Le guide des couples infertiles - Audrey Leblanc - E-Book

Le guide des couples infertiles E-Book

Audrey Leblanc

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  • Herausgeber: Ker
  • Kategorie: Fachliteratur
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2015
Beschreibung

Un guide de survie illustré et plein d’humour à mettre entre les mains des couples infertiles … et de leur entourage ! 

10 à 15 % des couples souhaitant avoir un enfant consultent pour des problèmes d’infertilité. Et pourtant, qu’est-ce qu’on se sent seul quand on apprend qu’on va devoir recourir à l’Assistance médicale à la procréation (AMP) pour le faire, notre môme.

Entre les examens intrusifs, le diagnostic qui tombe comme un couperet, la découverte d’un monde ultra-médicalisé où l’humain est parfois oublié, l’incompréhension de l’entourage (qui lui, pond à tour de bras), les traitements qu’il faut mener de front avec sa vie professionnelle, l’AMP ressemble à une jungle et nous, à des naufragés.
Ce guide illustré se propose de défricher pour vous le parcours d’un couple infertile dans ce monde un peu flippant qu’est l’AMP. Audrey Malfione (les dessins, c’est elle) et Audrey Leblanc (le texte, c’est elle) abordent avec humour et sans tabous les aspects médicaux, sociaux et psychologiques de l’infertilité. Car, oui, on peut rire, même en AMP !

Cette réédition a été augmentée de manière à prendre également en compte les spécificités belges relatives à l'AMP et l'adoption. 

Ce guide illustré offre une nouvelle manière de percevoir l’infertilité, authentique et sans tabous ! 

EXTRAIT  

Le jour où vous décidez de vous reproduire
Ça ne prévient pas, ça arrive, ça vient de loin » chantait Barbara à propos du mal de vivre. Le désir d’enfant, c’est un peu la même chose. Ça ne vous donne sans doute pas envie de mourir, mais ça vient de loin. Ça ne s’explique pas, mais c’est là (au creux des reins). C’est aussi le truc le plus communément partagé de par le monde. Tellement partagé que ne pas le ressentir semble suspect.
Vous en discutez depuis un moment. Madame hésite, Monsieur a peur. Vous êtes bien, tous les deux. Vous en parlez encore. Et vous finissez par tomber d’accord.
Un jour, Madame respire un grand coup et d’un geste solennel, balance sa dernière plaquette de pilules à la poubelle. Vous y êtes, vous faites le grand plongeon. Bientôt, vous serez parents.
Que vous croyez.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Écrit par l’une et illustré par l’autre, ce petit guide de survie décalé, didactique et ultrarigolo répond aux questions de toutes celles qui peinent à concevoir un enfant.  - Gala  

Un livre drôle, qui aide à garder patience. Un livre indispensable, qui devrait se trouver en consultation dans tous les centres de PMA.  - Le magazine de la santé, France 5 

MERCI, vraiment, pour ce livre drôle, mordant et tendre à la fois.  - Les Maternelles, France 5

Ce guide se lit comme un roman et pourtant, les auteures n'ont pas fait l'impasse sur les explications médicales. La force du récit, c'est que l'on sent le vécu et ça sonne juste. Ces deux femmes osent dire tout haut ce que beaucoup n'osent même pas penser tout bas. - Rtbf.be

Malgré plus de 30 ans d’existence, la Procréation Médicalement Assistée (PMA) reste un sujet méconnu. Laissant de nombreux couples infertiles démunis. Deux femmes ont écrit le guide décomplexant qui manquait. - Femmes d’aujourd’hui

À PROPOS DES AUTEURS

Audrey Leblanc a grandi sous le soleil de la Côte d’Azur mais vit aujourd’hui en région parisienne. C’est en comprenant qu’avec son compagnon, le projet de faire un enfant risque de se heurter à quelques difficultés, qu’elle ressent le besoin d’ouvrir un blog ( L’AMP pour les nuls) afin de raconter avec humour ses déboires de jeune femme infertile.
Née à Marseille, Audrey Malfione a grandi entre la Provence, le Gers, et ses sœurs. Souvent un crayon à la main. Parisienne d’adoption depuis 2000, elle est aujourd’hui illustratrice et graphiste free-lance.

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Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme.

