Le pardon, source de paix intérieure E-Book

Massama Kambia

• Herausgeber: Books on Demand
• Kategorie: Religion und Spiritualität
• Sprache: Französisch

Seitenzahl: 192

Veröffentlichungsjahr: 2020

Beschreibung

Pardonner. Un acte fort, puissant, difficile à poser. N'est-ce-pas ? Dans cet ouvrage, Massama Kambia réexplore la notion même du pardon et ce qu'il implique comme travail sur soi. À travers des histoires vécues et des exercices pratiques, elle nous inspire. Massama nous donne des éléments décisifs pour mener à bien ce parcours vers la paix intérieure.

Leseprobe

Mot de l’auteure :

Tout simplement MERCI :

À Aphtal Cisse pour sa première relecture.

Cristina et Olivier Rebière, je suis « flashée » par votre travail et suis reconnaissante pour cette rencontre fabuleuse.

À Kerstin Pahl, merci pour tes beaux dessins symboliques qui m’ont émue.

À Afefa Tsénuokpor, merci pour ton amitié et de m’être une aide précieuse depuis près de 30 ans.

Et à vous qui tenez ce livre dans vos mains : Merci pour ce voyage, que vous décidez d’entreprendre avec moi.

Table des matières

Avant-propos

Comment lire ce livre ?

Chapitre I - La vraie énergie du mot « pardon »

Chapitre II - Pourquoi pardonner ?

Je m’aime, alors je pardonne

Je veux vivre dans le présent, alors je pardonne

Le pardon, signe d’amour et non de trahison

Je pardonne et me libère de l’emprise de l’ego

Le pardon, un chemin vers l’éveil spirituel

Chapitre III - Le bon moment pour pardonner

Chapitre IV - Comment arriver à pardonner ?

Vivre dans le moment présent

Exercice : la rétrospection

Exercice : la respiration profonde

Exercice : une communication adéquate

Tout contribue au développement de soi

Exercice : des formules magiques

Exercice : visualiser les progrès accomplis

L’acceptation des émotions

Exercice - un effort physique

Exercice : centrage sur la Terre-Mère

Exercice : le nettoyage des chakras

Une vue globale à développer

Exercice : l’impermanence des choses

Exercice : l’échange de rôles

La culture de la compassion

Exercice : la méditation

Exercice : un service bénévole

Un entourage adéquat

Exercice : un regard sur vos fréquentations

Exercice : l’entretien de fichiers

Démasquer la souffrance

Exercice : l’identité du blessé

Exercice : votre référence des émotions

Le pardon de soi-même

Exercice : l’examen de conscience

Exercice : votre reflet dans le miroir

Chapitre V - Les indices du vrai pardon

Le vrai pardon est bénédiction

Pardonner ne veut pas dire oublier

Le pardon n’est pas synonyme de réconciliation

Mot de la fin

Sur l’auteure

Avant-propos

L'idée et l’inspiration d'écrire ce livre me sont venues après de longs échanges avec ma tante Rita, mon cousin Roger, mon amie de longue date Afefa et certaines de mes connaissances sur cette thématique du pardon. En effet, nous avons à divers moments eu à échanger de manière intense sur les offenses rencontrées, les différents défis et surtout la capacité de pouvoir se libérer de l’amertume que ces situations peuvent causer en nous. J’ai eu à constater que même si certaines expériences étaient similaires, les réactions y répondant variaient étonnamment. Pendant que l’un banalisait le fait vécu, l’autre l’encensait. Certains, quant à eux, développaient une faculté presqu’innée de pardonner, tandis que d’autres se retrouvaient comme au bord d’un gouffre. La colère, la déception et souvent le désir de vouloir se venger étaient alors à peine contrôlables.

