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Qui est saint Joseph ? L'époux de Marie ? Le père adoptif et nourricier de Jésus-Christ ? Le saint patron de l'Eglise et Le Protecteur de tous les chrétiens ? Le Patron de la bonne mort et des causes difficiles ? Le modèle de tous les pères ? Certes oui, mais si saint Joseph était bien plus que cela encore ? C'est le temps des révélations... L'auteur prend résolument la route de la vérité pour se rendre au coeur de saint Joseph... Jusqu'où vont ses vertus ? Est-il immaculé ? Est-il en corps et en âme au Paradis comme La Vierge Marie ? Si oui, quelles fonctions y exerce-t-il ? Sommes-nous concernés ? Qui étaient son père et sa mère ? Etait-il jeune ou vieux quand il épousa Marie ? Quel était exactement son rôle dans le plan de la Rédemption ? Pourquoi fallait-il qu'il meure avant que Le Christ ne commence son ministère public ? Vous trouverez dans ce livre inédit toutes les réponses aux questions que vous vous êtes posées sur saint Joseph (ou presque). Les réponses largement argumentées et documentées de l'auteur vont assurément vous surprendre... L'amour est surprises et il faut se laisser saisir... Un livre à découvrir et à offrir
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Seitenzahl: 565
Veröffentlichungsjahr: 2021
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« Et Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu... »
(Genèse 1,27).
« Le voile qui couvre le nom et la puissance du vénérable Joseph apparaît comme le prolongement du silence dans lequel il a enveloppé sa carrière mortelle ; c’est la continuation de cette vie cachée dont les splendeurs devaient d’autant plus émerveiller l’intelligence et le cœur des fidèles que la révélation en aurait plus longtemps été contenue »Cardinal Pie (1815-1880)
On peut aimer sans bien connaître, mais pour bien aimer il faut connaître. L’objectif de ce livre est de mieux connaître qui est saint Joseph, afin de mieux l’aimer et l’ayant aimé d’en être transformé. Le but est donc la co-naissance avec l’aide de L’Esprit-Saint qui féconde toutes choses et fait entrer dans une dynamique de paix, de joie, d’amour…
Or, l’amour véritable est rencontre. Il conduit à la recherche de l’être aimé et à une intimité avec lui (c’est pourquoi Le Christ désire tant notre présence dans l’adoration eucharistique, là dans le silence de notre cœur, il nous parle de Cœur à cœur). L’amour est ainsi don réciproque, partage et échange, toutes choses que nous retrouvons dans la contemplation, la prière du cœur, la méditation et plus complètement encore dans la vie d’union.
Ainsi, méditer les grandeurs de Jésus-Christ et de Marie sa Mère Comblée de grâce, il n’y a rien de plus grand et de plus beau, sinon vivre dans leur perpétuelle présence. Ces méditations sont très profitables sur le chemin de la vertu.
Comme au commencement Le Sauveur et Sa Mère ne vivaient pas seuls, mais dans une famille sous la gouvernance de saint Joseph, pour que la méditation soit complète et parfaite, encore faut-il lui ajouter celles sur saint Joseph, le chef de famille. Ainsi, la Sainte-Famille toute entière sera comme réunie en nous et la prière du Fils de Dieu sera exaucée (cf. Jean 17). Notre âme sera alors unie au divin et reposera dans la paix qui vient de Dieu … et dans une joie céleste inaccessible au monde.
Se lancer dans cette méditation, c’est aussi aller d’émerveillement en émerveillement, car invoquer la figure de Joseph, le juste, c’est convoquer toute l’épaisseur de L’Ancien-Testament et spécialement : Adam, Noé, Abraham, Isaac, Jacob-Israël, Joseph d’Égypte, Moïse, Aaron, David, … c’est parcourir toute l’histoire du Salut, qui passe aussi par des hommes, en une personne qui les récapitule sous ce qu’ils ont de meilleur.
S’immerger dans le mystère de saint Joseph, homme juste et chaste, c’est élever notre âme, c’est descendre dans le lieu le plus secret de notre cœur, dans un abîme : d’obéissance, d’humilité, d’amour, de force, de douceur, de promptitude, de sagesse, … en un mot de vertus ; c’est voir comment un homme se laisse guider par Dieu et s’ajuste à La Volonté Divine.
Contempler saint Joseph, c’est contempler une figure très riche, celle du chef de famille, du père, de l’époux, du travailleur, de l’éducateur, du guide… en un mot, tout ce qui fait une vie chrétienne selon le cœur de Dieu.
Plus on contemple saint Joseph, plus on perçoit sa grandeur. Plonger en saint Joseph, c’est entrer dans des mystères si sublimes et cachés, qu’ils semblent sans fond, parce que plus on s’approche d’eux, plus ils révèlent leur grandeur, leur profondeur, plus ils déploient leur fécondité qui semble sans limite.
Que de richesses que de choses à découvrir dans ces quelques appellations qui ne sont qu’une partie de ses admirables titres : Soutien de la Mère de Dieu, Gardien fidèle de sa virginité, Père adoptif, putatif et datif du Fils de Dieu, Confident de la Très-Sainte-Trinité, homme des songes, Travailleur zélé qui permet l’accomplissement des prophéties messianiques, descendant glorieux d’Adam, d’Abraham, de Moïse, du roi David,… Lumière des patriarches, aboutissement de l’Ancien Testament et de ses promesses, Aube du Salut, Père nourricier du Fils de Dieu, Éducateur de La Sagesse, Protecteur des vierges, Protecteur de l’Église, Terreur des démons, saint Patron de l’Église Universelle, des travailleurs, des malades, des causes désespérées, de la bonne mort …
De telles méditations poussent à l’émerveillement et à davantage d’humilité, fondement de toute vie chrétienne. Mais ce n’est pas tout, elles conduisent aussi à l’action : « Petits enfants, n'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. » (1 Jean 3,18). Sans l’action la méditation est incomplète, car l’action est l’aboutissement de toute vie chrétienne, de ceux qui sont lumière du monde et sel de la terre (Mt 5,13-14).
Ces méditations poussent aussi quand elles sont sincères à une forme d’imitation. Quel plus bel hommage, en effet, peut-on faire à quelqu’un sinon de chercher à lui être semblable ! Cette imitation est donc une preuve d’amour sincère et un hommage concret : « Si vous aimez saint Joseph imitez ces vertus » (saint Ambroise).
Cette imitation de saint Joseph élève aussi à une grande sainteté.
Jésus lui-même, dans son humanité a imité son père Joseph et a désiré être formé par lui. Ainsi, puisque La Sagesse elle-même a choisi pour éducateur de son humanité Joseph, quel meilleur éducateur pourrions-nous prendre ?
Un bon éducateur est aussi un guide et un modèle.
En nous modelant sur saint Joseph et en nous laissant modeler par lui, nous lui ressemblerons de plus en plus. C’est alors que le miracle s’accomplira. En voyant l’image de son père comme reproduite en nous, Le Fils Béni se réjouira d’une telle ressemblance ; cette vision fera ses délices et sa joie. Dès lors, Celui qui a tant aimé son père de la Terre se souviendra des jours heureux, de la douceur de Nazareth, mais aussi des labeurs de celui qui l’a porté et nourri ; Il compatira à nos luttes et à nos misères, et il est certain que nous considérant alors comme faisant partie intimement de sa famille, toutes les rivières de grâces nécessaires couleront vers nous.
La vie de saint Joseph dépasse sa personne et déborde sur toute l’Église, c’est pourquoi les évènements qui survinrent durant son existence peuvent être reliés à l’Église, à son histoire, à son avenir.
