Le prince d'Adria - Laurence Smits - E-Book

Le prince d'Adria E-Book

Laurence Smits

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Beschreibung

Vous aimez les coups de foudre, les familles royales et leurs coutumes? Embarquez alors pour le royaume d'Adria. Vous ne le connaissez pas? C'est normal; il se situe aux confins de l'Ecosse. Après une rupture plus qu'éprouvante, Elizabeth, bordelaise, a besoin de se changer les idées et décide de passer le 31 décembre e la nouvelle année à New York. Quoi de mieux que de se perdre dans la foule pour se retrouver? Elle ne s'attend à rien, elle profite du spectacle. Mais, le hasard est là qui rôde...Elle tombe dans les bras d'un inconnu, qui se trouve être le prince d'Adria. Il est dans la Grosse Pomme incognito. Il ne rêve que de s'évader des contraintes et du protocole pesant. La foule en liesse entraîne la rencontre entre les deux étrangers, lui futur roi d'un minuscule royaume, elle, citadine à Bordeaux. Leurs chemins qui semblent tout tracés vont-ils se rencontrer?

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Seitenzahl: 297

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Table des matières

A la mémoire de ma chère maman, Lucette, que je viens de perdre en ce mois d’août 2022

Chapitre 1 Rencontre insolite

Chapitre 2 Découverte inattendue

Chapitre 3 Déjeuner gastronomique

Chapitre 4 Central Park dans toute sa splendeur

Chapitre 5 Retour au château

Chapitre 6 Souvenirs et révélations

Chapitre 7 Communication croisée

Chapitre 8 Le clan Morel

Chapitre 9 Confrontation

Chapitre 10 Vagues pensées

Chapitre 11 Confidences

Chapitre 12 Nouvelle vie en perspective

Chapitre 13 Vœux exaucés

Chapitre 14 Célébration

Chapitre 15 Préparatifs intensifs

Chapitre 16 Arrivée incognito

Chapitre 17 Adaptation bordelaise

Chapitre 18 Boutiques, réalité et confidences

Chapitre 19 Visites organisées

Chapitre 20 Sortie Pascalienne

Chapitre 21 Premiers émois

Chapitre 22 Au grand jour

Chapitre 23 Au plus haut niveau

Chapitre 24 Confusion

Chapitre 25 Une nouvelle étape

Chapitre 26 Silence et protocole

Chapitre 27 Confidences pour confidences

Chapitre 28 Adaptation

Chapitre 29 Confirmation Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 30 Une riche idée

Chapitre 31

Chapitre 32 A cœur ouvert

Chapitre 33 Futur et passé se mêlent

Chapitre 34 Visite en amoureux

Chapitre 35 Potins et royauté

Chapitre 36 Cousinade

Chapitre 37 Découvertes

Chapitre 38 Inimitié

Chapitre 39 Présentations officielles

Chapitre 40 Visite du royaume

Chapitre 41 Insistances

....

Erreur ! Signet non défini.

Chapitre 42 Tergiversations

Chapitre 43 Passation

Chapitre 44 Hostilité maternelle

Chapitre 45 Entrevue royale

Chapitre 46 La nouvelle

Chapitre 47 Intimité

Chapitre 48 Retrouvailles forcées

Chapitre 49 Stupeurs et tremblements

Chapitre 50 Parcours royal

Chapitre 51

Chapitre 52

Chapitre 53 L’orage gronde

Chapitre 54 Retour en catimini

Chapitre 55 Début des obligations

Chapitre 55 Présentation officielle

Chapitre 56 Retour et décisions

Remerciements

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Un mot sur l’autrice

Crédits

Ce livre est une fiction. Tout référence à des événements historiques, des comportements de personnes ou des lieux réels serait utilisée de façon fictive.

Les autres noms, personnages, lieux et événements sont issus de l’imagination de l’auteur, et toute ressemblance avec des personnages vivantes ou ayant existé serait totalement fortuite.

Les erreurs qui peuvent subsister sont le fait de l’auteur.

A la mémoire de ma chère maman, Lucette, que je viens de perdre en ce mois d’août 2022.

Chapitre 1

Rencontre insolite

Elizabeth a décidé de changer d’air pour les fêtes de fin d’année, pour oublier la séparation tumultueuse qu’elle a vécue cette année. Elle a opté pour une destination lointaine: les Etats-Unis. Et pour célébrer la nouvelle année, elle a donc choisi New York, la Grosse Pomme. Elle a décidé de se trouver à Times Square au cœur de Manhattan le 31 décembre au soir pour accueillir la nouvelle année, qu’elle imagine pleine de promesses. Ce serait une année de changement, elle le sent au fond d’elle. Ce voyage, dont elle rêve depuis fort longtemps, se réalise enfin.

