Mon atelier d'écriture 2019 - Laurence Smits - E-Book

Mon atelier d'écriture 2019 E-Book

Laurence Smits

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Beschreibung

J'ai rassemblé 39 porpositions d'écriture que je propose dans l'ateleir d'écriture en distanciel que j'ai créé en 2019 sur mon blog LA PLUME DE LAURENCE. Je donne des conseils et des ouvertures possibles pour chaque porposition d'écriture et j'insère le texte que j'ai écrit pour l'occasion. Cela afin d'aider celles et ceux qui aiment et veulent écrire, sans pouvoir le faire. Les formations coûtent cher et on n'a pas forcément d'ateleir d'écriture à côté de chez soi. Or, écrire s'apprend. Or, l'inspiration n'est pas divine. On évolue en pratiquant. C'est le but de mon livre. Libérer son écriture, trouver sa voix et aller au bout de ses projets littéraires. Je mets mon expérience de bloggeuse et d'auteure au service de celles et ceux qui veulent se lancer, sans trop savoir comment commencer, par quel bout prendre leur récit. Ecrire redonne un nouveau souffle, permet de se libérer, offre une pause bienfaisante, dans un quotidien qui laisse souvent peu de place à la rêverie. Ecrire, c'est un espace hors du temps, pour xplorer sa propre voie en écriture !

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Seitenzahl: 231

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Table des matières

Qui suis-je ?

Le fonctionnement de ce guide

Proposition d’écriture N° 1 : rencontrer son idole

Proposition d’écriture N° 2 : mots de la même famille

Consigne d’écriture N° 3 : mon inventaire

Consigne d’écriture N° 4 : jouer avec des rimes

Proposition d’écriture N° 5 : le jeu du Petit bac

Proposition d’écriture N° 6 : jouer avec les sonorités

Proposition d’écriture N° 7 : se mettre dans la tête d’un animal

Proposition d’écriture N° 8 : écrire à la manière de Bernard Werber

Proposition d’écriture N° 9 : Antoine au fond de son atelier

Proposition d’écriture N° 10 : partir en vacances

Proposition d’écriture N° 11 : se projeter dans le futur

Proposition d’écriture N° 12 : une nouvelle d’Hemingway

Proposition d’écriture N° 13 : des traces d’avion

Proposition d’écriture N° 14 : une petite fille rêveuse

Proposition d’écriture N° 25 : les listes

Proposition d’écriture N° 26 : dénoncer

Proposition d’écriture N° 17 : à la terrasse d’un café

Proposition d’écriture N° 18 : un homme bien habillé

Proposition d’écriture N° 19 : la liste des courses

Proposition d’écriture N° 20 : de la mousse et des chaussures de marche

Proposition d’écriture N° 21 : devenir un légume du potager

Proposition d’écriture N° 22 : jouer avec le tarot

Proposition d’écriture N° 23 : le mensonge

Proposition d’écriture N° 24 : le tableau

Proposition d’écriture N° 25 : l’automne

Proposition d’écriture N° 26 : 3 personnages et un objet lourd

Proposition d’écriture N° 27 : derrière une vitre

Proposition d’écriture N° 28 : la neige dans tous ses états

Proposition d’écriture N° 29 : des mots bizarres

Proposition d’écriture N° 30 : une tortue et un mariage

Proposition d’écriture N° 31 : le téléphone sonne

Proposition d’écriture N° 32 : Notre-Dame-de-Paris

Proposition d’écriture N° 33 : haïku du printemps

Proposition d’écriture N° 34 : le logogriffe

Proposition d’écriture N° 35 : le logorallye

Proposition d’écriture N° 36 : le printemps en poème

Proposition d’écriture N° 37 : un souvenir d’école

Proposition d’écriture N° 38 : autour des arbres

Proposition d’écriture N° 39 : un moment à la plage

Conclusion

Qui suis-je ?

Je suis intimement convaincue que tout le monde peut se mettre à écrire. Laissez-moi vous conter comment j’en suis arrivée à cette affirmation.

Je suis enseignante depuis presque 40 ans, à l’heure où j’écris ce guide.

J’enseigne aussi bien le français que l’anglais dans un lycée en zone rurale à des élèves issus de milieux sociaux défavorisés, qui souvent arrivent en classes professionnelles, désemparés et démotivés.