Saint Joseph est un mystère pour la grande majorité du peuple de Dieu. Rares sont ceux qui entrent dans le mystère de saint Joseph, car il est le grand discret de toute l’Écriture. Les évangiles en parlent très peu. Saint Marc ne le mentionne même pas ! Saint Jean en fait à peine allusion (un ou deux versets). Finalement seuls saint Luc et surtout saint Matthieu l’abordent et encore, uniquement en leur début.
Là encore, notre glorieux patriarche n’y prononce pas un seul mot ! Saint Joseph est le saint du silence. Il y a comme un effacement du père terrestre du Christ, un mystère autour de lui. Que peut donc nous apprendre un saint dont on parle si peu dans l’Écriture sainte et qui lui-même ne semble jamais parler ? C’est là une bien grande énigme !
Or, justement les pieux docteurs de l’Église ont compris que plus le mystère est caché, plus le mystère est grand. L’Annonciation, c’est-à-dire le mystère de l’Incarnation de Dieu, se fit dans la plus grande discrétion. Il fut caché aux yeux des hommes. La Visitation, de même. La Vierge fut saluée en tant que Mère du Seigneur, mais cela ne fut pas connu des hommes avant La Mort du Christ. De même encore, le sens profond de La Croix, pourtant visible de tous ceux qui étaient là, échappa sur l’instant à tous.
De même toujours, saint Joseph fut très longtemps tenu caché par Dieu à l’ombre de sa main, à l’ombre de Jésus et de Marie. Il ne fut connu que des élus du Tout-Puissant, car Le Très-Haut ne révèle ses secrets qu’à ses intimes et au temps opportun.
Ainsi, être appelé dans ce mystère de saint Joseph est une grâce et un privilège, de sorte que ceux qui ont une dévotion à ce grand saint sont les bénéficiaires d’une singulière bonté de Dieu.
Le père du Christ sur la Terre a beaucoup à nous apporter, en particulier sur la sainteté. Et le monde tirerait beaucoup de bénéfices en se mettant à l’école de saint Joseph ; et pour les plus pieux à son imitation.
Avant-propos
Introduction
Saint Joseph était-il jeune ou vieux quand il épousa La Vierge Marie ?
Généalogie de saint Joseph - De qui saint Joseph est-il le fils, Héli ou Jacob ?
Les « Fiançailles » de Marie et de Joseph. Quand et pourquoi Marie a épousé saint Joseph ?
Aaron préfigure Joseph ? Saint Joseph modèle des prêtres ?
Joseph fils d’Abraham – Saint Joseph Nouvel Abraham !
Saint Joseph fils de David !
L’Annonciation à Zacharie
L'Annonciation à Marie
La Visitation à Élisabeth - Saint Joseph était-il présent ?
L’Annonciation à Joseph – Saint Joseph a-t-il douté de la fidélité de Marie ?
Importance du oui de Joseph
Union des dévotions de Marie et de saint Joseph
Le voyage vers Bethléem - Quel est le sens mystique de ce voyage ?
La naissance de l’Enfant-Dieu – La Visite des Bergers
La Circoncision de l’Enfant-Dieu.
Quelle est la seule parole que nous sommes certains que saint Joseph ait prononcée ?
Le Silence de saint Joseph
Saint Joseph est Le Nouvel Adam
La Visite des Mages
La Présentation au Temple
La fuite en Égypte
La Vie en Égypte
Le patriarche Joseph Prince d’Égypte préfigure saint Joseph
Moïse préfigure saint Joseph ? Et Josué Jésus-Christ ?
Retour en Israël, à Nazareth
La Vie de La Sainte-Famille à Nazareth
Dernière mention du nom de Joseph : Jésus retrouvé au Temple à douze ans
La mort de saint Joseph
Immaculée Conception de saint Joseph ?
Résurrection et Assomption de saint Joseph ?
Conclusion
Annexes
Les Salutations de saint Jean Eudes à saint Joseph
Litanies de la Sainte Famille
Litanie du Sacré-Cœur
Autres ouvrages du même auteur
« Avec mon élu, J’ai fait une Alliance. »
(Psaume 88,4)
« Le Seigneur Dieu aime la miséricorde et la vérité, Il donnera la grâce et la gloire. Il ne refusera aucun de ses biens à ceux qui marchent dans l'innocence. »(Psaume 83)
« Le Seigneur a réuni en saint Joseph, comme dans un soleil, tout ce que les autres saints ont de lumière et de splendeur. »(Saint Grégoire de Naziance).
Le Père, Le Fils et Le Saint-Esprit ont donné à chacun des saints qui ont précédé l’Incarnation du Fils quelques-unes de ses perfections, de sorte qu’ils lui soient plus conformes, et qu’ils y aient dans leur vie quelques ressemblances avec Lui et avec des évènements à venir de Sa Vie terrestre. Ainsi Le Sauveur annonçait-Il par la vie de ses élus et leurs perfections Sa Venue et d’une certaine manière aussi, même si ce point est moins évident, celle de saint Joseph.1
Abel avait donc reçu l’esprit d’adoration et de sacrifice, Abraham la foi, Jacob la force, Joseph prince d’Égypte l’intelligence… et ainsi de suite. Mais c’est saint Joseph qui est le plus conforme au Fils, donc le plus saint de tous les hommes. C’est saint Joseph qui réunit en sa personne toutes les qualités de ces élus et de ces saints à la fois : « Le Seigneur a réuni en saint Joseph comme dans un soleil tout ce que les autres saints ont de lumière et de splendeur. » (Saint Grégoire de Naziance).
Le nom de Joseph signifie augmentation, accroissement, Celui qui croît. La justice de saint Joseph et l’étymologie de son nom évoquent ce passage des psaumes : « Le juste croîtra comme le palmier ; il s’élèvera comme le cèdre du Liban. » (Psaume 92,12).
Le palmier fin et élancé est symbole de grâce, de beauté et d’élégance. Il domine au-dessus des autres arbres. Cette élévation est à l’image de saint Joseph qui domine par ses vertus sur tous les autres hommes. Ses feuilles qui s’agitent au vent sont comme un Hosanna et une action de grâce perpétuelle au Fils de Dieu. Le palmier, décoratif et beau à voir, produit aussi des fruits excellents, les dattes. Or Notre Seigneur l’avait affirmé : « Tout arbre bon donne de bon fruits » (Matthieu 7,17). Aussi, des fruits de l’arbre de saint Joseph, nous pourrons manger.
Cet arbre possède aussi quelque-chose de très rare : un cœur qui se donne en nourriture, comme Le Cœur Sacré du Christ dans L’Eucharistie.2 Semblablement, du cœur chaste et tendre de saint Joseph nous pourrons nous délecter et nous repaître, pour grandir en sainteté et nous élever, comme s’élève le palmier. Cette image du palmier convient donc parfaitement à notre saint.
Cependant l’image du palmier ne suffisait pas à traduire l’excellence de toutes ses vertus, c’est pourquoi afin de s’approcher d’une description plus conforme est ajoutée celle du Cèdre.
Cet arbre au bois solide et imputrescible est le symbole du chrétien courageux qui ne se laisse pas abattre facilement par les difficultés de la vie, ni corrompre par les convoitises de ce monde, mais qui demeure ferme dans la tempête : « Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais courage, j’ai vaincu le monde. » (Jean 16,33).