Une foule impressionnante de plusieurs centaines de milliers de personnes est déjà agglutinée sur la place la plus célèbre de la ‘ville qui ne dort jamais’. Elle se trouve assez loin du One Times Square Building où la gigantesque boule lumineuse en cristal doit commencer sa descente juste avant minuit. Pour l’instant, l’objet féérique est encore accroché tout en haut de son mât. Elizabeth est arrivée de bonne heure pour se frayer un chemin dans cette foule dense et attendre le moment fatidique.

Il fait froid, elle ne peut pas bouger. Elle est bloquée telle une sardine dans sa boîte et chahutée par la foule compacte. Au moins, elle lui tient chaud. Times Square brille de mille feux comme à son habitude. On se serait cru en plein jour. Elle ne fait nullement attention aux gens qui l’entourent. Ils sont excités par l’intensité du moment. Elle reste calme au milieu de cette agitation. Elle est surtout frigorifiée.

Un mouvement de foule la précipite dans les bras d’un homme à ses côtés.

—Oh, pardon, mille pardons, dit-elle en guise d’excuse.

—Ce n’est pas votre faute. Il y a tellement de monde ce soir. Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de mal, répond l’inconnu.

—C’est difficile de faire autrement avec cette foule, continue la jeune Française.

—C’est vrai, mais le moment est magique, vous ne…

Le jeune homme ne peut terminer sa phrase, chahuté par un second mouvement de foule. Il a la présence d’esprit d’attraper le bras de la belle inconnue.

—Il serait temps de faire les présentations avant que nous soyons écrasés tout de bon. Moi, c’est Harry. A qui ai-je l’honneur?

—Euh, Elizabeth avec un Z. Vous venez d’où avec ce charmant accent écossais, si je puis me permettre?

—Du royaume d’Adria. Et vous avec cet accent pas tout à fait anglais mais presque?

—De Bordeaux en France. Vous connaissez ?

—Oui, bien sûr. Qui ne connaît pas Bordeaux ! Et vous, vous connaissez mon pays ?

—Pas du tout. C’est où en fait ? Vous avez dit quoi déjà ?

—Mon pays s’appelle Adria ; il se situe au nord de l’Angleterre ou au sud de l’Ecosse, si vous préférez.

—Vous faites quoi dans la vie ? Oh, oubliez ma question, je suis trop curieuse.

—Il n’y a pas de mal à connaître le métier d’un inconnu. Je suis prince.

—Dans ce cas, moi, je suis la reine d’Angleterre ! répond Elizabeth du tac au tac.

Ils sont tous les deux pris d’un fou rire alors que la boule s’active le long de son mât. Le décompte commence: 9,8,7,6,5,4,3,2,1…On entend hurler « Happy New Year !» de tous les côtés de la place. Le prétendu prince souhaite la bonne année à Elizabeth en l’embrassant sur les deux joues, comme le veut la tradition. Ils se souhaitent le meilleur pour l’année à venir. Mais, dans un nouveau mouvement de foule, leurs lèvres se frôlent malgré eux. Elle en est gênée. Pour dissiper ce trouble, ils se mêlent aussitôt à la liesse générale en s’ouvrant un passage dans la foule, sous une pluie de confettis.

Harry tient fermement la main de la jeune femme. On bouge un coup à gauche, un coup à droite, un coup en avant, un coup en arrière. On ne se parle plus, on se regarde et on rit. La musique accompagne cette danse improbable et mémorable. Une fois la boule éteinte, un rapide feu d’artifice claque sous les vivats et les baisers des fêtards.

—Harry, tu veux mon numéro de téléphone? ose proposer Elizabeth en tutoyant Harry, soudain prise d’un élan d’amitié pour ce bel inconnu au charme fou qui ne faisait pas partie de sa vie vingt minutes auparavant.

—Bonne idée Elizabeth ; malheureusement, je n’ai pas pris mon portable.

—Attends, ne bouge pas, j’ai une idée.

Elle sort son stylo du fatras de son sac et elle inscrit le 0684173328 sur son avantbras gauche. Le geste fait sourire son cavalier de la Saint-Sylvestre.

—Si tu prends une douche en rentrant à ton hôtel, tu ne pourras pas m’appeler. C’est à toi de voir.

—Oh, je vais y faire attention comme à la prunelle de mes yeux et le recopier rapidement, la rassure-t-il en clignant d’un œil. Tu veux bien te promener un peu avec moi maintenant que le spectacle est terminé ?

—Volontiers, s’entend-elle répondre.

Ils déambulent ainsi dans les rues du quartier. Elizabeth a remarqué une silhouette qui les suit depuis leur départ de Times Square et en fait part à Harry.

—Ne t’inquiète pas, je suis là, je suis ton ange gardien. Je te protège.

—En plus d’être prince, tu es aussi ange gardien. J’ai beaucoup de chance alors. Tu as d’autres talents que tu m’aurais cachés? lance-t-elle d’un ton goguenard, sans croire une seule seconde à son titre de prince. On ne se connaît pas Harry, mais j’ai passé une sacrée soirée du Nouvel An en ta compagnie et je t’en remercie vivement.

