La Corde d'Acier - José Moselli - E-Book

La Corde d'Acier E-Book

José Moselli

0,0
0,99 €

oder
-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Dans le Paris du début des années 20, un titre fait la une des journaux: un célèbre avocat daffaires vient de disparaître. Mais cette disparition est rapidement suivie de quelques autres. Points communs qui ne feront quépaissir le mystère: les disparus seront retrouvés morts bien loin de Paris, une corde dacier autour de la cheville. Cela semble inextricable, la police se casse les dents sur cette affaire. Cest alors que linspecteur Henri Fougeray se décide à suivre sa propre piste. Une voiture trop pressée, une villa de briques, un garage. Et derrière tout ça? Linspecteur Fougeray est tenace, suivons-le

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



José Moselli

LA CORDE D’ACIER

©2020 Librorium Editions

Tous droits réservés

Librorium Editions

I

DANS une agglomération aussi gigantesque que celle de Paris et de sa banlieue, les crimes sont forcément nombreux : assassinats, attentats de toutes sortes, vols, cambriolages, disparitions, sont choses courantes. Ils ont leur place marquée dans les journaux, sous le titre général de Faits divers.

Pendant les vacances parlementaires, ou lorsque les événements internationaux ne « donnent » pas, les journalistes à court de copie sortent un fait divers et le détaillent. Un gros titre, large de deux colonnes, signale à l’attention du lecteur le terrible attentat de la rue X…, ou le crime affreux de l’avenue Z… Et les moindres circonstances de l’assassinat ou du meurtre sont minutieusement relatées. Il faut bien remplir le journal !

Et si, le lendemain, quelque scandale ou autre survient, le « grand » crime de la veille est de nouveau relégué à sa place, dans les faits divers. En quelques lignes, l’on apprend au lecteur que l’enquête suit son cours. Et, aussi bien, le lecteur, habitué et sceptique, porte son intérêt sur d’autres événements.

Était-ce parce que le fait se produisit un dimanche et que, ce jour-là, tribunaux, Chambre et Sénat aussi bien que conseil municipal chômant, les journalistes ont peine à remplir les colonnes de leurs feuilles ? Ou bien fut-ce à cause de la notoriété de la victime ? Toujours est-il que les journaux annoncèrent au public par un énorme titre sur trois colonnes la mystérieuse (expression consacrée) disparition du célèbre avocat Milcent.

Une disparition, n’est-ce pas ? est toujours mystérieuse. L’on ne disparaît jamais au grand jour, devant tout le monde ! Mais il faut bien le dire, la disparition de Me Milcent justifiait véritablement son qualificatif de mystérieuse.

L’avocat Jacques Milcent habitait à Montmorency, près d’Enghien, une somptueuse villa qu’entourait un parc immense. Car Jacques Milcent était ce qu’on est convenu d’appeler un « prince » du barreau. Avocat d’affaires, il avait plaidé dans presque toutes les grandes causes commerciales des dernières années. Grâce à son talent, à sa facilité d’élocution, à sa science des affaires, des compagnies d’assurances avaient gagné des procès douteux, dont l’enjeu se montait à des millions.

Jacques Milcent avait comme clients des banquiers, de grandes sociétés financières. Et ses honoraires, on le comprend, étaient considérables.

Or, ce dimanche-là, Jacques Milcent, après son déjeuner, s’était promené avec quelques amis dans le parc de sa villa. Deux banquiers richissimes, un ancien président du Conseil des ministres, avaient passé l’après-midi avec lui. Ils l’avaient quitté un peu avant 6 heures.

À 6 heures, l’avocat Pierre Ferger, un des secrétaires de Jacques Milcent, l’avait rejoint. Les deux hommes étaient restés jusqu’à 7 heures dans le cabinet de travail de Jacques Milcent. Puis Pierre Ferger avait quitté son patron et était reparti pour Paris.

À 7 heures et demie, Milcent avait dîné seul, après avoir ordonné à son chauffeur de préparer la limousine, pour le conduire à Paris.

Or, c’était en vain que le chauffeur de l’avocat, ayant fait avancer l’auto devant le perron de la villa, avait attendu son maître. Jacques Milcent n’avait pas paru.

Le chauffeur, après une heure d’attente, avait appelé le valet de chambre, lequel était allé aux nouvelles. Mais ce dernier avait inutilement frappé à la porte de la chambre à coucher de l’avocat. Il n’avait pas reçu de réponse. Il était entré. Il avait fouillé la chambre, le cabinet de toilette, la salle de bains. Personne. Il avait visité la villa entière, depuis la cave jusqu’aux combles ; pas trace de Jacques Milcent.

Le parc avait été battu dans tous les sens, sans résultat. Les gardiens, installés dans une petite construction, contre la grille principale, n’avaient vu entrer ni sortir personne.

Les domestiques de Me Milcent avaient attendu, pensant que leur maître, pris de quelque fantaisie, avait voulu sortir sans être vu. Mais le valet de chambre de l’avocat, ayant machinalement examiné les meubles du cabinet de travail de son maître, avait constaté que les clés des deux secrétaires et celles du grand cartonnier étaient dans leurs serrures.

Le valet de chambre, sachant que Me Milcent était un homme méfiant, qui ne laissait jamais ses clés en place, avait eu l’idée d’ouvrir les meubles et avait constaté que le cartonnier contenant les dossiers des affaires en cours était vide !…

Il avait alors pensé à un crime et avait prévenu la police par téléphone.

C’était tout ce qu’on savait pour le moment. Mais le fait était assez étrange par lui-même !

Et la disparition du célèbre avocat et de ses dossiers devait causer d’autant plus d’émotion, du moins dans le monde des affaires, que Jacques Milcent avait été mêlé, et l’était encore, à de nombreux procès… De toute évidence, l’avocat avait dû être enlevé en même temps que ses dossiers, et assassiné, peut-être.

Malgré cela, sa disparition aurait été vite oubliée du grand public – l’on oublie vite, à Paris ! – si, deux jours plus tard, les journaux n’eussent annoncé un fait semblable.

Cette fois, il s’agissait du banquier Séraphin Bernardeau, président du Conseil d’administration du Syndicat sidérurgique européen, une affaire au capital de plusieurs centaines de millions.

Séraphin Bernardeau habitait un petit hôtel à Passy, dans la rue Mozart.

Le mercredi matin, Fortuné, son premier valet de chambre, qui venait, comme chaque jour, pour éveiller son maître, avait trouvé défait le lit du banquier. Défait et vide. Vide aussi la chambre, ainsi que le cabinet de toilette. Et vide également le meuble de Boule placé dans le cabinet de travail du financier. Ce meuble de Boule renfermait un très moderne coffre-fort où Séraphin Bernardeau plaçait certaines de ses valeurs, les autres se trouvant dans les caves blindées du Syndicat sidérurgique.

Or, le valet de chambre, en cherchant son maître dans le cabinet de travail, avait vu le coffre grand ouvert, béant, et nettoyé comme si l’on s’était servi d’un aspirateur par le vide ! Les rayons d’acier étaient nus. Pas un brin de papier n’avait été laissé. Du travail proprement fait !

Et le concierge de l’hôtel n’avait rien entendu… Dans l’avenue Mozart, nul ne s’était aperçu de rien. Les agents de faction n’avaient rien constaté d’anormal. Ils étaient occupés, d’ailleurs, à se garer de la pluie. Car, cette nuit-là, un véritable déluge s’était abattu sur Paris.

Table des matières

I

II

III

IV

V

Catalogue Librorium Editions

Guide

Couverture