils réussissaient à prendre l'appât accroché à l'hameçon et à partir aussitôt un peu plus loin, quitte à revenir aussitôt pour se resservir! Ce n'était pas plus mal, ni pour les piranhas, ni pour nous deux. Quant à mon ami caïman, il m'a quand même laissé tranquille. Au final, tout le monde s'en est tiré à bon compte, mis à part un piranha qui a fait le bonheur d'un volatile, et le dépit d'un caïman.
En somme, tout ne s'était pas vraiment passé comme dans la chanson de Juliette Gréco:
Un petit poisson, un petit oiseau S'aimaient d'amour tendre Mais comment s'y prendre Quand on est dans l'eau?
Un petit poisson, un petit oiseau S'aimaient d'amour tendre Mais comment s'y prendre Quand on est là-haut?
Ce fut là en tout cas ma dernière pêche. Je ne condamne pas forcément la pêche à la ligne, mais je préfère assurément laisser les poissons tranquilles, et les admirer sans trop les déranger. Je sais qu'il en est de même pour Opticon Tessour.
En tant que trésorier honoraire de l'Association ataraxique des aquariophiles et amis des animaux aquatiques, j'avais eu l'honneur d'écrire la préface de son précédent livre. Depuis, l'Association s'est ouverte aux amphibiens – ces animaux qui font le lien entre l'eau et la terre, l'eau des poissons, et la terre des hommes.
Puisse ce livre jouer ce même rôle, celui de passeur entre deux mondes, deux univers qui ne peuvent qu'être intensément liés. C'est là tout ce que j'espère, de même que l'auteur, Opticon Tessour.
Bonne lecture donc! Et puissent aussi les poissons rouges vous transmettent leur ineffable sérénité pour que vous soyez heureux comme des poissons dans l'eau, pour reprendre la formule traditionnelle.
Les poissons, rouges ou non, ne crient pas. Ils ne parlent même pas. Alors, pourquoi ce titre: Le cri du poisson rouge? Le cri du silence? Un cri d'angoisse? De terreur? Un cri de joie? D'extase? Comment savoir? Nous verrons cela plus tard. Pour le moment, puisque les poissons ne parlent pas, nous allons leur donner la parole. Nous leur prêterons même des pensées humaines, cela nous permettra de mieux les comprendre ou, du moins, d'essayer, car comment savoir à quoi peuvent bien penser les poissons, et notamment les poissons rouges?
Certes, parfois, c'est facile. Quand on s'approche d'eux pour les nourrir, ils pensent forcément à la nourriture. Mais à quoi pensent-ils quand ils vont et viennent dans leur bassin ou leur aquarium? Il est plus difficile de le savoir, ou de le deviner. Pensent-ils seulement? Ils ne pensent certes pas comme nous, car ils n'ont pas notre cerveau et ne vivent pas dans le même milieu que nous. Pour autant, ce serait une erreur de croire qu'ils ne pensent pas à leur façon. Un animal n'est pas une machine, ni une plante.
Dans les pages suivantes, vous trouverez quelques histoires de poissons rouges. Des histoires racontées par les poissons eux-mêmes. Des scènes de vie qui nous en apprendront plus sur les poissons rouges, mais aussi sur nous-mêmes. Des récits inspirés de faits réels : nul poisson d'avril là-dedans, mais des poissons de tous les mois, de tous les jours de l'année. Seul le dernier récit fait exception, mais c'est pour la bonne cause.
Pourquoi les poissons rouges? Parce qu'ils sont populaires, tout le monde les aime bien, en principe. Parce qu'ils nous relient au monde de l'eau, d'où viennent nos lointains ancêtres. Parce que, même s'ils sont muets comme des carpes, ils auraient beaucoup à dire sur nous, s'ils pouvaient parler. Parce que, parfois, il faut savoir écouter le silence.
Place donc aux poissons rouges et, éventuellement, à d'autres poissons. Tout ce monde qui a aussi pour planète notre Terre, où l'homme se comporte trop souvent comme le seul maître à bord, alors qu'il n'est qu'une espèce animale parmi tant d'autres. Tandis que l'homme a réussi à tout chambouler, les poissons rouges, placides, regardent le temps passer. Passez donc un moment avec eux, au travers de ces quelques histoires. Peut-être cela vous aidera-t-il à réfléchir sur le rôle des animaux, sur les rapports que nous entretenons avec eux, sur ce qu'ils peuvent nous apprendre si nous savons les écouter. Même quand ils ne crient pas.
C'est une longue histoire que celle du poisson rouge, appelé carassius auratus ou carassin doré. Les nombreuses variétés que nous connaissons aujourd'hui proviennent d'une longue série de sélections.
Le carassius auratus est issu de la forme sauvage de l'espèce, un carassin qui se rencontre à l'état naturel en Asie, du fleuve Amour en Russie jusqu'au fleuve Rouge au Viêt Nam. Il est généralement de couleur gris doré, même si certains spécimens peuvent être plus colorés.