—Tout le plaisir a été pour moi, Elizabeth, reine de Bordeaux, si tu me permets de te donner ce titre, qui vaut mieux que celui de reine d’Angleterre, n’est-ce pas ?

—Bien sûr, si cela te convient, alors ça me va. Ça me plaît en tout cas. C’est bien la première fois qu’un homme me considère comme une reine !

Elizabeth se sent bien auprès de cet habitant mystérieux du royaume d’Adria, sans qu’elle sache dire pourquoi. Harry la laisse à la porte de son hôtel. Il ne s’impose pas pour prendre un dernier verre en sa compagnie. C’est un homme galant et respectueux. Ils se serrent la main en guise d’au revoir. Leurs chemins se séparent précisément devant l’hôtel Chelsea. Ils projettent de s’appeler dès leur retour dans leur pays respectif.

La jeune femme est ravie de sa soirée de la Saint-Sylvestre, la meilleure jamais vécue assurément. Cette expérience unique, les lumières étincelantes, le magnifique décor et son charmant cavalier inconnu ajoutent à son émerveillement. Elle s’est offert un Nouvel An féérique, une folie américaine, tout ce qu’elle n’avait jamais connu en France.

Chapitre 2

Découverte inattendue

Elizabeth est réveillée en sursaut par la sonnerie de son téléphone . Qui peut bien l’appeler si tôt en ce premier janvier ? Sa mère ? Sa sœur ? Cela l’étonnerait fort. Elle n’a pas assez dormi et elle désire rester encore un peu dans son lit, blottie sous la couette à rêvasser. C’est quand même le premier janvier et elle a le droit de rester sous la couette ! Elle n’a rien de prévu ce jour-là et elle n’a aucune envie de se presser. Elle est en vacances tout de même.

—Bonjour et Bonne Année, Elizabeth! entend-elle au loin.

—Oui, bonjour. C’est qui à l’appareil ? s’enquiert-elle, le cerveau embrumé de sommeil.

—C’est le prince Harry de Times Square. Je te réveille peut-être ? Tu te souviens de moi ? Je t’ai aidée hier soir à ne pas te faire écraser par la foule !

—Bien sûr que je me souviens de toi. Bonne Année à toi aussi Harry ! parvient-elle à articuler.

Elle n’ose pas lui avouer qu’il l’a sortie brutalement de son sommeil. Après tout, elle a aussi sa part de responsabilité : pourquoi n’a-t-elle pas laissé son portable en mode silencieux, comme elle le fait d’habitude avant de se coucher ?

—Tout va bien ?

—Le téléphone m’a réveillée, ne t’inquiète pas , ce n’est pas grave. C’est gentil de m’appeler en tout cas.

—Je te présente toutes mes excuses. Je vais te laisser dormir dans ce cas…

—Non, non, Harry, ça va. Je suis pleinement réveillée maintenant. Je peux faire quelque chose pour toi?

—Effectivement. Je voulais te proposer, si tu es d’accord bien évidemment, de passer la journée avec moi. Je repars demain dans mon pays. Aussi je souhaitais en profiter pour arpenter les rues de New York. Je me suis dit, autant le faire en bonne compagnie, si tu n’y vois pas d’inconvénient bien sûr !

—Je serai ravie de t’accompagner, Harry. Tu me laisses le temps de me préparer et de prendre un solide petit-déjeuner. Tu peux me rejoindre, disons, d’ici une heure à mon hôtel ? Ça te va ?

—Ce sera parfait. Prends ton temps. A tout à l’heure, Elizabeth.

Harry a raison : quoi de mieux en ce premier jour de l’année que de découvrir New York à pied ? Elizabeth aurait fait quoi d’autre s’il ne l’avait pas appelée ? Bien sûr qu’il faut découvrir cette ville à pied. Elle n’a pas encore pris le temps de se balader dans les avenues célèbres depuis son arrivée. Elle avait plutôt l’intention à vrai dire de visiter la ville dans un bus pour touristes. N’étant pas une sportive accomplie, marcher toute la journée en plein hiver lui parait une épreuve hors de sa portée. Mais, elle se doit de relever ce défi sportif : elle ne peut pas décemment montrer une quelconque fatigue ou renoncer sous peine de se couvrir de honte.

—Bonjour Elizabeth. Tu es ravissante. Voilà ce que je te propose. Tu me diras si mes itinéraires te conviennent. N’hésite pas à me faire savoir si tu as d’autres idées.

—C’est la première fois que je viens à New York, alors je me fie à toi. Tu as l’air de connaître la ville mieux que moi.

—Disons que j’aime bien venir ici de temps à autre me changer les idées. Pour commencer, je te propose de nous rendre en métro sur le pont de Brooklyn. C’est ma promenade préférée. Tu verras comme la vue est impressionnante. C’est mieux de démarrer à cet endroit le matin pour profiter du soleil qui éclaire le Financial District. Comme c’est ta première visite à New York, cette promenade va-t’en mettre plein la vue !