Lors de ces longues discussions philosophiques, sociales, religieuses et spirituelles, j'ai également eu à constater que rares étaient les personnes pouvant dire n’avoir connu aucun problème relatif à cette thématique. Et me concernant, la culture du pardon a été l'un des sujets auxquels j'ai eu à consacrer beaucoup de temps ces dernières années. Une période d’introspection avancée a été nécessaire pour en comprendre les différentes facettes afin de reconnaître les points décisifs à considérer pour y trouver une résolution conforme au ressenti de chacun. Un sujet très profond qui, à certaines périodes, m’a vraiment emmenée au bout de mes forces. Dans ces moments où je pensais ne plus me retrouver ou avoir le courage de suivre ma voie, j’ai compris qu’il était important de tout juste faire la planche et se laisser aller au gré du flot.

Étant donné que l’objectif que je chéris le plus est d’être en paix avec moi-même, j’ai décidé d’approfondir cette thématique. Je n’ai cessé de ressentir en moi l’impact que la compréhension de ce thème aurait sur ma vie, telle que je la définissais à l’époque. À l’heure où j'écris ce livre, je ne pourrais prétendre pouvoir et avoir mentionné toutes les facettes de cet immense terrain qu’englobe le mot « pardon ». Ce livre constitue pourtant une étude de ce sujet se basant sur mes expériences. Il s’agit donc d’un « vécu ». J’espère par les lignes suivantes vous apporter un éclaircissement de certains éléments, dont la culture et la compréhension me paraissent primordiaux. Soyez certain que la considération véridique de ceux-ci développe la force de faire enfin un nettoyage global des énergies non-bénéfiques et de reconnaître les différentes influences et interactions qu’elles produisent, tant qu’elles sont présentes en nous-mêmes.

Ce livre porte un message d’espoir, même s’il vous fait clairement comprendre qu’il y a un travail à réaliser et que celui-ci ne tombera pas du ciel, mais nécessite votre volonté, bonne foi et persévérance.

Suivez votre chemin, peu importe ce que votre entourage dit et assumez votre part de responsabilité. Soyez conscient de ce que vous aimeriez atteindre et rappelez-vous que vous êtes déjà sur le chemin en ce moment. Le vécu et votre connexion à la vie ne se trouvent que dans les expériences du moment présent. Développez une confiance en votre capacité de faire table rase du passé, en focalisant votre champ d’énergie sur votre individualité et votre nature divine.

La vie est un champ d’action vaste et profond, avec d’inévitables changements. Le dur labeur de discernement, révélant la perception que nos réactions sont guidées presque d’une façon automatique par les instincts et blessures de l’ego, ne se déclenche qu’après l’installation d’une vue globale.

J’ai eu à vivre différentes phases, pendant lesquelles j'ai vraiment eu à me poser une multitude de questions. Ainsi, je n'avais selon moi, aucun autre choix que de me remettre complètement en question et d’accepter ces épreuves de transformation profonde. Un autre fait que j’ai eu à comprendre lors de ces différents itinéraires à travers tous les pores de mon être entier est que rien ne nous appartient, même si nous croyons le contraire. Nous venons tous nus sur cette Terre et peu importe le nombre de richesses accumulées, nous ne repartons avec aucune d'elles. Quand nous comprenons ce fait, nous nous libérons d’une très grande tension, d’un ego gonflé artificiellement et alors, les causes de beaucoup d’offenses perdent leur poids. Par contre, il existe un certain bagage qui nous influence d’une façon consciente ou pas, et cela, dès notre arrivée dans ce monde. Celui-ci semble spécifique à chaque personne et explique nos réactions, préférences et sensations désagréables. L’explication se trouve dans le terme sanskrit « samskara », qui dans l’une de ses deux définitions décrit un ensemble d’empreintes énergétiques ou de tendances, tempéraments résiduels du subconscient. Cette sorte de prédisposition s’est vue octroyer différents noms dans les siècles passés comme ceux de bagage karmique, mémoire cellulaire, patrimoine généalogique ou génétique. L’idée qui s’y retrouve est tout simplement le concept que votre entrée dans cette vie ne se fait pas d’une façon vierge. En effet, vous faites votre apparition dans ce monde, avec dans votre cartable des scénarios pré-écrits et des dons et tempéraments sous-latents laissés par vos ancêtres.

