Le Spiritualisme, voilà la vérité - Albert-Eugène Lachenal - E-Book

Le Spiritualisme, voilà la vérité E-Book

Albert-Eugène Lachenal

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Extrait : "La philosophie spiritualiste est le langage de la raison naturelle éclairée ; elle est une des voies qui conduisent à la vérité ; née de l'esprit humain, elle remonte dans le temps aussi loin que la civilisation. Dès que l'homme, rassuré sur ses moyens d'existence, a pu trouver assez de loisir pour réfléchir, il est devenu philosophe, ou mieux, il est devenu religieux ; il a levé les yeux vers le ciel ; en cherchant Dieu, il a trouvé la Vérité ; il a pensé !"

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• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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À LA JEUNESSE !

Jeunes Français, mes chers concitoyens, je vous dédie ces pages que j’ai consacrées à deux délaissées :

LA PHILOSOPHIE ET LA RELIGION !

Jetez-y un coup d’œil ; il est bon d’entendre, parfois, un témoin de temps qui ne sont plus.

Écoutez ma vieille expérience.

J’ai vu et connu les dernières et tristes années du dix-huitième siècle. Fils d’un émigré, je suis né dans la prison où fut jetée ma bonne Mère, comme suspecte ! et je vois encore, non sans quelque effroi, approcher la fin du dix-neuvième, héritier des illusions et des erreurs de son frère aîné.

JEUNES HOMMES !

Vous avez eu le bonheur d’entendre encore parler de Dieu ! gardez le feu sacré.

Vous êtes l’espoir de la France !

Méditez souvent ces mémorables et prophétiques paroles d’un grand homme d’État :

« France, tu seras chrétienne ; ou tu ne seras plus !…  »

Le spiritualisme, voilà la vérité
Prologue

La Vérité

Bossuet, l’aigle de Meaux, définit la vérité comme suit :

« La vérité est l’état des choses qui sont ainsi qu’elles doivent être, et qu’il est impossible qu’elles soient d’une autre nature, ou se fassent d’une autre façon . »

Saint Thomas d’Aquin avait dit déjà :

« La Vérité est l’équation entre l’intellect et la chose . »

On ne peut que s’incliner devant de si grands maîtres !

Toutefois, considérée dans un sens plus général, étudiée à sa source céleste, la Vérité se montre à nous comme éternelle, absolue, unique ; objet de nos constantes aspirations, privilège de l’homme qui, seul de tous les êtres terrestres, peut la concevoir ; la Vérité inonde d’ineffables suavités l’âme qui la possède.

Flambeau, lumière de l’âme, la Vérité lui découvre les sublimités du monde surnaturel, de l’invisible ! De même que l’astre qui brille au firmament, répand sur le globe terrestre la lumière, la chaleur et la vie ; la Vérité anime et vivifie tout ce qui est, visible et invisible.

De même que la privation de la lumière solaire cause la nuit, et en se prolongeant entraîne la mort des êtres vivants ; ainsi la privation de la Vérité engendre l’erreur, et l’erreur est la mort de l’âme.

Sujet de recherches incessantes pour l’homme, la Vérité est un des sublimes attributs de Dieu ; aussi, dans son admiration, saint Augustin s’écrie : « La Vérité, c’est Dieu !  »

Reflet du souverain bien, bien suprême elle-même, la Vérité est pour l’homme qui pense, qui sait se secouer du joug de la matière, la source féconde de ses joies les plus pures.

Tous nos soins doivent tendre à connaître la Vérité ; la vie de l’homme ne doit avoir qu’un but :

Connaître la Vérité, suivre sa lumière, ne jamais en perdre la trace !

Mais, où est la Vérité ? comment l’atteindre ?

Saint Augustin, l’homme le plus étonnant de l’Église latine, dit Villemain, a écrit :

« Il n’est douteux pour personne, que deux forces concourent à nous instruire : l’autorité et la raison.

Sur le premier point, je n’en connais pas de plus forte que l’autorité du Christ, et je ne veux en rien m’en écarter. Quant à cet ordre de preuves qui se poursuit par la subtilité de la raison (et tel que je suis, je désire m’approprier le vrai, non seulement par la foi, mais aussi par l’intelligence), j’ai l’assurance de trouver chez les Platoniciens bien des choses qui ne répugnent pas à nos dogmes . »

Saint Thomas d’Aquin, qui a reçu le beau surnom de Doctor Angelicus, l’Ange de l’École, exprime la même pensée, à peu près, en disant :

« Il y a deux degrés de l’intelligible divin : soit un premier degré, où la lumière naturelle, conduit la raison ; un second, où la conduit la lumière surnaturelle . »

Sous la conduite de si grands Docteurs, nous reconnaîtrons donc que deux voies conduisent à la Vérité : la Raison et la Foi ; soit la Révélation et la Philosophie !

