Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
J'ai rassemblé 43 propositions d'écriture que je propose dans l'atelier d'écriture en distanciel que j'ai créé en 2019 sur mon blog LA PLUME DE LAURENCE. Je donne des conseils et des ouvertures possibles pour chaque proposition d'écriture et j'insère le texte que j'ai écrit pour l'occasion. Cela afin d'aider celles et ceux qui aiment et veulent écrire sans pouvoir le faire. Les formations coûtent cher et on n'a pas forcément d'atelier d'écriture à côté de chez soi. Or, écrire s'apprend à tout âge. Or, l'inspiration n'est pas divine. On évolue en pratiquant. C'est le but de mon livre. Je mets mon expérience de bloggeuse et d'auteure au service de celles et ceux qui veulent se lancer, sans trop savoir comment commencer, par quel bout prendre leur récit. Ecrire redonne un nouveau souffle, permet de se libérer, offre une pause bienfaisante, dans un quotidien qui laisse souvent peu de place à la rêverie. Ecrire, c'est un espace hors du temps, pour explorer sa propre vie en écriture!
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 232
Veröffentlichungsjahr: 2023
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Qui suis-je ?
Le fonctionnement de ce guide
Proposition d’écriture 1 : acrostiche à partir des mots « Nouvel An »
Proposition d’écriture N° 2 : décrire un personnage
Proposition d’écriture N° 3 : une femme libre
Proposition d’écriture N° 4 : une vieille dame dans un champ de vigne
Proposition d’écriture N° 5 : la maison de ma grand-mère
Proposition d’écriture N° 6 : une obsession
Proposition d’écriture N° 7 : décrire une photo
Proposition d’écriture N° 8 : pour la première fois
Proposition d’écriture N° 9 : repartir dans l’Histoire
Proposition d’écriture N° 10 : la pandémie
Proposition d’écriture N° 11 : un voyage immobile
Proposition d’écriture N° 12 : devenir un personnage du passé
Proposition d’écriture N° 13 : les objets du jardin
Proposition d’écriture N° 14 : le déconfinement
Proposition d’écriture N° 15 : insérer des mots
Proposition d’écriture N° 16 : les couteaux enfermés
Proposition d’écriture N° 17 : Mathieu Béliard
Proposition d’écriture N° 18 : devenir une femelle oiseau
Proposition d’écriture N° 19 : écrire autour d’un tableau
Proposition d’écriture N° 20 : des personnages en contraste
Proposition d’écriture N° 21 : un personnage atypique
Proposition d’écriture N° 22 : un autre monde
Proposition d’écriture N° 23 : incipit d’Aragon
Proposition d’écriture N° 24 : le poisson rouge dans son bocal
Proposition d’écriture N° 25 : insérer des mots
Proposition d’écriture N° 26 : enfermé dans un musée
Proposition d’écriture N° 27 : changer de vie
Proposition d’écriture N° 28 : prendre son pied
Proposition d’écriture N° 29 : jouer avec des mots
Proposition d’écriture N° 30 : associer 3 éléments
Proposition d’écriture N° 31 : un arbre généalogique
Proposition d’écriture N° 32 : un personnage sortant de l’ordinaire
Proposition d’écriture N° 33 : écrire une missive
Proposition d’écriture N° 34 : la vie au 11
e
étage
Proposition d’écriture N° 35 : vieille voiture et chemin caillouteux
Proposition d’écriture N° 36 : rendre hommage
Proposition d’écriture 37 : 2 phrases à insérer
Proposition d’écriture N° 38 : tout ce qui est dur ne dure pas
Proposition d’écriture N° 39 : couple sur un banc public
Proposition d’écriture N° 40 : Chantal et le Cantal
Proposition d’écriture N° 41 : si j’étais président
Proposition d’écriture N° 42 : devenir Albert Einstein
Proposition d’écriture N° 43 : être face à son double
Conclusion
Textes : LAURENCE SMITS
Mise en page : LAURENCE SMITS
Publication : LAURENCE SMITS
Couverture : CANVA
Je suis intimement convaincue que tout le monde peut se mettre à écrire. Laissez-moi vous conter comment j’en suis arrivée à cette affirmation.
Je suis enseignante depuis presque 40 ans, à l’heure où j’écris ce guide.
J’enseigne aussi bien le français que l’anglais dans un lycée en zone rurale à des élèves issus de milieux sociaux défavorisés, qui souvent arrivent en classes professionnelles, désemparés et démotivés.