Que vous parliez de destinée, de conséquences inévitables provoquées par des causes citées plus haut dans notre évolution ou de jeu de la vie avec des règles à connaître, nous avons selon moi malgré tout un libre arbitre nous permettant d’ajuster certains faits. Alors au lieu de parler de fatalité, de destinée ou de jeu, laissons-nous assumer notre part de responsabilité en analysant les éléments qui, dans le contexte de ce livre, nous empêchent ou empêcheraient de cultiver le vrai pardon.

Notez aussi que nos expériences et gènes ne forment qu'une partie de notre conditionnement. J’ose employer ces mots, car il y a en chacun de nous un observateur neutre, plein d’amour et de clarté. Celui-ci est connecté à l’énergie primordiale d’abandon et de compassion. Lorsque vous êtes témoin d’une situation, vous pouvez, par votre présence dans le moment présent, sentir cette « identité ». Pour pouvoir cultiver le pardon dans toute son ampleur, il est important de s’y reconnecter et de savoir par cette connaissance pure, qui vous êtes. Un travail en arrière est alors nécessaire pour démasquer tous les leurres présents dans votre système corpsesprit-âme.

Ce livre est le résultat d’années de recherche, réflexion, contemplation et méditation où j'ai commencé à apprendre à faire la paix avec moi-même et les autres. J’espère qu’il vous sera d’une aide utile sur votre chemin vers la paix intérieure.

Comme disent les maîtres spirituels de tout temps : « On peut vous montrer le chemin, mais vous seul pouvez le parcourir et surmonter d’éventuels obstacles et épreuves. »

Que les prochaines lignes vous soient une source d’inspiration. Que ces mots puissent vous apporter les éléments de réflexion et de réponse dont vous avez besoin.

Merci à toutes les expériences et défis qui m’ont permis de devenir celle que je suis.

Massama Kambia

Comment lire ce livre ?

Si vous tenez ce livre dans vos mains, ce n’est en aucun cas un hasard. Je suis alors convaincue du fait que cette thématique portant sur « le pardon » vous intéresse ou du moins vous a préoccupé par le passé.

Ce livre n’est pas un roman, mais a pour but de vous apporter des éléments de réflexion. Soyez certain de vous le procurer si vous désirez travailler en profondeur sur ce thème et gagner une nouvelle perspective. Une des possibilités pour débuter la lecture de ce livre est de jeter un regard sur la table des matières. Donnez-vous le temps de vous y familiariser. Décidez ensuite intuitivement du chapitre que vous aimeriez lire en premier. Une autre méthode constituerait à ouvrir le livre pour suivre votre instinct et lire le sujet et les thèmes qui se dévoilent sous vos yeux. Vous pourriez aussi bien entendu commencer la lecture dès la première page et laisser le livre ainsi éclore et vous révéler les différents chapitres, étape par étape.

Lisez et relisez les phrases ou paragraphes qui vous semblent incompréhensibles. Notez les points qui vous touchent et soyez conscient du fait que ce sont vos propres réflexions qui vous ouvriront les yeux sur les « saboteurs » qui dans votre cas, vous empêchent d’atteindre l’ultime accomplissement de cet état de « pardon ».

Lors de la lecture patiente de ce livre, ouvrez votre cœur et accordez une pause à votre cerveau qui a la manie de vouloir tout analyser et comprendre. Quand vous semblez ne pas être en accord avec mes explications, ne forcez pas. Accordez-vous une petite pause, faites une ballade en plein air ou prenez une tasse de thé. Permettez ainsi à votre mental qui aurait, par sa nature, déclenché une analyse cognitive, de se détendre. Ne cherchez pas non plus à « évangéliser » votre entourage quand vous pensez avoir franchi une certaine étape et avoir compris les différentes interactions. Chaque personne est individuelle et possède sa propre carte corps-esprit-âme. Soyez-en conscient. Restez humble, attentif et ne cherchez pas à défier la vie. Soyez reconnaissant de tout ce que vous aurez appris par vous-même et appliquez-le dans votre vie. Faites la différence et inspirez votre entourage !