Introduction

Il était une fois deux filles superbes qui avaient décidé d’écrire un livre pédagogique, drôle et sans pathos sur l’infertilité. L’histoire a commencé quand toutes deux ont appris que leur couple devait se préparer à de sérieuses difficultés pour mettre en route la prochaine génération. À l’heure de la crise, de la fin prochaine des énergies fossiles et de la disparition des ours polaires sur leur banquise qui fond comme neige au soleil (ha ha, elle est drôle celle-là), on pourrait s’interroger sur l’opportunité de vouloir mettre en route une prochaine génération. Mais là n’est pas le sujet.

Ce qui les intéresse, c’est de faire comme presque tout le monde : pondre un gosse (voire même plusieurs) et se dépatouiller dans cet univers un peu flippant qu’est l’aide médicale à la procréation (qui, contrairement à la légende, n’est pas réservée aux sexagénaires désireuses de procréer). Et pour que tout le monde ne galère pas autant qu’elles, elles ont décidé d’écrire un guide pratique dans l’idée de répondre aux innombrables questions que suscite un tel parcours : « Est-ce qu’un jour, ça va marcher ? Quelle épilation choisir avant une insémination artificielle ? Pourquoi la terre entière a-t-elle décidé de se reproduire pile au moment où on galère ? » Ce parcours AMP a été illustré par les soins d’Audrey Malfione (car parfois, un dessin vaut mieux que de longs discours) et écrit par Audrey Leblanc (parce que des fois, c’est quand même intéressant les longs discours). Si une chose leur est devenue évidente au cours de leur aventure, c’est que l’humour est salvateur et qu’on peut parler de choses sérieuses sans être plombant.

Dans les médias comme ailleurs, vous entendrez souvent parler de Procréation Médicalement Assistée (PMA). Dans ce livre, nous lui avons préféré le terme d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP pour les intimes). Pour la simple et bonne raison qu’en France, il s’agit du terme officiel (et parce que nous sommes un peu snobs, c’est vrai). De toute manière, il s’agit de la même chose, à savoir l’ensemble des techniques destinées à aider les couples infertiles à faire des enfants. D’ailleurs, en Belgique, par exemple, on parle plus volontiers de PMA.

Audrey Leblanc et Audrey Malfione

Les dix commandements du couple infertile

Premier commandement

Du tri dans vos ami(e)s, vous ferez. Ne gardez le contact qu’avec celles et ceux qui sont stériles, ménopausées, curés, gays ou zoophiles. Tous les autres, nous disons bien TOUS, vont se mettre à faire des gosses. À croire qu’ils attendaient d’apprendre que vous êtes infertiles pour s’y mettre. Les célibataires, les moches, les en-couple-depuis-quinze-jours, les en-couple-qui-se-séparent-tous-les-quinze jours, les toxicos, les alcoolos, les je-comprends-pas-­pourtant-on-a-fait-attention, les je-veux-pas-de-gosses, les ­j’habite-encore-chez-mes-parents-et-j’ai-pas-de-travail, tous vont faire des gosses. Sauf vous.

Deuxième commandement

Votre compte Facebook, vous fermerez. Sachez que sous couvert de réseau social, Facebook est en réalité le Mal incarné. Déjà, toutes vos copines (ex-copines si vous avez suivi le conseil n° 1) y collent les photos de leurs mioches, de leur ventre rond mois après mois (certaines mettraient même des photos de la conception si elles pouvaient, histoire qu’on soit bien au courant de tout). Mais en plus, vous allez être inondées de pubs à propos de la grossesse et de la maternité. Au hasard : « Comment lui annoncer que vous êtes enceinte ? » C’est pas fait juste pour vous faire chier ça ? C’est pas pervers ?