J’ai toujours essayé de donner l’envie de lire, d’écrire, de progresser et d’afficher une ambition.
De donner le meilleur de soi-même. Avec plus ou moins de succès. Selon les années et les classes. L’envie d’écrire m’a toujours taraudée. Mais, jusqu’à mes 56 ans, entre élever les enfants seule, faire des formations pour mon métier, prendre soin de mon jardin, de ma maison et de mes animaux, tout cela m’occupait à plein temps.
Les enfants partis du nid, et n’ayant plus rien à prouver dans mon métier, j’ai eu la désagréable sensation de ronronner dans mon quotidien.
Thibault, mon fils aîné, avait déjà commencé son blog sur le bien-être au travail.
Il me relatait le bien-être que lui-même retirait de cette activité, en écrivant et en effectuant ses recherches pour ses articles. Pendant des mois, il m’a incitée à franchir le pas et à tenir un blog.
Je répondais toujours que je ne me sentais pas compétente en informatique.
La belle excuse !
Ensuite, il a fallu trouver l’idée du blog et avoir la matière pour écrire.
En avril 2018, rendez-vous a été pris avec mon fils pour initier le blog.
L’idée de la matière a jailli d’un coup, après quelques hésitations : mon blog concernera l’écriture et la langue française.
J’ai toujours adoré lire et écrire depuis ma plus tendre enfance. J’aime aussi les langues étrangères et les voyages.
Depuis avril 2018, je tiens un blog sur l’écriture, LA PLUME DE LAURENCE, www.laurencesmits.com , dans lequel je prodigue des conseils pour aider les lecteurs à écrire. Commencer ce blog était mon premier défi.
Je publie un article chaque semaine, en abordant tous les points possibles liés à l’écriture.
Un an plus tard, j’ai créé mon atelier d’écriture en ligne, qui rencontre un certain succès et qui est entièrement gratuit et accessible à tout le monde, quel que soit l’âge ou le pays d’origine.
Pour participer, vous pouvez me contacter à l’adresse mail suivante :
Depuis plus de 5 années que j’écris des articles sur mon blog consacré à l’écriture sous toutes ses formes, LA PLUME DE LAURENCE, je tisse mon chemin de découverte en découverte.
Mon but dans la vie a toujours été de partager avec les autres et d’aider les autres. Je suis comblée avec mon blog !
J’adore relever des défis. C’est la raison pour laquelle j’écris des guides pour aider les lecteurs à écrire et à se lancer dans cette fabuleuse aventure qu’est l’écriture.
Pour vous, j’ai écrit un guide accessible en téléchargement gratuit, « 111 Jeux d’écriture » avec des carnets de voyage au Portugal et au pays Basque, accessibles aussi gratuitement sur le blog et « Une année de microfictions ».
Puis, pour mieux vous connaître, j’ai écrit une série de 3 livres :
- « Mieux se connaître en 10 étapes »
- « Mieux se connaître grâce à 10 tests de personnalité »
- « Mieux se connaître grâce à Perec et Barthes ».
J’ai écrit plusieurs guides aussi, pour vous aider dans votre pratique d’écriture :
- 299 Conseils pour mieux écrire
- Mon Calendrier d’Ecriture – Pour vivre la magie de l’écriture au quotidien avec 365 exercices proposés.
- 10 Rituels pour être bien dans sa vie
Un autre de mes défis est d’écrire des romans. A ce jour, j’en ai écrit 2 :
- « Amanda en quête d’amour »
- « Le prince d’Adria – tome 1 : coup de foudre à Times Square ».
La suite du Prince d’Adria est à venir.
Si moi, j’ai pu mettre à l’écriture, assez tardivement d’ailleurs, vous aussi vous le pouvez.
Quand vous vous persuadez que vous ne pouvez pas, c’est que vous vous réfugiez derrière vos peurs.
Osez, relevez des défis. Chassez vos peurs, faites-vous plaisir.
Quand vous aurez goûté au bonheur d’écrire, vous ne pourrez plus vous en passer. Croyez-moi, je sais de quoi je parle.
Les propositions d’écriture que je propose dans ce guide sont faites pour vous :
- Pour vous mettre à écrire.
- Animer un atelier d’écriture.
- Participer à un atelier d’écriture.
