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Le miracle des Noces de Cana est le premier miracle de Jésus en tant que Christ ou Messie. Le Rédempteur changera le contenu de six jarres d'eau en vin, soit près de 700 Litres ! Mais quel étrange récit que celui de ces Noces de Cana où La mariée n'est même pas mentionnée et le marié à peine cité à la fin. Pourquoi Jésus-Christ y répond à Sa Mère quand elle le sollicite : « femme, qu'il y a-t-il entre toi et moi » Quelle étrange déclaration ! Pourquoi encore lui dit-il que Son heure n'est pas encore venue et que pourtant, Il accomplit tout de même le miracle indirectement sollicité ? Quels sens donner à toutes ces précisions : à Cana de Galilée - le troisième jour - six jarres de pierre - ... Et finalement, on peut se poser la question : pourquoi Jésus-Christ a-t-il choisi pour son premier miracle de transformer de l'eau en vin ? Les réponses à toutes ces questions (et bien d'autres) sont données dans cet ouvrage. Le lecteur saura par exemple à la fin de sa lecture la raison pour laquelle Jean ne parle pas de premier signe mais de commencement des signes, ou encore : quel jour exactement a eu lieu le signe de Cana (et même l'heure !). Laissez-vous tenter par la découverte ...
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Veröffentlichungsjahr: 2023
« Ce dont nous parlons, c’est de La Sagesse du Mystère de Dieu, Sagesse tenue cachée, établie par Lui dès avant tous les siècles, pour nous donner la gloire. Aucun de ceux qui dirigent ce monde ne l’a connue.
Ce que nous proclamons, c’est, comme dit l’Écriture :
Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas venu à l’esprit de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux dont il est aimé.
Et c’est à nous que Dieu, par l’Esprit, en a fait la révélation. Car l’Esprit scrute le fond de toutes choses, même les profondeurs de Dieu. »
(1 Corinthiens 2,7-10)
Le miracle des Noces de Cana correspond au premier miracle de Jésus en tant que Christ ou Messie, ou plus exactement au commencement des signes que Jésus-Christ accomplit.1
Ce récit des Noces de Cana constitue aussi le second des cinq mystères lumineux introduits par Jean Paul II en 2002.2 Cette histoire se trouve uniquement dans l’évangile de saint Jean. Elle vient conclure une semaine inaugurale commencée avec Jean (Baptiste) le plus grand des prophètes et Le grand Témoin du Fils de Dieu.
Le récit des Noces de Cana est souvent mal compris. Par ce livre nous voulons répondre à toutes ces questions :
- Pourquoi Jésus-Christ a-t-Il choisi cette transformation de l’eau en vin comme premier miracle ?
- Et pourquoi à un mariage à Cana de Galilée ? - Quel sens encore donner à la transformation de l’eau en vin ?
- Quel est le rôle exact de Marie dans ce miracle ?
- Pourquoi l’appelle-t-Il femme ?
- Pourquoi Jésus-Christ dit-Il à Marie : “Mon heure n’est pas encore venue“ et que pourtant Il accomplit tout de même le miracle ?
- Quel est sens à donner d’un certain nombre de précisions :
Les réponses que nous fournirons assorties de références bibliques donneront aussi des méditations fructueuses à tous ceux qui récitent le chapelet ou le Rosaire. Ce livre fait partie, nous l’espérons, d’une œuvre plus grande : le commentaire de tout l’évangile de Jean. Mais, comme nous ne savons ni le jour ni l’heure de votre départ, ni du notre, et que les évènements du monde nous pressent, aussi publions-nous ici cette première partie qui nous apparaît essentielle, non seulement pour bien comprendre l’évangile de saint Jean, mais encore pour notre compréhension de qui est véritablement Jésus-Christ 3 et qui est aussi Marie. Car connaître qui est véritablement Jésus-Christ n’est pas une option, c’est même une nécessité particulièrement critique pour tous, 4parce que c’est cette connaissance que nous aurons de Jésus-Christ qui déterminera notre poids de gloire à chacun dans l’éternité5 : « La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » (Jn 17,3).