J’ai toujours essayé de donner l’envie de lire, d’écrire, de progresser et d’afficher une ambition.

De donner le meilleur de soi-même.

Avec plus ou moins de succès.

Selon les années et les classes.

L’envie d’écrire m’a toujours taraudée.

Mais, jusqu’à mes 56 ans, entre élever les enfants seule, faire des formations pour mon métier, prendre soin de mon jardin, de ma maison et de mes animaux, tout cela m’occupait à plein temps.

Les enfants partis du nid, et n’ayant plus rien à prouver dans mon métier, j’ai eu la désagréable sensation de ronronner dans mon quotidien.

Thibault, mon fils aîné, avait déjà commencé son blog sur le bien-être au travail.

Il me relatait le bien-être que lui-même retirait de cette activité, en écrivant et en effectuant ses recherches pour ses articles. Pendant des mois, il m’a incitée à franchir le pas et à tenir un blog.

Je répondais toujours que je ne me sentais pas compétente en informatique.

La belle excuse !

Ensuite, il a fallu trouver l’idée du blog et avoir la matière pour écrire.

En avril 2018, rendez-vous a été pris avec mon fils pour initier le blog.

L’idée de la matière a jailli d’un coup, après quelques hésitations : mon blog concernera l’écriture et la langue française.

J’ai toujours adoré lire et écrire depuis ma plus tendre enfance. J’aime aussi les langues étrangères et les voyages.

Depuis avril 2018, je tiens un blog sur l’écriture, LA PLUME DE LAURENCE, www.laurencesmits.com , dans lequel je prodigue des conseils pour aider les lecteurs à écrire. Commencer ce blog était mon premier défi.

Je publie un article chaque semaine, en abordant tous les points possibles liés à l’écriture.

Un an plus tard, j’ai créé mon atelier d’écriture en ligne, qui rencontre un certain succès et qui est entièrement gratuit et accessible à tout le monde, quel que soit l’âge ou le pays d’origine.

Pour participer, vous pouvez me contacter à l’adresse mail suivante :

[email protected]

Depuis plus de 5 années que j’écris des articles sur mon blog consacré à l’écriture sous toutes ses formes, LA PLUME DE

LAURENCE, je tisse mon chemin de découverte en découverte.

Mon but dans la vie a toujours été de partager avec les autres et d’aider les autres. Je suis comblée avec mon blog !

J’adore relever des défis. C’est la raison pour laquelle j’écris des guides pour aider les lecteurs à écrire et à se lancer dans cette fabuleuse aventure qu’est l’écriture.

Pour vous, j’ai écrit un guide accessible en téléchargement gratuit, « 111 Jeux d’écriture » avec des carnets de voyage au Portugal et au pays Basque, accessibles aussi gratuitement sur le blog et « Une année de microfictions ».

Puis, pour mieux vous connaître, j’ai écrit une série de 3 livres :

- « Mieux se connaître en 10 étapes »

- « Mieux se connaître grâce à 10 tests de personnalité »

- « Mieux se connaître grâce à Perec et Barthes ».

J’ai écrit plusieurs guides aussi, pour vous aider dans votre pratique d’écriture :

- 299 Conseils pour mieux écrire

- Mon Calendrier d’Ecriture – Pour vivre la magie de l’écriture au quotidien avec 365 exercices proposés.

- 10 Rituels pour être bien dans sa vie

Un autre de mes défis est d’écrire des romans. A ce jour, j’en ai écrit 2 :

- « Amanda en quête d’amour »

- « Le prince d’Adria – tome 1 : coup de foudre à Times Square ».

La suite du Prince d’Adria est à venir.

Si moi, j’ai pu mettre à l’écriture, assez tardivement d’ailleurs, vous aussi vous le pouvez.

Quand vous vous persuadez que vous ne pouvez pas, c’est que vous vous réfugiez derrière vos peurs.

Osez, relevez des défis. Chassez vos peurs, faites-vous plaisir.

Quand vous aurez goûté au bonheur d’écrire, vous ne pourrez plus vous en passer. Croyez-moi, je sais de quoi je parle.

Les propositions d’écriture que je propose dans ce guide sont faites pour vous :

- Pour vous mettre à écrire.

- Animer un atelier d’écriture.

- Participer à un atelier d’écriture.

Procurez-vous un beau cahier et un beau stylo que vous aurez choisis avec soin. Installez-vous dans un endroit confortable, au calme, loin de toute distraction, si ce n’est de la musique douce.