Procurez-vous un beau cahier et un beau stylo que vous aurez choisis avec soin. Installez-vous dans un endroit confortable, au calme, loin de toute distraction, si ce n’est de la musique douce.
Je vous souhaite, du fond du cœur, des jours merveilleux grâce à l’écriture !
Dans ce guide, je vous propose les exercices d’écriture que j’ai donnés en distanciel dans mon blog LA PLUME DE LAURENCE.
Je vous donne les consignes telles que je les ai proposées en 2020.
Ensuite, je vous livre des conseils sur la manière d’aborder la consigne ou comment l’exploiter et l’élargir, ainsi que des pistes de réflexion.
Puis, je vous propose un texte, ou deux, que j’ai écrits moi-même à partir de cette consigne.
En matière d’écriture, tout est possible. La seule limite, c’est notre imagination ! Au fil de ma pratique dans mon atelier d’écriture (un des seuls gratuits sur Internet), j’ai toujours été ravie de constater toutes les directions que pouvait prendre une consigne.
Les participants font preuve d’une imagination débordante et je trouve cela purement et simplement génial.
Quand on participe à un atelier d’écriture, la bienveillance s’impose.
Il n’est nullement question de juger les idées des participants, encore moins de les corriger.
On m’a souvent demandé de juger le texte produit. Je ne l’ai jamais fait, car participer à un atelier d’écriture n’est pas un exercice d’école où on doit noter toute production. Quand j’ai signifié cet état d’esprit à certains de mes participants, ils l’ont mal pris, car ils attendaient un jugement de ma part.
Or, je le répète, cela ne se pratique pas dans un atelier d’écriture.
Si c’est le cas, fuyez cet atelier…et venez participer au mien en distanciel, j’en serai ravie !
De plus, je suis toujours en activité professionnelle à temps plein et je n’ai pas le temps de commenter 20 à 30 textes par semaine. Il m’est impossible de gérer cet aspect des choses bénévolement.
Si un participant veut un commentaire plus appuyé sur sa production, c’est un service qui se paye. Les règles existent ainsi partout. Le côté gratuit a ses limites et je ne peux pas tout proposer gratuitement.
Consigne :
Avec cette proposition d’écriture, vous devez créer des mots à partir de toutes les lettres des mots « Nouvel An ».
Mais, vous allez devoir utiliser chaque lettre pour former différents mots imposés et les insérer dans votre histoire.
- 2 noms (avec les lettres N et O)
- 2 prénoms avec les lettres V et E
- 2 verbes avec les lettres L et A
- 2 adjectifs avec la lettre N
Les 8 mots que vous avez ainsi trouvés sont à insérer dans votre histoire. Aucun thème n’est imposé. Vous pouvez tout aussi bien écrire un conte, qui pourrait s’avérer prédictif pour l’année à venir
Mes conseils
Pour composer votre histoire, vous pouvez rester dans le thème de la nouvelle année. C’est d’ailleurs un thème sur lequel on écrit peu. Il paraît plus facile d’écrire autour de Noël, de raconter ses souvenirs.
Comme c’est souvent la coutume, vous pouvez inventer un personnage qui prend de nouvelles résolutions pour l’année à venir, un peu à la manière de Bridget Jones, dans la célèbre saga du même nom.
Votre personnage peut se montrer réfractaire à écrire les sempiternelles cartes de vœux, qui ne riment à rien pour elle ou lui. Cela ressemble plutôt à une tradition stupide et à une corvée. Cette personne n’aime pas suivre les traditions que nous qualifierons de familiales ou d’obligatoires. Si vous choisissez un personnage de la sorte, son caractère doit se révéler dans ce sens.
Vous pouvez aussi entreprendre des recherches et écrire autour des traditions du Nouvel An dans le monde. Vous alliez ainsi le plaisir d’écrire avec le plaisir culturel de la découverte. C’est comme faire un tour du monde, tout en restant chez soi bien au chaud au cœur de l’hiver. Vous serez limité en nombre de pages, bien entendu, aussi il vous faudra choisir des célébrations insolites pour éveiller la curiosité des lecteurs.
Vous pouvez aussi inventer votre propre coutume du Nouvel An et de la décrire à la manière d’une brochure de voyage, par exemple. Vous rajoutez une contrainte à la contrainte de départ. Vous ferez alors preuve d’imagination, en inventant des recettes, des traditions inconnues.