Permettez-moi de préciser en plus que ce livre se base sur mes expériences et ma vision des choses. Il n’est en aucun cas un dogme ou une liste exclusive de pensées ou d’exercices à faire pour pouvoir pardonner tous les actes vécus. Il représente un compagnon sur votre chemin. Soyez, de ce fait, libre de n’accepter que les éclaircissements et approfondissements qui vous semblent bénéfiques pour vous, tout en gardant un esprit ouvert et productif.

J’ai choisi un style d’écriture de vouvoiement masculin pour faciliter l’écrit, mais je m’adresse à tout le monde, peu importe le sexe. De même, je vous pose en tant que lecteur, différentes questions afin de vous permettre de mieux comprendre quelques éclaircissements et de souligner certains aspects. Avec le choix d’exemples très expressifs, je vous amène à comprendre que cette thématique est présente dans notre vie quotidienne. Aussi, ce thème est si subtil que plein d’éléments nous échappent. Je décris alors des points essentiels et les répète à différents endroits pour vous en souligner l’importance. Cette méthode de répétition est voulue et vous permettra, selon moi, d’ainsi réfléchir et d’approfondir ces éléments pour en tirer le maximum d’informations et de bénéfices.

Un petit conseil qui me tient à cœur et que j’aimerais vous donner est celui d’avancer à votre rythme. Au lieu de poursuivre l’intention de vouloir rapidement terminer la lecture, focalisez-vous sur la qualité et la profondeur de votre recherche. Quand la compréhension s’installe, prenez une grande bouffée d’air et mettez-vous à l’aise. Ce qui ensuite se passera vous fera pousser un « wow » d’admiration. Comme pour les jeux de chute de dominos, vous observerez comment votre compréhension fera s’écrouler les autres éléments bloquants.

Restez fidèle à vous-même. Libérez-vous des emprises de votre ego. Soyez authentique et que vos paroles soient comme des prières, car porteurs de l’essence divine.

Message très important :

D’une part, ce livre n’est en aucun cas une thérapie ou substitut de thérapie. Ainsi je ne revendique ni ne garantis l’exactitude, le caractère applicable et approprié ou l’exhaustivité du contenu de ce livre. De ce fait, je décline toute responsabilité, expresse ou implicite, quelle qu’elle soit, dans ce qui pourrait vous advenir des suites de sa lecture. La plupart des exemples cités dans ce livre se base sur des faits réels. Pour des raisons de confidentialité, les noms ainsi que les éléments non-décisifs ont été modifiés.

Chapitre I - La vraie énergie du mot « pardon »

Sans trop vouloir faire de l’étymologie, tout juste quelques mots sur l’origine du mot « pardonner ». Constitué d’un préfixe intensif « par » et « donner », ce mot viendrait du bas latin « perdonare ». Aucun hasard selon moi qu’il comporte un préfixe avec une connotation d’intensification ou d’achèvement du sens du radical. Focalisons-nous sur la racine « don ». Que veut-elle dire et quelle est la connexion au mot « pardon » et au verbe « pardonner » ? Le don nous rappelle la vraie énergie du mot « pardonner » et il est alors essentiel d’en comprendre le sens. Quand vous dites « faire don de quelque chose », qu’entendez-vous par là ?

Permettez-moi de vous donner un petit exemple. Vous cherchez depuis quelques mois un livre, qui vous permettrait d’écrire sur un sujet. Vous en faites part à une connaissance qui vous fait comprendre par un coup de chance qu’elle aurait ce livre dans sa bibliothèque. Tout content, vous fixez un rendez-vous et au moment opportun votre ami vous remet le livre. Excité et enfin joyeux de tenir cette perle rare entre vos mains, vous lui posez la question de la somme à lui remettre. À ce moment, votre ami vous répond : « C’est nous qui fixons la valeur d’une chose. Au fait, en y pensant, j’aurais eu trois possibilités : la première aurait été de garder ce livre et de continuer à le conserver dans ma bibliothèque de peur de m’en séparer ; la deuxième de le vendre au meilleur acheteur et la troisième de l’offrir à une personne. Je t’estime et je t’en fais don. Je libère ma bibliothèque de quelque chose qui te servira à toi, alors je te l’offre. »

Dans cet exemple, il s’agit tout d’abord de cerner la définition du « don ». Nous n’approfondissons pas encore à cette étape le processus du pardon.