Je vous souhaite, du fond du cœur, des jours merveilleux grâce à l’écriture !

Le fonctionnement de ce guide

Dans ce guide, je vous propose les exercices d’écriture que j’ai donnés en distanciel dans mon blog LA PLUME DE LAURENCE.

Je vous donne les consignes telles que je les ai proposées en 2019.

Ensuite, je vous livre des conseils sur la manière d’aborder la consigne ou comment l’exploiter et l’élargir, ainsi que des pistes de réflexion.

Puis, je vous propose un texte, ou deux, que j’ai écrits moi-même à partir de cette consigne.

En matière d’écriture, tout est possible. La seule limite, c’est notre imagination ! Au fil de ma pratique dans mon atelier d’écriture (un des seuls gratuits sur Internet), j’ai toujours été ravie de constater toutes les directions que pouvait prendre une consigne.

Les participants font preuve d’une imagination débordante et je trouve cela purement et simplement génial.

Quand on participe à un atelier d’écriture, la bienveillance s’impose.

Il n’est nullement question de juger les idées des participants, encore moins de les corriger.

On m’a souvent demandé de juger le texte produit. Je ne l’ai jamais fait, car participer à un atelier d’écriture n’est pas un exercice d’école où on doit noter toute production. Quand j’ai signifié cet état d’esprit à certains de mes participants, ils l’ont mal pris, car ils attendaient un jugement de ma part.

Or, je le répète, cela ne se pratique pas dans un atelier d’écriture.

Si c’est le cas, fuyez cet atelier…et venez participer au mien en distanciel, j’en serai ravie !

De plus, je suis toujours en activité professionnelle à temps plein et je n’ai pas le temps de commenter 20 à 30 textes par semaine. Il m’est impossible de gérer cet aspect des choses bénévolement.

Si un participant veut un commentaire plus appuyé sur sa production, c’est un service qui se paye. Les règles existent ainsi partout. Le côté gratuit a ses limites et je ne peux pas tout proposer gratuitement.

Proposition d’écriture N° 1 : rencontrer son idole

Consigne :

Je vous propose d’écrire un texte ou une poésie en imaginant que vous rencontrez une de vos idoles, vivante ou décédée.

Vous allez imaginer cette rencontre que vous avez tant attendue.

Quel bonheur pour vous que vous puissiez enfin voir de près et toucher cette personne qui vous fait tant rêver ! Votre idole peut être un chanteur, un acteur, un écrivain, un personnage de

l’Histoire, ou un héros de fiction !

Mes conseils

Pour cette consigne, je pense qu’il est facile de se référer à une idole, vivante ou décédée. Le champ de possibilités que je propose est assez vaste pour trouver une personne à laquelle s’identifier.

Quand on apprécie une personne, il me semble aisé d’imaginer une rencontre, que l’on a pu attendre depuis fort longtemps par ailleurs.

Le plus dur est sans doute de commencer le texte. Aussi, je suggère toujours d’écrire quelques mots qui nous inspirent sur une feuille de brouillon.

Ensuite, il convient de réfléchir à la forme du texte (prose, poésie, chanson, etc.). Encore une fois, en matière d’imagination, tout est possible.

Commencez votre texte par 2 ou 3 phrases introductives inspirantes à vos yeux.

Soyez vigilant à ne pas vous éloigner de la consigne de départ.

Il est toujours intéressant d’ajouter des émotions. Dans le cas précis de cette proposition d’écriture, il est aisé d’expliquer ce qui nous émeut chez l’idole qu’on a choisie.

Il me semble judicieux d’expliquer pourquoi on apprécie cette personne, de partager une anecdote personnelle, les raisons qui font que cette personne nous inspire.

Evitez de donner trop de détails personnels sur votre vie, car ce n’est pas le but de la consigne.

Vous pouvez expliquer comment vous avez éventuellement connu cette personne. Quel que soit le contexte de votre découverte et attirance, décrivez-le en quelques phrases, pas plus.

Ecrivez ce que vous ressentez par rapport à cette idole, sans en dire trop. Dites ce que vous appréciez le plus dans son travail et quel impact personnel cette personne a ou a eu sur vous, sans le savoir.

Depuis notre enfance, on a toutes et tous regardé certaines personnes avec admiration. Voire avec une certaine naïveté aussi. On se projette, en s’imaginant leur parler et vivre à leurs côtés.