Vous pouvez aussi imaginer comment un prisonnier, enfermé depuis de nombreuses années, célèbre le passage vers la nouvelle année. Il peut aussi participer à un atelier d’écriture en prison et écrire à partir de la contrainte de départ. La contrainte initiale devient elle-même le cœur de l’histoire, comme un miroir à double sens.
Mon texte
« Je te présente mes vœux de bonheur pour 2020 ».
« Mais, qu’est-ce que je suis en train d’écrire à ma tante Martine ; elle a perdu son mari l’an passé. Je ne peux pas décemment lui souhaiter le bonheur, mais au moins d’aller mieux », se dit Amandine, en pleine corvée d’écriture de ses cartes de vœux.
Elle le faisait machinalement, par obligation d’une certaine tradition, inculquée par des parents soucieux de l’étiquette et des apparences. Elle n’y trouvait aucun plaisir, plutôt une perte de temps et une perte d’argent, car les timbres et les cartes de vœux coûtaient chers désormais.
Alors, Amandine se dit que plutôt que d’écrire des platitudes à tout le monde sur le même modèle qu’elle prenait d’ailleurs sur internet, elle pouvait au moins faire l’effort d’imaginer un petit poème pour chaque personne concernée par la carte. Afin de personnaliser un peu et d’ajouter de la fantaisie dans cet exercice fastidieux. Elle n’aimait pas écrire, et encore moins par obligation. Son idée était intéressante, mais elle allait devoir se creuser les méninges pour être plus ou moins originale.
Elle se lança, inspirée, pour sa tante Martine, ce qui lui prit un certain temps :
« Noie ton chagrin, ma tante, dans les souvenirs heureux
Ouvre-toi de nouveau à la vie, tu le peux
Utile aux autres tu es depuis toujours
Vois une autre route devant toi, c’est possible
Envie tu auras de nouveau
Liberté tu retrouveras un jour
Associée au mot joie
Naissance nouvelle tu auras. »
Amandine était fière d’elle comme jamais. C’était malgré tout plaisant de se creuser la cervelle pour créer un texte qui ferait assurément plaisir. Dans sa famille, ils étaient tous manuels, et la lecture et l’écriture ne faisaient aucunement partie de leurs loisirs. Elle découvrait que quelque chose de nouveau s’infiltrait en elle.
Elle poursuivit avec la deuxième carte adressée à ses grands-parents maternels :
« Nuée d’amour éternel pour vous deux
Oubliez tous vos soucis
Ultra beaux souvenirs vous avez
Vagabondage dans vos têtes et dans vos cœurs
Eternité vous aurez
Lumière vous diffusez à vos proches
Amour durable, beau et doré
Nacrée est votre vie comme des perles de Tahiti ».
Amandine continua ainsi avec la dizaine de cartes étalées devant elle. Elle prenait goût à écrire ces quelques vers avec son stylo plume. Elle s’appliquait et prenait patience à former de belles lettres. Elle passa son après-midi à transformer une corvée en réel plaisir. Elle était contente d’elle, comme elle ne l’avait pas été depuis longtemps. Elle ressentit un bien-être après écrit toutes ses cartes, et cela la questionna. Jamais elle n’aurait imaginé qu’écrire quelques lignes puissent autant la ravir et la combler. Alors, comme pour se lancer une résolution de nouvelle année, elle s’écrivit un poème qu’elle apprit par cœur par la suite et qu’elle se récita comme un mantra quand elle éprouvait un moment de déséquilibre intérieur ou de stress inhérent à son environnement professionnel :
« Nage dans la joieOuvre-toi à la vieUtilise tes trésorsVa de l’avantEveille-toi au bonheurLumière tu serasAvec la nouvelle annéeNaissance nouvelle pour toi tu auras ».
Consigne
Vous allez décrire un personnage en insérant les expressions physiques suivantes :
- Chair molle et graisseuse
- Bas joues flasques
- Estomac proéminent
- Taille engoncée
- Visage rouge et bouffi
- Elle/il était engraissé -e
Mes conseils
Il serait très ennuyeux de décrire un personnage parfait physiquement, n’est-ce- pas, sans aucun défaut apparent. Cela serait plutôt terne pour le lecteur. Les personnages de Quasimodo de Victor Hugo ou du film Elephant Man sont bien plus intéressants à développer que les princesses de contes de fées.