Troisième commandement

Une longue liste d’excuses à donner à votre famille pour ne pas vous rendre aux réunions et autres fêtes familiales, vous préparerez. La famille, après les amis, est la deuxième plaie de l’infertile. À tous les coups, votre cousine Laurette — celle que vous n’avez jamais pu saquer — annoncera qu’elle est enceinte… Et à chaque fois, c’est la même chose. Après avoir chaudement félicité Laurette et son mari Jean-Louis (de quoi ? d’avoir trouvé le bon trou ?), tous les yeux se braquent sur vous et mémé Jeannette vous demande : « Et vous, c’est pour quand ? » Et comme elle est cardiaque, mémé, vous voulez la ménager. Du coup, vous vous empêtrez dans des explications vaseuses et tout le monde y va de son commentaire. « Les jeunes, aujourd’hui, ils ne pensent qu’à leur carrière… Traînez pas trop, vous n’avez pas toute la vie… Moi, à ton âge, j’attendais mon troisième… Hé, vous savez comment on fait les bébés, hein (rire graveleux) ? »

Quatrième commandement

Votre pudeur au placard, vous mettrez et dans votre dignité, vous vous draperez. Car la dignité, après vous être désapée devant tous les gynécos, radiologues et autres médecins que compte votre coin de France ou de Belgique, c’est tout ce qu’il vous restera. N’hésitez pas à prendre un abonnement chez votre esthéticienne de façon à être toujours présentable. C’est toujours ça de pris. Parce qu’être cul nu, les jambes écartées et les pieds dans les étriers, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour votre dignité.

Cinquième commandement

Un compte bancaire bien garni et une bonne mutuelle santé, vous aurez. Parce qu’avant d’être pris en charge à 100 % par la Sécu, il va falloir faire l’avance des frais1. Et ça coûte cher. D’autant que certains examens ne sont pas remboursés. Et les gynécos aiment bien les dépassements d’honoraires (c’est normal, ils font un travail stressant, eux, ils ne peuvent pas passer leurs vacances à La Grande-Motte comme tout le monde, ils ont besoin du sable fin et de la mer turquoise des Seychelles). Et puis, quand vous serez enfin enceinte, sachez qu’il y a une chance non négligeable pour que vous attendiez des jumeaux. Et vous savez combien ça coûte, une poussette double ? Soyez prévoyants si vous ne voulez pas finir sous les ponts. É-CO-NO-MI-SEZ !

Sixième commandement

Dans les actions Kleenex, vous investirez. Quand on sait qu’un couple sur six consulte pour des problèmes de fertilité, ça en fait des larmes à sécher et des nez à moucher (sans même tenir compte des annonces de maladies graves, de décès, de licenciements, de divorces qui font aussi beaucoup pour l’industrie du mouchoir en papier). On vous le dit, Kleenex a encore de beaux jours devant lui. Et comme vous avez besoin de thunes… C.Q.F.D.

Septième commandement

Au yoga, à la méditation et à la relaxation, vous vous initierez. Avec le nombre de conneries que vous allez entendre (de la part des médecins, infirmières, amis, parents…), vous devrez prendre beaucoup sur vous pour rester zen. Longue et sinueuse sera la route de la sérénité, petit scarabée.

Huitième commandement

D’aliments consolateurs, vos placards vous garnirez. Quel que soit votre péché mignon, il sera désormais votre meilleur ami. Celui sur qui vous pouvez toujours compter en cas de baisse de moral. Et des chutes de moral, il y en aura. Beaucoup. Surtout qu’avec tout ce que vous ingurgiterez pour compenser l’absence de bébé, vous grossirez. Et grossir, c’est mauvais pour le moral. Alors vous mangerez, pour compenser. Ne vous laissez pas prendre au dépourvu.

Neuvième commandement

Un substitut à bébé, vous aurez. Ce peut être un chien, un chat, un poisson rouge ou un boa constrictor, qu’importe. L’idée est de donner à un animal tout l’amour que vous ne pouvez pas donner à un marmot. Du coup, quand vos collègues vous parleront de poussées dentaires, vous répondrez traitement anti-puces. Ils vont chez le pédiatre, vous vous rendez chez le vétérinaire. Ils ont une photo de leur chérubin bavouillant en fond d’écran, vous arborez une photo de votre petit chat en train de se lécher le trou du cul.

Dixième commandement

La patience, vous apprendrez. Car le temps des infertiles n’est pas celui des fertiles. Alors qu’eux comptent en mois d’essais (« C’était horrible, pour Jordan, j’ai mis au moins six mois à tomber enceinte ! »), vous, c’est en années (« J’ai eu de la chance, j’ai eu les triplés après seulement trois FIV et cinq ans d’attente ! »). Le moindre rendez-vous chez le gynécologue peut demander plusieurs mois d’attente. Ensuite, ce sont les examens, les fermetures de centres, les traitements, les pauses obligatoires entre les essais, les échecs, les tentatives annulées, les nouveaux examens, les délais d’attente pour ceux qui ont besoin d’un donneur de sperme ou d’une donneuse d’ovocytes, les visites chez le psy, le biologiste, l’anesthésiste, encore des examens, les cycles à rallonge pour certaines… Comme dirait l’autre, vous n’êtes pas rendus..