Le Cèdre est aussi un symbole de protection pour ceux qui s’y réfugient, car ses branches larges et vigoureuses sont horizontales. Elles forment un abri pour une multitude d’oiseaux qui viennent y faire leur nid. C’est sous les bras forts et vigoureux, toujours accueillants de saint Joseph, que l’Enfant-Jésus venait se ressourcer et c’est aussi sur cette épaule douce et solide que La vierge venait se blottir chastement, comme la Colombe au creux du rocher.
Saint Mathieu le présente comme un homme juste, Fils de David et fils d’Abraham (cf. Mt 1,1 et 1,19). Il appelait de ses ardentes prières la venue promise du Messie tant attendu par les juifs, car c’était là une responsabilité des juifs pieux. Ce que les rois et les prophètes ont espéré (cf. S. Luc 10,24), saint Joseph l’a non seulement vu et entendu, mais touché de ses mains et baisé de ses lèvres. Il en a même été Le Gouverneur. Lui seul a été trouvé digne par Dieu d’être le chaste et fidèle époux de Marie, sa fille Comblée de Grâces, l’Immaculée, celle qui allait devenir la Mère de Dieu. Et corollairement à cette première distinction, de même que celui qui possède l’arbre en possède aussi le fruit, Joseph fut aussi trouvé digne d’avoir autorité sur Le Fils de Dieu, Notre Seigneur Bien-aimé. Il fut ainsi l’Époux de la Reine des Cieux et le père putatif du Christ.
Le Tout-Puissant confia donc à saint Joseph tout ce qu’Il avait de plus précieux en ce monde, ses deux plus grands trésors : son Fils Jésus et sa fille très sainte, la Mère de son divin Fils et notre Mère, dans l’ordre de la grâce.
Une mission divine aussi exceptionnelle nécessitait une sainteté proportionnée. La Très-Sainte-Trinité para en conséquence saint Joseph de toutes les vertus dues à son rang de Fils parfait, d’époux parfait et de père parfait. Car Le Roi de l’Univers lui fit la triple bénédiction d’être à la fois : son fils de prédilection, l’Élu parmi tous les hommes, mais aussi le seul trouvé digne d’être le chaste époux de L’Immaculée Mère de Dieu et encore celui qui tiendrait le rôle de Père pour son Fils incarné, Notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi saint Joseph fut-il à la fois Le Fils parfait du Père et Le père parfait du Fils en plus d’être l’époux parfait de la parfaite, L’Immaculée.
De même que Le Tout-Puissant fit de Marie, la Comblée de Grâces, la plus grande de toutes les saintes de la Terre, Il fit de saint Joseph, le plus comblé des hommes, le plus grand de tous les saints. Et si chacun des saints de la Terre peut se réjouir d’être un fils très aimé du Père, aucun n’a eu l’honneur d’être appelé père par Le Fils de Dieu, Le Seigneur de l’univers ou mon époux par Marie la Reine des Cieux. Aucun des plus grands saints de la terre n’a eu droit à un seul de ses deux honneurs et saint Joseph les a réunis tous les deux !
Et si nous le voyons souvent dans nos églises représenté par des statues où il tient amoureusement l’Enfant Jésus dans un bras et une fleur de lys dans l’autre, symbole de sa pureté et de sa chasteté, c’est en vérité douze fleurs de lys qu’il faudrait disposer autour de notre glorieux saint. Ce nombre est bien sûr symbolique de la totalité des vertus qu’il possède, car notre bonne mère l’Église a vu en saint Joseph toutes les vertus des saints réunies en un seul homme et ses vertus allèrent jusqu’au terme de sa vie. Et puisqu’il s’acquitta en tout parfaitement de la mission que lui avait confiée Le Père éternel, en récompense de son travail dévoué sur la Terre, il entendit peu de temps avant que ne commence le ministère public de Son Divin Fils ses paroles sublimes : « Très bien, serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton seigneur. » (St Matthieu 25,23).
De son enfance nous ne savons rien ni de sa mort. Tout ce que nous connaissons de lui, d’après la bible, provient des deux premiers chapitres des évangiles de saint Matthieu et de saint Luc.3 Fort heureusement nous possédons d’autres sources comme les écrits d’Anne-Catherine Emmerich, La Tradition de l’Église par les méditations des saints et le Magistère de l’Église via les écrits des souverains pontifes, en particulier : Pie IX, Léon XIII, saint Jean-Paul II et Benoît XVI.
En regroupant principalement les informations des évangiles de saint Matthieu et de saint Luc et en ayant recours aux écrits autorisés par Le Saint Office, nous pouvons dresser un bref portrait de ce que furent les principaux évènements de la vie de saint Joseph.
Saint Joseph est un descendant du roi David par Salomon. Sa mère s’appelait Rachel.4 Quant à son père, il s’appelait Jacob selon saint Matthieu (cf. Mt 1,6-7-16) et Héli selon saint Luc (cf. Lc 3,23).
C’est alors que La Vierge fêtait ses quatorze ans et vivait alors dans le temple que son mariage religieux avec saint Joseph fut prononcé.5 Marie et saint Joseph furent dès lors unis par les liens sacrés du mariage, mais ils ne menèrent pas vie commune, selon les règles juives du mariage en deux temps.
Nous apprenons parallèlement par saint Luc que les évènements décisifs de notre salut viennent de se déclencher (cf. Luc 1,5 - 45) : L’Ange Gabriel est de retour. C’est l’Ange des révélations célestes qui avait été envoyé à Daniel et qui lui avait révélé le temps où viendrait Le Messie.6 En conséquence : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche… » (Marc 1,15). Il annonce au prêtre Zacharie en train d’offrir Le Sacrifice de l’encens dans le Temple de Jérusalem qu’il sera le père du dernier des Prophètes, le plus grand de tous qui « marchera devant, en présence du Seigneur, avec l’esprit et la puissance du prophète Élie, pour faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants, ramener les rebelles à la sagesse des justes, et préparer au Seigneur un peuple bien disposé. » (Luc 1,17). 7
Environ six mois plus tard, l’Ange Gabriel sur ordre du Très-Haut revient auprès de Marie de Nazareth, pendant cette période où les époux sont à la fois mariés devant Dieu et séparés de corps, donc qu’ils n’ont pas encore consommé le mariage (cf. Lc 1,26-38). L’Ange désire recueillir son consentement. Grâce à son fiat, à son oui, la jeune fille de Sion, La Vierge annoncée par Isaïe (Is 7,14), permet la réalisation du plan du Salut. Dieu va devenir homme en son sein par La Puissance alliée du Saint-Esprit et du Père (cf. Luc 1,35). L’Éternité est entrée dans le temps, L’Infinie dans le fini, La Divinité dans l’humanité, La Mer dans le poisson. Rien n’est impossible à Dieu, Celui que L’univers ne peut contenir est enfermé dans Un Tabernacle de chair : le ventre de l’Immaculée
De tous ces évènements merveilleux, Joseph ne sait rien. Quelques jours plus tard, Marie nouvellement enceinte se rend en grande hâte chez sa cousine Elisabeth, elle aussi enceinte, comme l’Ange l’avait annoncé.
Marie resta environ trois mois chez sa parente. Quand saint Joseph fut de nouveau en sa présence, quel ne fut pas alors son trouble ! Son œil exercé de charpentier remarqua chez elle les formes si caractéristiques d’une grossesse dans laquelle il n’avait aucune part ! Qu’est-ce donc que cela, se disait-il intérieurement ?