—J’ai hâte !

—Tu verras, de ce pont, on a une vue grandiose sur Manhattan. C’est juste époustouflant ! De là, on pourra rejoindre facilement le World Trade Center et Wall Street. La promenade dure trente minutes, mais elle est très agréable, tu verras Elizabeth.

—Tu crois qu’on va pouvoir marcher tout ça Harry ?

—Moi, oui. Ecoute, si tu es fatiguée, on pourra toujours louer des trottinettes électriques. On va prendre notre temps pour admirer toutes ces splendeurs autour de nous. On ne fait pas une course, n’estce pas ? A moins que tu en aies envie… ?

—Loin de moi cette idée. Je dois t’avouer que je suis une piètre marcheuse. Alors, on fait quoi après ?

—J’ai fortement envie de t’emmener sur la High Line. Tu as dû le lire dans les guides ; cette promenade suit le parcours d’une ancienne voie de chemin de fer. Elle est surélevée, on domine le trafic. J’ai découvert l’an dernier un nombre incroyable de fresques tout au long de ce parcours. Je suis sûr que tu vas apprécier. Elizabeth regarde Harry lui expliquer leur programme de la journée. Elle le voit au grand jour pour la première fois et elle l’écoute attentivement. Il a une voix douce et convaincante à la fois . Il ressemble à un homme d’affaires, élancé et musclé, ou mieux, à un acteur de film romantique sur Netflix. Les dents blanches et bien rangées, impeccable sur lui, bref, aucun défaut à signaler.

Pour une fois, elle est tentée de se laisser guider. Elle a toujours essayé de tenir les rênes de sa vie, même au temps où elle formait un couple avec Jérôme, l’homme qui l’a quittée l’été précédent et qu’elle essaie d’oublier tant bien que mal. Le hasard lui offre, le temps d’une journée, l’occasion de se laisser aller en compagnie d’un homme charmant. Se laisser conduire, sans réfléchir, sans rien préparer à l’avance, se fier à son instinct et faire confiance à une tierce personne. Ces sensations lui sont totalement inconnues. Harry, par ses explications limpides, parvient à lui transmettre sa passion de New York.

—Ensuite, nous pourrions nous balader du côté de Times Square pour descendre à Wall Street. De cette façon, nous pourrons admirer quelques-uns des principaux monuments de la ville, qu’en dis-tu ?

—J’en dis que c’est parfait. La visite s’arrête là?

—Non, loin de là. Je te réserve une surprise pour soulager tes pauvres pieds martyrisés. On se rendra à Roosevelt Island pour prendre le téléphérique. Comme ça, on bénéficiera d’un point de vue magnifique sur Midtown.

—Il y a un téléphérique dans la ville ? Je n’en savais rien. Ça va être sympa de prendre de la hauteur, même si je suis sujette au vertige.

—Tout ira bien. Ne t’inquiète pas pour le déjeuner. J’ai mes adresses privées. Je te réserve une surprise de taille. Mais pas un mot pour l’instant. Après le repas, ah non, je ne te dis rien de plus. Tu verras bien.

—Le suspense est à son comble. Allons, ne perdons plus une minute, ton programme alléchant a mis mes pieds en éveil. Ils n’en peuvent plus d’attendre !

Elizabeth a plein de questions à poser à Harry pendant leur déambulation dans les rues de New York. Comment cela se fait-il qu’il connaisse aussi bien cette mégalopole alors qu’il vit en Angleterre ? Quel est son métier exactement ? Prince, elle n’y a pas cru un seul instant. Comment un prince peut-il se balader tranquillement dans les rues d’une ville qu’il connaît si bien sans jamais se faire aborder par qui que ce soit ni surtout par aucun journaliste people? Tout cela est bien mystérieux à ses yeux.

—Voilà ce que je te suggère après le déjeuner dans mon restaurant préféré, prononce Harry interrompant le flot des pensées de la jeune femme. Je suppose que tu n’as pas eu encore le temps de te balader dans Central Park. Alors, ce sera chose faite. Ne fais pas les gros yeux, nous ne marcherons plus. Nous traverserons le parc en …. Devine !

—En trottinette électrique ?

—C’est ton moyen de transport préféré, on dirait. Non, non. Ce sera un moyen de transport nettement plus exotique.

— ?

—Nous nous baladerons en calèche. Ainsi, tes pauvres pieds me remercieront de cette pause bienfaisante.

—Tu veux dire une calèche tirée par des chevaux ?

—Tu ne veux pas qu’elle soit tirée par des ânes tout de même, Elizabeth ?