1 Notez qu’en Belgique, à ce sujet, les choses sont un peu plus simples : une fois le diagnostic d’infertilité posé et votre dossier validé par le médecin-conseil de votre mutuelle, ce qui prend en moyenne deux semaines, la mutuelle prendra en charge une large partie des frais, si bien que vous ne devrez généralement payer que votre quote-part, sans avance des frais (sauf pour les visites chez le gynéco, mais là, vous avez l’habitude).

PARTIE 1 PAR ICI LA TAMBOUILLE !

Le jour où vous décidez de vous reproduire

Ça ne prévient pas, ça arrive, ça vient de loin » chantait Barbara à propos du mal de vivre. Le désir d’enfant, c’est un peu la même chose. Ça ne vous donne sans doute pas envie de mourir, mais ça vient de loin. Ça ne s’explique pas, mais c’est là (au creux des reins). C’est aussi le truc le plus communément partagé de par le monde. Tellement partagé que ne pas le ressentir semble suspect.

Vous en discutez depuis un moment. Madame hésite, Monsieur a peur. Vous êtes bien, tous les deux. Vous en parlez encore. Et vous finissez par tomber d’accord.

Un jour, Madame respire un grand coup et d’un geste solennel, balance sa dernière plaquette de pilules à la poubelle. Vous y êtes, vous faites le grand plongeon. Bientôt, vous serez parents.

Que vous croyez.

Ça commence à faire long, quand même

Au début, vous êtes super-optimistes. Ça va arriver vite. Vous retrouvez votre ferveur sexuelle des débuts, vous ressortez le Kama-sutra. C’est la grosse marrade. Vous ne doutez pas un instant de la réussite prochaine de votre entreprise. Vous serez bientôt parents : vous l’avez décidé.

Madame achète des vêtements amples qu’elle pourra mettre quand elle sera enceinte. Monsieur regarde les modèles de voitures familiales. Vous déménagez dans un appartement plus grand. Quand vous croisez un bébé, vous vous souriez niaisement.

Les mois passent. Et rien. Le gynécologue de Madame dit qu’il ne faut pas s’inquiéter. Vous êtes jeunes, en bonne santé, ça va venir. Il suffit d’être patient.

Mais ça ne vient pas. Madame se dit que, peut-être, le Kama-sutra n’est pas suffisant comme base de connaissance. Elle décide d’acheter des tests d’ovulation (qui coûtent une fortune) pour maximiser vos chances.

Toujours rien.

Là, une sonnette d’alarme retentit dans votre cerveau : et si quelque chose clochait ? Madame n’achète plus de vêtements amples et Monsieur ne regarde plus les voitures. Quand vous croisez un bébé, vous ne souriez plus, vous ne vous regardez même pas de peur de voir dans le regard de l’autre l’angoisse que vous vous efforcez d’étouffer.

Retour dans le bureau du gynécologue. Vous en êtes à un an de rapports sexuels non protégés (tant qu’à faire) : vous entrez officiellement dans le monde de l’infertilité (dixit l’OMS et le gynécologue).

Hourra. Reste à savoir ce qui vous vaut cet honneur.

Des examens en veux-tu en voilà

Vous allez enfin passer aux choses sérieuses. Le sexe ne suffisant pas à faire de vous de futurs parents, il va falloir innover. Et pour savoir comment, vous devrez passer un bilan de votre fertilité.

Tous les deux.

Oui, vous aussi, Monsieur.

D’ailleurs, vous avez là une formidable occasion de vérifier le sérieux de votre gynécologue, qu’il soit spécialisé en infertilité ou non : s’il ne prescrit des examens qu’à Madame, fuyez. Les explorations doivent être faites aussi bien chez la femme que chez l’homme. Cela paraît logique dans la mesure où un enfant se conçoit à deux (enfin, en théorie : dans votre cas, il faudra peut-être être plus nombreux), mais il reste quelques irréductibles abrutis — qui peuvent être des abruties — que cela ne dérange pas de gaver les femmes d’hormones sans penser à vérifier que tout fonctionne correctement chez leur moitié. Ils sont de plus en plus rares et c’est heureux, mais restez vigilants.