Tandis qu’il méditait sur ces choses et qu’il s’était résolu à se séparer d’elle, un Ange se présenta à lui dans un songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse, parce que l’Enfant qui est engendré en elle vient de L’Esprit-Saint… » (Mt 1,20). Allant plus loin encore dans la révélation, l’Ange lui découvrit l’origine divine de l’Enfant, sa mission et le nom qu’il aurait à lui donner le moment venu : « elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus ; c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Mt 1,21). « Joseph s'étant réveillé fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit, et il prit sa femme avec lui. » (Mt 1,24).
Peu avant La Naissance de Jésus, Joseph et Marie se rendirent à Bethléem, afin de se faire recenser, suite à un édit de l’empereur Auguste. C’est pendant qu’ils étaient dans la ville de David que Le Divin Enfant vint au monde dans une grotte qui servait d’étable (cf. Luc 2,1-7).
L’ange du Seigneur se présenta alors aux bergers qui vivaient dehors non loin de là et qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’Ange leur annonça La Naissance du Sauveur : « dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » (Luc 2,11). Et une troupe d’Anges confirma ses dires. Les bergers allèrent en hâte voir Le Berger d’Israël qui dormait sur son tas de pailles comme Un Agneau. Ils constatèrent la véracité des faits et racontèrent aux saints parents, Marie et Joseph, tout ce qu’ils avaient vu et entendu de la part des Anges, puis ils repartirent en glorifiant Dieu (cf. Luc 2,8-20).
« Quand vint le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus. » (Luc 2,21). C’est saint Joseph qui donna le nom au prêtre en charge de la circoncision, comme l’Ange le lui avait demandé.
Quelques jours plus tard arrivèrent les mages venus d’Orient et guidés par une étoile. (Mt cf. 2,1-12). Après un bref passage chez Hérode ils se présentèrent devant Jésus : « et tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. » (Mt 2,11).
Quarante jours après Noël, le deux février, « quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. » « 27 Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus … 28 Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : 29 « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. 30 Car mes yeux ont vu le salut 31 que tu préparais à la face des peuples : 32 lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » … 34 Puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction 35 – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » De toutes ces choses, saint Joseph en fut le témoin.
Hérode avait ses espions partout et spécialement dans un lieu aussi important que le Temple. Déjà mis en alerte par le départ des mages en secret et prévenu par ses espions qui avaient entendu les déclarations éloquentes de Syméon et de la prophétesse Anne, il conçut le projet de mettre à mort l’Enfant.
Mais « 13 voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » 14 Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte,15 où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : d’Égypte, j’ai appelé mon fils. » (Mt, 2).
« 9 Après la mort d’Hérode, voici que l’ange du Seigneur apparaît une troisième fois en songe à Joseph en Égypte. « 20 et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et pars pour le pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. » 21 Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël. 22 Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée 23 et vint habiter dans une ville appelée Nazareth, pour que soit accomplie la parole dite par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen. » (Matthieu, 2).
Tous ces passages soulignent la prévenance de Dieu envers La Sainte-Famille. Celle-ci est certes sous la protection de Dieu, mais c’est saint Joseph qui met en œuvre concrètement cette protection ! L’époux de Marie fut le bras droit de Dieu sur la Terre.
Après ce retour d’exil, la vie se fait plus tranquille, comme en témoigne ce verset de saint Luc : « 2,40 L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. » Répété presqu’à l’identique en 2,52 : « Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. »
De toute la vie privée du Seigneur, saint Luc ne rapporte que l’épisode remarquable de Jésus perdu puis retrouvé au bout de trois jours discutant dans le Temple avec les docteurs de la loi : « c’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions. » (Luc 2,46).
C’est à cet endroit qu’on lit cette parole remarquable de La Vierge : « En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » (Luc 2,48). C’est donc du nom de père que saint Joseph était appelé, car s’il n’était pas le père du Rédempteur selon la chair, il l’était aux yeux des hommes et de la loi et mieux encore, parce que Le Conseil Éternel l’avait décidé ; il était le Père par décision, le père datif !
La suite des évènements ne nous est pas contée, mais l’absence de saint Joseph à la Croix et pendant toute sa vie publique ont amené les pieux docteurs à en déduire le plus probable : saint Joseph n’était plus de ce monde, quand Son Fils commença à prêcher. C’est dans les bras de son divin Fils et de sa tendre épouse qu’il poussa son dernier soupir, certainement en prononçant les mêmes mots que son Fils sur la Croix et peu avant : « Tout est accompli. » (Jean 19,30). « J’ai mené à bonne fin l’œuvre que tu m’avais donné d’accomplir. » (Jean 17,4).
Telle fut brièvement la vie de saint Joseph. Mais ceci n’est que la surface des choses. Celui qui vient de lire ces quelques pages pleines d’information est comme celui qui balaie la mer des yeux et constate ici un îlot, là-bas un bateau, ou encore ici ou là ce qui lui semble être un banc de poissons, mais il ne peut prétendre encore connaître ses secrets, s’il ne s’y plonge.
C’est donc à un questionnement et une immersion plus profonde que nous sommes invités :
- De qui saint Joseph est-il le fils ? Jacob, comme le dit saint Matthieu ou Héli comme le suggère saint Luc ? Que nous apprennent ces deux noms et à quoi peut-on les relier ?
- Saint Joseph était-il jeune ou vieux quand il épousa Marie ? Pour quelles raisons l’épousa-t-il ?
- Pourquoi Dieu attend que Marie soit mariée à saint Joseph pour déclencher l’’Incarnation ?
- Quel est donc son rôle véritable dans les évènements du Salut : La Visitation – La Naissance – La Visite des Bergers – La Circoncision – Les Mages … ? Et en quoi la validation de son consentement initial par son oui était important ?
- Pourquoi saint Joseph ne parle-t-il jamais dans les évangiles ? Il y a-t-il un sens à ce silence ? Est-on certain qu’il prononça seulement une parole ?
- Jusqu’où va l’étendue de ses vertus ? Est-il Immaculé comme Marie ?
- Des personnages bibliques comme : Adam Noé, Abraham, Isaac, Joseph d’Égypte, le roi David… nous disent-ils quelques-chose de saint Joseph ?
- Comment est-il mort ? Où est son corps ? Est-il au Ciel ? Si son corps est au Ciel, pourquoi ? Et quelles sont ses fonctions ? A-t-il encore une action dans ce monde ?
- En quoi sa vie et ses vertus nous parlent aujourd’hui ?
Il y a une grande part de mystère dans le père du Christ et l’époux de Marie, Voici toutes ces questions et bien d’autres qui attendent des réponses…
« Quand il eut fini de parler, Jésus dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » (Luc 5,4).
1 Éclaircir cette ressemblance entre Jésus et saint Joseph, son père adoptif, est justement un des objectifs de ce livre.
2 L’Eucharistie est Le Corps, Le Sang, L’Âme et La Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le Cœur Sacré doit se comprendre ici dans le sens de la plénitude du Fils de Dieu. C’est pour souligner l’analogie avec le cœur du palmier que j’ai construit la phrase de cette manière.
3 Saint Marc et saint Jean font mention respectivement une fois de saint Joseph pour saint Marc et deux fois pour saint Jean, mais les informations qu’ils donnent sont déjà connues par les évangiles de saint Matthieu et de saint Luc.
4 D’après les révélations privées de Mère Cecilia Baij. Rachel est aussi le nom de la deuxième épouse de Jacob-Israël, le père de Joseph, futur prince d’Égypte.