Les plus anciens témoignages relatifs au poisson rouge remontent aux premiers siècles de notre ère. Son berceau historique est une province côtière de l'est de la Chine, le Zhejiang, près du fleuve Bleu (ou Yangtsé). Certains aristocrates ont alors déjà dans leurs bassins des carassius auratus au patron d'or.
Sous la dynastie Tang (618-907), une suite de sélections permet d'aboutir à une première variété stable, proche du poisson rouge que nous connaissons aujourd'hui. Sous la dynastie Song (960-1279), l'aquaculture se développe, ainsi que les protocoles d'élevage et de nutrition, autour des poissons aux couleurs rouge et or. L'empereur Song possède un étang à poissons d'or. Mais les poissons rouges se rencontrent davantage dans les bassins des temples bouddhistes, en tant que poissons d'ornement.
Si un premier inventaire des variétés est rédigé en 1276, c'est surtout sous la dynastie des Ming (13681644) que de nombreuses nouvelles variétés sont créées. Les premiers bocaux à poissons rouges apparaissent. L'élevage en intérieur permet la création et le développement de variétés plus fragiles, dont les poissons rouges aux yeux en forme de télescopes. Pour l'aristocratie, le poisson rouge symbolise alors la prospérité, la bonne chance, la fortune. Il est souvent représenté dans les soieries ou céramiques. Le mobilier s'en inspire aussi.
En 1502, un premier lot de poissons rouges est officiellement introduit au Japon. Tout d'abord réservé à une élite, le poisson rouge se répand ensuite parmi la population plus modeste. C'est le règne de la boule en verre, mais les poissons rouges peuvent aussi se retrouver dans des poteries ou des baignoires.
C'est en 1611 que les premiers poissons rouges «débarquent» en Europe, au Portugal. En 1759, Carl von Linné, le naturaliste suédois, le décrit sous le nom de cyprinus auratus, dans le même genre que la carpe. Toutefois, en 1949, il est reclassé dans le genre carassius, car il diffère en fait du genre cyprinus par certaines caractéristiques, comme l'absence de barbillons.
En France, le poisson rouge arrive sous le règne de Louis XV, mais il ne devient vraiment populaire qu'à la fin du XIXe siècle. Sa popularité a alors aussi gagné l'Amérique: le poisson rouge a conquis le monde!
Lors de la révolution culturelle chinoise, les poissons rouges sont considérés comme des symboles de la culture traditionnelle à abattre. C'est la persécution: les piscicultures sont détruites, les bassins et les aquariums sont abandonnés, et les poissons rouges eux-mêmes sont tués en grand nombre. Triste époque! Leur couleur rouge aurait pourtant pu les épargner: le rouge est la couleur préférée des Chinois, c'est la couleur nationale, le symbole du feu, du bonheur, de la vitalité, de la chance, du succès de la bonne fortune. C'est aussi la couleur du communisme. Lors de la révolution culturelle, il avait d'ailleurs été question d'inverser le sens des feux de circulation: le rouge aurait donné l'autorisation de passer. Si le projet a fait long feu ‒ si l'on peut dire ‒ il semblerait que cette mesure ait parfois été adoptée localement, d'où une certaine pagaille, ce qui n'aurait pas été pour pour déplaire à ces révolutionnaires qui voulaient tout détruire. Concernant la couleur des poissons rouges, il faut cependant rappeler qu'ils sont souvent orangés, d'où leur nom de carassins dorés (carassius auratus ‒ auratus signifiant doré). En fait, les variétés de poissons rouges vont du blanc au noir, en passant par le jaune, le bronze ou or, et diverses combinaisons de couleurs, outre, quand même, le rouge. Les couleurs peuvent changer au cours de la vie du poisson, pour diverses raisons, comme le vieillissement, des problèmes de santé, la qualité de l'eau ou le manque de lumière.
Il existe aujourd'hui de nombreuses variétés de poissons rouges. Si le poisson rouge commun diffère peu du carassin doré sauvage, il n'en va pas de même pour d'autres variétés, qui sont plus délicates et demandent plus de soins. Parmi toutes les variétés, on distingue les poissons à queue simple (dont le poisson rouge commun fait partie), les poissons à queue double (dont les télescopes aux yeux globuleux), les variétés à écailles ou perlées, les variétés sans dorsale (dont le bubble qui a des poches sous les yeux), ainsi que d'autres variétés encore. Toutes ces variétés proviennent surtout de Chine et du Japon, mais certaines proviennent des États-Unis, du Royaume-Uni, de Thaïlande ou de Corée du Sud. Leurs noms peuvent être originaux ou exotiques: tête de lion, tête de buffle, queue de voile, papillon, ryukum, hubuski, lionchu, shinku, uranoscope...