Quel que soit notre âge, découvrir et rencontrer des gens inspirants est bénéfique, même si cela se pratique grâce à une proposition d’écriture.

Mon texte

Mon idole : Jean-Jacques Goldman (JJG)

Je vais être très claire : moi qui ne suis pas d’un tempérament jaloux, je suis jalouse de Nathalie, la seconde épouse de mon idole. Je la maudis en mon for intérieur, car elle vit ce qui est devenu pour moi un fantasme : côtoyer JJG. Comme elle, j’étais, je suis et resterai dans la fidélité la plus absolue, une fan inconditionnelle de ce chanteur, de cette star de la chanson française. Un héros discret, talentueux, aux mille facettes, au grand cœur surtout. Un Enfoiré de la première heure. En somme, mon héros. J’ai tout de suite accroché à sa première chanson solo, « Il suffira d’un signe «. Et à tous ses autres succès qu’il a enchaînés par la suite. JJG n’est pas un chanteur à midinettes, ni ce qu’on appelle communément un chanteur populaire, malgré tous ses tubes. Le talent, ça ne s’achète pas… JJG, pour mon plus grand malheur, vit loin des paillettes du show biz, retiré de la vie publique à mon plus grand regret, éloigné du plateau des Enfoirés, menant une vie discrète à Londres. Pourquoi ne me suis-je pas engagée aux Restos du Cœur à Paris ? Pourquoi n’ai-je pas eu l’audace comme Nathalie d’aller frapper à sa loge alors que j’ai assisté à de multiples concerts ? Pourquoi n’ai-je pas pu devenir amie avec mon idole ? Ma passion pour JJG ne s’est pas éteinte avec le temps, ne s’est pas ternie et je ne suis pas du genre à zapper et aller de chanteur en tube sans avenir durable ! Je ne vis pas par procuration… Lui ne frime pas, lui qui est riche à millions. Il n’étale pas sa richesse, et n’attise pas ainsi les convoitises. Il a eu un succès extraordinaire, mais sa vie reste celle de tout le monde. Un homme ordinaire malgré son talent inouï. Il n’a rien à cacher, pourtant il se cache des médias et a renoncé à chanter sur scène. C’est pour toutes ces raisons que j’apprécie le chanteur, mais aussi l’homme. Je sais que si je pouvais le rencontrer (le rêve de ma vie), tout serait simple. A son image, à mon image. Nous n’irions sûrement pas diner dans un restaurant gastronomique ni au Fouquet’s à Paris. Il me préparerait une petite salade grecque sans façon à sa façon. Il serait vêtu d’un vieux jean, comme à son habitude. Il m’aurait souhaité la bienvenue sur son boulevard. Il aurait aussi invité un de ses potes, ami de longue date, Michael Jones ; nous aurions parlé anglais ensemble, j’aurais surtout écouté tout ce qu’ils auraient dit sur la musique. J’aurais parlé de ma passion pour l’écriture, comment je compte aller au bout de mes rêves. J’aurais chanté avec eux les tubes de JJG, je les connais par cœur, cela aurait été ma chance, et non pas un délire schizo maniaco psychotique.

JJG a changé ma vie. Je rêve d’autres vies comme lui et je ne peux vivre qu’avec des bouts de lui et j’attends. Je n’y peux rien, je ferme les yeux. Il suffirait qu’il me fasse un petit signe, juste pour un petit moment. Je pourrais alors vivre ma vie par procuration en mettant du pain sur mon balcon pour attirer les moineaux et les pigeons.

JJG est le frère que je me suis choisi, mais il vit là-bas, loin de ma province charentaise, ignorant même mon existence. Nous ne nous parlerons pas, je ne parlerai pas de ma vie, mais quand la musique est bonne, ça balaye tout. Dans son exil, il voit rouge si on le dérange, et sans un mot, il poursuit son bonhomme de chemin. JJG, si tu m’emmènes, les violons tourneront et on pourra veiller tard dans la nuit et vivre cent vies ! Sache que je…Long is the road, c’est pour cela que j’espèrerai à jamais, entre gris clair et gris foncé !

Proposition d’écriture N° 2 : mots de la même famille

Consigne :

Je vous propose de jouer avec des mots de la même famille.