5 D’après Marie d’Agreda, tiré de La Cité mystique de Dieu (livre 2, chap.21) ; livre approuvé par Le Saint Office.
6 Voir Luc 1,11 et Daniel, 9, 24-25.
7 L’Ange Gabriel expose ici à son père Zacharie les grands axes de la mission de son fils : être Le Précurseur du Christ en préparant le peuple à sa venue, ce qu’il fera par ses exhortations et le baptême de conversion qu’il proposera et devenir Le Témoin de L’Agneau en le désignant au peuple, aux autorités religieuses et à ses disciples une fois que Le Messie se manifestera.
Les évangiles synoptiques insistent essentiellement sur la dimension de Prophète et de Précurseur du Baptiste en décrivant sa tenue de peau de Chameau, son régime alimentaire, ses exhortations et le baptême qu’il administrait, d’où son nom de Baptiste, tandis que saint Jean l’évangéliste soulignera plutôt cette dimension de Témoin de l’Agneau et Ami de l’Époux de saint Jean Baptiste.
Notre saint avait environ trente ans 8 quand il épousa La Vierge Marie descendante elle aussi du roi David, mais par Nathan. 9
La loi imposait en effet que les mariés appartiennent à la même tribu (cf. Nombres 36,8). Saint Joseph n’était donc pas un vieillard quand il épousa Marie, mais un homme robuste et viril dans la pleine force de l’âge. D’ailleurs la plupart des statues le représentent ainsi : jeune et de même pour toutes les représentations de lui dans les catacombes.
Cette représentation d’un saint Joseph vieux vient essentiellement d’un évangile apocryphe : histoire de Joseph le charpentier où le saint patriarche mourut à l’âge symbolique de 111 ans, après s’être marié une première fois ! 10 Cette idée d’un homme vieux permettait d’accepter plus facilement la virginité de Marie pourtant en état de mariage ; sa vieillesse expliquant le fait qu’il n’aurait pas par la suite de relations intimes avec elle. Mais un tel mariage entre une jeune fille et un vieillard n’aurait certainement pas été prononcé par un prêtre juif, parce que la loi de Moïse voyait d’un très mauvais œil un grand écart d’âge entre les mariés, étant entendu que le mariage consiste en une communauté de vie et en l’engendrement de la vie. Or, une trop grande différence d’âge rend ces deux objectifs difficiles, voire impossible dans certains cas.
De plus, en y réfléchissant, cela n’aurait pas du tout été une bonne idée et pour plusieurs raisons. Premièrement des raisons pratiques ; Dieu dans son omniscience connaissait par avance le voyage à venir vers Bethléem, et surtout la fuite que La Sainte-Famille aurait à accomplir vers l’Égypte. Ce sont quasiment mille kilomètres que La Sainte-Famille dirigée par son Chef aura à parcourir, et si ce Chef était un vieillard fatigué, comment cela aurait-il été possible ? Bien sûr, Dieu aurait pu multiplier les miracles, comme Il le fit dans le désert pour le peuple élu, mais dans Sa Sagesse et Son Intelligence, Il aima mieux prendre un époux robuste, viril, chaste et craignant Dieu ; c’est-à-dire accomplissant de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force Sa Très Sainte Volonté. Cela était bien plus simple.
L’autre faisceau de raisons est de nature plus subtile. L’un des buts de ce saint mariage était de cacher aux yeux du démon le secret de l’Incarnation, de sorte que choisir un homme vieux n’aurait pas été judicieux. En effet, une jeune fille devenant mère quelque temps seulement après avoir été mariée avec un vieillard aurait éveillé quelques soupçons. Un jeune homme dans la pleine force de l’âge est donc un choix bien plus pertinent ; c’est ce que fit Dieu.
Enfin, comment un homme usé par l’âge pourrait-il subvenir aux besoins de sa famille par le travail ? Et de surcroît trouver encore la force pour éduquer son Fils ? Aussi, l’Écriture comme la pure logique plaide pour un saint Joseph jeune et c’est ce que confirme Marie d’Agreda dans son livre la Cité mystique de Dieu. Pour terminer, La Tradition unanime affirme que notre saint a passé près de trente ans en compagnie de son épouse. Comment cela serait-il possible s’il l’avait épousé déjà vieux ?
En conclusion, même en ne considérant que l’Écriture-Sainte, il est quasiment certain que saint Joseph n’était pas vieux, mais jeune et qu’il avait trente ans ou un peu plus,11 c’est-à-dire l’âge du Sauveur quand Il commença son ministère public.
Pourquoi cet âge spécialement ?
Parce que le ministère de saint Joseph était un ministère de paternité12 et que selon la sagesse juive, c’est à partir de cet âge qu’un homme peut avoir des disciples - c’est pourquoi par exemple le ministère de Notre Seigneur débuta à cet âge (cf. Luc 3,23). Or justement, celui qui fut disciple de saint Joseph d’une manière très particulière, comme nous allons le montrer, c’est Jésus de Nazareth fils datif de Joseph de Nazareth.13
Un autre argument en faveur de cet âge de trente ans (ou environ) est l’âge auquel Joseph d’Égypte, qui selon l’Église préfigure saint Joseph, se maria : « 45 Pharaon appela Joseph Safnath-Panéah et lui donna pour femme Asnath, fille de Poti-Phéra, prêtre de One… 46 Joseph avait trente ans quand il se tint en présence de Pharaon, le roi d’Égypte… » (Genèse, 41). Pharaon est bien sûr ici la figure du vrai Roi de ce monde : Jésus-Christ (ou encore de son Père, ce qui revient au même, comme nous allons le montrer).
Un dernier argument est l’âge auquel David devint roi : « 4 David avait trente ans quand il fut sacré roi. » (2 Samuel 5,4). Et dans les faits, saint Joseph, Nouveau roi David comme nous allons le monter, par son mariage avec L’Immaculée, était constitué Chef et roi de La Sainte-Famille.
Oui, véritablement saint Joseph était jeune, il était dans la trentaine.
8 Cité mystique de Dieu de Marie d’Agreda.
9 Généalogie d’après saint Luc au chapitre 3
10 Comme tous les évangiles (et peut-être plus encore pour les évangiles apocryphes), une lecture symbolique est la clef de lecture principale. La vieillesse n’est que le signe d’une sagesse accomplie et n’est pas une vieillesse physique, mais le fruit de l’expérience. Quant aux 111 ans, âges auquel serait mort saint Joseph, ce n’est pas un âge réel, mais un nombre symbolique indiquant qu’il mourut rempli de La Très-Sainte-Trinité, dont le nombre 111, image de l’unité répétée trois fois, est la figure. Cet évangile apocryphe de saint Joseph charpentier n’est donc pas exact dans les faits. Il ne faut pas le prendre au pied de la lettre, si on le lit. Il doit alors être abordé sous un angle et dans une vue métaphorique. Je ne recommande pas particulièrement sa lecture.
11 Quelques soient les mystiques, c’est toujours cet âge de trente ans environ qui revient. Par exemple Marie d’Agreda affirme que saint Joseph avait trente-trois ans à la date de son mariage avec La Vierge.
12 Et un ministère d’époux vis-à-vis de Marie ; un ministère aussi d’Église vis-à-vis de la Sainte-Famille, image de l’Église.
13 J’ai dit que Jésus est le fils datif de Joseph de Nazareth, parce que Le Fils de Dieu n’a pas été engendré par saint Joseph. Il n’est donc pas le père biologique du Sauveur, mais celui-ci a désiré l’avoir pour père, c’est pourquoi saint Joseph est le père de Jésus selon son Cœur, c’est-à-dire selon Sa Volonté Sainte. Inversement saint Joseph est comme David : un homme selon le Cœur de Dieu.