Ainsi, et plus fondamentalement, notre but le plus profond est de poursuivre l’œuvre d’amour et de connaissance de Notre Seigneur et Sauveur ; car Le Rédempteur avait déclaré à Ses disciples juste avant Sa Passion : « J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu… » (Jn 16,12). Ce livre est donc le fruit d’une promesse. Nous rendons grâce à Dieu de nous avoir estimé digne de servir en Sa Présence 6 : « L’Esprit souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » (Jn 3, 8). Le but ultime de ce livre, au-delà même de toutes les découvertes et les questions auxquelles vous aurez la réponse page après page, est de contribuer à vous donner la vie et la vie en abondance : « Je suis venu pour que vous ayez la vie et la vie en abondance. » (Jn 10,10). Tel est le désir ardent de Notre Seigneur.
Cette vie se trouve en Jésus-Christ : « En Lui était la Vie et la vie est la lumière des hommes. » (Jn 1,4).7
Bien à vous dans L’Esprit. Guy-Noël AUBRY & .
1 Le mot “ Christ “ vient du latin “ Christus “ qui lui-même vient du grec Khristós. Ce mot de “ Christ “ en français avec une majuscule se rapporte à la personne de Jésus de Nazareth. Il est la traduction de l’hébreu “ Mashia'h “ ou “ Messie “.
Christ et Messie sont donc deux mots équivalents.
“christ“ avec une minuscule signifie “oint“. Ce terme désigne une personne consacrée (autrement dit mise à part) par une onction de Dieu.
Le Christ avec une majuscule peut donc être traduit par “ L’Oint de Dieu“ ou “Le Consacré par l’onction.
“ Jésus-Christ induit cette pensée qu’Il est véritablement Le Messie, Le Consacré attendu par les prophètes quand, au début de Son Ministère, Il lit dans la synagogue de Nazareth le passage du livre d’Isaïe où il est écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres… » (Luc 4,18).
*2 Le premier mystère lumineux est le baptême de Jésus par Jean (Baptiste) - Le second les Noces de Cana.
3 L’œuvre accomplie renvoie au créateur, comme le dit saint Paul : « 19 Ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux, car Dieu le leur a montré clairement. 20 Depuis la création du monde, on peut voir avec l’intelligence, à travers les œuvres de Dieu, ce qui de lui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. Ils n’ont donc pas d’excuse. » (Romains, 1).
4 Mais peu d’homme le savent malheureusement.
5 Ce n’est pas le seul critère pour avoir la vie éternelle, mais c’est un critère important à l’extrême, puisque Notre Seigneur l’a mis en exergue. On peut citer aussi la réception du baptême (cf. Marc 16, 16) et plus généralement la réception des sacrements (spécialement l’eucharistie et le sacrement du pardon). On peut encore ajouter la vie de prière et la charité qui n’est pas une option, car c’est le critère pour appartenir au Christ : « À ceci tous connaîtront que vous êtes vraiment mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13,35). La vision du ciel, une nuit claire d’été ou d’hivers, avec ses étoiles qui brillent chacune de leur éclat propre nous évoque ce poids de gloire que chaque fils et fille de Dieu aura au Ciel. Tous brilleront, mais pas du même éclat. C’est sur la Terre que cette étoile est créée : la vie éternelle est déjà commencée.
6 Extrait de la prière Eucharistique numéro deux.
7 Il ne faut pas voir dans ce “était“ un évènement révolu ; non, Jésus est toujours dépositaire de la vie. Il est même la vie elle-même. Il est « Le Chemin, La Vérité et La Vie ». (Jn 14,6).
Je vous salue saint Jean, admirable apôtre du Christ 8 qui avez reposé sur La Poitrine du Créateur.
Vous êtes de tous les hommes celui qui a reçu Marie, Notre Mère, au pied de La Croix ; La Mère de Dieu et celle de tous les hommes.
Vous avez vu Le Sacré-Cœur Transpercé sur La Croix répandre L’eau et Le Sang, et vous avez témoigné. Et nous savons que votre témoignage est véridique.
Saint Jean l’évangéliste, admirable témoin, fidèle de Jésus-Christ, priez pour nous Le Seigneur Jésus-Christ, Notre Sauveur et Rédempteur, afin que nous soyons tout amour et toute sainteté, et qu’ainsi nous puissions goûter un jour (et pour toujours) aux joies éternelles. Amen.
8 Cette prière nous a été inspirée. Nous en remercions Dieu dans Sa Bonté, dans Sa Sagesse et Sa Sainteté.
L’évangile de Jésus-Christ selon saint Jean se présente actuellement sous la forme d’un texte de 21 chapitres et 879 versets.