Mais gardons-nous de nous laisser séduire par les mots : toute philosophie ne conduit pas à la Vérité.

Écoutons ce que dit à cet égard Platon, que saint Augustin cite comme pouvant lui servir de guide :

« Il y a le philosophe et le sophiste ; le premier seul manie la vraie dialectique qui s’élève aux splendeurs de l’Être, objet de ses recherches et de sa contemplation.

Mais, où va le sophiste ? que cherche-t-il ? que veut-il ?

Écoutez la réponse :

Le sophiste va au néant ; il cherche, il poursuit le non-être, et se réfugie dans ses ténèbres… »

Aristote, célèbre philosophe spiritualiste, contemporain de Platon, signale et approuve ce jugement :

« Platon, dit-il, remarque fort à propos que la sophistique roule sur le non-être . »

Il y a donc deux philosophies ? Hélas ! non ; l’usage a prévalu, le sage conseil de Platon n’a pas été suivi.

L’être et le non-être,

Le réel et le néant,

Le visible et l’invisible,

Le naturel et le surnaturel,

L’idéalisme et le matérialisme,

Le rationalisme et le positivisme,

Le spiritualisme et le sensualisme,

Le vrai et le faux ;

Tout est confondu sous le nom de philosophie.

De là, confusion, défiance, discrédit ; abandon de la saine philosophie, soit du spiritualisme ; invasion de la sophistique et bientôt du sensualisme, du positivisme, de l’athéisme.

Tel est l’arbre philosophique, tel est le vaste champ livré à nos investigations ; tout est mélangé : le beau et le mal, le vrai et le faux, l’esprit et la matière !

C’est à l’homme, guidé par l’intelligence, éclairé par la raison, livré à la liberté et à sa volonté, à reconnaître sa voie, à discerner la vérité, à éviter l’erreur.

L’histoire de la philosophie, de l’homme livré à lui-même, à sa lumière naturelle, aveuglé le plus souvent par l’orgueil, n’est guère, hélas ! que celle des aberrations de l’esprit humain, du doute et de l’erreur !

Toutefois, la Vérité a des caractères qui ne permettent pas à un esprit libre du joug de la matière de la méconnaître.

La Vérité, en effet, est immuable ; elle n’est ni variable, ni passagère ; elle est la même en tout temps, en tous lieux ; la Vérité est universelle et nécessaire. Elle est absolue, indépendante de celui qui l’aperçoit. Elle serait quoiqu’on ne la verrait pas.

La Vérité donne, sans hésiter, la priorité à l’esprit sur la matière.

La Vérité est immuable, et tout ce qui est immuable est de Dieu ! Tout ce qui est changeant est de l’homme.

Non seulement la Vérité est en Dieu, mais elle est un des principes dont se sert la saine métaphysique pour prouver l’existence de Dieu !

Écoutons ce que dit à cet égard le professeur Cousin :

« Oui, la vérité porte nécessairement quelque chose au-delà d’elle. De même que tout phénomène a son sujet d’inhérence ; de même que nos facultés, nos pensées, nos volitions, nos sensations n’existent que dans un être qui est nous-même, ainsi la Vérité suppose un être en qui elle réside ; et les vérités absolues supposent un être absolu comme elles, où elles ont un premier et dernier fondement. Nous parvenons alors à quelque chose d’absolu, qui n’est plus suspendu dans le vague de l’abstraction, mais qui est un être substantiellement existant. Cet être absolu et nécessaire, puisqu’il est le sujet des vérités nécessaires et absolues, cet être qui est au fond de la vérité comme son essence même, d’un seul mot on l’appelle Dieu . »

Dès lors, discernant la vérité au milieu des innombrables systèmes philosophiques enfantés par l’esprit humain dans le long cours des siècles, la distinguant soigneusement de l’erreur, donnant sans hésiter la préférence, la supériorité à l’esprit sur la matière, à la suprême intelligence sur le Fatum (la nécessité aveugle), nous reconnaîtrons que le spiritualisme est la philosophie de la vérité, et que le sensualisme qui conduit inévitablement au matérialisme, à l’athéisme, représente le non-être et n’est autre chose, sous ses différentes formes, que la philosophie de l’erreur !

Dès lors, je dis avec confiance :

LE SPIRITUALISME, VOILÀ LA VÉRITÉ

Suivons, à travers les siècles, le développement de cette vérité.

Les deux voies de la vérité
Première partie
ILa Philosophie

La philosophie spiritualiste est le langage de la raison naturelle éclairée ; elle est une des voies qui conduisent à la vérité ; née de l’esprit humain, elle remonte dans le temps aussi loin que la civilisation. Dès que l’homme, rassuré sur ses moyens d’existence, a pu trouver assez de loisir pour réfléchir, il est devenu philosophe, ou mieux, il est devenu religieux ; il a levé les yeux vers le ciel ; en cherchant Dieu, il a trouvé la Vérité ; il a pensé !