Dans cette consigne, on se contente de décrire le personnage physiquement. Mais il n’est pas interdit d’évoquer son caractère. Un personnage, comme tout être humain, a des qualités et des défauts. Vous pouvez donc enrichir votre description avec d’autres éléments, comme ses rêves, ses phobies, sa plus grande peur ou ses objectifs dans la vie.
Mais, vous ne pouvez pas vous contenter de décrire uniquement. Votre personnage est le pivot central de votre histoire. Il doit donc être intégré dans une intrigue.
Le portrait a pour fonction d’informer pour que le lecteur puisse se représenter le personnage en question.
Il a aussi pour fonction de révéler afin de traduire les sentiments ou les pensées cachées du personnage qui se « traduisent » grâce à sa physionomie.
Le portrait peut avoir une fonction symbolique, une portée qui dépasse ce qu’il décrit. Par exemple, dans la description de salut des Guermantes, Marcel Proust dépeint toute une classe sociale.
Le portrait peut être physique ou moral, statique ou dynamique.
Je vous insère un exemple de portrait, extrait du roman « La Débâcle » d’Emile Zola, publié en 1892.
« Le docteur était un homme court, à la grosse tête ronde, dont le collier de barbe et les cheveux grisonnaient. Son visage coloré s’était durci, pareil à ceux des paysans, dans sa continuelle vie au grand air, toujours en marche pour le soulagement de quelque souffrance ; tandis que ses yeux vifs, son nez têtu, ses lèvres bonnes disaient son existence entière de brave homme charitable, un peu brusque parfois, médecin sans génie, dont une longue pratique avait fait un excellent guérisseur. »
Mon texte
Narci, le sauveur
« Qui suis-je ? », réitéra pour la énième fois Florine face à son miroir. Elle l’avait dégoté aux puces de Saint-Ouen, au hasard de ses pérégrinations dans les allées du célèbre marché au gré du vent. Elle avait eu le coup de foudre pour cet objet, l’avait accroché dans son entrée, face à la porte principale et pouvait ainsi s’admirer dès qu’elle franchissait le pas de son modeste appartement parisien.
Elle ne se prenait pas pour un Narcisse au féminin, mais quand elle s’interrogeait sur elle-même ou sur sa vie, elle se plantait devant son miroir pour parler à son double, à son avatar que la glace lui renvoyait.
Elle avait déjà passé des heures, non pas à s’admirer, mais à tenter de comprendre qui elle était, savoir ce qu’elle désirait dans sa vie. Elle venait d’avoir quarante ans depuis peu, et elle avait envie de changer de vie. Mais, pour faire quoi ? Pour aller où ?
Alors, ce soir-là, par un temps gris, venteux et pluvieux, Florine fixa de son grand regard vert ce miroir qu’elle avait surnommé « Narci ». Elle n’allait pas trop bien, engoncée dans ses doutes depuis si longtemps, incapable de trouver une réponse, et encore moins sa voie.
« Oh, Narci, mon beau miroir. Dis-moi comment tu me trouves ? », s’enquit-elle, se prenant pour une seconde comme la belle-mère de Blanche-Neige.
« Eh bien, moi, je vais te dire comment je me trouve. Peut-être tu me trouves belle et à ton goût, mais moi, je ne supporte plus la chair molle et graisseuse de mes cuisses, telle Bridget Jones, victimes des kilos de chocolats que j’engloutis depuis toujours. Cela me procure une taille engoncée, que je ne mets pas du tout en valeur avec les vêtements XL avec lesquels je me fringue. Je sais ce que tu vas me dire : tu te caches derrière tes fringues ! Je le sais aussi bien que toi ! Donc, je me sens engraissée, avec plus de trente kilos en trop sur la balance, incapable de me cuisiner des petits plats équilibrés dans ma cuisine de poupée. J’achète du tout fait, que des plats industriels ! Je me fais honte ! Que dire de mon estomac que je maltraite avec la malbouffe que je lui inflige tous les jours ? Trop proéminent et il me fait souffler comme un bœuf dès que dois monter deux étages !
Et mon visage, quelle horreur ! Si tu ne me dis rien, c’est que tu approuves ! Mes bas-joues sont devenues flasques. Normal, pourrais-tu penser, je ne pratique aucun sport et je ne m’entretiens pas et je fais toujours la tête ! Alors, mon corps me le fait payer et tu me renvoies une image hideuse que je déteste ! Comme si cela ne suffisait pas, je trouve mon visage rouge et tout bouffi. Non pas parce que je bois ou je fume, mais tu sais bien toi que j’ai du mal à dormir depuis si longtemps ! Et puis, la pollution de Paris doit y être pour quelque chose, non ? Dis-moi ce que je dois faire, s’il te plaît ! ».