Elizabeth essaie de se rattraper sans savoir quoi dire. En tout cas, l’idée de voir des ânes traverser les allées de Central Park la fait rire aux larmes. Elle ne peut plus s’arrêter. Harry secoue la tête comme pour chasser l’image. A-t-il imaginé se balader à ses côtés avec des ânes ? L’idée est saugrenue. Ils ne peuvent s’empêcher d’imaginer la scène dans leur tête.

Ils restent plantés au milieu du trottoir, en se tenant les côtes. Ils se sourient tout en se tenant l’un en face de l’autre, séparés par une courte distance. Elizabeth peut sentir son souffle quand il rit et l’odeur de son après-rasage, une fragrance rassurante, chaude, presque paternelle, où se mêlent des odeurs de pâtisserie et de vanille. Elle ne sait dire si c’est réellement le parfum de l’homme qui se tient en face d’elle ou l’odeur des cookies qui se répand dans la rue. La scène lui a ouvert l’appétit.

—Je crois bien que j’ai faim. Si nous allions déjeuner Harry ? J’ai hâte de découvrir ce restaurant dont tu m’as tant vanté les mérites. En fait, j’ai sacrément besoin de faire une pause.

—Eh bien soit. A ta guise, ma chère . Tes souhaits sont des ordres.

Elizabeth affiche son plus beau sourire pour Harry. Si elle osait enlever ses chaussures, elle serait sûre que ses pieds endoloris l’auraient fait hurler tellement ils étaient furibonds. Elle n’a jamais autant marché de sa vie et son corps lui réclame de cesser toute activité sur-le-champ sous peine de tomber d’inanition en pleine rue. Son sauveur, dont elle ne sait par ailleurs que le prénom et le pays dans lequel il vit, aurait été enchanté de la secourir une nouvelle fois. De cela, elle est sûre. Il est attentif à son bien-être et demande à intervalles réguliers si elle suit le rythme.

Elizabeth fait bonne figure. Elle ne va pas commencer à geindre alors que leur déambulation dans les rues de New York leur permet d’admirer tout ce que la ville a de plus beau à offrir. D’ailleurs, elle ne sait plus où poser son regard, tant elle est émerveillée par tant de beauté. Seule, jamais elle n’aurait visité la ville de cette façon. Elle doit avouer que de la traverser à pied vaut son pesant de souvenirs. Ses pieds endoloris peuvent bien patienter jusqu’au soir. En effet, elle leur a promis un super massage pour les récompenser de leurs efforts !

Chapitre 3

Déjeuner gastronomique

Le restaurant préféré de Harry n’est autre que le Bernardin à quelques encablures de Times Square, dans le Theater District. Elizabeth n’a jamais mis les pieds dans un restaurant trois étoiles et elle est persuadée de ne pas être à la hauteur. Elle a un mouvement d’hésitation sur le trottoir en descendant du taxi.

—Ne t’inquiète pas Elizabeth, ce n’est aussi guindé que tu le penses. Le service est impeccable et décontracté, à l’américaine.

—Je ne suis pas habillée comme il convient pour l’occasion.

—Même si c’est l’un des meilleurs restaurants au monde, la simplicité est de mise, je t’assure, tente de la rassurer Harry. Le décor est typique et il est spécialisé dans les poissons et fruits de mer, tu aimes ? Tu sais qu’ici sur la côte est des Etats-Unis, le homard est mis à l’honneur.

Elizabeth n’a plus qu’à s’incliner et à suivre son guide. Elle ne sait pas à quoi s’attendre, n’ayant jamais fréquenté de restaurant gastronomique. Le maître d’hôtel les installe à une table devant une baie vitrée. Elle voit aussitôt les tableaux de maîtres accrochés ici et là aux murs de la salle. Le décor est empreint d’un charme bourgeois indéniable. L’atmosphère est feutrée.

Harry lui souffle de se faire plaisir. Aussi, elle commande un homard recouvert de cœurs de palmier accompagné de sa vinaigrette à l’orange. Suivent un bar avec ses cannellonis au maïs et sa sauce périgourdine, qui lui rappellent sa région d’origine. Puis, c’est un prosciutto de thon fumé et ses légumes marinés, assorti d’un kombu croustillant aux délicates saveurs asiatiques. Elizabeth n’a plus faim quand la tarte au chocolat noir et caramel qu’elle a commandée est servie. D’autant qu’une purée citronnée, saupoudrée de cacahuètes et un sorbet praliné complètent ce dessert gourmand. C’est à tomber par terre ! Comme, à la grande surprise de Harry, elle n’a bu que de l’eau jusque-là, elle reste alerte.

—Comment ça tu ne bois pas d’alcool ? s’étonne Harry. Eh bien moi, je commande un Château Haut-Bages Averous, un Bordeaux de 2001. Il est hors de question de déguster des plats aussi succulents avec de l’eau plate. Pour une Bordelaise, tu ne fais pas honneur à ta région Elizabeth.

—Je n’ai jamais vraiment apprécié le vin, tout au plus un fond de flûte de champagne, c’est tout.