1,1 Généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham. 1,2 Abraham engendra Isaac ; Isaac engendra Jacob ; Jacob engendra Juda et ses frères ; …1,5 Boaz engendra Obed de Ruth ; 1,6 Obed engendra Isaï ; Isaï engendra David. Le roi David engendra Salomon de la femme d'Urie ; 1,7 Salomon engendra Roboam ; 1,15… Éléazar engendra Matthan ; Matthan engendra Jacob ; 1,16 Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ. (Saint Matthieu).
3,23 Jésus avait environ trente ans lorsqu'il commença son ministère, étant, comme on le croyait, fils de Joseph, fils d'Héli, 3,24 fils de Matthat, fils de Lévi… 3,31… fils de Nathan, fils de David …3,33 fils de Juda… 3,34 fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham …fils de Sem, fils de Noé…, 3,37… fils d'Énoch … 3,38 …fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu. (Saint Luc).
« 1,20 Un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ton épouse, car l'enfant qui est engendré en elle vient du Saint-Esprit. » (Saint Matthieu).
La généalogie naturelle de saint Joseph est celle de saint Matthieu. Jacob est le père naturel de Joseph, celui qui l’a connu et porté dans ses bras, c’est pourquoi il est écrit : Jacob engendra Joseph.
Le nom d’Héli qui apparaît dans l’évangile de saint Luc (cf. Lc 3,23) est relatif à la loi du Lévirat (cf. Dt 25,5-10), selon laquelle le frère du défunt devait épouser la veuve, si son frère venait à mourir. C’est ce que fit Jacob pour son frère Héli qui était mort. De l’union de Jacob et de Rachel naquit saint Joseph.
Cette généalogie de Jésus-Christ en saint Matthieu évoque toute l’histoire d’Israël en suivant un ordre chronologique qui part d’Abraham, le père des croyants, passe par le roi David et aboutit à saint Joseph.
On constate une rupture dans la séquence des engendrements entre Joseph et Jésus : « Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ. » (Mt 1,16). Notre Rédempteur n’est pas le fils naturel de saint Joseph, mais son fils adoptif, son fils selon la loi, puisqu’Il fut engendré en Marie par La Puissance du Saint-Esprit. Ainsi, pour saint Matthieu, saint Joseph est le père légal de Jésus et l’époux de Marie. Cette généalogie était donnée par le père, selon la loi de Moïse, jusqu’au second siècle 14. Il est donc écrit quelque part dans les archives juives : Jésus de Nazareth, fils de Joseph de Nazareth.
Saint Joseph arrive à la fin de la longue série des patriarches. L’aboutissement 15 de la généalogie de Jésus-Christ, c’est saint Joseph. Notre admirable saint apparaît comme la conclusion de l’Ancien Testament, le dépositaire de toutes les promesses faites aux patriarches. « L’Église entière doit une reconnaissance et une vénération singulière à Saint Joseph. Il est comme la clef de l’Ancien Testament, car c’est en lui que le mérite des Patriarches et des Prophètes a atteint le terme de ses espérances. Seul il possède réellement ce que la bonté divine promit à ses justes des temps anciens. » (Saint Bernardin de Sienne).
Saint Joseph marque la fin de l’Ancien Testament et ouvre les temps nouveaux en s’occupant de l’éducation de son Fils, Le Sauveur du monde, celui que Dieu lui a confié. Ainsi, saint Joseph se tient au seuil des deux mondes : l’ancien et le nouveau ; il est à la fois La lumière des patriarches et Le Ministre du Salut. Cette présence au seuil des deux mondes le fait ressembler à saint Jean-Baptiste. Mais ce que Le Précurseur et Le Témoin fait du point de vue des prophètes, saint Joseph le fait du point de vue des patriarches. Et ce que Jean fait extérieurement à La Sainte-Famille : préparer le peuple à la Rédemption, Joseph le fait intérieurement, dans La Sainte-Famille, en éduquant Le Rédempteur Lui-même et en le préparant à Sa Mission. Il accompagnera Notre Sauveur dans sa croissance et l’aidera à s’accomplir en tant qu’homme. Car c’est cela un père selon Le Cœur de Dieu : à la fois un guide, un modèle et un éducateur.
Le père terrestre du Sauveur a tellement bien accompli sa vocation d’éducateur que Le Fils deviendra charpentier comme le père ; ce qui est un signe évident que les choses se passèrent bien (mais comment pourrait-il en être autrement avec saint Joseph !). L’imitation de saint Joseph est le plus sincère des éloges que fit Jésus de Nazareth à son père : Joseph de Nazareth.
Le père légal du Christ récapitule en sa personne toute la mémoire d’Israël. En conséquence, Toute la mémoire d’Israël est contenue en saint Joseph ; il en connaît donc l’histoire parfaitement et pourra l’enseigner à son fils à venir, ainsi que toute la loi et les prophètes et de même pour les traditions. Il y a donc en saint Joseph une dimension de mémorial, mais ce n’est pas tout !
Saint Joseph est l’aboutissement de la généalogie du Christ. 16 Cet aboutissement en saint Joseph doit se comprendre dans le sens d’une perfection de saint Joseph, car l’aboutissement d’une chose est aussi son accomplissement parfait ; et c’est bien ce qu’il faut comprendre ici. Le père légal du Sauveur est le couronnement de la loi, La Lumière des patriarches17.
C’est à lui que s’applique la prophétie de Jacob : « 49,1 Jacob appela ses fils et dit : « Assemblez-vous ! Je veux vous dévoiler ce qui vous arrivera dans les temps à venir… : 49,22 C’est une plante fertile, que Joseph, une plante fertile près d’une source. Ses branches franchissent le mur… 26 Les bénédictions de ton père ont surpassé les bénédictions des montagnes antiques, elles vont jusqu’à la cime des collines éternelles : qu’elles viennent sur la tête de Joseph, sur la chevelure du consacré parmi ses frères. » (Genèse 49).
Oui les bénédictions reçues par saint Joseph ont surpassé celles des montagnes antiques, celles de ses ancêtres Adam, Abel, Abraham, Jacob ou même Joseph prince d’Égypte. Dieu communiqua donc tour à tour une partie de ses perfections à chacun de ses élus, mais c’est dans le père de son Fils, saint Joseph, qu’il les cumula et les rassembla toutes entières et comme les résumèrent ; tout comme à la fin d’un beau discours, on en rassemble les meilleures parties pour en faire ressortir toute la quintessence et la suavité.
Nous montrerons même par de bons arguments qu’il y a de solides raisons de penser que saint Joseph est l’image visible du Dieu invisible. Le Père lui a communiqué sa grâce sans mesure et jusqu’à son image. Et c’est parce qu’en sa personne, il est Le représentant de Dieu Le Père sur la Terre qu’il est la mémoire d’Israël et l’expression parfaite de la loi. Car en y réfléchissant, comment Jésus-Christ qui est Le Chemin, La Vérité et La Vie (cf. Jean 14,6) pourrait-il appeler saint Joseph du nom de père, si celui-ci n’avait pas les caractéristiques requises semblables à celles du Père Éternel, en bref s’il ne lui ressemblait pas suffisamment pour que sa déclaration demeure vraie. Cette appellation devait nécessairement couvrir tous les aspects de la paternité et spécialement la conformité au Père céleste qui constitue pour Notre Seigneur La Référence absolue. Aussi, pour que cette déclaration de père possède toutes les caractéristiques de la vérité fallait-il au préalable que Dieu Le Père donne ses perfections au fils avant Le Fils, c’est-à-dire à saint Joseph.