Florine finit par s’asseoir, ayant trop mal au dos, fatiguée de surcroît, faisant face à son miroir, espérant trouver une réponse en affrontant son avatar. Elle cessa de parler. Elle ne demandait pas de rajeunir non plus comme Dorian Gray, elle savait cela impossible de toute façon. Elle attendait une réponse, un signe, d’où qu’il vienne.
Puis, lui vint à l’esprit l’image d’un petit chien. Pourquoi ? Elle ne le savait pas. Mais elle voyait l’image d’un petit chien malheureux, enfermé dans un chenil et abandonné de tous. Le lendemain, elle prit sa journée, prétextant un début d’état grippal. Cela lui procura un frisson de plaisir, comme du temps où elle était élève et qu’elle décidait de ne pas aller en cours pour faire autre chose. D’un coup, elle se sentit redevenir jeune.
Elle se rendit à la SPA de Gennevilliers, en ayant pris soin d’acheter une laisse et de quoi nourrir son futur locataire. Bien que la ‘visite’ dans ce chenil fût une des expériences les plus difficiles de sa vie, elle trouva son bonheur : une petite femelle toute noiraude du genre fox terrier-ratier, qu’elle aima au premier regard. Au refuge, tout le monde l’appelait Foxy, mais elle décida sur le champ de la renommer avec le même son : Narci.
En prenant soin de sa petite chienne tous les jours, par ricochet, Florine commença à prendre soin d’elle. Elle allait promener son animal une heure le matin avant d’aller travailler et faisait de même le soir au retour. La gentillesse de Narci lui redonna confiance en elle, et peu à peu, lui redonna goût à un autre style de vie.
Six mois plus tard, ce n’était plus la même femme. Au bureau, les collègues n’osaient pas lui demander quel était son secret, mais ils la trouvaient changée et cela les impressionnait, elle qui habituellement, râlait tout son soûl en enivrant les autres de son mal-être. Ce que les autres ignoraient, c’est que Florine préparait en secret sa nouvelle vie.
Pour son bien, elle avait compris qu’il lui fallait quitter Paris et son stress, ses bruits incessants, sa morosité ambiante perpétuelle qui devenait toxique. Tout cela avait contribué à rendre sa vie toxique. Paris avait été un rêve, cela devenait un enfer ! Elle avait décidé de retourner vivre sur les terres de son enfance, dans la Creuse, au cœur de la belle nature du Limousin, où elle s’était toujours sentie sereine et apaisée.
Consigne :
Je vous propose d’écrire autour d’une femme qui se sent libre. Enfin ! A vous de l’imaginer ou d’en faire une écriture autobiographique. Vous devrez expliquer le cheminement de cette femme vers sa propre liberté.
Mes conseils
Qui n’a pas envie d’écrire sur la liberté ? Les mots « écriture » et « liberté » sont des mots qui fonctionnent bien ensemble. Ils s’assemblent, se répondent et s’épanouissent.
J’ai pris le parti d’écrire autour d’une femme qui conquiert sa liberté. L’Histoire nous a prouvé le calvaire que les femmes ont vécu tout au long des siècles, en subissant le joug d’une société patriarcale et dominante.
On peut aussi s’interroger sur le sens qu’on donne au mot « liberté ». Il convient de réfléchir au contexte dans lequel on va placer cette femme, c’est-à-dire l’époque, le milieu social, le milieu familial, le milieu professionnel.
Vous pouvez tout aussi bien décrire comment vous-même avez acquis votre propre liberté. L’autobiographie permet d’écrire, tout en ajoutant des morceaux de fiction. Tout est possible, tout est permis.
Vous pouvez aussi écrire une courte biographie, par exemple de l’écrivaine Colette, éprise de liberté et qui a choqué ses contemporains par son indépendance, sa volonté de vivre sa vie et par ses amours scandaleuses. Elle a dénoncé le mariage, défendu l’avortement et défendu les femmes qui subissaient des violences.