« Faire don » est simplement « faire une offrande » ! Ce geste implique tout juste la capacité d’offrir, c’est-à-dire de donner une chose, sans attendre une attention en retour. Je vous donne quelque chose et c’est tout. Pas de nécessité de comprendre, d’analyser ou de trouver des éléments de réflexion portant sur cette action.

Très souvent par contre, quand nous donnons quelque chose, nous attendons un geste en retour et celui-ci peut se manifester sous différentes formes, les unes plus subtiles que les autres : une politesse, un remerciement, une faveur ou un sourire. Tant que vous en êtes conscient, cette attente ne représente aucun problème en soi. Il est important tout de même de reconnaître que celle-ci n’a rien à voir avec l’énergie primordiale de vouloir faire une offrande. En échange, si vous êtes assez attentif, vous vous rendrez compte qu’une telle expectation ouvre dans votre esprit un champ comparable à un troc : je vous donne une rose, vous me rendez un sourire en retour, je vous offre un repas et vous parlez de moi en bons termes à votre chef, et ainsi de suite. L’autre problème est, d’autre part, que ces différentes formes précises d’attente lient l’esprit et créent de ce fait en vous une vue très sélective, car ancrée sur des idées préconçues.

Donner – d’une façon authentique et franche – implique l’abandon et le dévouement portés à cet objet ou sujet. Plus vous analyserez vos actions, plus vous vous rendrez compte que cet abandon dissimule une simplicité d’âme que bien d’entre nous ont perdu lors de ce voyage terrestre.

Observez-vous quand vous prétendez donner quelque chose. Donnez-vous parce que vous attendez d’une personne un certain service ou une attention particulière en retour ? Restez sincère en répondant à cette question. Si vous êtes en attente d’une faveur, vous ne donnez pas, mais vous manipulez d’une manière consciente ou pas. Eh oui ! En effet, il s’agit d’une façon subtile de manipulation, même si les raisons en seraient honorables.

Permettez-moi de vous donner un autre exemple. Monique cherche du travail depuis des mois et est presque au bord du désarroi. Malgré son doctorat avec mention honorable, elle ne trouve pas le travail de ses rêves. Un jour, comme par hasard, elle suit une émission télévisée et tombe sur une interview d’un homme, membre du directoire de la société de ses rêves. Presque foudroyée par cette voix, elle se rappelle alors qu’il s’agit en fait du père de Joséphine, sa meilleure camarade d’école. N’ayant plus eu de nouvelles de celle-ci depuis plus de dix ans, Monique contacte les anciens compagnons et finit par obtenir le numéro de téléphone de Joséphine. Vite fait, elle appelle celle-ci et lui propose une rencontre. Joséphine, plus ou moins ravie de cette surprise, accepte l’invitation. Les deux anciennes camarades se retrouvent, parlent du passé et passent une belle matinée. Au moment de partir, Monique se tourne vers Joséphine et lui dit : « Joséphine, je suis vraiment ravie de t’avoir retrouvée. Tu étais vraiment ma seule vraie amie et la seule qui m’as toujours acceptée telle que je suis. Merci de ton temps. Là, je suis en train d’aller à un entretien, car je cherche du boulot. Dis-moi au fait, serait-il possible de t’envoyer mon CV afin que ton père puisse y jeter un coup d’œil ? »