Vous allez choisir un des 5 sens (vue, ouïe, toucher, goût, odorat) et vous chercherez entre 10 et 20 mots en rapport avec le sens choisi.

Vous pouvez insérer des verbes, des noms, des adjectifs, comme bon vous semble.

Vous pouvez vous aider d’un dictionnaire de synonymes, chercher sur Internet si vous bloquez un peu. Mais, c’est bien aussi de faire travailler un peu ses méninges !

Ensuite, vous écrivez votre texte en incluant tous les mots choisis, dans l’ordre que vous voulez, sur le thème que vous voulez : une histoire vraie ou inventée!

Mes conseils

A part le sens de la vue, j’ai pu constater que les auteurs éprouvent des difficultés à utiliser les autres sens dans leurs histoires. Nous possédons toutes et tous, en majorité, les 5 sens. Dans les histoires reçues, j’entends peu, les gens se touchent très peu, ne sentent pas beaucoup et goûtent encore moins.

Pourquoi a-t-on ainsi des difficultés à utiliser les sens dans notre écriture ? Pourtant, les sensations sont la base de notre vie psychique et physiologique. Et nous ramenons toujours des souvenirs de notre enfance en rapport avec les sens.

Les auteurs se limitent donc trop souvent au seul sens de la vue, que ce soit pour décrire des paysages ou des visages, par exemple. Or, se limiter à un seul sens n’est pas suffisant pour plonger le lecteur dans une ambiance. Il faut plutôt lui offrir une expérience immersive en exploitant les sensations liées aux 5 sens.

Il faut prendre le soin et l’habitude de décrire aussi souvent que possible, les sons, les odeurs, les sensations physiques et les saveurs, en plus de la vue. Les descriptions ainsi réalisées deviennent plus riches et plus prégnantes !

Utiliser les 5 sens ouvre les portes de descriptions riches, avec des ressentis et des sensations. Il ne faut surtout pas négliger cet aspect des choses.

Pour parvenir à utiliser les 5 sens, habituez-vous à décrire un lieu que vous appréciez tout particulièrement, comme une plage, une forêt, après l’orage par exemple, un lieu de promenade, la maison de vos grands-parents dans laquelle vous passiez vos étés pendant votre enfance, etc. Prenez l’exemple d’une plage, de votre plage préférée : spontanément, vous allez décrire les couleurs de la mer et du ciel, la beauté des vagues, le comportement des baigneurs, les enfants qui jouent, le bruit des bateaux à moteurs. Et vous penserez que ce sera bien !

Reprenez votre description et décrivez cette même plage en utilisant tous vos sens. Vous allez entendre le ressac, le vent, les cris des enfants ou des mouettes, les discussions des voisins de plage, un poste de radio, l’appel des maîtres-sauveteur, une sonnerie de portable, …

Vous allez aussi sentir l’air iodé, les huiles solaires, le vent sur votre peau, etc.

Vous allez expérimenter divers touchers : la serviette, le maillot, les feuilles d’un journal, les pages d’un livre.

Vous allez évoquer le sable coulant entre vos doigts, le contact rugueux avec certains coquillages incrustés dans les rochers, le vent fouettant les cheveux d’une personne…

Vous pouvez évoquer le sel sur votre peau, la morsure du soleil sur votre corps, les gouttes de sueur qui perlent sur votre front alors que le soleil tape à 35°, la sensation de vos pieds sur le sable brûlant…

Vous le voyez bien qu’un utilisant la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût, une multitude d’informations nouvelles viennent compléter votre description.

C’est avec cette foule d’éléments nouveaux, souvent négligés, que vous pouvez enrichir votre texte et le rendre plus vivant.

Avant d’écrire votre texte à partir de la consigne 2, écrivez les mots reliés aux 5 sens qui vous viennent à l’esprit. A vous, ensuite, de choisir le sens sur lequel vous souhaitez écrire.

Mon texte

L’inquisition

Aline acheta sa maison à la campagne, conformément à son rêve. Auparavant, elle avait vécu dans une petite bicoque défraîchie qu’elle louait en ville, le temps d’économiser en vue de son achat. Elle avait eu pour voisins des gens espionnant tous ses faits et gestes, les visages des gamins collés au grillage observant tous dès que la petite famille bougeait.