Cette séparation en chapitres distincts n’est apparue que très tardivement, aux environs du IXème siècle, et celle en versets encore plus tard. Ce découpage en chapitres et en versets n’existait donc pas dans la rédaction originale de Jean qui a rédigé son évangile en grec, la langue la plus répandue à son époque, et en écriture onciale.9
En conséquence, il ne faut pas voir les séparations en chapitres et versets comme venant obligatoirement de séquences différentes dans l’esprit de l’auteur. Cette observation est particulièrement importante pour certaines remarques que nous ferons par la suite où une même unité de pensée initiale a été dispersée sur plusieurs chapitres (ou inversement, deux thèmes différents ont été regroupés en un seul).
En particulier, pour ce qui nous intéresse ici le début du chapitre deux de l’évangile de Jean qui correspond aux Noces de Cana fait partie d’une semaine inaugurale qui constitue, selon nous une unité de pensée dans la pensée de Jean, aussi aurait-il mieux valu que le récit des Noces de Cana vienne clore le chapitre un, plutôt qu’il ne débute le chapitre deux comme c’est actuellement le cas.
Cette semaine inaugurale commence juste après le prologue, soit à partir de Jn 1,19, et se termine le jour des Noces de Cana (Jn 2,1-12). 10
C’est cette déclaration de saint Jean l’évangéliste qui clôt la semaine inaugurale : « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. » (Jn 2,11).
Jean l’évangéliste ne parle jamais de “miracles“ ou de “prodiges“ (ou presque) 11 mais de signes. Jésus de son côté ne parlera ni de miracle, ni de signe mais d’œuvre. 12 La notion de signe dépasse d’une certaine manière celle de miracle, car elle demande en plus à celui qui en est témoin (ou en prend connaissance) une interprétation et une réaction en réponse au miracle proprement dit. Le miracle est “simplement“ un phénomène extraordinaire qui dépasse les lois ordinaires de la nature. Ainsi, marcher sur les eaux et multiplier les pains sont des miracles ; rendre la vue à un aveugle aussi.
Cependant le miracle ne peut pas donner lieu à lui seul à une conversion. Un miracle peut même avoir l’effet contraire à la bonne propagation du royaume de Dieu. Il peut même provoquer une opposition farouche ! Par exemple, en constatant que Jésus avait guéri un aveugle le jour du Sabbat, les juifs voulurent lapider Jésus et Le Sauveur dut en se cachant s’enfuir. Les juifs ne purent mettre à exécution leur déicide, parce que Son heure n’était pas encore venue (cf. Jn 8,20 et Jn 8,53).13
C’est encore à la suite du miracle de la Résurrection de Lazare par Jésus que les autorités juives décidèrent de faire périr et Notre Seigneur et Lazare qu’Il avait ramené à la vie (cf. Jn 11,45-58).
Ainsi, les miracles ne font pas tout, loin de là ! Notre Seigneur avait même dit que certains pourraient voir quelqu’un revenir d’entre les morts qu’ils ne croiraient toujours pas (cf. Lc 16,31)14. Ou encore Il disait à ceux qui se targuaient d’en avoir accompli en son nom qu’il ne les avait jamais connus (cf. Mt 7,21-23) !
Ce n’est donc pas le miracle en lui-même qui est le plus important mais ce qu’il désigne ou ce à quoi il renvoie. Saint Jean (Baptiste)15, le plus grand des prophètes n’a accompli aucun miracle (Jn 10,41), mais il était lui-même signe de Dieu dans le monde et les foules accouraient à lui pour se convertir, et manifester leur repentance et leur conversion par le baptême d’eau qu’il administrait. La Vierge Marie et saint Joseph, eux aussi, n’ont fait aucun miracle selon les évangiles, pourtant nous avons ici avec : Marie, Joseph et Jean (Baptiste) les trois plus grands saints que la Terre ait portés, après Notre Seigneur Jésus qui est aussi Dieu.
Un signe, donc, contrairement au miracle peut avoir une origine extraordinaire ou pas. Dans son évangile, saint Jean en qualifiant les phénomènes extraordinaires de signes et non pas de miracles veut nous faire comprendre qu’il ne faut pas s’arrêter au prodige en lui-même, il faut aller au-delà. Le plus important n’est pas le miracle proprement dit, mais ce qu’il pointe du doigt ; c’est-à-dire à la fois ce que ce miracle sous-tend et ce qu’il démontre. Il faut donc voir au-delà du simple prodige. Le mot signe de Jean est donc une invitation à l’interprétation.