Tout observateur de la scène aurait à ce moment bien pu remarquer, comme en un éclair, les traits du visage de Joséphine se crispaient. Avec des doigts légèrement tremblants, elle fouille dans son sac à main, sort son portefeuille et enlève quelques billets qu’elle dépose sur la table. Ensuite, elle se lève et avec un ton agressif, elle fixe Monique et lui dit : « Tu ne changeras jamais. J’avoue avoir vraiment été surprise de ton appel. Malgré ma méfiance et les avertissements des autres, j’ai quand même accepté de te rencontrer en me disant que les êtres humains peuvent changer. Tu es une vraie égoïste, Monique. Le besoin de me contacter afin que je transfère ton dossier à mon père est la raison de cette rencontre ? Tu cherches du boulot et on se rappelle de l’idiote Joséphine pour rendre service. Bonne chance à toi et laisse-moi en paix. »

Sans donner à Monique la chance de répliquer et de s’expliquer, elle se leva et quitta les lieux.

Cette petite scène, même en comportant plusieurs éléments possibles d’approfondissement et d’analyse, montre que malgré l’intention noble de Monique (à savoir celle de trouver le travail de ses rêves et par ce fait de subvenir d’une façon autonome à ses besoins), une énergie subtile de manipulation a tout de même ouvert une ancienne plaie en Joséphine. Qu’aurait dû faire Monique, demanderez-vous peut-être ? Je ne pourrai répondre à cette question.

Il est important de noter que chaque action posée entraîne une conséquence qui, à son tour, pose la base d’une nouvelle action. De ce fait, tout est lié. Il est fondamental de considérer « l’intention racine » de toute action, la nature des protagonistes et les différentes doctrines actives dans toute analyse. La manipulation ne constitue en aucun cas un don, mais le désir d’abuser de la bienveillance d’une personne pour arriver à ses propres fins. Prenez garde à ne pas laisser cette énergie s’infiltrer dans vos pensées quand vous désirez cultiver le pardon. Ou, si vous le faites, soyez prêt à en assumer les conséquences.

Malheureusement, la manipulation constitue l’une des raisons de motivation, consciente ou non, la plus fréquente de notre société actuelle. Il n’est alors pas étonnant de remarquer sur quel chemin nous nous dirigeons ; une route qui amplifie les peurs de notre ego. La société actuelle est pleine de concepts dangereux tels que : « divisez pour mieux régner », « la connaissance non partagée est source de pouvoir », « la distraction de l’esprit par les médias est instruction », « avoir différents partenaires sexuels est une preuve de liberté et d’émancipation », « donner sans recevoir est un signe de stupidité », « pardonner est une faiblesse et une sottise ». Il existe encore une myriade d’autres concepts qui bourrent notre pauvre cervelle et nous rendent esclaves consentants de notre propre mental. Ce mental que nous et nos ascendants avons, développé de cette façon au cours des âges sous l’excuse de l’évolution.

Encore une fois, restez très attentif, lorsque vous désirez cultiver l’abandon. Restez lucide, car cet état si complexe à maîtriser, comporte des pièges subtils. De ce fait, le leurre si souvent observé pourrait freiner votre désir de pardonner.

J’aimerais vous raconter une de mes propres expériences. Par le passé, j’ai très souvent eu à faire des offrandes, que ce soit en allant à l’église, ou lors de mes différents voyages et sorties. J’ai cultivé une attitude qui m’amenait à faire une offrande lorsque je rencontrais un mendiant sur le bord d’un trottoir. À un certain niveau, je me suis sentie obligée de faire ce geste. Et quand je ne le faisais pas, je sentais une certaine gêne en moi. Lorsque j’ai commencé à vraiment remettre en cause mes intentions racines derrière ces gestes de bonté, je me suis surprise de reconnaître le résultat. Mes gestes étaient calculés, car j’attendais toujours quelque chose en retour : un merci, une attention et surtout une reconnaissance de Dieu ! C’est cette attente de la bonté divine qui me donnait la plus grande motivation. Oui, me disais-je souvent : « Dieu, laisse-moi te montrer ma bonté et récompense-moi ».