On peut aussi écrire sur les voies qu’ont prises les femmes pour conquérir leur liberté, comme les suffragettes en Grande-Bretagne au début du XXe siècle. On peut évoquer la lutte des femmes pour avoir le droit de prendre une contraception ou d’avorter.
On se rappelle bien sûr le discours de Simone Veil devant les députés, alors ministre de la Santé en 1974, et les quolibets et les insultes qu’elle a subis.
Cette consigne peut donc revêtir différents aspects selon son inspiration.
Mon texte
Je suis une femme libre.
J’ai la chance d’être une femme libre.
En France.
Depuis pas si longtemps que ça !
Je suis une femme libre,
Car j’ai pu décider de ma vie,
Contrairement à ma mère.
J’ai pu faire les études de mon choix,
Contrairement à ma mère.
Mes parents m’ont laissée étudier,
J’ai eu beaucoup de chance,
Contrairement à ma mère.
J’ai pu élever mes enfants, seule
Grâce à mon métier,
Les circonstances de la vie l’ayant décidé ainsi,
Contrairement à beaucoup de femmes.
Mais, qu’ai-je fait pour cela ?
J’ai tout reçu en héritage de la part de ces femmes qui ont lutté à partir des années 1960 pour qu’ENFIN, nos droits soient reconnus.
J’ai tout reçu sur un plateau d’argent,
Sans le savoir au départ. Ces femmes ont combattu, se sont battues, ont défié le pouvoir des hommes.
Grâce à elles, nous avons pu utiliser la contraception, nous faire avorter, selon notre choix.
Merci MADAME VEIL.
Pourquoi n’avons-nous, en France, obtenu le droit de vote pour les femmes qu’en 1945 ?
Pourquoi nous a-t-on toujours considérées comme le sexe faible, alors que nous portons l’avenir de l’humanité en nous ?
Pourquoi nous a-t-on reléguées dans un sous-genre humain, au même titre que les esclaves ?
Pourquoi fallait-il, encore dans les années 60, que les femmes obtiennent, selon leur bon vouloir, l’autorisation de leur mari pour travailler ? Pour ouvrir un compte bancaire ? Pour respirer… ?
Pourquoi les hommes nous ont laissées à terre alors que de tous temps, nous avons porté leurs enfants ?
L’Histoire a été cruelle envers les femmes. On a voulu nous rendre esclaves et soumises.
On a voulu nous briser et nous faire courber l’échine.
On a voulu nous écarter de la marche du temps et de l’Histoire.
On a voulu nous faire taire et nous accuser de tout.
Mais, nous sommes toujours debout.
Envers et contre tout.
Prêtes à nous battre.
Prêtes à nous défendre.
Sous les coups que nous recevons toujours, et pour lesquels, Messieurs, vous ne recevez que de légères peines de prison !
Nous sommes debout parce que nous gagnons toujours moins que vous, alors la loi française impose le salaire égal pour tous.
Nous sommes toujours debout car nos droits sont grignotés de jour en jour.
Nous sommes les victimes et coupables désignées d’un monde qui ne tourne pas bien rond…
Sans parler de toutes nos sœurs, victimes, dans le monde, de toutes les violences possibles de la part des hommes, se croyant toujours plus forts…
Mes sœurs, je vous dédie ce texte et j’ose espérer, qu’un jour, pas si lointain, vous parviendrez à vous libérer de votre joug !
Consigne :
« Une vieille dame est arrêtée devant un champ de vigne, à 8 heures du matin. Dans sa voiture, elle fume son cigare, au volant, en plein mois d’août ».
C’est une scène que j’ai pu observer dans la campagne charentaise. J’ai rajouté quelques détails pour la rendre plus épique.
Vous allez décrire une scène avec ce personnage et imaginer le contexte, pourquoi cette dame est un champ, si tôt, pourquoi elle n’est pas chez elle à siroter son café.
Mes conseils
Quand on réfléchit à une scène, on a tendance à décrire ce qu’on voit. Pourtant, dans la réalité, nous avons 5 sens pour appréhender notre environnement. Il serait, intéressant, dans cette histoire, de faire appel à vos sens.
Les scènes de description sont plus difficiles à écrire qu’il n’y paraît, plus qu’un dialogue ou une scène d’action, car souvent, elles ennuient le lecteur.
Au lieu de décrire avec minutie autour de détails qui peuvent paraître insignifiants, il vaut mieux décrire en utilisant les sens : les sons, les odeurs, le goût et le toucher enrichissent une description.