Le Père est donc parti avant Le Fils lui préparer une place en la personne de saint Joseph. C’est ce que fait un bon père de famille pour ceux qu’il aime. Il anticipe les difficultés et comme aplanit la route devant eux. C’est ce que fit Jean-Baptiste avec le peuple pour Le Seigneur c’est ce que fit aussi Jésus-Christ avec ses disciples par la suite : « Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » (Jean 14,3).
Il y a une similitude entre saint Joseph et Jésus vis-à-vis de la paternité qui interpelle. De même que Jésus possède deux pères : l’un « naturel », Le Père Éternel 18 et l’autre légal, saint Joseph, de même aussi saint Joseph possède deux Pères : l’un naturel, Jacob et l’autre légal, Héli.
Car, Héli étant mort, Jacob son frère (plus exactement son demi-frère) 19 épousa la veuve, Rachel celle qui allait devenir la mère de saint Joseph. De leur union naquit donc saint Joseph et Jacob est donc bien le père naturel de saint Joseph, tandis qu’Héli est son père adoptif, son père selon la loi ; mais aussi selon l’esprit, parce qu’il était demandé au père d’aimer cet enfant, comme si c’était le sien (et c’était bien le cas du point de vue de la nature), et en plus de l’aimer et de l’élever comme le défunt l’aurait fait, avec l’esprit du père mort. De cette manière c’est comme si le défunt continuerait à vivre au travers de l’enfant ou encore c’est comme si l’enfant vivait avec son père (pourtant mort) en la personne de son père naturel vivant.
C’est cette adoption dans le parfait esprit du Lévirat qu’a accompli saint Joseph vis-à-vis de Jésus-Christ pour Le Père Éternel.
Saint Joseph aima Jésus comme s’il en avait été le père naturel et l’éleva selon l’Esprit du Père. Notre saint fit donc avec Son Divin Fils comme l’aurait fait Le Père Céleste. Il s’appliqua à se laisser habiter par l’Esprit du Père, Esprit qui était aussi le sien, puisque Le Père Éternel réside dans l’âme de saint Joseph comme un Souverain Maître. Le Tout-Puissant communiqua à celui qui le représentait sur Terre toutes Ses Perfections, tout Son Amour, toutes Ses Vertus, autant que la nature humaine pouvaient les contenir ; il n’y a donc aucun homme d’aussi saint que saint Joseph sur la Terre, sinon Jésus-Christ.
14 Saint Matthieu et saint Luc font des choix complémentaires. Saint Luc présente saint Joseph, comme étant le père putatif du Christ. Sa généalogie ascendante qui est celle de sa Mère remonte jusqu’à Adam.
Celle de Matthieu est relative au père. Elle part d’Abraham et arrive à saint Joseph, présenté comme le père légal de Jésus-Christ.
Nous voyons ici comment les textes sacrés s’éclairent mutuellement. Ce sont ces deux textes qui pris ensemble nous donnent la pleine dimension des choses ; tout comme dans une radio corporelle, il faut deux prises de vues sous des angles différents pour percevoir la profondeur des choses.
15 L’aboutissement légal et parallèlement l’aboutissement naturel de la généalogie de Jésus-Christ est Marie. Les deux se rejoignent en Jésus, Alpha et Oméga de toute chose (cf. Ap 22,13).
16 Saint Joseph est l’aboutissement de la généalogie de Jésus du point de vue de la loi, donc du point de vue de Dieu, parce que la loi fut donnée par Dieu à Moïse. Marie, elle, est l’aboutissement de la généalogie naturelle de Jésus, parce que c’est des entrailles de La Vierge Immaculée que Le Rédempteur a tissé son Corps parfait, lui aussi Immaculé. L’Immaculée Conception de La Mère avait pour but (en autre) de servir « de substrat » au Corps Pur à venir de Notre Sauveur, car : « Comment de l’impur tirer le pur » (Job 14,4).
17 L’expression Lumière des patriarches est un des titres de saint Joseph présent dans ces litanies qui exprime sa grandeur.
18 Des guillemets ont été mis pour naturel, parce que Jésus n’a pas de Père naturel au sens strict du terme, puisqu’Il fait Un avec Le Père et Le Saint-Esprit, et que donc tout comme Eux, Jésus-Christ est Dieu de toute éternité. Il n’y a pas d’antériorité du Père vis-à-vis du fils, les deux (et même les trois avec Le Saint-Esprit) existent depuis toujours. Cette phrase souligne le parallélisme entre Jésus et Joseph et doit davantage se recevoir dans une vue poétique que théologique.
19 Jacob et Héli étaient demi-frères par leur mère Estha, selon l’historien Julius Africanus. Celle-ci avait en premières noces épousé Matthan, le grand-père naturel de Joseph (cf. Matthieu), de cette première union elle eut Jacob. Mais Matthan mourut et Estha, la mère de Jacob épousa un membre de la famille de Marie appelé Melchi (mentionné par saint Luc), de qui elle eut Héli (celui qui allait devenir le père de saint Joseph à titre posthume, en vertu de la loi du Lévirat).
Héli est donc bien le petit frère de Jacob et plus exactement son petit demi-frère par la mère. Grâce à la double union d’Estha, d’une part avec la famille de saint Joseph, via Matthan, d’autre part avec la famille de Marie, par Melchi, les familles de Marie et de notre admirable saint Joseph se trouvaient déjà rapprochées.
« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. »(Saint Marc 10,9).
Sainte Anne et saint Joachim, les parents de la Vierge Marie, avaient confié leur unique fille aux prêtres depuis ses trois ans. Notre Mère vivait donc parmi les vierges qui louaient Dieu jour et nuit dans le Temple de Jérusalem.20 Ces vierges s’occupaient aussi, en plus de la louange, des objets de culte et spécialement des vêtements sacerdotaux. Elles les nettoyaient, les brodaient, les réparaient et accomplissaient bien d’autres choses du même genre… Elles recevaient aussi de longs enseignements religieux, le meilleur qui puisse se faire sur terre en ce temps. Ce sont ces enseignements qui transparaissent dans le Magnificat, qui sont comme un condensé, un bréviaire, de tout l’Ancien Testament.
Lorsque Notre Mère eut atteint l’âge de treize ans et demi, il lui arriva ce qui arriva à Abraham, quand il lui fut commandé de sacrifier son fils Isaac. Dieu commanda aussi à Marie de sacrifier son vœu de virginité qu’elle lui avait fait en prenant l’état de mariage. Notre Mère resta très affligée intérieurement par cet ordre inattendu, mais elle se soumit cependant à La Volonté Divine.
Le Tout-Puissant visita le grand prêtre Siméon dans un songe. C’est lui qui était responsable devant Dieu de Marie et de toutes les vierges du Temple. Il lui demanda de chercher un époux pour la fille de Joachim, lui indiquant que cette mission était d’une extrême importance, parce qu’Il la regardait avec une sollicitude très spéciale…
Le Seigneur lui donna la marche à suivre et ordonna de rassembler tous les prêtres et les docteurs pour leur exposer que cette enfant n’avait aucune volonté de s’engager dans le mariage, mais que la coutume étant qu’aucune fille ne sortit du temple sans se marier, il était convenable de lui trouver un mari.
Le saint vieillard obéissant aux ordres divins exposa l’affaire aux prêtres. Après s’être mis en prière, ils décidèrent de convoquer tous les descendants de David en âge de se marier au jour des quatorze ans de Marie.