—Si tu le souhaites, je peux commander du champagne, s’empresse-t-il d’ajouter. —Non, ça ira comme ça, je t’assure Harry. De plus, je tiens à partager la note avec toi.

—Je proteste. D’abord, tu es mon invitée et ensuite, c’est moi qui ai insisté pour déjeuner dans cet établissement. Tout le plaisir est pour moi. Je ne pensais pas y venir si bien accompagné.

Elizabeth ne sait que répondre et le remercie d’un sourire. Elle se sent à l’aise en compagnie de Harry et elle veut en savoir plus sur lui. Elle cherche une alliance à son doigt, sans en trouver une. Peut-être a-t-il une fiancée ou une petite amie qui l’attend dans son pays ? Aussi, pourquoi ne l’a-t-elle pas accompagné à New York pour fêter ensemble le Nouvel An ? Ce dont elle est sûre, c’est qu’il a l’âge de se marier. Elle aussi, d’ailleurs, doit-elle s’avouer.

Elle ne veut pas paraître grossière et le harceler de questions. Elle n’a pas à s’intéresser à sa vie. Leurs chemins se sont croisés par hasard un soir, mais leurs vies sont forcément différentes. Il faut qu’elle se souvienne de la raison pour laquelle elle est venue à New York en premier lieu : oublier sa séparation houleuse avec Jérôme, son ancien compagnon, six mois auparavant. Ils n’avaient pas les mêmes objectifs de vie, certes, mais sans crier gare, il l’avait larguée comme une vieille chaussette en lui envoyant ce texto, gravé dans sa mémoire : « Je ne supporte plus notre vie. J’ai besoin de réfléchir. Je ne veux pas me marier avec toi. Je te souhaite le meilleur Elizabeth. Ne m’en veux pas ! ».

C’est quoi déjà le meilleur quand on vit une rupture ? Elle l’ignore toujours. Elle avait échafaudé des plans avec lui. Ils se connaissaient depuis le lycée. Ils devaient se marier. C’était prévu. Elle avait organisé sa vie autour de lui. Elle ne savait même pas où il était parti vivre. Cela l’indifférait à présent. Elizabeth avait dû se reconstruire, envisager sa vie sans lui. Cependant, elle n’arrivait toujours pas à se défaire de ce sentiment d’inachevé qui avait le goût amer de l’échec, quand elle pensait à sa vie avec Jérôme.

—Puis-je me permettre de te poser une question, Harry ?

—Je t’en prie.

—Comment t’appelles-tu ? Je veux dire, quel ton nom de famille ?

—Suis-je bête ! Hier soir, je n’ai même pas pris le temps de me présenter dignement. Harry Mac Comber, pour vous servir Mademoiselle, précise-t-il en amorçant un début de révérence, tout en restant assis.

—Enchantée, Monsieur Mac Comber. Votre invitée se nomme Elizabeth Morel, lui répond-elle en arborant un large sourire.

Elizabeth lui serre la main.

—Dis-moi Harry, on peut continuer de se tutoyer maintenant que nous nous sommes présentés ? Tu m’as dit hier soir que tu venais d’un pays que je ne connais pas, Oria, c’est ça ?

—Tu n’as pas bien retenu le nom de mon pays, mais c’est normal. Il est tellement petit que personne ne le connaît vraiment. C’est Adria, un petit royaume, comme le royaume de Cumbria, coincé entre le nord de l’Angleterre et le sud de l’Ecosse, enclavé entre le Mur d’Hadrien et le Mur d’Antonin. Si tu préfères, mon pays se situe entre la rivière Tyne et le Firth of Forth d’un côté et le Firth of Clyde de l’autre. La Mer du Nord borde nos côtes est et la Mer d’Irlande fouette nos côtes ouest. Adria est en fait un des trois royaumes d’Ecosse, situé aux marches de cette fantastique région. N’hésite pas à me couper la parole Elizabeth, car je suis intarissable sur mon pays. Je pourrais en parler pendant des heures. Mes ancêtres sont en partie écossais, certains originaires des Highlands.

—Je suis impressionnée. Tu parles joliment de ton pays, dis-donc ! J’ai pourtant fait des études d’anglais à l’université de Bordeaux. Je réalise que je connais très mal ma géographie du Royaume-Uni en fait. On en a plutôt étudié l’histoire. Tu travailles dans le tourisme à Adria ?

—D’une certaine manière, en effet. Disons que je suis dans les relations publiques. Je suis en contact avec la famille royale et le gouvernement pour promouvoir mon pays. Je vis à Newstead, la capitale.

—Je pourrais t’écouter longtemps évoquer ton pays, c’est fascinant. Je ne suis jamais allée en Ecosse, bien que j’en meure d’envie depuis mes études.