Ainsi, du même besoin sont nées dans le même berceau : la Théologie, science de Dieu ; et la Philosophie, science de l’âme !

Quel que soit mon désir de remonter aux sources de la philosophie, je n’ai pas l’intention de sonder les profonds arcanes de l’Orient, bien que ce soit là le berceau de la civilisation ; nous y trouverions cependant de grandes et fort intéressantes notions.

Premièrement, l’Égypte, remarquable et mystérieuse contrée, dont l’origine se perd dans la nuit des temps, pays des hiéroglyphes, où le sentiment religieux a laissé de nombreuses et admirables traces ; mais où rien n’indique qu’ait apparu l’esprit philosophique, l’esprit d’examen.

Vient en second lieu la Perse, qui reconnaît Zoroastre pour son législateur, et dont le livre sacré connu sous le nom de Zend-Aveta a été traduit en français par Anquetil ; ce code se compose de dogmes et d’une théologie informe, mais nulle trace encore de philosophie.

Nous trouvons, dans l’extrême Orient, la Chine, empire immense, pays de l’immobilité, qui ne compte pas moins de 360 millions d’habitants, obéissant comme des enfants à leur Empereur (le fils du ciel !) qui les gouverne, suivant le Tchéou-li ou le livre des rites ; écrit 1 100 ans avant J.-C., et aussi selon les lois du sage Confucius qui vivait 600 ans avant J.-C. Son code, nommé Chouking, est beaucoup plus religieux que philosophique ; il a été traduit dans notre langue au commencement de ce siècle par le P. Gaubil, savant jésuite qui a habité Pékin, capitale de ce grand empire, pendant 35 ans.

Voici l’Inde.

Comme nous l’avons dit ci-dessus, dans ces grandes nations la théologie, ou mieux la religion, quoiqu’informe, a été leur guide ; c’est que la religion est le fond de toute civilisation, c’est elle qui fait les croyances générales et par là les mœurs, et jusqu’à un certain point, les institutions.

Arrivés à l’Inde, nous voyons naître et se développer la philosophie.

Le spiritualisme, comme le prouve le savant Calebroke, est la base du brahamanisme, qui est la religion des Indiens en deçà du Gange ; les dogmes de cette doctrine sont exposés dans les Védas, livres sacrés qui sont pour le grand empire de l’Inde, ce qu’est la Bible pour nous. Les Védas sont l’œuvre de Brahama, législateur très vénéré des vastes régions qu’arrose le Gange. Tel est le code sur lequel repose l’organisation sociale indienne ; là est la règle de ses institutions civiles et politiques, de ses mœurs et même de ses arts .

Le boudhisme, doctrine hétérodoxe, détachée du brahamanisme, est entaché de matérialisme ; c’est une espèce de panthéisme poussé à ses dernières et absurdes conséquences .

(Je ne parlerai pas ici de nos livres saints, ils appartiennent à la seconde voie de la vérité.)

Je ne m’étendrai pas plus longuement sur l’Inde, quoique la littérature de ce vaste et très antique pays soit fort intéressante et parfaitement connue aujourd’hui : ce n’est pas là encore la vraie patrie de la philosophie ; pour la voir naître dans tout son éclat, il faut arriver à la Grèce : c’est là que nous trouverons entre autres Platon, qui doit être considéré comme le principal fondateur du spiritualisme, qui mérite seul le glorieux nom de philosophie.

Je ne m’arrêterai même pas aux temps héroïques de la Grèce ; j’y trouverais cependant dans le dixième et neuvième siècles avant J.-C. trois génies inspirés des muses, parlant le langage des Dieux, dont la rouille du temps n’a pas terni la gloire :

Orphée, le législateur du polythéisme, dont la lyre divine, dit Virgile, a séduit le sombre Roi des enfers, et a valu à Orphée le bonheur de revoir sa chère Eurydice .

Hésiode, un des plus anciens poètes grecs, auteur du poème des travaux et des jours, de la théogonie, etc.

Homère, contemporain d’Hésiode, qui vivait 900 ans avant notre ère, poète inimité, inimitable ; chantre de la guerre et de la chute de l’antique Troie, écrivain des aventures du perfide Ulysse.

La pensée éclairée par le génie, entraînée par l’imagination, a produit ces chefs-d’œuvre admirables ; mais la philosophie est fille de la réflexion ; ce n’est que quelques siècles plus tard que nous la verrons apparaître et se montrer digne de son nom ; et comme la nature spéciale de l’homme est de réunir à la fois en lui-même esprit et matière : nous verrons dans la Grèce, comme nous l’avons vu dans l’Inde, comme nous le verrons en traversant les siècles, et surtout à notre époque, se dessiner les deux grandes divisions philosophiques, le Spiritualisme et le Matérialisme, selon que prédomine parmi les hommes l’esprit ou la matière.