Le Premier des habitants du royaume de l'Ouest - José Moselli - E-Book

Le Premier des habitants du royaume de l'Ouest E-Book

José Moselli

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Beschreibung

Un ancien officier de marine, Murphy Knobbles, déchu à cause de son goût pour le jeu accepte de voler une statuette égyptienne au British Museum. Sa tentative échoue mais parvient néanmoins dans sa fuite a dérober un cartouche qui indique la position d'une statue en or dans le tombeau de Thoutmosis III.

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Le Premier des habitants du royaume de l'Ouest

Le Premier des habitants du royaume de l'OuestL'ŒuvrePage de copyright

Le Premier des habitants du royaume de l'Ouest

José Moselli 

L'Œuvre

Accroupi, immobile, entre le socle d’une statue d’Aménophis et l’angle d’une muraille, dans la quatrième salle des antiquités égyptiennes du British Museum, à Londres, Murphy Knobbles se livrait à de pénibles réflexions…

Oui. Il en était là, lui qui avait été un brillant officier de la flotte britannique, un de ceux parmi lesquels se recrutent les amiraux de la Grande Flotte… Il en était là. Caché, comme un voleur qu’il allait être, en attendant la fermeture du muséum. S’il était surpris… Mais – quoi ? Il n’en était plus à cela près !… Il avait trop aimé le jeu. Il l’aimait encore. Il avait joué… Il avait perdu… Pour régler ses différences, il avait puisé dans la caisse du « battle-ship », dont il avait la garde… Une inspection inopinée avait tout fait découvrir. Les autres officiers s’étaient cotisés, afin d’éviter le scandale. Il ne fallait pas que l’honneur de la flotte fût terni. Murphy Knobbles avait dû démissionner… Ensuite, ç’avait été la déchéance. Toujours le jeu. Murphy Knobbles avait exercé toutes sortes de métiers – plus ou moins louches. Plusieurs fois, il avait été arrêté, semoncé – relâché faute de preuves, un peu par pitié.

Et, maintenant, il attendait, caché dans ce recoin du British Museum. Il attendait la nuit pour voler une statuette d’argent représentant le roi Ramsès II… Une petite statuette, absolument intacte, une des gloires du British Museum. Un milliardaire la convoitait. Les milliardaires ont de ces fantaisies. Celui-là collectionnait les antiquités égyptiennes… L’antiquaire arménien Habib Belchian, avec qui Murphy Knobbles avait déjà conclu quelques affaires pas très claires, s’était chargé de procurer la statuette convoitée par son client… Il s’en était entretenu, prudemment d’abord, puis plus clairement, avec Murphy Knobbles, qui avait d’abord refusé, avec indignation… Mais Habib Belchian possédait un certain chèque, émis par Murphy Knobbles sur une banque où il ne possédait aucun dépôt… Chèque sans provision. En Angleterre, on punit cela de plusieurs années de prison…

Contre la remise de ce chèque et la somme de cinq cents livres sterling, Murphy Knobbles avait accepté de voler la statuette de Ramsès II et de la remettre à l’antiquaire… Habib Belchian allait certainement la revendre cent fois ce prix. Si seulement Murphy Knobbles avait connu le milliardaire… Mais il va de soi que Belchian s’était refusé à fournir la moindre précision sur son client. Secret professionnel. Prudence élémentaire…

Murphy Knobbles pensait à tout cela. Il se jurait de rentrer dans le droit chemin… Avec les cinq cents livres de l’Arménien, il allait se renipper, s’installer dans un hôtel décent… Et il chercherait une place d’officier sur quelque navire marchand… C’était possible… Et il ne jouerait plus. Mais, en se faisant cette réflexion, il souriait amèrement, car il savait bien qu’il jouerait encore, qu’il jouerait toujours…

Le gardien de la salle IV passa, traînant ses semelles sur les dalles. Depuis longtemps, le dernier visiteur était parti. Et, bientôt, ce fut la nuit. À travers les vitres embuées des fenêtres de l’immense salle, une clarté jaunâtre, fantomatique, filtra. Au dehors, le fog – l’éternel brouillard de Londres – épaississait l’air, étouffant tous les bruits.

Murphy Knobbles, qui était immobile depuis plusieurs heures, jugea qu’il pouvait sans risque quitter sa cachette. Avec des mouvements lents et calculés, afin de ne pas risquer de produire le moindre bruit, il se mit debout et s’étira…

Il s’était renseigné. Il savait que des rondes passaient à onze heures du soir et à quatre heures du matin. Il avait décidé d’agir à deux heures…

La montre de son poignet – une montre de nickel à bon marché, que lui avait fournie Habib Belchian – marquait à peine sept heures du soir…

Murphy Knobbles soupira. Un gardien pouvait passer. Il se replaça dans sa cachette…

Et les heures se succédèrent. De temps à autre, Murphy Knobbles percevait des frôlements, des craquements, des bruits vagues… Ses yeux, accoutumés à l’obscurité, pouvaient distinguer les faibles ombres portées sur le dallage par les étranges statues qui peuplaient la salle… des dieux, des rois, des démons, des animaux… Tout près de lui, à quelques mètres, il apercevait la ligne de vitrines contenant bijoux et statuettes. C’était dans une de ces vitrines qu’était la statuette du roi Ramsès II… Murphy Knobbles s’était muni d’un diamant acéré, d’un peu de mastic, d’une petite pince – un attirail de cambrioleur qu’il sentait dans la poche de son veston… Il avait aussi une petite lampe électrique. Habib Belchian, qui le savait combatif, lui avait conseillé de ne pas emporter d’armes. Cela valait mieux. Sous tous rapports. Murphy Knobbles s’était laissé convaincre.

La ronde de onze heures passa – à onze heures et demie, alors que l’ancien officier ne l’attendait plus. Deux hommes dont l’un était muni d’une puissante torche électrique, dont il balayait distraitement l’espace autour de lui… Ils traversèrent rapidement, sans s’arrêter, la quatrième salle et disparurent…

Plus que deux heures.

Murphy Knobbles se sentit plus optimiste.

Et – enfin ! – il jugea le moment venu… Les aiguilles de sa montre indiquaient deux heures moins dix…

Il lui semblait qu’il était là depuis plusieurs mois !

Sans bruit, il marcha vers la ligne de vitrines occupant le centre de la salle. C’était dans la troisième qu’était enfermée la statuette de Ramsès II. Murphy Knobbles en avait repéré l’emplacement avec soin.

Il atteignit la vitrine et, avec son diamant, entreprit de découper un large cercle dans le verre… Ce cercle enlevé, il passerait la main dans l’ouverture et saisirait la statuette, qu’il voyait luire dans l’ombre…