—Alors, ce sera bientôt chose faite. Je t’inviterai dans mon royaume…

Sans vraiment prêter attention aux derniers mots prononcés par Harry, Elizabeth poursuit :

—Il est vrai que quand je visitais Londres, par exemple, pendant mes études, je n’avais jamais réfléchi que je mettais les pieds dans un royaume. Je n’y avais pas pensé en ces termes-là. Donc quand j’ai visité le Yorkshire, j’y ai même vécu un an, je n’étais pas si loin de ton pays alors ?

—Oh que non ! Et même toute proche, si tu veux mon avis.

—Incroyable !

Elizabeth doit faire une moue dubitative qui fait sourire Harry. Elle croyait connaître le Royaume-Uni, mais elle se rend compte, à ce moment précis, qu’elle est, en définitive, ignorante de ce qui compose ce pays, morcelé en tout petits royaumes.

Après ce repas somptueux, ils quittent le restaurant pour se rendre à Central Park en taxi. Si Harry lui propose encore de s’y rendre à pied, elle est sûre que ses pieds refuseront purement et simplement d’avancer.

Chapitre 4

Central Park dans toute sa splendeur

Il fait froid, l’air est glacial, mais la visite du parc en calèche ravit Elizabeth. C’est une balade très agréable et quelque peu romantique, même s’il n’y a aucune romance dans l’air. Elizabeth et Harry explorent les ponts, les fontaines et les statues, en nombre conséquent, qui font tout le charme de ce parc. Bien calée dans son siège, les jambes recouvertes d’un plaid écossais, elle est intriguée par un bruit de crécelle.

—C’est quoi ce bruit Harry ? Ce ne sont tout de même pas des cigales qui font ce bruit en plein hiver ? s’enquiert-elle auprès de son compagnon de voyage.

Cela le fait rire.

—Non, Elizabeth, loin de là. C’est le bruit des roues. Ecoutons ce que le cocher veut nous raconter sur l’histoire du Parc, veux-tu ?

Ils écoutent, avec attention.

—Saviez-vous, commence le guide en arrêtant la calèche, que le terrain du parc était tellement rocheux que les architectes ont dû faire venir de la terre du New Jersey pour pouvoir y planter des arbres ? A part certains rochers qui sont là depuis toujours, le parc a été complètement réaménagé. Il n’existait pas à l’origine. Sur ce terrain, il n’y avait que des marécages et des rochers. Les gens qui vivaient à cet endroit ont dynamité les rochers et ont planté 500 000 arbres. Saviez-vous que les travaux d’aménagement ont duré près de dix-neuf ans ? Son aspect actuel date de 1857. Je peux ajouter que nous avons des milliers d’écureuils à Central Park. Et les touristes ont du mal à me croire quand je leur dis qu’on y trouve aussi des phoques, des biches et des ratons-laveurs! D’autre part, le parc compte neuf mille bancs, mille six-cents lampadaires, vingt-une aires de jeux pour les enfants, sept lacs artificiels, deux patinoires, cinquante-et-une sculptures, quarante fontaines, trente-six ponts, trente courts de tennis, presque dix kilomètres de pistes et sept kilomètres pour pratiquer l’équitation. Vous avez l’air de douter, mais ce sont les vrais chiffres. Sans parler des deux-cent cinquante films qui y ont été tournés. Savez-vous que vous pouvez adopter un banc dans le parc pour dix mille dollars ? Si vous ne savez pas quoi faire de votre argent, bien sûr, cela va de soi…

L’avalanche de détails impressionne Elizabeth. Elle est loin de se douter que Central Park, situé en plein cœur de Manhattan, se résume à une cascade de chiffres aussi étourdissante. Sous le charme apparent se cachent de réels trésors. Elle songe à tous ces gens, immigrés pour la plupart, qui ont travaillé comme des bêtes de somme, pour construire cette ville. New York a été bâtie à la sueur du front de tous ces courageux ouvriers. Qui s’en souvient encore aujourd’hui quand il lève les yeux pour admirer tel ou tel gratte-ciel ? Du reste, le gigantisme de cette ville dépasse l’entendement. Il faut bien reconnaître que cette balade en calèche juste après les fêtes de fin d’année possède un charme magique. Il y a encore comme un parfum de l’ambiance de Noël dans l’air. Mais, c’est le dernier jour de Harry à New York et Elizabeth sait qu’ils vont devoir se séparer à l’issue de cette journéedécouverte de la ville.

Elle ne connaît son nouvel ami que depuis la veille au soir, mais elle a l’impression de le connaître depuis bien plus longtemps. Les circonstances exceptionnelles de leur rencontre rendent cette journée extraordinaire. Vraiment extraordinaire.

Pour se réchauffer après cette escapade en calèche, Harry propose à Elizabeth d’aller boire un chocolat chaud dans le Starbucks le plus proche. Les décorations de Noël sont toujours installées dans les vitrines et les pâtisseries abondent, surtout les cupcakes.

—Oh, que ça fait du bien ! dit-elle à Harry, enveloppant de ses mains sa tasse brûlante en carton.