Aussi, La question qu’il faut se poser devant un miracle rapporté par saint Jean l’évangéliste est : Quelle est la signification profonde de ce miracle ? C’est cette question qu’il faut se poser devant le miracle de l’eau changée en vin aux Noces de Cana.
Et comme Jésus de son côté ne parle ni de miracle, ni de signe mais d’œuvre, il faut se demander : quelle œuvre Jésus est-Il en train de réaliser ? Et que manifeste-t-Il par ce miracle ? C’est cette même question qu’il faut aussi se poser concernant le miracle ou plutôt l’œuvre de Cana.
Pour bien comprendre où se situe le récit des Noces de Cana dans l’œuvre de saint Jean, il est intéressant de présenter brièvement l’évangile de Jean et de situer le récit de Cana dans la chronologie des évènements.
On peut distinguer quatre parties dans cet évangile. Deux d’entre elles constituent le corps du livre. Elles sont plus grandes que les deux autres et sensiblement de même taille entre elles. Ainsi, trouve-t-on :
- Le prologue (1,1 à 1,18).
Ce texte court et magnifique est lu par exemple le jour de Noël. Il pose les bases de tout l’évangile de Jean et donne ses clefs de lectures. En particulier : Jésus est à la fois Dieu et homme. Il est Le Verbe de Dieu fait chair, venu nous apporter la grâce et la vérité.
- Le livre des signes et des controverses (1,19 à 11,54).
Cette première partie centrale de onze chapitres couvre tout le ministère public du Sauveur (soit ses trois ans et demi de prédication) mais pas la dernière semaine qui sera abordée dans la seconde partie centrale de l’évangile. C’est dans cette première partie centrale que se trouve le miracle des Noces de Cana, le premier signe de Jésus en tant que Christ, c’est-à-dire en tant que Messie. Dans cette section de l’évangile, on retrouve la totalité des miracles de Jésus-Christ que saint Jean a choisi de relater, sauf Sa Glorieuse Résurrection qui est dans le livre suivant et la pêche miraculeuse qui se trouve dans l’épilogue.
- Le livre des derniers jours ou de la gloire (11,55 à 20,31).16
D’une taille à peu près équivalente à la précédente partie, mais légèrement plus courte, ce livre se concentre sur la dernière semaine du Christ et particulièrement sur Son dernier Repas, la Sainte Cène, où Jésus lavera les pieds de ses disciples et leur tiendra de longs discours qui sont son testament spirituel. Les évènements de La Passion sont particulièrement détaillés, ce qui fait que cette partie de l’évangile de Jean est lue par exemple le Vendredi Saint. Le livre se termine par La Mort et La Résurrection du Christ avec plusieurs apparitions, notamment celle à saint Thomas qui ne voulait pas croire, mais qui finira par s’écrier devant Jésus-Christ Ressuscité : « Mon Seigneur et mon Dieu. »
- L’épilogue (le chapitre 21).
Cette ultime et quatrième partie conclut toute l’œuvre avec un dernier miracle : la pêche miraculeuse. Simon-Pierre est confirmé dans son rôle de Pasteur de l’Église du Christ. Cet épilogue donne aussi La conclusion finale et l’objectif de tout l’évangile : « 30 Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre. 31 Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom. » (Jean, 20).
Tout n’est donc pas dit par saint Jean et il en est de même dans le récit des Noces de Cana. C’est au lecteur de lire entre les lignes et de “combler les trous“ en suivant “les petits cailloux blancs“ laissés par l’évangéliste.
Il y a donc d’après la finale de Jean, trois éléments fondamentaux à prendre en compte (et à garder à l’esprit) quand on lit cet évangile et donc les Noces de Cana aussi :
- Jésus est Le Fils de Dieu
- Il est aussi Le Messie, c’est-à-dire Le Christ
- Ce qui est rapporté (tout ne l’est pas) l’a été pour avoir foi en Lui.
C’est cette foi en Jésus, Christ, qui nous donnera la vie (éternelle).17
Survient donc, à la vue de cet éclaircissement, une autre question : en quoi ce miracle peut-il nous donner la foi (ou contribuer à nous la donner) ? Et quel lien-a-t-il avec la vie éternelle ?
Voici donc quelques prérequis importants et précieux qui nous serviront au cours de nos interprétations.
Un autre fait important à prendre en considération est que le récit des Noces de Cana intervient après tout un ensemble de témoignages des uns et des autres en commençant par celui de Jean (Baptiste).