La Toute Pure, bien que soumise à l’autorité des prêtres, s’inquiétait grandement : comment demeurer consacrée à Dieu et rester vierge en étant mariée ? Cela lui semblait impossible ; mais est-il quelque chose qui soit impossible à Dieu ! Le Tout-Puissant lui apparut et lui dit : Mon épouse et ma colombe, apaisez votre cœur affligé ; je suis attentif à vos désirs et à vos prières, le prêtre sera conduit par ma lumière ; je vous donnerai un époux qui ne s’opposera pas à vos saints désirs, mais plutôt vous les confirmera avec le secours de ma grâce. Je chercherai un homme parfait et selon mon cœur et je le choisirai parmi mes serviteurs ; Ma puissance est Infinie et Ma protection et Ma garde ne vous manqueront point. » (C.M de Dieu). Ces paroles du seigneur apaisèrent le cœur de la pure vierge. »
Ainsi, de la bouche du Seigneur nous apprenons deux choses incroyables. Premièrement, Dieu appelle Marie : Mon épouse et ma Colombe ! Mon épouse ! est-il possible pour notre esprit humain de comprendre la signification réelle de ces mots ? Méditons et laissons-nous imprégner.
Deuxièmement saint Joseph est déclaré parfait : Je chercherai un homme parfait. Il y a donc une correspondance de perfection entre l’époux et l’épouse. À l’Unique devait correspondre l’Unique. La garde que Le Très-Haut évoque allait être principalement être assurée par saint Joseph avec le secours du Ciel, sans lequel les hommes ne peuvent rien, pas même les plus forts, les plus saints ou les plus zélés (cf. Jean 15,5).
Le grand jour fixé arriva. L’homme élu par Dieu pour être l’époux de Marie, fille de Joachim et Anne, se présenta devant tous. Il avait été convoqué par le grand prêtre avec les autres jeunes hommes de la lignée de David. Selon Marie d’Agreda, Joseph était alors âgé de trente-trois ans et il était parent au troisième degré de la Sainte Vierge, parce que saint Joachim était son cousin germain par la mère.
Contrairement aux autres hommes, ce n’était ni pour la beauté de la Vierge sainte (quoiqu’il la trouvât fort belle), ni pour sa sainteté (quoiqu’il la trouvât fort grande), ni pour sa richesse (parce que les richesses matérielles ne lui importaient pas le moins du monde) qu’il se présenta au Temple, mais en vertu de sa sainte obéissance. Les prêtres l’avaient convoqué et il était venu. Venu par obéissance, mais non sans une certaine crainte, tout comme La Vierge, parce qu’à l’âge de douze ans il avait fait vœu de perpétuelle chasteté. C’est pourquoi à cet âge relativement avancé de 33 ans où on a déjà trouvé une épouse normalement, il était encore libre. Par cette continence saint Joseph était semblable aux glorieux prophètes Élie et Élisée, et sans le savoir à saint Jean et à tous les bons prêtres à sa suite.
Le père nourricier à venir du Sauveur vivait une vie d’union avec La Trinité. Il vivait consacré à Dieu non seulement dans la prière et l’oraison, mais aussi dans le travail, comme le font les moines aujourd’hui, tout en restant dans le monde. Il était comme un disciple anticipé du Christ : Il était dans le monde, mais il n’était pas du monde (cf. S. Jean 15,19). 21
C’est pour la double raison de son immense humilité et de son ardent désir d’accomplir son vœu de chasteté que saint Joseph espérait que le sort ne tomba point sur lui. En cela, notre glorieux saint Joseph se trompait. L’humilité attire les faveurs divines encore plus sûrement que le miel attire les abeilles, et c’est justement sur les sommets de l’humilité que la Colombe du Saint-Esprit se pose. C’est la chasteté qui apporte la fécondité et c’est encore la pauvreté de cœur qui dans l’économie de Dieu amène la prospérité spirituelle. Quand toutes ces choses sont portées à leurs perfections par deux êtres qui s’aiment selon Le Cœur de Dieu et qui s’unissent selon Ses Saints désirs, alors Dieu « n’a comme d’autre choix » que de venir en personne les visiter et faire ses délices de leur compagnie.
Les prêtres se mirent en prières pour savoir comment régler cette affaire délicate. Le Seigneur inspira à Siméon de faire prendre une baguette sèche à chaque prétendant, comme autrefois Moïse le fit avec les représentants de chaque tribu (cf. Nombres 17). Ainsi tous en prière, ils demandèrent d’un seul cœur que Le Très-Haut manifesta Sa Divine Volonté. C’est alors qu’on vit fleurir la baguette de saint Joseph dans sa main et qu’une blanche colombe entourée d’une splendeur admirable vint voler au-dessus de sa tête (C.M de Dieu).
La Colombe évoque Le Saint-Esprit, comme on le voit au Baptême de Jésus : « 9 En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. 10 Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. » (St Marc 1).
Dans le sens mystique, La Colombe qui se pose sur la tête de saint Joseph est l’Image visible du Saint-Esprit venant couronner saint Joseph de tous ses dons pour le rendre encore plus conforme à La Pleine de grâce. Le Saint-Esprit va porter les dons et les vertus que possède déjà Saint Joseph à une plus grande expression encore.
Cette colombe évoque aussi celle de Noé : « La colombe vint auprès de Noé au temps du soir, et voici, elle avait dans son bec un rameau d'olivier tout frais. » (Genèse 8,11). Métaphoriquement on peut voir dans Noé tendant la main à la colombe, pour qu’elle se pose quelque part, saint Joseph tendant la main à son épouse pour lui donner un foyer, un abri en ce monde.
La Vierge Marie est à la fois l’Épouse sacramentelle de saint Joseph et Le Sanctuaire du Saint-Esprit, son Épouse mystique. C’est pourquoi, si la colombe représente Le Saint-Esprit, elle peut aussi représenter Marie. Le rameau d’olivier qu’elle tient dans le bec, prémisses du monde racheté, est la figure de Jésus-Christ, Sauveur du monde, que L’Immaculée portera en son sein virginale.
Fait très intéressant, ce n’est pas dès la première fois que la Colombe revint avec dans son bec le Rameau, mais la seconde fois : « 8 Noé lâcha aussi la colombe (22) pour voir si les eaux avaient baissé à la surface du sol. 9 La colombe ne trouva pas d’endroit où se poser, et elle revint vers l’arche auprès de lui, parce que les eaux étaient sur toute la surface de la Terre (23) ; Noé tendit la main, prit la colombe, et la fit rentrer auprès de lui dans l’arche. 10 Il attendit encore sept jours, et lâcha de nouveau la colombe hors de l’arche. 11 « La colombe vint auprès de Noé au temps du soir, et voici, elle avait dans son bec un rameau d'olivier tout frais ! Noé comprit ainsi que les eaux avaient baissé sur la terre. » (Genèse 8).
Le fait qu’il ait fallu attendre un deuxième contact avec la Colombe pour recueillir le Rameau d’Olivier (c’est-à-dire Jésus-Christ) m’apparaît comme le temps qu’il a fallu à saint Joseph pour accueillir Le Sauveur. Car ce n’est qu’après que Marie soit revenue des trois mois de sa visite chez Élisabeth que saint Joseph reçut Marie (La Colombe) et Jésus-Christ (le Rameau d’olivier) dans sa maison (la Nouvelle Arche d’Alliance).
Saint Joseph est donc