Reste à savoir en quoi consiste ce bilan, vous dites-vous. C’est ce que nous allons voir de ce pas.

La première étape consiste souvent à répondre aux questions du médecin. Bon, ça va, c’est facile. Il va probablement vous sembler particulièrement curieux le médecin, voire indiscret — il veut notamment connaître la fréquence de vos rapports — mais pas de panique, il ne bosse pas pour les services secrets. Il se contente de chercher des pistes expliquant votre difficulté à obtenir une grossesse (ça tombe bien, vous aussi). Votre intérêt est de lui répondre le plus clairement possible. Vous avez des enfants cachés ? Votre partenaire ne le sait pas ? C’est probablement le moment de cracher le morceau. D’autant que si ça se passe sous les yeux du gynécologue, votre moitié n’osera pas vous tuer. Enfin, pas tout de suite. Enfin…

Ensuite, votre médecin vous prescrira des examens. C’est là que l’aventure devient vraiment rigolote. Pas de jaloux, chacun repartira avec ses ordonnances.

Pour vous, Madame, ce sera :

des courbes de température (à prendre le matin à heure fixe, avant de poser le pied par terre sur plusieurs cycles, généralement trois) pour vérifier que vous ovulez bien.Un bilan hormonal, c’est une prise de sang à faire souvent à J3 — J1 étant le premier jour des règles — et qui donne une idée de votre fonction ovarienne.Un bilan sérologique que vous pourrez demander en même temps que votre bilan hormonal puisqu’il s’agit là aussi d’une prise de sang, destinée cette fois à vérifier que vous n’êtes pas porteuse d’une panoplie de maladies comme le SIDA, diverses hépatites, etc. Si vous avez peur des aiguilles, c’est le moment d’entamer une psychothérapie parce que ça ne fait que commencer. Une échographie endovaginale pour examiner votre utérus et vos ovaires. Vous n’en avez jamais fait ? Vous allez voir, c’est génial. Si, en plus, elle vous est prescrite à J3 (soit pendant vos règles), c’est du bonheur à l’état brut. Votre pudeur va commencer à en prendre un coup. Mais c’est utile pour évaluer votre réserve ovarienne, mesurer votre endomètre et repérer un kyste éventuel. Et rassurez-vous, ça risque de ne pas être la dernière.Une hystérosalpingographie (répétez après moi) qui est une radiographie de votre utérus et de vos trompes de Fallope. Elle sert à vérifier la perméabilité de ces dernières. L’injection du liquide de contraste peut être douloureuse, mais le médecin qui vous la fera vous prescrira des antidouleurs. Prévoyez des serviettes hygiéniques : le liquide qui est entré finira par ressortir.Parfois, on vous demandera de passer une hystéro­scopie qui consiste à insérer une caméra dans votre cavité utérine (ou comment votre matrice devient une star). Elle a une visée prioritairement diagnostique, mais au besoin, elle permet également de réaliser de petits actes chirurgicaux.

Pour vous, Monsieur ce sera :