C’était insupportable. Elle avait pris soin de se trouver une maison avec des voisins éloignés, sans vis-à-vis direct en tout cas. Aline ne supportait plus les voisinages intrusifs et elle n’envisageait pas de parler à quiconque, encore moins de copiner.

C’était une solitaire Aline, et elle avait besoin de calme pour se reconstruire moralement et physiquement après une rupture douloureuse. De plus, elle souhaitait offrir un espace verdoyant à ses enfants, qui avaient besoin de se poser au calme, après ce qu’ils avaient eux aussi enduré.

Papiers signés chez le notaire en mars. 95.000 euros à rembourser en quinze ans. Fierté d’avoir réussi. Les ennuis semblaient derrière elle.

Mais, c’était sans compter avec son nouvel environnement. Elle ne s’était pas souciée de savoir qui étaient ses voisins lors de ses visites. Elle ne les avait pas vus. Ils vivaient derrière la haie qui séparait leur maison de la sienne, en contrebas. Une futaie bienvenue qui empêchait tout regard.

Ce qu’Aline ne savait pas lors de l’achat, c’est que le père de ses voisins habitait à deux pas et que le voisin s’y rendait à toute heure de la journée pour y travailler. Il était producteur de céréales. Ses hangars se trouvaient sur la propriété de son père, juste après le virage.

Elle ignorait également que c’était un voyeur professionnel. Elle s’était vite rendu compte que lorsqu’elle recevait du monde chez elle, il passait, repassait dans la rue afin de guigner et de profiter du spectacle qui s’offrait à lui sous ses yeux.

Il convient de dire que cet homme n’avait aucune distraction, qu’il ne sortait jamais et qu’il ne recevait personne chez lui. Il vivait avec sa femme et son jeune fils, en sauvage et avec une façon de vivre digne des années d’avant-guerre. Aline ne supportait pas ce genre d’individus. C’était une femme joyeuse, dynamique, toujours lancée dans des projets divers et variés.

Elle recevait souvent chez elle un ami de randonnée âgé, vivant seul et appréciant sa compagnie et celle de ses enfants. Ils passaient toujours de bons moments de rigolade ensemble.

Occupée à préparer le repas pour ses invités un dimanche, elle n’avait pas entendu la conversation entre son père et le voisin. Ce dernier s’était approché du portail de la propriété et s’était permis de poser des questions :

« A qui est la voiture immatriculée… ? » avait demandé Noël, le voisin inquisiteur.

« C’est un ami de ma fille ! » répondit sans arrière-pensée le père d’Aline.

« Il est pas un peu vieux pour elle, non ? » avait osé le surveillant en chef du quartier. « Mais, en quoi ça vous regarde d’abord ? », s’offusqua le vieil homme. « Elle fait ce qu’elle veut et monsieur Jean est son ami, rien de plus ! » rétorqua le père en toisant l’homme qui se tenait devant lui. Il mit fin à l’entretien inquisiteur en tournant les talons et en rapportant les propos à sa fille. Celle-ci, outrée comme il se devait, interdit à tout le monde ne serait-ce que de dire bonjour à ces gens-là et de les ignorer pleinement, et de ne plus même braquer les yeux sur eux. Elle savait par expérience que ce genre d’individus ne cause que des ennuis. Ça furète partout, ça fixe des yeux sans raison, ça guette à tout va, ça surveille à toute heure, ça lorgne en tous sens.

Un mois d’installation et ça commençait bien. Aline se sentait maudite avec ses voisins.

Fallait-il qu’elle vive dans un ermitage pour trouver la paix ? Pourquoi les gens agissaient ainsi ? S’ennuyaient-ils tant dans leur vie qu’ils éprouvaient le besoin de s’emparer de la vie des autres pour mieux la contrôler ou parce que leur vie à eux n’offrait aucun intérêt ?

Elle décida de surnommer son voisin Œil de lynx, comme pour mieux exorciser cet environnement de fouines. Ça la faisait sourire. Elle resterait chez elle, fermement décidée à ignorer ces gens-là et à vivre pour elle.