Ce n’est pas en tant que prophète que saint Jean l’évangéliste présente Jean (Baptiste), mais en tant que Témoin : « 6 Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. 7 Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. 8 Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. » (Prologue de Jean). Dans le Quatrième Évangile, les premiers disciples de Jésus lui viennent directement de Jean-Baptiste (cf. Jn 1, 35 et suivant), ce qui souligne l’importance du Précurseur.
Après avoir donné au Christ Jésus un ensemble de titres somptueux dans son prologue (Jn 1,1-18). Saint Jean l’évangéliste va mettre Jean (Baptiste) en situation de témoignage. Le plus grand des prophètes va nous révéler deux vérités essentielles de la foi chrétienne, maintenant professées par toute l’Église : Jésus est Le Fils de Dieu18et Jésus est L’Agneau de Dieu.19
Ainsi, arrivé aux Noces de Cana, le lecteur attentif qui a lu le début de l’évangile de Jean sait que Jésus n’est pas un homme ordinaire. Il est aussi censé savoir que Marie non plus n’est pas une femme ordinaire, non pas en ayant lu cet évangile de Jean, mais parce qu’il a lu normalement les récits de Matthieu, et surtout celui de Luc relatant la conception miraculeuse de Jésus. 20
À ce stade du début du récit des Noces de Cana, le lecteur possède littéralement une page entière de titres et d’attributions concernant Jésus de Nazareth. On sait (entre autres) que :
- Jésus est Le Logos, Le Verbe de Dieu, Sa Parole qui était auprès de Dieu (Jn 1,1).
- Jésus est Dieu Lui-même (Jn 1,1).
- Par Jésus tout a été fait et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans Lui (Jn 1,3).21
- Jésus est La Vie (Jn 1,4). 22
- Jésus est La Lumière du monde qui éclaire tout homme (Jn 1,9).
- Jésus est Le Verbe fait chair qui a habité parmi nous (Jn 1,14)
- Jésus est Le Fils unique (engendré), plein de grâce et de vérité (Jn 1,14)
- Derrière Jean Baptiste Il était, mais Il a pris place avant lui, car avant lui Il était.23
- La grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ (Jn 1,17).
-Jésus est Le Fils Unique, qui est dans le sein du Père, et qui nous conduit à le connaître (Jn 1,18).
- Jésus est celui dont Jean Baptiste, le plus grand des prophètes n’est pas digne de délier les courroies de ses sandales (Jn 1,27).
- Jésus est L'Agneau de Dieu, Celui qui enlève le péché du monde (Jn 1, 29).
- Celui qui doit se manifester au peuple d’Israël (et au monde) (Jn 1,31).
-Jésus est l’homme sur qui l'Esprit est descendu et est demeuré (Jn 1,33) ; Jésus est L’Oint de Dieu, Le Messie.
- C’est Jésus qui baptise dans l'Esprit-Saint. (Jn 1,33).
-C’est Lui Le Fils de Dieu (Jn 1,34).
- Il vient de Nazareth et est fils de Joseph (Jn 1,45).24
- Jésus est Le Messie attendu annoncé par les prophètes, Il est Le Christ (Jn 1,41 et Jn 1,45)
Cependant, si le lecteur possède une page entière de titres et d’attributions concernant Jésus de Nazareth, il ne l’a pas encore vu à l’œuvre. Toutefois, il reçut par l’intermédiaire de Nathanaël la promesse de voir des choses extraordinaires : « Tu verras des choses plus grandes encore. » C’est à Cana que nous verrons le commencement des œuvres que Le Père Lui a commandé de faire. On peut se poser la question de savoir : Est-ce que le récit des Noces de Cana n’illustre pas certains des titres de Jésus ?
Et même : est-ce que tous les titres de Jésus ont été portés à notre conscience ou il y en a-t-il d’autres cachés que nous devrons découvrir par nous-mêmes et qui sont “révélés“ aux Noces de Cana ?
9 Cette écriture particulière, que pour faire simple nous pouvons approximativement assimiler aux lettres cursives, n’a pas de majuscule. En conséquence, chaque début de phrase des traductions que nous avons dans nos langues maternelles respectives est déjà en quelque sorte une interprétation, car une phrase normalement constitue une unité de pensée. Ce sont donc des copistes qui ont d’une certaine manière effectué au départ ce découpage. Ce point, même s’il n’est pas capital, peut aussi avoir son importance pour notre argumentation (similairement à ce que nous avons dit pour les chapitres).