un bilan sérologique, comme pour Madame (n’est-ce pas mignon ?). Un spermogramme et un spermocytogram­me. Là, je ne sais comment vous le dire. Vous êtes bien assis ? Un spermogramme est une analyse de votre sperme et de vos spermatozoïdes. Et pour obtenir votre sperme, on n’a rien trouvé de mieux que la masturbation. Voilà, vous savez. Certains laboratoires acceptent que le recueil (terme médical pour désigner la branlette) ait lieu chez vous si vous n’habitez pas trop loin (ce qui, en plus, permet à Madame de participer). Soyons honnêtes, c’est rare. Dans la majorité des cas, vous devrez vous exécuter dans les salles froides et plus ou moins confidentielles de votre laboratoire. Certains auront prévu quelques magazines coquins à votre intention (c’est gentil), lesquels datent de l’époque où le mur de Berlin était encore debout. D’autres investissent carrément dans une télé et un lecteur DVD (grand luxe), ce qui vous laisse l’occasion de regarder un film porno avec l’aval de votre moitié et du corps médical. Et si la vue de gros membres virils vous complexe — c’est compréhensible — rien ne vous empêche de télécharger sur votre smartphone des photos ou des vidéos de ce qui vous stimule (votre femme à poil, Adriana Karembeu à poil, votre belle-mère à poil, Brad Pitt ou votre ­hamster). Faites-nous confiance : si on vous inflige cet examen qui met à mal votre virilité, c’est qu’il est indispensable. Le spermogramme évalue le volume de l’éjaculat, la concentration de spermatozoïdes (par millilitre) et leur mobilité. Le spermocytogramme, lui, examine la forme de vos spermatozoïdes et comptabilise le nombre d’atypiques (les éclopés si vous voulez). On vous demandera éventuellement de subir une échographie testiculaire. Mais après le spermogramme, vous n’êtes plus à ça près.Dans de nombreux cas, on vous prescrira une analyse génétique (caryotype). Il s’agit d’une simple prise de sang, mais vous devrez généralement attendre plusieurs semaines avant d’obtenir les résultats.

Pour vous deux, ensemble, on vous prescrira peut-être :

un test post-coïtal ou test de Hühner qui consiste à analyser la glaire de Madame et le comportement des spermatozoïdes de Monsieur dans celle-ci. Déjà, je sens que vous vous réjouissez. Attendez, ce n’est pas fini : comme le recueil de la glaire se fait entre quatre et douze heures après le rapport et que les laboratoires sont moyennement respectueux de la spontanéité de votre vie sexuelle, ce sont eux qui fixent la date et l’heure de ce fameux rapport. Et c’est Madame qui devra s’y rendre, car c’est sur elle que s’effectue le prélèvement. Votre ­intimité ? Vous la rangez au placard. Oubliez-la une bonne fois pour toutes si vous voulez que la médecine vous aide à faire des enfants. Profitez-en pour dire au revoir à votre dignité. C’est pour la bonne cause.

En fonction de vos résultats, des examens complémentaires pourront vous être prescrits, mais vous pouvez déjà vous faire une idée précise de ce qui vous attend. Sans compter qu’on ne voudrait pas vous gâcher le plaisir de la découverte. Le mystère, c’est important.

Le jour où vous comprenez que vous êtes dans la mouise

Est considéré comme infertile, tout couple ayant eu des rapports sexuels réguliers non protégés pendant un an sans réussir à concevoir. On parle d’infertilité primaire lorsque le couple n’a jamais donné naissance à un enfant vivant et d’infertilité secondaire lorsque les difficultés se présentent après un ou plusieurs accouchements normaux. Personne n’est d’accord sur les chiffres, mais en moyenne, dans un peu plus de 30 % des cas, l’infertilité est d’origine féminine, dans un peu moins de 30 % des cas, elle est d’origine masculine, dans plus de 30 % des cas, elle est mixte (la parité appliquée à l’infertilité) et dans la dizaine de pourcent résiduelle, elle est idiopathique, c’est-à-dire sans cause connue.

Si vous vous trouvez en situation d’infertilité, les portes de l’assistance médicale à la procréation (AMP ou PMA, selon les préférences), vous sont grandes ouvertes.

Le(s) diagnostic(s) : les différentes causes de l’infertilité

L’infertilité féminine

Mesdames, vous avez dû subir un tas d’examens tous plus glamours les uns que les autres. Pour la bonne raison que ce qu’il y a de bien en matière d’infertilité féminine, c’est le choix particulièrement étendu de troubles disponibles. On distingue les infertilités hormonales (troubles de l’ovulation) et les infertilités mécaniques (stérilités tubaires, anomalies de l’utérus…).

Les troubles de l’ovulation

À l’école, au cours de bio, on a dû vous apprendre que les cycles féminins durent en moyenne vingt-huit jours et que l’ovulation se produit quatorze jours avant le début du cycle suivant. Vous avez probablement des cycles plus courts ou (beaucoup) plus longs et surtout, vous n’ovulez pas (anovulation) ou rarement (dysovulation).

L’origine de ce problème peut résider dans un dysfonctionnement de certaines structures et glandes de votre cerveau