Un autre texte écrit pour un article du blog

Je suis myope depuis ma plus tendre enfance, c’est à dire que j’ai une vision faible de loin. Je ne risque pas d’avoir une vue perçante comme les félins, encore moins de devenir nyctalope comme mes chats. Voir avec ses yeux est un bien précieux. Notre regard est le reflet de notre âme : que nos yeux soient bleus, marrons, verts ou gris, ils font ressortir ce qui se trouve à l’intérieur de nous. Mais, nous pouvons aussi envoyer un regard noir, comme un signe à l’autre qu’il nous a fait du mal, par exemple, ou que nous sommes en colère. Mais, quel sens incroyable que la vue : admirer un panorama à couper le souffle, suivre des yeux un enfant qui joue, contempler son jardin, s’adonner à la photographie pour garder une trace d’un beau moment de vacances. Mais, les yeux peuvent aussi faire rejaillir le mauvais d’une personne : celle-ci peut alors épier ses voisins, loisir qui ne coûte rien, mais oh combien pénible pour celui qui subit. On peut tout aussi bien contrôler avec le regard, de manière bienveillante ou en jouant au petit chef. Le pire est d’espionner, vouloir voler ce que l’autre a créé. Un coup d’œil, et hop, voilà un secret bien gardé dérobé pour en faire profiter d’autres, au détriment du créateur.

Mais, tout est visible, pour qui sait prendre le temps de regarder !

Consigne d’écriture N° 3 : mon inventaire

Consigne :

Je vous propose un inventaire autobiographique.

Vous allez vous évoquer de manière courte et simple, sans écrire réellement un autoportrait, à la manière de Georges Perec et Roland Barthes. Je vous invite donc à écrire un inventaire vous concernant en 2 phases :

1) Vous commencerez une dizaine de phrases par “Je me souviens…” à la manière de Georges Perec.

Voici son texte :

“Je me souviens que Michel Legrand fit ses débuts sous le nom de “Big Mike”. Je me souviens du jour où le Japon capitula.

Je me souviens de l’admission de Jean

Lec: « Le grenier de Montmartre. » Je me souviens du contentement que j’éprouvais quand, ayant à faire une version latine, je rencontrais dans le Gaffiot une phrase toute traduite. Je me souviens de l’époque où la mode était aux chemises noires. Je me souviens de l’époque où Sacha Distel était guitariste de jazz. Je me souviens des autobus à plate-forme : quand on voulait descendre au prochain arrêt, il fallait appuyer sur une sonnette, mais ni trop près de l’arrêt précédent, ni trop près de l’arrêt en question.”

2) Pour vous évoquer, vous allez nous faire partager ce que vous aimez et ce que vous n’aimez pas, à la manière de Roland Barthes.

Voici son texte :

“J’aime : la salade, la cannelle, le fromage, les piments, la pâte d’amandes, l’odeur du foin coupé, les roses, les pivoines, la lavande, le champagne, des positions légères en politique, Glenn Gould, la bière excessivement glacée, les oreillers plats, le pain grillé, les cigares de Havane, Haendel, les promenades mesurées, les poires, les pêches blanches ou de vigne, les cerises, les couleurs, les montres, les stylos, les plumes à écrire, les entremets, le sel cru, les romans réalistes, le piano, le café, Pollock, toute la musique romantique, les trains, avoir la monnaie…

Je n’aime pas : les loulous blancs, les femmes en pantalon, les géraniums, les fraises, le clavecin, Miro, les tautologies, les dessins animés, Arthur Rubinstein, les villas, les après-midi, Satie, Bartok, Vivaldi, téléphoner, les chœurs d’enfants, les concertos de Chopin, l’orgue, M.A Charpentier, ses trompettes et ses cymbales, le politico-sexuel, les scènes, les initiatives, la fidélité, la spontanéité, les soirées avec des gens que je ne connais pas, etc.”

Mes conseils

Ce genre de consigne permet de se connaître un peu mieux et de partager un peu de soi avec les autres.

Il est toujours intéressant d’écrire « à la façon de ». C’est un exercice inspirant, qui permet la mise en écriture de manière simple. C’est même assez stimulant et amusant de lire ensuite ce que l’on a produit.

On peut écrire sur soi sans pour autant écrire une autobiographie complète, qui peut être ardue et longue. Ecrire sa biographie ou ses mémoires ne coule pas de source. A la place, on peut pratiquer certains exercices et se révéler à petites touches, pas à pas, sans rentrer dans les détails.

Se dévoiler est avant tout une démarche courageuse qui nous oblige à nous regarder en face et à considérer notre vie avec les bons comme les mauvais moments. Mais, surtout, cela nous oblige à prendre de la distance avec ce passé, qui peut parfois devenir encombrant ou pesant.