—Après ce goûter impromptu, je te ramènerai à ton hôtel Elizabeth si tu n’y vois pas d’inconvénient, car je dois préparer mes bagages. Mon avion décolle demain à la première heure.

—Bien sûr. Je pense que j’ai besoin de me reposer et de prendre un bon bain chaud, l’assure-t-elle. Je te remercie d’avoir usé de ton temps pour me balader dans New York. J’ai vraiment passé une journée inoubliable !

—Tout le plaisir était pour moi, ma chère ! Je connais bien la ville mais j’y reviens toujours avec délice. Elle offre un tel contraste avec les villes de mon royaume. Ici, j’aime me perdre dans la foule, incognito.

—Je comprends. On ne connaît personne, mais on a le vague sentiment de faire partie d’un tout, d’un clan, de ceux qui peuvent dire : « j’y suis allé ! ».

Elizabeth est éreintée mais elle est un brin jalouse de constater que Harry se porte comme un charme après leur journée de marche. C’est, à coup sûr, un sportif de haut niveau. Elle aimerait prolonger les quelques heures qui restent en compagnie de son faux prince gentleman de Times Square, mais elle sait que le moment est venu de se séparer. Elle va sortir de son rêve, telle Alice au Pays des Merveilles, c’est inévitable.

—Tu vas bien Elizabeth ? Tu ne dis plus rien, s’inquiète Harry devant la porte de son hôtel.

—Oui, oui, bien sûr. J’étais perdue dans mes pensées, comme d’habitude. Merci mille fois de ta gentillesse et de ta disponibilité.

—Quand tu voudras venir à Adria, je te ferai visiter mon royaume, lui propose-t-il avec un plaisir non dissimulé.

—Volontiers. Je ne connais pas bien le nord du Royaume-Uni. On s’embrasse ?

Ils se quittent avec un baiser et un hug amical. Elizabeth sent la chaleur de son corps à travers son manteau et elle en est tout émue. Quand Harry s’éloigne en taxi, elle papillonne plusieurs fois des yeux, sans avoir la force de faire un signe d’adieu de la main. Est-ce la fatigue ou les flocons de neige qui commencent à tomber ? A moins que …

Chapitre 5

Retour au château

Harry est de retour au château royal Castle Greg dans la capitale du royaume d’Adria à Newstead. Son escapade new yorkaise n’a duré que trois jours. Cela a été pour lui trois jours de liberté, comme il en vit rarement dans son pays. Personne pour le harponner pour prendre une photo qui paraîtra le lendemain dans un magazine people anglais. A New York, il est un touriste comme les autres.

Il a tout le loisir de penser à la belle inconnue de Times Square pendant son vol. Il s’est senti à l’aise avec cette jeune femme. Il la trouve même charmante. Il aurait aimé prolonger son séjour, mais sa mère a été claire à ce sujet : pas plus de trois jours sur place, a-elle déclaré avant son départ sur un ton qui ne souffrait aucune contradiction. Avec les allers et retours, il a été absent de son royaume, en tout et pour tout, cinq jours.

Pendant cette courte semaine, il a réussi à oublier ses obligations princières, la charge qui pèse sur ses épaules, le protocole qui régit sa vie en toute occasion et sa mère, qui lui rappelle sans cesse qu’il va devoir prendre les rênes du royaume d’Adria, la santé de son père déclinant de jour en jour.

Il n’a révélé que quelques détails parcimonieux sur sa vie, mais Elizabeth n’en a pas cru un seul mot. Sauf qu’il habite le royaume d’Adria. Pour le reste, elle lui a ri au nez. Elle l’a sûrement pris pour un gars qui a de l’humour. C’est déjà un bon début. Il est rare pour lui, prince d’Adria, de rencontrer une femme sans que le protocole ne s’en mêle. La jeune femme a finement observé la présence d’une ombre dans son sillage après la célébration de Times Square. Il a balayé son inquiétude d’un revers de la main et lui a proposé d’être son ange gardien.

En effet, George, le garde du corps de Harry, l’accompagne dans tous ses déplacements. Il était présent à New York et a gardé un œil attentif sur le futur roi d’Adria. Harry a fait tout son possible pour qu’Elizabeth ne s’aperçoive de rien. Il voulait paraître normal à ses yeux. Il ne souhaite en aucun cas la faire fuir. A la longue, il trouverait bien le moyen de lui révéler sa position de prince et de futur roi. Il ferait durer le suspense, le temps pour lui de mieux connaître Elizabeth.

—As-tu fait bon voyage, mon chéri ? lui demande Rose, sa mère.

—A part quelques turbulences au-dessus de l’Irlande, tout s’est bien passé mère, je vous remercie. J’ai essayé de me reposer pendant le vol, mais je vous avoue que je suis bien fatigué. Je dîne avec vous et je monte directement dans ma chambre, répond Harry en embrassant sa mère.